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Laurent Binet : meurtre dans la Florence de la Renaissance  

#RentreeLitteraire23 – Florence, 1557, le vieux peintre maniériste Pontormo a été assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. L’homme de confiance, peintre et architecte Giorgio Vasari, est chargé par le duc Cosimo de Médicis, de mener l’enquête. En toile de fond : l’Inquisition papale, la cousine du duc, Catherine de Médicis, qui complote de la France, un amour contrarié par la raison d’État, ou encore le grand art, porté par des personnages comme Michel Ange…

Le 11/08/2023 à 16:47 par Hocine Bouhadjera

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Publié le :

11/08/2023 à 16:47

Hocine Bouhadjera

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Qui a assassiné le vieux maître atrabilaire : les assistants du peintre, épuisés par ses caprices et les mauvais traitements ? Un confrère-rival tel Agnolo Bronzino, ancien élève de Pontormo et portraitiste officiel du duc ? Un ou une savonaroliste folle de dieu qui ne supporte plus cette nudité païenne dans les arts ? Une personne plus surprenante, plus élevée… La réponse pourrait se dissimuler dans la fresque elle-même

Laurent Binet a été professeur de lettres pendant dix ans en Seine–Saint-Denis. Son premier roman, HHhH, paru en 2010 chez Grasset, lui a valu le prix Goncourt du premier roman. Son deuxième, La septième fonction du langage, axé autour de la mystérieuse mort du sémiologue Roland Barthes, remporte le Prix Interallié en 2015. Son précédent texte, Civilizations, est lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française.

ActuaLitté : Votre précédent roman, Civilizations, est sorti en 2019, et celui-ci, Perspective(s), en 2023, soit quatre ans entre les deux tout de même…

Laurent Binet : J’ai toujours pris mon temps. J’aime beaucoup creuser un sujet, me documenter, donc il y a, à chaque fois, une phase de lecture qui nécessite plus de la moitié du temps en réalité. Florence, sa peinture, ce milieu du XVIe siècle... à la base, je n’en connaissais quasiment rien. Je partais pratiquement de zéro.

Quatre ans, c’est la fourchette basse, puisque j’avais mis dix ans pour HHhH, cinq pour La septième fonction du langage, et quatre pour Civilizations. Je me stabilise à quatre ans, ce qui est déjà semi-rapide dirons-nous. Je choisis à chaque fois des sujets qui nécessitent pas mal de connaissances, que je n’ai pas à la base, donc je ne peux pas sortir un ouvrage tous les ans…

Le plaisir de se plonger en profondeur dans un sujet ?

Laurent Binet : C’est ce que je préfère finalement. Je dis parfois qu’écrire est un prétexte pour lire des livres en fait (rires). Pour ce roman, c’est  l’immense joie de m’immerger dans l’histoire de la peinture, le maniérisme italien au XVIe siècle, et puis, c’est une époque passionnante au niveau politique : les guerres d’Italie, l’épopée des Médicis, les Espagnols et les Français qui s’opposent... J’assouvis mon goût pour l’Histoire, et plus largement ma curiosité intellectuelle.

Vos deux premiers romans se situaient au XXe siècle (7e fonction, HHhH…), c’est à présent le second roman qui se déroule dans la période dite moderne.

Laurent Binet : Civilizations se déroule en 1530, et là, c’est 1557. C’est presque un sequel, mais ce n’est plus les mêmes personnages, bien que l’on retrouve un Médicis dans le précédent. Ce n’est plus une uchronie aussi.

J’ai tellement pris goût au XVIe siècle que j’ai voulu y rester. Jusqu’à maintenant, je changeais, avec d’importants écarts entre la Seconde Guerre mondiale, les années 80, puis le XVIe siècle. Là, j’ai eu envie de demeurer à cette période, la Renaissance, que l’on débute de la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb. Je la trouve absolument fascinante pour plein de raisons :  les crises religieuses, la naissance du capitalisme, les grandes découvertes, les explorateurs flamboyants, l’humanisme… C’est une période incroyable.

Ce qui m’a particulièrement intéressé pour ce roman, c’est la révolution artistique, plus précisément picturale, née de la découverte de la perspective, d’où le titre, même si ses lois mises au jour par Brunelleschi, Leon Battista Alberti et quelques autres sont un peu antérieures.

Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)
Vue de Florence par Hartmann Schedel, publiée en 1493. Bas van Hout (CC BY-SA 4.0)

Ce roman est une enquête policière épistolaire, pourquoi avoir choisi cette forme assez originale ?

Laurent Binet : L’ouvrage se déroule au milieu du XVIe, mais les personnages ont un côté XVIIIe siècle. Benvenuto Cellini possède quelque chose de Casanova, j’ai voulu que Catherine et Maria de Médicis aient un rapport Merteuil-Cécile Volange des Liaisons dangereuses. Le XVIIIe, c’est aussi le siècle des romans épistolaires, et donc, j’y ai vu un intérêt formel à adopter ce genre précis.

En outre, il me permettait de faire ce que je n’avais jamais réalisé jusqu’à maintenant : creuser les personnages, les approfondir, alors que, pour des raisons que je trouve tout à fait justifiées, je ne l’avais pas fait. Un peu dans La septième fonction du langage, mais ni dans HHhH, ni dans Civilizations. Là, j’avais envie de le faire, et le genre épistolaire s’y prête énormément.

