pépite or

fait parti de ces albums qui en quelques pages vont emmener très loin les jeunes lecteurs.
Un petit garçon regarde sa maman au ventre rebondi attendre une petite sœur. Nous sommes dans un village de l'Océan Indien et comme partout à travers le monde cette nouvelle histoire qui démarre va lui faire se poser quantité de questions. Il va trouver quelques réponses auprès d'une petite mangue accroché à son arbre…

Magnifique album que celui-ci, les dessins de Justine Brax mettent en valeur le texte de Charlotte Demanie et inversement. L'une des bonnes idées, également, et d'avoir introduit dans les dialogues quelques passages en langue locale. C'est beau, c'est intelligent, à demander tout de suite à son libraire !

Terminons la semaine avec un nouvel extrait de l’œuvre de Voltaire (1694-1778). Il’ s’agit d’un court conte philosophique paru à Genève en 1766 dans Le Philosophe ignorant. Le passage se dénomme Petite digression.

Dans ces quelques lignes, Voltaire revient sur la question de l’ignorance. Prenant pour cadre la fondation des Quinze-Vingts (hospice parisien qui reçoit des aveugles), il invente une intrigue construite sur le jeu des couleurs.

La petite sirène illustrée par Benjamin Lacombe dépoussière le mythe. Cet ouvrage permet de redécouvrir un grand classique d’Andersen dans une nouvelle traduction résolument moderne de Jean-Baptiste Coursaud.

Ajoutez à cela les lettres d’amour éperdues d’Andersen à Edvard Collin soigneusement sélectionnées, traduites et publiées certaines pour la première fois en français et vous aurez un éclairage nouveau au conte que chacun connaît ou devrait connaître.

Le tout est bien entendu porté par les illustrations puissantes et passionnées auxquelles Benjamin Lacombe a ajouté un regard tout personnel sur cette fable maritime.

Il y a quelques heures avait lieu la remise des Pépites du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine-Saint-Denis sous le chapiteau du Cirque Électrique dans le 20e arrondissement de Paris.


Malgré les événements du vendredi 13 novembre, la direction du salon a fait le choix de la maintenir ainsi que le salon « Parce que ce droit à la culture et à la liberté n'est pas négociable, parce que nos enfants ont droit à l'imaginaire et aux rêves ».

La directrice du salon, a tenu à rappeler que ce salon avait une « tonalité particulière » cette année. Que le choix de maintenir le salon avait été longtemps et murement réfléchi, parce que pour le jeune public et particulièrement dans ce département c'est un premier moment avec le livre, la littérature et ceux qui là font.

Sylvie Vassalo a également rajouté que maintenant, après les terribles évènements une question allait se poser, celle de la responsabilité de l'adulte à sécuriser les enfants aussi bien physiquement que psychiquement. Mais que maintenant il fallait un certain retour à la normale.

D'un point de vue logistique, la directrice du S.L.P.J à souligné que pour tout ce qui était sortie scolaire, particulièrement le mercredi, le salon était en attente d'un message des ministères de la Culture et de l'Éducation, mais qu'elle avait bon espoir. Le salon sera, le mercredi, entièrement gratuit.

Pour la remise de prix, cette année, deux parrains de grands talents (comme chaque année) ont remis les prix au fur et à mesure.
Ainsi, Anne-Laure Bondoux et Olivier Tallec ont succédé avec brio à Marie Desplechin et à Gilles Bachelet.

Huit catégories ont été récompensées cette année :

Album,
 BD/Manga, 
Roman 9/12 ans, 
Roman européen pour adolescents, Documentaire, 
Livre d'art, 
livre audio 
et Création numérique

Paloma et le vaste monde, Véronique Ovaldé, Jeanne Detallante, Actes Sud junior

Le Jardin de Minuit, Édith, d'après Philippa Pearce, Soleil

Histoires du chien qui avait une ombre d'enfant, Hervé Walbecq, l'école des loisirs

Stone Rider, David Hofmeyr, trad. Alice Marchand (anglais), Gallimard Jeunesse

Le Petit Musée de Picasso, Béatrice Fontanel, Gallimard Jeunesse

La Vie en design, Céline Delavaux, Stéphane Kiehl, Actes Sud junior

Mr Gershwin : les Gratte-ciels de la musique, raconté par Susie Morgenstern, ill. Sébastien Mourrain, Didier Jeunesse

David Wiesner's Spot, concept et design : David Wiesner, Houghton Mifflin Harcourt, (États-Unis). Application compatible Apple

Madame Le Lapin Blanc, Gilles Bachelet, Éditions du Seuil jeunesse

(Voir l'interview)

Pépite BD / Manga

Choisis quelque chose mais dépêche-toi !, Nadia Budde, traduction Vincent Haubtmann, L'Agrume

Pépite(s) du Roman adolescent européen

Doglands, Tim Willocks, traduction Benjamin Legrand, Syros

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La drôle de vie de Bibow Bradley, Axl Cendres, Éditions Sarbacane

(Voir l'interview)

Pépite du Documentaire

L'Art face à l'histoire, Nicolas Martin, Eloi Rousseau, Éditions Palette

Pépite du livre d'Art

Mr. Hopper, mystère Hopper, ouvrage collectif, illustrations Aude Samama, Dada/éditions Arola

Pépite du Livre Ovni

Le Dictionnaire fou du corps, Katy Couprie, Éditions Thierry Magnier

Pépite de la Création numérique

Fourmi, Oliver Douzou, d'après l'album paru aux éditions du Rouergue, Opixido

[&]

Uropa, Bernar Islaire, Laurence Erlich, Casterman (mention spéciale)

Pépite de l'adaptation cinématographique

Le Jour des Corneilles, réalisation Jean-Christophe Dessaint, scénario Amandine Taffin, production Finalement, Mélu- sine Production, Max Films, Walking The Dog, The Big Farm, distribution Gebeka Films. D'après le roman Le jour des corneilles, Jean-François Beauchemin, Ed. Les Allusifs (2004).

