Pour la rentrée littéraire, certains se satisfont d’un roman. Avec Le grand rire des hommes assis au bord du monde, dans une traduction de l'allemand par Olivier Mannoni, Philipp Weiss s'aventure dans une oeuvre totale : cinq livres, dont un manga, à travers les 1200 pages d'une épopée rare. Rencontre avec cet auteur à l'oeuvre hors norme.
Le 05/07/2021 à 10:38 par Nicolas Gary
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05/07/2021 à 10:38
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ActuaLitté : Votre... pardon, vos livres, s’émancipent des frontières, tant géographiques que temporelles : comment avez-vous conçu cette œuvre ?
Philipp Weiss : Je suis persuadé que nous n’avons pas de langue pour décrire le temps présent. Pourtant, le propos littéraire tend à comprendre d’une manière globale le monde tel qu’il existe. Or, depuis 3000 ans, le récit a adopté des codes convenus : un lieu, un temps, une esthétique. Voire, deux personnes qui se rencontrent, un conflit qui se déclenche, entraînant une réconciliation... ou la mort.
Voilà : notre monde échappe de plus en plus au schéma shakespearien classique. D’abord, parce que l’humain se trouve déterminé par des événements plus globaux — l’exemple du Covid est terrible à ce titre. Pour saisir cette ampleur, il faut travailler à l’expansion de l’espace narratif. Pour moi, la genèse est venue avec Fukushima : un an après la catastrophe de 2011, je suis parti au Japon — et j’en suis revenu avec la moitié de Terrain vague (Ndr, premier des cinq volumes). J’ai marqué une pause, pour écrire du théâtre à Vienne, et revenant à ces fragments, sincèrement... je les ai considérés trop traditionnels. Et parallèlement, l’univers étriqué de Vienne où je vivais ne permettait pas de déployer correctement les énergies créatrices. Ce cumul a provoqué comme une explosion.
À cet instant, j’ai senti que Fukushima relevait d'un symptôme, un phénomène lié au développement global — et comme beaucoup, je me suis demandé comment nous en étions arrivés là. Pour comprendre, il fallait regarder en arrière : le XIXe siècle nous apporte des réponses, et les fondations logiques de ce qui constitue notre monde. Ce sont les débuts du capitalisme, les États nations, les mouvements de libération — tant pour les ouvriers que pour les femmes — qui se cherchent. Mais aussi, la croyance en un progrès salvateur. De ce point de vue, XIXe et XXIe se rejoignent.
Une femme portée par le vent de liberté de la Commune de Paris rejette son carcan bourgeois et devient l’une des premières Européennes à entrer au Japon à la fin du XIXe siècle. Un jeune homme éperdu d’amour voit sa vie bouleversée à la suite du tremblement de terre de Tokyo en 2011. Une spécialiste du climat lutte contre ses fantômes familiaux et assiste à la remise en question de la théorie de l’évolution.
Un petit garçon japonais, survivant du tsunami de Fukushima, s’adresse à son dictaphone pour conjurer la peur et raconter son épopée. Une héroïne de manga résiste à l’abolition de la réalité et de son corps dans un Tokyo virtualisé. À travers cinq histoires personnelles, toutes liées les unes aux autres, ce roman exceptionnel raconte l’évolution de l’humanité jusqu’à l’ère de l’anthropocène, où l’homme, non plus soumis à son environnement ni avide de le comprendre, en est le facteur décisif — allant parfois jusqu’à causer sa destruction.
– Le grand rire des hommes assis au bord du monde, résumé de l’éditeur
Cela ne suffisait cependant pas : il m’a fallu remonter plus loin, plonger dans l’histoire de la Terre, du climat, trouver les personnages qui ouvriraient la voie au XXIe siècle. Chantal est apparue. Apportant cette idée qu’un événement minime a pu provoquer l’extinction de la quasi-totalité du vivant. Les cinq volumes ont ainsi été imaginés en une quinzaine de jours. Ensuite... ce furent des années de souffrance à les écrire.
