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Histoire internationale

Tarana ou l'Amérique précolombienne un continent africain

Tarana ou l'Amérique précolombienne, un continent africain, comme Bakari II (1312) et Christophe Colomb (1492) à la rencontre de l'Amérique publié en 1992 et L'Afrique, Enjeu d'Histoire, appartiennent à une même trilogie. Celle-ci porte principalement, et de propos délibéré, sur la planétarisation de la Terre, la mondialisation de l'Histoire, sur le passé des civilisations et des navigations nilo-transatlantiques permanentes. Elles ont commencé à prendre forme dès la Préhistoire, sous l'action des navigateurs et migrants natifs africains qui empruntent les corridors balisés par les vents et courants du Nord et du Sud Équatorial, menant des côtes africaines aux terres de l'Outre-Atlantique et du Pacifique américain. Ces civilisations maritimes se révèlent aujourd'hui, sous nos yeux, des deux côtés de l'Océan, à travers la géographie historique encore omniprésente et l'onomastique des noms yoruba, mandeng, lebu wolof, bantu, namib, numides, méditerranéens, ghanawa, soninke, tunca, inca, kumashi, akan, de territoires et de populations ; la cartographie des réseaux portuaires utilisés, des zones de débarquement, des aires de peuplement, des métropoles spirituelles et politiques, des espaces de pouvoir royal et impérial, parfaitement identifiés, grâce à une archéologie linguistique et culturelle, systématiquement mis à jour pour la première fois. La publication de la Révolution Ramakushi ou l'Archéologie linguistique et culturelle de la Préhistoire spirituelle et intellectuelle de l'Humanité, dont les découvertes alimentent la trilogie nilo-transatlantique, constituait une invite à inventer non seulement la Préhistoire ou l'Antiquité, mais " une nouvelle Histoire ", libérée des préoccupations et des dérives idéologiques qui l'obscurcissent. Tarana ou l'Amérique précolombienne, un continent africain renouvelle et refonde par ses découvertes un chapitre important de l'Histoire. Il marque une rupture définitive avec un américanisme qui a longtemps récusé ses origines véritables, du fait des enjeux que porte son histoire, depuis la conquête à partir de la fin du XVIe siècle des terres d'Outre-Atlantique par les nations et les migrations européennes. Ceci dit, cet ouvrage relève dans les faits et les intentions, par-delà les remises en question et la refondation qu'il suggère, d'une approche qui, d'un point de vue de l'histoire comme science, convie au seul débat de rigueur.

03/2010

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Littérature française

Naufrage

« On aurait voulu que je dise, je le sais bien, on aurait voulu que je dise : Tu ne mourras pas, je te sauverai. Et ce n'était pas parce que je l'aurais sauvé en effet, pas parce que j'aurais fait mon métier et que j'aurais fait ce qu'il fallait : envoyer les secours. Pas parce que j'aurais fait ce qu'on doit faire. On aurait voulu que je le dise, au moins le dire, seulement le dire. Mais moi j'ai dit : Tu ne seras pas sauvé. »

En novembre 2021, une tragédie maritime secoue la Manche : un bateau de migrants sombre, entraînant la mort de 27 personnes. Malgré des appels de détresse, aucun secours n'est envoyé par le centre de surveillance. Vincent Delecroix s'empare de cet événement réel pour tisser une fiction qui explore les thèmes du mal et de la responsabilité collective. Le roman se concentre sur une opératrice du centre de surveillance, mettant en lumière sa propre détresse lors de cette nuit fatidique.

Ce livre ne se contente pas de raconter un événement tragique, il sert également de réflexion sur les dilemmes moraux auxquels sont confrontés ceux qui sont en position de pouvoir, mais qui échouent à agir. L'opératrice du centre, personnage central de cette histoire, devient le symbole de toute une société qui, elle aussi, a peut-être fait naufrage cette nuit-là en ne venant pas en aide à ceux qui en avaient désespérément besoin.

Vincent Delecroix utilise la littérature comme un outil pour humaniser les statistiques et les gros titres, donnant un visage et une profondeur à des figures souvent réduites à de simples numéros dans les rapports d'incident. Le roman pose des questions dérangeantes sur la valeur de la vie humaine et sur la manière dont les systèmes en place peuvent échouer à protéger les plus vulnérables.

En somme, cette œuvre de fiction sert de miroir à une réalité troublante, tout en offrant une plateforme pour discuter des questions morales et éthiques qui entourent les crises humanitaires. Elle nous pousse à réfléchir sur notre propre rôle dans les tragédies collectives et sur les choix que nous faisons, consciemment ou non, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices.
 

08/2023

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Littérature étrangère

La rivière des femmes. Nouvelles hui

Les six nouvelles de ce recueil, trois écrites par Li Jinxiang, les trois autres par Shi Shuqing, racontent les vies des Hui, le vécu sans gloire des gens de peu, paysans fidèles à leur terre ou migrants égarés à la ville ; le " guerre et paix " du quotidien : gagner son riz, vivre l'amour, vivre la mort. Ce sont autant d'histoires de gens modestes, des histoires simples, douloureuses ou amères, parfois douces, que la trépidation de la grande Chine du capital et des progrès économiques du XXIe siècle ne viennent pas bousculer. Ici l'on vit simplement dans de petits villages le long de la grande rivière Qingshui. Ici l'on vit des jours difficiles, des drames, on rêve de vivre mieux en allant s'embaucher à la grande ville. Ces nouvelles évitent de prendre en compte les événements politiques nationaux, se gardent d'aborder les problèmes sociaux et se caractérisent par l'évocation de la vie quotidienne, portant un regard plein de tendresse fraternelle sur ces gens de loin, loin de nous mais aussi des succès tapageurs de Pékin ou Shanghai. Li Jinxiang, dans une postface d'août 2009 à un recueil de ses nouvelles, résume parfaitement : " Les deux rives de la Qingshui sont majoritairement habitées par les Hui, une nationalité aussi isolée qu'est la rivière. Leur vie est âpre, bien plus âpre que l'eau de la rivière. De la terre jaune, sèche et maussade, ne sortent que peu de récoltes, et l'air aussi est sec, si bien que même en creusant un grand trou profond, on ne puise pas beaucoup d'eau. Les hommes comptent sur la rivière, mais elle est âpre, on ne peut pas la boire, on ne peut pas non plus en arroser les terres. Et pourtant, dans cette région reconnue comme inhospitalière, ces gens, les Hui, ont continué de vivre, se sont multipliés et, dans les plus extrêmes difficultés sachant retenir ce qu'il y avait de mieux, ils ont laissé s'épanouir les éclats les plus resplendissants de la vie. Tout cela, mélancolique, tendre ou lucide est devenu matériaux pour ma création. "

