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Littérature française

Mallarmé, le sorcier

En 1948, Joë Bousquet donne à la revue Les Lettres une étude singulière, de l'admiration à la haine, sur Stéphane Mallarmé. D'une plume étonamment acerbe, il y délaisse l'onirisme de sa poésie pour affronter l'idéal de celui qu'il nomme "le sorcier de Tournon". S'il lui est "impossible de négliger son oeuvre", le texte demeure un réquisitoire obstiné contre les prétentions du maître maudit. En retraçant son parcours littéraire, Bousquet tranche la conception mallarméenne de la ? ction, fait voler en éclats le fardeau de l'ambitieux poète et plaint son approche de la condition humaine. Notre édition est augmentée de nombreuses notes et variantes inédites issues des brouillons manuscrits de Joë Bousquet (certains reproduits en fac-similé) où l'acidité, loin de décroître, ne cesse de surprendre.

11/2021

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Critique Poésie

Spectres de Mallarmé

En 1997 s'est tenu à Cerisy une décade consacrée à Mallarmé. Vingt ans plus tard, au même lieu, s'est imposée la tenue d'une nouvelle rencontre. La publication des Ouvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade, celle de la correspondance générale aussi et de deux nouvelles biographies, la continuation des cahiers consacrés au poète, l'intérêt renouvelé des historiens de l'art et des philosophes à son égard, les travaux " archéologiques " ou " généalogiques " posant la question de la réception et des usages de l'oeuvre, dessinent l'image d'un autre Mallarmé. Les contributions de ce colloque de 2020 visent ainsi à prendre toute la mesure de ce nouveau paradigme critique, en saisissant une oeuvre " spectrale " qui certes nous revient, mieux saisie dans son historicité propre, mais qui survient aussi sans interruption, depuis la sortie du symbolisme, dans son actualité forte. Celui dont la poésie et la poétique n'ont cessé d'interroger la façon de penser la fiction et la société, comme les jeux du langage et du hasard, demeure un repère pour les temps présents. Universitaires, essayistes, philosophes, écrivains ont trouvé là l'occasion de faire le point et de relancer les dés.

03/2021

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Critique littéraire

Documents Stéphane Mallarmé VII

Ce Tome VII des Documents Mallarmé est largement consacré à la correspondance du poète avec ses amis, écrivains ou non. On trouvera également une édition des poèmes de Mallarmé lycéen.

04/2003

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Critique littéraire

Documents Stéphane Mallarmé V

La plus grande partie de ce cinquième tome des Documents Stéphane Mallarmé est consacrée à la biographie et à la généalogie du poète. Les pièces innombrables ici reproduites et commentées, sont de toutes sortes : avis de naissance, de décès, de mariage, notes de baptême, actes et contrats notariés, et bien sûr lettres de famille. Celles-ci, débutant une bonne dizaine d'années avant la naissance de Stéphane Mallarmé, nous livrent une connaissance intime et très vaste de sa famille, la correspondance englobant des parents parfois fort éloignés. La période débutant vers 1860 est particulièrement intéressante : on constate à quel point le jeune Stéphane eut à souffrir de l'accueil décourageant que sa famille réserva à ses projets d'avenir, pas même encore littéraires, mais de professeur d'anglais en université ! D'ailleurs, le poème Les Fenêtres, écrit en 1863, et dont Carl Paul Barbier retrace les avatars de ses publications successives, exprime toute l'amertume et la rancoeur du jeune homme envers une famille aimante certes, mais bien trop bourgeoise, bigote et conformiste pour comprendre une nature d'artiste (Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles/Les tisanes, l'horloge et le lit infligé...).

