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Théâtre

D'un retournement l'autre. Comédie sérieuse sur la crise financière en quatre actes et en Alexandrins

Economiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Le rideau s'ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres "subpraïmes" (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l'Etat pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie... Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l'alexandrin pour raconter la déconfiture d'un système qui a tous les traits de l'Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants). On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l'interminable maelstrom qu'ils ont provoqué, mais qui jamais n'abjureront leur foi dans les vertus du marché. Crise de la finance, sauvetage public, Explosion de la dette et rigueur hystérique. Et comme d'habitude, à qui va l'addition ? Qui donc de la farce pour être le dindon ? On l'aura compris : le "retournement" à venir n'aura rien à voir avec celui d'un cours de bourse...

09/2013

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Littérature française

Les impostures du réel

Paul, jeune garçon solitaire, ne comprend pas pourquoi sa mère ne l’aime pas et pourquoi elle va jeter de la boue sur une tombe. Son père, toujours absent, garde un lourd secret dans son cœur. Un mystère rôde dans la maison, et l’enfant ne trouve d’évasion que dans le misérable cinéma du village. Les vieux films sont-ils plus réels que la vie ? A Lyon où il fait de précaires études, Paul croit se sauver de son désarroi grâce à l’amour, mais il tombe entre les mains d’une redoutable comédienne qui le viole. Le théâtre deviendra-t-il son nouvel univers, plus trompeur encore que l’autre ? Un professeur, qu’il considère à tort comme son ami, lui conseillera de se plonger dans des livres qui, loin de l’apaiser, le bouleversent. Parviendra-t-il à devenir écrivain ? D’étranges circonstances le conduisent à aimer une jeune étudiante que la drogue a menée à la folie. Pourra-t-il la sauver grâce à un héritage inopiné dont il déteste pourtant la provenance ? Empêtré dans une société qu’il ne comprend pas, Paul se libérera de ses angoisses en apprenant la vérité sur ses véritables origines et en s’engageant dans la résurrection mentale de celle qu’il aime. Le personnage principal de cette grande fresque conçue entre 1953 et 2012 aura traversé plusieurs romans de l’auteur, faisant de ce texte essentiel l’un des fils conducteurs de l’oeuvre de Frédérick Tristan.

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Critique littéraire

La conversion. Textes et réalités

Pluridisciplinaire, cet ouvrage, ouvert par un psychologue des religions, a rassemblé littéraires, historiens et linguistes autour de la question de la conversion, de l'Antiquité au vo" siècle. fi conduit son lecteur de l'Italie antique à l'Espagne moderne, de l'Allemagne à l'Angleterre ou la Hongrie, sans oublier la France, sa littérature médiévale ou ses grands romanciers, parfois inattendus sur le sujet. Les recherches historiques les plus pointues, les réalités, y côtoient le discours, l'écriture et ses textes. Ces approches croisées, entre disciplines, siècles et espaces renouvellent une question majeure, actuellement redécouverte par la recherche. Majeure car toute la culture européenne s'est construite autour de la conversion massive au christianisme consécutive à l'écroulement du polythéisme romain. La conversion est donc affaire de pouvoir, de politique et de sociétés. Elle peut, par le théâtre religieux en particulier, s'adresser aux foules. Certaines époques la montrent violente, contrainte, irrespectueuse de toute hétérodoxie. Mais elle est aussi une démarche individuelle, un retournement de l'être le plus intime, un appel de la transcendance dans la singularité d'une vie. Saint Paul ou saint Augustin ont érigé en modèle spirituel ces moments où meurt leur ancienne vie. Les auteurs du présent volume s'attachent à la conversion sous l'angle plus spécifique de son récit, entendu comme modèle littéraire, souvent autobiographique, et réflexion théologique offerte à autrui. Ils confrontent ce discours de convertis, mais aussi le discours sur eux, aux réalités, individuelles et collectives, religieuses et culturelles, de la conversion, contribuant à préciser la définition de celle-ci.

08/2014

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Théâtre

Lafimela

L'action prend son appui sur un événement vrai relatif à la décriminalisation de certaines drogues. La pièce de théâtre est écrite en vers sur fond philosophique : tout s'en va en fumée. Cette expression suggère que tout est passager. Même la vie n'est que du vent... Mais le vent n'est visible que lorsqu'il déplace les nuages, soeurs jumelles de la fumée. Au coeur de la phrase il y a comme une loi : celle du mouvement perpétuel des choses et des gens. Il en résulte que le changement intervient en permanence. C'est que la planète tourne. Surtout, l'homme ne devrait jamais ignorer sa mortalité... Par ailleurs, il y a la tension existant souvent entre l'artiste charismatique jugé trop indépendant (donc dangereux) et la rigidité des autorités jalouses de sa popularité. Cette thématique dépasse largement les contraintes géographiques, raciales ou nationales. D'où l'entrée en scène de John Lennon, artiste anglais mondialement acclamé et assassiné à New York... D'où Ken Saro-Wiwa, dramaturge nigérien respecté localement et exécuté pour ses prises de position ayant poussé sa communauté au Nigeria à réduire des puits de pétrole en fumée... Qu'un chanteur-poète dans une île-Etat ait dû être éliminé révèle un phénomène portant un sens profond dans le jeu démocratique où le poète-artiste serait, selon l'auteur, un troisième acteur majeur, au même titre que l'élu par le vote et la presse libre. Les jeunes Etats devraient en être plus conscients. Mais, dans Lafimela, le plaisir du spectateur passe avant tout.

