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Paulhan

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Critique littéraire

Paulhan et son contraire

Jean Paulhan (1884-1968) fut « l’autre » grande figure fondatrice des Éditions Gallimard, aux côtés de Gaston Gallimard. Philosophe et psychologue de formation, sympathisant anarchiste, chercheur d’or, enseignant à Tananarive, blessé de guerre, il entre à la NRF en 1919 comme secrétaire de Jacques Rivière et ne la quittera plus. Mais qui était vraiment Jean Paulhan ? Pour Patrick Kéchichian, il n’est possible d’approcher cette personnalité déconcertante qu’à travers ses multiples facettes, qu’il s’agisse des temps forts de son existence (le voyageur, le résistant…) ou d’aspects moins connus de son caractère, ainsi son humour et son esprit juvénile, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Il en ressort un Paulhan inattendu : un homme extrêmement sensible, humain, jamais pervers, alors qu’on l’a souvent dit manipulateur. Mais un homme capable, aussi, de se mouvoir selon des chemins obliques parfois difficiles à suivre : dans ses écrits, il se montre un brillant manipulateur de paradoxes, se plaît à émettre une hypothèse, à la contredire, à la réfuter… Il fait preuve d’une volonté permanente de revenir à une certaine vérité (utopique) du langage, et sa manière bien à lui de jongler avec la grammaire des idées le rend tout aussi fascinant qu’agaçant. Mais le plus étonnant est peut-être son côté iconoclaste : ainsi, celui qu’on appelait volontiers « l’éminence grise des lettres françaises » considérait que l’« homme de lettres » n’était pas un être d’exception, mais un personnage d’une grande banalité, le premier venu, rien de plus…

10/2011

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Critique littéraire

La NRF de Paulhan

La NRF a sa légende : son "rayonnement" , son "esprit" nous sont familiers, comme les noms d'André Gide, de Jacques Rivière ou de Gaston Gallimard... Seul Jean Paulhan, qui l'a pourtant dirigée de 1925 à 1940 puis de 1953 à sa mort en 1968, nous demeure étranger. Ce livre se propose d'éclairer la figure singulière de cet homme qui a réinventé la plus grande revue littéraire du XX ? siècle. En accord et en contraste avec la maison d'édition dont elle était à la fois le laboratoire, la vitrine et la critique, les écrivains les plus divers devaient s'y affronter, les textes agir les uns sur les autres, le tout créer des étincelles : La NRF accueillit à la fois les surréalistes et François Mauriac, Henri Michaux et Paul Léautaud, Francis Ponge et Marcel Jouhandeau, les poètes de l'heure et les poètes du dimanche... Plus qu'une revue littéraire, La NRF de Paulhan se voulait la revue de toutes les littératures, de tous les mondes et de tout le monde. Elle était aussi la revue de toutes les revues car Paulhan en a dirigé d'autres, plus confidentielles, que ce livre s'est également proposé d'évoquer. Derrière les paradoxes, les pirouettes et les jeux de rôle, nous découvrons un homme et un écrivain d'une belle exigence et d'une étonnante modestie.

02/2003

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 2 : Jean Paulhan et Madagascar (1908-1910)

Présenté par Jacqueline Frédéric Paulhan

11/1982

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 6 : Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois (1934-1967)

Qu'est-ce qu'une correspondance, si ce n'est un effort pour dissiper les malentendus, vérifier une entente, c'est-à-dire aussi la remettre constamment en jeu. Si Jean Paulhan et Roger Caillois ont correspondu si fidèlement, c'est sans doute dans la conviction que chacun appréhendait une face irréductible à l'autre de la même vérité. Et cette conviction n'a pas été sans raisons. Car, au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à ce qui les a réunies : à savoir, la contradiction elle-même. Car il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination bien propres au sacré de la Nature profane. La symétrie de leurs positions est moins le signe d'une séparation radicale que celui d'une nécessaire ambiguïté de la vérité. C'est à l'élucidation de cette vérité que Paulhan et Caillois se sont assujettis. Et la rigueur qu'ils ont constamment exigée l'un de l'autre jusqu'à la fin marque assez qu'ils attendaient de leur dialogue une avancée commune dans l'entente de ce qui se dérobe à toute clarté.