Enfin, une troisième raison : ça autorisait à jouer avec le lecteur. Le dispositif épistolaire, en multipliant les sources d’énonciation, permet le jeu de chat et souris avec lui. Il ne sait jamais si la personne est fiable. Deux personnages ne disent pas la même chose, donc l’un ou les deux mentent. Un troisième essaye un autre moment d’influencer un quatrième… Tout ce jeu m’offre l’occasion d’assouvir mon goût de la manipulation, et de stimuler l’attention critique du lecteur. C’est ce que j’ai tenté de faire, de façon différente, dans HHhH également par exemple.

Multiplier les perspectives, ce qui nous amène au titre.

Laurent Binet : Perspectives au pluriel, avec le choix du « s » entre parenthèses, c’est pour évoquer la multiplicité des points de vue, quand la perspective au singulier se réfère aux lois de la perspective en peinture.

Multiplier les angles de vue, c’est aussi mettre en scène la complexité des choses.

Laurent Binet : C’est un peu tout le projet du roman, historiquement. Milan Kundera y voyait le territoire de l’ambiguïté. Si vous voulez démontrer une thèse, vous écrivez un essai. Le roman, c'est le domaine du trouble.

Pourquoi avoir choisi la figure historique de Giorgio Vasari comme enquêteur, accompagné d’une sorte de Watson en la personne de Vincenzo Borghini, le tout sous le patronage d’un certain Michel Ange ? Que des personnages hauts en couleur par ailleurs.

Laurent Binet : Giorgio Vasari est peintre-architecte à la base, mais il est passé à la postérité en tant que commentateur — il est considéré comme l’inventeur de l’histoire de l’art, en Europe en tout cas —. C’est un enquêteur-observateur. Comme tous les artistes de cette période, il est un courtisan. Il dépend des commandes de son mécène, Cosme de Médicis, un des grands seigneurs de l’époque. il doit rester dans ses bonnes grâces. De ce fait, il a des positionnements et des comportements politiques. En tant qu’artiste, même avec ses amis, il est engagé dans des situations de rivalités.

Le plus haut en couleur pour moi, ce n’est pas Vasari, mais Cellini. Un personnage extraordinaire, qui a écrit ses mémoires, autant artiste génial qu’aventurier, et même un sacré criminel… Je connaissais sa statue de Persée avec la tête de Méduse, mais j’avais vaguement entendu son nom, avant de découvrir qu’il est vraiment une figure historique hors-norme.

Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.
Autoportrait de Giorgio Vasari. / Judith et Holofernes (vers 1554), Musée d'art de Saint-Louis, Saint-Louis. Domaine public.

Au sujet de Vincenzo Borghini, pour rendre compte de l’avancée de l’intrigue dans une enquête policière, c’est un dispositif intéressant d’avoir un docteur Watson ou un Arthur Hastings pour Hercule Poirot. Borghini, qui était un lettré, meilleur ami de Vasari, était tout indiqué pour jouer ce rôle.

Enfin, le vieux Michel-Ange, déjà parce que c’est la figure la plus connue de toutes. Tous les personnages de mon roman ont existé, mais c’est lui, de loin, le plus célèbre. Et qu’il soit à Rome en 1557, c’était parfait pour mon dispositif épistolaire, car Vasari et les autres ne pouvaient s’adresser à lui que par lettres. En outre, il avait des problèmes avec le pape de l’époque, Paul IV. Il en a eu avec tous vu son caractère, mais en comparaison de Jules II qui avait décidé d’exploiter son génie, Paul IV, lui, veut détruire la chapelle Sixtine... Couvrir les hommes nus de la salle des palais pontificaux du Vatican sera finalement le compromis trouvé.

Tous les personnages, qui sont des rivaux entre eux et se critiquent, reconnaissent le génie de Michel-Ange. C’est la figure tutélaire, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des problèmes face à l’inquisition.

Une situation qui résonne quelque peu avec notre époque…

Laurent Binet : D’une certaine manière, c’est le début de la fin de l’aventure, avec un côté crépusculaire. La fin et le début d’une époque se chevauchent toujours, et les choses se mélangent, mais d’un point de vue politique, 1557 constitue une période de réaction, puisque le pape Paul IV est un inquisiteur. On décide que les hommes et les femmes tous nus sur les tableaux, ce n’est plus possible : c’est ce qu’on a appelé la Contre-Réforme, qui est une réponse à la montée du protestantisme. Une période assez dure, de reprise en main de l’Église, de conservatismes, de fermeté…

L’inquisition, qui se met d’abord en place dans l’Espagne des Rois Catholiques au XVe siècle, s’exporte en Italie à cette occasion.

Cependant, je ne me pose jamais la question de la résonance avec aujourd’hui, mais ça raisonne toujours forcément. Je suis un produit de mon époque, et si un sujet m’intéresse, c’est qu’il y a une raison, plus ou moins consciente, identifiée ou pas, liée à la période dans laquelle on vit.