ActuaLitté : On sent la marque du bildungsroman dans toute l'écriture, mais bien plus encore...
Philipp Weiss : Oui, c’est juste : le récit encyclopédique de Paulette répond à ce principe du roman de formation. Mais nous vivons avec nos propres héritages. Et dans la littérature germanophone, se retrouve une prétention à appréhender la globalité du monde. Cette dimension holistique, le philosophe Friedrich Schlegel l'a conceptualisée, notamment parce qu’il était dans des cercles proches du poète Novalis — qui a tenté l’écriture d’une poésie universelle et biographique.
EXTRAIT: Le grand rire des hommes assis au bord du monde
En fait, Hegel nous en donne les clefs : dans la poésie antique, entre le monde et le sujet, existe une continuité. La modernité a introduit une rupture dans cet ordre, brisant le lien entre intériorité et ordre bourgeois. Ce que le romantisme allemand a dévoilé de brisure, le roman a tenté de la réparer, de rejoindre ces deux mondes.
ActuaLitté : Mais à traquer cette universalité, comment parvient-on à conserver sa propre identité ?
Philipp Weiss : Eh bien... L’isolement que j’évoquais à Vienne a pu provoquer une forme de dissolution de ma personnalité : ma vie n’avait plus de place pour s’exprimer. Et dans le même temps, souffrance et plaisir se mêlent, dans l’écriture et le développement de figures qui s’éloignent de ce que je suis. De même, le fardeau encyclopédique lié à ce projet conduit à moduler l’entonnoir où transiteront les éléments, afin d’arriver au livre. C’est une double expérience : celle de la souffrance et d’un plaisir pervers. (sourire)
Du reste, l’écrivain se place dans un état utopique. Herta Müller, dans une interview, racontait son enfance en Roumaine. Elle essayait de manger de l’herbe, autant d’herbe que possible, afin de devenir elle-même herbe, pour nouer une amitié avec la terre, une relation fusionnelle. Si je m’approprie cette image, je dirais que mon désir le plus ardent est celui d’absorber autant du monde que possible, pour arriver à cette rotondité de la planète : je serais moi-même devenu monde pour mieux écrire sur lui.
Chantal raconte le fantasme d’une dissolution de ce type : se changer en modèle climatique — et ce serait une étonnante existence, que de disparaître vingt minutes après son éveil, pour changer de cycle constamment. D’ailleurs, cette notion même de modèle climatique, qui provient de la vision anthropocène, aboutit à son idée de grande soupe humaine, pour mieux caractériser cette anthroposphère.
ActuaLitté : En somme, vous entrez dans une perspective génésique, autant que cosmogonique...
Philipp Weiss : C’est amusant : le projet de constituer une cosmogonie découle de ce que la philosophie du langage du XXe m’a extrêmement marqué. La langue, dit-elle, n’est pas un simple vecteur de communication, mais plus profondément, la base de notre pensée et de nos perceptions. Elle structure la manière dont notre regard se pose sur l’environnement... tout en piégeant et pétrifiant : une fois nommées, elles se figent, au point de cesser d’exister. Et de la sorte, le langage nous fait avancer dans le monde, que les mots dessinent par avance, tout en lui donnant une consistance qui l'établit.
Ces livres représentent une tentative, en cinq récits, de déjouer cette incompatibilité profonde. Car la littérature a toujours eu cette double vocation : invoquer la globalité ou souligner la déchirure, entre la chose et son concept, le moi et le monde...
ActuaLitté : Eh bien, entre la scolastique ésotérique, une mystique platonicienne et la philosophie de Deleuze, le tout décliné sur 1200 pages dans cinq récits… À l’époque de Tik Tok, vous versez dans la provocation !