05/1991

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Littérature étrangère

CORRESPONDANCE PAULHAN/PONGE. Tome 1

Presque un demi-siècle d'amitié. Plus de sept cents lettres et billets. Tel est l'échange qui n'a jamais cessé entre deux écrivains qui ont marqué l'un et l'autre de leur forte personnalité la vie littéraire de leur temps. L'amitié entre Paulhan et Ponge ne va pas sans orages. Elle est marquée par quelques brouilles spectaculaires, même si la réconciliation ne tarde jamais. A travers cette correspondance, on voit se construire l'oeuvre de l'auteur du Parti pris des choses. On comprend mieux aussi la vie interne de La Nouvelle Revue Française du temps de Jean Paulhan et la grande ambition de l'auteur des Fleurs de Tarbes de trouver le secret du rapport des mots et de la pensée. La montée des périls à partir de 1933, le Front Populaire, la guerre, l'Occupation, la Libération, bref une histoire mouvementée et tragique, sont présents aussi dans ces lettres. Et l'on devine que les grandes épreuves du temps, la séparation, le danger renforcent encore des liens que seule la mort a pu dénouer.

07/1986

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Critique littéraire

Paulhan Arland. Correspondance 1936-1945

1936-1945 : le sas du siècle. Guerre d'Espagne, Front populaire, menace fasciste, Seconde Guerre mondiale, Résistance, collaboration, Libération, épuration. Les périls se concrétisant de jour en jour, il était intéressant d'observer comment deux hommes, qu'unit une très solide et complexe amitié, vont se comporter dans ce passage à tabac de toutes les valeurs, de toutes leurs valeurs. Marcel Arland ne s'était-il pas déjà penché, à vingt-trois ans, sur " un nouveau mai du siècle ", en posant la question de la mort de Dieu et du rôle de l'écrivain ? Et Jean Paulhan n'avait-il pas publié Le Guerrier appliqué avec pour bande annonce : " L'Origine des guerres " ? Ces quelque trois cents lettres éclairent l'intérieur du sas, tantôt d'une lumière crue, le plus souvent dans une sorte de clair-obscur qu'imposent successivement la précipitation des événements, la chape de l'Occupation et le jeu serré avec le C.N.E. Autre intérêt de cette correspondance : la vie quasi quotidienne de la revue de référence des années trente, La Nouvelle Revue Française. On ne compte plus les lettres où l'on discute sommaire, où l'on mesure l'apport de nouveaux écrivains comme Sartre ou Gary, où l'on pratique Malraux, Gide, Chardonne, Mauriac, Fernandez ou Drieu La Rochelle. Cette lecture croisée nous fait en outre assister à l'élaboration d'œuvres aussi essentielles que Les Fleurs de Tarbes et Terre natale. Le commerce entre les deux hommes est si délié que les divergences de goût - réelles - s'expriment aussi librement que leurs accords, dans une sorte de détente que seule autorise une confiance d'au-delà des mots. Enfin, on suivra de près la chronique privée des familles et des proches. Des lieux - nombreux - d'où elles s'élaborent, les lettres offrent de multiples croquis sur le vif, acerbes ou émus. Concision, fermeté, humour, on a affaire sans conteste à deux maîtres du fragment, lesquels nous livrent ici " l'un des plus beaux monuments épistolaires de l'époque contemporaine " (Jeannine Kohn-Etiemble).