Souvent, je m’en rends compte a posteriori, notamment quand je fais des entretiens, lorsqu’on me demande de réfléchir sur mon livre. Et effectivement, cette sorte de retour de l’ordre moral oui, entre en résonance avec aujourd’hui. C’est l’éternelle question de la censure. J’y suis très sensible, et Actualitté aussi il me semble, par exemple à la problématique des réécritures d’œuvres de Roald Dahl, Agatha Christie etc. Je suis très choquée par ces actions, d’autant plus quand ça vient de mon camp politique, la gauche. Très troublé et effrayé (Ndr. L’entretien a été réalisé avant la censure de Gérald Darmanin d’un ouvrage jeunesse). On peut faire un parallèle avec Paul IV qui met des slips aux représentations de la chapelle Sixtine.

Aucun chef-d’œuvre n’est à l’abri : dans mon roman, il s’agit des fresques de Pontormo dont on pense qu’elles étaient sublimes et qui ont disparu corps et biens. Il en reste seulement quelques dessins. Elles étaient passées de mode un moment, donc elles n’ont pas été entretenues, ont commencé à s’abîmer, et au XVIIIe siècle, on a voulu retaper toute une partie de l’église San Lorenzo, la chapelle des Médicis.

À cette occasion, on les a purement et simplement détruites avec une partie du bâtiment. Personne ne s’est dit que ça méritait d’être gardé, c’est fou. La postérité des chefs-d’œuvre, des œuvres artistiques, n’est jamais acquise.

Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) /
Monument à Benvenuto Cellini, par Raffaello Romanelli (1901), au centre du Ponte Vecchio, à Florence. Thermos (CC BY-SA 2.5) / Persée par Benvenuto Cellini. Bronze et marbre (base), 1545-1554. Sous la Loggia dei Lanzi, Florence, depuis 1554. Jastrow (CC BY 2.5).

On regrette les libéralités des débuts du XVIe.

Laurent Binet : Tout est toujours dialectique en vérité, et notamment les époques de l’Histoire. Quand on nous dit qu’un temps est réactionnaire, alors au même moment, on peut être sûr qu’il y avait une résistance à cette réaction, ou inversement, dans une époque révolutionnaire, il y avait en face des conservateurs virulents. Dans la période spécifique du roman, c’est la dimension de crise religieuse dans un temps qui est très religieux, qui mérite qu’on s’y attarde, en concomitance de la redécouverte des cultures de l’Antiquité.

Il y a une espèce de reviviscence du paganisme, et cette dialectique-là, elle est très visible dans la production des artistes. On a l’impression que ce sont seulement des sujets religieux, mais ils sont  aussi gréco-romains, donc  antiques, donc païens. Michel-Ange par exemple, qui était très pieux, même un moment intéressé par l’évangélisme, qui est un courant assez proche du protestantisme, parmi ses grands chefs-d’œuvre, il y a le David, qui provient de l’Ancien Testament, mais la représentation est clairement antique.

Dans la chapelle Sixtine, on voit comment il intègre des figures, des sujets gréco-romains : la Sybille, l’oracle de Delphes, à la représentation religieuse chrétienne du monde. Son dieu a un côté Jupiter… Donc, normalement, en tant que chrétien, on ne peut pas accepter ça.

Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)
Michel-Ange par Daniele da Volterra (Domaine public) / David. Korido (CC BY-SA 4.0)

De leur point de vue dogmatique, les chrétiens durs de cette époque n’ont pas tort de s’attaquer à ces représentations inspirées du paganisme ancien alors ?

Laurent Binet : De leur point de vue oui. Par exemple, le dominicain Jérôme Savonarole, auquel je fais souvent allusion dans Perspective(s), c’est à Florence, la cité de toutes les floraisons artistiques, de Laurent le Magnifique, l’emblème de la Renaissance, qu’il sévit. C’est sur ces terres de liberté qu’un régime théocratique très âpre, austère, s’installe durant quatre ans.

Ce sont les talibans de l’époque ceux qui se trouvent derrière Savonarole. Dans chaque contexte, il y a toujours des courants qui s’affrontent, idéologiques, politiques, artistiques. C’est plus riche et beaucoup plus complexe qu’on l’imagine à chaque fois.

La Renaissance, c’est à la fois l’humanisme d’Érasme, et Luther et Calvin qui n’étaient pas des rigolos. Le protestantisme est un autre phénomène passionnant : quand on regarde où il s’est le plus développé, on l’observe dans des pays très libéraux : la Hollande, la Suisse… alors que Calvin a fait brûler des gens, que Luther appelait au meurtre des paysans allemands, a fini très antisémite…

C’étaient des fanatiques, mais leur doctrine politique a pris racine dans des sociétés libérales. Encore une dynamique dialectique, entre d’un côté les mormons américains, une grande austérité à certaines périodes, et le quartier rouge à Amsterdam ou le porno dans ces mêmes États-Unis.

Dans ce riche roman se joue en parallèle une tragi-comédie amoureuse pour la fille du duc de Florence, Maria de Medicis. À travers ce personnage, vous mettez en lumière le statut de femme à cette époque. Ici, en tant que fille de haute famille, elle est une monnaie d’échange pour son père, et rien pas plus.

