Journal du siège de Paris. Septembre 1870 - Janvier 1871

Chaque jour, retrouver un petit morceau de l'histoire du monde, pour voyager et se souvenir. Aujourd'hui, direction la France...

L'armée de la Loire du général Chanzy, en constante retraite depuis la défaite de Loigny (2 décembre 1870) qui avait à nouveau livré Orléans aux Prussiens, tente vainement de reprendre l'initiative.

Composée de troupes disparates faiblement équipées et peu entraînées, elle finit par s'effondrer, autant en raison de la supériorité technique de l'artillerie allemande que par les rigueurs de l'hiver. Elle se retire vers la Mayenne.

Faut-il encore présenter la collection 25 images des éditions Martin de Halleux ? Reprenant à la lettre le format utilisé par Frans Masereel en 1918 pour le premier roman muet moderne, la collection propose à des dessinateurs de talent de raconter sans un mot et en 25 pages illustrées en noir et blanc un récit complet.

Bien que la contrainte soit forte, chaque titre de la collection permet à l'auteur de déployer ses thématiques personnelles, ses techniques et son phrasé naturel. On n'est donc pas surpris de voir Tardi proposer les lecteurs une expédition dans le cimetière du Père-Lachaise pour y assister aux conséquences de la sanglante répression de la Commune de Paris par Adolphe Thiers.

Habitué du noir et blanc et de l'évocation du sombre passé de la France, Tardi transforme ces vingt-cinq images en gigantesque bras d'honneur adressé par-delà les siècles au premier président de la IIIe République. Son album a la force et la spontanéité d'un tag tracé à la bombe sur le pignon d'un mausolée de pierre. Profitant du recul que le temps autorise, Tardi venge symboliquement les Communards massacrés lors de la Semaine sanglante. 

Le trait de Jacques Tardi, tirant comme à son habitude sa puissance macabre du contraste entre le noir et le blanc, sert la simplicité de cette ultime déambulation d'un vieillard, de son chez soi à la tombe, même si ce n'est pas la sienne.

Le corbeau et la Mort ne sont jamais très loin, le temps file, les pages tournent et la Faucheuse aura de toute façon le dernier mot. Une fable ultra limpide qui rappelle que l'irrévérence est un devoir envers tous ceux qui abusent de leur position dominante pour imposer la violence.