03/2012

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Sciences historiques

Itinéraires d'internés du camp de Gurs (1939-1945)

En Béarn, de 1939 à 1944, de la Guerre d'Espagne à la IIe Guerre Mondiale, comme l'a écrit Robert Badinter "le camp de Gurs, honte de la France, qui a successivement concentré toutes les désespérances, opprimé toutes les libertés". Créé à l'origine pour les basques d'Euskadi, 60 559 hommes, femmes et enfants connaîtront ses barbelés. 3 907 internés seront déportés. Son histoire va de Guernica à Auschwitz. Dans ses 382 sordides baraques et leurs 18 500 "places", se côtoient soldats républicains, Brigades internationales, réfugiées étrangères, familles espagnoles, juifs allemands, Lorraines de Moselle, résistants français, gitans. Ils parlent de faim, de froid, de boue, d'angoisse. Il y a des évasions, des sauvetages, des déportations... Mais aussi de la solidarité, du dévouement (notamment CIMADE, Quakers, OSE, Secours suisse). Cet ouvrage livre des destins en ces années où la mort rôdait, témoignages au plus près des évènements. De 1936 à 1945, les Républicains espagnols sont sur tous les fronts de guerre, du Rio de Oro saharien à l'Ebre, la Retirada les menant aux camps d'internement français. Volontaires dans l'armée française en 1939, ce sera Narvik, la défaite de 1940 et pour certains, le camp de Mauthausen. Guérilleros et brigadistes initient la résistance. D'autres rejoignent la France Libre, présents à Bir-Hakeim et premiers à libérer Paris avec les FFI. Des aviateurs connaîtront le ciel en feu de l'URSS, allant jusqu'aux steppes mongoles. Cette saga des Républicains, "Toujours vaincus, jamais défaits", délibérément oubliée en France et en Espagne, est ici résumée. Automne 2015, les vagues de réfugiés, de migrants, rappellent celle des 500 000 Espagnols républicains en février 1939. L'insertion des étrangers est une question universelle et de tous les temps. L'Amicale du camp de Gurs, créée en 1980, association qui s'obstine à faire connaître le plus grand des camps d'internement français de 1939 à 1944. Elle honore toutes les mémoires, rappelant les causes qui ont mené à la victoire des idéologies fascistes et nazies dans les années 30 et défendant les principes démocratiques, les Droits humains.

04/2016

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Littérature étrangère

Séjour au Nevada

Un écrivain basque s'installe à Reno (Nevada) avec sa famille, d'août 2007 à juin 2008. Ce voyage fait suite à une invitation qu'il a reçue de la part du Centre d'Etudes basques qui lui a proposé une résidence d'écriture d'un an. Cette destination peut sembler assez inattendue de prime abord, mais la ville de Reno occupe une place centrale dans l'histoire de l'immigration basque. De nombreux habitants de cette région ont en effet quitté leur terre d'origine pour les Etats-Unis au début du XXe siècle. Ils se sont massivement installés dans le Nevada pour y élever du bétail. Si le narrateur-écrivain ne compte aucun de ces migrants parmi ses ancêtres, il conserve toutefois quelques souvenirs éloignés en lien avec le Nevada : il se souvient notamment d'un de ses voisins d'enfance, un boxeur qui avait gagné un combat mémorable dans le Nevada... Séjour au Nevada est composé comme un journal, le narrateur nous livrant ses impressions et ses aventures jour après jour. Qu'il s'agisse de sa propre expérience professorale ou de l'intégration de ses enfants dans l'école locale, c'est le sentiment d'un décalage culturel, d'une certaine forme de solitude qui émerge. Une forme d'angoisse augmentée par la présence d'un serial killer qui terrorise la ville et ses environs... Au-delà de la dimension diariste, la force de ce texte tient au fait qu'il entremêle brillamment des détails réels extrêmement précis et des rêves, des souvenirs. A cet égard, la description qu'il propose des paysages arides et hostiles du désert, parallèlement à celle des bâtiments exubérants et lumineux des casinos de la ville de Reno est une façon de ramener le lecteur aux paysages plus personnels et intimes de la région basque. Constitué de nombreuses histoires autour d'une histoire principale, Séjour au Nevada est un ouvrage plein d'esprit et d'humour qui marque un tournant dans l'oeuvre de Bernardo Atxaga. Soulignant la rareté et l'importance de chaque expérience de vie, Atxaga s'attache également à mettre en évidence l'écart entre deux cultures, rappelant ainsi la nécessité d'une curiosité, d'une ouverture aux autres.

05/2016

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Travail social

Le travail de la relation. La recherche en travail social & santé dans les sciences de l'éducation