03/2000

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Littérature étrangère

CORRESPONDANCE PAULHAN/PONGE. Tome 2

Presque un demi-siècle d'amitié. Plus de sept cents lettres et billets. Tel est l'échange qui n'a jamais cessé entre deux écrivains qui ont marqué l'un et l'autre de leur forte personnalité la vie littéraire de leur temps. L'amitié entre Paulhan et Ponge ne va pas sans orages. Elle est marquée par quelques brouilles spectaculaires, même si la réconciliation ne tarde jamais. A travers cette correspondance, on voit se construire l'oeuvre de l'auteur du Parti pris des choses. On comprend mieux aussi la vie interne de La Nouvelle Revue Française du temps de Jean Paulhan et la grande ambition de l'auteur des Fleurs de Tarbes de trouver le secret du rapport des mots et de la pensée. La montée des périls à partir de 1933, le Front Populaire, la guerre, l'Occupation, la Libération, bref une histoire mouvementée et tragique, sont présents aussi dans ces lettres. Et l'on devine que les grandes épreuves du temps, la séparation, le danger renforcent encore des liens que seule la mort a pu dénouer.

07/1986

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 bis : Les Paulhan. Histoire d'une famille nîmoise

Recherches d'archives et généalogie par Bernard Artigues

10/1984

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Critique littéraire

Antithèses. Mallarmé, Péguy, Paulhan, Céline, Barthes

La thèse est souvent considérée comme le genre de tous les académismes. Pourtant, depuis le milieu du XIX ? siècle, plusieurs grands écrivains français ont entrepris un doctorat, non sans faire preuve d'une certaine originalité. Mallarmé a commencé une thèse de linguistique afin de se remettre d'une crise existentielle, la thèse de Péguy n'est rien d'autre qu'une longue insulte contre la Sorbonne, celle de Paulhan se perd dans d'innombrables brouillons sur plus de trente-cinq ans, Céline a soumis au jury un autoportrait à peine dissimulé derrière l'éloge d'un médecin hongrois, et Barthes a affirmé que la thèse devait être un "corps érotique" . Antithèses est une enquête historique où les mondes littéraires et universitaires se rencontrent et se défient. C'est aussi un anti-manuel de thèse dans lequel les écrivains questionnent les normes et formes académiques tout en distillant leurs conseils d'écriture.

03/2018

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Critique Poésie

Jean Paulhan. La poésie, clef de la critique

La poésie est partout dans la pensée critique de Jean Paulhan. Il s'agit de montrer, en clarifiant les relations qu'il entretenait avec les poètes, puis en commentant certaines notions clés de son oeuvre, quels liens puissants unissent chez lui l'expérience poétique et la méthode critique.

08/2022

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 9 : Correspondance (1918-1951)

"Les lettres ici rassemblées furent échangées entre André Gide et Jean Paulhan, et s'échelonnent de février 1918 à décembre 1950. Elles s'apparentent étrangement par leur ton, à la fois libre et prudent. On a le sentiment que chacun mesure ce qui est dit, mais dit toujours ce qu'il croit devoir dire. En trente-trois années, il s'agit de décider ce qui va, ou non, paraître dans La Nouvelle Revue Française. On ne perçoit pas ombre de conflits, mais chez chacun des deux interlocuteurs un respect certain pour l'opinion de l'autre. [... ] Le livre que voici va permettre au lecteur curieux muni du texte finalement obtenu de tourner, pour son propre compte, autour de deux portraits singuliers, involontairement tracés, rigoureux et passionnants, celui d'un écrivain célèbre établi dans sa célébrité, André Gide, et celui d'un écrivain encore masqué, Jean Paulhan, qui donne aux autres une attention constante et incroyable d'acuité, qui avance, recule, réfléchit, et conclut sans hésiter. Cela se fait à petit bruit, à brèves notes en quelques lignes, et se poursuit, troué de rares silences, malgré les censures et les guerres. Double portrait de chacun par soi-même, qui bouge et ne s'effacera pas". Dominique Aury.

