Carnet anti-oubli

Dans ce bel album au format atypique, nous conte une vision personnelle de l'enfance du poète et peintre du XIXè siècle, . Il nous dresse le portrait d'un enfant doux, introverti, à l'imaginaire riche et foisonnant en privilégiant la période où l'artiste est séparé de sa mère, après la mort de son père, pour entrer à l'internat de Marlborough College où on le destine à la prêtrise. Nous devenons les confidents de ses chagrins contenus, ses vagues à l'âme et son cheminement intérieur, jalonné d'observations sur la Nature, qu'il détaille avec un lyrisme charmant dans son fameux Carnet Rouge.

Carnet qui représente bien des choses pour notre héros : journal de bord, recueil, carnet à dessins, compagnon de souvenirs. William fera tout pour ne pas en être privé lorsque sa tendance à la rêverie poussera un de ses professeurs, Mr Brody, à le lui confisquer. Mais parfois, une difficulté peut se muer en opportunité d'apprendre, grandir et envisager des perspectives nouvelles… Le carnet rouge est un très beau livre. Agata Kawa nous propose de merveilleuses illustrations, nourries de symbolismes, d'allégories désuètes qui rappellent un style un peu passé dont les amateurs du genre raffoleront. Le trait est fin, sûr, les détails sont légion. Elle jongle avec aisance entre les décors et paysages réalistes et les fugues imaginaires et oniriques. Le tout est simplement exquis.

Publié ou Oublié, il n'y a qu'une lettre de différence.Je dédie ce blog à tous ceux qui ont souffert, peiné, écrit, et injustement été oubliés.Hervé Bel

Voyage d’un autre genre au plus près de la nature, Carnet de voyage auprès de mon arbre est une invitation à prendre le temps d’ouvrir les yeux et à faire silence face à l’infiniment beau de la nature invisible.

Sur la terre comme au ciel, d’animaux en insectes les rencontres rythmes les observations de ce Christophe Colomb du quotidien.

Edmond de Garenne propose ici le cahier naturaliste d’un lapin à la découverte de la vaste forêt dont il est résident. Photo, dessins, croquis et notes d’observation sont autant d’anecdotes que nous partage ce petit mammifère curieux sur la vie secrète des animaux.

Une trouvaille douce et poétique à partager au plus vite.

Au rang des martyrs prénommés Valentin, on compte Saint Valentin de Rome, martyr sous l'empereur Claude II le Gothique, fêté le 14 février, qui séduisit en paroles l’Empereur Claude, rendit la vue à la fille d’un magistrat, convertit son foyer au christianisme et fut décapité pour cela. Saint Valentin de Terni, mort vers 273, fêté aussi le 14 février, qui donnait des conseils aux amoureux ; mis aux arrêts par Claude II le Gothique, pour refus de se soumettre, rencontra Julia, la fille aveugle de son geôlier. Il lui rendit aussi la vue, et fut décapité pour cela.

Est-ce à dire que, quoique l’amour rende aveugle, et que Saint Valentin rendît la vue, un amoureux n’en verra pas plus clair ? Cette position est indéfendable et pour être moi-même amoureux d’une seule femme à la fois, mais de plusieurs dans la semaine, voire dans la journée, je me refuse à l’accepter.

Toutefois, le petit ouvrage publié par les Éditions Pascal Petiot (non pas en référence au tristement célèbre médecin) entend contester non seulement la légitimité de cette célébration, mais surtout la mettre à bas, la fouler aux pieds, et plus si affinités…
Réunissant une somme conséquente de documents, témoignages, citations, archives, caricatures, statistiques, histoires (pas toujours très) drôles, devinettes et autre épitaphe, Anti Saint Valentin entend vous démontrer qu’il est inutile de croire au grand amour ailleurs qua dans le journal de Bridget Jones, ou dans les contes fallacieux de Walt Disney.

Cœurs brisés, amants délaissés, maîtresses bafouées, couples gâchés et autres joyeusetés attendent ceux qui tourneront les pages du livre, qui compte plus de 580 pages de bonnes raisons de ne pas se mettre en couple.

