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Théâtre

Corps en scènes

Entre émotion et pensée, le spectacle vivant engage le corps des danseurs, des comédiens, mais aussi celui des spectateurs. Perception, attention et émotion sont simultanément activées par les gestes ou par le récit. Les arts de la scène permettent le partage des expériences et la projection d'univers imaginaires. C'est aussi une pensée du monde qui s'invente, un jeu cognitif qui interroge notre relation aux autres, à la vérité, aux événements, aux valeurs, un moyen pour les sociétés de se raconter, de questionner le politique. En racontant les sentiments, les arts et la fiction contribuent aussi à modifier les sensibilités. De la confrontation entre danseurs, auteurs, metteurs en scène et chercheurs émerge une nouvelle approche de questions essentielles. En montrant que la perception n'est pas un système isolé, mais en interaction avec la cognition, les émotions et la motricité, les données récentes issues des sciences cognitives recoupent et enrichissent ces questionnements. Les rituels d'initiation des sociétés africaines, les danses de pantomime du IVe siècle des théâtres romains, les lectures multiples et changeantes de Shakespeare renouvellent notre regard sur les spectacles contemporains, expériences à la fois individuelles et collectives, politiques et sociales.

06/2015

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Littérature française

Jeanne Lanvin, arpèges

Partie de rien, j'ai fait de rnon nom une griffe, un symbole, un monde. Luxe et féminité. Mon nom est plus célèbre que moi. J'ai bâti un empire. On me dit ambitieuse. C'est le côté jour. Côté nuit, je touche les étoffes comme des paysages, j'associe des couleurs, je raconte des histoires. Je réinvente des enfances. J'ai une fille, l'arpège et le totem, mais comment peupler l'intime des maisons que l'on rêve ? Robes ou parfums, je fais un voyage immobile en habillant mon désir de la splendeur des années folles. Les théâtres aussi sont pour moi sources et liens avec le monde ; j'y transporte mes intérieurs. Je ne parle pas, car ma vie c'est mon nom et mon travail. Pas de mots sur les choses, rien que des légendes aux croquis des silhouettes que j'habille. Et moi, Jeanne, derrière, silencieuse. De la petite fille à la femme, les chambres restent voilées et les nuits solitaires. A vous pourtant, à peine croisé un dimanche d'été lointain sur l'hippodrome de Longchamp, et qui ce matin marchez près de moi, à vous, je raconte.

03/2015

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Littérature française

Destin brisé d'un soldat français

Pendant plusieurs années, il s'est senti imbattable. Son statut de militaire qui partait sur plusieurs théâtres d'opérations lui donnait l'impression d'être invincible. C'est au fil du temps et des épreuves qu'il réalise la gravité de ses actes et que la culpabilité, qu'il mettait auparavant sur le dos de l'armée, est apparue. Tentant maintenant de rattraper le temps qu'il a perdu, comme si sa vie s'était arrêtée durant cette période, il confie les épreuves qu'il a traversées et les regrets qui l'ont hanté après l'armée et la prison. Il en tire des leçons et nous les partage : l'importance de dire pardon et d'accepter ses propres échecs pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Par les mots, il retrace son histoire et se reconstruit peu à peu. Conscient des passages regrettables de sa vie, il en fait une force pour avancer. Il n'oublie pas d'où il vient, se reconnecte plutôt aux siens et à lui-même, maintenant qu'il s'est rendu compte de ce qui était essentiel dans son existence.

04/2021

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Théâtre

Marie Tudor

Lord Clinton. " Vie joyeuse ! Vie joyeuse ! Pendant que la reine rit, le peuple pleure. Et le favori est gorgé. Il mange de l'argent et boit de l'or, cet homme ! Et quel tyran que ce tyran qui nous gouverne de son lit ! Jamais rien de si dur n'a pesé sur l'Angleterre... C'est une chose affreuse et insupportable de penser qu'un favori napolitain peut tirer autant de billets qu'il en veut de dessous le lit de cette reine ! Ah ! Ils mènent joyeuse vie, les amoureux, pendant que le coupe-tête à leur porte fait des veuves et des orphelins ! Oh! Leur guitare italienne est trop accompagnée du bruit des chaînes! Madame la reine ! Vous faites venir des chanteurs de la chapelle d'Avignon, vous avez tous les jours dans votre palais des comédies, des théâtres, des estrades pleines de musiciens. Pardieu, Madame, moins de joie chez vous, s'il vous plaît, et moins de deuil chez nous. Moins de baladins ici, et moins de bourreaux là. Moins de tréteaux à Westminster, et moins d'échafauds à Tyburn ! (Première journée, scène I).

12/2013

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Italie, Sicile, Sardaigne

Sicile. Edition 2024. Avec 1 Plan détachable

Une île ensoleillée parsemée de monuments : depuis les ruines antiques de Syracuse et d'Agrigente, jusqu'aux perles baroques de Noto et de Raguse, en passant par les édifices arabo-normands éblouissants de Palerme et Monreale. Plages paradisiaques, nature exotique, plantations d'agrumes et le volcan actif de l'Etna qui domine l'île. Théâtres de marionnettes, marchés historiques, processions colorées et un somptueux carnaval. Excellente cuisine : tubes sucrés - cannoli siciliani, massepain frutti di Marto-rana, fruits de mer et granita pour se rafraîchir. Tous les sites qui contribuent à l'ambiance unique de la Sicile sont décrits dans ce guide. Avec cet ouvrage au format de poche, vous trouverez tout ce qu'il faut pour planifier des vacances réussies : 8 itinéraires de visite passionnants ; des cartes indiquant l'emplacement des 62 sites traités ; de nombreuses curiosités et des photos en couleurs. Il est encore plus aisé de se servir du guide grâce à : la réalisation pratique facilitant la recherche d'informations ; son format maniable qui permet d'emporter le guide en toute occasion ; une carte de Sicile pliable et détachable à l'échelle 1 : 450 000.