06/1998

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

La correspondance échangée entre Jean Paulhan et André Suarès apporte une importante contribution à l'histoire littéraire de l'entre-deux- guerres ; elle enrichit considérablement la connaissance de ces deux écrivains, dont le portrait s'affine et se précise au fil des lettres ; elle éclaire surtout une amitié exemplaire entre deux hommes fort différents l'un de l'autre mais tous deux attachés aux mêmes valeurs : amour de la liberté, goût de la vérité, souci de la beauté. Leur admiration pour les chefs-d'oeuvre du passé ne les enferme pas dans un étroit conservatisme esthétique ; avec une curiosité de bon aloi, ils s'intéressent passionnément aux jeunes écrivains. Leur intérêt, pour la littérature ne les éloigne pas de la vie du monde : devant la montée des périls, l'un et l'autre demeurent attentifs et vigilants. Ardente ferveur, vive sensibilité de Suarès, inlassable patience, admirable générosité de Paulhan : tous deux révèlent une qualité d'âme hors de pair.

10/1987

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Critique littéraire

Paulhan citoyen. Conseiller municipal de Châtenay-Malabry 1935-1941

Au temps du Front populaire, Jean Paulhan, conseiller municipal d'une bourgade de banlieue, élu sur la liste du petit-fils de Karl Marx, Jean Longuet, député-maire S. F. I. O. de Châtenay-Malabry, qui l'eût cru ? Et pourtant, cette éminence grise des lettres françaises, qui vit dans l'empyrée du monde du langage et des idées, qui dit n'entendre rien à la politique, qui semble n'avoir été candidat que parce qu'on est venu le chercher et qu'il n'a pas su refuser, ce Huron, qui se donne des airs de dilettante, va prendre son rôle très au sérieux et vivre une expérience singulière. Créateur du "Cercle Voltaire" , il organise des "causeries" avec, entre autres intervenants : Marc Bernard, Brice Parain, Ramon Fernandez, Julien Benda, André Chamson, Piertre Béarn... ainsi que des personnalités locales : il participe à sa manière au grand élan vers la culture qui caractérise le Front populaire. L'observateur détaché et sceptique se métamorphose en acteur de ce qu'on a pu appeler "la belle illusion" . Mais pas seulement de "la belle illusion" . Son engagement, s'il est parfois paradoxal, n'en est pas moins net : contre le fascisme, pour l'aide aux républicains espagnols... Paulhan citoyen nous révèle un aspect trop souvent laissé dans l'ombre de la vie, de la pensée et de l'action de Jean Paulhan.

11/2006

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Histoire littéraire

Jean Paulhan après la guerre. Reconstruire la communauté littéraire

Cet ouvrage examine le rôle joué par Jean Paulhan dans la reconstitution d'une communauté littéraire mise à mal par les dissensions héritées de la guerre, ainsi que le questionnement mené par ce dernier sur la valeur littéraire après la guerre dans un champ intellectuel en profonde transformation.

12/2021

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 : Cahier du centenaire (1884-1984)

A peine nous ont-ils quittés, ils passent. Ils changent. Ils ont des moments difficiles. Des noirs. Des aurores ? L'oeuvre forte a plus de vie posthume devant elle qu'elle ne pouvait en recevoir de notre existence. Qu'on ne la perde pas de vue : celle qui n'est plus aimée est morte. S'il y a un tribunal de l'histoire (y en a-t·il un ?), nous en sommes les juges, mais, à défaut d'omniscience, juges de sentiment. Et puisque les morts passent vite, nous ne les veillerons, nous ne les surveillerons jamais assez : chaque jour refaire le point. Où en sommes-nous aujourd'hui avec Jean Paulhan ? Telle était la question qu'il nous semblait souhaitable de poser à l'occasion du centenaire de sa naissance. A sa mort (1968), beaucoup d'articles furent écrits : à les relire on marquerait déjà des différences. Par rapport à ceux que l'on va lire. La personnalité de Jean Paulhan était si "singulière" , ou "curieuse" , qu'elle a déconcerté amis et ennemis. Elle représentait (n'ayons pas peur des "lieux communs" dont il était le défenseur) une puissance, "l'éminence grise des lettres" , en un temps où (Malraux l'a exactement rappelé) la littérature l'emportait sur la politique dans l'intelligentsia française. D'où une situation ambiguë : l'avenir posthume de Jean Paulhan dépendait d'une part de ceux qui n'aspiraient qu'à être publiés dans la N. R. F. , d'autre part de ceux qui dépérissaient à ne pas l'être. Puis la guerre, l'Académie : applaudissements et rancunes. Profitons des derniers témoins. Etudions un texte dont la clarté devient de plus en plus intelligible.