Philipp Weiss (en riant) : Bien entendu, c’est de la provocation, mais selon moi, elle est absolument nécessaire. D’ailleurs, prenons le manga, et Abra. Elle s’étonne à un moment, demandant : « Pourquoi cette réalité s’effrite et se désagrège ? » Eh bien, nous avons une partie de la réponse : quand nous avons travaillé sur ce récit, s’est imposée cette notion que toute technique est une externalisation du corps. Le marteau, premier outil, prolonge la main, la roue, ce sont les jambes, l’écriture, la mémoire. Internet, de même, devient l’extension d’un système nerveux central.
Or, le passage à la virtualité, nous l’avions réservé jusqu’à lors à la littérature et la religion. Or, cette virtualité, c’est à proprement parler l’externalisation de nos rêves et de nos cauchemars. Et Abra, elle, est prisonnière de l’un de ces songes virtualisés. Alors oui, défier Tik Tok, avec joie !
ActuaLitté : Vous évoquez également la perte du contrôle, comme ces moments les plus fascinants de l’existence : en quoi le deviennent-ils ?
Philipp Weiss : Il en existe de deux types, si vous me permettez cette dualité. Le cas où une grande civilisation perd son histoire — ce qui devient franchement problématique. L’autre, celui où l’humain se détache d’un projet de vie, d’un contrôle sur son existence. Cette dernière m’apparaît très positive : un moment où les événements ne se déroulent plus en suivant un plan conçu à l’avance. Chantal l’a élevé au rang de principe universel. Je la rejoindrais volontiers.
Mais revenons sur un événement significatif. Voilà 2,4 milliards d’années, la Terre ne disposait pas d’oxygène — les changements apparus alors au sein de la croûte terrestre ont induit ce que les scientifiques appellent la Grande Oxydation ou Catastrophe de l’oxygène. Pardon pour l’expression, mais en somme, des bactéries terrestres ont inventé la photosynthèse et ont fini par chier de l’oxygène (NdR : si, si, dit précisément comme ça).
Résultat ? 99 % du vivant alors présent sur la planète a disparu, ce qui a permis à d’autres formes de vies d’apparaître. À ce jour, cela reste la plus grande perte de contrôle jamais observée. Il en va de même avec ces comètes, et la disparition des dinosaures, voilà 66 millions d’années. Sans ces marqueurs qui ont entraîné des calamités — et dont on ne peut pas vraiment assurer qu’ils s’intégraient dans le schéma de l’évolution — jamais nous, petits mammifères, n’aurions abouti à la position occupée aujourd’hui. Ce qui ne nous rend que plus responsables.
ActuaLitté : Est-ce à dire que nous nous aménageons un futur peu enviable ?
Philipp Weiss : Eh bien... Si l’on considère que la vie est partie prenante de la mort, et inversement, alors le prolongement de cette idée s’applique tout aussi bien à la psychologie qu’à la biologie, me semble-t-il. Nous éprouvons de petites morts régulières — une rupture, un départ, qui sont autant de recommencements, dans un prolongement. Or, aucune n’est meilleure que l’autre : elles enrichissent l’expérience humaine. La mort biologique intervient de la même manière, à une plus grande échelle.
En revanche, l’alternative que construisent certaines structures à notre époque — je pense notamment aux sociétés de la Silicon Valley — repose sur un projet algorithmique. Un monde qui serait mathématiquement détaillé, sans plus de place ni au hasard ni aux catastrophes : tout serait calculable. Cela aboutit, pour moi, au concept même d’une mort définitive...
ActuaLitté : Alors, revenons au processus créatif... De tous vos personnages, dans leur grande diversité, lequel fut le plus délicat à faire vivre ?
