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Yann Moix migrants

Extraits

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Littérature française

Orléans

Qui a lu l'oeuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu'il est prisonnier d'un passé qu'il vénère alors qu'il y fut lacéré, humilité, fracassé. Mais ce cauchemar intime de l'enfance ne faisait l'objet que d'allusions fugaces ou était traité sur un mode burlesque alors qu'il constitue ici le coeur du roman et qu'il est restitué dans toute sa nudité. Pour la première fois, l'auteur raconte l'obscurité ininterrompue de l'enfance, en deux grandes parties (dedans/dehors) où les mêmes années sont revisitées en autant de brefs chapitres (scandés par les changements de classe, de la maternelle à la classe de mathématiques spéciales). Dedans : entre les murs de la maison familiale. Dehors : l'école, les amis, les amours. Roman de l'enfance qui raconte le cosmos inhabitable où l'auteur a habité, où il habite encore, et qui l'habitera jusqu'à sa mort, car d'Orléans, capitale de ses plaies, il ne pourra jamais s'échapper. Un texte habité, d'une poésie et d'une beauté rares, où chaque paysage, chaque odeur, chaque mot, semble avoir été fixé par des capteurs de sensibilité saturés de malheur, dans ce présentéisme des enfants martyrs. Aucun pathos ici, aucune plainte, mais une profonde et puissante mélancolie qui est le chant des grands traumatisés.

08/2019

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Littérature française

Naissance

Ce roman est si particulier, si original, si multiple, qu’il sera préférable de le présenter pédagogiquement, et point par point… 1/ Ce roman s’intitule donc Naissance et il est gros, voire « hénaurme ». Il est gros, et non pas gras. L’auteur précise : « ce livre est gros comme une femme enceinte de neuf mois ». 2/ Ce roman raconte comment son narrateur est venu au monde : il naît, déjà circoncis, dans une famille qui ne veut pas de lui. Ses parents lui font recoudre un prépuce - mais le mal est fait : ce personnage sera, en permanence, un bouc-émissaire. 3/ Roman d’initiation, Naissance raconte comment un enfant devient peu à peu, à l’insu de sa famille, un écrivain. Rejeté par sa famille, il sera influencé en ce sens par un personnage incroyable, un certain Marc-Astolphe Oh, hurluberlu hilarant et collectionneurs de… collections. 4/ Ce roman contient et prolonge tous les précédents livres de Yann Moix : Jubilations vers le ciel pour l’enfance ; Les cimetières sont des champs de fleur pour la folie ; Anissa Corto pour les sentiments ; Podium pour la province et la vie française des années 1970 ; Partouz pour la mystique et pour Charles Péguy ; Panthéon pour l’enfance maltraitée ; Mort et vie d’Edith Stein pour ses pages sur le judaïsme et le christianisme. Naissance est le roman de tous les romans de Yann Moix. 5/ Naissance est aussi un hommage absolu à la littérature. Il contient des chapitres sur Stendhal, Faulkner, Gide, Georges Bataille. Il insiste également, et ceci est en rapport avec cela, sur la mort de Charles Péguy et celle de Brian Jones. 6/ Ce livre évoque aussi les milieux de l’édition dans les années 1970. Ledit Marc-Astolphe Oh, auteur d’un Que sais-je ? sur la photocopie et la reprogravure, est désireux de se faire éditer chez Grasset. Il passe par Franz-André Burguet, venu écrire l’un de ses romans à Orléans, et qu’il harcèle pour que ce dernier lui présente Jean-Claude Fasquelle (autre personnage du roman). 7/ On l’aura compris : ce roman est fou, désopilant, grave, métaphysique, étincelant, loufoque, rabelaisien. Naissance sera… l’heureux événement de la rentrée !

08/2013

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Littérature française

Jubilations vers le ciel

"Oh oui, me voilà, l'homme d'autrefois : Nestor. Je suis de nouveau lui, il n'a jamais vers le ciel cessé d'être moi durant toutes ces années, quarante-deux, quarante-deux années de filature d'Elle. Je n'ai jamais cessé d'être lui et pour cause. Me revoilà, celui qui a été, par la disgrâce de ton regard edelweiss, rabaissé plus bas que terre. Je fais remonter la vieille blessure en moi pour mieux la béatifier dans le spectacle que tu m'offres. Tu es là-dessous, Hélène. Là-dessous. Que sont tes atours devenus ? Tes seins fermes des jours de juin de ta jeunesse, c'est maintenant comme s'ils n'avaient jamais été." Ce premier roman est tout simplement une histoire d'amour. Yann Moix emploie tous les styles, joue de toutes les gammes. Dans une langue inventive, bruissante, épicée, il implore la femme qu'il aime. On passe du rire aux larmes, de la caresse à la jubilation, de la vie au cercueil. Ce livre magnifique se lit comme une offrande.

