Erik Neveu

Je vous propose donc un extrait de l’œuvre de Denis Diderot (1713-1784) intitulée Le Neveu de Rameau. Il s’agit de l’incipit de cet ouvrage qui se présente comme une conversation philosophique imaginée entre (Jean-François Rameau, neveu du célèbre musicien) et , philosophe.

Rencontres / Débats - Mercredi 9 avril 2014 à 19h30 - A la librairie

Erik Orsenna

Voulez-vous les dernières nouvelles du Mali ?
Un guide que vous connaissez bien, Mme Bâ Marguerite, se propose de vous y emmener.
Rappelez-vous : comme on lui refusait son visa, elle avait expliqué à la République française qui elle était. Ensuite, de mauvaise humeur, elle avait traversé quelques déserts et la Méditerranée pour tenter de retrouver son petit-fils happé puis abandonné par les agents recruteurs du Paris-Saint-Germain.
Dix ans plus tard, tous deux retournent dans leur pays menacé par les djihadistes.
Il faut dire que Mme Bâ, qui n’est pas humble de nature, se prend pour une Grande Royale, une Jeanne d’Arc africaine. Et l’ex futur footballeur est devenu musicien, c’est-à-dire griot, embauché par sa grand-mère pour raconter sa campagne de libération mi-glorieuse, mi-désespérée.
Sur les pas de ce duo, vous rencontrerez les femmes échappées de justesse aux horreurs de la charia. Dans un camp, au nord de Nyamey, vous jouerez avec 3 000 enfants réfugiés. Vous découvrirez l’économie très puissante et très illégale dont vit grassement le Sahara. Vous ferez connaissance avec des petits capitaines, soldats d’opérettes, terrorisés par les combats. Vous tomberez sous le charme de leurs épouses prédatrices, frénétiques de la Visa Premier.
Vous remonterez le fleuve Niger en échappant à toutes sortes de périls. Vous verrez comment et pourquoi bandits et djihadistes s’entendent comme larrons en foire. Vous atteindrez juste à temps Tombouctou pour assister à l’arrivée des Français. Vous participerez à la liesse générale sans réussir à faire taire en vous une petite voix sceptique : l’expédition Sarkozy en Libye avait chassé les gangsters vers le Mali. L’expédition Hollande les a renvoyés en Libye.
Donc ils sont toujours là. Donc ils reviendront. Tant que les jeunes, toujours plus nombreux, n’auront d’autres perspectives que se faire engager par Aqmi ou par un trafiquant ou par les deux à la fois.
Surtout vous plongerez dans la réalité du Mali, sa vaillance, sa noblesse.
Mali, ô Mali ! Comment ne pas comprendre que ta fragilité est la nôtre ? Comment ne pas écouter tes musiciens, comment ne pas regarder travailler tes tisseurs ? Comment ne pas comprendre que c’est ainsi, par le chant commun et par le tissu, qu’on fait un pays de toutes les diversités ?

Dix ans après la publication de Madame Bâ, l’académicien Erik Orsenna renoue avec celle par qui les lecteurs peuvent mieux envisager l’Afrique, sa beauté, ses plaies et les relations qu’elle entretient avec la France.

Stéphane Zagdanski est un écrivain et philosophe passionné par Antonin Artaud. Il tient même un blog sur lequel on peut entendre en fond sonore un extrait de « Pour en finir avec le jugement de Dieu ».

Le détenteur des droits d'Antonin Artaud, son neveu Serge Malausséna, ayant visité ce blog n'a pas vraiment apprécié ce fond sonore et a demandé au blogueur par mail de le retirer. Stéphane Zagdanski refuse et répond sur son blog par une lettre ouverte à l'ayant droit d'Antonin Artaud. Et c'est là que l'anecdote dérape.

Stéphane Zagdanski s'adresse à Serge Malausséna en ces termes : « Non content d'être un impotent crétin chicaneur, tu gigotes en pure perte » et ajoute « cela fait longtemps que des milliers d'anonymes peuvent se procurer en quelques secondes sur internet l'intégralité des enregistrements d'Artaud, gratuitement et sans avoir à rendre compte à ta malsaine caboche monomane ».

Serge Malausséna réplique en portant plainte. L'affaire a été traitée devant le tribunal correctionnel de Paris. Et le jugement a été rendu jeudi. L'écrivain qui avait plaidé « la tradition pamphlétaire française » a été déclaré coupable d'injures.

Le tribunal a tranché

Le tribunal a estimé que la tradition pamphlétaire française ne « l'exonérait pas de toute intention maligne ». Les juges ont ajouté que « Ni la nature essentiellement littéraire du site sur lequel ce texte a été mis en ligne, ni la qualité d'écrivain du prévenu ne confèrent à ce dernier une immunité particulière ». Avant d'affirmer que l'auteur avait tenu des propos qui étaient « méprisants » et « particulièrement virulents » mais surtout « injurieux ».

L'AFP révèle que Stéphane Zagdanski « a été condamné à une amende de 500 euros avec sursis et à 1.000 euros de dommages et intérêts ».

- Vendredi 26 avril 2013 à 15h41 - A la librairie

Les éditions Stock et la librairie Millepages vous invitent à une conversation avec , de l’Académie française, qui publie La fabrique des mots qui clôt en beauté la balade d’Erik Orsenna au pays de la grammaire française.

Ce petit livre, léger et joyeux, est la suite du best-seller La Grammaire est une chanson douce. Nous nous retrouvons encore dans l’archipel des mots en compagnie de Jeanne et Thomas, deux jeunes adolescents perdus dans ce mystérieux pays tombé aux mains du terrible dictateur Nécrole. Depuis le premier opus, paru en 2001, nos deux jeunes héros ont quelque peu grandi. Cette fois-ci Jeanne, qui se demande toujours « Qu’est-ce que l’amour ? », après des aventures plus rocambolesques les unes que les autres, part à la découverte de l’île du Subjonctif en compagnie d’un cartographe assez loufoque.

Au milieu des habitants de cette île mystérieuse, elle découvre un aspect du langage bien moins complexe qu’on ne le croit souvent mais au combien riche de possibilités. Le subjonctif, c’est le mode du désir, de l’imaginaire sans quoi rien ne se construit, sans quoi rien n’a de sens dans ce monde. D’ailleurs, son frère Thomas ne s’y trompe pas, lui qui a décidé de rester dans cette île pour y faire fortune.

Ce petit conte enchanté est aussi bien ludique que poétique ou philosophique. Au travers de petites phrases simples, Erik Orsenna ouvre des fenêtres de réflexion sur le langage et ses rouages. Nous avons même droit à une petite étude comparée des emplois du subjonctif dans différentes langues. Pour auréoler tout ceci, le livre est parsemé d’illustrations colorées dans les tons pastel. L’univers presque onirique de cette écriture vient ainsi se retrouver dans les dessins proposés par l’illustrateur Bigre ! Un livre à conseiller aux petits et aux grands enfants…

Si vous souhaitez, après la lecture de cet ouvrage, continuer l’aventure, vous pourrez retrouver avec plaisir tout l’univers d’Erik Orsenna sur son site internet . Des informations sur l’auteur sont disponibles mais aussi des pistes pour aller plus loin dans la lecture de ses oeuvres pour les grands et les petits. Je vous invite vivement à faire un tour sur ce site qui offre une interface aussi plaisante qu’agréable en parfait accord avec l’imagination débordante d’Erik Orsenna. On peut même y écouter le premier chapitre de chacun de ses livres.