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Nathalie Sarthou-Lajus

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Philosophie

L'éthique de la dette

Parler d'une éthique de la dette, identifier la vie éthique à un rapport créancier-débiteur ne va pas de soi. C'est en effet remettre en question la part du devoir et du don dans les relations morales. Or, la vie éthique est traditionnellement comprise en termes suffisance de ses ressources intérieures et la présence de la gratuité dans les rapports humains. Toute une éthique s'est ainsi constituée dans un effacement de la dette afin d'éviter à tout prix les problèmes d'héritage et de filiation qui compromettent la souveraineté et la divinité de l'homme. Cependant, l'opposition entre la dette et le devoir, entre la dette et le don, est réductrice d'un point de vue éthique car elle maintient un clivage schématique entre utilitarisme et idéalisme, une conception marchande et une conception désintéressée des rapports humains. La notion de dette inscrit certes la vie éthique dans l'ordre de l'économie de l'échange dans la mesure où elle implique une certaine comptabilité et l'exigence d'un retour. Cependant, la dette n'est pas nécessairement un simple mode différé de l'échange. De façon plus essentielle, la dette est indissociable de la question de l'origine. Poser la question " Qu'avons-nous reçu ? ", voire même pour reprendre l'interrogation de saint Augustin " Qu'avons-nous que nous n'ayons point reçu ? ", c'est reconnaître que l'homme n'est pas l'auteur de son existence et ne peut se rendre seul créateur de lui-même. La dette révèle ainsi, à l'origine, un rapport asymétrique, une structure de dépendance qui permet l'émergence de la subjectivité. L'éthique de la dette est une éthique de la finitude. Elle réfute la prétention de la subjectivité à être parfaite suffisance à soi et prend en compte la précarité de la condition humaine.

04/1997

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Philosophie

La culpabilité

La culture occidentale doit - la cause est entendue - à ses sources judéo-chrétiennes et au mythe de la faute originelle sa conscience malheureuse, son sentiment morbide de culpabilité si aisément ravivé par la conscience de l'adhésion accordée par soi-même ou par ses pères à maint crime collectif. Pour ne pas parler du sentiment intime de culpabilité, poison des individuelles. S'employer à liquider dans les lettres et dans les esprits ce sentiment exagéré, métaphysique et religieux est, depuis Nietzsche au moins, apparu comme une œuvre salubre, libératrice, propre à dénouer le lien infernal entre le sentiment de culpabilité et le besoin trouble de l'alimenter. Or, l'affaiblissement du modèle judéo-chrétien de la faute aura surtout mené, ici à une réactivation dangereuse de conceptions bien plus archaïques de la culpabilité, dont témoigne la logique d'accusation qui sous-tend le pharisaïsme moral contemporain, et là à un déni de toute forme de culpabilité qui se traduit par l'incapacité à se représenter la souffrance d'autrui et à assumer une quelconque responsabilité personnelle. D'où l'importance et l'actualité du travail proposé ici. Une approche plurielle (convoquant le droit, l'éthique, la politique, la théologie, la métaphysique et la psychanalyse) permet à l'auteur d'éclaircir notablement les débats contemporains sur la responsabilité et la réparation, et de proposer une approche raisonnée du juste sens de la culpabilité comme moment nécessaire de la finitude humaine.

09/2002

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Notions

Vertige de la dépendance

Notre société libérale est hantée par la dépendance, la dette, perçues comme des faiblesses et comme des menaces déstabilisant l'idéal individualiste. Après avoir longtemps travaillé sur la dette, Nathalie Sarthou-Lajus propose un regard philosophique sur la dépendance et sa variante pathologique, l'addiction. A partir de la notion platonicienne de pharmakon, tout à la fois poison et médicament, elle distingue les dépendances toxiques qui ligotent et les dépendances fructueuses qui relient. Rappelant que l'endettement est un fondement de La condition humaine, elle propose de sortir de l'alternative trop simpliste entre liberté et aliénation pour développer une notion féconde de dépendance heureuse.