12/2015

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Littérature française

Reims

Reims constitue le deuxième volume de la tétralogie, ou du quatuor, que l'auteur a intitulé "Au pays de l'enfance immobile", dont Orléans paru en aout 2019 était le premier opus, et dont Verdun et Paris seront les troisième et quatrième. Le narrateur s'est enfin échappé du cauchemar familial d'Orléans, il aspire aux plus grandes écoles pour "monter à Paris" mais ses résultats médiocres aux examens de mathématiques le font atterrir à l'Ecole supérieure de commerce de Reims, vécue par lui comme une relégation en troisième division. Ici tout n'est qu'ennui, impuissance, obsession sexuelle jamais assouvie, dérive alcoolisée, débâcle progressive avec une petite bande de paumés masturbateurs et suicidaires qui tournent le dos à la compétition scolaire pour mieux affirmer leur différence. Dans cette course à la vanité paradoxale de l'échec, avec les mots brandis contre les chiffres, la littérature contre les mathématiques, le déclassement contre le classement, la révolte contre le conformisme, la provocation contre la convocation, il va s'agir, à défaut de briller par le succès, de se distinguer par l'ignominie. C'est dans ce volume qu'apparait, chronologiquement, la bande dessinée antisémite infâmante à l'origine de "l'affaire Moix" qui a défrayé la chronique médiatique après la parution d'Orléans. Sur cette bande de pieds nickelés travaillés par la chose littéraire qu'ils ne travaillent pas, plane l'ombre des "Simplistes" qui étaient parvenus à produire des oeuvres belles et profondes à partir de Reims : René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte, Roger Vailland et d'autres qui ont illuminé la revue littéraire Le Grand Jeu, là où leurs pâles successeurs ne sont plus capables que d'un tout petit jeu grinçant et misérable. Reims, ou la prolongation de la haine de soi quand la haine des vôtres vous a définitivement incarcéré au "pays de l'enfance immobile"...

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Littérature française

Partouz

- Vous êtes malade ou quoi ? - Comment ça ? - Sortir un roman pareil. C'est de la provocation. - Absolument pas... - Ah bon ? Etablir un parallèle entre les islamistes et les échangistes, faire dialoguer le terroriste Mohammed Atta avec Péguy, Joyce et Mitterrand, camper l'homme romantique converti malgré lui à la débauche, ce n'est pas de la provocation ? - Ça aurait pu, ce n'est pas le cas. - Alors, c'est un livre de fou. - Non : sur l'amour fou ; sur la femme inaccessible qui fabrique du meurtre ou du chef-d'œuvre, donc de la religion ou de la littérature. Sur quelques apocalypses en prévision. Bref, sur notre époque. - Et votre obsession du sexe ? - Regardez plutôt du côté des femmes...

09/2004

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Littérature française (poches)

Mort et vie d'Edith Stein

Ce livre raconte l'histoire d'une femme (1891-1942) qu'on a tour à tour nommée Edith dans sa famille, Fräulein Edith Stein au lycée, Doktor Edith Stein à l'université, soeur Thérèse au Carmel, matricule 44 074 à Auschwitz, et sainte Thérèse Bénédicte de la Croix au ciel. Yann Moix.

09/2009

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Musique, danse

Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson

Quand Mickael Jackson était noir, il était blanc. Quand Mickael Jackson était vieux, il était jeune. Maintenant qu'il est mort, le voici vivant.