07/2014

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Beaux arts

La Provence, terre de rencontres entre artistes et écrivains

La Fondation Regards de Provence révèle une Provence, terre de rencontres, mettant en exergue et rapprochant des peintures, des sculptures, des dessins et des photographies aux côtés d'extraits de romans, d'essais, de pièces de théâtre, de poèmes... Dans cette réunion de témoignages, couvrant la fin du XIX siècle à nos jours, nombre d'oeuvres plastiques et littéraires sont imprégnées d'une culture et d'une lumière propres à cette région et à son histoire. L'atmosphère, La Lumière, les couleurs du Littoral et de l'arrière pays attirèrent beaucoup d'artistes et d'écrivains, en retinrent d'autres, et furent à l'origine de bouleversement dans l'histoire de l'art moderne et d'une abondante création littéraire. Que ces auteurs et artistes soient nés dans le Midi, ou que leur coeur les ait amenés à y vivre, ils sont tous animés d'un même attachement aux richesses méridionales, de Menton à la Camargue, de Saint-Tropez au nord de Sisteron. Souvent ces créateurs se sont connus, ont lié amitié et travaillé ensemble, et leurs rapprochement se sont faits dans une totale harmonie. D'autres fois, ces rencontres ont été fortuites, mais dotées d'un attrait et d'une passion comparables pour la même terre provençale et pour la Méditerranée. La palette de ces unions réelles ou fictives est immense tant chez les écrivains que chez les peintres et le dessein de cet ouvrage est de révéler des liens, de se remémorer des rencontres et d'en imaginer d'autres.

10/2013

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 12

Hors-la-vie, Violaine Lison et Adeline Hernandez - Pour échapper à la monotonie de leur quotidien, quelques compagnes de cellule se sont inscrites à l'atelier-théâtre que Jeanne anime. Ce temps d'évasion opérera comme une sorte de déclic pour ces prisonnières et provoquera pas mal de tumulte au sein de l'institution. (6H/8F - 22p.) Recracher / Vomir, Marilyn Mattei - Apprendre, réussir, être à la hauteur des attentes, faire les bons choix pour l'avenir... Sous la pression parentale et scolaire, Jody, Tom et Nils n'ont d'autre solution que de recracher / vomir. Mais cela ne suffit pas. Alors ils jouent, comme happés par une pulsion de mort qui les pousserait à dire adieu à l'enfance. (8H/6F - 28p.) Coup franc, Aurélie Namur - Unies autour du ballon rond, dans la victoire comme dans la défaite, les filles du FC de Villeneuve-sur-Sambre sont toutes animées d'une même passion. Pourtant, dans le bus, dans le vestiaire, sur le terrain, ou à travers le regard de leurs plus fervents supporters, chacune finit par dévoiler ses bleus au coeur et à l'âme. (3H/11F - 26p.) Racine et Coralie, François Salmon - Alors que Coralie part en vacances avec ses parents dans le sud de l'Europe, Racine entreprend le voyage dans le sens inverse et prend le large vers le nord en quittant sa famille, ses repères et son continent. Deux mondes en décalage, deux destins diamétralement opposés qui vont pourtant finir par se croiser. (8H/5F - 20p.)

07/2015

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Psychologie, psychanalyse

La couleur de la résilience

Préfacé par Marcel Rufo, ce témoignage poignant évolue de l'hôpital à la résilience. "Les épreuves nous font grandir. Elles permettent de se révéler, de s'affirmer et de se découvrir aussi". Le récit d'Arnaud commence alors qu'âgé d'à peine 13 ans, il comprend qu'il est malade et que sa vie s'apprête à prendre un tournant très différent de celle des autres enfants. Il entame un long parcours au contact des médecins, se renferme sur lui-même, et vit dans la destruction et la peur. Puis progressivement, son monde change. Des rencontres le font évoluer. D'autres patients notamment, qui deviennent des amis. Puis des personnages forts, comme Marcel Rufo. Alors qu'il vit à l'hôpital, il décide d'écrire une pièce de théâtre pour rendre hommage à ces soutiens inattendus. La pièce est écrite et les années passent. Huit ans plus tard, le texte est découvert et déferle sur les réseaux sociaux. 6 millions de personnes sont touchées. Le texte le dépasse. Cette résilience l'emporte, et lui permet de fonder sa première start-up. Une entreprise qui fête aujourd'hui ses 3 ans et compte une équipe de presque 20 collaborateurs. La créativité et la lumière sont venues faire face à la noirceur de la maladie et de la solitude qui l'enlaçaient quand il était plus jeune. La Couleur de la résilience raconte cette évolution au travers de la voix d'Arnaud et de celles de témoins qui ont souhaité transmettre leur regard.

08/2020

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Critique littéraire

Max Aub et la France ou l'espoir trahi

C'est un singulier destin que celui de Max Aub. Né à Paris en 1903, il y passe son enfance. Le père de nationalité allemande n'étant pas naturalisé, le déclenchement de la guerre en 1914 contraint la famille à l'exil : elle s'établit en Espagne, à Valence. Le jeune garçon s'y découvrira une vocation d'écrivain et utilisera sa langue d'adoption, le castillan, pour réaliser son œuvre. Une œuvre polymorphe de " poète, romancier, essayiste, cinéaste, homme de théâtre et de radio, peintre également. Presque malgré lui ", ainsi que le résume André Camp, qui figure en bonne place dans ce livre. Une œuvre marquée profondément par le combat que livre trois années durant le peuple espagnol pour défendre la République avant de subir la défaite en 1939. Max Aub, naturalisé espagnol et militant socialiste, paie de sa personne. Attaché culturel à Paris, il passe commande du "Guernica" à son ami Pablo Picasso ; il est co-scénariste et assistant d'André Malraux sur le tournage de "Espoir. Sierra de Teruel". Il le paiera cher : stigmatisé comme " juif " et comme " communiste ", il ne trouve d'autre refuge dans son pays natal que celui des camps d'internement de la III ème République agonisante et du régime de Vichy. Echappé du camp de Djelfa en mai 1942, il s'exile au Mexique. Il y réalise l'essentiel de son œuvre jusqu'à son décès survenu en juillet 1972, décès qu'un quotidien de Mexico présente, ironie de l'Histoire, comme celui d'un " écrivain français ". Extrait de la préface de Jacques Maurice.

