Après la polémique On a chopé la puberté, j'arrête de dessiner Les Pipelettes
La semaine dernière, le livre On a chopé la puberté, signé par Mélissa Conté Grimard et Séverine Clochard, avec des illustrations d'Anne Guillard, et publié aux éditions Milan, a été à l'origine d'une polémique sur les conseils qu'il véhiculait. L'éditeur a annoncé qu'il ne réimprimerait pas l'ouvrage, qui mettait en scène des personnages créés par l'illustratrice Anne Guillard il y a plusieurs années pour le magazine Julie. Dans une lettre ouverte, l'auteure annonce qu'elle met fin à cette série, et ne dessinera plus ces personnages.
Le 07/03/2018 à 10:55 par Auteur invité
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07/03/2018 à 10:55
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En tant qu’illustratrice du livre « On a chopé la puberté » , j’ai le regret d’annoncer qu’après les proportions sidérantes de la polémique, et suite à l’arrêt de commercialisation de l’ouvrage qui en a découlé, j’ai décidé de stopper intégralement l’univers des « Pipelettes », aussi bien les livres dérivés que la BD mensuelle dans le magazine ; et ce malgré l’insistance des éditions Milan pour continuer cette collection.
Il m’est impossible de continuer de dessiner les Pipelettes comme s’il ne s’était rien passé, ce qui reviendrait à accepter tacitement cette situation. Le résultat de cette polémique éclair sera donc la disparition de toute une collection créée, écrite, et éditée par des femmes, et publiée par un éditeur jeunesse qui s’est publiquement engagé pour l’égalité des sexes.
Les Pipelettes étaient à l’origine les héroïnes d’une petite BD d’humour publiée depuis 10 ans dans un magazine ; elles sont très populaires auprès des jeunes lectrices. Tellement que Milan a voulu en faire les mascottes d’une collection de livres thématiques dont le texte a été confié à deux journalistes habituées des publications pour pré-ados. Nous avions déjà commencé à travailler sur les thèmes des prochains livres : le collège, la confiance en soi… Il aura fallu à peine 48h pour ruiner publiquement cet univers.
Désolée pour les jeunes lectrices qui attendaient la suite. Merci aux messages individuels de soutien, qui hélas ne feront pas le poids face à la mobilisation et la pression qui pèse sur l’éditeur pour ne pas ré-imprimer l’ouvrage.
148.249 personnes mobilisées contre un livre écoulé à 5000 exemplaires : donc des gens qui n’ont pas lu ce livre avant de le critiquer accusent l’éditeur de ne pas avoir lu ce livre avant de le publier, et estiment devoir empêcher les autres de le lire.
Vous avez le droit de trouver que les auteures auraient pu donner des conseils plus judicieux, ou que les extraits que vous avez vus tourner ne sont pas adaptés ; vous avez le droit de trouver ce livre idiot, ringard ou inapproprié… Mais si vous réclamez qu’on fasse disparaître un ouvrage parce que vous n’en approuvez pas le contenu, alors c’est vous qui vivez au Moyen Âge.
J’ai même vu passer des accusations de racisme, pour avoir dessiné 4 héroïnes « toutes stéréotypées, blanches, pas assez racisées ! » … Alors que j’avais seulement dessiné mes amies d’enfance, à qui ces BD autobiographiques ont été publiquement dédiées dès le début : elles nous représentent telles que nous étions à l’école, une bande de VRAIES filles avec leurs caractères propres, et non des concepts calibrés pour répondre à des exigences de diversité.
A.G.
Tribune à retrouver sur le site d'Anne Guillard
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197 Commentaires
vincent cuvellier
07/03/2018 à 15:10
bonjour,
vous avez tout mon soutien. Comme écrivain pour enfants, j'ai lancé une pétition, non pas pour défendre votre livre, que je n'ai pas lu, mais pour réagir contre l'interdiction de livres, quels qu'ils soient... votre article est parfait, juste, pertinent, et si vous avez besoin de moi, faites signe...