10/2005

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Ecrits sur l'art

Mallarmé entre les arts

Faire dialoguer Mallarmé avec Edouard Manet, Berthe Morisot, Claude Monet, Jean-François Raffaëlli, Odilon Redon, Edgar Degas, Auguste Renoir, Edouard Vuillard, James NcNeill Whistler, Paul Gauguin ou Debussy, c'est d'abord mesurer la place - à la fois centrale et invisible - que Mallarmé occupe dans le champ littéraire et artistique qui voit la naissance de l'Art moderne. Pour le poète, Naturalisme, Impressionnisme Symbolisme doivent être rapportés à une crise générale qui ébranle les fondements de la représentation, que celle-ci soit esthétique, politique ou religieuse. Ce dialogue et cette crise mettent en évidence la diffusion d'un paradigme nouveau dans la pensée des interrelations artistiques. A l'opposé de l'oeuvre d'art totale de Wagner, le Poème selon Mallarmé, fait jouer les arts entre eux, non en les additionnant, mais en les réduisant à leur principe, qui est le langage compris dans son fonctionnement symbolique immanent. Ce jeu entre les arts explique alors la forte diffusion de l'oeuvre mallarméenne dans l'Art abstrait et l'Art contemporain, à travers ses re-créations dans des oeuvres de Pierre Boulez, Marcel Broodthaers ou Michalis Pichler : le nom de Mallarmé, tel qu'en lui-même son historicité le change, devient ainsi un point d'observation privilégié d'un autre tournant esthétique majeur : celui qui change progressivement l'oeuvre "moderne" en sa relève "post-moderne" .

02/2024

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Littérature française

Mallarmé au-delà du silence

Mallarmé au-delà du silence est la première confrontation d'Henri Meschonnic avec le mythe de Mallarmé et la lecture qui en avait été faite par une génération de poètes nourris, jusqu'à la nausée, des vers du 'prince des poètes', et qui, emboîtant le pas à Jean-Paul Sartre, avait transformé "l'échec de la poésie en poésie de l'échec". Ce qui a empêché, écrit ici Meschonnic, "d'entendre un Mallarmé réellement en train de parler". Ainsi, c'est le "travailleur de l'idée", le poète de "l'affirmation d'une oralité" oubliée par la poésie du second vingtième siècle, que met en lumière cet essai reproposé aujourd'hui, trente sept ans après sa première publication en préface aux Ecrits sur le livre de Mallarmé parus aux Editions de l'éclat en 1986.

08/2023

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Critique littéraire

La poésie de Stéphane Mallarmé

" ... Que vous ayez de Mallarmé fait le portrait le plus véritable, confondant ceux qui l'ont connu, ceci est déjà extraordinaire ", écrivait Paul Valéry à Albert Thibaudet, en 1912, peu après la parution de ce livre, le premier du futur grand critique de la NRF. Depuis, d'autres commentateurs sont allés plus loin dans l'interprétation que Thibaudet, avec son zèle d'exégète sans documents, sans correspondance, sans inédits. Mais son livre a échappé aux modes successives et aux écoles, par la rigueur de la pensée et la compréhension intuitive dont il témoigne ; par son style, enfin, inimitable dans son mélange de rigueur et de détente, de précision et de fantaisie poétique. II a conservé l'éclatante nouveauté des jeunes idées que les grands critiques conçoivent dans leur premier essai et que souvent, contrairement aux poètes et aux romanciers, ils ne retrouvent plus par la suite. Jean-Yves Tadié

03/2006

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Critique littéraire

Antithèses. Mallarmé, Péguy, Paulhan, Céline, Barthes

La thèse est souvent considérée comme le genre de tous les académismes. Pourtant, depuis le milieu du XIX ? siècle, plusieurs grands écrivains français ont entrepris un doctorat, non sans faire preuve d'une certaine originalité. Mallarmé a commencé une thèse de linguistique afin de se remettre d'une crise existentielle, la thèse de Péguy n'est rien d'autre qu'une longue insulte contre la Sorbonne, celle de Paulhan se perd dans d'innombrables brouillons sur plus de trente-cinq ans, Céline a soumis au jury un autoportrait à peine dissimulé derrière l'éloge d'un médecin hongrois, et Barthes a affirmé que la thèse devait être un "corps érotique" . Antithèses est une enquête historique où les mondes littéraires et universitaires se rencontrent et se défient. C'est aussi un anti-manuel de thèse dans lequel les écrivains questionnent les normes et formes académiques tout en distillant leurs conseils d'écriture.

