Les prix Nobel de l’année 2020 renoueront avec un fonctionnement plus académique. Ces deux dernières années, l’académie a été chahutée par des démissions, des affaires d’agression sexuelle… 2020, année de pandémie, qui pourrait-on bien mettre à l’honneur en littérature ?

En 2019, la nomination de Peter Handke, dans un contexte #MeToo encore brûlant, avait provoqué de nombreuses réactions. Le soutien de l’écrivain en faveur des Serbes et du président Milosevic avait fait bondir. Au point que deux membres du nouveau comité démissionnèrent.
Quand on songe aux vives réactions que suscita la nomination de Bob Dylan en 2016, et le fatras où s’empêtrèrent les jurés l’année suivante — au point de ne pas décerner de prix en 2018, avec deux prix de littérature remis en 2019, Handke et Olga Tokarczuk, en rattrapage de 2018…
2020, pandémie mondiale
Alors quid de cette année marquée par le coronavirus ? Sauf à considérer à titre posthume que l’on remettrait volontiers un prix à Franz Liszt, compositeur qui immortalisa la Danse macabre, qui pour incarner 2020 ?
La question se pose autrement : quand Bob Dylan fut présenté comme un choix à contre-courant, alors qu’il reflétait certainement les années buvards des membres du jury, on pouvait sourire. Oui, Dylan représentait un pas de côté, sans aucun doute. Mais Dylan, vraiment ?
Alors la question pour 2020 serait moins de savoir qui pourrait incarner l’homme de Lettres de l’année que : Qui d’autre que Stephen King pour être prix Nobel de littérature ?
Dylan, oui : la poésie, la chanson, et le LSD. Mais en termes de littérature, tout de même : si les académiciens avaient voulu frapper les esprits, c’est vers les mauvais genres qu’ils auraient dû se tourner. Justement pour leur conférer enfin la pleine légitimité qui leur revient.
“En bas, nous flottons tous”

Et pourquoi pas cette autre référence absolue : Danse macabre (trad. Lorris Murail et Natalie Zimmermann), ou Totentanz dans les anciens écrits ? Stephen King alcoolique ou Stephen King depuis qu’il a arrêté de boire, incarne une légende littéraire pharaonique.
Il est l’auteur le plus adapté au cinéma ou en série en 2019, et ces dernières années. Alors, la pandémie serait un prétexte, mais qui donnerait l’occasion aux Suédois d’une part de couronner l’un des auteurs qui font le plus lire au monde, d’autre part de rendre justice à ces littératures polar, science-fiction, fantasy, horreur, thriller.
Autant de genres où King s’est essayé. Autant de genres où il a démontré que la littérature de genre n’avait rien à envier à aucune autre.
D’ailleurs, il n’y a pas un petit livre de SF qui sort cette année au cinéma avec du sable et des vers, dans une adaptation attendue par des millions — des dizaines de millions de spectateurs ?
crédit photo : Stephanie Lawton CC BY SA 4.0
Commentaires
Forbane, le 19/09/2020 à 10:32:04
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LOL, le 21/09/2020 à 08:16:11
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Y, le 24/09/2020 à 09:57:25
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