Delphine libraire
07/03/2018 à 15:11
Bonjour !
De tout cœur avec vous face à cet odieux lynchage ...Je suis exaspérée par l’ampleur de cette histoire et surtout les répercussions sur votre vie d’auteur, vos projets, l’attitude de la maison d’edition...Tout devient si compliqué en France, la liberté de créer, de s’exprimer est mise en danger de façon si insidieuse...Tout cela grâce à quelques hargneux accros aux réseaux sociaux qui nont probablement pas ouvert ce livre, mais aussi la collection des pipelettes... Courage à vous et à vos collègues dans cette époque décidément bien pourrie.
Loli
07/03/2018 à 15:17
Dommage qu'une si talentueuse dessinatrice arrête...
Mais ces réactions sont très bon signes: signe d'une nouvelle époque, d'une grande évolution des mentalités: avant les femmes n'auraient pas réagit et auraient continué à intégrer des discours de sexisme tellement intériorisé auparavant... maintenant cela ne passe plus et c'est une révolution ! Peut-être l'occasion de faire un nouvel ouvrage sur la sensibilisation sur le sexisme ? Bravo à votre talent et bonne continuation
fafah
07/03/2018 à 15:20
Désolé pour toi Anne, vous vous en êtes pris plein la poire je me rends compte que t'étais dans la classe du dessus aux gobelins.
J'espère que cette campagne de dénigrement te démoraliseras pas trop dans ton travail.
Courage et continues à faire des livres, des fabuleux des ratés mais des livres qui essaient sans contraintes.
Kershow
07/03/2018 à 15:26
Je ne veux nullement critiquer le livre ni en bien ni en mal, je veux juste dire que ce qui s'est passé est dangereux pour la démocratie.
La démocratie ce n'est pas être libre de penser comme moi.
Ce qui s'est passé, ce n'est pas le moyen age mais le nazisme avec les livres brûlés sur la place publique.
C'est aux parents de juger ce qui est à lire où pas par les enfants et non à une horde hystérique.
On doit avoir le droit de critiquer un livre, mais pas de l'interdire.
A bon entendeur salut...
Fabien Maléa
07/03/2018 à 15:27
Bonjour madame Guillard,
Je voudrais tant que les éditions Milan aient eu le cran de ne pas céder aux ligues de vertus mais les lyncheuses les ont fait plier. Je veux vous assurer de mon soutien et de celui de millions de gens qui, comme moi, voient s’abattre la censure par clics interposés et sont effrayés de la tournure que prennent ce genre d’affaire. Rien que pour cela et pour les libertés publiques, je vous demande de ne pas leur céder à votre tour.
J’ai mis vos dessins entre les mains et sous les yeux de ma fille et vous assure qu’ils n’ont rien de choquant. Ils participent de son bon développement cognitif et intellectuel. Ne croyez pas les inquisitrices cachées derrière leurs smartphones. Dans 99
MEP
07/03/2018 à 15:28
La censure des censeurs ???
Quelle lâcheté de ne pas affronter vos détracteurs ! Qui ne sont peut-être pas les mêmes que ceux qui ont signés cette pétition parce quelle représente une certaine vision de la (future) femme passéiste ... Une version des textes remaniée était impossible ??? Pas de remise en cause ni de l'éditeur ni de vous même donc ! C'est dommage pour vos lecteurs, mais ça fera avancer les choses j'en suis sur ;-) Bien à vous et bonne continuation
Lucidique
07/03/2018 à 15:29
Que vaut encore la démocratie dans un pays qui permet de clouer le becs aux artistes ? Le mouvement a commencé avec les humoristes et on ne peut que s'inquiéter pour la liberté d'expression. Ce qui est amusant au final, c'est que les gens se mobilisent pour la libre expression, la liberté de pensée, Soyons Charlie, crient-ils lorsque l'on dessine des caricatures, mais crient tout autant au scandale lorsque l'on parle librement de sexe, d'amour, de puberté, de la vie quoi ! Les sujets tabous se multiplient, A quand un grand feu de joie avec les livres qui dérangent ?