03/2018

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Revues

Etudes Stéphane Mallarmé N° 7/2019

Contributeurs : Robert Boncardo, Laurence Gossart, Odile Hamot, Gordon Millan, Jean-Claude Milner et Laurent Mourey.

05/2021

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Revues

Etudes Stéphane Mallarmé N° 8/2020

Contributeurs : Manon Amandio, Damian Catani, Jean-Nicolas Illouz, Zeliang Li, Serge Martin et Giorgia Testa Vlahov.

05/2023

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Critique littéraire

Marie Mallarmé. Le fantôme dans la glace

Marie Mallarmé est restée trop longtemps à l'ombre. Profitant de recherches effectuées en Allemagne et utilisant des documents récemment accessibles, cette biographie éclaire sous un jour nouveau cette femme qui a joué dans la vie de son mari un rôle bien plus important que l'on imagine.

11/2019

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Critique littéraire

STEPHANE MALLARME. L'encre et le ciel

Poète réputé difficile parce qu'on oublie souvent des pans entiers de son œuvre, Mallarmé reste à découvrir. Ce livre tâche donc d'en embrasser tous les aspects, sans céder à la tentation de la synthèse réductrice ; sans avoir l'ambition mystificatrice de fournir de nouvelles " clés " de cette œuvre ; et en refusant de spéculer autant sur une obscurité métaphysique que sur une obscurité calculée. Mallarmé est le permanent rappel qu'un poète tisse un texte avec des mots, que le sens n'est jamais donné et à trouver, que l'énigme est dans les mots, entre les mots. Mallarmé est le rappel qu'un texte - poème ou prose - est une réalité visuelle, imprimée, noir sur blanc, pictographique, et théâtre de signes, autant que rythme respiratoire et auditif ; et même qu'il joue et se joue de ces deux registres. Mallarmé, enfin, sait et dit que ce Jeu suprême, autonome et absolu, s'inscrit malgré tout sur fond de hasard universel perpétuellement nié.

01/1987

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Critique littéraire

Camarade Mallarmé. Une politique de la lecture

Mallarmé a connu des vies posthumes que ne suffisent à conjurer ni le recours aux registres de l'état civil ni le retour au corpus de ses textes. A l'âge de l'existentialisme, les critiques littéraires inscriront la négativité de sa poésie dans les aventures de la dialectique. Aux grandes heures du structuralisme, les avant-gardes le croiront capable de réconcilier Marx et Saussure. Quand tomberont les statues de Lénine. les philosophes liront dans ses vers la mémoire d'un siècle de révolutions. Voici Mallarmé tel qu'en lui-même le XXe siècle le change. Cette tradition interprétative, qui prend à revers la question de l'engagement littéraire, nous invite à reconnaître l'inventivité polémique des gestes de lecture et d'interprétation. Car ce n'est pas les intentions de l'écrivain qui produisent la signification politique des textes, niais les stratégies herméneutiques des lecteurs. La politique de la lecture qui a inventé la figure du camarade Mallarmé est un art du contretemps, toujours à la limite de l'anachronisme, qui rend perceptible, dans la littérature d'autrefois. une force d'opposition et de rupture toujours actuelle. Le destin politique de Mallarmé illustre les tours et détours d'une lecture engagée.

01/2014

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Critique Poésie

Mallarmé et la parole de l'imâm

Ce livre donne une joie étrange, comme celle que peut engendrer la vision d'un flocon de neige dansant entre terre et ciel, ivre d'aller à la rencontre de sa propre mort. La toupie d'une pensée tourne avec les pages. Sa pointe est appuyée sur cette intuition : la parole audible, seule digne d'être écoutée car seule vraie, est la parole qui renonce à être sa propre lumière, pour s'éprouver buée sur le miroir du langage seul divin. Telle est la parole du poète, ou celle de l'imam. La belle invention de ce livre est de détacher l'écrivain de toute appartenance esthétique, et le saint de toute soumission doctrinale. Encore faut-il préciser : personne n'est poète. Personne n'est saint. Seul le langage l'est quand il renonce à saisir l'insaisissable et qu'il n'est plus qu'un effet de sidération du poète ou du priant. La vérité n'est pas atteinte dans le chant du soufi, pas plus qu'elle ne l'est dans la phrase surnaturellement obscure de Mallarmé. C'est l'inverse : ce sont eux— le soufi qui tourne autour de la poussière de son âme, et le poète qui demande à l'univers mutique d'écrire son livre absolu — qui sont soudain malgré eux atteints par la vérité informulable. Blessés par la lumière. A terre. Christian Bobin