09/2009

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Littérature française (poches)

Panthéon

" Panthéon est un roman sur l'enfance. L'enfance est souvent une horreur - mais quand on finit par la rejoindre, tard dans la vie, elle est peut-être enfin cela, qu'on appelle le paradis. "

10/2008

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Littérature française

Reims

Le narrateur s'est enfin échappé du cauchemar familial d'Orléans. Il rêve de "monter à Paris" , mais ses résultats insuffisants aux examens le font atterrir à l'Ecole supérieure de commerce de Reims, ce qu'il vit comme une relégation en troisième division. Là tout n'est qu'ennui, impuissance, obsession sexuelle jamais assouvie, dérive alcoolisée avec une petite bande de paumés qui tournent le dos à la compétition pour mieux affirmer leur différence. Dans cette course à la vanité paradoxale de l'échec, avec les mots brandis contre les chiffres, la révolte contre le conformisme, il va s'agir de se distinguer par l'ignominie. Reims, ou la prolongation de la haine de soi quand la haine des vôtres vous a définitivement incarcéré au "pays de l'enfance immobile" . Un objet littéraire retors et passionnant, indéniablement puissant. Lire. Le livre intense d'un écrivain qui explore à mains nues l'enfer de ses vingt ans. France Inter. Noir et lumineux. Elle.

08/2022

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Littérature française

Verdun

"Alors, comme le font tous les ratés, tous les aigris, tous les éconduits, je m'étais vengé sur des innocents ; j'avais puni un lit défait, un froc souillé, pour oublier les sales météos de mon coeur... L'avenir était le pays des autres. Je n'y étais pas convié". Après Orléans, qui racontait l'enfance martyrisée du narrateur, puis Reims, où l'on suivait ses pérégrinations lamentables en école de commerce dans la ville des sacres, voici Verdun. Car c'est à Verdun que nous retrouvons cet "immobile enfant" de vingt-cinq ans, cette fois comme aspirant dans l'armée de terre. Après des classes à Angers puis à Draguignan où on lui enseigne le métier des armes, le jeune Moix, désormais officier d'artillerie, va connaître, parfois pour le meilleur et très souvent pour le pire, l'épreuve des responsabilités, de la promiscuité et du commandement. Nous le suivons ici avec sa section, par monts et par vaux, en campagne ou en caserne, de jour comme de nuit. Une fois encore, c'est une galerie de personnages aussi ordinaires qu'extraordinaires qui se déploie sous nos yeux. Avec humanité, humour, humilité et la tendresse habituelle que nous lui connaissons pour les déclassés, Yann Moix, plus dur avec lui-même qu'avec quiconque, nous émeut et nous fait rire. C'est sa griffe. Entre manoeuvres et marches de nuit, tirs au Famas et feux de camps, inspection des chambres et chants militaires, nous la retrouvons ici intacte.

03/2022

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Littérature française

Rompre

Avec ce roman, Yann Moix revient à son thème de prédilection : l'amour (et ses dépendances : la jalousie, la haine, la rivalité, la séduction, l'addiction, etc...) Et son livre prend la forme d'un dialogue imaginaire (à la manière du Neveu de Rameau de Diderot, ou de L'idée fixe de Paul Valéry) où Yann Moix bavarde, à la terrasse d'un café, avec un ami qui tente de le consoler à la suite de sa dernière déconvenue amoureuse... Dans un roman précédent, l'auteur avait choisi, comme incipit : "Ce que les femmes préfèrent, chez moi, c'est me quitter"... L'inverse eut été plus exact car, dans ce livre - précisément intitulé "Rompre" -, le narrateur confesse qu'il ne peut s'empêcher de mettre un terme très prématuré à chacune de ses aventures, de les "rompre" tant il craint d'aimer et d'être aimé... Evidemment, cette disposition mentale vient de loin : de l'enfance, de douleurs enfouis, d'humiliations passées... Mais tout, ici, prend un aspect drolatique et fort peu psychanalytique. Dans ce dialogue, la "rupture" sert ainsi de prétexte à une variation sur la solitude, sur la jalousie, sur l'enfer narcissique, sur la violence amoureuse. Chaque fois, formules et aphorismes fusent sous la plume moixienne. L'écrivain se reproche, au fond, de ne pas savoir aimer - les femmes, bien sûr, mais aussi, et surtout, lui-même. Et c'est sur cette note tenue qu'il compose ce "journal d'un séducteur-destructeur" .

