Une petite (longue) déclaration

L’histoire pourrait être banale…quoique l’on ne brûle pas forcément tous les jours d’amour pour quelqu’un…et il n’est pas évident de toujours aimer la même personne du même amour brûlant des premiers temps !

Voici ce qui est donc arrivé à un pauvre Taïwanais plein de bonne volonté. Ayant de l’idée, ce jeune homme avait écrit « Je t’aime » avec des bougies allumées idéalement disposées dans la chambre d’hôtel qu’il occupait.

Parti se promener avec l’élue de son cœur, Lin est revenu vers la chambre d’hôtel une quarantaine de minutes après avoir allumé les bougies…Mais c’était trop tard, le feu gagnait toute la chambre. Le jeune homme, livreur de produits surgelés de son état, s’est alors vu interpellé par la police et promptement conduit au tribunal où on l’a inculpé de mise en danger d’autrui…

Il a été condamné à payer 120.000 dollars taïwanais (2.490 euros) à l'hôtel situé à proximité de Taipeh afin de réparer les dégâts causés par l'incendie. Toutefois, l’inculpation a ensuite été suspendue. Lin n'a plus été condamné qu'à prendre sa plume pour écrire une lettre d’excuses et à faire un don de 30.000 dollars taïwanais (620 euros) à une fondation pour la famille et les enfants.

Remarquable déclaration que celle réalisée par Text'OCentre, qui donne aux livres leurs lettres définitives de noblesse, si cela avait encore pu être contesté.

Calquant leurs huit articles sur la Déclaration des droits de l'Homme, l'Association professionnelle des éditeurs de la Région Centre a ici posé les bases d'un droit du livre, dont on ne peut que rêver qu'elle soit validée par les autorités.

Les livres, tous les livres ont le droit d’exister.

Les livres sont égaux entre eux, sans distinction d’origine, de fortune,de naissance, d’opinion, d’éditeur.

Tout livre a droit à la vie, à sa commercialisation, à la chance d’être exposé au lecteur, et de donner à son auteur celle d’être entendu et rémunéré à juste titre.

Tous sont égaux devant la loi qui les met à égalité de prix pour tous en quelques lieux qu’ils soient proposés.

Chacun a droit à la reconnaissance en tout lieu de sa personnalité, de la personnalité de son auteur, de celle de son éditeur.

Le livre, oeuvre d’imagination autant que de recherche, s’adresse à l’imagination autant qu’au besoin de l’homme. Il ne peut en aucune façon être dévoyé dans sa commercialisation comme un produit d’appel de consommation courante.

Le livre est, et demeure garant de nos libertés. Il ne peut en aucun cas être soumis à quelque aliénation que ce soit tant sur le plan de la pensée que sur celui de sa vocation fondamentale qui est de promouvoir le libre-échange des cultures, des mentalités et des savoirs.

Le livre, ouverture de l’esprit, de recherches, de plaisirs, consignation du savoir autant qu’oeuvre de création doit être traité comme un bien indispensable à la culture, à la promotion sociale et spirituelle, à l’information, et ne peut être traité comme un vulgaire objet de profit.

On appréciera d'autant plus l'illustration qui a été donnée de ce texte, reproduite sur le texte BiblioFrance.

Plus tu liras, mieux tu écriras! me sermonnait ma maman, institutrice, mais qui n’a jamais il me semble ambitionné que sa fille devint écrivain à un quelconque moment de sa vie. Certes, j’ai suivi l’injonction à la lettre. Certes j’ai lu. Je continue d’ailleurs.

Caressant peut-être l’ambition secrète de coucher un jour mes augustes pensées. " Allez vous coucher " me semble être en effet le meilleur ordre à donner à mes pensées. Et je serais fort interdite qu’il en fut autrement dans les années qui viennent. Bref.

Or donc, je lis, mais cela n’empêche ni doute ni curiosité. Cultivant mon penchant dicopathe, je fais face aux regards navrés de mes amis, qui ne peuvent s’empêcher de considérer les tablettes qu’ils occupent comme de la place perdue à l’heure de l’ATLF. Et mon Bescherelle, sur mon bureau, me suit depuis le CE2.

Le Petit Bon Usage va aller le rejoindre derechef. Moins imposant que son illustre aïeul / père / frère, cartonné pour passer l’usage du temps, pour couper court aux ergotages sur l‘accord du participe, ou les verbes défectifs.