Cet ouvrage rassemble une partie des actes du colloque TRESSE - La recherche en Travail Social et Santé dans les Sciences de l'Education, qui s'est tenu au Centre International de Recherche Normand en Education et Formation (CIRNEF) de l'Université de Rouen du 30 juin au 2 juillet 2021. Le travail social et la santé sont d'abord des champs de pratiques marqués par la diversité de leurs publics, de leurs acteurs, de leurs activités professionnelles, de leurs cadres épistémologiques, institutionnels et politiques. Ces deux champs sont traversés par des enjeux de pratiques, de formation mais aussi de recherche qui s'articulent à des champs d'investigation déjà anciens ou d'actualité très forte en sciences de l'éducation et de la formation : pratiques et recherches cliniques, éducation inclusive, éducation thérapeutique du patient, formation professionnelle et pratiques d'évaluation... Dans la période récente, plusieurs phénomènes ont contribué à renforcer les liens entre la recherche en travail social et en santé dans les sciences de l'éducation et de la formation. Tout d'abord, les approches socioéconomiques (pour le travail social) et biomédicales (pour la santé), souvent fortement présentes dans ces deux champs, semblent rencontrer des limites dans le traitement des problématiques sociales et sanitaires les plus récentes. Ce contexte a d'une part favorisé le déploiement d'innovations pédagogiques et de modalités d'accompagnements éducatifs spécifiques, par exemple en ce qui concerne les troubles mentaux ou psychosociaux, ou sur un autre registre, dans le cadre de l'accueil des migrants. D'autre part il a conduit à identifier de nouvelles questions de recherche nécessitant d'autres approches épistémologiques et théoriques, particulièrement lorsqu'elles se rapportent à l'analyse de l'activité et des apprentissages. L'objectif de cet ouvrage consiste donc à procéder à une vaste recension des travaux et dispositifs scientifiques dédiés aux domaines du travail social et de la santé dans les sciences de l'éducation et de la formation, afin d'en interroger les contenus, les articulations, les orientations et les modes de diffusion ; puis partant des matériaux ainsi recueillis, d'en dégager les traits saillants et d'en structurer les perspectives de recherche pour les années à venir.

02/2024

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Littérature française

J'écris ton nom

" Youra convoque les forces de la nuit, comme dans un opéra magique, dans un conte maudit, un roman gothique. Il avance sans peur ni haine vers un destin déjà écrit. Il a décidé que tout était dit ; il n'y a plus qu'à faire. Les actes seront posés et advienne que pourra, son destin est en marche, et celui de tous ceux vers qui il roule ". Youra est un jeune médecin bruxellois, idéaliste, interdit d'exercer car juif. Avec sa bande d'amis, il continue de défier le couvre-feu, d'écouter de la musique prohibée, de refaire le monde. Ce soir d'avril 1943, Youra va même passer à l'action. Avec deux copains d'enfance, il a décidé de tenter ce que les partisans jugent insensé : arrêter le train qui part pour les camps. Séducteur, polyglotte, intellectuel jusqu'à l'obsession, Youra sait que la " nuit du train " fera de lui quelqu'un d'autre. Plongé dans les eaux troubles de la Résistance et confronté à celles de la collaboration, il interroge les motivations conscientes et inconscientes qui poussent à risquer sa vie, et à regarder l'ennemi dans le blanc des yeux. Sylvestre Sbille réussit, dans un premier roman empreint de réalisme magique, le tour de force d'inoculer à son lecteur toute la fureur de vivre d'individus éblouissants, surnageant dans la vase noire de l'Occupation.

08/2019

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Sciences politiques

Blum le magnifique. Du Juif "Belle Epoque" au leader socialiste

Le 13 février 1936, la voiture de Léon Blum est attaquée par des nationalistes d'extrême droite à sa sortie de la Chambre des députés. "A mort Blum ! " hurle la foule. Il est roué de coups et n'évite le lynchage que grâce à l'intervention de la police et de passants qui ont accouru. Trois mois plus tard, la France se donne, en toute connaissance de cause, un président du Conseil juif et socialiste. On est là au coeur de la grandeur et du mystère français. A celui-ci s'ajoute un mystère Léon Blum. Comment ce jeune homme délicat, ami de Proust et de Gide, qui ne rêvait que de littérature, s'est-il transfiguré en leader politique, héritier et successeur de Jaurès, faisant face à Lénine au faîte de sa puissance, et se préparant à l'impensable exercice socialiste du pouvoir ? Frédéric Salat-Baroux offre un portrait inédit et passionnant, tout à la fois psychologique, intellectuel et politique, du grand homme d'Etat. Il replace son parcours dans celui d'une génération de juifs européens, entre littérature et socialisme, et éclaire cette passion juive pour la France, dont Léon Blum est le plus brillant et le plus émouvant représentant. A travers le récit de ces années d'apprentissage fondatrices, c'est un tableau de cette "Belle Epoque" si mal nommée que dresse l'auteur. Une Belle Epoque qui aura été le ferment des tragédies du XXe siècle.

01/2021

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Beaux arts

Renaissance en région Centre-Val de Loire

Riche d'un héritage artistique exceptionnel (Amboise, Chambord, Blois, Chaumont-sur-Loire, Chenonceau, Azay-le-Rideau...), le Val de Loire est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Parce que le mouvement intellectuel et artistique de la Renaissance s'y est exprimé avec une grande vitalité, la Région Centre-Val de Loire célèbre en 2019 le cinq-centième anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, le début de la construction du château de Chambord et l'esprit d'innovation propre ce moment de notre histoire où se sont retrouvés les plus beaux esprits créatifs de l'art et des sciences. Ce livre invite le lecteur à redécouvrir cet héritage à travers le regard des photographes de l'Inventaire général qui ont constitué le plus important fonds photographique professionnel consacré au patrimoine en région Centre-Val de Loire. Offrant parfois un regard inattendu sur certains sites phares (Blois, Chambord, château de Diane de Poitiers à Anet, château de Châteaudun, tour du choeur de la cathédrale de Chartres, hôtel Lallemant à Bourges), ce livre présente également des oeuvres moins connues mais de grande qualité grâce ses six parcours en Beauce, Perche, Berry, Touraine, Blésois, Gâtinais, Sologne. Sensible à cette beauté, l'écrivaine Léonor de Récondo s'en est inspirée pour lui dédier un texte inédit. Un clin d'oeil au vocabulaire descriptif de l'architecture et du mobilier vient, de temps à autre, surprendre le lecteur.