05/2013

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Beaux arts

"Et ils s'émerveillèrent". L'art médiéval en Croatie, Musée de Cluny, musée national du Moyen Age, 10 octobre 2012 - 7 janvier 2013

Au Moyen Age, la Dalmatie - que recouvre l'actuelle Croatie - a connu une période de création particulièrement dynamique, enrichie par de nombreux échanges artistiques avec le reste de l'Europe. L'orfèvrerie, la sculpture, l'art textile et les manuscrits enluminés sont alors d'une exceptionnelle qualité. Les objets liturgiques, en particulier, sont somptueux. Les reliquaires "parlants" en forme d'éléments du corps humain (bras, jambes, pieds...) constituent un ensemble unique en Europe. Pièces maîtresses du patrimoine croate, toutes ces oeuvres attestent d'une histoire associée depuis le IXe siècle aux courants fondamentaux de la culture et des arts de l'Europe occidentale. Dans les années 600, des Slaves de Galicie descendent vers le sud-ouest sous le nom de Croates. Ils fondent des principautés, fédérées en un duché, puis royaume de Croatie, incluant la Dalmatie. Lors du schisme entre chrétiens, les Croates choisissent le catholicisme et y sont demeurés fidèles. En 1102, la Croatie, incluant la Dalmatie, s'unit à la Hongrie. De 1115 à 1420, la Dalmatie fut le théâtre de nombreuses confrontations entre le Royaume hongro-croate et la République de Venise, qui avait hérité les îles dalmates de l'Empire byzantin. Par la guerre, la négociation ou l'achat, Venise étendit son domaine en Dalmatie continentale, à l'exclusion de la République de Raguse (Dubrovnik). En 1403 le prétendant au trône de Hongrie-Croatie, renonce à ses droits sur la Dalmatie et Venise s'installe pour près de quatre siècles sur cette côte de l'Adriatique, sans jamais parvenir à conquérir ni éliminer Raguse.

10/2012

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Histoire de France

The old breed. La 1st Marines Division dans l'enfer du Pacifique

Comme son nom l’indique, la 1st Marine Division fut la première division du Corps des Marines à avoir été formée. Troupe d’élite entièrement constituée de volontaires, motivés et remarquablement entraînés, elle participa à la plupart des grandes batailles terrestres sur le front du Pacifique. Isolée à Guadalcanal, sa résistance opiniâtre brisa les multiples offensives japonaises et infligea à l’armée impériale nipponne sa première défaite sur un théâtre d’opération terrestre. Elle se battit ensuite en Nouvelle Bretagne, dans la région du Cap Gloucester, où son savoir faire et sa puissance de feu supérieure écrasèrent les forces japonaises qui lui étaient opposées, ces dernières étant réduites à fuir devant la poussée des Leathernecks. On retrouva plus tard la division dans les îles Palaos où elle vécut un véritable enfer à Peleliu face à un ennemi résolu à se battre jusqu’à la mort dans des positions remarquablement préparées à l’avance. Terriblement éprouvée, elle fit toutefois honneur à sa réputation en cassant la résistance fanatique de la 32e armée nipponne à Okinawa en près de deux mois de combats sans pitié. Elle termina donc la guerre invaincue et fut récompensée par l’attribution de vingt-deux médailles d’honneur du Congrès, plus que toute autre division américaine au cours du conflit, et par de nombreuses citations. Il n’est pas exagéré de la qualifier de meilleure division de toute l’armée américaine et, au travers de cet ouvrage, le lecteur pourra découvrir les innombrables faits d’armes et l’expertise tactique qui l’auront caractérisée dans la campagne du Pacifique.

02/2013

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Littérature étrangère

Cinq carillons

Longeant l'Opéra, à bord du ferry ballotté par les flots, Catherine se retrouva à penser de nouveau à son frère et à ce que sa mort avait laissé dans son sillage. Le sillage, le partage des eaux, le dessin formé par ses ondulations. Cette répétition du même motif, faite dans les remous d'un deuil inachevé... C'est étrange, se dit-elle, comme le temps semble parfois revenir en arrière, les motifs s'inverser et recommencer dans une autre vie. Le coup de théâtre de n'importe quelle histoire, l'élément du retournement... Ce jour-là, à Sydney, sous un éclatant soleil, quatre personnes, venues d'horizons très différents, se dirigent vers le célèbre Opéra de la ville, au milieu de la foule des touristes, trois femmes et un homme ayant chacun une histoire difficile et des souvenirs lourds à porter. Il y a Ellie, qui n'a jamais oublié sa première expérience amoureuse à quatorze ans, avec James qu'elle va justement retrouver, si longtemps après, James obsédé par une tragédie dont il se croit responsable. Il y a Catherine, qui revoit l'accident ayant coûté la vie à son frère, en Irlande. Et Pei Xing, la survivante, rescapée de la terrible période des gardes rouges. Comme hantés par l'écho de carillons lointains et invisibles, décidés à aller de l'avant mais le regard toujours porté sur ce qui se trouve derrière eux, ils vont vivre de rares moments de rencontres et d'entrecroisements de désirs.