Pour apprécier « Blue » à sa juste valeur, il faut sans doute éviter de lire la postface de l'auteur, où il retrace l'histoire du surf en bande dessinée à la première personne, car la traduction maladroite et lourdingue fait passer l'auteur pour pédant et prétentieux, alors qu'il avoue lui-même d'emblée ne dessiner que des conneries. Ce serait dommage que ce problème de registre s'interpose entre le plaisir qu'on prend à découvrir cette bande dessinée étrange et le souvenir qu'on en garde.

Faisons donc comme si « Blue » n'était pas suivi d'une postface.

Cet album au format horizontal à l'italienne raconte une journée atypique d'un trio de lycéens australiens, qui décident de sécher les cours du lycée Bolton pour aller faire trempette, puis se mettent en tête d'aller voir de plus près les tripes d'un étranger qui s'est fait écraser par un train au milieu de la campagne. Les trois ados ont des têtes de suppositoires, des yeux globuleux, de l'acné et des dents de travers. Ils grognent autant qu'ils parlent et ne sont pas très futés.

Ils ne sont pas les seuls, semble-t-il, car, à travers ce récit, Pat Grant met en exergue la xénophobie exacerbée qui traverse la société australienne. Rien que l'apparence des « étrangers » suffit à les exclure de la société locale : à mi-chemin entre la quille de bowling et le pseudopode informe, les yeux cernés et le corps traversé de tentacules innombrables, ces êtres bleus n'ont pas grand-chose d'humain. Si l'on y ajoute les rumeurs qu'on colporte sur eux, qui prétendent qu'ils ne mangent que des nouilles et ne ramassent pas leurs ordures, on comprend pourquoi les « vrais » Australiens les détestent.

Ou les redoutent, allez savoir... En plus, il couvrent les murs de graffitis bleus, façon peintures rupestres aborigènes, pour brouiller les pistes. L'étranger est aussi bien l'immigré venu d'Asie que la population aborigène laissée pour compte. L'étranger, c'est l'autre, tout simplement. Celui qui ne vit pas comme nous.

L'Australie rurale comme on ne l'a jamais vue

L'auteur avoue la proximité entre son road movie à pied à travers la campagne et les images mémorables de « Stand By Me », mais il ne faudrait pas réduire son album à un simple récit de glande adolescente pour autant. L'Australie sous les pinceaux de Pat Grant est un paysage presque extra-terrestre, décoré de plantes étranges et peuplé d'abrutis montés sur pattes sombres.

C'est que cet auteur pas banal possède un talent graphique qui allie l'imagination la plus pure à une très grande méticulosité. Les petits dessins bleus remplissent les cases et les pages, mêlant façades et rues de la campagne australienne avec des plantes et des êtres beaucoup plus exotiques. Le soin que met Pat Grant à travailler son trait et à géométriser son dessin le rapproche évidemment d'un Chris Ware, mais en beaucoup plus organique, laissant une place de taille aux rochers, aux plantes et aux visages mal foutus.

On se laisse happer par ces personnages étrangers, ce meurtre ou cet accident fascinant et, plus encore, par ce dessin tout en rondeur, qui donne à voir le mal et la laideur sous leur plus beau jour. Puis par ces couleurs aussi, nuances de bleu sur un marron foncé, qui, sous leur simplicité apparente, confèrent à tout le livre une atmosphère... décalée. Une vraie découverte.

Malo fête ses 11 ans. Hélas, ce jour passe quasiment inaperçu aux yeux de ses parents. Son père, avocat d'affaires, lui donne une petite tape affectueuse et part à son cabinet, sa mère se défile en lui organisant un anniversaire avec des amis, sans lui demander son avis. Elle pousse Malo dans le taxi qui doit le conduire au restaurant Les Trois Brigands où doit se dérouler la fête. Hors, la voiture a un accident et tombe dans la Seine. Au fond du fleuve, le garçon aperçoit un hublot et une envoûtante lueur bleutée... Malo tourne la poignée et dégringole dans un toboggan qui l'entraîne dans un nouveau monde : le Royaumes des Ombres...

est un conte moderne.

Malo va découvrir un univers merveilleux en noir et blanc. Il va faire connaissance avec un arbre enrhumé, discuter avec un chat du nom de Mercator, fêter son anniversaire avec des enfants de son âge ressemblant étrangement à ceux de sa vraie vie, se lier d'amitié avec la jolie Lili, petite marchande colorée de rêves, et relever un étrange défi...

La petite marchande de rêves est un roman adorable et poétique, entre Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry et Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll. Les personnages sont particulièrement attachants comme Lili, la petite attrapeuse de rêves, et Septimus, le magicien parlant le "vermot". Son langage est amusant et fait de lui un être fort sympathique ! On passe un bien agréable moment avec cette galerie de personnages. Le joli conte de Maxence Fermine est attendrissant et plaira certainement à un large public.