Philipp Weiss : Evidemment, dans ces temps où la politique identitaire est très en vogue, où l’on ne cesse de répéter que pour pour parler d’un groupe, il faut en avoir partagé l’histoire, la couleur de peau, l’identité sexuelle, etc. – ma conviction est autre. D’une manière générale, en tant qu’êtres humains, nous faisons tous l’expérience de l’humanité, de manière identique. Nous ne sommes pas seulement des parents sur le plan génétique, mais aussi par notre sensibilité et notre vécu. D'un autre côté, le spectre des différences individuelles paraît beaucoup plus large que toute catégorie abstraite qui vise à homogénéiser : les femmes, les Japonais, les Français.
Bien entendu, je ne nie pas les différences. Bien entendu, il existe une discrimination raciste ou spécifique au genre. Mais nous pouvons surmonter ces différences par le savoir et l'empathie. Mon travail d’écrivain, c’est de chercher la métamorphose, pour aller vers l’autre, ou dans l’autre.
Ainsi, je n’ai pas éprouvé la moindre difficulté à devenir une jeune femme, à Paris, durant le Second Empire. Vous avez compris que j’avais vécu une certaine dissolution de l'esprit (rires). Me penser à l’intérieur du cerveau de personnages japonais a toutefois représenté un défi supérieur : j’ai eu besoin d’un autre personnage que Satoshi, ce nettoyeur de centrales nucléaires, parce que je ne parvenais pas à aborder la perspective historique de l’intérieur. La responsabilité que cela implique à l’égard de l’événement — en tant qu’historique — devenait trop lourde. Alors, pour sortir du dilemme, m’est apparue une solution, sous la forme d’un enfant, qui a permis d’écrire sur la catastrophe. Mais ce n’est là qu’une autre mutation.
D’ailleurs, l’enfance — dans une certaine mesure — offre cette vision d’un univers où tout appartient à un vaste ensemble symbiotique. La globalité du monde a déjà été accomplie, pour l’enfant. Il pense le réel et l’imaginaire à l’intérieur d’un cosmos complet. Et à ce titre, très proche de l’état mythologique de cette poésie antique, dont nous parlions avec Hegel.
Olivier Mannoni, traducteur de cette œuvre totale (n’ayons pas peur des mots... bien qu’il faille les redouter), aura permis l’échange avec Philipp Weiss durant cet entretien, en assurant la transition de l’allemand au français. En tant que traducteur, il a également un regard très particulier sur le projet littéraire du romancier.
ActuaLitté : Cinq livres, avec cinq styles totalement distincts : c’est un défi à tenter un poète, comme le disait le Cyrano de Rostand...
Olivier Mannoni : En effet. Or, si le travail de traduction requiert de la précision, le texte de Philipp va si loin qu’il fallait trouver des ressources ! Je suis allé piocher autant que mes compétences pouvaient le permettre, mais il évoque des questions de théories physiques, d’histoire, de géologie et de sciences parfois très pointues. Sa capacité d’autodidacte, doublée d’une formation très complète, rend son texte prodigieux.
Mais il est un point majeur : il me semble bien que, pour la première fois, un manga intervient dans la recherche d’un récit global. De ce point de vue, Philipp architecture une narration incroyable : le texte encyclopédique, s’il reprend la forme même de ce genre, demeure une authentique histoire, avec une chronologie qui s’écoule au gré des entrées alphabétiques. Les thèmes se succèdent, mais procèdent d’une avancée romanesque, où fond et forme coïncident parfaitement.
Son projet d’adéquation entre le langage et le monde se déroule ici, entre les idées philosophiques, sans rien d’abstrait : le lecteur y découvre des personnages, des figures, des destins qui se jouent, chacun entre folie et destruction, laissant des pans d’ombre pour exciter la curiosité.
ActuaLitté : Comment avez-vous découvert ce texte ?