01/2019

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Actualité médiatique France

Hors de moi

Ce premier volume d'un journal-fleuve couvre une seule année de la vie de l'auteur, de juin 2016 à juin 2017, durant laquelle il fut notamment chroniqueur dans l'émission " On n'est pas couché ", année fertile en rencontres, observations et expériences. Personnalité controversée, Yann Moix est avant tout un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui, salué comme tel par l'ensemble de la critique au-delà des polémiques qu'il peut susciter. C'est la raison de son entrée dans " La collection " Bouquins et de la publication de cette oeuvre inédite qui traverse tout son univers à la fois intime et public. On y découvrira le grand lecteur qu'il est, l'homme fou de musique, de littérature et de philosophie. L'amoureux dans ses relations avec les femmes de sa vie. L'observateur implacable de la comédie sociale, littéraire et médiatique à travers les multiples portraits qu'il brosse de ses confrères écrivains, des personnalités politiques et médiatiques qui ont eu la chance ou la malchance de croiser sa route. Un régal de tendresse pour ceux qu'il apprécie et de férocité pour ceux qu'il démasque sans merci. Au nom d'un souci contestant et absolu de sincérité brute, comme il l'explique dans ces extraits : Dimanche 10 juillet 2016 : Ecrire un journal exige non pas exactement de la paresse, mais un certain laisser-aller qui, finalement, oscille entre l'inconscience, le suicide et le courage. Se faire un destin, pourtant, est impossible si l'on n'est pas d'abord - pour un temps du moins - détesté, honni, proscrit, voué aux gémonies, marginalisé, " grillé ". Tous ceux qui ne passent pas par cette sale période ne font, au mieux, qu'une " carrière ". Plutôt crever que de faire carrière. Faire carrière : réussir dans la vie ; il s'agit de réussir sa vie. Traduction concrète : la soumettre à tous les dangers (intellectuels, physiques). Lundi 11 juillet 2016 : Tout journal intime est une burlesque lutte contre cet invisible titan qui nous pousse vers cet abyme : l'âge. L'âge est un cosmos que gouverne le ridicule. Il s'agira donc de s'y amuser ; j'ai bien fait de pleurer d'abord. Viennent les jours, doucement, où je n'aurai d'autre choix que de m'abandonner sans vergogne à ce que je crois que je suis - jusqu'à le devenir. Jeudi 11 août 2016 : Dans ce journal, je tiens à constater, quand je le relirai - si je le relis jamais ? les contradictions qu'il contient, et qui me disent mieux que ne le sont mes cohérences. Un être n'est jamais que le perpétuel contraire de ses décisions, la démission de ses certitudes, l'inverse de ses pensées, la dénégation de ses actes, le contre-exemple de sa morale. Je ne suis que le brouillon de ce que je crois que je suis. Je suis vivant, c'est-à-dire que je n'ai pas la personnalité que je m'assigne, encore celle qu'on m'accole. Je m'échappe sans arrêt de ce que je décide, je m'évade de ce que je prévois, je rature ce que j'échafaude, je m'enfuis de moi-même sans m'en rendre compte, et lorsque j'en suis conscient, au lieu que d'en avoir mauvaise conscience, il s'agirait plutôt que j'en jouisse. Echapper à soi : voilà le motif de l'existence. Je ne supporte pas celui qui est fidèle à ses principes, parce qu'une vie de fidélité n'est pas une vie, et qu'une vie de principes tutoie la mort. Fidélité aux êtres, oui. Aux choses ? Plutôt mourir. Mercredi 24 août 2016 : La profondeur de la vie fait craindre à chaque paragraphe d'un journal intime l'imminence de la mort. Lundi 5 septembre 2016 : Ce journal intime est un journal de guerre. Mercredi 26 octobre 2016 : Si je ne suis plus d'accord avec ce que j'ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n'a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C'est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n'improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu'en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J'avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c'est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.

08/2023

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Littérature française (poches)

Podium

Roman burlesque sur les sosies, fable sur les années Cloclo, balade nostalgique au musée Grévin des icônes de la culture populaire, Podium raconte drôlement une histoire désespérée : comment le désir d'être célèbre est devenu la religion des temps modernes.