09/2020

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Critique littéraire

Mallarmé au monde. Le spectacle de la matière

Voici un nouveau visage de Mallarmé : tourné vers le monde matériel autant que vers le monde social, fasciné par les grands cycles de la nature autant que par les rituels de la vie littéraire, attentif aux sollicitations du corporel et du sensible autant qu'aux lieux où souffle l'esprit. "Ah ! mon ami, que ce ciel terrestre est divin ! ", s'exclamait-il en 1866. Quelques-uns des meilleurs spécialistes du poète se sont employés à scruter ces miroitements du réel dans le miroitement des mots : des proses théoriques aux Poésies et de la correspondance aux articles de critique musicale ou théâtrale.

05/2019

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Critique littéraire

MALLARME. La lucidité et sa face d'ombre

"Dès qu'un but est assigné à l'espèce humaine et que ce but est fini, dès qu'on l'envisage comme réalité, tout sombre dans le sinistre, l'espèce humaine devient fourmi. Le donné se referme sur elle". Cette réflexion de Sartre révèle aussi bien son auteur que Mallarmé lui-même : Sartre a laissé inachevée une partie de ses écrits, et cet essai sur le poète, entrepris en 1952, est du nombre ; quant à Mallarmé, il est mort comme il avait à peine commencé le "Grand Ouvre" pour lequel il se savait élu, but suprême dont le sens était de n'être jamais atteint.

04/1986

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Critique

Stéphane Mallarmé, l'homme poursuit noir sur blanc

La poétique de Mallarmé témoigne d'une recherche obsédante du "signe adamantin" . Ce livre vise à analyser le mouvement métaphorique qui soutient la structure du poème mallarméen, laquelle se donne comme un objet volumétrique, combinant savamment strates de sens, images, échos sonores, relations syntaxiques.

07/2022

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Histoire littéraire

Littérature et art nouveau. De Mallarmé à Proust

L'Art nouveau est bien plus présent qu'on ne le pense dans le musée imaginaire des écrivains autour de 1900. Thème ambivalent qui stimule l'imaginaire symboliste et décadent, il fournit aussi à la littérature des principes poétiques qui entraînent le tournant du siècle vers les avant-gardes.

02/2023

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Critique Poésie

Ressusciter quand même. Le matérialisme orphique de Stéphane Mallarmé

La première version du fameux Sonnet en or-ix, le plus mystérieux et jusqu'ici indéchiffré poème de Mallarmé (le ptyx..), est intitulée "Sonnet allégorique de lui-même". D'où le jeu littéraire de le déchiffrer... comme une allégorie. C'est la première partie de cet essai. Cette allégorie se révèle très précise. Et si c'est bien une allégorie "de ce poème-ci", ne serait-ce pas une allégorie de la poésie en général ? Après enquête, il se révèle que cette allégorie vaut pour une grande partie de l'oeuvre de Mallarmé, y compris "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard", mais pas toute. De même, le lecteur pourra-t-il vérifier qu'elle éclaire certains des plus célèbres poèmes de la littérature (de Hugo à Aragon), mais pas tous : c'est une allégorie de ce que c'est qu'écrire un poème, du rapport de la poésie à l'univers et à sa splendeur mortelle. L'auteur fait même une incursion dans la poésie anglaise en prenant pour test le "Prufrock" de TS Eliot. La grande étude d'Alain Lipietz permet d'en finir avec la vision d'un Mallarmé "qui n'aurait scruté d'autre horizon que celui du langage". Mallarmé a quelque chose à dire, il parle aux femmes et aux hommes de notre temps et, même si l'auteur a de fortes réticences envers son élitisme, il tient son message pour essentiel.