10/1984

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Littérature française (poches)

Lettre à un jeune partisan. Suivi de Paulhan le libérateur

"Qui donc a dit : "Notre parti au pouvoir, les autres partis en prison"? Mais bien sûr tous les partisans. Et le moins qu'il faille dire des partis, c'est qu'ils ne sont pas longs à prendre eux-mêmes un parti." Jean Paulhan

06/2018

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Critique littéraire

Choix de lettres / Jean Paulhan Tome 1 : La Littérature est une fête

Lorsque Jean Paulhan disparut, en 1968, il laissait un domaine immense, celui de sa correspondance : des milliers de lettres. A force de les lire et de les relire, il a paru possible d'en dégager trois massifs. Trois grandes périodes. Ainsi de 1917 à 1936 la littérature - et ce sont les grandes années de La Nouvelle Revue Française. Ainsi de 1937 à 1947 ce qu'il faut bien appeler une activité publique même lorsqu'elle fut clandestine. Et de 1948 à 1968, avec la composition de la suite et de la conclusion des Fleurs de Tarbes, une concentration farouche sur l'énigme du langage, secret poursuivi depuis l'âge de dix-neuf ans. Et sans doute ni l'activité de directeur de revue ni les difficultés du combat politique n'ont jamais occulté la recherche spirituelle. Pourtant c'est un fait que chaque période se définit naturellement par son accent propre, ou plutôt majeur. Chacune offre la matière d'un volume. Chacune offre même un titre qui existait déjà dans l'oeuvre, dans les lettres ou dans le souvenir des propos familiers : pour 1917-1936 La littérature est une fête. Pour 1937-1947 Traité des jours sombres. Pour 1948-1968 Le Clair et l'Obscur. Ces trois volumes proposent finalement de l'auteur trois portraits différents et semblables, d'autant plus fidèles qu'il ne savait pas qu'il les traçait, d'autant plus vivants qu'ils sont vus de biais dans un miroir, comme il est de règle pour les portraits de l'auteur par lui-même - mais ici c'est le lecteur qui tient le miroir, et fait bouger l'image.

02/1986

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Littérature française

L'aveuglette

Jean Paulhan a réuni dans ce petit livre quatre textes écrits à des époques diverses de sa vie : L'art d'influencer, Lettre au médecin, Les Gardiens, Egyptiennes. A première vue, peu de liens entre ces pages, qui vont de l'évocation d'un souvenir d'enfance à un commentaire des Mimes du moraliste égyptien Ptoh Hatep. Pourtant, quand on les a lus, une même impression reste : celle d'une confidence sur des choses obscures, plutôt mal définies que mystérieuses, auxquelles nous n'avions pas pris garde, aussi bien dans notre propre vie que dans celle des individus et des civilisations d'un lointain passé. L'Aveuglette en est le fin mot, comme le titre de ce livre.