Laurent Binet : Le roman policier m’a permis de balayer tous les milieux de la société florentine de ce XVIe siècle. Je me suis demandé : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir à cette époque quand on est peintre, artiste, ouvrier comme le broyeur de couleur etc. Comment on fait pour trouver sa place socialement, mais aussi quand on est une femme, et paradoxalement surtout quand on est une femme de l’aristocratie, où on est, en effet, une monnaie d’échange.

L’une des lettres principales de mon livre est celle de Catherine de Médicis qui explique à Maria ce que c’est que d’être une femme, et plus spécifiquement issue de la noblesse. Le modèle de cette lettre, c’est la plus célèbre des Liaisons dangereuses, où Madame de Merteuil enseigne à Valmont ce que c’est que d’être une femme dans la société du XVIIIe siècle.

Il y a sa condition quand on est la fille du duc, mais aussi quand on est une bonne sœur et qu’on souhaite peindre, comme Sœur Plautilla Nelli, qui a existé, et qui doit composer avec les limites de son sexe et de sa condition sociale. On constate dans ses œuvres par exemple qu’elle avait du mal à représenter les hommes, puisqu’elle ne voyait pas de corps masculins, ce qui a constitué une entrave à son développement artistique.

À cette époque, les conditions sociales étaient très figées, mais il y avait quand même des possibilités : un fils de tailleur de pierre pouvait devenir un grand artiste.

Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.
Portrait de Plautilla Nelli / Vierge affligée de la même. Domaine public.

Il y a aussi la comploteuse Catherine de Médicis, figure de femme forte et dangereuse.

Laurent Binet : Elle a vécu quasiment toute sa vie en France, en tant que femme du dauphin, puis que reine de France. C’est l’archétype de la Florentine, de la machiavélique, ce qu’elle a été historiquement. Les intrigues amoureuses de Maria de Médicis, dans lesquelles elle s’immisce, sont des instruments politiques. Toutes ses motivations et ses actions sont politiques. L’affection potentielle pour Maria est secondaire.

On peut se dire que, par rapport à un paysan, c’est quand même mieux d’être une fille issue de la noblesse, mais son parcours, depuis sa naissance où elle une orpheline très vite, a été très dur. Elle aurait pu être tuée, violée, elle s’est faite trimballer, vendre à François Ier, qui l’a mariée à son fils cadet, ce qui ne la destinait pas à être reine...

On la connaît également pour le massacre de la Saint-Barthélemy, qui participe à sa légende noire. Elle a néanmoins essayé de trouver un compromis entre les catholiques et les protestants, d’un côté le parti du duc de Guise des catholiques forcenés, et de l’autre du futur Henri IV, mais la situation a quelque peu échappé à son contrôle…

Portrait de Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.
Portrait  de Maria de Medicis, par Agnolo Bronzino / Catherine de Médicis en tenue de deuil, vers 1560, atelier de François Clouet, Paris, musée Carnavalet. Domaine public.

Il y a les assistants du peintre assassiné qui vous offrent l’occasion d’une réflexion sociale sur la condition des ouvriers d’art de cette époque

Laurent Binet : On revient à mon premier questionnement : comment est-ce qu’on fait pour s’en sortir ? Il y a plusieurs possibilités : la carte du collectif, qui est celle de Marco Moro, sorte de figure du syndicalisme, ce qui n’est pas du tout anachronique, puisque je fais allusion à plusieurs reprises à la Révolte des Ciompi : un épisode du XIVe siècle à Florence, qui passe pour certains marxistes comme la première grande révolte prolétarienne. C’est une révolte d’ouvriers qui a conduit à une prise du pouvoir pendant quelques semaines.

L’autre possibilité, celle de Giambattista Naldini, c’est la carte personnelle, s’en sortir tout seul, y compris en trahissant ses amis.. Il a donc un sale rôle, mais là la forme épistolaire m’a permis de mieux comprendre ses motivations.

Pouvons-nous dire, que Moro, dans un certain sens, représente le socialisme révolutionnaire, et Naldini le socialisme parlementaire ?

Laurent Binet : (Rires) En tout cas, Naldini est la figure de l’arriviste sans scrupule, mais en même temps, j’ai du mal à en vouloir à un pauvre qui essaye de s’en sortir. La différence avec les socialistes parlementaires, les Hollande et compagnie, c’est qu’ils n’ont pas d’excuses pour leur trahison. J’en veux plus à François Hollande et Bernard Cazeneuve qu’à l’orphelin Naldini, élevé à l’hôpital des Innocents.

Quand j’étais professeur en banlieue, le dispositif Sciences Po est apparu. À chaque fois que des élèves ont pu y aller, j’étais très content pour eux évidemment. Je me souviens d’une qui était très brillante, et qui entendait faire de la finance, devenir Capital risker. De mon point de vue, je considère que ce n’est pas un métier qui apporte grand-chose à la société, et qui est même plutôt nuisible, mais à aucun moment je n’aurais pu lui en vouloir.

Elle venait d’un milieu très modeste, née dans les Comores, je n’allais pas lui dire : « Deviens prof, et gagne dix fois moins. » Donc je pardonne à Naldini, qui rappelons-le tout de même, dans la réalité, n’a balancé personne. Ces tableaux sont à découvrir dans les belles églises de Florence, notamment à Santa Maria Novella.

Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5)
Madone de consolation, Prato. / Vocation de saint Matthieu, chapelle Salviati de la Basilique San Marco, Florence. Sailko (CC BY 2.5 et 3)

Il y a enfin le duc de Florence, Cosimo, pris dans le jeu des intrigues, des alliances entre la France et l’Espagne, et ce contexte réactionnaire. Dans la tradition des ducs de Florence de la famille Médicis, ce n’est pas un grand moralisateur…

Laurent Binet : La situation de duc de Florence, ou de n’importe quel chef d’une principauté italienne de l’époque, c’est d’être entre le marteau et l’enclume de la France et de l’Espagne, qui contrôle déjà la Sicile et le Royaume de Naples. C’était la onzième guerre d’Italie... Ils sont en permanence menacés d’être absorbés ou broyés par l’une ou l’autre des deux grandes puissances du continent.

Dans ces jeux de pouvoir, il faut toujours gérer les plus gros que soi, mais aussi les plus petits que soi. Pour le le duc de Florence, calmer les appétits de la France et de l’Espagne qui s’opposent à Naples, et en même temps assouvir les siens, qui sont tournés vers la Toscane : étendre son territoire réduit, mais riche, à Sienne, Pise…

Comme Catherine de Médicis, c’est un pur politique. Un grand dirigeant avec une poigne de fer, et un mécène des arts dans la tradition familiale. Il rêve que Michel-Ange revienne, mais face à la tournure réactionnaire de la Contre-Réforme il décide de durcir son pouvoir à travers des lois contre les sodomites, pour des raisons strictement politiques. Tout est subordonné à la raison d’État, jusqu’à livrer à Rome des personnes dévouées jugées hérétiques par la papauté par exemple.

Face à Cosimo de Médicis dans le roman, il y a Piero Strozzi.

Laurent Binet : C’est un banquier à la base, de la grande famille florentine qui a perdu le pouvoir au profit des Médicis. Piero Strozzi s’engage au service de la France dans l’espoir de renverser Cosimo.

Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.
Portrait de Piero Strozzi / Cosme Ier de Toscane par Il Bronzino. Domaine public.

Cosimo de Médicis est par ailleurs tributaire d’une culture qui place la gloire dans le combat et la conquête.

Laurent Binet : Cet idéal culminera, avant de disparaître, au XVIIe siècle, avec des figures en France comme François de La Rochefoucauld ou le Grand Condé. Les grands seigneurs, qui sont à la fois des hommes de cour et des grands militaires. Louis XIV les met au pas en les enfermant à Versailles pour devenir des seuls hommes de cours, l’époque a changé, le pouvoir central s’est renforcé.

En lisant le roman, on sent le plaisir d’avoir pastiché le style de l’époque.

Laurent Binet : Je me suis véritablement immergé dans la littérature du milieu du XVIe et du XVIIIe siècles. Je devais trouver cette tonalité générale et en même temps attribuer un style particulier à chacun des personnages. Une jeune fille de la noblesse comme Maria de Médicis ne s’exprime pas comme le fripon magnifique Cellini. Marco Moro a un langage plus direct que Vasari s’adressant au duc… Le destinataire compte aussi dans le style choisi.

Avez-vous rencontré des difficultés spécifiques dans la construction de ce roman policier-épistolaire ?

Laurent Binet : Ça a été un défi de croiser le policier et l’épistolaire, car la lettre implique que tout ce qu’on raconte des événements s’est déjà produit. C’est donc plus compliqué de créer de la tension, du suspense, mais c’est possible, puisque plusieurs d’entre elles ont pour but de provoquer une action chez le destinataire, et on ne sait pas si ça va fonctionner ou pas.

La lettre est un dispositif de double énonciation, c’est-à-dire qu’un personnage parle à un autre, mais en réalité il s’adresse au lecteur. Il ne faut donc pas que ce soit artificiel. Par exemple, il ne peut pas expliquer à son correspondant ce que ce dernier sait déjà.

Du côté du roman policier, il fallait que ça se soit parfaitement agencé pour ne pas en dire trop, mais suffisamment. Qu’il n’y ait pas d’incohérence aussi tout simplement. Dans ce genre, les détails sont très importants.

Je connaissais la fin, ce qui est obligatoire pour un roman policier, car ensuite, tout le travail est de distiller les indices, les fausses pistes. C’est une mécanique d’horlogerie. Ce que je ne savais pas à l’avance, c’est qui allait s’en sortir ou pas, comment…

On se demande si ce n’est pas risqué, dans cette Italie si morcelée et conflictuelle, de s’envoyer des lettres de cette manière ? En espérant d’ailleurs qu’elles arrivent chez leur destinataire…

Laurent Binet : Je me suis documenté là-dessus pour respecter les délais. C’est parfois un peu rapide, mais possible : Florence-Rome, c’est un ou deux jours, ce n’est pas si loin,  Florence-Paris en revanche c’est plus aléatoire… Donc là je laisse une petite semaine en général. Le sujet des voies de communication continue à m’intéresser d’ailleurs. Dans le cas des grandes distances, ça pouvait varier de manière spectaculaire : un Paris-Istanbul, de quelques semaines à plusieurs mois (voir le livre de Fernand Braudel sur la Méditérannée au siècle de Philippe II).