05/2019

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Gestion

La destruction de l'humain : panser ou repenser le coaching

Le coaching aussi... L'impérialisme de la gestion étend son emprise sur le monde. La vérité, même celle de la calculabilité généralisée, ne fait plus sens, elle s'invente autant que de besoin : c'est l'ère des vérités alternatives. Lorsque tous les repères se brouillent, lorsque seuls, le profit, la croissance, le pouvoir font sens, comment ne pas s'interroger sur les finalités du coaching dans les entreprises ? Le grand déni de l'accompagnement réside dans l'occultation du fond sur lequel il se déroule : fond idéologique, fond social historique, fond psychologique. Ce fond "oublié" s'appelle "le collectif". C'est lui qu'il s'agit de penser comme une dynamique permanente des désirs et des engagements au sein d'une organisation elle-même prise dans son propre fond. Comment sortir du coaching "performatif" dont l'objectif est d'amener un collaborateur à réaliser, de fait, le désir de sa direction, pour accéder à un coaching "éthique", au sens d'Aristote, celui d'aider la personne à dévoiler cette part de liberté qui l'ouvre à l'impossible, au radicalement autre, au plaisir de l'inattendu. Dans ce livre je n'ai d'autre ambition que d'ouvrir le lecteur à des pistes de réflexion en interrogeant ce que "avoir à être humain", ce que rencontrer, ce que travailler veulent dire : comprendre n'est pas un acte intellectuel mais une conversion du regard qui libère la véritable efficience.

01/2021

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Psychologie, psychanalyse

L'enfant et le savoir. D'où vient le désir d'appendre ?

À l’échec scolaire on répond par des réformes, des classes de rattrapage. Rarement le problème est pris d’où il naît : de ce qui chez l’enfant rend l’apprentissage possible – son désir de savoir. Martine Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir d’apprendre. Car il a une histoire, qui accompagne les grandes étapes du développement psychique de l’enfant. Et si l’instabilité, l’inhibition, l’angoisse, le doute excessif, viennent le troubler quand l’enfant veut mettre à l’oeuvre le comportement et les compétences indispensables à l’étude, c’est souvent que le cours cette histoire a été contrarié. Les non-dits, les secrets de famille peuvent inhiber le fonctionnement intellectuel, voire le pousser vers l’interdit de savoir. Le besoin de dépendance infantile, le refus des limites, la peur de l’abandon ou de la perte d’amour peuvent empêcher d’accéder à ces rencontres avec la règle, avec les manques, avec la solitude, qui sont les contraintes naturelles de l’apprentissage. Au moment où la pédagogie se replie sur elle-même en cherchant à tout expliquer par le manque de connaissances, quand ce n’est pas par les défaillances organiques ou génétiques, Martine Menès ouvre des pistes particulièrement intéressantes pour relancer la réflexion sur l’aide qui doit être proposée à ceux qui acceptent mal de recevoir des autres – car apprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord cela.

09/2012

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Sciences historiques

Volontaires pour l'usine. Vies d'établis (1967-1977)

Avant et après Mai 68 ils furent quelques dizaines, puis presque un millier, à quitter leur famille, à abandonner leurs études, pour partir travailler en usine. Ils renonçaient à leur statut d'intellectuel, choisissaient de vivre aux côtés des ouvriers, insufflant l'idée révolutionnaire dans les usines. Ils s'inspiraient des recommandations du président Mao Tse Toung qui prônait de " descendre de cheval pour cueillir les fleurs ". On les a appelés " les établis ", un terme mystérieux qui, au fil des années, ne disait quasiment plus rien à personne alors que j'avais passé mon enfance parmi eux. Lorsque j'ai commencé à partir à la recherche de ceux qui s'étaient établis, j'avais leur âge : celui de leur départ en usine. C'était pour moi la première tentative de réconciliation avec le passé militant de mes parents dont je ne connaissais que les désenchantements. Au fil des récits, au rythme des paroles recueillies, je découvrais les références, les aspirations et les désillusions d'une époque où l'engagement était total. Je pensais alors que si je parvenais à bien comprendre cette histoire, la mienne ferait sens. J'ignorais encore qu'après les parents il me faudrait aller chercher leurs enfants dans un autre récit, écrit vingt ans plus tard, pour enfin avoir le sentiment que les petits cailloux ramassés en chemin toutes ces années m'avaient permis de trouver ma propre route.

05/2010

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Critique littéraire

Berl, un juif de France

" Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal... La terre, elle, ne ment pas... " : cette sentence lapidaire qu'Emmanuel Berl (1892-1976) cisela pour le compte du maréchal Pétain, en juin 1940, est inscrite dans l'Histoire. Et elle se dresse, comme un emblème infamant, au-dessus de l'existence d'un écrivain qui, pourtant, reste le symbole de l'intelligence et de la liberté de l'esprit. Comment, en effet, un brillant intellectuel juif, parent et disciple de Bergson, interlocuteur privilégié de Proust, ami de Barbusse, confident d'Edouard Herriot, intime de Malraux autant que de Drieu La Rochelle, en vint-il à accompagner le pétainisme et à lui donner ses lettres de noblesse ? Ce même Berl avait pourtant étonné Paris avec un pamphlet " révolutionnaire ", Mort de la pensée bourgeoise, puis dirigé Marianne, hebdomadaire iconoclaste de centre gauche. Et n'était-il pas, avant guerre, de toutes les provocations, de tous les modernismes ? Ce sont donc la genèse et l'histoire de cette " dérive " - dont il est d'autres exemples - qui sont revisitées dans cette biographie. Louis-Albert Revah s'y est efforcé de saisir, d'un même mouvement, l'homme charnel - amoureux de " Sylvia ", mari de la chanteuse Mireille - et l'idéologue mêlé aux grands débats de son temps. Et il suit, pas à pas, ce " juif de France " qui, instruit par les épreuves, céda, sur le tard, la place à un sage voltairien et à un écrivain aussi audacieux que classique.