02/2024

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Littérature arabe

Je vous écris de Gaza sous les bombes. Journal octobre/décembre 2023

Hossam Al-Madhoun, vit depuis toujours à Gaza. Comédien, metteur en scène, directeur et fondateur du Theater for Everybody, il est également membre de l'équipe de soutien psychologique du Centre de Développement Ma'an. Depuis le début de la guerre, il écrit sa vie au jour le jour dans son pays dévasté. Il écrit l'indicible. Il met des mots sur l'horreur, sur l'impuissance, sur la mise à mort délibérée de tout un peuple, sur la lâcheté de l'Occident qui regarde ailleurs. Il hurle aux quatre vents, et ses textes sont relayés par ses amis de partout. En publiant son journal, les Editions du Cerisier se veulent être – modestement – un maillon de plus dans cette chaîne humaine qui veut faire basculer l'immobilisme partagé par les pouvoirs complices et les medias aux ordres. Cette publication s'arrête fin décembre 2023, parce qu'il fallait bien se donner un terme. Mais Hossam Al-Madhoun poursuit son écriture : "J'écris parce que je suis vivant. J'écris parce que ça me fait sentir que je suis vivant. J'écrirai jusqu'à ce que mes yeux se ferment pour la dernière fois... Je continuerai d'écrire."

02/2024

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Science-fiction

L'absurde est pour demain

Nous sommes en 2040 dans une société où, par médiocrité et incompétence, le pouvoir politique s'est discrédité auprès des citoyens. Aucun projet commun ne fédère plus les individus, car le souci de l'intérêt particulier a remplacé celui de la collectivité. Le peuple, comme accroché à une bouée de sauvetage, n'admet plus comme valeurs que les devises de la Révolution Française, seules à ne pas être contestées. La plus en vogue est l'égalité, tout étant mesuré à son aune. Par ailleurs, les avancées technologiques ont prospéré, y compris dans les domaines les plus incongrus. Agissant comme une drogue, ils apportent tout d'abord un bien-être, qu'au nom de l'égalité, tout le monde veut s'approprier, pour se transformer rapidement en un joug insupportable. Les médias sont devenus les représentants des citoyens, ayant pris la place des élus qui, pour la plupart, se sont enfuis, terrorisés. C'est de cette accumulation infernale de non-sens qu'Albert et Maria veulent se sauver. Ils cherchent un refuge, où une vie "normale" leur permettrait d'échapper à l'absurde. Très méticuleusement, ils organisent leur fuite et retrouvent pour un temps l'apaisement recherché. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille... Et il n'est pas sûr qu'Albert et Maria puissent profiter longtemps du bonheur retrouvé. Cette satire incisive d'une société future risquerait-elle de voir le jour dans la nôtre ? Après avoir écrit plusieurs essais, une pièce de théâtre et une anthologie de la littérature française, Michel Laury aborde le roman par le biais d'une anticipation ironique et grinçante.

03/2020

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Littérature française

Le rendez-vous du Palais-Royal

Août 1944, Paris se libère. Antoine, étudiant de 19 ans, a gagné l'amitié et le soutien de Sacha Guitry en protégeant sa demeure du pillage après son arrestation par des FFI et son emprisonnement. Il envisage pourtant de renoncer à sa vocation théâtrale pour diriger l'entreprise de son père, arrêté en 1942 dans des circonstances mystérieuses après avoir sauvé une famille juive, et qui n'a pas reparu à la Libération. Il en est dissuadé par Mathilde, une jeune libraire, veuve et de dix ans son aînée, dont il est l'amant et qui va le soutenir dans le dur apprentissage de la profession de comédien. Mais, bien qu'elle aime sincèrement Antoine, elle se convainc de l'inanité de cet amour et décide de partir pour Nice, où vit sa mère, laissant Antoine désespéré quand il apprend qu'elle s'y est mariée. Cependant, ayant fini par connaître la terrible vérité sur son père, il acquiert le succès et la notoriété, mais reste hanté par le souvenir de Mathilde qu'il aime toujours désespérément. Un " roman d'apprentissage " qui nous entraîne dans le Paris de l'après-guerre, avec des personnages troubles liés à la collaboration, l'ambiance studieuse et bon enfant d'un cours d'art dramatique, la tournure burlesque du service militaire d'Antoine, ses bonnes et mauvaises fortunes, ses échecs et ses premiers succès au théâtre et au cinéma. Outre Sacha Guitry, on y croise des grands noms de l'époque, Louis Jouvet, Gérard Philippe, Pierre Brasseur, le couple Renaud-Barrault, ainsi que d'autres encore peu connus, mais promis à la célébrité, comme les Branquignols ou Louis de Funès...

09/2019

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Littérature française

Alcibiade ou le Moi, Les Quatre Flacons et autres contes

"Le conte moral - affirme Jean Sgard - appartient à Marmontel comme la fable à La Fontaine ou le conte philosophique à Voltaire." Si l'illustre Limousin n'en fut pas l'inventeur, il fut du moins, parmi les écrivains qui s'y essayèrent, celui qui le pratiqua le mieux, en mettant ces récits brefs à visée moralisante en accord avec le goût contemporain. Souhaitant rompre un silence éditorial de moins en moins justifiable, les textes ici réunis répondent à un double projet : réhabiliter les Contes moraux de Marmontel, sans oublier de faire surgir, à travers un parcours guidé, l'univers du philosophe et sa spécificité. Dans ses fictions, d'ailleurs, " l'ingénieux académicien " s'est montré à la fois moraliste et homme du monde ; à la peinture des nuances mobiles des ridicules, il a joint les couleurs durables de la morale, ouvrant ainsi une nouvelle carrière dans le domaine des lettres. C'est pour ces mêmes couleurs, nuancées ou vivifiées en fonction du texte, que les contes marmontéliens méritent d'être connus, car si d'une part ils s'insèrent dans une époque - la France de Louis XV - dont ils fournissent un témoignage unique, de l'autre ils sont porteurs d'une leçon éternelle, un message toujours valable qui engage les hommes et leur nature profonde. Historien, académicien et philosophe, Jean-François Marmontel (1723-1799) fut sans aucun doute l'un des écrivains les plus prolifiques et les plus inspirés de son siècle. Son oeuvre littéraire se compose essentiellement de pièces de théâtre (Denys le Tyran, Cléopâtre, Les Héraclides), de romans (Bélisaire, Les Incas) et de contes (Contes moraux, Nouveaux contes moraux).