09/2012

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Théâtre

D'un retournement l'autre . Comédie sérieuse sur la crise financière en trois actes et en alexandrins

Économiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Le rideau s’ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres « subpraïmes » (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l’État pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie… Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l’alexandrin pour raconter la déconfiture d’un système qui a tous les traits de l’Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants). On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l’interminable maelstrom qu’ils ont provoqué, mais qui jamais n’abjureront leur foi dans les vertus du marché. Crise de la finance, sauvetage public, Explosion de la dette et rigueur hystérique. Et comme d’habitude, à qui va l’addition ? Qui donc de la farce pour être le dindon ? On l’aura compris : le « retournement » à venir n’aura rien à voir avec celui d’un cours de bourse…

05/2011

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Littérature étrangère

Grenouilles

Têtard, le narrateur, qui se rêve dramaturge, écrit à un écrivain Japonais qu’il considère comme son maître, pour lui parler de la pièce qu’il envisage d’écrire sur sa tante. Les lettres qui ouvrent les quatre premières parties laissent la place au récit qui dépeint la personnalité à la fois fascinante et terrifiante de la tante, une célèbre gynécologue qui a fait de la mise en place du planning familial sous Mao son cheval de bataille. À travers ce portrait, c’est toute cette période complexe qui défile devant nos yeux, des campagnes d’avortements forcés à la lente libéralisation du régime. Têtard et sa tante vivent dans la région de Gaomi (Shandong) où Mo Yan situe tous ses livres. L’immense fresque que dessine Mo Yan, peu à peu, s’augmente ici d’un formidable chapitre. Le livre se termine sur une cinquième partie,« l’oeuvre » de Têtard, une pièce de théâtre (ou une farce ?) qui passe du combat de la tante aux errements du narrateur et de l’avortement au vol d’enfant, la gestation pour autrui....Mo Yan poursuit ainsi sans faiblir sa recherche de formes littéraires nouvelles. Le thème animalier qui lui est cher se fonde ici sur une homophonie (bien difficile à traduire !) : le titre du livre en Chinois est Wa dont l’idéogramme est celui de la grenouille mais qui évoque aussi, phonétiquement, le cri de la grenouille et les pleurs du bébé ainsi que Nüwa, personnage féminin légendaire dont le nom est composé de « nu », la femme, et de « wa »...

08/2011

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Critique littéraire

Le triangle atlantique français. Littérature et culture de la traite négrière

Entre la fin du XVIIe et le XIXe siècle, la France a déporté à elle seule plus d'un million d'Africains de l'autre côté de l'Atlantique, dans les îles à sucre de la Caraïbe, notamment à Saint-Domingue, considérée avant la révolution haïtienne comme la plus riche colonie sur terre. Elle l'a fait longtemps de manière légale et codifiée, puis clandestinement durant la période de la traite "interlope" , dans la première moitié du XIXe siècle. Mise en lumière par les historiens, l'économie atlantique triangulaire qui reliait la France à l'Afrique et à la Caraïbe, alimentée par la traite négrière, est désormais bien connue du public. En revanche, l'impact culturel de la traite sur la vie intellectuelle française, et la culture même de la traite, le sont beaucoup moins. C'est tout l'enjeu de cet ouvrage, véritable somme dans laquelle Christopher Miller, dans une vaste enquête qui mène le lecteur tout autour de l'Atlantique, passe au crible de l'analyse non seulement le "système" triangulaire, mais aussi les grands textes littéraires sur la traite, de Voltaire à Césaire, Condé et Glissant, en passant par le théâtre d'Olympe de Gouges et la littérature maritime de Corbière ou Mérimée. Il nous dévoile les ambiguïtés de l'abolitionnisme et s'intéresse aux multiples ramifications culturelles de la traite - historiques, littéraires et cinématographiques - depuis le siècle des Lumières à nos jours, en métropole et dans les anciennes colonies françaises, y compris en Afrique.

09/2011

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Policiers

Les Fantômes de Saint-Michel

Célèbre figure de la communauté afro-américaine de Paris, Marva Dobbs est l'exemple même de la réussite : son restaurant, le Soul Food Kitchen, ne désemplit pas, elle a épousé Loïc Rose, un avocat d'affaires apprécié des milieux politiques, et le couple a eu une fille, Naima, qui fait de brillantes études aux Etats-Unis. Quelle mouche a donc piqué Marva qui, à soixante ans passés, a eu un irrésistible coup de foudre pour son jeune cuisinier, Hassan Mekachera ? Cette liaison ne serait qu'une simple complication domestique si, un jour de la fin du mois d'août, Mekachera ne s'était pas volatilisé. Enlèvement ou fuite ? La police le soupçonne d'être impliqué dans l'attentat qui vient de ravager le siège du WORTHEE, un organisme culturel américain. Et voici que bientôt, Marva disparaît à son tour. Pour Naima, rentrée en toute hâte de New York, la vie bascule dans le cauchemar, surtout quand elle découvre la face cachée de ses parents. Dans ce deuxième roman parisien, Jake Lamar convoque certains des personnages de Rendez-vous dans le 18e, mais aussi des fantômes de l'histoire. Plus précisément ceux du quartier Saint-Michel, qui fut à plusieurs reprises le théâtre d'événements tragiques. Les Américains expatriés et les immigrés maghrébins côtoient des " espions " rescapés de la guerre froide dans ce polar enlevé et fantaisiste, à l'ironie parfois cruelle. Afro-Américain du Bronx, Jake Lamar a conquis "un large public en France. Il vit aujourd'hui à Paris.

09/2009

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Littérature française

La Nuit Cinéma

Cela se passe dans les Balkans, sur fond de guerre en ex-Yougoslavie. Enfermé dans un sous-sol, un homme se souvient et se raconte : l'expérience du théâtre ; sa fascination pour le cinéma ; un divorce qui le conduit à vivre dans une cave. Jusqu'au jour où il rencontre R.V., le chef énigmatique d'une organisation (le CIRC) dévolue à la préservation du patrimoine filmique menacé de disparition dans cette région. Il va se laisser recruter, pour mener en guerrier halluciné les opérations de sauvegarde et de catalogage qui lui sont confiées. Semblable à ces espions " dormeurs " placés en terre ennemie, il se fond d'abord avec ce qu'il y a autour de lui comme un photogramme suivant aveuglément le peuple des images d'un film. Il y a donc des caves, des sous-sols, une guerre, des frontières, tout un va-et-vient d'activités et de réfugiés. Des personnages passent, disparaissent, dont l'insaisissable Eva, l'aventurière, l'amante. Mais en se mettant à découper des photogrammes dans les pellicules qui passent entre ses mains, le narrateur se place bientôt en rupture avec les missions du CIRC. L'issue ne peut être que fatale... Avec La Nuit Cinéma, Éric Rondepierre nous dévoile les coulisses de son œuvre photographique. Récit initiatique, autofiction et réflexions esthétiques se mêlent dans un roman épuré où la guerre - conjurée par le jeu, la fantaisie et l'humour - est le décor d'une traversée de la nuit suivie d'un hypothétique retour à la lumière : celle d'après le cinéma ?