Anne oniwa
07/03/2018 à 15:30
Ne faites pas ça. La liberté d'expression est l essence même de notre pays. Si ceux qui vous ont lynché avait pu mettre autant de coeur a dénoncé certains livre politique ouvertement raciste voir antisémite...Mais ce n est pas le cas. Ce sont les bien pensants de George Brassens. Leur croisade relève de la bêtise humaine. Elle porte préjudice à ceux qui mènent de véritables combats contre l intolérance. Alors ne les laissé pas gagner.
Jean-no
07/03/2018 à 15:36
Bonjour.
J'ai participé au shitstorm, choqué par les extraits diffusés, que je persiste à trouver malhabiles en tant que "guide de vie", même après lecture de learticle de Madmoizelle que tout le monde a vu passer ensuite et qui recontextualisait un peu les passages jugés problématiques.
Néanmoins, la proportion que ça a pris du simple fait du nombre de ceux qui ont réagi est complètement disproportionnée et sans aucun doute injuste car il y a à redire sur des centaines de livres chaque année, et puis peu importe, il faut aussi penser aux autrices, vous n'êtes que trois, montrées du doigt par une foule vertueuse... Vous n'aviez certes pas mérité ça.
Si j'ai réagi aux images diffusées, je n'aurais jamais signé la pétition et j'avoue qu'elle m'a à la fois surpris et un peu choqué.
Je vous souhaite donc bon courage et j'espère que vous changerez d'avis.
Juliette
07/03/2018 à 15:55
Madame Guillard, c'est vraiment dommage que vous ayez décidé d'arrêter de dessiner ces personnages. J'ai pour ma part signé la pétition car j'ai été très choquée des clichés sexistes contenus dans le livre, mais je suis très attristée de voir que Milan et les auteures ne regardent pas en face les remarques qu'on a pu leur faire par ce biais. Je ne parle pas, évidemment, des commentaires haineux ou insultants, malheureusement systématiques dans ce genre de polémiques, en particulier sur les réseaux sociaux, qui sont extrêmement violents. Je déplore de voir qu'il n'y pas de demi-mesure possible : si la pétition demandait l'arrêt de la publication, Milan et les auteures auraient pu se demander pourquoi plutôt que de crier aux féministes hystériques et envisager des corrections. Ne plus dessiner ces personnages, c'est soit se positionner en tant que victime d'un complot, soit s'auto-censurer et dans un cas comme dans l'autre, ça brise tout dialogue et toute réflexion possible.
JLF
08/03/2018 à 19:05
Donc si l'on comprend bien vos propos, vous enjoignez Anne à continuer à travailler, les éditions Milan à continuer à publier, mais selon vos prescriptions, c'est bien ça ? Dès lors, une question s'impose : pour qui vous prenez-vous ? Et une suggestion : que ne saisissez-vous la plume et le pinceau pour produire les ouvrages qui seront à votre convenance ? "Choquée par des clichés sexistes" vous avez "signé la pétition qui réclamait la suspension de la publication", vous l'avez obtenue, ayez au moins le courage d'assumer ce que vous avez provoqué.
Calypso
11/03/2018 à 09:16
En plus court, vous êtes une facho et vous avez des difficultés à le reconnaître.
Franceart
07/03/2018 à 16:02
Bravo pour votre prise de parole. Je fais partie de ceux trouvant que les extraits ayant tournés sur les réseaux véhiculent des clichés ou préjugés inadaptés. Pour autant, je suis bien plus inquiète de la censure voulue par ses détracteurs et par le lynchage médiatique qui s'est déchaîné, et je partage donc votre écrit.
Ailé Phan
07/03/2018 à 16:05
Quel dommage, cette décision qui me paraît un peu prématurée, prise au coeur du débat, aloprs que les esprits sont encore échauffés.