09/2019

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Actualité et médias

Les visiteurs du soir. Ce qu'ils disent à l'oreille du Président

Que se passe-t-il à l'Elysée à l'heure où il se vide de sa fourmilière de conseillers et de salariés ? Quand l'équipe du Président a quitté ses bureaux et que le premier magistrat du pays tombe la veste ? Depuis l'aube de la Ve République, ce palais est un théâtre d'ombres qui viennent, le soir, parler à l'oreille du chef de l'Etat. Pas un président de la République qui n'ait sacrifié à ce rite. Mais qui sont ces personnalités dont les silhouettes furtives s'engouffrent dans le vestibule avant de rejoindre, parfois en catimini, le bureau ou les appartements privés de son pensionnaire ? Quelle proximité ont-elles avec le locataire des lieux pour pousser la porte de son bureau comme d'autres la grille d'un square d'arrondissement ? Que viennent-elles dire à celui dont elles n'ont pas besoin de faire assidûment le siège pour l'approcher ? Et pourquoi Emmanuel Macron essaie-t-il parfois d'échapper à ce rituel qui voit, depuis plus d'un demi-siècle, du général de Gaulle à François Hollande, une noria prendre le chemin d'un édifice dont la grille du Coq et les entrées dérobées ont vu passer d'innombrables figures du monde politique, de l'entreprise, de la culture ou des médias ? L'auteur, au fil d'une longue enquête, a recueilli les témoignages de quelques-unes d'entre elles. A travers eux, c'est la face cachée du Château, et les us et coutume des différents pensionnaires de l'Elysée que l'on découvre. Secrets et révélations à l'appui.

01/2021

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Théâtre

Remords suivi d'Osorio

Eté 1797 : pour Coleridge commence l'"année miraculeuse". Sous l'influence de son nouvel ami Wordsworth, il conçoit les chefs-d'oeuvre qui le feront passer à la postérité (La Chanson du vieux marin, Chrislabel, Kubilaï Khan). A la demande du prestigieux théâtre de Drury Lane, il écrit sa première tragédie, Oseria. Mais la pièce est refusée sans raison valable. Nullement découragé, après en avoir publié deux extraits dans les Ballades lyriques, acte fondateur du Romantisme, il la révise entièrement, en améliore la trame et le style, et parvient finalement, au bout de quinze ans d'efforts, à lui faire connaître un triomphe sous le titre de Remords. Dans la lignée shakespearienne, Coleridge imagine une terrible histoire autour de la jalousie d'un frère pour son aîné. Il la situe dans l'Espagne de la Reconquista, dans un climat inquiétant de luttes religieuses, mêlant avec une rare habileté complots familiaux et politiques, intrigues fictives et faits historiques. Il donne vie à de fascinants personnages, tiraillés entre devoirs et sentiments, désirs de vengeance et rêves d'amour, au centre desquels dominent deux frères déchirés, incarnations du destin de tout un pays. Cette édition propose, traduites pour la première fois en français, les deux versions de cette pièce. Ces deux textes sont complémentaires et s'éclairent l'un l'autre. Une longue introduction retrace son histoire complexe et mouvementée : sa gestation, les obstructions qui empêchèrent sa représentation, sa résurrection et l'influence qu'elle eut sur la deuxième génération romantique anglaise. Des notes détaillées et une bibliographie exhaustive complètent une approche critique sans équivalent. En annexe sont donnés le prologue et l'épilogue lus lors des premières représentations.

06/2019

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Critique littéraire

Parole et geste dans la tragédie grecque. A la lumière des trois "Electre"

Imaginez-vous à Athènes, vers 414 avant J.-C. Dans le théâtre de Dionysos sous l'Acropole. Gradins en bois, solde terre battue, et pour seul décor un bâtiment rudimentaire, doté d'une grande porte. Au programme, Electre de Sophocle. La porte s'ouvre, Electre apparaît. C'est la fille de Clytemnestre et d'Agamemnon. Clytemnestre a assassiné Agamemnon à son retour de Troie, après dix ans de guerre. Elle règne aux côtés de son amant, Egisthe. Electre vient hurler sa peine devant le palais de Mycènes, face aux 12 000 spectateurs athéniens. Elle prend à témoin le jour qui se lève, rappelle le meurtre affreux de son père, invoque les déesses de la vengeance. Sophocle La représente ainsi, accablée par le deuil. Grâce à une tradition longue de 2 400 ans, nous connaissons les mots d'Electre prononcés ce jour-là : ceux de l'héroïne, ceux du poète, ceux de l'acteur derrière le masque. Nous avons le texte qui nous permet d'imaginer les gestes. Et de là les effets de scène, l'émotion des spectateurs, le spectacle vivant. Le présent ouvrage part à La recherche de ces gestes perdus. Entre les lignes des trois "Electre" d'Eschyle, Sophocle et Euripide, il décèle des gestes de différentes natures : jeu et danse du comédien ; actes de parole d'Electre qui prie, se lamente, jure, maudit ; figures stylistiques par lesquelles le poète donne corps au texte. Or ces différents "gestes" semblent se compléter, se répondre... Pour s'en assurer, il faut adopter une autre lecture : mobiliser, comme le public grec, l'ouïe et le regard.