J’ai aussi voulu intégrer un paramètre de l’incertitude, avec certaines missives qui sont interceptées par exemple, ou qu’une lettre ne trouve pas tout de suite son destinataire, qui est en vadrouille et la retrouve à son retour. Mais c'est vrai, dans mon roman, la poste fonctionne bien (rires).

Sur l’aspect peur que les lettres soient lues, mes personnages tiennent compte de cette dimension. On n'a pas les lettres de Catherine de Médicis, au départ, parce qu'elle demande à Maria de les brûler. Ils prennent des risques, mais il faut bien communiquer.

Enfin, pour les besoins de l’ouvrage, il aura également fallu se sacrifier, et se rendre en Italie on imagine…

Laurent Binet : Je suis allé plusieurs fois à Florence, en Toscane, deux fois à Arezzo, d’où vient Vasari, Rome aussi. Je commence à bien connaître les églises, où est chaque tableau etc.

À LIRE - Rentrée littéraire : Laurent Binet revient en août avec un roman épistolaire

En peinture, j'avais d'abord découvert l'art italien par l’entremise des Vénitiens : Titien, Tintoret, Véronèse. Aujourd’hui je suis totalement team Florence (rires). Je suis à présent vasarien.

Florence. Amada44 (CC BY 3.0)
Florence. Amada44 (CC BY 3.0)

Crédits photo : Grasset

 
 
 
 
 

DOSSIER - Rentrée littéraire 2023 : découvertes et coups de cœurs

2 Commentaires

 

Aradigme

12/08/2023 à 11:23

Une interview intéressante qui donne envie de lire le livre.
Une remarque sur la Saint Barthélémy. On peut se demander pourquoi le peuple catholique de Paris s'est laissé si aisément convaincre que les protestants préparaient un massacre et s'est donc décidé à prendre l'initiative de les agresser le 24 août 1572.
Les livres d'histoire le mentionnent rarement, mais un massacre des catholiques, connu sous le nom de Michelade, s'était déroulé à Nîmes le 29 septembre 1567, donc cinq ans plus tôt, et se trouvait sans doute encore dans les mémoires des parisiens. Cela pourrait constituer une des causes de cet embrasement effroyable.
Une autre remarque sur le métier de "capital risker". Ce sont des personnes qui aident des projets risqués à voir le jour. Supposons que vous êtes un chercheur brillant, mais peu conventionnel, et que vous avez l'idée d'un nouveau médicament. Les banques ne vous financent pas car vous êtes un peu trop en dehors des clous, pas nécessairement accepté par tous vos confrères bien établis. Un capital risker va évaluer votre idée, son potentiel et peut-être y croire et convaincre des investisseurs privés de financer le développement. A la clé, il y a peut-être un médicament révolutionnaire qui apportera un soulagement à des milliers de personnes - ou peut-être rien... J'estime qu'ils ont leur utilité dans la société, même si seul un projet sur dix fonctionne et paie pour les neuf échecs... C'est un métier complexe, surtout dans la partie "évaluation et conviction".

Guz

21/08/2023 à 07:12

Je vous félicite et vous remercie pour cet entretien avec Laurent Binet que j’apprécie beaucoup.

Perspective(s)

Laurent Binet

Paru le 16/08/2023

291 pages

Grasset & Fasquelle

21,50 €

Civilizations

Laurent Binet

Paru le 19/08/2020

384 pages

LGF/Le Livre de Poche

8,20 €

HHhH

Laurent Binet

Paru le 04/05/2011

444 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,20 €

La septième fonction du langage

Laurent Binet

Paru le 31/08/2016

480 pages

LGF/Le Livre de Poche

9,40 €

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20/04/2024, 14:48

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Rosella Postorino : “J’écris parce que la mort existe”

VoixItaliennes – Dans cette série d'entretiens nous donnons la parole à des écrivaines et journalistes italiennes qui s’expriment à propos de leur activité d'écriture mais aussi de leur engagement social ou politique. A travers des voix parmi les plus intéressantes de la littérature italienne contemporaine nous aurons un portrait des défis et des questions qui animent le débat culturel dans le Bel Paese.

20/04/2024, 12:56

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"Dans la littérature comme le journalisme, aller au-delà des apparences"

LeLivreaMetz24 – « Gare aux apparences » est le grand thème de l'édition 2024 du festival qui allie journalisme et littérature, Le Livre à Metz. Une expression qui devrait être, - car elle ne l'est pas toujours -, un des principaux mantras du monde de la presse. C'est en tout cas l'avis de David Le Bailly, journaliste et auteur de l'Hôtel de la Folie, paru au Seuil la rentrée littéraire dernière, qui avec cet ouvrage remporte Le Prix Le Livre à Metz.