02/2021

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Critique Poésie

Poétiques de la volonté de croire. Rimbaud, Mallarmé, Valéry

Abordées dans une perspective pragmatiste, les oeuvres de Rimbaud, Mallarmé et Valéry entrent en dialogue avec une idée défendue à la fin du XIXe siècle par le philosophe William James, la "volonté de croire". En mettant en jeu et parfois en danger la valeur, l'efficacité ou les pouvoirs de la parole poétique, les trois poètes interrogent en effet la nature des croyances que nous entretenons à l'égard des oeuvres. Leur pensée est présentée ici à travers la lecture d'interventions métapoétiques, mais aussi de poèmes, dont la réflexivité est discutée. La poésie est-elle à l'origine d'un désir de croire ? Son écriture, sa réception, son partage sont-ils régis par le "plaisir que nous voulons prendre" (Mallarmé)? Relèvent-ils d'autres formes de volonté qui pourraient être de nature éthique ou politique ? Ce livre questionne notre attachement à certains poèmes, et plus généralement le crédit que nous accordons à la poésie.

07/2021

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Critique littéraire

Mallarmé. Du sens des formes au sens des formalités

Mallarmé : son nom n'en finit pas d'irradier la conscience littéraire. Une œuvre à la fois mince et d'une profondeur inquiétante. Des poésies dont la radicalité formelle reste sans égale. Des proses qui fascinent autant qu'elles déroutent. Un chef-d'œuvre, le Coup de Dés, dans lequel mots et espacements s'ordonnent aux grands rythmes cosmiques. Et pourtant cet adepte déclaré de l'action restreinte fut aussi poète de circonstance, journaliste de mode, chroniqueur culturel, critique d'art engagé dans la cause de l'impressionnisme. D'un côté, un poète métaphysicien. De l'autre, un observateur des rituels de la vie culturelle et sociale. Ces deux Mallarmé n'en font qu'un et le pari est ici de montrer que le sens des formes s'est doublé, chez lui, d'un sens des formalités, c'est-à-dire d'une conscience aiguë des ressorts sociaux qui régissent la littérature. L'œuvre se voit ainsi placée sous le signe d'une étonnante réflexivité critique, en ce qu'elle porte à son comble la logique d'autonomisation du champ littéraire moderne tout en problématisant le principe de fiction dont dépend l'enchantement esthétique. Au miroir du texte mallarméen, c'est tout l'univers symbolique l'ayant rendu possible qui se donne à voir, dans un rapport fait de distance et de participation aux cérémonies de la littérature. Retracer la genèse de l'esthétique mallarméenne, lire de très près les textes dans lesquels celle-ci s'est accomplie, faire valoir à la lumière d'une expérience exemplaire que dans la forme la plus fermée au social c'est encore un principe social de fermeture qui se manifeste, tels sont les enjeux du présent ouvrage, indiquant aussi la voie d'une sociologie de la littérature avec les écrivains.

05/2008

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Critique littéraire

LE LIVRE DES QUATRE CORBEAUX. Poe, Mallarmé, Baudelaire, Pessoa

Le poème d'Edgar Allan Poe The Raven - "le Corbeau" - a provoqué d'étonnantes rencontres : ainsi trois poètes majeurs s'en sont-ils emparés pour le traduire. Un phénomène d'aimantation semble relier écrivains et peintres autour d'une oeuvre qui, de l'"aveu" même de son auteur, met en question la nature de l'art : vision ou fabrication ? L'essai de Claude Michel Cluny dessine l'incertaine ligne de partage entre vouloir et pouvoir, relève les "coïncidences ", ironiques ou éclairantes, dans la chaîne aux anneaux parfois rompus de la création poétique et la réinvention du portrait par les modernes qu'illustre ici jùlio Pomar. L'ouvrage comporte vingt-quatre peintures et cinq dessins au trait de Julio Pormar. Il est complété par Méthode de composition dans la version de Charles Baudelaire et par les quatre versions du poème de Poe.