01/2021

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Histoire ancienne

Histoire de la démocratie athénienne. Société, institutions, culture

La démocratie athénienne faisait remonter ses titres jusque dans la nuit des temps fabuleux. Pausanias, décrivant les fresques du portique royal, à Athènes, dit qu'on y voyait représentés, à côté de Thésée, la démocratie et le peuple. Cette peinture signifie, ajoute Pausanias, que ce fut Thésée qui établit à Athènes un gouvernement fondé sur l'égalité des citoyens1. En effet, la tradition athénienne voulait que Thésée eût remis au peuple la direction des affaires, et que le gouvernement démocratique eût subsisté sans interruption jusqu'à l'usurpation de Pisistrate. Rien n'est moins historique qu'une telle opinion, et Pausanias, qui nous l'a transmise, la rejette avec raison. Ce qui est certain, c'est que l'Attique n'a point été le théâtre de ces invasions étrangères qui, dans d'autres parties de la Grèce, ont renouvelé violemment la population, et fondé sur la différence des mea la pilla dure aristocratie. Elle a dû ce privilège au peu de fertilité d'une grande partie de son territoire. Comme elle tentait, moins les conquérants, elle a conservé son indépendance et sa population primitive2. Thucydide la regarde comme un lieu d'asile où venaient se réfugier, de toutes les parties de la Grèce, ceux qui avaient été vaincus dans la guerre étrangère ou dans la guerre civile ; ils étaient sûrs d'y trouver un abri inviolable, et, devenus simples citoyens, ils contribuaient, pour leur part, à la grandeur de l'Etat. Là, peu à peu, toutes les populations se fondirent en une seule, où l'élément primitif, la race pélasgique, parait avoir toujours dominé.

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Musique, danse

Les Enchanteresses

C'est folie de croire au merveilleux, si l'on a tiré la leçon des mésaventures de Don Quichotte. Pourtant le goût du merveilleux a persévéré, pour le plaisir du spectacle. En s'alliant à la musique, en faisant appel aux fables anciennes et aux conventions du théâtre, la poésie a inventé un nouvel espace de fiction : l'opéra. Toutes les figures du désir et de l'égarement passionnel peuvent y être jouées et déjouées. Toutes les autorités aussi peuvent y être mises en péril. Les enchanteresses tiennent sous leur domination les héros qu'elles ont dévoyés. Mais leur triomphe ne dure pas. Elles sont les incarnations de l'art qui multiplie les plaisirs et qui sait aussi combien sa souveraineté est précaire. C'est en écoutant les enchanteresses que Jean Starobinski va à la rencontre de quelques auditeurs à l'exigence inquiète : Rousseau, Stendhal, Hoffmann, Balzac, et Nietzsche. De ses lectures, l'auteur revient chargé de découvertes intellectuelles éclairantes. Et de quelques problèmes. Le dix-neuvième siècle romantique a-t-il voulu retrouver une vision religieuse du monde que les Lumières du siècle précédent avaient cherché à supplanter ? L'air d'opéra, qui soulève tant de passions, apparaît bien comme le lieu des transferts du sacré à l'expérience la plus intime de soi, parfois aussi aux appartenances nationales. Or à la sacralisation de l'art correspond en retour une esthétisation du religieux, phénomène complexe qui ne cesse de se manifester sous nos yeux, avec des conséquences parfois inquiétantes. Les lecteurs sentiront que les enjeux esthétiques évoqués dans ce livre intéressent de près l'évolution des sociétés modernes " avancées ".

11/2005

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Littérature érotique et sentim

Les Lorettes. Paris capitale mondiale des plaisirs au XIXe siècle

Au XIXe siècle, Paris gagne ses galons de capitale mondiale des plaisirs. Lorettes, grisettes et courtisanes, conquérantes et victorieuses, règnent alors sur la Ville Lumière. Et derrière elles, une myriade de congrégations, aussi nombreuses que les petits noms secrets et affectueux susurrés par les amants à l’oreille de leurs maîtresses, se réclamant des États de la prostitution. S’il existe une typologie des femmes publiques aussi riche, la responsabilité en revient au premier chef aux journalistes, chroniqueurs, échotiers, illustrateurs et caricaturistes, écrivains oubliés ou à jamais illustres qui ont dénommé les filles qu’ils croisaient sur les trottoirs de la capitale, le long des boulevards ou dans les faubourgs, au théâtre, au bal ou à l’Opéra, dans les cafés, sur les Champs-Élysées et au sein de quelques salons. Mais si les catins parisiennes de l’époque ont eu le bonheur d’entrer dans l’histoire, cela tient d’abord à leur fortune littéraire. Les frères Goncourt, Baudelaire, Eugène Sue, Théophile Gautier, les Dumas, père et fils, Tristan Corbière, Huysmans, Zola, Balzac, Flaubert, Maupassant, Barbey d’Aurevilly ont tous témoigné, à des degrés divers, de leur intérêt vis-à-vis de ces dames, les dégageant des vils clichés auxquels elles étaient réduites et contribuant à changer le regard que la société leur portait jusque-là. Ces grands noms, le lecteur les connaît. Leurs ouvrages, Nana, La Dame aux camélias, Splendeurs et misères des courtisanes, etc., il les a parfois lus à un âge et dans un cadre, scolaire et donc pudique, qui ne lui ont pas toujours permis de saisir qu’ils avaient tous pour sujet… les lorettes !

10/2013

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Théâtre

Les soldats de Lenz

Une très jeune femme, Marie, fille de commerçant aime un jeune garçon de son âge et de sa classe, Stolzius. Tout semble organisé parfaitement pour que commerce et amour s'unissent dans un simple et prolifique mariage. Mais bientôt Marie chavire, elle abandonne l'amour du jeune et laborieux drapier pour celui d'un capitaine en garnison à Armentières, qui sait trouver les mots et les jeux qui touchent son corps d'enfant. Il lui promet une vie autre et il l'emmène au théâtre - lieu de la métamorphose, de la connaissance, de l'émancipation, du plaisir, du regard et de l'exhibition. Mais après avoir offert quelques pacotilles, écrit quelques mots d'amour, et laissé son empreinte sur le corps de Marie, il l'abandonne pour retourner à son oisiveté d'homme riche. Ne change pas de classe sociale qui veut. Il fuit celle qui lui a cédé, fort de cette sentence toute gravée, comme toutes ces phrases proférées par le choeur des soldats "une putain sera toujours une putain". Alors la jeune fille se soumet au désir d'un commandant, puis d'un capitaine, est abandonnée à un domestique militaire, une ordonnance, qui dans l'ombre de la caserne la viole. Offerte aux jeux d'une meute de loups, d'une bande de soldats, Marie est la victime sacrificielle de la frustration sexuelle de tout un groupe d'hommes. Elle achève sa brève course, sur une route le long d'une rivière, la Lys, le corps en lambeaux. Et son père qui l'a vendue pour le prix d'un beau rêve d'ascension sociale, ne reconnaît plus le corps de son enfant sous la neige.

