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Li Bai est un des grands poètes de la Chine ancienne. Dans le VIIIe siècle de la dynastie Tang, il vécut une vie de bohème, souvent arrosée d’alcool. Ses poèmes, entre rêve et le plus matériel, sont limpides comme l'eau d'un ruisseau de montagne au printemps. La nature et ses émotions s’entremêlent. Gallimard nous en propose un florilège : 

Ce soir je loge au temple du Sommet ; 

Je tends la main, les étoiles s’arrêtent.

À haute voix je n’ose point parler ;

Les gens du ciel, j’ai peur qu’ils s'inquiètent.

De la poésie ou des contes, des mythes et légendes, afin de mieux comprendre, qui est la Chine. 

Sa sagesse n'est pas axée sur l'idée de vérité absolue, comme c'est souvent le cas dans la pensée occidentale. Elle valorise l'harmonie, l'équilibre et l'adaptabilité, suggérant que la réalité est en constante évolution et que nous devrions nous efforcer de naviguer dans cette réalité changeante de manière souple et respectueuse.

En 2019, des travailleurs sans-papiers employés par l’entreprise Chronopost d’Alfortville ont mené une grève victorieuse de plusieurs mois aux côtés du Collectif des travailleurs sans papiers de Vitry et de syndicalistes, notamment de Sud PTT 94. 

Ils exigeaient leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail. Chronopost, filiale qui appartient à la Poste, abusait de l’auto-entrepreneuriat en sous traitant 75 à 90 % de ses livraisons et en profitant de la situation irrégulière et précaire de ses salariés pour les exploiter. 

Les travailleurs sans papiers étaient exposés à des conditions de travail inhumaines : journées qui durait parfois 12 heures, salaires en dessous du minimum légal, refus de payer les heures supp… 

Cette exploitation favorisée par le système opaque de sous-traitance en cascade, impliquait notamment la société Derichebourg et des agences d'intérim, telles que Mission Intérim.

Après plusieurs mois d’occupation devant l’agence Chronopost, 26 grévistes sur 27 ont été régularisés et les dossiers de 129 travailleurs sans papiers mobilisés ont été déposés. Le campement a été démonté le 16 janvier 2020. Au cours des mois suivants, 46 régularisations et celle du 27e « Chrono » ont été concédées par la préfecture.

Cette grève a donné naissance à un ouvrage détaillé porté Christian Schweyer, le porte-parole du collectif sans papiers de Vitry. Enrichi de photos, de documents, et de témoignages, ce livre révèle les interactions avec les syndicats, l'analyse de directives ministérielles ainsi que de nombreuses interviews de grévistes.

Dans l'univers de Ruby, la quasi totalité des adolescents a disparu (je sais, ça en fait rêver certains). Un mystérieux virus est responsable de ce phénomène obscur. Ruby elle-même a été en contact avec ce curieux mal, mais, comme pour tous les survivants, il en résulte une étrange transformation. Elle et ses semblables sont désormais doués de capacités psychiques extraordinaires. Ruby est télépathe. Elle peut pénétrer l'esprit d'autrui et y mettre ce que bon lui semble...

A l'image de toute sa génération “sacrifiée”, elle est parquée dans un camp très spécial, dirigé d'une main de fer par les autorités en présence. Ces derniers trient leurs détenus en fonction de leur dangerosité et ne s'encombrent guère de ceux qu'ils jugent les plus à craindre. Ruby n'ignore pas quel sort lui serait réservé si l'on venait à mesurer l'étendue de son don. Aussi, elle manipule, ment et se cache. Jusqu'au jour où elle parviendra à fuir, pensant s'éloigner de l'ennemi.  Mais dans ce monde compliqué, existe-t-il réellement un refuge pour elle? Et surtout, y a-t-il vraiment quelqu'un en qui avoir confiance ?

est le premier tome d'une série qui s'annonce plutôt addictive. Avec elle, nous propose une dystopie assez inquiétante. Oui, on sait, de la dystopie, encore de la dystopie, toujours plus de dystopie... Mais vous connaissez certainement le proverbe: “on dit stop à  la dystopie seulement quand elle est pourrie”.

