À l’automne 2011, la BnF recevait les archives de Georges Wolinski, dessinateur et croqueurs de mœurs, au trait souvent acide. S’en était suivi une rétrospective et une exposition, démarrée en juin 2012, alors que sortait l’ouvrage Le pire a de l’avenir. Mais la BnF ne s’arrête pas en si bon chemin.

[ Les directions ] années 80 ; C’est par normal, couverture de 1976 ; Les Français ont peur, années 80 © Wolinski
Maître du dessin de presse et de la satire, ayant officié dans les colonnes du journal satirique Hara Kiri, à partir de 1960, Wolinski s’est fait un nom que l’on n’oublie pas.
Lors d’une permission, alors qu’il terminait son service militaire en Algérie, il porta au journal l’un de ses dessins, aussitôt accepté et publié. Il se mit alors à dessiner régulièrement pour le magazine et s’intégra à l’équipe des dessinateurs, à la fois audacieux et impertinents, que sont Topor, Reiser, Gébé, Cabu ou Willem.
Avec la création de Charlie Hebdo en 1970, dans laquelle il s’impliqua personnellement, c’est un nouveau mouvement : un style vif et dépouillé, où il déploie un humour corrosif, parfois coquin, mais tapant toujours juste.
Très sollicité, il dessine, au fil du temps, pour une quarantaine d’autres titres dont Libération, Le Nouvel Observateur, L’Humanité, Paris Match, ou Le Journal du dimanche, mais aussi pour le théâtre et le cinéma où il est à la fois scénariste et dessinateur pour les affiches.
C’est à son initiative, dans les années 2000, que Jacques Chirac est sensibilisé à la nécessité de préserver les collections de dessins de presse. Le rapport Duvernois, de 2007, réalisé avec Wolinski, sera présenté au ministère de la Culture : l’affaire est entendue.

[Pastiche de l'Enfer de Dante]. BAM BAM / Wolinski / BnF-Gallica
Or, la BnF, outre qu’elle soit en première ligne pour assurer cette mission, dispose déjà de collections d’œuvres du XIXe siècle, avec Daumier, Gavarni ou Devéria. Mais également du XXe, avec Jean Effel, Jacques Faizant ou TIM. C’est logiquement à elle que l’on confie le projet de collecter et valoriser les dessins de presse.
À ce jour, son fonds compte plus de 70.000 dessins, et la numérisation des œuvres données par Wolinski vient enrichir l’ensemble. On pourra les retrouver à cette adresse.
Commentaires
Pas de commentaires
Poster un commentaire