02/2003

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Philosophie

De quoi demain... Dialogue

" De quoi demain sera-t-il fait ? " interroge Victor Hugo. Un philosophe, une historienne répondent au long d'un dialogue serré, exigeant. Pourquoi ont-ils choisi de faire ce livre ensemble ? En raison d'une longue amitié, au nom d'une histoire commune, en vertu de la qualité d'un débat qui n'a jamais cessé entre eux depuis qu'à la fin des années soixante la jeune étudiante découvrit l'importance de ce penseur de quinze ans son aîné qui, avec d'autres, réveillait l'esprit critique de toute une génération. Si les points de vue sont différents, l'héritage intellectuel est commun. Et c'est cet héritage qu'ils s'attachent à inventorier avant de circonscrire des enjeux majeurs de notre temps : comment penser la différence dans l'universel ? La famille a-t-elle encore un avenir ? La liberté se réduira-t-elle demain pour l'homme à l'intelligibilité des contraintes qui pèsent sur lui, ou le désir et l'imprévisible auront-ils encore leur place ? Que nous dit la souffrance des animaux que nous massacrons ? La page de la révolution est-elle définitivement tournée après l'échec du communisme ? Est-il envisageable d'en finir une fois pour toutes avec la peine de mort ? Quelles seront demain les formes nouvelles de l'antisémitisme et comment les combattre ? L'échange s'achève sur un éloge de la psychanalyse, référence commune tout au long du dialogue.

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Histoire internationale

La Wehrmacht. La fin d'un mythe

Une histoire totale de l'armée d'Hitler. De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens pas tous fantaisistes, le public croit en la légende " dorée " de la première armée du monde demeurée invincible avant de crouler sous le nombre tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme. Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le Blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère. Pour rétablir les " vérités ", Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent. Cette somme raconte toutes les grandes opérations, campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre, " Barbarossa ", Stalingrad, Koursk, Débarquement, " Bagration ", " Market Garden ", Ardennes, bataille de Berlin, etc.) et offre de surcroît de riches chapitres disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Fidèle à sa méthode, qui a fait le succès de sa revue Guerres & Histoire et celui de l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale, Jean Lopez illustre largement cet ouvrage par une iconographie abondante mais choisie associant cartes, schémas, photographies, reproductions d'armes et d'uniformes sans oublier plusieurs infographies.

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Sciences politiques

Mélenchon. A la conquête du peuple, Edition revue et augmentée

Avec Mélenchon, on espère ou on désespère. Mais le connaît-on vraiment ? Est-il un populiste mégalomane au parler "cru et dru" ou incarne-t-il plutôt la version moderne du plébéien, défenseur du peuple contre l'oligarchie ? Cette biographie rythmée d'anecdotes savoureuses revient sur la vie de ce natif de Tanger happé par la politique en Mai 68 dans son lycée de Lons-le-Saunier. Elle nous emmène dans le sillage de l'étudiant lambertiste, passé par la très secrète Organisation communiste internationaliste (OCI), puis auprès du jeune journaliste socialiste qui partira "faire de la politique" à Massy, devenant un fidèle de Mitterrand. Suivront vingt années au Sénat, un poste de ministre auprès de Lionel Jospin, le soutien victorieux au "non" à la Constitution européenne... Les auteurs racontent aussi la première campagne présidentielle en 2012, les relations compliquées avec les communistes au sein du Front de gauche et enfin les espoirs suscités lors de l'élection présidentielle de 2017 par le candidat de la France insoumise, qui frôle la qualification au second tour. Au fil de cette enquête fouillée se dessine la personnalité de l'orateur hors pair qu'est Jean-Luc Mélenchon. Un homme affectif, angoissé, marqué par le "déracinement" de sa terre marocaine. Un intellectuel autodidacte déterminé à faire vivre le socialisme historique contre le libéralisme d'un Hollande ou d'un Macron et qui a choisi d'aller, avec ses insoumis, à la conquête du peuple.

04/2018

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Sociologie

Le bûcher des vérités. Quelles stratégies dans un monde de fake news ?

Comment bâtir une stratégie efficace à l'époque de la désinformation et de la défiance permanentes ? La multiplication des faits alternatifs (fake news), l'hystérisation des débats, l'emprise croissante des dispositifs numériques et le culte de la disruption fragilisent la prise de parole et la capacité d'action des décideurs. L'écosystème médiatique a définitivement basculé dans l'ère du "bûcher des vérités". Pour tous les décideurs et responsables, cela signifie qu'il est temps de changer de logiciel. L'écosystème technologique et idéologique impose des choix iconoclastes qui déjouent les illusions médiatiques, les mirages de la transformation permanente et les écrans de fumée du prêt-à-penser. Plus que jamais, il faut se donner les moyens d'analyser des tendances lourdes, porter un regard lucide sur le monde, définir une vision claire, la verbaliser et la faire partager. La communication est devenue avant tout une quête de sens, d'éthique et de leadership intellectuel. Au travers d'exemples empruntés à la politique (Trump, DSK), au sport (Griezmann, Benzema), à la pop culture (Game of Thrones, Batman), à l'univers économique et au digital, ce manuel présente les mécanismes qui régissent nos sociétés de communication, et en analyse les bonnes et les mauvaises pratiques. Mais ce livre n'assène pas des certitudes d'experts : il réfléchit aux moyens à mettre en oeuvre pour réenchanter la parole publique et combattre la défiance commune.

11/2019

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Sciences politiques

Les partis politiques de l'opposition en Afrique. La quête du pouvoir

"L'ouvrage d'Issaka K. Souaré est un véritable tour de force intellectuel sur un sujet important, mais paradoxalement peu étudié. En adoptant une perspective théorique alliant jeux d'acteurs et cadres institutionnels, il retrace l'histoire des partis politiques africains depuis la période coloniale tout en offrant une analyse documentée et contextualisée des dynamiques électorales récentes, avec un accent particulier sur les partis d'opposition." Mamoudou Gazibo, professeur de science politique, Université de Montréal. "Issaka K. Souaré a écrit un ouvrage incontournable pour ceux et celles qui s'intéressent à la démocratisation et aux partis politiques en Afrique, ainsi qu'à la question épineuse de l'alternance des partis au pouvoir. Qui plus est, l'analyse qu'offre l'auteur pourrait aider les partis d'opposition à développer des stratégies qui augmenteraient leurs chances de gagner des élections, malgré des conditions qui favoriseraient le régime en place." Stephen Brown, professeur de science politique, Université d'Ottawa. "L'ouvrage d'Issaka K. Souaré montre, avec le soutien d'un appareil scientifique rigoureux, que les partis politiques africains - qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition - sont des partis comme les autres. L'auteur déploie une grande connaissance de leur historicité spécifique qui nous permet de mieux comprendre la politique en Afrique." Ismaila Madior Fall, professeur agrégé de droit public et de science politique des Universités, ministre, conseiller juridique du président de la République du Sénégal.