Et il se trouve que celle-ci est plutôt pas mal !

Alors oui, il y a des longueurs. Mais on vous rappelle qu'une bonne histoire se mérite ! Allez-y, vous y trouverez de tout, un peu comme à la Foir'Fouille. Il y a du suspens et du frisson et de l'amour contrarié et de la peur et de l'envie ! Surtout à la fin, quand bip se fait bip et que bip dit bip mais en fait bip est bip... Rhhooo... Vous ne savez pas ce que vous loupez...

La surprise de cette rentrée littéraire jeunesse, c'est assurément celle-ci. Annoncée la semaine dernière par l'auteur lui même lors d'une conférence de presse, de Stephen Hawking c'est LE livre de cette rentrée pour tout jeune scientifique qui se respecte, ou bien même pour tout jeune, curieux des mystères de l'univers.

Disponible en version française avant même sa sortie américaine, 50.000 exemplaires ont été mis en place dans les librairies.

Mais au fait qui est Georges et de quoi parle ce fameux livre ?

Georges est un jeune garçon d'une dizaine d'année, ses parents refusent en bloc toute nouvelle technologie. Pas de voitures, pas de téléphone portable mais surtout, et ça c'est le gros problème de Georges, pas d'ordinateur.

Suite aux tribulations de son cochon, Georges se retrouve par hasard chez ses nouveaux voisins et c'est là que sa vie va changer !

En effet, il va rencontrer Annie, son scientifique de papa Eric et surtout Cosmos, le super-ordinateur d'Eric. Contrairement aux dires de ses parents, Eric et Cosmos vont lui montrer que la technologie et la science peuvent être des choses merveilleuse si l'on sait les appliquer a bon escient. Mais l'aventure ne s'arrête pas là, au contraire ! Tiburce Rex ou T-Rex, le professeur de Georges, a rapidement compris que Cosmos est extraordinaire et veut s'emparer de la fabuleuse machine...

Début d'une trilogie, Stephen et Lucy (sa fille) Hawking nous livre ici, un livre de vulgarisation scientifique, pour les lecteurs dés 9 ans, dés plus fascinants grâce aux encarts sur la Matière, sur les particules, sur les différentes planêtes du système solaires, etc.

Normalement, le deuxième tome devrait porter sur les origines de l'homme.

Anna et Holy, les sœurs héroïnes de ce roman illustré souhaitent se payer des vacances extraordinaires. Mais pour cela, elles ont besoin d'argent. Le travail idéal est celui de baby-sitter, d'ailleurs, une seule journée de salaire leur permettrait de se payer toutes les vacances ! En effet, ce n'est pas n'importe quels bébés, ce sont ceux du roi et de la reine de Brittonie et ils sont nombreux.

La mission devait être plutôt facile, hélas, les bébés sont des monstres et le royaume se voit bientôt envahi par le plus terrible des envahisseurs : le dictateur Oroméoroméo, roi de Danelandie. Les deux sœurs vont alors vivre une très très longue journée !

Loufoque, c'est le terme qui qualifie le mieux ce petit roman de et illustré avec talent par . Illustrations qui ne font pas que mettre en images le récit, mais le complètent brillamment et en facilitent la compréhension chez les plus jeunes. Toujours de manière ingénieuse, chaque détail apporte un autre élément comique à cette histoire.

Un humour décapant, parfois noir, mais pas de confusion possible, dès la couverture des royales Baby-sitters , on comprend que l'histoire sera comique et décalée « les bébés, ça pue ! » y lit-on. L'auteur va loin et les idées sont délicieusement absurdes mais c'est pour cela que l'on aime ce petit roman. On ne s'attache pas aux personnages, on ne rêve pas de ressembler à l'une des sœurs et ce baby-sitting n'a rien de réaliste et pourtant ça marche. On s'esclaffe durant 154 pages et l'on a hâte de lire la suite.

