L'Hiver de la grande solitude

Stevenson, ou l'arbre qui cache la forêt... Vous connaissiez « L'île au trésor » ou « L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde », mais « Le Club du Suicide » ?

Dans Leçons de ténèbres, Corinne Hoex s’inspire de l’œuvre de Gesualdo (1566-1613) et de la « légende noire » qui caractérise sa vie. À travers cinq mouvements, en de courts poèmes, elle décrit le musicien, mais aussi la condition humaine en général et l’artiste moderne en particulier : comme un leitmotiv y revient en effet un substantif : « solitude ». 

L'histoire se déroule dans les années 1900. Mabel et Jack décident de quitter la Pennsylvanie pour le cadre « brut et austère » de l'Alaska afin de reconstruire leur vie.

Après une longue formation pour laquelle elle s’est portée volontaire, Nova est choisie pour accomplir une mission sans retour à la découverte de la planète L31 aux confins de la galaxie, à exactement 2,5 millions d’années-lumière. Mais avant d’embarquer dans le vaisseau, elle a l’obligation de passer une dernière soirée avec des êtres proches pour une ultime fête d’adieu.

Avec l’aide d’une réalisatrice canadienne, une jeune poètesse a mis en image et en musique un poème sur la philosophie de vivre seul. Mise en ligne à la fin juillet, clip de 4’35 How To Be Alone a dépassé le seuil des 675.000 visionnages.

« Je m’appelle Jean Gilles. J’entrais dans ma onzième année lorsqu’un matin d’hiver, ma mère décida de me conduire chez la grand-tante aux soins de qui l’on me confiait habituellement pour les vacances. J’y devais demeurer quelque temps. »

DOCUMENTAIRE – Ce 7 janvier, entre autres célébrations, impossible de passer à côté de la naissance de Charles Péguy. Né en 1873 à Orléans, l’écrivain a laissé une œuvre poétique poignante, empreinte de valeurs chrétiennes – notamment, l’immense Porche du mystère de la deuxième vertu. Surtout, en fait, tant ce recueil est tout à la fois simple et poignant.

« L'isolé absolu ».

Portrait de Raymond Carver, survivre à la solitude

L'iPod, créateur de solitude, le numérique tueur d'emplois

Après plus d'une année de crise sanitaire, nous avons appris à vivre d'une manière inédite, où les gestes barrières remplacent les rencontres chaleureuses. Ou pas : 1 Français sur 3 fait l'objet d'une suspicion de trouble anxieux généralisé, avec des conséquences psychologiques importantes. La poésie peut aider, ainsi qu'une certaine forme de fantaisie...

ROMAN ETRANGER - Après Automne, Ali Smith revient avec le deuxième volet de son quatuor de romans consacré aux saisons. Hiver est un récit hors du commun, un de ces romans dans lesquels il faut se plonger sans rien en savoir, faire fi de la quatrième de couverture, et accepter de se plier à de nouvelles règles ou plutôt à leur absence. Hiver est une exploration de l’humain, une chute vertigineuse dans la psyché des personnages de papier d’Ali Smith. 

ÉTUDE – On ne dira jamais assez à quel point la lecture est un onguent pour toute âme en peine. Vraiment. Littéralement. Une nouvelle publication émanant de la Reading Agency, organisme britannique de promotion du livre, le pointe à travers plusieurs axes. La lecture soulage les douleurs mentales, diminue la solitude et plus encore, entretient un lien sociétal essentiel. 

Alors que le roman de Hans Fallada connaît un immense succès international depuis sa réédition, deux adaptations théâtrales de « Seul dans Berlin » sont à découvrir sur scène. Les 29 et 31 janvier et 1er et 2 février, la grande salle des Amandiers à Nanterre accueille la mise en scène de Luk Perceval.

Il y a tant de façons de vivre. Vivre à travers le texte de Catherine Millot serait presque lié au souvenir d'un été où, plutôt que d'aller voir la mer et s'y plonger, nous aurions découvert les premières pages de La Recherche, ces premières phrases qui ouvrent à l'éternité différée de vivre.