10/2017

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Histoire ancienne

Tout César. Discours, traités, correspondance et commentaires, Edition bilingue français-latin

Ce volume rassemble, intégralement traduits pour la première fois et présentés en édition bilingue, tous les écrits de Jules César : les Commentaires, mais aussi les extraits des discours, des traités et de la correspondance conservés par les Anciens. Il offre une lecture complète de son oeuvre, qui permet de mieux comprendre à quel point César a été un protagoniste majeur de l'histoire romaine dans son exercice du pouvoir, fondé sur l'idée d'une magistrature suprême au sommet de l'Etat, et son action réformatrice dans tous les domaines de la vie publique. Il éclaire aussi son influence décisive sur la vie culturelle de son temps, à laquelle il a fourni des apports tout aussi originaux que trop souvent ignorés. Soucieux de préserver le rayonnement de la langue et du patrimoine latins, César fit de Rome un grand centre intellectuel, mû par l'ambition d'ouvrir la connaissance au plus grand nombre et non de la réserver à une seule élite. Enfin, loin de se réduire à une simple reconstitution des dernières décennies de la République romaine, cet ouvrage met en valeur la dimension littéraire de César. L'ensemble de ses lettres, les citations qui subsistent de ses discours, et la somme tout aussi riche des fragments de ses traités, révèlent les spécificités de l'éloquence césarienne. Un modèle du genre par sa rigueur et sa sobriété, qui font toute son excellence stylistique.

05/2020

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Littérature étrangère

En quête d'une terre à soi

En 1956, Gao Ertai a vingt ans, il enseigne le dessin dans un lycée de Lanzhou, dans l'Ouest de la Chine. C'est à cette époque qu'il compose et publie son essai intitulé Sur le beau, qui ne cadre pas avec l'idéologie officielle et lui vaudra l'année suivante d'être étiqueté droitiste. S'ouvre alors une période de vingt ans au cours de laquelle alterneront les séjours de rééducation, notamment dans le terrible camp de Jiabian-gou, et les périodes de semi-liberté où il exerce son métier de peintre, participant à la restauration des célèbres fresques de Dunhuang. Mais en 1989, sa mauvaise réputation le rattrape et il est à nouveau détenu, avant de parvenir à quitter la Chine grâce à l'aide de militants hongkongais. Récit de toute une vie, depuis l'enfance jusqu'à l'exil aux Etats-Unis, testament intellectuel d'un fin lettré amoureux de l'art et de la poésie, cette autobiographie est aussi un bouleversant témoignage et un hommage rendu à d'autres destins brisés, dont celui de la propre fille de l'auteur. Poétique par moments, émouvant à d'autres, d'une constante retenue face aux réalités les plus choquantes, cet ouvrage d'une force exceptionnelle est un véritable condensé de l'histoire et de la culture chinoise contemporaine, autant qu'une analyse remarquablement lucide du mécanisme des mouvements politiques. Le texte a été traduit d'après la version taïwanaise intégrale et non censurée.

04/2019

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Santé, diététique, beauté

Une vie politique. Entretiens avec Philippe Artières et Eric Favereau

En 1984, le sida entre tragiquement dans la vie de Daniel Defert avec la mort de Michel Foucault. En hommage à celui qui fut son compagnon de vie pendant près de vingt-cinq ans, le sociologue crée Aides, la première association française de lutte contre le sida, dont l'action sera déterminante dans la gestion de l'épidémie. En plaçant le malade au centre, Aides redéfinit la façon de penser la santé publique et convoque la sexualité, l'affect et l'intime au coeur de la lutte. Une nouvelle forme de militantisme voit le jour, dont Daniel Defert est l'un des artisans. Mais cette histoire s'inscrit dans la continuité d'une vie d'engagement : le combat en faveur de la décolonisation, Mai 68 et l'aventure de la Gauche prolétarienne, la création avec Foucault du Groupe d'information sur les prisons (GIP)... A chaque fois, Daniel Defert s'attache à partir des besoins et de la parole des premiers concernés, qu'ils soient ouvriers, détenus, homosexuels, usagers de drogues ou porteurs du VIH. Sous la forme d'un entretien accordé par l'auteur à Philippe Artières et Eric Favereau et d'une sélection de textes d'intervention, ce livre restitue le parcours d'un intellectuel qui a pris part aux grandes mutations sociales et politiques de la seconde moitié du XXe siècle et qui a su mettre ses expériences antérieures au service de la lutte contre le sida.

04/2014

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Littérature étrangère

La liste de Freud

Récompensé par le prix européen pour la Littérature, un roman fascinant qui donne à voir un épisode peu évoqué de la vie de Freud : en 1938, alors que des visas sont attribués pour l'Angleterre, le père de la psychanalyse dresse une liste de ceux qu'il souhaite emmener avec lui, liste excluant ses quatre soeurs qui finiront déportées au camp de Terezin. Dans une Vienne en pleine effervescence, une oeuvre vibrante en forme d'hommage à Adolfina Freud, enfant mal aimée condamnée à la solitude. 1938 : l'Allemagne nazie s'apprête à envahir l'Autriche, les Juifs cherchent à fuir par tous les moyens. Alors qu'on lui délivre des visas pour l'Angleterre, Sigmund Freud est autorisé à soumettre une liste de ceux qu'il souhaite emmener avec lui. Figurent sur cette liste, entre autres, son médecin et ses infirmières, son chien, sa belle-soeur, mais pas ses propres soeurs. Tandis que le père de la psychanalyse finira ses jours à Londres, toutes les quatre sont déportées dans le Camp de Terezin. Adolfina, la soeur préférée de Freud, âme sensible et douée, enfant mal aimée, femme condamnée à la solitude, raconte : l'enfance complice avec son frère adoré, ses aspirations dans cette Vienne de fin de siècle, pleine du bouillonnement artistique et intellectuel, son amour déçu pour un camarade d'université, l'éloignement d'avec son génie de frère, sa rencontre avec Klara Klimt dans un hôpital psychiatrique, son rêve de Venise, sa blessure familiale...