Un florilège permettrait de se faire une idée au plus juste de ce qui se trame entre les lignes. Nous préférons avertir notre lectorat qu’un tel ouvrage, contestataire au second degré n’est l’apanage que des comploteurs, bonimenteurs et engeances spécieuses de cet acabit.

Car en vérité je vous le dis, même s’il était homosexuel et hypocrite, Aragon l’avait bien dit, « la femme est l’avenir de l’homme », et inversement, si tant est que l’un comme l’autre arrêtent de vouloir constamment mettre l’autre à quatre pattes.

Ou alors dans le cadre d’une intimité qui ne regarde qu’eux.

Il ne faut pas s'y méprendre et je me ferai volontiers l'apôtre de quelque médecin bien intentionné en rétablissant une vérité qu'il est de toute première urgence d'enfoncer dans le crâne des jeunes âmes encore sous le coup d'un romantisme fiévreux. Un de ceux qui ne refilent pas la syphilis, je veux dire.

Le coeur n'est tout au plus qu'un organe qui se contente de pomper et d'injecter du sang. Il assure de ce fait la bonne circulation du sang dans l'organisme. Par ailleurs, il est creux et musculaire, autant qu'animé de contractions rythmiques.

En tant que muscle, on ne peut le briser. Au pire, le déchirer. Les coeurs brisés passeront donc leur chemin. En tant que creux, il est vide. Donc insensible, quoique soumis de fait à la pression artérielle.

Bref.

Qu'on se le dise, Anti Saint Valentin n'est pas un traité de cardiologie appliquée, mais un recueil de pensées très choisies sur l'inutilité d'une fête que d'aucuns qualifieraient de mercantile.

Ça tombe bien, notre critique, elle, est gratuite.

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A cette époque, le Mur de Berlin disparu, la fièvre fut parfois telle que des rues entières de Potsdam étaient encombrées, voire barrées d’amoncellement les plus hétérogènes, meubles, objets démodés, papiers, toutes choses entassées ainsi que des léviatans échoués et en voie de putréfaction, toutes choses qui rappelaient la D.D.R. et que chacun voulait oublier dans l’euphorie du moment.

La marque Moleskine a annoncé la création d'une nouvelle collection de carnets en édition limitée. Après LEGO, Star Wars, c'est au tour de d'être mis à l'honneur. Juste retour des choses, puisque contrairement aux deux autres, Mickey lui, a dû commencer sa carrière dans un carnet de ce genre.

Mickey Mouse a vu le jour en 1928 sous la plume (ou le crayon) de Walt Disney. Il apparaît principalement dans des dessins animés et des bandes dessinées.

Il est aujourd'hui mondialement reconnu notamment grâce à ses traits distinctifs : une tête toute simple formée de trois cercles, un gros sous deux petits !

Moleskine a décidé d'ajouter un intérêt supplémentaire au fameux carnet. Celui-ci verra en effet apparaître un livret tutoriel dans ses pages de garde ainsi que dans ses pages finales. On y trouvera des conseils et des croquis pour apprendre à dessiner Mickey à toutes les époques.

Allier l'utile à l'agréable : une idée qui nous plaît et qui devrait ravir tous les publics !

Timothey est un petit garçon hyper intéressant et rudement sympathique. Il vit à New-York et raconte dans son journal tout ce qu'il y fait. Ses parents qui s'embrassent avec la langue, sa grande soeur qu'il n'aime pas, son petit frère de deux ans qu'il trouve génial, même s'il sent mauvais et qu'il se trifouille le nez en permanence ...

Timothey voudrait être inventeur, ou quelque chose dans ce goût-là, et avoir une idée géniale qui changerait le monde . Et puis il se prépare à se découvrir bientôt un super pouvoir . C'est obligé, ça lui arrivera forcément . En attendant, il pense à un tas de trucs et cultive son petit béguin pour une frenchy, une certaine Lili Lampion ...

Vous aviez adoré, comme nous, Lili Lampion ? Eh bien, revient avec le même format de livre mais un héros très différent ! Le style est toujours aussi exquis, l'humour subtil et efficace, le propos vraiment intelligent. On passe un excellent moment ! L'illustrateur, , a su servir ce texte délicieux avec ses dessins très réussis, truffés de détails amusants et d'annotations rigolotes.