Chers lecteurs, je pars en vacances demain. Le blogue réouvrira au plus tard le 23 août. Quelques oeuvres d'ensablés devant moi à lire, notamment le fameux "Sous offs" de Descaves, et d'autres encore que vous découvrirez à la rentrée. Vous trouverez ci-dessous notre index mis à jour. A bientôt! Les ensablés Quand un chroniqueur mondain rencontre l'histoire - Carl Aderhold Arthur Adamov (1908-1970):L'homme et l'enfant - Carl Aderhold Marc Agapit (1897-1985) :La bête immonde - Hervé Bel Marguerite Audoux (1863-1937): Petite histoire littéraire - Hervé Bel, Marie-Claire - Hervé Bel Claude Aveline (1901-1992): Le poids du feu - Hervé Bel, Le prisonnier - Hervé Bel Jean Balde (1885-1938):Reine d'Arbieux - Hervé Bel Honoré de Balzac (1799-1850) :Eugénie Grandet - Laurent Jouannaud, Pour ou contre la cousine Bette? - Laurent Jouannaud Charles Baudelaire (1821-1867):Baudelaire et Caroline Aupick, sa mère - Laurent Jouannaud, Simone de Beauvoir (1909-1986):L'invitée - Laurent Jouannaud Jean Bany (+1993) :Auteuil première - Henri-Jean Coudy Marcel Béalu (1908-1993) :L'expérience de la nuit, Hervé Bel Germaine Beaumont (1890-1983):Les clefs, Hervé Bel Pierre Benoit (1886-1962): Koenigsmark, Denis Gombert Pauline Benda, dit Madame Simone (1877-1985):Le désordre, Hervé Bel Frédéric Berthet (1954-2003) :Daimler s'en va - Fabienne Grolleau Maurice Betz (1898-1946):Souvenirs du bonheur - Hervé Bel Jean Gustave Binet-Valmer (1875-1940):Le désordre - Hervé Bel Julien Blanc (1908-1951) : Le temps des hommes - HJ Coudy, Seule la vie - HJ Coudy Jean Blanzat (1906-1977):Le faussaire - Hervé Bel Paul Bonnetain (1858-1899):Charlot s'amuse - Hervé Bel Henri Bosco (1888-1975):Le Mas Theotime - Laurent Jouannaud Pierre Bost (1901-1975): Faillite - Denis Gombert, Le scandale - Denis Gombert, Un an dans le tiroir - Hervé Bel Emmanuel Bove (1898-1945) :Biographie de Bove - Hervé Bel, Le piège - Hervé Bel, René Boylesve (1867-1926) :L'enfant à la balustrade - Hervé BEL, Roland Cailleux (1908-1980): Une lecture - Denis Gombert Henri Calet (1904-1956) :Contre l'oubli- Mohammed Aïssaoui, Calet dans le métro (1) - Hervé Bel,  Calet l'aventurier (2) - Hervé Bel,  Autopsie de Calet (3) - Hervé Bel,  Abécédaire de l'adultère (4) - Hervé Bel, Le salaire de l'adultère (5) - Hervé Bel Albert Camus (1913-1960):La peste - Laurent Jouannaud Francis Carco (1886-1958): Le roman de François Villon - Carl Aderhold Gaston Cauvin (? - ?) :L'homme clair - Hervé Bel Louis-Ferdinand Céline (1894-1961):D'un Céline l'autre - Hervé Bel, D'une polémique l'autre: la célébration de Céline - Hervé Bel André Chamson(1900-1983):l'auberge de l'abîme - Élisabeth Guichard-Roche Gabriel Chevallier (1895-1969) : La peur - Hervé Bel Choderlos de Laclos (1741-1803): Les liaisons dangereuses - Laurent Jouannaud Jean-Paul Clébert (1926-2011) :La vie sauvage - Denis Gombert Emile Clermont (1880-1916):Amour promis - Hervé Bel Colette (1873-1954):Le blé en herbe - Laurent Jouannaud Jean-Louis Curtis (1917-1995) :Un jeune couple - Hervé Bel, Jean-Louis Curtis, plus réactif que réactionnaire - Denis Gombert Eugène Dabit (1898-1936) :Villa Oasis - Hervé Bel René Dalize (1879-1917):Le club des neurasthéniques - Hervé Bel Danrit (1855-1916) :Oeuvres - Alain Gillot Léon Daudet (1867-1942):Souvenirs - Hervé Bel, Pierre de Régnier (1898-1943):Les chroniques d'un patachon, le noceur désabusé - Hervé Bel, Jacques Decour (1910-1942):La Faune de la collaboration - 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Hervé Bel, L'épingle du jeu - Hervé Bel, un site sur Jean Forton - Hervé Bel, Un écrivain trop discret - Hervé Bel, Des nouvelles de Jean Forton (1930-1980) - Hervé Bel François Fosca (1881-1980):Monsieur Quatorze - Hervé Bel, Robert Francis (1909-1946): Le bateau-refuge - HJ Coudy Jean Freustié (1914-1983) :Le droit d'aînesse - Hervé Bel Jean Galtier-Boissière (1891-1966):La fleur au fusil - Carl Aderhold, Mon journal pendant l'occupation - Hervé  Bel Romain Gary (1914-1980) :oeuvres - Laurent Jouannaud Bernard Gheur : Testament d'un cancre - Hervé Bel Jean Gaulmier (1905-1997):Hélène ou la solitude - Hervé Bel Jean Guéhenno (1890-1968):Journal d'un homme de quarante ans - Carl Aderhold André Gide (1869-1951):Les caves du vatican - Laurent Jouannaud Jean Giraudoux ( 1882-1944):Siegfried et le Limousin - Elisabeth Guichard-Roche Raymond Guérin (1905-1955) : La blessure de Raymond Guérin (1) - Hervé Bel, La blessure de Raymond Guérin (2) - Hervé Bel, La blessure de Raymond Guérin (3) - Hervé Bel, Benoîte Groult (1920) : "La part des choses" de Benoîte Groult, écrivain, et pas seulement féministe - Hervé Bel, "Journal à quatre mains" - Elisabeth Guichard-Roche Louis Guilloux (1899-1980) :"Le sang noir" - Laurent Jouannaud Kleber Haedens (1913-1976): Adios - Hervé Bel André Hardellet (1911-1974):Le seuil du jardin - Hervé Bel André Héléna (1919-1972):Les salauds ont la vie dure - Hervé Bel Louis Hémon (1880-1913): Maria Chapdelaine - Denis Gombert, Monsieur Ripois - Hervé Bel Stephen Hecquet (1919-1960): Anne ou le garçon de verre - HJ Coudy, Les collégiens - HJ Coudy Philippe Heriat (1908-1971):L'innocent - Elisabeth Guichard-Roche Hergé (1907-1983):Tintin - Laurent Jouannaud Pierre Herbard (1903-1974):Alcyon - HJ Coudy Michel Houellebecq :Les particules élémentaires - Laurent Jouannaud, Soumission - Laurent Jouannaud, Victor Hugo (1802-1885) :Les misérables - Laurent Jouannaud Jean-René Huguenin (1936-1962): Biographie, un jeune mort d'autrefois - Denis Gombert, La côte sauvage - Denis Gombert Pierre Jean Jouve (1887-1976):Paulina 1880 - Denis Gombert Jacques de Lacretelle (1888-1985) :Silbermann - Hervé Bel André Lafon (1883-1915) :L'élève Gilles - Hervé Bel Armand Lanoux (1913-1983): Quand la mer se retire - Matthieu de Bonneuil Anna Langfus (1920-1966):Le sel et le soufre - Hervé Bel Lautréamont (1846-1870) :les chants de Maldoror - Laurent Jouannaud Gustave Le Rouge (1867-1938):Le Rouge, le Jules Verne des midinettes - Carl Aderhold JMG Le Clézio :La quarantaine - Laurent Jouannaud Violette Leduc (1907-1972):L'asphyxie - Elisabeth Guichard-Roche, La bâtarde - Laurent Jouannaud, Léon Lemonnier (1890-1963) : Manifeste du roman populiste - Hervé Bel, Aperçu sur la littérature dite "populiste" - Hervé Bel Pierre Luccin (1909-2001):La taupe - Hervé Bel, Armand Lunel (-1892-1977):Nicolo-Peccavi ou l'Affaire Dreyfus - Henri-Jean Coudy Pierre Mac Orlan (1882-1970):Sous la lumière froide - Carl Aderhold André Malraux (1901-1976): La condition humaine - Laurent Jouannaud, L'espoir - Laurent Jouannaud Loys Masson (1915-1969):Le notaire des noirs - Henri-Jean Coudy, Félicien Marceau (1913-2012) :Creezy - Denis Gombert Robert Margerit (1910-1988):Oeuvres - Hervé Bel Victor Margueritte (1866-1942): La garçonne - Laurent Jouannaud Jean-Pierre Martinet (1944-1993) :La grande vie - Hervé Bel André Maurois (1885-1967):Les roses de septembres - Hervé Bel, Le cercle de Famille - Elisabeth Guichard-Roche, Jean Meckert-Amila (1910-1995) :Abîme - Hervé Bel, L'homme au marteau - Hervé Bel, La tragédie de Lurs - Hervé Bel, Jusqu'à plus soif - Hervé Bel, Nous sommes tous des assassins - Hervé Bel Patrick Modiano :Rue des boutiques obscures - Laurent Jouannaud Pierre Molaine (1906-2000) :Le sang - Hervé Bel Michel de Montaigne (1533-1592):Un morceau choisi de Montaigne - Laurent Jouannaud Paul Nizan (1905-1940) : Antoine Bloyé - Hervé Bel Georges Perec (1936-1982) :La vie, mode d'emploi - Laurent Jouannaud Louis Pergaud (1882-1915):Les rustiques - Elisabeth Guichard-Roche Vladimir Pozner (1905-1992): le mors aux dents - 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André de Richaud (1907-1968) :Echec de ma concierge - Hervé Bel, La douleur - Hervé Bel Jean Rogissart (1894-1961) :Mervale - Hervé Bel Rosny Aîné (1856-1940):La guerre du feu - Laurent Jouannaud Jean-Jacques Rousseau (1712-1778):La nouvelle Héloïse - Laurent Jouannaud Roger Rudigoz (1922-1996): Saute le temps - Hervé Bel, Le dragon Solassier - HJ Coudy, A tout prix - Hervé Bel, Marie  Rudigoz nous parle de son père, Roger Rudigoz - Hervé Bel, Françoise Sagan (1935-2004):Oeuvres - Laurent Jouannaud Claire Sainte-Soline (1891-1967) :Journée - Denis Gombert, Journée - Hervé Bel, Le dimanche des rameaux - Hervé Bel, Jean-Paul Sartre (1905-1980) :La nausée - Laurent Jouannaud Marcel Schwob (1867-1905): le livre de Monelle - Denis Gombert Georges Simenon (1903-1989) :Les complices - Laurent Jouannaud, Simenon a dû croiser la veuve Becker - Hervé Bel, Réalité et littérature: le commissaire Maigret s'appelait-il Guillaume? - Hervé Bel Stendhal (1783-1842):Pour ou contre la Chartreuse de Parme? - Laurent Jouannaud André Suarès (1868-1948) :Le voyage du condottière - Denis Gombert André Thérive (1891-1967):Anna - Hervé Bel, L'envers du décor 1940-1944, les Souffrances perdues - Hervé Bel, Michel Tournier:La goutte d'or - Laurent Jouannaud, Roger Vailland (1907-1965): Bon pied, bon oeil - Denis Gombert, De la singularité d'être français - Carl Aderhold Paul Valéry (1871-1945): Le cimetière marin - Laurent Jouannaud Maxence Van der Meersch  (1907-1951) :La maison sur la dune - HJ Coudy Roger Vercel (1894-1957): La Hourie - Hervé BEL Vercors (1902-1991): Zoo ou l'assassin philanthrope - E. Guichard Roche André Vers (1924-2002):Misère du matin - Hervé Bel Albert Vidalie (1913-1972):Notre ami Vidalie - Hervé BEL Voltaire (1694-1778):Candide - Laurent Jouannaud Bernard Waller (+2010): Pacific 231 - Carl Aderhold Robert Walser (1878-1956) :Institut Benjamenta - Matthieu de Bonneuil Jean-Didier Wolfromm (1941-1994) :Diane Lanster - Philippe Baudry Emile Zola (1840-1902) :Au bonheur des dames - Laurent Jouannaud