06/2004

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Littérature française (poches)

Les cimetières sont des champs de fleurs

Deux enfants ont trouvé la mort dans un accident d'automobile. Leur mère, Elise, qui conduisait, survit. Fou de douleur, son mari, Gilbert, va entreprendre de lui faire payer ce qu'il juge être son crime. Dès lors, l'existence d'Elise n'est plus que souffrance, culpabilité, humiliation. Gilbert, lui, ne découvrira que trop tard ce que peut l'amour, au-delà du deuil et de la destruction. Après Jubilations vers le ciel, couronné en 1996 par la Bourse Goncourt du premier roman, Yann Moix confirme ici sa personnalité : celle d'un romancier de l'excès, de la fureur, de la passion sous ses formes les plus extrêmes. Et de la plus forte d'entre elles : l'amour fou. Un roman sur la folie écrit avec folie. Marie-Laure Delorme, Le Magazine littéraire. Une œuvre d'un paroxysme peu banal. Son audace confond. Piégés dès les premières pages avec l'irruption du malheur suprême, nous nous laissons emporter par ce flux obsessionnel de souffrance et de dérision meurtrières. Philippe Nourry, Le Point.

01/1999

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Littérature française (poches)

Anissa Corto

Tu vois Maria, je l'ai terminé, mon livre. C'est un peu grâce à toi. Les nuits que j'ai passées à écrire Anissa Corto sont des nuits où je n'ai pensé qu'à ton regard par-dessus mon épaule. J'ai tenté, à chaque phrase, de deviner tes exclamations, ton étonnement, tes doutes. Il m'est arrivé de te retrouver à São Paulo, pour écrire auprès de toi. Auprès de toi, je n'écrivais pas beaucoup. J'ai très peur de ta réaction à présent. Ce que je pensais être immense, parcouru par tes yeux, va s'excuser d'avoir été écrit. C'est trop tard. Mon style va se retrouver en slip au milieu de la cour. Tout est là, en place, imprimé, figé, définitif, tout est là qui t'attend et te craint. J'essaie de gagner du temps, mais tu es peut-être déjà en train de regarder la couverture, d'ouvrir le livre, d'isoler quelques bribes au passage, prélevant, à la manière des chimistes, les échantillons qui te suffiront pour juger l'ensemble. Je ne peux plus reculer ; il ne me reste qu'à te faire face. Ou à fuir. Je n'ai pas essayé de faire le malin. Tu n'aurais pas été dupe ; j'ai voulu suivre ma pente naturelle, sans jamais forcer les mots, sans jamais chercher à impressionner quiconque, et surtout pas toi. Tu verras, je serai tour à tour pathétique et excessif, lyrique et névrosé. Comme dans la vie. Je serai tour à tour moi-même. Anissa Corto, ce n'est pas Madame Bovary, d'accord, mais c'est moi. Voilà, je me tais. Je te laisse. Comme chaque fois que je sors un livre, je me sens minuscule ; surtout à côté de mes maîtres, les grands, les morts, que je salue debout sur mon escabeau. Je t'aime. Yann

05/2002

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Littérature française

Une simple lettre d'amour

"Il y a près de vingt ans, je destinais cette lettre à une femme. Je n'ai pas osé la lui envoyer. On m'apprend aujourd'hui sa mort. Je vous confie ces pages, devenues épitaphe et tombeau. Les lira-t-elle enfin ?" Yann Moix.

04/2015

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Littérature française

Dehors

" Dégage " est le seul mot de français que connaissent, à Calais, les jeunes Erythréens et les jeunes Afghans. La police leur répète ce mot chaque jour, inlassablement. Ce livre, une lettre ouverte au président de la République, essaie de dénoncer les conditions de ceux que nous appelons "migrants" et qui sont, ce qui n'a rien à voir, des exilés. La migration est un chiffre ; l'exil est un destin. La migration est une procédure ; l'exil est une déchirure. Ce livre essaie de penser cette aventure humaine qui remonte à l'Eneide.