Ne passez pas à côté de ce court roman, sorti l'an dernier et qui paraît aujourd'hui en poche.  Il se lit d'une traite, a une force étonnante, place le lecteur en tension permanente, et le laisse K.O, au final, abasourdi et en colère, révolté et amer. Des sanglots de rage et d'amour mêlés qui disent combien cette histoire est à la fois cruelle et infiniment belle.

Mei est jeune ouvrière dans une fabrique de textile en Chine. Pour répondre aux besoins de la mondialisation, à dix-sept-ans, elle vit, dort et travaille dans l'usine comme ses collègues. Une vie rythmée par les cadences infernales, le bruit des machines et des ventilateurs, les slogans patriotiques "en forme d'horoscopes" renouvelés à chaque nouvelle commande et les nouilles quotidiennes prises à la va-vite, parfois debout ("on mange mécaniquement. On ne sait même plus si on a faim".), l'automatisme des gestes répétés, alourdis quand la journée s'étire, le contrôle permanent du contremaître, inflexible et impitoyable, qui ne tolère aucune remarque, aucune fantaisie, aucun débordement.

Se soumettre en silence, s'évertuer au travail sans une plainte pour mériter son salaire et subvenir ainsi aux besoins d'une famille éloignée, d'un frère que l'on a destiné aux études (pour une sœur sacrifiée). "Une petite Chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche."

L'existence de Mei est ainsi conditionnée et aliénée, échappe à toute liberté, à tout épanouissement, à toute intimité. Elle est un enfermement. Seule la lecture permet encore l'évasion, le rêve. Et voilà qu'une parole un peu plus effrontée que l'autre la rattrape et la prive de salaire, empêchée alors de rejoindre sa famille pour les fêtes de fin d'année.

Quatre jours à vivre dans une usine désertée où les machines sont arrêtées. Solitaire et coupable. Quatre jours qui échappent brusquement à son destin, où l'amour surgit au détour d'un couloir.

Oubliés de la fête, elle et le nouveau contremaître vont vivre une intense passion, s'éprendre de liberté et rêver d'une vie meilleure, encore interdite la veille. ("Avant, il n'y avait pas d'avenir, je ne me posais pas de questions, je vivais au jour le jour.") Jusqu'à la reprise brutale, si intolérable du cours normal des activités. Une cassure nette et foudroyante.

A travers une écriture rapide, saccadée, haletante et même parfois suffocante, exprime avec talent l'impossible épanouissement de Mei, les liens qui la contraignent (sa famille, son travail, sa condition de femme), l'emprisonnent dans une vie qu'elle n'a pas rêvée ni même décidée et se veut menaçante tant sa personnalité la pousse à s'échapper, à se révolter. Eprise de liberté, jeune et exaltée, tout en elle bouillonne et séduit.

Le lecteur est emporté par sa fougue, sa jeunesse et sa spontanéité, s'emballe également  lorsqu'elle rencontre le contremaître même s'il a  du mal  à succomber d'emblée au charme du jeune homme, reste  méfiant, doute de sa sincérité, craint pour l'équilibre mental de la narratrice, veut veiller à sa protection et il tourne alors  les pages avec une certaine tension, agité et anxieux. Et s'ils se faisaient surprendre, et si le contremaître la manipulait ?

Mais le voilà  bientôt pris dans le souffle romantique du roman, presque oublieux du milieu hostile où évolue Mei. Le bruit des machines de l'atelier de confection s'est momentanément éteint, le souffle des ventilateurs s'est coupé, le rire de ses compagnes d'usine s'est tu.

La vie est un rêve, un projet à construire, une possibilité d'évasion. Sa crainte se dissipe un moment, sur quelques pages, pendant ces quatre jours volés à l'insupportable réalité. Et cette passion amoureuse, intense et émouvante, absorbe la dureté du quotidien, arrache la jeune fille et le lecteur à l'ambiance laborieuse, suffocante et destructrice des premières pages. "La vie nous réserve parfois mieux  que les rêves".

Une respiration à contre-courant, une délivrance douloureusement éphémère qui renforce l'insoutenable réalité de l'existence de Mei et surtout, l'impossibilité d'y échapper. Ainsi la romance se dilue inexorablement dans la tragédie.