La dyslexie

La dyslexie est un trouble de l'apprentissage, provoqué par un désordre neurologique, qui affecte souvent les aptitudes à la lecture. Elle est caractérisée par des difficultés à reconnaître les lettres, les syllabes, ou les mots, et touche près d'un enfant scolarisé sur vingt. Mais cette affection n'est pas irrémédiable. Des programmes de formation spécialisés ont démontré qu'il était possible d'améliorer le processus de lecture, notamment par la conscience phonologique et la perception auditive. Mais la lecture numérique possède également des atouts pour faciliter l'exercice aux dyslexiques.

Des A à l’envers, des D transformés en C inversé, des J qui deviennent des I. Un vrai cafouillis pour certains et un quotidien pour toutes les personnes souffrant de dyslexie. Montrer le calvaire que vivent les individus souffrant de dyslexie, voilà tout l’enjeu de la typographie créée par le graphiste anglais Daniel Britton. 

Deux physiciens de l’université de Rennes 1, Albert Le Floch et Guy Ropars, pensent avoir découvert l’origine de la dyslexie. Leur étude a été publiée mercredi dernier, dans la revue scientifique réputée The Royal Society. Pour résumer, la dyslexie proviendrait de la symétrie des « centroïdes de la tache de Maxwell », des récepteurs de lumière présents dans les yeux. 

La dyslexie est un trouble de la lecture, qui a des conséquences sur l’acquisition du langage écrit. Les causes en sont encore mal connues, même si l’on a longtemps attribué à des problèmes psychologiques et/ou affectifs ses origines. Aujourd’hui, les scientifiques penchent plutôt pour des raisons neurologiques et génétiques. Mais comment se manifeste-t-elle ?

A l'unanimité, la chercheuse Luz Rello s'est vue décerner le European Young Researchers' Award (EYRA) à l'occasion d'une édition 2013 réservée aux candidats européens à des doctorats de toutes disciplines confondues. Le sujet de la thèse que la boursière a préparée au sein de l'université Pompeu Fabra de Barcelone, Dyswebxia, cherche à accroître l'accessibilité à internet pour les dyslexiques. La voici récompensée à la fois pour son travail de recherche et pour avoir mis à l'honneur une cause altruiste.

Alors que de nombreux projets sont mis en place dans différentes académies et par le ministère de l'éducation nationale, la question de la dyslexie reste un sujet d'actualité. Le numérique peut cependant apporter une réponse à cette difficulté à entrer dans le monde de la lecture et de l’écriture.

Elle fut déclarée grande cause nationale en 2013, et pourtant les moyens de lutte contre la dyslexie sont toujours manquants. Ce « handicap invisible », difficile à diagnostiquer, est pourtant une des premières causes d'illettrisme et d'échec scolaire. Lecture et écriture permettent de lutter efficacement contre ce handicap, mais les bibliothèques manquent encore de moyens pour y parvenir.

Des scientifiques américains ont étudié le rapport de 103 élèves atteint de dyslexie, lisant sur un ouvrage papier et sur des lecteurs ebook. Leurs conclusions montreraient que pour certains lecteurs dyslexiques, les appareils numériques augmenteraient leur vitesse de lecture et la compréhension des textes. 

Pas de meilleur outil que le roman pour sensibiliser les ados au monde qui les entoure et aborder sans tabous toutes les questions qui animent nos débats de société, le tout en moins de cent pages. Deux titres parus aux éditions du Muscadier viennent mettre en scène des situations particulièrement épineuses à gérer pour les préadolescents : phobie scolaire et dyslexie, qui privent certains d’un accès « normal » à l’école et à la société.

L'EDRLab, ou European Digital Reading Lab, est une filiale européenne du groupe consacré à l'édition et à la lecture numériques au sein du World Wide Web Consortium. Il est chargé de développer le format EPUB, voulu comme le standard pour l'édition numérique internationale. L'EDRLab a annoncé sur son site l'ouverture d'un chantier pour développer des solutions d'affichage adapté aux personnes dyslexiques.

L’association rennaise Histoires Ordinaires publie Deux petites notes, un album « multimédia » à destination des enfants et de leurs parents « empêchés » de lire : non-voyants, dyslexiques, personnes en situation d’illettrisme ou maîtrisant mal le français... 

Le designer graphiste néerlandais, Christian Boer a mis au point une police d'écriture permettant aux personnes atteintes de dyslexie de lire plus facilement en faisant moins d'erreurs.

Faisant le constat partagé d’un nombre important et croissant de sollicitations en bibliothèque et dans les autres lieux du livre autour de la dyslexie, la Bibliothèque des Champs Libres et Livre et lecture en Bretagne ont décidé de s’associer pour proposer deux rencontres à portée régionale autour de la thé­matique « Lecture et dyslexie » les 9 et 10 novembre à Rennes.

La dyslexie est un trouble de l’apprentissage de la lecture qui touche entre 8 et 10 % des enfants. Les enfants dyslexiques sont souvent mis à l’écart et ont des difficultés à l’école.

La société Lili for Life, qui commercialise une lampe spécialement conçue pour faciliter la lecture aux personnes dyslexiques, a voulu établir un état des lieux des connaissances de la population française sur ce trouble. L'institut de sondage OpinionWay a posé quelques questions à un panel : si la dyslexie est largement connue, quelques idées reçues demeurent.

En 2012, une équipe de recherche franco-italienne co-dirigée par Marco Zorzi du Department of General Psychology and Center for Cognitive Science de l'Université de Padoue tentait de prouver, par une expérience menée sur un panel d'enfants dyslexiques, que lorsque l'on augmentait l'espace situé entre deux lettres, la vitesse de lecture des enfants augmentait. Nous avons donc interrogé Marco Zorzi sur la possibilité d'étendre les résultats de l'étude à la lecture sur support numérique.