06/2018

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Actualité et médias

Terreur

"Ce livre, écrit au jour le jour pendant et après les attentats contre Charlie Hebdo et à l'Hypercacher, ne sort que deux ans après les événements : il fallait respecter le temps du deuil ; et me donner la faculté de suspendre celui de la réflexion. "Penser" les attentats est une gageure, parfois même un oxymore : le risque est soit de donner trop de sens à ce qui n'en a pas, soit de rater les étapes d'un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Penser les attentats, c'est possiblement se tromper. Ce livre est un cheminement, une progression, une interrogation, un questionnement sur la radicalité, la radicalisation, la jeunesse, l'islamisation, la violence, le nihilisme. Autant de termes qu'on ressasse à longueur de journées sans jamais s'arrêter pour les creuser, les approfondir jusqu'à la nausée. Ce petit essai est obsessionnel : revenir à l'infini sur les actes, les causes, les effets, les acteurs, les conséquences, sans jamais se raturer, au risque même, çà et là, de se contredire. Les frères Kouachi, Amédy Coulibaly sont les tristes protagonistes d'un événement originel, matrice de tous les attentats qui suivirent : les notes et scolies rédigées à chaud et publiées maintenant, doivent se plaquer sur tous les attentats qui suivirent, et qui sortent tout droit, peu ou prou, de janvier 2015. Car ce qui me frappe à la relecture d'un texte rédigé il y a deux ans, c'est à quel point ce qui y était prévu est déjà advenu ou encore, hélas,  à advenir . Je n'ai donc rien censuré des passages prophétiques qui me donnent aujourd'hui le sentiment d'une réflexion rattrapée par le réel, au prétexte qu'ils pourraient être lus comme ayant été rédigés rétroactivement à partir du réel : on ne s'excuse pas d'avoir eu raison trop tôt. "Nous sommes en guerre" a dit le président de la République. Les écrivains ont toujours voulu dire la guerre. Je n'échappe ni à la règle, ni à la tradition", Y. M.

01/2017

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Littérature française

Paris

"La province fournit Paris en combustibles : je décidai donc de m'y brûler, et pas simplement les ailes. Je n'avais pas d'ailes de toute façon. Je n'avais rien, à part cent francs en poche et la chance, grâce à un gardien de nuit complaisant, de pouvoir dormir dans les travées de la bibliothèque du centre Beaubourg, parmi les livres. Du coup j'ai lu. A l'aube, je quittais les lieux, allant traîner mes drôles de guêtres dans les rues. Je n'avais aucune connaissance, pas vraiment d'amis, zéro petite amie. Je n'avais que moi, la solitude qui pesait sur moi, et ce ciel grand cendre au-dessus de ma tête. Je me nourrissais de grec-frites. J'ai fini par rencontrer des gens. Roger Knobelspiess, ex-lieutenant de Mesrine, m'a prêté un minuscule gourbi. J'ai vécu dans un squat. J'allais bien, je ne me plaignais jamais : j'étais heureux car je savais que vingt-cinq ans était un âge inventé pour cette misère marrante, cette mélancolie spéciale, cette errance pathétique. Je me regardais en train d'être ce que je voulais devenir, ou plutôt, je m'observais en train de devenir ce que je voulais être. Paris, c'était l'édition : j'allais donc tout donner pour faire mon trou, me faire un nom, devenir célèbre - ou finir dans le caniveau, sous la pluie battante, m'enrhumer, et mourir. J'ai surjoué tout ça, avec un zest de romantisme béat, assez content de ma condition, fier de n'être rien et de vouloir beaucoup. J'ai tapé à des portes. Des gens ont été méchants. J'ai insisté. D'autres ont été gentils. Paris est une galerie de leurs portraits, mâtinée d'épisodes de galériens. J'ai beaucoup arpenté, beaucoup marché, beaucoup espéré, énormément souffert mais je dois dire que jamais je ne me suis ennuyé. Des instants de tragédie ? Il y en eut ; des scènes de comédie : plus encore. Vous allez me suivre ici en train de réussir et de rater, en train de séduire et d'échouer, en train de m'introduire dans cocktails et de m'y faire éjecter, en train de gagner un peu d'argent et d'en perdre beaucoup, en train de me faire quelques amis et de me fâcher avec eux, en train de rire souvent et de pleurer parfois. En train, surtout, d'oublier en moi le provincial, ce qui est toujours une erreur et mène droit au ridicule. Un Rastignac de plus parmi les pots d'échappements. Des débuts dans la vie ? Non : un commencement dans la carrière. Sauf que je n'ai jamais fait carrière dans quoi que ce soit. Voilà en tout cas, chers amis, comment tout a commencé". Y. M

08/2022

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Beaux arts

Yann Kersalé

Mettre des mots sur ce que l'on ressent et parler de son travail est toujours difficile pour un artiste. Un livre est, par essence, fait de mots... j'ai donc cherché des regards qui soient pertinents en m'entourant de camarades, rencontrés au gré de mon exploration sensible de la nuit, amorcée il y a une trentaine d'années. Cet " ouvrage à secrets ", qui se livre peu à peu, donne non pas une explication analytique de mon travail- y en a-t-il seulement une ? - mais des clefs ouvrant des pistes d'exploration de mon terrain de jeu favori : la nuit.