01/2018

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Théâtre

Jack Kerouac. Entre ciel et enfer

Pierre Glénat met ici en scène une des allégories les plus dramatiques qui soit. Celle où le succès de toute une vie arrive trop tard, lorsque les amis sont partis, ceux que l'on aime ne sont plus là, ou lorsque la déchéance physique et mentale éponge tout le bonheur du triomphe qui s'invite à l'improviste. Jack Kérouac est à l'origine de la plus grande révolution culturelle mondiale impactant la deuxième moitié du 20e siècle, leader de la "beat" génération malgré lui avec le triomphe de son roman "Sur la route". Mais ce succès arrive au moment où sa déchéance a définitivement vaincu son enthousiasme. En mettant en scène le générique de fin de Jack Kérouac, Pierre Glénat illustre le triste mariage de l'espoir et du conditionnel comme l'oraison funèbre d'une vie de talent gâchée par les drogues et l'alcool. C'est aussi un message pour nous tous. Ne sommes-nous pas otages des aléas de la vie ? Nous pleurons nos échecs mais nos succès ne finissent-ils par avoir parfois le goût amer de la défaite. Paradoxe ou caprice ? Mais alors si le renoncement est toujours un abîme et le succès une trahison quelle peut être notre destinée ? C'est à chacun de nous d'y répondre avec ses propres croyances… tant qu'il en est encore temps… Pièce de théâtre en 15 scènes, à 7 personnages. C'est un huis clos se déroulant approximativement en une à deux semaines, dans une maison avec trois décors : chambre, cuisine et salle de séjour. La durée de la pièce est d'environ une heure 1/4.

01/2019

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Cinéma

Plus Bébel la vie

Si vous n'aimez pas : la boxe, la sculpture, le théâtre, les cascades, les copains, les soirées, le football, les chiens, les flingues, les chapeaux, les clopes, les déguisements, les smokings, les torses nus, les décapotables, les cuites, la bagarre, les aventures, la jungle, les bras d'honneur, les blagues... Si vous n'aimez pas : Rochefort, Marielle , Bedos, Girardot, Galabru, Beaune, Vernier, Gérard, Noiret, Karina, Godard, Seberg, Duras, Melville, Carrière, Delon, Lautner, Gabin, Verneuil, Truffaut, Demongeot, Resnais, Hossein, Oury, Bourvil, de Broca, Rappeneau, Andress, Moreau, Deneuve, Schifrin , Adjani, Lelouch, Anconina, Zidi, Ferrache, Lambert, Klapisch, Duris, Pailhas, Woo, Dupontel, Del toro, Perrin, Le bihan, Dujardin, Canet, Lellouche, Duléry, Desplechin, Mormeck, Tarantino, Dupieux, Van damme, Gerra, Brühl, dj bob Sinclar, Nacéri, Moati, Paradot, Pons, P. Anderson / A. Rami... Si vous n'aimez pas jean-paul belmondo allez vous faire foutre ! Hommage au dialogue légendaire du film A bout de souffle : "Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... Allez vous faire foutre ! " Illustré par plus de 250 photos, le livre retrace les multiples visages de l'acteur le plus chéri du cinéma français. Boxeur, cascadeur, acteur mythique de la Nouvelle Vague, issu de la bande du Conservatoire, flic ou voyou, Jean-Paul Belmondo incarne le panache français au cinéma dans toute sa splendeur. Les équipes de So Film se sont associées à Jeff Domenech, ami et confident de l'acteur pour réaliser ce livre événement. Graphique, illustrés par des documents rares, le livre aborde sous différents angles originaux l'immense carrière et la vie de cet acteur inclassable.

11/2018

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Beaux arts

Léonard de Vinci. Le rythme du monde

Cette monographie de référence a reçu en 1997 le prix André Malraux du livre d'art. La figure de Léonard, hautaine et mystérieuse, sa longue trajectoire hors du parcours habituel aux artistes de la Renaissance, l'éclat de son oeuvre scientifique, d'urbaniste, d'écrivain, d'ingénieur, de dessinateur, de sculpteur, de peintre enfin, tout contribue à faire de lui un sujet qui intimide. Et de fait, si les études partielles abondent - qu'elles portent sur les Carnets, les machines, les dessins, les peintures... - rares sont ceux qui ont cherché à saisir et restituer Léonard dans sa totalité. Daniel Arasse a relevé cette gageure. Dans la première partie de son livre (L'Universel inachevé), il trace un " portrait de l'artiste en philosophe" , analysant la culture de Léonard - culture d'autodidacte, culture d'atelier -, son mode de pensée, sa vision du monde. Il décrit ensuite comment, tout en établissant un rapport nouveau, moderne, entre artiste et commanditaire ("la fin de l'humilité"), Léonard a fait oeuvre d'artiste de cour, dans ses projets d'urbanisme, ses machines, ses installations éphémères pour les fêtes et le théâtre. La seconde partie est consacrée aux dessins, à la peinture, de L'Adoration des Mages à La Cène, en passant par les célèbres portraits. La mise au point du " sfumato " unissant totalement les personnages à la Nature, est analysée dans la perspective d'une conception du monde vue comme une circulation ininterrompue de la matière entre les différents signes. Une somme scientifique et une réflexion philosophique, la mise en situation d'un artiste exceptionnel et la restitution d'une vie passionnée. Au lecteur de confirmer que le pari est tenu.