Olivier Mannoni : L’éditeur allemand qui l’a publié, j’avais eu l’occasion de travailler sur un de ses précédents ouvrages de Frank Witzel, extrêmement dense, Comment un adolescent maniaco-dépressif inventa la Fraction Armée Rouge au cours de l’été 1969 (Grasset, avril 2018). Je l’avais repéré, et avec Jean Mattern, nous avions travaillé ce livre. Quand le texte de Philipp m’est parvenu, j’ai passé quinze jours de lectures, et présenté une fiche de lecture de 18 pages. Le Seuil en a pris connaissance, et après une seconde lecture, Hugues Jallon (NdR : président de Seuil depuis avril 2018) a fini par reconnaître : « On est obligé de le prendre. » Il devenait impossible de laisser filer un pareil texte.
S’en sont suivis 18 mois pour élaborer la traduction. Et surtout, avec l’éditrice — Laure de Vaugrigneuse — une approche méthodique de vérification de tous les éléments. Mais au bout d’un moment, nous nous sommes aperçu qu’on pouvait faire confiance : Philipp a une telle capacité d’intégration des informations, de souci de véracité, que tout ce travail avait été opéré en amont. Il y a même une dimension magique : il est parvenu, sans s’en rendre compte, à intégrer dans son texte le nom d’un personnage lié à l’évolution de la montgolfière, qui avait réellement existé dans ces circonstances !
La suite est classique : ma traduction est rendue en novembre 2019, et c’est avec la meilleure correctrice du monde, Marie Dubois, que le livre a été relu. Maintenant, nos espoirs sont concrétisés, l’intérêt des libraires est manifeste. C’est un beau résultat, très fidèle.
ActuaLitté : Qu’en retenez-vous, tout particulièrement ?
Olivier Mannoni : Le travail ! (rires) En réalité, c’est cette continuité d’un livre à l’autre, malgré les genres totalement distincts, qui m’étonne. C’est une littérature qui fait exploser de manière positive la littérature. On déborde des genres, des schémas shakespeariens dont il parlait. C’est cette rhizomification du monde, comme la désignait Deleuze, qui est à l’œuvre. Elle apporte quelque chose de nouveau aux lecteurs : elle ouvre des champs de possibilités, comme dirait Pindare.
Mais surtout, c’est ce fond narratif et l’innovation formelle qui me frappent. Ce sont des récits palpitants, avec ce côté Jules Verne que peut avoir Paulette, par exemple. Cinq styles, ce fut délicat à aborder dans la traduction, que de passer à ces cinq écritures différentes — alors que lui avait écrit en menant chaque livre de front. Pour le traducteur, il en va de même dans la volonté de préserver ces choses. Le rythme d’écriture, qui exprime le mouvement global du récit, il fallait le préserver, parce qu’au-delà de leurs spécificités, chaque texte repose sur cette même dynamique.
[à paraître 19/08] Philipp Weiss – Le grand rire des hommes assis au bord du monde (trad. Olivier Mannoni) — Le Seuil — 9782021419337 – 39 €
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Paru le 19/08/2021
1088 pages
Seuil
39,00 €
3 Commentaires
Gitane
08/07/2021 à 14:39
Mais que serions-nous sans Maître Mannoni ? Un immense merci à lui pour son travail de défrichage et de transmission. Cette oeuvre est jusqu'à présent ce qui m'a l'air de plus intéressant en cette rentrée littéraire. Je vais me jeter dessus.
HERVE THIBAUT
10/07/2021 à 16:21
Bavardage parfois pertinent. Beaucoup de pages pour...
Mieux vaut lire de Barbara Stiegler "Il faut s'adapter", ce que prétend faire l'auteur. En fait lire "Durer" de Pierre Caye,"Généalogie de la morale économique" de Sylvain Piron, "Un monde sans vergogne" de Bernard Stiegler, Gael Giraud et Maxence Caron( etc...) rend tout à fait inutile la lecture de la presque totalité de la production littéraire et celui-ci en premier lieu.
Ed
10/07/2021 à 17:06
Parce que vous avez lu l’intégralité de ces 5 ouvrages pour les condamner de la sorte ?