03/2005

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Sociologie

La folle histoire du mariage gay

En annonçant la célébration, le 5 juin 2004, de l'union de deux hommes dans sa mairie de Bègles, Noël Mamère a ouvert le débat du mariage homosexuel de manière tonitruante. Des médias aux politiques, tout le monde, depuis le printemps dernier, y va de son opinion, parfois dans une triste cacophonie. Pourtant, malgré l'homophobie virulente des uns, l'opposition de la majorité de la droite et même d'une partie de la gauche, tous les sondages montrent que les Français sont favorables au mariage gay. De quoi alimenter les passions... Mais l'initiative de Noël Mamère n'est pas surgie de nulle part. L'hiver dernier, alors que le maire de San Francisco créait le précédent en mariant les premiers couples homosexuels, un petit groupe d'intellectuels français préparait l'offensive hexagonale. Le 17 mars, paraissait dans Le Monde un appel " pour l'égalité des droits ", signé, entre autres, de Jane Birkin, Jean-Paul Gaultier, Jacques Derrida et... Noël Mamère. C'est de là que tout est parti. Ce livre retrace, épisode après épisode, la " folle " histoire de ce " mariage du siècle ", fertile en rebondissements et coups de théâtre. Mais plus largement, il remet en perspective la lente reconnaissance du couple homosexuel, et les premières batailles menées pour lui conquérir des droits. Le récit précis et documenté de Daniel Garcia met chacun - journalistes, militants, politiques - au pied du mur de ses convictions et contradictions. Et s'il salue le courage des uns, il ne manque pas de déplorer, dans un style parfois pamphlétaire, la " frilosité " des autres...

10/2004

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Littérature française

Ville sanguine

Le narrateur, critique d'art et journaliste, se rend à Bordeaux afin de se documenter sur l'exil de Goya dans la capitale girondine. Pendant son séjour, il noue une relation ambiguë avec la très distinguée Hélène Dubourg, commissaire adjointe de la future exposition Goya, hommage que rend la ville au peintre espagnol qui y mourut en 1828. Ce retour dans la ville de son enfance coïncide avec la fugue inexplicable de son amie Natacha, qui, en le quittant sur les quais de la gare Montparnasse, lui a lâché ces mots énigmatiques : Il ne faut jamais s'arrêter. Hasard du calendrier, Bordeaux est alors le théâtre du dernier grand procès du siècle, celui de Maurice Papon, accusé de crimes contre l'humanité. Les rumeurs et les remous que provoque cet événement amènent le narrateur à revivre la passion impossible et tragique qu'il partagea ici même, adolescent, avec Jenny, la très jeune compagne de son père. Les visions des désastres de la guerre qui avaient hanté Goya jusqu'à la fin de sa vie sont de nouveau d'actualité : en témoignent les récits insoutenables des survivants des camps. Entre ces deux faits apparemment fortuits - l'exposition Goya et le procès Papon -, le narrateur voit s'exprimer la pérennité de la violence et de la haine dans le monde. Cherchant à assumer enfin son passé, il croira avoir trouvé en l'insaisissable Linda, une photographe très mode originaire des îles Sous-le-Vent, ce quelque chose de plus fort que le désespoir, une toute neuve et inexplicable émergence de l'amour.

03/2003

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Musique, danse

Cette musique qui me vient de loin

Star Academy a révélé au grand public un personnage étonnant, complexe et baroque : Armande Altaï, son professeur de chant. Grâce à une méthode élaborée tout au long d'une vie imprégnée de musique, du rock à l'opéra classique et contemporain, Armande a obtenu des résultats surprenants et permis à ses élèves de découvrir les vertus épanouissantes de la voix libérée... Armande est née à Alep, d'un père officier français et d'une mère turque, fille d'un bey d'origine tcherkesse. Après une petite enfance en Syrie, au Liban et en Afrique, Armande va s'installer à Marseille où elle fabriquera ses racines. Des études de peinture, gravure et dessin antique à l'Ecole des beaux-arts, des études au Conservatoire où elle obtient un premier prix d'art lyrique, et Armande monte à Paris. Cette chanteuse atypique à l'extravagance subtilement subversive, " cabarock " comme elle se définit elle-même, va faire la manche, avant de créer Godspell. Sa carrière sera " underground " comme se plaisent à la qualifier certains journalistes. Plusieurs créations pour le théâtre et l'opéra contemporains, cinéma avec Zulawski... Armande Altaï commence à se faire une place, bien à part, " entre Haendel et Bjôrk ", plaisante-t-elle. Dans les années quatre-vingt, plusieurs albums et Jacques, joseph, Victor dort, le spectacle de Jacques Higelin, lui valent les faveurs du public... Puis Armande Altaï va donner des cours de chant... Jeunes inconnus ou stars confirmées, tous ses élèves lui vouent une profonde reconnaissance. Une vie intense, peu conventionnelle... A son image.