10/2011

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Critique littéraire

Correspondance croisée (1935-1954)

2019 marque le cinquantième anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin, le 26 décembre 1969. On connaît l'auteur de "Madame de" et de "Julietta", mais l'édition de sa correspondance n'a été entreprise qu'à partir des années deux mille. Il manquait à l'édifice déjà publié les lettres échangées avec Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, lui-même peintre, décorateur de théâtre et illustrateur, qui eut une grande influence sur son oeuvre. Cinq cent vingt-six lettres ont été réunies dans le présent volume, entre 1935 (date de la rencontre de Louise et de Jean) et 1954 (date de la parution de "L'Alphabet des aveux", qui constitue leur oeuvre commune). La correspondance ainsi éditée permet de préciser la chronologie de leur relation, mais également de mener plusieurs réflexions sur le genre épistolaire et la manière dont, dans la lettre, on s'adresse à l'autre et dont on exprime ses sentiments, notamment amoureux. Au fil de ses lettres, Louise de Vilmorin distille également quelques-uns de ses souvenirs d'enfance et, en septembre 1948, elle entreprit d'y raconter ses mémoires. Enfin, la correspondance témoigne de la genèse de l'oeuvre, puisqu'il s'agit d'une période d'intense création littéraire : "Madame de" et "Julietta" bien sûr, mais également poèmes et figures de style, écrits principalement à Alpbach en Autriche et à Sélestat dans le Bas- Rhin. Par ses conseils, ses lectures et ses dessins, Jean Hugo contribua à faire de Louise de Vilmorin la poétesse que l'on connaît, mais également une épistolière de grand talent.

09/2019

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Littérature étrangère

Le Concert

Ce livre est sans doute le chef-d'oeuvre du romancier et poète albanais Ismaïl Kadaré, lui-même considéré aujourd'hui, après une douzaine d'ouvrages traduits, comme l'un des très grands écrivains de notre temps. D'une certaine manière, il fait pendant à l'autre gros roman de Kadaré publié en France au début des années quatre-vingt sous le titre Le Grand Hiver et qui évoquait sur un mode tragique la rupture des relations albano-soviétiques sous Khrouchtchev. Roman total, Le Concert l'est dans le sens où le théâtre de Shakespeare peut être appelé ainsi, mettant en oeuvre le plus tragique et le plus burlesque, le psychologisme raffiné et la farce, le tellurique et le métaphysique, le poétique et le trivial. A sa manière, ce que nous révèle Kadaré, c'est que Shakespeare, s'il vivait encore, n'irait plus chercher aujourd'hui le canevas de ses pièces dans les royaumes d'Ecosse ou de Danemark, mais à l'Est, où l'Histoire charrie encore son bruit et sa fureur. Et qu'y a-t-il de plus à l'Est du monde _ de plus non occidental et de plus totalitaire _ que la Chine des dernières années de Mao ? Les différents "cercles" du roman embrassent cette époque, qui est aussi celle de la rupture des relations entre Tirana et Pékin. Qu'on y repense une seconde : cet "axe" entre une puissance d'un milliard d'hommes et un canton des Balkans regroupant trois millions de descendants d'Illyriens n'était-il pas déjà une de ces facéties absurdes, grandioses et dérisoires de l'Histoire telles qu'aimait à en faire revivre l'auteur de Macbeth ? ...

12/1989

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Théâtre

Eugène Labiche ou la gaieté critique

Parmi les nombreux auteurs de vaudeville du XIXe siècle, Eugène Labiche (1815-1888) est l'un des plus remarquables en raison de l'importance de sa production (174 pièces) et des succès obtenus. Près de quarante ans après l'ouvrage de Philippe Soupault et plus de trente ans après la dernière thèse universitaire le concernant il était nécessaire qu'un historien procède à une relecture de l'œuvre de Labiche en utilisant les avancées de l'historiographie contemporaine. Ainsi, dans une perspective résolument moderne d'histoire culturelle, l'auteur a " découvert " à travers une analyse de contenu que les grands " personnages " du théâtre de Labiche étaient autant des institutions ou des groupes sociaux-tels le mariage, l'alimentation, la domesticité, Paris ou le duel- que des individus, bourgeois et rentiers. Par ailleurs Labiche manifeste une ambiguïté évidente sur la question politique et sociale et sur la question morale. Sous les textes se cache une critique acerbe du système démocratique et s'inscrit un attachement aux valeurs conservatrices sinon réactionnaires. En revanche Labiche accorde aux femmes une fonction nettement moins dévalorisée que cela n'a été analysé jusqu'à présent et il transige largement avec les préceptes moraux de l'époque. De nombreux personnages ont des défauts marqués (mensonge, égoïsme, hypocrisie, lâcheté) ; apparaît même clairement la tentation du crime. Beaucoup de pièces laissent perdurer in fine des situations " objectivement " injustes ou amorales. Enfin une lecture plus métaphorique fait émerger une large mise en valeur de la sexualité, sujet tabou de la conscience sociale du XIXe siècle. Labiche est plus contestataire et amoral que l'opinion traditionnelle ne l'admet.

01/2003

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Littérature française

Les Louves de Machecoul

Les Louves de Machecoul fait partie des nombreux romans méconnus d'Alexandre Dumas. Ecrit en 1858 (quatorze ans après les Trois Mousquetaires), ce roman fut imaginé par l'un des nègres de Dumas, Gaspard de Cherville. L'intrigue des Louves de Machecoul se déroule entre 1831 et 1832, au confluent du Pays de Retz, du Pays Nantais et du Marais Breton. Mary et Bertha, filles jumelles et bâtardes d'un ancien combattant royaliste de 1793, surnommées "les louves de Machecoul ", se trouvent entraînées dans une lutte où la duchesse de Berry souhaite réveiller l'esprit royaliste vendéen afin d'offrir le trône de France à son fils. Dans le même temps, elles rencontrent et s'éprennent toutes deux du baron Michel de la Logerie qui, pour sa part, tombe sous le charme de la douce Mary et s'engage, par amour pour elle, aux côtés de la duchesse. Et tandis que le complot vendéen échoue peu à peu, que certains secrets se révèlent, qu'on découvre les visages de nouveaux personnages, l'histoire d'amour entre Michel et Mary se voit compromise par des malentendus et les événements insurrectionnels. On retrouve dans ce roman l'ensemble des éléments caractéristiques de Dumas : la trame historique, le caractère fort des personnages, une formidable galerie de personnages secondaires, des perpétuels rebondissement de coups de théâtre en coups de feu. Longtemps introuvable, comme nombre d'oeuvres de Dumas, les Louves de Machecoul reste pourtant un roman passionnant, ancré dans une région au fort caractère. Une oeuvre riche et palpitante, empreinte du puissant souffle romanesque si caractéristique d'Alexandre Dumas.