02/1953

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Littérature française

Choix de lettres / Jean Paulhan Tome 2 : Choix de lettres, 1937-1945, Traité des jours sombres

Ce volume se présente comme le Traité des jours sombres, qui vont de la signature des accords de Munich à la Libération. Le pêle-mêle des événements et des hommes ne pouvait pas ne pas atteindre celui qui se sentait pourtant si peu "historien", attaché par-dessus tout à "veiller aux mots et à la bonne entente du langage". Il sut faire face aux premiers de ces "jours sombres" avec une promptitude et une rectitude de jugement dont beaucoup se révélèrent incapables : "Par les accords de Munich, la paix est sauvée. La paix dans ce qu'elle a de plus plat et de plus périssable" (N. R. F. , novembre 1938). Le "silence" auquel la revue est bientôt contrainte lui apparaît alors comme le gage d'un "espoir" impossible : "C'est qu'enfin notre ennemi a dû prendre sur lui tous les torts - la violence, mais l'hypocrisie ; la fourberie, mais la cruauté" ("L'Espoir et le silence", N. R. F. , juin 1940). Ce silence ne sera pas de complaisance, mais rompu, dès 1941, dans le Bulletin du "Comité national de Salut public", par cet appel clandestin à la résistance : "La France est partout où l'on ne consent pas".

05/1992

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Beaux arts

La peinture cubiste

"Car il ne suffit pas tout à fait de dire que la peinture moderne diffère de la peinture classique. Elle prend en nous une autre place. Elle appelle de nouveaux sentiments ; une volupté, un dégoût parfois, inattendus ; on ne sait quel parti et quel amour un peu désespéré où il entre de la stupeur et du mystère. De toute évidence, elle cherche moins à plaire qu'elle n'est subie. Et tout se passe comme si les hommes avaient inventé par elle - ou simplement retrouvé - une motion, aussi différente de l'ancien plaisir esthétique que l'amour diffère de l'avarice, ou le sacré du profane. Quelle émotion ? Ce n'est pas facile à dire. Il faut croire qu'elle échappe à la claire raison ; qu'elle appelle la cachette et le secret, plutôt que la montre. Mais tâchons d'y voir de plus près". .

04/1990

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 5, Critique littéraire, II

"Une oeuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'oeuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à "sauver" la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore". Bernard Baillaud.

06/2018

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Ethnologie

Le repas et l'amour chez les Merinas

Paulhan observe les Malgaches " ils ne dînent jamais à plus de trois ou quatre ; et il est tout à fait inconvenant d'entrer dans une maison quand les gens sont à table. Ou si l'on entre, ils se lèvent tout de suite et font semblant de faire autre chose. Même une cuisinière n'ose goûter sa soupe, que si personne ne la regarde." Et dans une autre lettre : "autour des repas, ils ont mis toutes les délicatesses de sentiments, les complications que l'on met en Europe autour de l'amour. Mais s'agit-il seulement des coutumes malgaches ? Au même moment, Paulhan écrit aussi sur le mensonge, comme il l'avait fait en France sur la fatigue, la croyance, les rêves ou le sentiment de liberté. Il lit Les Immémoriaux de Max-Anély, et préfère Maupassant à Pierre Loti. Il se promet d'étudier les proverbes, qui pour lui ont deux sens, l'un moral - et l'autre inconvenant. Sous un premier titre, Les Mérinas et le soin des repas, cet essai, qui est presque un récit, est achevé en juin 1909 ; il n'est pas publié du vivant de l'auteur.

06/2005

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 2, L'Art de la contradiction