09/2013

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Littérature étrangère

La capitana

Il y a des vies qui sont des romans qu'aucun romancier n'oserait écrire par crainte d'être taxé d'invraisemblance. Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère, a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne, elle a tenu toute sa vie des carnets. À partir de ces notes, des rencontres avec ceux qui l'ont connue, des recoupements de l'Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n'être qu'une biographie en littérature. participé, avec son mari, au mouvement intellectuel dans les années 30. Puis ils sont allés vivre à Berlin dont les ont chassés le nazisme et les manipulations du mouvement ouvrier par le stalinisme. Enfin ils sont allés rejoindre les milices du poum dans la guerre civile en Espagne. Dans des circonstances dramatiques, elle, qui ne sait rien des armes et des stratégies militaires, se retrouve à la tête d'une milice. Son charisme, son intelligence des autres, sa capacité à prendre les décisions la rendent indispensable et ce sont les miliciens eux-mêmes qui la nomment capitaine. Poursuivie par les fascistes, persécutée par les staliniens, emprisonnée, elle sera sauvée par les hommes qu'elle a commandés. Elle a fini sa vie d'inlassable militante à Paris en 1992. Elsa Osorio, portée par ce personnage hors du commun, écrit un roman d'amour passionné et une quête intellectuelle exigeante en mettant en ouvre tout son savoir-faire et son talent littéraire pour combler les trous de l'Histoire.

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Pléiades

Souvenirs et voyages

Ce volume rassemble deux types d'écrits apparemment distincts, mais tous deux expression d'un passé recomposé, vécu sur-le-champ ou après coup comme un présent mémorable, comme la découverte d'une vérité dont Gide se sent le devoir de témoigner. D'une part, les ouvres proprement autobiographiques. Si le grain ne meurt d'abord, mise en lumière des composantes du roman familial et individuel de Gide, chronique de l'itinéraire initiatique de son enfance et de son adolescence, qui le mène conjointement à la découverte de son homosexualité et à son mariage avec sa cousine, et aussi texte-clef pour la compréhension de ses romans. Puis, au fil de textes à redécouvrir, l'évocation d'anecdotes ponctuelles, d'expériences particulières, de rencontres marquantes. D'autre part, les récits de voyage à proprement parler : Voyage au Congo, Le Retour du Tchad, Retour d'U. R. S. S., etc., livres qui donnèrent à Gide toute sa stature d'intellectuel engagé. Ainsi soit-il, enfin, ouvrage posthume auquel Gide travaillait encore quelques jours avant sa mort, vagabonde au gré de l'affleurement des souvenirs de toute une vie, librement associés et traduits dans une langue qui, au moment même où le corps fait défaut, échappe, comme en se jouant, à l'emprise du temps : « Ma propre position dans le ciel, par rapport au soleil, ne doit pas me faire trouver l'aurore moins belle. »

02/2001

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Histoire de France

Notre histoire intellectuelle et politique. 1968-2018

Comment les enthousiasmes de Mai 68 ont-ils cédé le pas au désarroi des années 1980 et 1990 puis au fatalisme qui, depuis les années 2000, barre notre horizon politique et intellectuel ? Pourquoi la gauche s'est-elle enlisée dans un réalisme d'impuissance ou dans des radicalités de posture, au point de laisser le souverainisme républicain et le national-populisme conquérir les esprits ? Pierre Rosanvallon se confronte ici à ces questions d'une double manière. En tant qu'historien des idées et philosophe politique, il s'attache à réinscrire les cinquante dernières années dans l'histoire longue du projet moderne d'émancipation, avec ses réalisations, ses promesses non tenues et ses régressions. Mais c'est également en tant qu'acteur et témoin qu'il aborde la lecture rétrospective de la séquence dont Mai 68 a symbolisé l'amorce. Son itinéraire personnel, les entreprises intellectuelles et politiques qui l'ont jalonné et les personnalités qui l'ont accompagné renvoient plus largement à l'histoire de la deuxième gauche, avec laquelle sa trajectoire s'est pratiquement confondue, et, au-delà, à celle de la gauche en général, dont l'agonie actuelle vient de loin. A travers le retour sincère et lucide sur son cheminement, avec ses idées forces et ses doutes, ses perplexités et ses aveuglements, c'est une histoire politique et intellectuelle du présent que Pierre Rosanvallon retrace, dans des termes qui conduisent à esquisser de nouvelles perspectives à l'idéal d'émancipation.

08/2018

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Littérature étrangère

Inferno.com

Trois amis ont fait fortune grâce à un projet révolutionnaire : un cimetière pour animaux de compagnie, qui est aussi un lieu de mémoire et de spiritualité pour leurs maîtres, étroitement lié à un site Internet et à un vaste monde virtuel. Pour ces quadragénaires qui sont nés et ont grandi dans un Frioul agricole et montagnard, tout a changé en peu de temps : en l'espace de quelques années, ils ont assisté à l'industrialisation rapide de la région et du nord-est de l'Italie, au pullulement de petites entreprises familiales prospères et exportatrices, mais surtout à la transformation de la société, au crépuscule des valeurs traditionnelles et à leur remplacement par l'argent, le sexe et la célébrité comme nouveaux totems. Témoin et acteur de ces bouleversements, le narrateur est un intellectuel, qui raconte avec un humour parfois douloureux ses péripéties et celles de leur entreprise commune : il dresse ainsi le portrait d'un monde qui change, vacille sur ses fondations et avance sans le savoir vers l'abîme, un abîme qui l'engloutira, lui, le premier. Grand roman à l'américaine dans la lignée des Franzen, Cunningham, Powers et DeLillo, inferno.com est un récit ambitieux et virtuose, qui joint une réflexion approfondie sur notre modèle de civilisation et sur la conscience de l'homme moderne à un vrai plaisir de raconter une histoire, avec savoir-faire et talent.