03/2010

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Littérature française

Le banquet des affamés

"Au moment de prendre congé, si je me tourne vers le passé, je suis incapable de choisir, dans ce roman qu’a été ma vie, le chapitre que je placerais en tête du volume. Je ne retrancherais rien de ce que j’ai vécu ni de ce qu’on m’a fait subir. Non. Je suis la somme de tous ceux dont j’ai, à distance, l’impression d’avoir endossé le costume. Je me reconnais en tous. Novice sur le pont noir de La Belle Poule, zouave d’opérette devant Sébastopol, soldat bafoué en Algérie, comédien et pourquoi pas saltimbanque, fossoyeur de l’Empire, colonel des Turcos de la Commune, compagnon de Louise Michel et metteur en scène de ses oeuvres, laissé pour mort sur la barricade du Château d’Eau, estropié sans pension, condamné à mort, déporté en Calédonie, inventeur du théâtre déshabillé, directeur des Bouffes du Nord, gargotier, fondateur de journaux, orateur, dresseur de lions édentés, prétendant à la députation, buraliste en désespoir de cause, mari fidèle et père aimant." Ainsi Didier Daeninckx fait-il parler Maxime Lisbonne (1839-1905). On comprend que l’auteur de Meurtres pour mémoire et de Galadio ait été fasciné par ce personnage de réfractaire haut en couleurs, héros des barricades de la Commune, directeur des Bouffes du Nord, dur à cuire pétri d’idéaux révolutionnaires, précurseur des Restos du Coeur avec son "Banquet des affamés" et défenseur de la cause canaque alors que la plupart de ses amis bagnards se rangeaient du côté de la brutalité coloniale. Maxime Lisbonne fit de sa vie une succession de fureurs héroïques et de ratages splendides : un vrai roman d’aventures.

05/2012

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Histoire internationale

Les organisations internationales africaines et le maintien de la paix : l'exemple de la CEDEAO. Libéria, Sierre Leone, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire

Cette recherche vise à comprendre et à expliquer les difficultés des organisations internationales africaines dans le domaine du maintien de la paix. La question est étudiée par le moyen d'une étude de cas mais dans une perspective comparative. Car elle permet d'atténuer l'inconvénient majeur de l'étude de cas qui est la question de la généralisation. En effet, nous analyserons les difficultés de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans la gestion de la crise ivoirienne en utilisant les interventions de cette même organisation au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau pour la comparaison à des fins d'apprentissages. La littérature en relations internationales et sur le maintien de la paix nous a suggéré les hypothèses suivantes que nous testerons : les difficultés intrinsèques des organisations internationales ; les difficultés d'apprentissage de ces mêmes organisations dans le domaine du maintien de la paix ; les jeux de puissances et d'intérêt entre Etats membres de l'organisation internationale ; la confiscation incomplète des relations internationales ouest-africaines par des acteurs, des enjeux et des intérêts étrangers ; enfin, il y a la difficulté de la coordination des actions entre les différents acteurs impliqués dans les processus de résolution des crises. Ce travail est le fruit de huit mois d'enquête de terrain en Afrique de l'Ouest dont deux mois de stage de recherche au siège de la CEDEAO à Abuja au Nigéria et six mois de recherches et d'entrevues sur le théâtre des opérations notamment au Sénégal, au Ghana, au Libéria, en Sierra Leone et en Côte d'Ivoire.

04/2014

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1

Le premier tome voudrait révéler l'ouvre dans son évolution et la rendre à sa cohérence. Il contient trente-quatre récits, nouvelles, romans ou pièces de théâtre, composés de 1910 à 1936 ; seize de ces textes étaient inédits en français. Jamais sans doute on n'aura mieux perçu que dans ce livre la tension entre la modernité souvent conventionnelle que son occidentalisation rapide a laissée en héritage au Japon, et une tradition vidée de son contenu, vestige d'un raffinement devenu sans objet. C'est dans cette tension que s'inscrit la thématique privilégiée de l'ouvre : les relations entre hommes et femmes, ou, pour le dire autrement, la relation que la chair entretient avec l'idéal. Le second tome contient notamment Bruine de neige (Quatre sours), qui fut écrit pendant la guerre. C'est un livre serein. Les pétales de fleurs de cerisier tombent en virevoltant ; on savoure le doux sentiment de regret provoqué par l'impermanence de la beauté. Tanizaki, serein ? L'âge, pourtant, ne guérit pas toutes les passions. Plus que jamais dominante, la femme se trouve face à un homme dont la virilité défaille - drame personnel qui rejoint la tragédie collective quand l'impuissance du héros est due à l'irradiation subie à Hiroshima (Chronique inhumaine) ; Tokusuke à bout de forces (Journal d'un vieux fou) est tenu en haleine par le désir que lui inspire sa belle-fille. Mais il sait, tous savent, Tanizaki le premier, que la vie doit finir. Alors, de la conscience claire de ce qu'est la condition humaine, s'élève une lumière salutaire - comme une jubilation.