Le clown Pé décide de quitter le cirque Carrouselli. Pour les artistes qui restent, c'est l'angoisse. Comment faire fonctionner un cirque sans clown? Impossible! Le directeur a beau essayer de se mettre un nez rouge, les enfants ne rient pas. Un peu plus loin, vit Maric. Il habite dans un bel orphelinat avec Madame Gertrude. Lorsqu'il voit qu'un cirque n'est pas loin, Maric est prêt à tout pour s'intégrer dans l'équipe.

Amateurs de cirques, de clowns, d'acrobates et de féérie, est un roman pour vous! Dans cette histoire, vous trouverez un peu de tout: de la magie, du suspense, un peu d'amour, beaucoup d'humour et un soupçon d'émotions. Grâce aux illustrations de Nancy Peňa, le roman est égayé et le récit de Dina Sabitova est très facile à lire. Voici une histoire pour enfants qui rassemble tout ce qu'il faut pour faire rire les jeunes lecteurs!

Comme chaque année, la sortie du nouveau dictionnaire de chez Robert est un événement largement relayé par les médias. Le tout étant de savoir quels sont les mots recalés et les mots reçus dans les pages du célèbre dictionnaire.

De nouveaux mots et de nouvelles personnalités font leur entrée dans le dictionnaire qui sort ce jeudi. Du côté des noms propres, l'édition 2009 accueille des personnages comme François Fillon, Gordon Brown, Dominique Strauss-Kahn, Guy Môquet, Rafael Nadal, Al Gore ou Dmitri Medvedev.

Pour ce qui est des noms communs, on retrouve des termes comme « blogosphère » (effet internet) et « haka » ou « bouclier de Brennus » (effet Mondial 2007 de rugby) qui passent haut la main l’examen d’entrée. Le sport n’est donc pas en reste avec l’arrivée d’ acrosport, glaciériste, paintball, mercato.

Un lexique dans l'air du temps :

Comme chaque année, Le Petit Robert de la langue française s'ouvre un peu plus aux nouvelles technologies, renforçant le « cyber » vocabulaire (aux côtés de blogosphère, on retrouve aussi identifiant, audiolivre, baladodiffusion). Il s'ouvre aussi à l'environnement (« bioéthanol », « diester »), thème très à la mode. La cuisine se laisse aussi goûter dans cette nouvelle édition, avec des mots hauts en saveur (bresaola, malossol, céteau, chichi…).

Chaque année un domaine en particulier est révisé ; en 2007 il s’agissait de la médecine et du droit européen. Pour ce nouveau millésime, l’astronomie nous emmène dans les étoiles : astérosismologie, héliosismologie, Jupiter chaud, transneptunien, disque d’accrétion, trou coronal…Finalement, c’est un instrument toujours engagé dans la grande course qui sépare toujours les usages des académismes.

Un ouvrage qui colle à l’actualité, mais pas trop non plus :

En tout, environ 300 mots nouveaux font cette année leur entrée. « Certains, pourtant très présents, n'ont pas été retenus parce qu'ils sont liés à une personne ou un événement particulier et ne sortent pas de ce cadre là », a souligné à l'AFP Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale du Petit Robert : « Bravitude, par exemple, n'a pas de fonctionnement normal. Il est toujours cité en référence à la phrase de Ségolène Royal. On ne l'a pas retenu. » Pas plus que le fameux « bling bling » évoqué à propos de Nicolas Sarkozy...

Parmi les nouveautés du Robert des noms propres 2009, le Premier ministre François Fillon et son nouvel homologue britannique Gordon Brown font donc leur entrée. Tout comme Dominique Strauss-Kahn (pour cause de présidence du FMI), l'ancien vice-président américain Al Gore (« nobélisé » pour son combat pour l'environnement), le tout nouveau président russe Dmitri Medvedev, le tennisman espagnol Rafael Nadal (récent quadruple vainqueur de Roland-Garros) ou l'écrivain chilien Luis Sepulveda.

Le thème de la Résistance se voit porté en force par l'arrivée de Guy Môquet, jeune homme supplicié par les nazis en 1941, revenu à l'automne sur le devant de l'actualité, ou de l'ethnologue et résistante Germaine Tillion, disparue en avril à l'âge de 100 ans.

Le Petit Robert est un dictionnaire résolument moderne. C’est ainsi qu’il souhaite s’ouvrir au monde, à l’actualité. Il représente aujourd’hui plus de 60 000 mots et 300 000 sens réunis dans un dictionnaire en un seul volume.

