La sucette de Trotro

Depuis vendredi 6 mars, et ce, jusqu'au 8 avril, le petit âne est accroché au mur de la galerie Barbier et Mathon dans le 9e arrondissement à Paris.

Habituellement, la galerie est plutôt spécialisée dans la bande dessinée, mais l'idée est venue au propriétaire des lieux de réaliser cette exposition Trotro quand il a vu son fils être complètement fan du petit personnage créé par Bénédicte Guettier en 2000.

Si, comme le petit garçon, vous êtes en adoration devant l'âne Trotro (trop trop rigolo…) sachez que pour l'occasion, l'illustratrice a créé 80 œuvres inédites spécialement réalisées pour l'occasion !

Trotro a été adapté en dessin animé sur France 5 dès avril 2004 en deux saisons de 78 épisodes et est régulièrement rediffusé.

Alors que le spectacle, Trotro fait son cirque, aux Folie Bergères s'est tenu du 1er novembre 2014 au 11 janvier 2015 dernier, c'est la bonne occasion pour découvrir, pendant un mois l'œuvre originale mise en lumière dans une splendide exposition, « Super Trotro »!

Galerie Barbier & Mathon

Du mercredi au samedi
de 14h à 19h30

ou sur rendez-vous

10 rue Choron
75009 Paris
+33 (0)6.80.06.29.95

Métro Notre Dame de Lorette
Entrée libre

Trotro depuis 10 ans, l'inspecteur Lapou depuis quelques années et bien d'autres... L'illustratrice enchante les tout petits avec ses histoires de quelques pages et où l'humour est toujours présent.

Nous sommes partis à la rencontre de cette illustratrice où son talent n'a d'égal que sa timidité...

Bénédicte Guettier : Trotro, Lapou [&] Cie
envoyé par LesHistoiresSansFin

fêtera en 2015 ses 15 ans ! C'est en 2000 que le premier album du mignon petit âne inventé par est paru aux éditions Gallimard jeunesse. Les ventes des albums ne cessent d'augmenter chaque  année, les plus jeunes lecteurs entre 2 et 5 ans se reconnaissent à merveille dans ce tendre petit personnage.

Quatre ans plus tard, c'est un joyeux petit dessin animé composé d'épisodes de 4 minutes chacun qui nait sur France 5. Les enfants adorent. Comme dans les albums, les traits du dessin animé respectent le dessin original de l'illustratrice. Et c'est là que le public, toujours plus nombreux, découvre les petites bêtises de Trotro et de son petit monde : Papa, Maman, Nounours, Nana et les autres.

Dés le 1er novembre, sur la scène du Théâtre des Folies Bergère à Paris et ce, jusqu'au 11 janvier 2015, Trotro sera également sur scène pour Trotro fait son cirque. Un spectacle qui mêle « drôlerie, malice et poésie ». À partir de deux ans, c'est un chouette spectacle en deux fois trente minutes.

Nous avions rencontré Bénédicte Guettier en 2010 pour le 10e anniversaire du petit âne, elle nous expliquait, non sans une certaine timidité, la naissance de ce petit personnage, mais également d'autres de sa création.

Bénédicte Guettier : Trotro, Lapou & Ciepar LesHistoiresSansFin

Le week-end du 1er et du 2 mai à Colmar aura lieu le 7e Festival de la BD. Pour cet événement somme toute exceptionnel, Les Blondes ont réussi après un effort surhumain à mobiliser les deux neurones de leur cerveau... Vous l'aurez sans doute deviné il s'agit de Gaby and Dzack :D les auteurs de la BD à succès éditée chez Soleil. Les 2 hommes seront donc présents sur le festival pour votre plus grand plaisir ! Le festival de l'Esprit BD aura donc lieu au Koïfus à Colmar en Alsace à 50 min de Strasbourg.

De nombreux autres auteurs tels que Stedo le réalisateur de l'affiche et auteur des Pompiers aux éditions Bamboo ou encore Seron le président d'honneur de L'esprit BD et auteur des petites femmes aux éditions Jocker seront présents durant l'événement et se tiendront de nombreuses séances de dédicaces.