Atteinte de surdité, une petite fille emménage à la campagne avec ses parents. Elle va trouver refuge dans un arbre et y rencontrera régulièrement le chat de sa voisine, ainsi qu’un mystérieux petit garçon. L’écorce des choses bruisse si agréablement...

La ville comme un labyrinthe névrotique se déploie, infinie, origami trempé d’encre de Chine sous ses ailes crevées. Il tombe. Il ne fait que tomber. Entre les colonnes d’air qui sifflent à ses oreilles, il entend des cris cachés qui résonnent encore dans son crâne au sortir de ses rêves noyés de sueur nauséabonde. Il n’y prend plus garde à présent.

L'enfant contient en lui déjà tout l'avenir qui sera le sien: comme si la vie était un tissu plié que les jours lentement déploient. Cette phrase résume le roman de Jean Gaulmier : Hélène, la belle libanaise, est dès l'enfance condamnée à la solitude, d'où le titre Hélène ou la solitude de ce roman magnifique, lu dans la fièvre, et que je recommande au lecteur. Roman mélancolique, poétique, dont les mots, la douceur, me poursuivent encore, et qui raconte le Liban et la France de la première moitié du vingtième siècle.

Roman fleuve, roman monde, Hélène ou la solitude de Jean Gaulmier avait il y a quelques années déclenché l’enthousiasme de notre ami et fondateur des Ensablés, Hervé Bel. Son engouement a suscité l’envie d’un éditeur, en l’occurrence les éditions de la Belle Étoile, de republier cet ouvrage. Que cet éditeur soit ici remercié d’avoir fait confiance au goût d’un lecteur pour prendre un tel pari. Doublement remercié même, car ce roman mérite assurément de sortir du petit cercle des amateurs éclairés auxquels il était jusqu’alors confiné pour être désormais disponible auprès d’un public plus large. Par Carl Aderhold, écrivain.

Arleston peut toujours tenter de tromper son monde : avec Chimères, il signe un titre de plus, qui fait vaciller entre douceur, tendresse… et bordel. Dans ce Paris du XIXe siècle, les maisons closes sont encore légion, et le traitement des filles dépend de la qualité de leur maison d'accueil.

Les Editions de la Différence donnent aujourd'hui la parole à Michel Butor dont ils s'honorent d'avoir publié les Œuvres complètes.

RECIT ROMANESQUE -  En août 1976, un jeune homme de vingt ans, qui n’avait encore presque rien publié, ouvrait sa préface à un recueil posthume d’Études de son père par ce « parti-pris », ayant déjà tout l’air d’une éthique : « Il faut déjouer les apparences : faire œuvre n’est pas seulement s’écouter en un dialogue interne avec soi-même, ni se confesser aux oreilles curieuses. Plus rares et plus discrets furent ceux qui prêtèrent attention à la parole d’autrui (…) ». Cette inclinaison à ne pas se suffire, à regarder au-delà de sa flamme d’autres incendies, sans doute la reconnaîtrait-il aujourd’hui dans Le dernier hiver du Cid. Livre d’amour et de mémoire. Par la vertu d’une écriture tenue mais musicale, Jérôme Garcin arrache à la mort un peu de son empire et chante, non un mythe, mais un homme de chair, vivant.

Laura Kasischke un huis-clos glaçant, dérangeant et éprouvant

Lorsqu’on est hospitalisé pour longtemps, la maladie, l’angoisse du lendemain prennent toute la place. À Rennes, Céline Feillel aide les patients à repousser les murs et à rendre élastique le temps qui passe. Par l’écriture. Elle était prof de français lorsqu’elle est entrée à l’hôpital pour y donner des cours.

Grand Roi, Grande Reine et Petit PrinceEmilie SoleilChristine Davenier

NOUVELLES ETRANGERES – Ce recueil porte le titre de l’une des huit nouvelles qui le composent. Étonnamment, c'est d'ailleurs la plus courte qui a été retenue pour l'ensemble de l'ouvrage. Et, encore plus étonnamment, à mon avis, pas la plus réussie de toutes celles qui sont ici présentées.

BONNES FEUILLES – 1915 : Adelaide est désormais sans recours. Un secret effroyable a emporté ses parents, la forçant à s'exiler loin de la Californie, marquée par l'empreinte de la damnation.