Peut-on parler ? Qu'est-ce que l'expression ? Quel est l'effet d'un langage ? Paulhan ne s'interroge pas sur l'origine du sens, il n'est pas en quête de la langue originelle. Il a, comme personne, le sens des contradictions. Il est des premiers, en 1907, à parler de Freud, mais il se refuse à faire crédit à la psychanalyse. En matière de langage, il a eu les meilleurs maîtres, mais il doute radicalement de la possibilité d'une linguistique. Pour le reste il se soucie comme d'une guigne du cloisonnement des disciplines, et ne paraît se préoccuper de logique, de psychologie, de sociologie ou de sémantique que pour mieux s'adresser aux poètes eux-mêmes. L'exercice de la raison s'est mué pour lui en une expérience de la saveur. Il sait suspendre ses réponses pour maintenir la force d'une seule question - ses précautions en ce sens sont étincelantes. C'est qu'il s'agit de nos façons de parler - et de celle des Malgaches. Paulhan ne s'en moque pas, il les passe au crible. Contrairement à la plupart des écrivains contemporains, il ne croit pas que le reproche que l'on fait aux lieux communs tienne debout. C'est aussi que, pour lui, il n'est pas d'autre sens à l'attention portée au langage que l'effort de lucidité d'un esprit. Tel est le mouvement général du présent volume, dans une nouvelle édition, entièrement renouvelée. Il part d'une réflexion exigeante sur les raisonnements quotidiens, poursuit avec les poèmes et les proverbes de Madagascar, enjambe la guerre, débouche dans les parages de Dada et du surréalisme, saisit le haiku japonais comme une occasion poétique inespérée, file enfin du côté de la réflexion pure, à propos du sort que la critique fait aux grammaires, aux dictionnaires et à la rhétorique, par-delà Les Fleurs de Tarbes, qui figureront au tome troisième. En attendant, la poésie lui est une clé, qui joue sur le langage. Critique de la critique et critique du langage, Paulhan dénie d'abord à la métaphysique la faculté de répondre à toutes les questions. Il sort d'un cercle, celui des analystes et des logiciens, mais son génie consiste à savoir écouter, contre une bonne partie de lui-même, ce que disent les enfants de la balle et de la métaphore.

03/2009

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Littérature française (poches)

Le guerrier appliqué ; Progrès en amour assez lents ; Lalie

" Claude de Saint-Martin observe que l'homme ne parviendrait jamais à former une vue exacte et pénétrante du monde s'il n'avait à sa disposition les maladies, les rêves, et diverses autres ivresses ou folies, il faudrait ajouter : certaines entreprises d'ordre plus général, comme l'esclavage ou la guerre. On verra dans Le Guerrier appliqué comment les tranchées, la mort d'un ami, une attaque assez maladroite peuvent apprendre à un jeune soldat ce que l'amour, le mariage, le travail et les autres distractions de la vie lui eussent enseigné plus négligemment. " (Jean Paulhan)

01/2016

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Critique littéraire

Les Causes célèbres

"Le lecteur s'interrogera sur le genre auquel relier ces Causes célèbres. En 1945, Jean Paulhan classait ce qu'il en publiait parmi les "Contes". Je dirais même : "faits divers". De tels faits divers sont quotidiens, privés ; ils n'ont rien des Causes célèbres dont s'occupent les tribunaux. C'est sans doute que nous ne sommes pas assez sensibles à leurs résonances morales. En tout cas, il ne s'agit pas d'"Entretiens sur des faits divers". Chacune de ces "Causes" est aussi "chose" poétique".

01/1983

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Beaux arts

Braque le patron

" Braque est patient. Son visage, si humble qu'il semble avoir vu la paix. Mais l'épaule est d'un bûcheron ; et la taille d'un géant. "Il faut avoir le temps, dit-il, d'y songer." En effet, il s'assoit. Puis : "Quand j'étais jeune, je n'imaginais pas que l'on pût peindre sans modèle. Ca m'est venu peu à peu. Faire un portrait ! Et d'une femme en robe de soirée, par exemple. Non, je n'ai pas l'esprit assez dominateur". Il s'explique : "Le portrait, c'est dangereux. Il faut faire semblant de songer à son modèle. On se presse. On répond avant même que la question soit posée. On a des idées". Les idées, pour Braque, ce n'est pas un compliment. Quand les gens disent d'un peintre qu'il est intelligent, méfiance ".