10/2008

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Littérature française

Moi, Oliver, chien migrant

Ce récit présente sans détour l'envers du miracle économique des grandes villes chinoises : sa vie de quartier avec ses travailleurs migrants et ses enfants mendiants, ses voleurs à la tire et sa saleté, son animation et sa joie de vivre aussi. Le ton délibérément léger et humoristique recouvre une méditation sur l'identité personnelle et un appel constant à la tolérance face aux différences culturelles.

03/2021

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Théâtre

Migrants

Quelque part, sur des routes poussiéreuses, une jeune fille qui rêve de voir le monde, un enfant ayant fêté ses douze ans sous les bombes, une Tzigane dont le campement a été détruit par des hommes en uniformes et un jeune homme portant la lettre-testament et les cendres de sa mère pendue... Chacun sur sa route et toutes les routes menant à la mer. Puis les passeurs, le choeur des migrants anonymes et la traversée. De l'autre côté, ni terre promise ni monde meilleur, mais un centre de rétention. Ce pourrait être Sangatte, ou Lampedusa. Dans cet hors-temps, hors-espace, de l'attente administrative, des liens se créent entre les migrants, des amitiés et des amours naissent, une famille se dessine...

05/2013

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Livres 3 ans et +

Migrants

Migrants, réfugiés, déplacés, bombardés, apeurés, violentés, affamés, exilés, rescapés, noyés, sans-papiers, apatrides, disparus... Silence.

02/2020

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Critique littéraire

Yann Andréa Steiner

" C'était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet. C'était l'été 80. L'été du vent et de la pluie. L'été de Gdansk. Celui de l'enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l'histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l'histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe. Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l'étage, le couloir, la porte. "

04/2001

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Littérature française

Yann, le chevalier

La mort d'un enfant, d'un fils, est une immense douleur. Depuis le début, Guylaine Robert-Tripier a toujours farouchement refusé de lui dire adieu, tellement elle le sentait proche et présent. Ce livre, préfacé par Reynald Roussel, est le récit d'une longue et difficile quête pour repousser les limites de l'invisible et construire une autre relation d'amour avec celui qui est au-delà de nos yeux. C'est aussi un combat pacifique afin de donner la parole à tous ceux que la société néglige ou ignore dans ce type de drame : les frères et soeurs, les compagnons et les compagnes. Ce livre apporte la preuve que le véritable lien d'amour ne se rompt jamais, la mort n'existe pas.

09/2020

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Histoire de l'art

Yann-Eric Eichenberger

Yann-Eric Eichenberger est connu pour ses sculptures monumentales en bois. De hautes silhouettes fines et hiératiques, qui évoquent indéniablement le féminin mais qui, chez l'artiste, renvoient à une quête de l'Humain universel. Cette quête, écrit-il n'est pas figurative, elle concerne le mouvement, le caractère, l'élévation. Depuis quelques années, le bronze s'est invité dans son travail : des petites pièces d'abord, et désormais aussi de hautes sculptures éditées par un maitre bronzier et dans lesquelles le monde se reflète. L'oeuvre de Yann-Eric Eichenberger est intemporelle et universelle. Profondément humaine tant dans la création solitaire sur le bois que dans le travail du bronze qui implique la coopération avec des artisans d'art. Christian Noorbergen signe le texte dans lequel il évoque les " verticales demeures d'humanité " de Yann-Eric Eichenberger, l'artiste qui " donne vie à l'arbre humain".

04/2024

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Sociologie

Migrants dans la ville. Une étude socio-anthropologique des mobilités migrantes en Espagne

Cet ouvrage se propose d'étudier la mobilité des migrants et ses effets sur l'évolution de l'espace urbain à Salamanque, une ville moyenne espagnole encore peu marquée par les migrations. Il s'agit de croiser une sociologie des parcours migratoires et une sociologie urbaine, avec comme clé de lecture la notion de projet migratoire. Par une procédure méthodologique compréhensive, s'inscrivant dans le cadre de la socio-anthropologie, il convient de saisir la logique des parcours, c'est-à-dire de reconstituer par une approche longitudinale les successions temporelles de mobilité, d'événements, de situations, de projets, et de décrire et d'analyser les manières d'investir — spatialement et temporairement — la ville.

