BitTorrent téléchargement fichiers

Les services que peut rendre le réseau BitTorrent sont innombrables, que l'on se situe du côté obscur ou non de la Force, et bien souvent de la légalité. Et ce qui représente un cauchemar pour les majors de la musique ou de la vidéo semble providentiel... pour les auteurs.

Un autre témoignage implacable s'ajoute à celui de Paolo Coelho : « Piratez mon livre, s'il vous plaît. » Dan Morrill est directeur de programme à l'université de Seattle, et il a écrit un livre intitulé Vendre des livres sur Amazon, astuces et secrets. Et au lieu de vendre son livre, il l'a mis à disposition à partir du site Mininova, qui répertorie des liens de fichiers Toorent.

Bien sûr, cela s'est fait avec la permission de son éditeur et cette action sociologique a rapporté des fruits plus juteux que jamais. Sociologique et non marketing puisqu'il s'agissait avant tout de recueillir des éléments sur les téléchargements du livre et sa diffusion. Bilan des courses, on le récupère jusqu'en Afrique ou même en Inde, qui représente 5,2 % des téléchargements globaux.

Une expérience satisfaisante à plus d'un titre, puisque cette distribution mondiale, en anglais, évidemment, représente un bien plus vaste public que n'aurait pu lui offrir un système de diffusion classique pour le papier. Dans les premières 24 heures, le livre fut déjà téléchargé plus de 700 fois. Et pour un public qui vit, en Afrique par exemple, avec moins d'un dollar par jour, l'acheter aurait été impensable.

CQFD ? Pour Dan, sans aucun problème... Et pour le télécharger, ce sera sur ce lien.

Apple a donc décrété d'investir le marché du livre électronique. Pour ce faire, l'iPad contiendra l'application iBooks offrant l'expérience d'une lecture tactile, pour des sensations au plus près du livre papier. On peut changer la police et la taille des caractères avec cette application. L'écran de 9,7 pouces permet un affichage de grande taille et donc la lecture d'un journal, comme cela a été le cas lors de la présentation de la tablette. Un accord aurait été trouvé avec le New-York Times qui a développé une application native. Steve Jobs a même déclaré « Amazon a fait un super job comme pionnier... mais on va aller beaucoup plus loin... », ne ratant aucune occasion de vanter son produit. Sans doute le fruit d'une grande excitation !

Apple a choisi le format le plus ouvert, l'ePub. Une décision que les éditeurs et les étudiants devraient notamment apprécier. Les livres peuvent s'afficher en couleur ou en noir et blanc et il est possible d'y inclure des vidéos. Nouvelle ère ? On y est presque !

On nous cache tout, on nous dit rien et en plus on nous ment et on nous spolie ! Eh oui, car aujourd'hui, c'est officiel, Steve Jobs apprend à la face du monde qui s'y attendait tout de même un peu que son iPad s'est vendu comme des babas au rhum chez les Alcooliques Anonymes. En 28 jours, 1 million de machines sont parties soit moins de la moitié des 74 jours qu'il avait fallu pour que l'iPhone atteigne ce même million.
Très fort, le père Jobs... Sidérant, même. Et il travaille d'arrache-pied, pour fournir toute la demande sidérale qui afflue vers Apple. Mais La Pomme saura lobotomiser contenter tout un chacun...

Quoique finalement, lobotomiser, ce n'est pas si mal comme terme. Parce que Jobs nous apprend aussi officiellement que 12 millions d'applications ont été téléchargées et que 1,5 million de livres l'ont également été depuis l'iBookstore. Ouah... Émerveillement consterné par la béatitude profonde du Geek en fureur ! Apple est grand, Apple est beau, Apple va sauver le monde de l'édition...

Ou pas. En fait.

Pourquoi un tel défaitisme ? Parce qu'entre temps, il suffit de faire un tour sur le Twitter de Hadrien Gardeur, cofondateur de Feedbooks, pour sentir l'impact de la douche froide passer sur une nuque offerte... Que nous dit-il Hadrien ?

Voilà. Sur la même période, Feedbooks a distribué 1,1 million d'ebooks de plus qu'Apple.

Concurrence déloyale !

Ben, oui, Hadrien, mais on triche chez Feedbooks. Là, en l'occurrence, c'est 1,5 million d'ebooks uniquement distribués sur la plateforme iBookstore, donc exclusivement sur l'iPad. Vendu à un million d'exemplaires.... Alors que chez Feedbooks, on est ouvert à une multitude de plateformes. Alors forcément, on peut pas comparer... Et puis, y'a plus de livres gratuits sur Feedbooks... Non, vraiment, c'est pas sympa de sabrer une petite société comme la firme de Cupertino, qui a quand même grandement besoin que l'on lui laisse de la place pour se faire connaître. Et dont les médias parlent si peu...

C'est même déloyal de plonger Apple dans ses propres erreurs de communication, alors que le monde entier s'enflamme pour sa tablette même pas pratique pour lire - que ce soit des BD ou des livres. Et ses logiciels même pas adaptés - je pense en particulier à Stanza, véritable honte !

merci à Paul Biba de Teleread

Pouvez-vous faire une brève (brève, hein :-p) présentation de zaOza - et expliquer son nom ?

Cédric Ponsot : ZaOza est la première plateforme de téléchargement et de partage légale. Elle représente plus de 590 000 personnes inscrites et 19 000 000 de contenus à partager. Le nom provient d’une onomatopée chinoise qui signifie le bruit, le vacarme. Ce nom, il s’agissait d’une référence au brouhaha d’un lieu de rencontre et d’échange où règne la bonne humeur, comme une cours de récré, un forum. Le « O » central est symbole, c’est par là que tout passe et tout se passe.

ActuaLitté : La plateforme zaOza se concentre manifestement sur le culturel : pourquoi aucune offre de livre (audio ou ebook) n'est-elle présente ?
Cédric Ponsot : zaOza est avant tout du divertissement au sens large, le culturel et donc le livre devrait avoir sa place… Nous commençons d’une certaine manière, puisque la BD a déjà trouvé sa place. Pour le dernier Astérix et Obélix, zaOza a donné la possibilité de découvrir en exclusivité des extraits la veille de sa sortie.

ActuaLitté : Le principe d'abonnement ne vous semble-t-il pas complémentaire d'une offre en matière de livres numériques ?
Cédric Ponsot : Si effectivement. C’est d’ailleurs ce que nous essayons de développer

ActuaLitté : Comment l'aspect communautaire de zaOza pourrait-il s'accorder avec le monde du livre (numérique ou non d'ailleurs) ?
Cédric Ponsot : Avec sa nouvelle version les membres de zaoza ont l’opportunité d’exposer leurs contenus au travers de « showrooms ». On peut imaginer que ceux-ci parlent des livres qu’ils aiment et cherchent à faire partager leurs goûts. Nous sommes dans un système d’échange et de partage de l’ensemble de la culture et le Livre y a bien sûr une place prépondérante.

ActuaLitté : Quel est votre regard sur l'évolution que prend actuellement l'édition ?
Cédric Ponsot : Il nous est difficile d’en parler car nous ne sommes pas des spécialistes de l’édition. Il me semble quand même que celle-ci va connaître de nombreux bouleversements. Et même si l’objet livre reste primordial, il est amené à exister sous différentes formes. Cependant loin d’y voir la disparition du livre nous pensons que cela permettra à celui-ci de se développer, sous des modes sûrement différents