10/1998

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Critique littéraire

Henri de Régnier. De Mallarmé à l'Art déco

L'image d'Henri de Régnier est souvent réduite à quelques traits schématiques : académicien, poète à monocle, mondain, mari trompé, connaisseur de Venise. Mais la vérité est plus complexe, d'où sans doute la formulation mystérieuse de Picabia : "Henri de Régnier a toujours marché sur la tête". Proche de Mallarmé, ami d'André Gide, de Pierre Louÿs et Debussy, il est un témoin essentiel de la vie intellectuelle entre 1890 et 1914. Après 1918, ses échanges avec Proust, son amitié avec Paul Morand qui voyait en lui "le plus grand gentleman des lettres françaises", sa collaboration avec les meilleurs illustrateurs de l'époque lui donnent une place dans l'après-guerre. Au-delà de l'auteur brillant de La Canne de jaspe et de La Double maîtresse, sa biographie fondée sur de nombreux documents inédits révèle un homme curieux, sensible et ironique.

04/2015

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Critique

Mots manquants. L'inachevé dans l'oeuvre de Mallarmé

Ce livre analyse les quatre projets majeurs que Mallarmé n'a pas réussi à mener à terme : Igitur, le Livre, le Tombeau d'Anatole et Hérodiade. A travers des parcours parallèles, on s'approche d'une matière invisible - les "mots manquants" - en partant des traces, nombreuses et complexes, qu'offrent les textes et la correspondance. On s'aperçoit alors que ce sont justement ces oeuvres inachevées qui parlent le plus de Mallarmé : de son pouvoir imaginatif, du rapport douloureux à sa propre naissance ainsi qu'à l'expérience de la mort. Comme si la parole poétique ne lui avait jamais manqué par hasard, mais toujours en raison d'une nécessité ou d'une impossibilité de dire ce qui était essentiel.

04/2022

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Critique littéraire

Profils perdus de Stéphane Mallarmé. Court traité de lecture 2

Le profil perdu nous vient de la peinture : le sujet est saisi de dos, mais tourne la tête vers le spectateur, en sorte qu'on voit la moitié de son visage et le dessin de son profil. De même, chaque chapitre du présent livre s'appuie sur une donnée partielle. Même en déployant aussi loin que possible les implications du détail choisi, l'analyse n'atteint jamais l'intégralité de Mallarmé. Mais les angles changent ; les profils, inclinés de diverse manière, finissent par recomposer une figure peu attendue. Soucieux de la société, le poète pense, un temps, pouvoir la transformer. Précisément parce que la poésie ne vaut rien sur le marché, elle conteste la forme-marchandise. Travaillant sur la langue, elle observe ceux qui travaillent la matière. Jusque dans leur temps de repos, elle suit les mécanismes de leur assujettissement. Du hasard qu'elle n'a cessé de vouloir surmonter, elle découvre qu'il trouve sa réalisation ultime dans la foule moderne. Même si, au final, l'espoir s'éteint, jamais l'attention ne perd son acuité. Parmi tous les profils, l'emporte celui du veilleur.

10/2019

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 7 : Juillet 1894 - Décembre 1895

Ce septième tome de la Correspondance de Mallarmé contient les lettres actuellement retrouvées, écrites par Mallarmé et reçues par lui de la fin juillet 1894 jusqu'à la fin décembre 1895. Les loisirs, relatifs, de la retraite permettent au poète, et sa notoriété lui impose, une activité épistolaire grandissante. Comme dans le tome VI, l'équivalent de presque quatre lettres par semaine a été conservé, permettant de dresser un calendrier à peu près complet d'un emploi du temps de plus en plus chargé. Mallarmé dispose théoriquement de tout son temps ; ce temps est dévoré par des sollicitations de plus en plus nombreuses, de plus en plus impérieuses : obligations mondaines, démarches charitables ou secourables, services rendus à des confrères et à de jeunes écrivains, devoirs de politesse dont Mallarmé s'acquitte avec exactitude et avec élégance. Mallarmé trouve néanmoins (et surtout à Valvins) le temps de méditer et même d'écrire : voici une des périodes les plus fécondes de sa trop courte vie. Il lance dans Le Figaro l'idée, alors chimérique, aujourd'hui redevenue d'actualité, du "fonds littéraire", ou domaine public payant, alimentant une sorte de Caisse nationale des Lettres. Accueilli avec enthousiasme par les littérateurs, l'article provoque un tollé presque universel parmi les éditeurs. Mallarmé multiplie ses vers de circonstance, et publie plusieurs poèmes importants. Il donne à l'éditeur Deman le manuscrit de ses Vers ; le volume ne paraîtra qu'après sa mort. Son activité capitale est sa collaboration régulière à La Revue blanche : il y publie, sous la rubrique générale Variations sur un sujet, en une suite de dix articles ou poèmes critiques, la somme de ses méditations sur "le Livre, instrument spirituel". Ce testament esthétique formera le noyau central du futur volume Divagations. Contesté par certains, Mallarmé ne manque pas de défenseurs. Dès novembre 1894, André Gide note : "Nous n'avons aujourd'hui pas de plus grand poète".