19/04/2024, 11:00

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“Un prix d'autant plus précieux qu'il est décerné par des enfants”  

LeLivreaMetz24 – Le prix jeunesse Graoully 2024 - à ne pas confondre avec l’ancien Graoully d'or, tourné SF - a été décerné à Marie Caudry pour son album, Ah ! Les voyages, publié chez Thierry Magnier. L’autrice recevra sa gratification littéraire à l’occasion du festival Le Livre à Metz, qui cette année alerte, « gare aux apparences »... Une expression qui va à ravir à l'œuvre ici récompensée… 

19/04/2024, 09:00

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Grégoire Delacourt : “Croire en la générosité, dans une époque où l’égoïsme tue”

Dans l'univers littéraire, peu d'auteurs parviennent à tisser une connexion aussi profonde et réfléchie avec leur œuvre et leur lectorat que Grégoire Delacourt. Ce 17 avril, il publiera La liste 2 mes envies, suite des aventures de la mercière d’Arras, Jocelyne, qui avait conquis 1,5 million de lecteurs. En avant-première, le romancier évoque son parcours, son écriture et bien d’autres choses.

08/04/2024, 11:45

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Bibliocollector vise le record de cartes de bibliothèque

Adolescent lyonnais de 16 ans, Adam s'est lancé dans un projet fou : battre un record du monde en collectant le plus grand nombre de cartes de bibliothèques du monde entier. Pour que sa collection soit officiellement reconnue, plusieurs critères s'imposent, mais qu'importe, le Bibliocollector est lancé dans son projet. Entretien.

 

 

01/04/2024, 11:06

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Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

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Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

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À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

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Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

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“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

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Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

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Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

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Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

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“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

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“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

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“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

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Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

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Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

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Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

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Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

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David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

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Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

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L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

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Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

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“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

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Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

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Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

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Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

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Tikoulou : un héros mauricien qui unit les cultures

À l’Ile Maurice, Pascale Siew est devenue indissociable du personnage qu’elle a créé : Tikoulou, le petit Mauricien. Cette éditrice passionnée est depuis longtemps une référence sur l’île mais, dans ce cadre idyllique, Pascale Siew avoue se sentir très isolée professionnellement. Elle nous raconte cette belle aventure des éditions Vizavi qui dure depuis trois décennies. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

13/11/2023, 10:42

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De l'ombre du 93 à la lumière littéraire : “Je lui serai toujours redevable” (Olivier Norek)

Le décès de Huguette Maure, survenu ce 29 octobre, a assombri un week-end déjà maussade. Parmi les écrivains que la responsable éditoriale avait soutenus, Olivier Norek lui rend hommage. « Elle a façonné mon parcours : elle représente les fondations de l'écrivain que je suis devenu. » Notamment grâce à la confiance qu'elle fut la première à lui témoigner, en choisissant de publier son premier roman, Code 93.

30/10/2023, 11:04

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“La consommation de l’actualité s’opère sans prise de conscience”

Benoît Couzi, directeur des éditions Le Lys bleu, avait dernièrement lancé une pétition pour attirer l’attention sur le coût croissant des livres en France. Malheureusement, malgré une diffusion à près de 200.000 personnes, seulement 4 000 ont choisi de signer. Une réalité qui, selon Benoit Couzi, « dit quelque chose de l’implication de l’individu dans la société ».

26/10/2023, 17:02

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Les chiens ne se baignent jamais deux fois dans la même Rivière

Décalé, mystérieux, Les chiens nus nous parle, comme son nom l’indique, de nos amis quadrupèdes. Mais loin d’avoir rédigé un (banal) traité d’éthologie, ou un énième guide sur les chiens, Alain Rivière nous embarque pour un déroutant voyage, dans lequel l’animal semble essentiellement nous renvoyer à nous, à notre condition mortelle. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

26/10/2023, 11:24

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“La réécriture par les ayants droit, ce n'est plus la même oeuvre”

Déposée en mai 2023 à l'Assemblée nationale par le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot (Seine-et-Marne), la proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques a fait son retour, au mois d'octobre. Un texte inchangé, mais cette fois soutenu par d'autres représentants de la droite, Éric Ciotti en tête.

23/10/2023, 12:24

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La Newstalgie en littérature : quand passé et présent renouent

Voici un mot valise que le poète Jules Laforgue n’aurait pas répudié : le newstalgie. De l’anglais new, nouveau, et du français nostalgie, son acception diverge, mais l’esprit demeure : un renouvellement, qui puise dans l’ancien ses racines. Des appréciations mélancoliques qui drainent un romantisme suranné aux saveurs d’un avant, option madeleine et thé au citron, la newstalgie désignerait-elle autre chose ?

25/04/2024, 17:25

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“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

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Yann Le Gal : “La librairie, c'est la passion communicative”

Agnès Martin-Lugand préside cette année le jury du Prix Maison de la Presse 2024. Depuis le 9 avril, six auteurs et leur ouvrage sont encore en lice. Le gagnant de cette 55e édition sera dévoilé le 14 mai. Yann le Gal, parmi les finalistes, profite de cette occasion pour saluer le travail des prescripteurs et ce métier de libraire.

23/04/2024, 10:45

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Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

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Edwige Coupez : “C'est mon premier prix !”

J'avais oublié la légèreté d'Edwige Coupez, paru éditions du Rocher a reçu le Prix 2024 des lycéens d’Arcachon. La récompense était remise dans le cadre de la manifestation La plage aux écrivains, pour sa première édition. Les jurés venaient des lycées Grand-Air,  Saint-Elme et Condorcet. L’autrice nous propose un texte inédit, sur la réception de ce prix.

21/04/2024, 12:45

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Gallimard et Olivennes contre la pub pour les livres à la télé

Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.