03/2021

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Ouvrages généraux

La ferveur

" La mélancolie n'est que la ferveur retombée " , écrivait Gide. Et si notre monde souffrait d'une lente érosion de la ferveur, cette émotion première qui porte la vie à son point d'ébullition et à laquelle nous devons tous nos élans ? Sans taire les débordements possibles de cette émotion intense, proposant le maniement subtil de l'ironie comme antidote à ses dérives, l'auteure plaide pour prendre les risques de la ferveur plutôt que le risque d'un monde sans elle. En philosophe fervente, Nathalie Sarthou-Lajus souffle délibérément sur les braises de la ferveur pour alimenter la part impétueuse de la vie humaine, qu'elle s'exprime à travers un sentiment amoureux, religieux, ou simplement populaire. Car un monde sans ferveur serait un monde incapable d'audace, d'imagination et d'explorations intrépides : " L'élan qui se surveille trop, qui voudrait échapper à tous les pièges, ne fait pas confiance à la part vitale de sa démesure. "

04/2024

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Sociologie

Etudes N° 4287, novembre 2021 : Au-delà de la déroute afghane ; Connaître et réparer les abus sexuels dans l'église ; Ecobiographies et écospiritualité

Utopie viraleDes idées pour mieux vivre demain La pandémie que nous venons de traverser a révélé de nombreux dysfonctionnements de notre système collectif, mais aussi d'autres manières de vivre, de travailler, de créer des liens qui peuvent faire leur chemin. Nous aurons besoin d'utopie pour nous redresser, pour résister à d'autres catastrophes et inventer de nouvelles manières d'habiter ce monde. Aussi, nous avons demandé à trente-six de nos auteurs d'exprimer leur voeu de changement en de courts textes qui tracent les grands axes de la revue dans les mois à venir. Parmi ces auteurs, quelques-uns des piliers de la revue : Jean-Marc Ferry, Etienne Klein, Paul Valadier, Hervé Le Bras, David Le Breton, Laurence Devillairs, Mazarine Pingeot... mais aussi de jeunes plumes. C'est une occasion de découvrir la revue, sa réactivité à l'actualité, sa hauteur de vue, à travers la grande diversité de ses auteurs. Ce Hors-série est illustré par les portraits d'Emmanuel Prost.

11/2021

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Psychologie, psychanalyse

La défaite de la volonté. Formes contemporaines du destin

On dit souvent que le monde moderne s'est débarrassé de la fatalité suspendue sur les hommes depuis des millénaires. Ce livre fait le constat inverse : le destin continue à peser sur la culture moderne. Il imprime chez beaucoup une angoisse de répétition et d'impuissance, il crée une paralysie ou une maladie de la volonté, il empêche d'imaginer un avenir. Subtilement, dans des sciences humaines comme la psychanalyse et la sociologie, ou dans les sciences de la vie, l'ancienne pensée du destin demeure à l'œuvre. Beaucoup de nos contemporains croient repérer dans leur existence la marque d'une puissance insondable, non nécessairement nommée, qui en dicte les tours et les détours : les " coups de chance ", les rencontres décisives, les événements internes ou externes indésirables qui influent sur leur vie. Les dynamismes du destin ne portent plus les noms des dieux du Panthéon antique ni la marque du Dieu judéo-chrétien : ils sont l'œuvre de forces anonymes à l'intérieur de nous-mêmes. Une philosophe et un psychanalyste mêlent ici leurs voix pour analyser le phénomène, mais aussi pour élaborer, en contrepoint, une sagesse. Ils défendent une anthropologie de la liberté, puisée dans la tradition juive et chrétienne. Choisir et mettre en œuvre sa destinée, c'est décider de sortir du sommeil de la volonté. C'est s'ouvrir à Autrui et à la promesse qu'il signifie...

03/2005

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