01/2011

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 3, Les Fleurs de Tarbes

Sous le signe des Fleurs de Tarbes, Paulhan désigne tantôt un seul livre, deux fois publié, en 1936 et en 1941, tantôt un projet plus général, autrement audacieux que le précédent, et qui devait être à la Critique ce que le livre de Mallarmé devait être à la Poésie. C'est de ce projet général que témoigne l'ensemble du volume. Il ne s'agit pas pour Paulhan de réintroduire la Rhétorique en France pour le meilleur et pour le pire, elle n'a l'a jamais quittée. Si Paulhan avait pu faire porter sur la Rhétorique le livre qu'il envisageait, et dont nous n'avons que les fragments, il passerait aujourd'hui pour un dadaïste, plus radical que ceux qui en portent le nom, un terroriste, et point des plus modérés, un dynamiteur de quintessence enfin. Mais le langage provoque dans l'esprit tant d'illusions qu'il vaut la peine d'y regarder de près. A moins que l'expérience ne vienne brouiller le beau jeu de la Rhétorique et de la Terreur. Car l'accès à l'expérience rouvre la possibilité du récit, bloque le discours, et relance par surprise les chances de la littérature. De quoi s'agit-il ? De tourte relation au langage. Il n'est avec le langage, croit Paulhan, que deux attitudes possibles. Ou bien nous lui faisons confiance, parce que nous estimons qu'il se prête de bonne grâce à ce que nous avons à dire ; ou bien nous nous tenons en défiance, parce que nous estimons que ce que nous avons à dire excède de toutes parts, et violemment, ses pauvres capacités d'expression. Bien loin de la philologie ou de la linguistique, la pensée du langage est condamnée à n'être qu'une nomenclature des illusions. Mais que tout homme soit dans sa vie traversé par la Rhétorique et par la Terreur - en le sachant, sans le savoir - est à ses yeux une évidence. C'est dire qu'il ne s'agit pas de prendre son parti, en faveur de l'une ou de l'autre, mais simplement - si la simplicité peut être ici de mise - d'analyser les possibilités de leur dialogue, en se fondant sur la baroquerie de leurs défenses. Car l'une et l'autre se défendent mal. Ceci n'est donc pas un livre à thèse, ou de doctrine. On y chercherait en vain une opinion qui serait celle de l'auteur, sur laquelle il aurait fait carrière, et que l'on pourrait discuter. Les livres de Paulhan sont comme le sable et comme la mer, ils se dérobent, massivement. Pourquoi nous retiennent-ils ? Parce que nous y sommes. Que nous nous y voyons. Et que nous y voyons, non pas l'idée qu'un seul homme peut se faire du monde et de l'homme et de son langage, mais l'instant décisif qui silencieusement résout les bruyantes affirmations que notre esprit ne devrait pas souffrir. Contre les affirmations obligées, il n'y a que la contradiction qui soit nécessaire ; contre la contradiction, que le silence.

06/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1, Récits

Une œuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'œuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à " sauver " la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'on le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore.

06/2006

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Critique littéraire

Entretiens à la radio avec Robert Mallet

"Je ne suis pas mécontent d'être banal. Si je le pouvais, je le serais davantage encore. C'est évidemment très beau d'être un grand explorateur ; c'est très intéressant d'être un grand homme politique, ou un grand bienfaiteur de l'humanité, ou un grand génie. Mais cela donne des partis pris. Pour n'en citer qu'un, on n'est plus libre d'admirer (autant qu'ils le méritent) les grands génies ni les grands explorateurs - puisqu'on en est un. On ne les trouve plus extraordinaires puisqu'ils sont pour vous très ordinaires. Ah, ce n'est pas gai. Ni les génies moyens, à plus forte raison. On n'est plus épaté devant eux. Voilà qui décolore un peu le monde. Personne ne peut être à la fois intéressé et intéressant. Moi, je suis plutôt du parti des gens qui s'intéressent - qui sont à chaque instant épatés". Le présent volume est constitué de la transcription de douze entretiens radiophoniques diffusés en 1952, pendant lesquels Jean Paulhan et Robert Mallet abordèrent des sujets aussi divers que les souvenirs d'enfance, la guerre et la Résistance, la linguistique, la peinture, ou bien entendu la philosophie et la littérature.

11/2002