11/2003

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Pléiades

Oeuvres

Beaumarchais ou le génie des contrastes. ou l'art de décourager toute définition. D'une part, l'auteur en liberté d'un théâtre dit « de société », où l'obscénité s'ajoute à la fantaisie verbale la plus débridée. D'autre part, l'héritier de Diderot, l'auteur contraint de drames « sérieux » et bourgeois dont nous retenons aujourd'hui des préfaces-manifestes reprenant avec une rigueur plus grande, les idées de l'illustre devancier. D'une part, ce discours de l'insolence : Figaro. D'autre part, cette douloureuse expression de la difficulté d'être dans un ordre moral : Eugénie ou Rosine la mère coupable. Et pour nous, pour la critique, la volonté d'associer ces contraires, la nécessité d'affirmer que drame et comédie sont les deux faces d'un même talent, que la personnalité de cet homme est toute d'oppositions, que sa vie est paradoxe, que ses noms eux-mêmes - le bourgeois Caron et l'aristocratique Beaumarchais - semblent vouloir concilier l'inconciliable. En écho à l'étonnante diversité de l'ouvre dramatique, on lira (pour la première fois dans une édition annotée) les mémoires judiciaires. Un commun dénominateur : l'absence de complaisance. Ici et là, un même bonheur d'écriture, une même sensibilité, un même esprit. Il faut désormais admettre que Beaumarchais n'est pas seulement Figaro, parce qu'il faut garder présents à l'esprit ses mots, qui expliquent l'étrange entreprise que fut sa vie : « Vivre, c'est combattre. Je m'en désolerais peut-être, si je ne sentais en revanche que combattre, c'est vivre. »

11/2000

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Histoire et Philosophiesophie

Buffon. Un philosophe au Jardin du Roi

Le plus grand des naturalistes français, Buffon (1707-1788) a été à la fois un savant, un philosophe et un haut fonctionnaire de l'Ancien Régime finissant. Intendant du prestigieux Jardin du Roi, auteur d'une Histoire naturelle qui a été le best-seller du siècle, c'est une des grandes figures de la philosophie des Lumières. Bourguignon et Parisien, gentilhomme campagnard et familier des ministres, admiré des souverains et surveillé par les théologiens, il est en relation avec les plus grands noms de son époque : Diderot, Voltaire, Helvétius, d'Alembert. Relations d'amitié ou d'hostilité et de jalousie : derrière les grands principes, il y a des hommes, et la biographie de cet ambitieux avide de gloire scientifique jette un jour parfois cruel sur les coulisses du théâtre académique et philosophique. Mais Buffon est d'abord un savant philosophe qui a transformé l'histoire naturelle en y introduisant l'éthologie et la répartition géographique des espèces. Il a osé calculer l'âge de la Terre sans tenir compte de la Bible, affirmer que les espèces vivantes n'étaient pas immuables et brosser une histoire de la vie en faisant intervenir la paléontologie. Il a remis l'homme à sa place dans la nature et fondé l'anthropologie. Bref, il a posé les grandes questions auxquelles les sciences naturelles essaient de répondre depuis deux siècles. Jacques Roger est professeur à l'université de Paris I-Sorbonne et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

12/1989

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Littérature française

Le mot amour

Le mot amour a, dans le langage, un statut très singulier c'est un mot qu'il est facile de prononcer, mais qu'il est difficile d'entendre, l'eût-on longtemps attendu. Il a le pouvoir de donner vie et mort, les deux parfois se confondant. Les quatre dialogues réunis ici mettent en scène quatre couples que hante une amitié amoureuse : Artemisia Gentileschi et Galilée, Julie Talma et Benjamin Constant, Eleonora Duse et Gahriele D'Annunzio, Maria Callas et Pier Paolo Pasolini. Les quatre femmes sont des artistes qui vécurent la passion sur scène ou sur la toile. Toutes les quatre en ont retiré des plaisirs incertains. Artemisia fut tentée d'abandonner les sujets sanglants de ses tableaux. Julie renonça très vite à sa carrière de comédienne pour assurer celle de son mari. La Duse, enfant de la balle, aurait souhaité pouvoir se passer du public et du théâtre, mais, à l'exception de quelques mois de silence, ne se permit aucune pause et mourut en tournée. La Callas perdit sa voix et crut, l'espace de quelques années, préférer la vie à la scène, avant de comprendre qu'elle n'avait d'existence que par son art qui l'avait abandonnée. Toutes les quatre ont été, par ailleurs, sinon de grandes amoureuses, du moins des femmes obsédées par la représentation narcissique de l'amour, dans sa violence tragique. Aucune ne fut fidèle, aucune n'inspira de fidélité amoureuse. Les quatre hommes qui furent leurs amis respectifs multiplièrent liaisons ou aventures. Aucun ne connut d'amour heureux.

09/2005

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Livres 3 ans et +

3 histoires de princesses pas comme les autres

Trois histoires, trois univers, et trois princesses qui ont de l'énergie à revendre ! - Clara et les monstres collants La princesse Clara n'a pas de chance. Aujourd'hui, en se promenant dans sa belle robe à froufrous, trois monstres tombent amoureux d'elle ! Clara fait tout pour leur échapper, elle en a ras les couettes ! Heureusement, lorsqu'elle se tache avec des spaghettis, un de ses soupirants s'en va en courant, et lorsqu'elle fait du foot, un autre s'enfuit également... Les monstres ont décidément découvert une princesse pas comme les autres ! Ecrit par Sylvain Zorzin et illustré par Jess Pauwels - L'anniversaire de la princesse Aujourd'hui Thibaut est heureux ! Il va retrouver son amie d'enfance, la princesse Emma, pour sa grande fête d'anniversaire. Or, parmi tous les merveilleux cadeaux qu'offrent les invités, Thibaut n'a qu'un simple dessin à donner, lui, prince rêveur d'un royaume délabré. Comment va réagir Emma ? Ecrit par Pascal Brissy et illustré par Aurélie Abolivier - Le grand jour de Tililou Y en a marre ! Parce qu'elle a les cheveux courts, tous les camarades de Tililou lui répètent qu'elle est un garçon. Même lorsqu'elle joue le rôle de la servante dans la pièce de théâtre de la classe, on se montre méchant avec elle. Et voilà qu'Olivia, la fille qui jouait la princesse, tombe malade la veille du spectacle. Tililou voudrait la remplacer, mais osera-t-elle lever la main pour le demander ? Ecrit par Sophie Forte et illustré par Yves Calarnou