Je suis (sincèrement!) désolée que vous vous soyez retrouvée au coeur de cette polémique, car j'imagine à quel point on doit, à l'époque des réseaux sociaux, se sentir personnellement visé dans ces cas-là. J'imagine votre remise en question, votre peine et votre colère face à des commentaires d'internautes parfois bien cruels.
Je me suis indignée, moi aussi, du passage qui a été attaqué. J'ai signé la pétition qui a circulé.
Mais, bien que je sois une des signataires, peut-être que vous ne ne me verrez pas en ennemie. Peut-être que mes mots vous fourniront un début d'explication et - qui sait - d'apaisement?
En effet, cette pétition visait le retrait d'un seul de vos ouvrages, et réellement, de quelques pages. Trois, quatre pages peut-être? L'affaire de quelques lignes.
Malgré la virulence, je l'imagine, de certains internautes, malgré leurs violentes réactions, je vous conjure de ne pas vous sentir visée personnellement, ni même en tant qu'illustratrice ou qu'auteure. L'indignation populaire concernait un extrait seulement de vos écrits. Un dérapage. Une maladresse.
Nous nous trouvons dans des temps bien changeants. Le sentiment que la place et la considération des femmes dans l'espace public, dans l'espace professionnel, évoluent enfin, me soulage. Enfin, on ne tolère plus que les femmes soient insultées quotidiennement dans la rue. Enfin, on dénonce les féminicides et on commence à insister sur l'emploi de ce terme plutôt que de le camoufler derrière des "crimes passionnels". Enfin, on informe sur ce qu'est une agression sexuelle - et on découvre avec horreur que presque toutes les femmes en ont déjà été victimes.
Parce que, enfin, les femmes parlent.
Cette parole a été brimée si longtemps. Le rapport de domination écrasant entre les sexes, cette intimidation permanente, cette humiliation des femmes commencent à s'effriter.
Et, bien sûr, l'heure est venue de s'en prendre aux coupables.
Nous nous apercevons alors que l'oppression des femmes est alimentée par tous les supports possibles et imaginables.
La raison pour laquelle les femmes ont mis si longtemps à parler, c'est tout simplement parce qu'elles ne s'en sentaient pas la légitimité. Or, ce sentiment vient d'à peu près tout ce qui nous entoure: notre société tout entière leur envoie le message "vous n'êtes pas crédibles"!
Ca passe par le plafond de verre professionnel, par le harcèlement de rue qui ne s'est jamais aussi bien porté, par la différence marquée de salaires entre les hommes et les femmes, par le "mansplaining" permanent, par des députés hommes qui sifflent en pleine Assemblée une députée qui porte une jupe, par l'impunité insupportable des violeurs... et par des écrits, maladroits au mieux, mal intentionnés au pire, qui contribuent à faire penser à de très jeunes filles que leur corps est, au passage à l'âge adulte, un merveilleux outil au service de l'objet sexuel qu'elles sont enfin devenues.
J'ai lu votre défense, et j'ai lu celle des éditions Milan. Je ne pense pas que votre intention était de transmettre le message que je viens de décrire. Je pense aussi que l'humour est un moyen efficace de traiter de la période difficile qu'est l'adolescence, et je crois percevoir vos intentions en l'employant. Je crois en votre bonne foi et en votre bonne volonté.
Malheureusement, il faut vous rendre compte que ces quelques pages, ces quelques lignes, ne sont plus publiables aujourd'hui. Que, quelles que soient vos intentions, honorables ou non, on s'est rendu compte que la façon dont a été traité le sujet contribuait, comme tant d'autres choses, à abîmer l'image de la femme. A décrédibiliser sa parole.
En tant que signataire de la pétition, je vous dis pourtant: n'arrêtez pas d'écrire.