02/1997

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Religion

Simples conversations. Entretiens

Conversations toutes simples, mais non simplistes. Voilà comment on peut définir cet entretien/témoignage d'Anne Jacquemot avec Benoît Rivière, évêque d'Autun et petit-fils d'Edmond Michelet. A monseigneur Rivière est ainsi offerte l'occasion de dérouler, au fil de mots choisis, comme son dictionnaire personnel et joyeux des mots de la foi.Seize mots pour 16 chapitres : Ages de la vie, Ami, Ciel, Courir, Dimanche, Enfant, Joie, Nuit, Parler, Prier, Repas, Tente, Théâtre, Terre, Vertige des cimes et Vocation. Qu'évoquent-ils pour chacun de nous ? Pour Benoît Rivière, ils se déclinent tout à la fois en souvenirs d'enfance, en conviction profonde pour qui cherche inlassablement la vérité, en paroles entendues ou confiées, en traces très personnelles d'anecdotes plus profondes qu'elles en ont l'air. Au-delà de ces récits dialogués, ou grâce à eux, on en apprendra plus, bien sûr, sur le parcours d'un natif de Brive, éduqué en plein Paris, Frère des Fraternités Monastiques de Jérusalem, puis évêque auxiliaire à Marseille, évêque d'Autun, successeur de Talleyrand et du Cardinal Perraud, à la suite de Saint Léger, dans un très ancien évêché de France. Son attachement aux jeunes, sa connaissance du judaïsme et de l'islam, les retraites qu'il prêche régulièrement à des laïcs, des prêtres, des consacrés, mais aussi son amour de la course à pied et des marches en montagne, sont abordés ici de l'intérieur. On comprend mieux en lisant l'ouvrage que le programme vital de cet homme imprégné de vie spirituelle et de prière réside tout simplement dans sa devise épiscopale : Le Seigneur m'a déclaré : ma grâce te suffit.

11/2019

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Littérature française

Amen

"Amen" est le récit fulgurant d'une jeunesse assoiffée de libération. Elevée dans l'étouffement d'une éducation provinciale ancrée dans un catholicisme aux aspirations rigoristes, une jeune fille décide de "monter à Paris". Elle y suit son frère - qui s'est découvert homosexuel lors d'un camp scout - pour échapper à la violence irriguant sournoisement le couple des parents et le milieu " tradi " auquel ils appartiennent. Les deux déserteurs partageront une chambre dans un internat et battront ensemble le pavé parisien dans une quête prodigieuse. Ils feront des rencontres avec de jeunes "paumés, révoltés, désemparés", notamment la saisissante Huab, issue du peuple Hmong - une minorité persécutée originaire du sud de la Chine. Le frère s'affranchit du poids des entraves religieuses en emménageant avec un homme, puis dans un ménage à trois polyamoureux avec Huab. La soeur, quant à elle, intègre une troupe de théâtre qui monte le Tartuffe de Molière, pièce dans laquelle elle interprète le personnage d'Elmire. Au fil du jeu, les masques de l'hypocrisie sont remplacés par l'embrasement d'un rapport à l'existence, à l'amour et à la sexualité au-delà de tout dogmatisme. Unie par une urgence vitale qui s'exprime dans une langue aussi insolente que solaire, la jeunesse dépeinte par Viviane Cerf se saisit du réel avec une puissante lucidité. Extrait "Et puis, il y avait les lectures, des histoires. Notamment d'un type Jésus qui dit qu'il est plus difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux qu'à un chameau dans le trou d'une aiguille. Les gens disent : Amen". V.C.

10/2019

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Policiers

Bunker

A Vollaville, plage du débarquement, le vieil Alfred Fournier possède un bar-hôtel qui a vu défiler collabos et résistants. Son fils Raymond et sa belle-fille Madeleine ont pris l'affaire en main et l'ont " modernisée " dans le style pub irlandais. L'établissement, rebaptisé le Dog Red accueille les touristes désireux de se plonger dans le passé de la Seconde Guerre mondiale et en particulier la nouvelle clientèle d'allemands. L'un d'eux s'est précisément installé au Dog Red. Bel homme d'une quarantaine d'années, toujours poli, il est d'une discrétion exemplaire. Il se nomme Jürgen Schneider, mais on n'en sait pas beaucoup plus sur lui. Il passe ses journées à se promener dans la campagne et consulte des cartes. Qu'est-il venu faire à Vollaville ? C'est ce que se demande Alfred. Grangier aussi se le demande. Grangier, c'est un fondu du débarquement qui vit en ermite dans un ancien blockhaus. Que la présence de l'Allemand cache un secret de fait de doute pour personne, surtout quand la mort violente survient. Et que l'arme du crime est un Garrant M1, l'arme des G.I. pendant la guerre. Dans ce nouveau roman, Philippe Huet reste fidèle à son style et à ses thèmes favoris, avec une forte présence de la Normandie, théâtre douloureux de la Seconde Guerre mondiale et des drames qui s'y sont déroulés. Pour autant, Bunker n'est pas un livre passéiste. Captivant de bout en bout, porté par des personnages attachants, il pose un regard attentionné et pudique sur les blessures des hommes d'aujourd'hui.

07/2008

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Critique littéraire

La tentation de l'impossible. Victor Hugo et Les Misérables

Après l'étude mémorable consacrée naguère à Madame Bovary dans L'orgie perpétuelle (1978), Mario Vargas Llosa renoue avec les grands essais littéraires, en se tournant vers le dernier éclat du romantisme, Les Misérables de Victor Hugo. S'appuyant sur une citation de Lamartine qui voyait dans ce roman " la tentation de l'impossible ", un danger contre la raison, l'écrivain péruvien découvre pour nous " une de ces œuvres qui ont incité le plus d'hommes à désirer un monde plus juste et plus beau ". Tout au long de ces pages, il se penche non seulement sur les titans que sont l'ex-bagnard Jean Valjean et son irréductible ennemi le policier Javert, mais aussi sur Cosette et les abominables Thénardier, sur le pur Gavroche et sur tous les autres personnages dont foisonne ce grand théâtre universel qu'est le roman de Victor Hugo. Ce dernier, " divin sténographe ", " Victor Hugo Océan ", tel qu'il aimait se présenter lui-même, est naturellement au centre de l'attention de Mario Vargas Llosa qui examine ici son cas avec un regard non seulement critique mais aussi amusé et désinvolte, non dépourvu d'humour. Et il nous fait comprendre comment ce grand créateur lance avec son roman un véritable défi à la Création car lui aussi, Victor Hugo, finit par nous montrer que " la vie réelle est petite et misérable en comparaison de la splendide réalité forgée par les fictions abouties, où la beauté des mots, l'élégance de la construction et l'efficacité des techniques font que même ce qui est le plus laid, le plus bas et le plus vil resplendit comme une réussite artistique ".

05/2008