09/2019

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Histoire de France

Napoléon et Sarzane. Les origines italiennes des Bonaparte

Les premiers ancêtres de Napoléon Ier ? Des Italiens. Émigrés de Florence, suite aux guerres entre Guelfes et Gibelins, les Bonaparte ou Buonaparte (littéralement, " ceux qui sont du bon parti, du bon côté ") s'installent à Sarzane, à l'extrême nord de la Toscane. Nous sommes à la fin du XIIe siècle. À Sarzane, fortifiée par Laurent le Magnifique, les Bonaparte vont vite occuper d'importantes charges, au point de se lier familialement avec le pape Nicolas V, le fondateur de la Bibliothèque Vaticane, lui aussi originaire de la ville. Joseph Bonaparte, l'aîné - ou le " généalogiste " comme l'appellera son frère Napoléon -, mènera plus tard l'enquête, trouvera des preuves : ce n'est qu'à la fin du XIVe siècle que les ancêtres de l'Empereur se sont implantés en Corse. Sarzanais de souche, Federico Galantini ne se borne pas ici à raconter cette aventure généalogique, presque inconnue du public. Preuves à l'appui (elles sont toutes réunies dans l'ouvrage), il nous explique les dessous du Concordat de 1801, dont le premier artisan est encore un Sarzanais, le cardinal Spina. Sarzane, où se dresse encore aujourd'hui la maison-tour des Bonaparte, est aussi le théâtre de la mort romantique de Charlotte, nièce de Napoléon, confidente de Leopardi mais impossible amour du peintre Léopold Robert qui s'égorgea pour elle, à Venise... Napoléon et Sarzane met pour la première fois en lumière la " sarzanité " de ces Bonaparte qui ont changé l'Europe. La préface de l'italianiste Bertrand Levergeois en souligne toute l'importance.

09/2004

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Philosophie

Esthétique et métaphysique

" Revenons maintenant à la notion capitale de toute ma philosophie, à savoir que ce qui représente et maintient le phénomène du monde, c'est la volonté, qui vit et aspire également dans chaque individu, et rappelons également la ressemblance si généralement reconnue de la vie avec le rêve. Alors [ ... ] nous pouvons admettre d'une façon très générale que, de même que chacun est le directeur du théâtre secret de ses rêves, cette destinée, qui règle notre véritable existence, émane finalement, de quelque façon, de cette volonté qui est la nôtre, mais qui, apparaissant cependant comme destinée, opérerait d'une région située bien au-delà de notre conscience individuelle représentative. " Schopenhauer. Les trois essais de Schopenhauer (1788-1860) regroupés sous le titre Esthétique et métaphysique proviennent de son vaste ouvrage Parerga et paralipomena (1851), dont Ethique et politique (Le Livre de Poche n'4642) est également issu. Développant les conséquences de son hypothèse fondamentale de la Volonté comme chose en soi et désir aveugle à l'œuvre dans le monde, Schopenhauer propose dans le premier essai ("Spéculation transcendante sur l'apparente préméditation qui règne dans la destinée de chacun") une justification originale de la croyance dans la destinée et la Providence, et théorise ensuite ("Pensées se référant sous tout rapport d'une manière générale à l'intellect") les questions de l'intuition et du génie ; poursuivant la méditation sur notre rapport au temps et à l'éternité, le volume s'achève par un pénétrant traité d'esthétique centré sur l'idée de contemplation ("Esthétique et métaphysique du beau").

02/1999

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Décoration

Jarry en Ymages

Alfred Jarry a partie liée avec les images, et même avec les ymages puisqu'il fonda la revue L'Ymagier avec Remy de Gourmont. Les trois cents illustrations ici commentées montrent ses oeuvres personnelles : peintures, bois gravés, lithographies, dessins, compositions typographiques, manuscrits, correspondance, ainsi que de nombreux documents relatifs à ses livres, à son personnage, à sa vie, au monde littéraire et artistique qui fut le sien et que lui-même fit basculer du symbolisme fin-de-siècle à l'"esprit nouveau". Ces documents sont présentés selon un plan polyédrique, par thèmes : trente-neuf petits essais visuels sur Ubu et le Décervelage, sur l'Alcohol et la Phynance, sur les Marionnettes et les Têtes de Turc, etc. L'article Pataphysique est absent parce que, bien entendu, la pataphysique est partout. Certains de ces documents sont inédits : ainsi la Mère Ubu, marionnette créée par Bonnard pour le théâtre des Pantins, ou ce fragment manuscrit qui remonte aux origines d'Ubu et montre comment opéraient les potaches du lycée de Rennes ; ou inconnus, comme ce dessin de Charly qui enchanta Jarry, "Vous faites là un joli trio tous les deux !" Autant que possible, les oeuvres de Jarry ont été reproduites en couleurs et dans leur mise en page réelle lorsqu'elles apparaissent dans ses livres. De même les oeuvres des peintres qui peuplent ses écrits : Gauguin, Rousseau, Filiger, Bonnard, Toulouse-Lautrec, ou les images d'Epinal, ou les multiples documents. L'ouvrage a été réalisé à partir des archives du Collège de Pataphysique et de recherches ou de prises de vues effectuées spécialement.

