Il n’y a – fort heureusement – pas que la littérature dans la vie : on trouve des essais aussi. Des ouvrages qui pensent la société, s'appuyant sur les théories de la sociologie, de la philosophie, sur l'Histoire, l'ethnologie ou encore la psychanalyse, ils explorent un sujet avec une approche bien spécifique. Que serait Don Quichotte sans Lydie Salvayre pour redonner une énième vie à l'Hidalgo ?
C’est avec Je suis Charliberté d’Arthur Ténor, un récit qui montre aux ados l’importance de la liberté d’expression, qui inaugure la collection Engagé, que Scrineo se lance dans les romans contemporains en 2016. Toujours avec une question de point du vue, l’idée est de parler aux jeunes lecteurs de sujets qui les touchent et auxquels ils peuvent être confrontés au quotidien.
Fondée en 1975, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse se consacre à la défense des écrivains, tant dans leurs créations que dans leurs droits. L’association compte plus de 1000 membres, dont l’activité éditoriale représente 1500 ouvrages publiés chaque année.
Parce que le livre reste le cadeau le plus prisé pour les fêtes de fin d’année, et que choisir un livre pour les enfants n’est pas toujours simple, voici une sélection de 15 ouvrages pour petits et plus grands. Des livres jeunesse, des albums, des romans et des imagiers, pour éveiller les sens et s’émerveiller.
Qu’est-ce qui témoigne de la vitalité d’une littérature ? Dans ce cas-ci, celle de la littérature jeunesse au Québec. Est-ce le nombre d’éditeurs ? On en compte plus d’une soixantaine. Le nombre d’ouvrages publiés par année ? Il y en a plus de 400. Les prix dédiés à ses créateurs ? On en compte une bonne douzaine. Ou alors l’attrait de ses créateurs pour des éditeurs étrangers ?
Plurielle, riche, moderne, la littérature jeunesse ne connaît pas de limites de genres : romans, bande dessinée, album, ouvrages parfois insolites. Alors que la grande fête Partir en livre se déroule actuellement et partout en France, voici une première sélection de livres à parcourir et emporter dans ses valises.
Poésie
11/2022
Lecture 9-12 ans
03/2015
Littérature française
09/2010
Critique littéraire
À l'occasion du Centenaire de la mort de Marcel Proust, Classiques Garnier publie le 9 novembre De l’écolier à l’écrivain. Travaux de jeunesse (1884 - 1895), un ouvrage intégralement composé d’écrits inédits de Proust. Cet ouvrage exhume un ensemble de travaux philosophiques et littéraires réalisés par le jeune Marcel Proust dans le cadre de sa scolarité : les premières rédactions enfantines, les dissertations du lycée Condorcet et de la Sorbonne, ses « réflexions » personnelles, un poème en prose et un recueil de maximes dont on n’avait pas soupçonné l’existence.
Cette édition abondamment annotée par Luc Fraisse, tirée du fonds Marcel Proust des archives personnelles de Bernard de Fallois, questionne la culture de l’écrivain en devenir. Le lecteur verra à travers ces pages le style convenu de l’exercice scolaire se muer progressivement en une écriture personnelle, qui annonce déjà celle d’À la recherche du temps perdu.
Ces maximes et réflexions, aucun professeur n’impose au jeune écrivain de les concevoir. Si l’on y reconnaît à l’évidence, au filtre de citations et d’allusions, l’influence des Caractères de La Bruyère et des Pensées de Pascal, qui affleureront tout autant à la surface des phrases de la Recherche, l’heure n’est plus à confectionner un « À la manière de » : la manière est de Proust. Maximes et réflexions se succèdent donc, comme un énoncé de lois générales, autour desquelles papillonnent des possibilités de situations et de personnages romanesques, qui meurent et disparaissent avant d’avoir eu le temps de prendre corps.
« Souvent dans une chambre toute simple, où nous entrons sans aucune pensée de fine volupté, un bouquet de fleurs communes, nous surprenant, envoyant au-devant de nous sa fraîche odeur, nous a fait plus vivement éprouver la puissance des fleurs et du parfum que des promenades dans les expositions de fleurs ou les visites dans un salon fleuri des espèces les plus rares et des spécimens les plus beaux. De même nos plus fortes sensations de musique ne m’ont pas été données au concert ou dans le monde, quand une oeuvre était interprétée par des artistes hors ligne, mais dans le salon de ma mère après dîner, quand j’étais obligé par exemple de rester là pendant sa leçon d’accompagnement donnée par un mauvais professeur de violon et que je m’étais assis avec résignation près du feu avec l’intention de penser à tout autre chose. Quelquefois aussi à la campagne, ou dans un hôtel au bord de la mer, les soirs de pluie où il fallait subir la compagnie et les talents d’une vieille dame viennoise ou d’un jeune russe. Ne m’attendant pas à une jouissance artistique, ne m’évertuant pas à n’en rien perdre, j’étais dans des conditions d’autant meilleures pour la goûter. Je ne m’étais pas fait beau comme en allant au concert pour être admiré des autres auditeurs, puisque j’étais seul ou au milieu d’inconnus. Je ne pensais ni à l’œuvre ni à l’exécutant. J’étais au fond d’un fauteuil, en chaussons, et c’est comme cela que la musique me prenait, et prenait mon âme, non pas vidée soigneusement par l’attention pour mieux la recevoir, mais surprise toute pleine, avec tous ses rêves au nid. »
Marcel Proust, De l’écolier à l’écrivain, p. 134.
Critique
11/2022
Critique littéraire
05/2013