09/2013

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Revues

Année zéro Charles Péguy (1873-1914) - N° 2 Charles Péguy (1873-1914)

Cette nouvelle revue dirigée par Yann Moix entend désensabler des auteurs du patrimoine littéraire et porter sur leur oeuvre un regard vierge de tout a priori - comme si elle venait de paraître. Ce deuxième numéro est consacré à Charles Péguy. Un peu partout, au sein de maintes chapelles, souvent antagonistes, le spectre de Péguy remue : de l'extrême gauche à la droite souverainiste, on agite son oeuvre comme si on l'avait lue, ce qui n'est pas le cas. Année Zéro souhaite épargner à ses lecteurs la comptabilité, fastidieuse, de ces récupérations politicardes, idéologiques, médiatiques qui entretiennent avec l'oeuvre de l'Orléanais un douteux commerce. Ce qui nous intéresse, c'est la littérature : Péguy lu " d'homme à homme ", comme il eût tant souhaité qu'on envisageât la géniale somme qu'il nous laisse.

11/2022

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Revues

Année zéro N° 3, octobre 2023 : Sacha Guitry (1885-1957)

La revue Année Zéro dirigée par Yann Moix entend réhabiliter ou revisiter des auteurs du patrimoine littéraire et porter sur leur oeuvre un regard vierge de tout a priori - comme si elle venait de paraître. Ce troisième numéro, riche d'inédits et de révélations, est consacré à Sacha Guitry. La postérité de Sacha Guitry est contradictoire. Alors que son théâtre continue de se jouer, alors que ses films continuent d'être diffusés et ses textes d'être lus, son nom, lui, suscite indifférence ou répulsion. Les plus snobs le réduisent à un humour de comique croupier, en oubliant que son cinéma totalement novateur aura servi de modèle à la Nouvelle Vague. Les mieux pensants lui taillent une réputation de misogyne, en lui prêtant des aphorismes douteux, souvent apocryphes, et en écartant tous les grands rôles féminins que son théâtre aura offerts. D'autres, encore, le jugent trop peu profond, exagérément bavard, d'une superficialité telle qu'elle le condamnerait à rester en marge de la littérature. Certains, enfin, agitent le spectre de la collaboration, sans tenir compte de l'Histoire et de sa vérité. Au fond, la postérité de Sacha Guitry se résume à un grand malentendu et, surtout, à de fausses, à d'insincères relectures. Année Zéro s'épargnera l'inventaire de tous les griefs qui ont défait la légende de ce Molière du XXe siècle, pour ne s'intéresser qu'à l'essentiel : son oeuvre. Guitry, lu et vu comme s'il venait de composer ses pièces ou de tourner ses films. Guitry, lu et discuté par ceux qui continuent de le jouer au théâtre, ce lieu qu'il considérait comme celui de la vie véritable. Guitry lu et vu intégralement, sans prisme ni coloration particulière. Guitry lu et vu tel qu'il était : un homme libre, hors de son temps, tout à la fois dessinateur, philosophe, moraliste, amuseur et mélancolique, vivant d'art - ne vivant que pour cela -, et dont la superbe somme qu'il nous laisse ne plie à aucune catégorie, sinon à celle du génie.

10/2023

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Littérature française

Le voyage de Yann

Il suffit de quelques secondes pour glisser à douze ans sous un RER. Il faut le reste de sa vie pour expier le malheur. Yann a refusé. De sa révolte, à l'hôpital Necker, après deux amputations, trois arrêts cardiaques, assez d'opérations pour se voir inscrit au Livre Guinness des records, il s'est accroché à la reconquête de son corps en morceaux. Sur une jambe, fort du miracle d'être en vie, il a bondi après cette renaissance. Son frère aîné qui a assisté à l'accident, sa mère qui l'a veillé jour et nuit, son père dont l'existence ne sera plus la même, la compagne de celui-ci, qui sut soigner son âme et ses chairs meurtries, tous l'ont accompagné comme ils pouvaient. Ce fut une longue et périlleuse navigation au propre comme au figuré entre les récifs de ce bout du monde qui devient le bout des mondes. Une étrange océanothérapie parmi des êtres familiers des tempêtes. L'enfant amputé en sortira avec son brevet de vie. Revenu de la mort, il est le pionnier d'un monde nouveau. Chaque jour il est prêt à forcer la porte d'un nouveau destin. Si vous êtes en panne d'espoir, passez une heure avec lui. Il n'en a pas fini avec les défis.

09/2008