Le carnet secret de Timothey Fusée doit impérativement venir se loger chez vous, pour ravir vos têtes blondes, brunes, rousses, et grises même ! On se prend déjà à rêver d'un troisième ouvrage du même genre ...

Alex a quelques amis parmi les gamins en marge de sa classe. Ce qui le rend différent, lui, ce sont ses origines : il est taïwanais, « même si personne n'est capable de dire où ca se trouve ni ce que c'est ». En ce moment sa vie est particulièrement mouvementée : il y a Sybille qui s'accroche à lui depuis qu'elle s'est disputée avec ses copains, son père à l'autre bout du monde qui ne donne plus de nouvelles et récemment ces insultes racistes écrites au Tipp-ex sur le banc du parc où il mange chaque midi : « Alex bol de riz », « Alex tronche de nem ». Aidé par Sybille, le jeune garçon recherche l'auteur du forfait pour le confondre.

Dans ce récit aux chapitres brefs, met en évidence toute la brutalité de l'impact et les remous intérieurs que peuvent provoquer des insultes racistes. La gratuité des coups portés font naître en Alex un profond sentiment d'injustice, alimenté par ce père qui prend de plus en plus de distance.

Il y a beaucoup de force dans le portrait psychologique du personnage principal ; ses émotions et leur évolution ont un écho universel : blessé, Alex se révolte, il en vient à mentir sur son père, il se confronte ensuite aux autres avant de devenir résilient et de pardonner. Le banc ne donne pas la formule magique pour rabibocher des familles qui se déchirent ou pour juguler un racisme primaire ; à travers une belle histoire de vie, il apporte toutefois aux jeunes lecteurs des clefs indispensables pour une prise de conscience.

 « La décision de la Cour européenne porte atteinte au libre accès à la connaissance. » C’est en ces termes que le blog Wikimedia attaque le droit à l’oubli. Celui-ci aurait en effet entraîné la suppression d’articles de l’encyclopédie en ligne dans les recherches Google. 

Wikimedia a des termes très durs envers le droit à l’oubli. « Une décision récente de la Cour de justice de l’Union européenne met à mal la possibilité d’accéder aux dossiers concernant les individus et les événements. L’impact sur Wikipedia est direct et grave. » Wikimedia estime que le droit à l’oubli a des conséquences plus que néfastes sur le droit à l’information. 

En mettant en place ce droit à l’oubli (en clair, n’importe qui peut envoyer une demande à Google pour voir un lien non pertinent retiré des résultats de recherche), « la Cour européenne a abandonné sa responsabilité de protéger l’un des droits universaux les plus importants : le droit de rechercher, de recevoir et de transmettre l’information. » Dans un précédent post sur le blog, on pouvait lire : « Refuser aux gens la possibilité d’accéder à une information neutre et pertinente va à l’encontre des valeurs du mouvement Wikimedia ». 

À ce jour, selon Wikimedia, les décisions de retirer certains liens concernent plus de 50 liens vers Wikipedia. Pour ce qui est des liens effectivement supprimés, une page Wikimedia les recense, par souci de « transparence ». 

M. Wikipedia lui-même, Jimmy Wales, a déjà eu l’occasion de s’insurger sur les conséquences du droit à l’oubli. Il n’hésite pas à parler de censure. Dans son viseur, les personnes qui vont profiter du droit à l’oubli pour faire retirer des liens vers Wikipedia. « L’Histoire est un droit de l’homme et l’une des pires choses possible est de réduire quelqu’un au silence », explique le fondateur de la célèbre encyclopédie. 

Bien entendu, il n’a pas l’intention de profiter lui-même de ce droit à l’oubli. « Je suis dans la sphère publique depuis un certain temps. Certains disent des choses bien, d’autre des choses mauvaises... c’est le principe de l’histoire, et je n’utiliserai jamais un procédé légal pour la supprimer. »

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Cary Bass-Deschenes

CC BY-SA 2.0