En même pas 60 ans, exit deux empereurs et deux rois, voilà ce que nous raconte avec son talent habituel Charles-Éloi Vial dans son livre Le siècle des chutes publié aux éditions Perrin.

Avouez que vous aussi vous aimez bien les histoires qui finissent mal ? En tous les cas, on savoure.

Et en plus notre historien a déniché quelques sources inédites qui ne gâchent rien au bonheur de cette lecture !

À offrir, à s’offrir, à lire !

Pierre Loti est une des plus belles plumes de la littérature française et de voyage. Avant Sylvain Tesson, ce soldat a parcouru le monde à l'époque où découvrir le Japon ou Damas, c’était radicalement se décentrer. 

S’appuyer sur ces expériences de dépaysement pour raconter l’orient d'Aziyadé ou l’extrême orient avec Madame Chrysanthème, mais on le sait moins, Julien Viaud, dit Pierre Loti, fut également un reporter pour des journaux comme le Figaro.

Alain Querell-Villégier et Bruno Vercier ont réuni et présenté ces reportages. De 1872 à 1917, l’île de Pâques, le Maroc, Séoul, le royaume de Dakar, les exécutions à Salonique, trois jours de guerre, les pagodes d’or… De larges descriptions en grand style.

Chaque jour, retrouver un petit morceau de l'histoire du monde, pour voyager et se souvenir. Aujourd'hui, direction la France...

Après cinq mois de siège éprouvant, Paris se rend mettant un terme à la guerre franco-prussienne qui coûte à la France la perte de l'Alsace et de la Moselle.