05/1982

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Critique littéraire

La faute à Mallarmé. L'aventure de la théorie littéraire

La théorie littéraire se constitue à partir des années 1950 au carrefour de la nouvelle critique, de la mouvance structuraliste et de pratiques littéraires avant-gardistes (du Nouveau Roman à Tel Quel). Elle est avant tout le projet de défendre l'autonomie et la spécificité de l'espace littéraire. Dans quels contextes culturels la théorie littéraire est-elle née ? Quels en étaient les enjeux ? Et pourquoi, encore vingt ans après son effacement du paysage intellectuel, continue-t-on de dénoncer le " démon de la théorie " et ses effets délétères, notamment à l'école ? Ce livre ambitieux tente de répondre à ces questions, en proposant une histoire raisonnée et personnelle de la théorie littéraire. Eclairant des notions aussi centrales que la " réflexivité " ou la " mort de l'auteur ", souvent mal comprises, Vincent Kaufmann montre aussi que son imaginaire révolutionnaire a fait de la " théorie " un lieu incontournable de résistance et d'anticipation : résistance au déclassement progressif de la chose écrite et anticipation des transformations des pratiques d'écriture et de lecture dans le nouveau monde numérique. Une manière de dire que les outils de la théorie littéraire n'ont jamais été aussi utiles qu'aujourd'hui. Dans une dernière partie, l'auteur a voulu donner la parole à ceux qui furent parmi les principaux acteurs de cette aventure (G. Genette, J. Kristeva, J. Ricardou, P. Sollers, T. Todorov, etc.), afin de comprendre le rapport qu'ils entretiennent aujourd'hui avec cette histoire.

03/2011

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 9 : Janvier 1897 - Novembre 1897

Ce pénultième tome de la Correspondance de Mallarmé contient plus de 300 lettres écrites par lui et plus de 300 lettres reçues, au cours des 300 jours de janvier à novembre 1897. Elles permettent de revivre jour par jour, presque heure par heure, la vie du poète. Le plus sociable des solitaires, Mallarmé accomplit avec virtuosité et avec bonne grâce les multiples obligations mondaines, amicales et littéraires que lui crée un réseau grandissant de relations. La publication, en janvier, de Divagations lui vaut deux gestes d'hommage des Mardistes : un dîner chez le Père Lathuille, la remise par ses disciples et ses confrères d'un album de vers et de prose. Mais la vie de Paris le lasse de plus en plus. Ses cartes de visite indiquent désormais : "De mai en novembre, Valvins près Fontenaibleau", programme qu'il réalise, sauf de brefs retours à Paris, pour présider le Comité Verlaine, revoir des amis, ou chercher sa femme et sa fille, attardées dans la capitale. Valvins lui donne la forêt et le fleuve ; sa solitude y est mitigée par sa correspondance quotidienne et charmante avec Geneviève, par des visites d'amis (Rodin, Valéry, Whistler ; qui fait le portrait de Geneviève), par de fugitives apparitions de Julie Manet et de ses cousines Paule et Jeannie Gobillard, par la vigilante amitié des Dujardin, par le voisinage de Marcel Schwob et de Marguerite Moreno, et surtout par la venue de Méry Laurent au printemps, descendue à l'auberge des Plâtreries : il lui offre à déjeuner à Valvins et lui fait admirer la maison, il la promène pendant deux jours au château et en forêt, elle part enthousiasmée. Le grand travail de l'année est Un Coup de Dés, publié en mai dans la revue Cosmopolis, et confié ensuite par Mallarmé à la maison Didot, en vue d'une édition illustrée par Odilon Redon que projette Ambroise Vollard. Mallarmé en distribue des épreuves à ses amis, Mauclair, Gide et d'autres, dont surtout Valéry, qui dira : "Il a essayé d'élever enfin une page à la puissance du ciel étoilé..."