De plus, si tout se passe comme les organisateurs l'ont prévu une double séance proposant la diffusion d'Iron Man 1 et de sa suite aura lieu au cinéma CGR de Colmar avec ensuite une petite conférence de Adi Granov qui présentera au public son travail sur les deux films. Enfin, le 1er mai, durant le festival se tiendra une expo sur les supers héros mêlant 3D et images. Un bien joli programme en perspective !

L'histoire est terrible, toute inscrite dans ce « La » du titre. Elle raconte l'existence d'une sœur, celle de l'auteur, lointaine et secrète, absente de la famille le plus souvent.  Tenue à distance. Rarement évoquée, Françoise ne vit que par le silence qui l'entoure jusqu'à ce que ce dernier ne devienne insoutenable, prenne corps dans le récit de , son frère. "Au vrai, elle est pour moi un vacarme assourdissant, en témoignent les innombrables otites dont enfant mes oreilles ont été affectées." Et atteigne le lecteur en plein cœur.

Née en 1938, Françoise est la sœur aînée, mise à l'écart depuis la naissance de l'auteur. "Elle est partie, explique ma mère, à cause de la menace de mort qu'elle représentait pour le bébé à naître. Je suis ce bébé." Victime d'une encéphalite convulsivante à  dix mois, elle cesse d'être une enfant ordinaire. Son comportement agressif l'isole des autres et épuise ses parents. Internée en clinique puis au couvent ("Ma mère a toujours oscillé entre deux secours"), Françoise, malgré les traitements, demeure agitée. Une lobotomie pratiquée à l'adolescence, le 21 juin 1952, six mois avant la commercialisation des premiers neuroleptiques, la condamne et l'exclut totalement de la vie familiale, jusqu'à sa mort en 2014.

"Ni morte, ni vivante, ni vraiment absente ni tout à fait présente […] Elle envahit les pensées de chacun, elle est partout, elle obsède à chaque instant."

A l'aide des carnets rédigés par sa mère, l'auteur, dans un style épuré, reconstruit la vie de sa sœur, évoque la chambre "d'une disparue, d'une revenante", comble l'absence de celle qu'il n'a pas connue véritablement, manifeste son effroi,  son inquiétude et sa culpabilité face à cet abandon, "cette distance confortable" et par l'écriture, réhabilite une sœur, lui donne la place qu'elle n'a jamais pu occuper dans la famille, si excessivement  liée  à la mère, "quand je vois la sœur, je vois la mère, deux mères ou deux sœurs, je me demande", met en mots une souffrance et une solitude immenses.

L'auteur remonte, recherche dans l'histoire de ses grands-parents et parents, notamment de sa mère,  la faille, l'origine du malheur ("une intoxication au lait de vache pasteurisé […] La malédiction"), un lointain atavisme. Par petites touches comme par effleurement, il laisse entrevoir Françoise, enfant, bouleversée par les grossesses de sa mère, puis vers 12 ans, arrachée à sa famille pour être placée en asile psychiatrique puis chez les sœurs de la Visitation et  dans la maison Saint-François tenue par des Franciscaines et de nouveau en hôpital, jusqu'à son admission en maison de retraite.

Sans jamais s'attarder, comme si Pascal Herlem se tenait au loin, comme s'il fallait contenir la souffrance, sans indécence, il survole l'existence de Françoise en courts chapitres, en courtes phrases. Dire l'essentiel, avec toute la brutalité et la précision des mots, sans apporter de compléments pour nuancer ou adoucir. Une écriture sèche, cruelle qui éreinte le lecteur, l'indispose et le bouleverse. Pris dans cette intimité familiale, il est mis à mal, effrayé par tant de violence, presque empreint lui-même d'un sentiment de honte et de culpabilité, d'une douleur profonde,  même si les dernières pages laissent entrevoir une fine lumière et l'apaisement. « Alors, pour la première fois, il m'a semblé que je pouvais en rester là. Et compter sur le temps à venir pour repenser à toute cette histoire tranquillement. »