Je voudrais plutôt vous dire: adaptez votre discours à votre temps. Tentez de comprendre pourquoi 150 000 personnes, en à peine trois jours, se sont manifestées. 150 000 personnes, ça vaut peut-être la peine d'entendre ce qu'elles ont à dire, non?
Nous comprenons aujourd'hui le mal que peut faire ce genre de publications. Nous, les femmes, en vivons les conséquences au quotidien.
En tant qu'auteure pour la jeunesse, vous avez une responsabilité énorme dans l'éducation au féminisme des générations à venir. C'est aussi une chance. Vous pouvez vous adresser à ces jeunes, parce que vous savez le faire, c'est votre métier. Alors saisissez cette chance, et sachez faire évoluer votre travail. Sentez l'air du temps, soyez visionnaire, et adaptez votre discours.
Continuez, parce qu'après tout, le féminisme a besoin de vous, auteures.
Je suis désolée que vous ayez fait l'objet d'une telle polémique. Elle ne faisait que prouver à quel point les temps ont changé. Sachez entendre ce message, et vivez donc avec votre temps...
Snoopy
13/03/2018 à 20:40
Qui se devoue pour expliquer a la dame que le propre d un artiste digne de ce nom est qu il n a en aucun cas a « s adapter a son epoque «? par quoi commencer mon dieu
Viril Man
07/03/2018 à 16:16
Ce sont les ravages et les damages collatéraux de la bien-pensance française que vous venez d'essuyer avec beaucoup de dureté. Ironie du sort, c'est le dogme de l'égalitarisme et du féminisme que vous avez défendu qui vient de se retourner contre vous. Aujourd'hui les réseaux dits "sociaux" servent en fin de compte a executer quelqu'un publiquement sans aucune autre forme de procès et détruire sa carrière et sa reputation en 140 caractères. On en est la.
jaap de Boer
07/03/2018 à 16:21
Je suis monté à l'assaut des lynchages et me suis pris volée de bois vert, insultes, allant jusqu'à suggérer que si je ne rejoignaient pas les collectifs pour interdire ce livre j'étais certainement un pédophile violeur potentiel non assumé : Tout, j'ai eu droit à tout ! malgré tout, je renouvelle ma sympathie pour votre travail .
Il était maladroit ? baste, et alors ? qu'importe ! Les meutes hystériques ont tout confondu : viols, marchandisation du corps, éducation, violence faite aux femmes !! Pourtant quand j'ai affirmé que ce genre d'ouvrages se devaient d'âtre compulsé AVEC les parents et que je signalais que la plupart des virulents/virulentes considéraient que les enfants allaient être "abîmés ", je me suis posé la question, et j'ai posé la question : où êtes vous pendant ce temps là ? pendant que votre enfant consulte cet ouvrage ? sont-ce les mêmes personnes qui collent leurs enfants devant tF1 qui balancent depuis des décennies des choses bien plus nauséabondes et dont les parents ne s'insurgent pas ? sont-ce toujours les mêmes qui collent une tV dans la chambre de ces mêmes enfants, sans contrôle ( 22
virginie
07/03/2018 à 16:39
J'en pleure ! Tout mon soutien. Si jamais vous deviez revenir sur votre décision, SVP, ne changez rien à votre livre, rien, pas une ligne, pas une virgule: comme vous le dites, on aime ou pas, on achète ou pas, mais on ne dicte pas à un(e) auteur(e) le contenu d'une oeuvre. Punaise, y a vraiment pas mieux que les militant(e)s pour vous dégoûter d'une juste cause; "hors de leur église point de salut "; tuez les tous, dieu reconnaîtra les siens ".