Les bibliothèques publiques, attachées à l'égalité d'accès à la culture, ont accueilli avec enthousiasme la plateforme Bibliodyssée. Proposée depuis novembre 2020, elle propose une collection de livres numériques adaptés pour les lecteurs et lectrices dyslexiques. Une diversité des usages s'est construite autour de ces titres, selon la société qui commercialise l'offre, MOBiDYS.

Engagée sur plusieurs fronts, notamment le développement de son offre dyslexie, la société Orsery vient d’entrer en redressement judiciaire. Une demande validée par le tribunal, qui permettrait à l’entreprise de passer « un cap difficile ».

Des livres adaptés à la dyslexie, ça existe. C’est en tout cas ce que prouve Alistair Sims, fondateur de BOTH Press, basée à Somerset, au sud de l'Angleterre, qui vient de publier huit livres adaptés à la dyslexie. Pour ce faire, il a lancé une campagne Kickstarter où il a réussi à récolter 6300 £ plus tôt en 2021. Ces premières adaptations, désormais disponibles, incluent notamment des œuvres de l’auteur de fantasy/science-fiction, Adrian Tchaikovsky, ou une offre classique, L’homme qui voulut être roi, de Rudyard Kipling.

Le confinement a vu de nombreuses maisons d'édition proposer des livres en accès libre, sans compter ceux du domaine public. Mais certains lecteurs ont besoin d'ouvrages adaptés, comme ceux présentant des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie...) : pour eux, la start-up MOBiDYS a ouvert gratuitement SONDO, une bibliothèque numérique accessible.

En 2016 Hachette UK initiait Changing the Story diversité et inclusion. L'entreprise a mis en place dix réseaux d’employés à destination des personnes LGBTQIA+, en situation de handicap, des minorités ethniques et religieuses... Dans ce cadre, la maison a instauré une politique de sensibilisation et d’accompagnement à l’attention des travailleurs neurodivergents. 

Si la dyslexie est désormais connue et traitée dès le système scolaire dans les sociétés occidentales, il subsiste des situations dans lesquelles les inégalités d'accès se font particulièrement et douloureusement ressentir. Michael Morpurgo et son éditeur Barrington Stoke se sont ainsi penchés sur la situation des parents dyslexiques, incapables de raconter une histoire à leur enfant.

La dyslexie atteint 4 à 5 % d’une classe d’âge. Face à cette réalité, les enseignants s’adaptent, proposant des exercices répondant aux besoins particuliers de ces élèves. Mais les parents se trouvent parfois démunis pour arriver à faire lire ces enfants qui rencontrent un problème avec l'entrée dans le langage écrit.

Dans le souci de rentre l'information accessible à tous les malvoyants et aux personnes souffrant de troubles cognitifs spécifiques du langage et des apprentissages — plus communément appelées « dys », le terme regroupe les personnes atteintes de dyslexie, de dysphasie, de dyscalculie et de dysorthographie —, la Médiathèque du Grand Troyes propose de nouveaux outils de lecture destinés à ces publics.

La dyslexie touche plus de 150 000 collégiens en difficulté dans leurs apprentissages, notamment concernant la lecture et l'utilisation des manuels scolaires. Désormais, Lelivrescolaire.fr propose l'intégralité de ses supports pédagogiques dans un format adapté aux élèves dyslexiques. Ces derniers peuvent donc profiter de l'accès gratuit et de l'interactivité des manuels proposés par l'éditeur sur son site Internet.

L'accessibilité des livres numériques est devenue un enjeu majeur pour réduire la « famine de livres » qui touche les personnes empêchées, le plus souvent à cause de problèmes de vue, de cécité ou encore de dyslexie. Le consortium DAISY, créé en 1996 et très engagé sur ces questions d'accessibilité au livre, propose désormais un logiciel pour évaluer l'accessibilité d'un livre numérique.

Début 2021, le groupe de travail régional breton « Lecture et dyslexie », animé par Livre et lecture en Bretagne, envisage la création graphique d’un logo et sa déclinaison dans les formats signalétique, print et web, pour identifier les ressources destinées aux personnes dyslexiques. Créé par les Ateliers Art terre, ce logo est en premier lieu destiné aux structures du livre (médiathèques, librairies, maisons d’édition…), mais étant libre de droits, son utilisation peut être élargie.

Inspiré d’une histoire personnelle I AM DYSLEXIC est un film d’animation qui vaut largement tous les dessins animés que Disney pourrait sortir. L’histoire raconte la vie d’un jeune garçon, qui rencontre de grandes difficultés pour lire. Et se retrouve perdu, pris au piège dans un monde fait entièrement de livres.

De nombreux enfants sont encore privés de lecture : atteints de troubles « dys », ils ne peuvent pas lire, écrire et apprendre dans les mêmes conditions que les autres. Pour développer et proposer des ouvrages adaptés, Stéphanie Paris et Sophie Noël ont créé L'Arbradys, maison d'édition tournée vers l'accessibilité.

Ahlem Mahmoud Driss, éditrice en Tunisie et au Sénégal, revient sur son parcours personnel et sur l’ambition de sa maison Celi Éditions, créée en 2005 : affirmer le rôle prédominant du livre comme support d’éducation en Afrique. Pour cela, elle œuvre pour l'apprentissage de la lecture aux enfants, quels que soient leur âge, leurs difficultés ou leurs handicaps. Et aborde des sujets tabous tels que la dyslexie, la trisomie, la mort, ou encore la religion… Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.