10/1983

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 10 : Novembre 1897 - Septembre 1898

Ce dixième tome de la Correspondance de Mallarmé nous mène jusqu'à la mort du poète. Les quelque quatre cents lettres échangées avec une centaine de correspondants montrent, dans son ultime épanouissement, son génie pour l'amitié. Il s'arrache à son cher Valvins automnal pour appuyer Whistler et Paul Margueritte dans leurs procès. L'affaire Dreyfus l'afflige, mais il salue "la sublimité qui éclata" dans l'acte de Zola, condamné pour sa lettre "J'accuse". Après le refus du Balzac par les Gens de Lettres, il assure Rodin que "rien ne touche à la sérénité grandiose de l'oeuvre". Il remercie une cinquantaine d'auteurs d'une soixantaine de livres envoyés. Les derniers Mardis réunissent les plus fidèles ; Julie Manet et ses cousines Paule et Jeannie Gobillard y viennent. Aux dîners en ville, Mallarmé préfère les expositions et les concerts, Lamoureux et autres. Il assiste aux Maîtres Chanteurs de Wagner, aux Samedis populaires de poésie de l'Odéon (où l'on récite de ses poèmes), aux récitals de Georgette Leblanc. Dès avril, il regagne Valvins ; il reprend, avec Geneviève, dans des lettres presque quotidiennes, la chronique enjouée et vivante de leur vie. Début juin, il ramène Marie et Geneviève à Valvins. Il y reçoit des amis, dont Valéry, Whistler et Octave Uzanne ("La Cagoule"), qui lui consacre une chronique charmante. Mallarmé publie son dernier sonnet ("Au seul souci de voyager"...). Après un été torride et fatigant, la mort le surprend en plein travail sur Hérodiade, qu'il avait repris en mai. Il avait cinquante-six ans. Une centaine de lettres de condoléances, publiées ici, confirment l'affection et la vénération de ses amis et disciples. Fin août, répondant à une enquête du Figaro, il avait affirmé : "Suffisamment, je me fus fidèle, pour que mon humble vie gardât un sens." Un onzième et dernier tome contiendra une centaine de lettres retrouvées depuis 1979 (dont certaines capitales), des Errata et addenda, et un Index général.

05/1984

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 6 : Janvier 1893 - Juillet 1894

Ce sixième tome de la Correspondance de Mallarmé contient les lettres actuellement retrouvées, écrites par Mallarmé et reçues par lui depuis le début de janvier 1893 jusqu'au 20 juillet 1894. Une année et demie pleine d'activités multiples et variées. A l'automne 1893, Mallarmé prend sa retraite : le "supplice du collège" cesse ; le poète compte "vraiment débuter dans la littérature". Il va passer de plus en plus de temps à Valvins, y recevoir, nombreux, ses amis. Il fait un nouveau séjour à Honfleur. A Paris, chaque jour apporte des occupations littéraires, artistiques et mondaines. On le voit aux concerts, aux expositions, aux spectacles. Son prestige national et international grandit. Il est reçu avec honneur aux universités d'Oxford et de Cambridge, où il prononce sa conférence, capitale, sur La musique et les lettres. Les lettres, quotidiennes, qu'il envoie d'Angleterre à Geneviève et à Marie sont admirablement évocatrices dans toute leur fraîcheur d'émerveillement. La correspondance "littéraire" occupe un bon tiers du volume. Ces remerciements d'envois de livres frappent par l'invention jaillissante de métaphores subtiles, d'hyperboles qui, s'adressant parfois aux intentions plutôt qu'aux réalisations, définissent en filigrane une poétique idéale.

11/1981