Le Petit Robert de la langue française 2009 : Editions Le Robert (2387 pages, 59 euros). Pour feuilleter cette nouvelle édition, cliquez sur le lien suivant.

Le Robert encyclopédique des noms propres 2009 : Editions Le Robert (2489 pages, 59 euros). Pour feuilleter cette nouvelle édition, cliquez sur le lien suivant.

Adèle tient le café du village. Dans ce hameau du bout du monde, qui fait face aux vents et à l'océan, le « Tablier à pois » est toujours ouvert ; c'est le centre du village, le lieu de vie où tout le monde se retrouve et où l'on peut faire ses courses le mercredi, jour où Lucas, l'épicier, apporte son petit étal. Adèle est toujours vive et pétillante... sauf les jours de pluie. Là, elle reste seule chez elle, déprimée et malheureuse. Mais un mercredi, après le départ de tous les clients, elle trouve deux jolies bottes de pluie roses, juste à sa pointure, qui semblent oubliées là. La semaine suivante, c'est un imperméable délicatement cintré. Puis un adorable parapluie rose à pois. Toutes ces affaires semblent lui être destinées. Mais par qui ? Pourquoi ?

Pour son premier livre, nous offre une histoire d'amour pleine de grâce et de tendresse. Dès la première page de l'album, il n'y a aucun doute sur le dénouement, mais comment résister à cette histoire pleine de bons sentiments qui ne sombre jamais dans la mièvrerie ? On se sent tellement bien dans cette ambiance feutrée où il fait bon vivre.

Les illustrations de Rose à petits pois sont largement à la hauteur du texte. Que de délicatesse et de poésie, là aussi. Avec ses tons pastel, Geneviève Godbout crée une atmosphère chaleureuse qui nous plonge dans un monde emprunt d'une douce nostalgie.

En espérant que ces deux jeunes femmes de talent continueront leur collaboration pour nous faire à nouveau rêver.

Wilder Publications vient de relancer une production de la Déclaration d'Indépendance, de la Constitution américaine ainsi que d'autres documents historiques et fondateurs des États-Unis. Sur chacun, les lecteurs peuvent trouver la mention suivante :

Le livre comme témoignage d'une autre époque, qui ne refléterait pas les convictions ni manière de penser telles qu'elles seraient aujourd'hui... Une mise en garde qui semble superflue, d'autant plus qu'elle s'accompagne de la note :

En somme, que les parents n'hésitent pas à discuter avec leur progéniture de ce qu'ils peuvent trouver dans ces textes, pour leur permettre d'en saisir les tenants et aboutissants...

De quoi prendre les Américains pour des imbéciles finis, ou simplement infantiliser la population un peu plus ? Walter Olson, du Cato Institute assure que ces mentions sont destinées à faire en sorte que personne n'intente un procès ni ne fasse de commentaires à l'éditeur. Une mesure de précaution en somme...

Pour le coup, toute idée ayant plus d'un siècle aurait probablement quelque chose de choquant, évidemment. Sauf que ces avertissements choquent plus les lecteurs que les documents eux-mêmes. Chez Amazon, par exemple, les consommateurs pestent et râlent comme des putois, estimant qu'on les insulte en mettant ces avertissements, et que ce genre de comportement est franchement effrayant, souligne Fox news.

Soulignons pour notre part que cette attitude est exactement celle qu'un certain Bienvenu Mbutu souhaiterait que l'on adopte avec Tintin au Congo. Certes l'album n'est pas aussi ancien que la déclaration d'indépendance, mais enfin, il réclame au moins un avertissement sur les couvertures pour signaler que cette oeuvre « contient manifestement des images et des dialogues à caractères raciste et offensant à l'égard des Noirs, mais aussi de l'humanité tout entière », ainsi que l'expliquait son avocat, Me Ahmed l'Hedim.

Et Bienvenu de rappeler que sur la version anglaise, un avertissement est déjà apposé, alors pourquoi n'en serait-il pas de même avec les versions françaises et néerlandaises ?

Protection superflue...

Pour revenir au cas qui nous passionne, un avocat consulté par le journal explique que cet avertissement placé dans le livre n'a aucune espèce d'importance. En effet, nulle responsabilité civile n'est engagée pour l'éditeur si ce dernier venait à se faire chatouiller la moralité par tel ou tel de ses concitoyens. « La Constitution est le document fondateur du pays, un document juridique à part entière. »

Aucun risque, donc, mais en plaçant une mise en garde, on suscite la polémique. Que finalement, l'éditeur souhaitait éviter... Ou peut-être justement obtenir ?