Isabelle
07/03/2018 à 16:44
Chères Pipelettes,
Quand on fait une bêtise, je crois qu'il est bon de la reconnaître publiquement. Je suis une des signataires de la pétition. Qu'on se le dise, je ne souhaitais pas un arrêt total de votre beau projet,mais un remaniement. Toute petite déjà j'étais fan du magazine Julie, et ce que vous faites pour le jeune lectorat féminin est admirable. Mais, quand on grandit et qu'on devient femme, quand on fait face à une agressivité et un dédain latents parce qu'on a un utérus entre les jambes, on devient vite à fleur de peau... Clairement, j'avoue avoir été scandalisée par certains passages du livre. Je me suis sentie découragée à l'idée qu'on entretienne un sentiment aigre-doux de peur et de honte chez les toutes jeunes filles envers leur corps, qu'elles devront porter à vie... Mais pour autant, quand je vois qu'un projet pédagogique et ludique comme le vôtre s'arrête entre autres par la faute de ma signature, je me sens honteuse... Stupidement, j'ai réagi à vif. Et cela a coûté cher, bien que je croyais bien faire. Je n'aime pas descendre gratuitement les gens, et pour autant j'ai commis une faute il y a quelques jours en signant la pétition. J'aurais été ravie de voir une discussion plus large à dessein de discuter de certains passages du livre, et je me désole de voir à la place un arrêt total des Pipelettes. Cela m'attriste, mais je comprends et respecte votre décision. Si je discute certaines opinions sur votre vision de la féminité et de la puberté, en revanche je tiens à vous adresser mon respect et mon admiration en tant qu'artistes et auteures (car vous êtes plusieurs femmes sur ce projet). Mon conjoint a raison: polémique et art ne font pas bon ménage et votre ouvrage, pour cette raison, n'aurait pas dû être condamné à la censure de la vindicte populaire. J'ai été de cette vindicte et je le regrette. Si vous le voulez/pouvez,voyez l'expression trop vive et irréfléchie d'une toute jeune femme entièrement dévouée à la cause féminine... Je sais bien que vous l'êtes aussi, mais en aucun cas je n'aurais souhaité que notre divergence d'opinion conduise à la fin de votre projet. Je pourrais m'excuser indéfiniment de cette conséquence, et vous pourrez m'en vouloir indéfiniment, mais sachez que votre lettre ouverte m'a été bénéfique pour apprendre de mes erreurs et porter plus intelligemment les valeurs du combat féministe.
Je souhaite que vous reveniez un jour sur votre décision, et que votre livre puisse faire l'objet d'une discussion intéressante sur les thèmes que vous abordez. Il est vrai que la censure et le lynchage médiatique ne mènent à rien, mais une belle conférence intelligente sur le sujet pourrait être bénéfique à toutes/tous.
Veuillez donc, chères Pipelettes, recevoir mes excuses pour mon inconstance ainsi que mes encouragements dans vos autres entreprises.
Respectueusement,
Isabelle
Crunch
07/03/2018 à 16:49
Le moyenne age, ce n'est pas la pression pour faire retirer votre "livre" mais votre façon de parler de puberté.
La lettre est tellement de mauvaise foi, l'ouvrage en entier n'est pas reproché mais des extraits qui sont vraiment rétrogrades voir dangereux. (Non, ce n'est pas sain de dire que d'avoir les bouts de seins qui pointent c'est la honte ou d'attirer quelqu'un grace à sa poitrine c'est trop cool)
Mettre en avant que ce sont 4 vraies filles et leurs histoires qui sont présentées ne suffisent pas à vous dédouaner. C'est un ouvrage destinées aux 10 ans/+ qui est sensé donner des "astuces" et pas une "BD autobiographique".
Cette lettre était irréfléchie, bien à l'image de l'ouvrage.
Virginie
07/03/2018 à 16:50
Un message de soutien parmi tant d'autres... j'ai acheté ce livre avant la polémique, que j'ai eu du mal à comprendre. Des "amis" sur Facebook partageaient sans savoir des extraits sortis de leur contexte. Ce livre m'a rappelé mon innocence de l'époque, les adultes voient malheureusement le mal où il n'est pas.
Lululov
07/03/2018 à 16:53
Soutien de la part d'une féministe de longue date qui est pour la liberté d'expression, l"humour et la bienveillance ! #Jesuistoujourscharlie