13/04/2024, 15:47

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Des chevaux, des yourtes et nous : premiers pas en Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

13/04/2024, 12:17

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“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

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Glorieuse et cruelle : Tisser la langue des contes

Carnetdebord – Peau-de-Sang sera le prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, romancière et artiste québécoise, que publieront les éditions du Tripode. Voici le chapitre 2 de son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur.

08/04/2024, 09:48

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“Nous croyons que la poésie peut captiver les coeurs”

Partout dans le monde, la poésie peut exprimer l'indicible, sans en avoir l'air. Cette puissance en fait aussi une cible de tous les extrêmes, et en particulier des régimes liberticides. Dans un texte prononcé à l'Université de Lille, le 22 mars 2024, la poète, écrivaine et militante des droits des femmes en Afghanistan Somaia Ramish célèbre la poésie et appelle à la défendre, encore et toujours.

05/04/2024, 12:28

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Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

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Pause soupe de nouilles à minuit : ultimes heures avant la Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

01/04/2024, 08:03

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“J’habite une maison vieille qui embrasse les formes de mon corps”

Carnetdebord – Pour la rentrée littéraire 2024, les éditions du Tripode publieront le nouveau roman d'Audrée Wilhelmy. Pour accompagner cette parution, la romancière a trouvé dans nos colonnes une place à part : un Carnet de Bord pour raconter cette aventure, jusqu'aux librairies.

30/03/2024, 17:05

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Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51

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IA : un rapport “équilibré” remis à Emmanuel Macron

Alors que la « Commission IA » remettait son rapport au Président de la République le 13 mars 2024, les réactions continuent d'affluer concernant le positionnement de la France face aux enjeux de l'intelligence artificielle. Si des associations de traducteurs telles que En Chair et en Os et l'Association des traducteurs littéraires de France appelaient à sauver « le geste humain », une nouvelle tribune d'un collectif rassemblant divers acteurs des milieux culturels salue, elle, « un rapport équilibré ».

27/03/2024, 10:08

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Peau-de-sang, expérience physique et sensorielle: “Bienvenue, Audrée...”

Carnetdebord – Au cours des prochaines semaines, ActuaLitté accueillera le Carnet de Bord d'Audrée Wilhelmy. Romancière québécoise, elle publiera son prochain ouvrage aux éditions du Tripode. Ce seront tout à la fois les récits d'une attente, d'un espoir, d'une envie. Ce seront les récits d'un à-venir. En guise de prélude, Frédéric Martin, fondateur de la maison, nous présente cette autrice, d'ores et déjà adoptée.

27/03/2024, 08:01

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Annonciation faite à Dati : les auteurs ressuscitent le rapport Racine

Devant la Comédie française, ce 25 mars – date de l'annonce à Marie de sa maternité divine –, ils étaient près de deux cents présents pour le retour d’un vieux compagnon. La première Nuit des auteurs et autrices aura vibré au son des les mariachis qui abreuvaient la place Colette de musiques. La promesse d’un rassemblement politique, collectif et festif était tenue… mais les soirées parisiennes prennent parfois des tournures inattendues.

26/03/2024, 11:56

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“Produire un livre écologique n’est pas possible”

La Volte annonce donc son vingtième anniversaire : vingt ans d'aventures éditoriales où se retrouvent des histoires d'émancipation, de la science-fiction sociale et politique, avec une passion pour les jeux de langage. Elle avait déjà annoncé en janvier qu'elle renforcerait cette année son engagement écologique et affirmerait son identité visuelle. Maintenant, place aux projets.

23/03/2024, 15:38

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La zone secrète entre Russie et Chine, blague de géographe

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

23/03/2024, 15:25

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Sacrilège ! Une histoire française de l’offense au pouvoir  

Aux Archives nationales à l’Hôtel de Soubise, du 20 mars au 1er juillet prochain, plongez au cœur de l'histoire tumultueuse du sacrilège, où le spirituel et le temporel travaillent à ne faire qu’un, mais lequel ? Le dernier discours de Robespierre, l'œil de Léon Gambetta, le testament de Louis XVI… Des trésors historiques et autres documents d'archives inédits, pour une expérience solennelle, et parfois moqueuse, aux frontières du divin et du pouvoir.

22/03/2024, 17:32

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“Faire front commun face à la massification annoncée des IA dans le travail”

Après le collectif En Chair et en Os, c'est au tour de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) de réagir au rapport, IA : notre ambition pour la France, remis au Président de la République le 13 mars dernier. Ces membres, après l'avoir lu « avec beaucoup de colère », appellent les pouvoirs publics à « ne pas céder aux sirènes de la compétitivité mondiale, et l’ensemble des artistes-auteurs à faire front commun face à la massification annoncée des intelligences artificielles dans leur travail ».

22/03/2024, 13:31

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Bastien Vivès, condamnable ou martyr de la liberté d'expression ?

L’Observatoire de la liberté de création (OLC) dénonce « une loi absurde et son application ubuesque » dans l’affaire Bastien Vivès. Dans une tribune, ses membres justifient leur positionnement : à chacun de se faire un point de vue...

22/03/2024, 11:26

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Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

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De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

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Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

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Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

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Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

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Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

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Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

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"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

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Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

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Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

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Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

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L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

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Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

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À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33