11/2011

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire, 1851-1865

" Il n'y a qu'une biographie, la biographie parlée, celle qui a la liberté, la crudité, le débinage, l'enthousiasme sincères de la conversation intime. C'est cette biographie-là, que nous avons tentée, dans ce journal, de nos contemporains. " Dès le début de leur carrière littéraire, les frères Goncourt ont ainsi consigné, au jour le jour, non seulement les rencontres qu'ils firent dans le monde de la politique, de la finance, du théâtre, des sciences et des arts, mais aussi les propos qu'ils purent surprendre à table ou ailleurs, les secrets qu'ils crurent découvrir en scrutant leur entourage. Observateurs indiscrets, chroniqueurs méticuleux, juges sans indulgence, les Goncourt nous ont livré, pour le second Empire et les débuts de la IIIe République, l'équivalent des Mémoires de Saint-Simon. Une fresque aussi détaillée qu'animée de la société de leur temps. Société bourgeoise, société de parvenus, issue de la Révolution française, et à laquelle ils se sentent totalement étrangers. Société égalitaire, matérialiste, inculte, selon eux, qui affirment que : " Nul en ce monde n'est pareil. [...] L'inégalité est le droit naturel ; l'égalité est la plus horrible des injustices. " Ou encore : " L'aristocratie moderne est l'argent. " Et enfin : " La tyrannie de l'ouvrier va être la tyrannie des siècles futurs : la tyrannie brutale du nombre inintelligent. " L'ironie des Goncourt à l'égard de la vulgarité de leur époque n'a d'égal que le pessimisme visionnaire d'un Chateaubriand ou l'impartialité désabusée d'un Tocqueville.

02/2014

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Théâtre

La Champmeslé

On a beaucoup brodé et peu écrit sur Marie Desmares, dite la Champmeslé, la grande tragédienne française. Cette Rouennaise qui se maria à quinze ans et se remaria à vingt-quatre à un comédien bon vivant, Charles Chevillet sieur de Champmeslé, interpréta aux côtés de son mari tous les seconds rôles féminins, dans la troupe de François Serdin. Elle connut son premier succès sur la scène du Marais, en 1670, en interprétant Vénus dans Les Amours de Vénus et d'Adonis, une tragédie de Donneau de Visé. Mais c'est à l'Hôtel de Bourgogne qu'elle s'affranchit de son époux et supplanta ses rivales, en interprétant, entre autres, tous les grands rôles du théâtre racinien : Bérénice, Iphigénie, Phèdre. Maîtresse de Racine - une liaison qui dura sept ans - en même temps que de Charles de Sévigné et d'autres gentilshommes, elle fait languir son ami La Fontaine, pendant que son mari s'octroye les mêmes plaisirs avec des femmes de moins bonne extraction sociale. Ce couple de comédiens débauchés qui ne se sépara jamais, gagna beaucoup d'argent et n'eut jamais d'enfants. La Champmeslé mourut le 15 mai 1698, renonçant à son métier et à son passé pour gagner la paix de l'Eglise. Avec en arrière-fond la rivalité Corneille-Racine, la mort de Molière, la concurrence entre l'Hôtel du Marais et l'Hôtel de Bourgogne, Alain Couprie, professeur d'Université (Paris XII), raconte avec brio et légèreté la carrière d'une grande tragédienne française, dotée d'une voix exceptionnelle, qui subjugua Lully et son public.

04/2003

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Critique littéraire

Tchekhov

Mon âme a besoin de largeur et de hauteur. Et pourtant je mène une vie mesquine, à courir après les roubles et les kopecks. Il n'y a rien de plus minable que la vie bourgeoise avec ses petites pièces de monnaie, ses conversations absurdes et ses vertus inutiles et conventionnelles. Mon âme s'est flétrie parce que je travaille pour de l'argent et que l'argent est au centre de mes activités. Cette sensation insupportable et un zeste de bon sens me font considérer mon métier d'écrivain avec mépris : je n'ai aucune estime pour ce que j'écris, et ce que j'écris me révulse et m'ennuie.» Petit-fils de serf et fils d'un boutiquier en faillite, Anton Tchekhov (1860-1904) commence à écrire pour gagner de quoi finir ses études de médecine, et continue à le faire parce que ses «balivernes» lui rapportent plus que ses malades. Persuadé qu'il n'a rien à dire, il se tourne vers le théâtre, et laisse à ses personnages la charge d'assumer des propos qui ne sont pas les siens. Quand sa bonne étoile lui assure enfin des revenus suffisants et un succès qu'il croit immérité, Tchekhov, déjà très malade à moins de quarante ans, arrête presque d'écrire, persuadé qu'après sa mort tout le monde l'aura oublié. Ce livre est le récit de la vie, banale et fabuleuse, d'un homme qui haïssait le mensonge et la violence, leur préférant l'amour et la liberté la plus absolue.

02/2008

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Beaux arts

Dictionnaire du cubisme

En 1928, André Breton, dans Le Surréalisme et la peinture, dénonçait les "pauvres témoignages de quelques scribes" qui s'acharnaient, selon lui, à réduire l'aventure cubiste aux "proportions d'un simple fait divers ou d'un phénomène artistique local". Près d'un siècle après, si cette aventure a trouvé toute sa place dans l'histoire de l'art, il manquait encore une vision d'ensemble permettant de traiter, sans tabou et en toute liberté, les multiples aspects du continent cubiste. Une équipe internationale mêlant grands experts et jeunes chercheurs, issus de l'université ou des musées, apporte un regard neuf sur ce phénomène surgi avec force au début du XXe siècle. Dans le panorama complet et détaillé du monde cubiste qu'offre ce livre figurent les domaines attendus : étapes stylistiques marquantes, noms et oeuvres phares du mouvement. Mais l'ouvrage va plus loin. Longtemps résumé à la création de quatre artistes pionniers - Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger et Juan Gris -, le cubisme est ici réévalué à la lumière de ses relations avec les autres formes artistiques : littérature, musique, danse, théâtre, représentées notamment par Apollinaire, les Ballets russes de Diaghilev, Cocteau. Ce dictionnaire explore également ses liens avec les sciences humaines, les arts populaires, la philosophie ou l'occultisme. L'ensemble témoigne de la grandeur et de l'actualité de ce mouvement d'art total qui n'a rien perdu de sa vitalité. Une épopée poétique dont l'esprit fut ainsi résumé par Picasso : "Faire des tableaux était moins important que de découvrir sans cesse des choses."

09/2018