11/2016

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Littérature étrangère

Trio sublime. Headlong Hall, Nightmare Abbey, Crotchet Castle

Pétillant d'autant d'éclats de rire qu'une bouteille de Clicquot qui eût été secouée pour la soulager de toutes les fusées de ses gaz, c'est l'impression qui demeure quand, les yeux fermés sur le livre ouvert, ou levés devant les vastes fenêtres d'une bibliothèque manoriale, on songe et se remémore ces trois romans. Trio sublime, en effet, que ces textes dotés d'une structure identique. Dans Headlong Hall, un châtelain amoureux des idées claires et des enchaînements logiques, lecteur de Rabelais et d'Aristophane, grand buveur de hock et de Médoc, invite une compagnie d'hôtes dans sa maison de campagne dont les silhouettes se dessinent dans le clair de lune qui la baigne ou dans les ombres que les flammes d'un feu de cheminée projettent sur les murs lambrissés d'une bibliothèque. Pures fantaisies où Thomas Peacock expose et dénonce avec une verve rare les toquades, manies, engouements sociaux, politiques, philosophiques, économiques de ses contemporains, ces romans de conversation mêlent le sel attique et l'urbanité latine à l'excentricité britannique. Il y a là du conte philosophique à la Voltaire, de la sotie telle qu'Anatole France l'a illustrée et du roman parlé à la Diderot. Une ressemblance plus intime est celle qui harmonise l'arôme intellectuel de ces comédies avec le théâtre de Congreve, les œuvres de jeunesse de Meredith et de Huxley, et les romans de Ronald Firbank.

07/2004

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Beaux arts

Penser l'art et le monde après 1945. Isidore Isou, essai d'archéologie d'une pensée

La présente réflexion a pour ambition de comprendre les modalités de fonctionnement théorique du lettrisme au travers d'une étude du substrat intellectuel d'Isidore Isou entre 1945 et 1968. L'activité artistique et intellectuelle d'Isou s'inscrit complètement dans le contexte de ces années. Mais au moment important d'une reconsidération et d'une remise en question des valeurs universalistes occidentales, le lettriste montre une filiation intellectuelle claire avec celles-ci. Le but d'Isou fut clairement de mettre au jour des lois d'analyse et de fonctionnement universelles, tant en ce qui concerne les choses de l'art que de chaque domaine de la connaissance, lois de fonctionnement issus d'une lecture téléologique et évolutionniste de l'"Histoire", permettant la mise au point de critères, notamment formels, de la nouveauté. Dans le champ global des avant-gardes de l'après-Seconde-Guerre, Isidore Isou est un restaurateur d'un certain type de valeurs et de certaines traditions qui ont forgé la culture de l'humanisme occidental. Mais tout en étant dans la prolongation des "traditions", il fut connecté aux problématiques de son temps. Celle de la communication, nouvelle utopie du XXe siècle. Celle de la sécrétion d'une esthétique permutationnelle. D'une esthétique du signe et davantage du signe linguistique. L'hypergraphie étant elle-même connectée aux recherches contemporaines sur le langage, sur la sémiotique, en tant que nouvelle grande utopie de la communication intégrale.

08/2017

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Sociologie

Choses dites

A travers de très longs entretiens avec des chercheurs français et surtout étrangers, et des confrontations scientifiques avec des groupes de spécialistes, ethnologues, économistes et sociologues - de l'art, de la religion, de la littérature, etc. -, Pierre Bourdieu, dont l'œuvre a fait l'objet, au cours des dernières années, de nombreuses interpellations, s'explique : il éclaire certains aspects mal compris de son travail, explicite les présupposés philosophiques de ses recherches, évoque la logique concrète de ses investigations, en même temps qu'il discute ou réfute les objections qui lui sont le plus souvent opposées. La vivacité du discours improvisé permet de voir à l'œuvre un mode de pensée qui, comme le montrent bien certaines interventions, peut être aussi un instrument, libérateur, de socioanalyse. En s'appliquant à lui-même la méthode d'analyse des œuvres culturelles qu'il défend, ce qui le conduit à évoquer l'espace des possibles théoriques tel qu'il se présentait à différents moments de son itinéraire intellectuel, Pierre Bourdieu offre les moyens de se donner une connaissance à la fois objective et compréhensive de son travail. Et du même coup, c'est tout le débat entre les sciences de l'homme et la philosophie qui, échappant aux insinuations obscures de la dénonciation sournoise ou aux faux éclats de la polémique publique, se trouve placé sur son véritable terrain, celui de la confrontation rigoureuse et loyale.

04/1987

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Philosophie

Anton Wilhelm Amo : une philosophie de l'implicite

Le philosophe Anton Wilhelm Amo (c.17O3-c.1759), qui a grandi en Allemagne où il a enseigné sa discipline dans les universités de Halle et d'lena avant de retourner en Afrique et de mourir en sa terre natale du Ghana, a très tôt été célébré comme un exemple. Ou plutôt un contre-exemple portant un démenti au préjugé que la philosophie, cette manifestation par excellence d'une humanité accomplie, ne pouvait concerner les Africains. C'est ainsi que l'Abbé Grégoire parle de lui au début du XIXe siècle tandis qu'aujourd'hui le philosophe ghanéen Kwasi Wiredu invite à voir en lui un auteur qui a apporté une perspective africaine au problème philosophique de la relation du corps à l'esprit. Il s'imposait, pour celui qui est devenu une figure majeure de la philosophie africaine, de revenir à son principal ouvrage pour étudier avec soin la relation que sa réflexion entretient avec les philosophes mais aussi et surtout les médecins de son temps. Car montrer que sa pensée s'inscrit dans le climat intellectuel allemand de son époque et l'éclaire est un préalable nécessaire à l'étude du sens qu'elle donne à l'expression "philosophie africaine". C'est ce que réalise ici Daniel Dauvois, un historien de la philosophie en France et en Allemagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec la précision et la minutie requises. Illustration de couverture : dessin de Marcelin Dabo inspiré du symbole Adinkra représentant notamment la sagesse.

12/2020