Depuis un mois, le système défensif de la capitale et la ville sont bombardés quotidiennement par les batteries prussiennes équipées de nouveaux canons Krupp. On se bat encore à Blois. Belfort et Bitche résistent toujours. Dix jours plus tôt, le roi de Prusse s’est fait couronner empereur d’Allemagne à Versailles.

28 janvier 1921 : Inhumation du soldat inconnu. (Paris- place de l’Etoile)

André Maginot demande le 10 novembre 1920 au soldat Auguste Thin du 132ème RI de déposer un bouquet sur un des huit cercueils rassemblés dans une chapelle ardente de la citadelle de Verdun pour que son choix désigne celui qui, seul et inconnu, symbolisera la multitude tombée durant la Première Guerre Mondiale.

Le corps est escorté à Paris et veillé jusqu’à son inhumation sous la voute de l’Arc de Triomphe.

Dimanche 2 janvier sur Paris. La reprise de l'activité économique est pour demain. Paris se tient comme devant une épreuve: raide, hostile, angoissé, silencieux, ennuyé, résigné, fataliste. Il y a du monde du côté du Luxembourg, mais on se promène sans trop y croire, avec retenue, un sourire vague pour les bêtises des enfants, on marche parce qu'il faut marcher, faire de l'exercice. Faire quelque chose. S'agiter, tâcher d'oublier. Mais le dimanche est là, indiscutablement, peint en gris sur les façades de Paris, ces mêmes façades, hier encore, si colorées, vivantes, comme animées par l'animation des hommes. Même à Paris, les bruits s'estompent, et même les mouvements semblent forcés, ralentis, hésitants. Sur les Champs-Elysées, j'aperçois sur un immeuble, au dessus d'un cinéma, une énorme affiche blanche "From values comes value" (qu'est-ce que cela veut dire? Ce doit être formidable). En anglais bien sûr, énorme, on ne voit qu'elle, plus que l'Arc de triomphe. Et l'on pense à l'univers des bureaux, du business, du travail....Après l'ivresse des fêtes, on s'arrête, on regarde autour de soi, et c'est le silence. Un silence de mort. Oui, après l'agitation, les rires, les étreintes, on retrouve le silence. Sans le bruit des hommes, plus rien, le vide, la mort, et ce regret d'une occasion manquée, d'un bonheur enfui qu'on n'a même pas vu! Un sentiment de vide né d'un entre-deux. Fin des fêtes, d'une occupation ludique, et la perspective de la reprise du travail. En fêtant, en travaillant, on s'oublie, on est dans ce qu'on fait, mais ce soir 2 janvier 2011 on est face à soi-même. Apprentissage de la mort, en quelque sorte, en light, comme dirait un Français branché. Mais aussi, paradoxalement, pesanteur du vide qui pèse, dérange. Un sentiment de , comme celle de Roquentin, dans le roman éponyme de Jean-Paul Sartre, causé par notre propre corps soudain dénué de sens, ce sens qu'on lui donne un peu tous les jours.Je n'en mène pas large dans le crépuscule froid qui vient. Finies ces vacances de Noël auxquelles j'avais songé avec une espèce d'espérance, d'impatience. Puis Noël est venu, il est parti. Après l'avoir espéré, je le regrette, mais je ne me souviens pas l'avoir apprécié au moment où il est arrivé. La journée a passé, c'est tout, pareille aux autres, presque pareille en tout cas.Rien n'y fait, le présent est insaisissable. Ou seulement par un instant, par touches. Ce n'est qu'après, en voyant l'œuvre en son entier, qu'on se rend compte qu'elle était belle, que cela valait la peine de la vivre, que peut-être on l'a gâchée, on ne l'a pas assez considérée. Le présent est forcément inachevé, et lorsqu'il est fini, il n'est plus, il s'est changé en passé. Insoluble question du temps.Insoluble?Je pense à Proust qui trouva dans la littérature le moyen de regagner le temps. Temps perdu parce que gaspillé, parce que fini, d'où ce titre à double sens : A la recherche du temps perdu.Avec cette perspective de travail ou de lecture, il n'est plus de tristesse qui vaille. Je vais rentrer et me plonger dedans.Hervé BELCrédit photo finitude