Gérard Fauré

Attention, événement : depuis 2016, le dramaturge David Geselson conduit un projet théâtral intitulé Lettres non-écrites. Il fait entendre des lettres que des personnes n’ont jamais réussi à écrire. À l’occasion de la parution d’une anthologie de ces lettres aux éditions du Tripode, La Maison de la Poésie de Paris accueille le 13 mars une manifestation théâtrale exceptionnelle de trois heures, avec 40 comédiens et comédiennes.

La Région Île-de-France a également adopté à l'unanimité l'amendement 259 déposé par Europe Écologie - Les Verts, dotant un programme de lecture auprès des personnes âgées de 100.000 €.

RTL et Albin Michel Jeunesse s'associent pour une deuxième saison de « Lis moi une histoire ». Le podcast, né pendant le confinement avec le soutien des auteurs et des autrices, reprend cet automne et partage les coups de cœur de bibliothécaires jeunesse partout en France. 

Tristane Banon a annoncé ce matin sur le plateau de La Matinale Canal + qu'elle ne se porterait pas partie civile, puisque son statut de victime a été reconnu dans l'affaire qui l'opposait à Dominique Strauss-Kahn, qu'elle accuse d'une tentative de viol en 2003.

La maison d'édition britannique Bloomsbury a annoncé des bénéfices en baisse pour le premier semestre 2012, du fait de la faiblesse des ventes des livres pour enfants et des manuels scolaires publiés par le groupe, selon l'agence Reuters. Les performances de l'éditeur pour le second semestre de l'année devraient dépendre du calendrier de publication des six prochains mois.

Prix du livre Inter : les dux romans de la sélection 2010

On va tous mourir, mais autant que ce soit avec Radiohead...

Le poète jamaïcain Jason Allen-Paisant a remporté le prix T. S. Eliot 2024 pour son recueil, Self-Portrait As Othello (Autoportrait en tant qu'Othello), publié chez Carcanet Press. Il explore la masculinité noire et l'identité des immigrants. Le prix TS Eliot a été créé en 1993 et récompense chaque année un ouvrage de poésie au Royaume-Uni. Il est doté de 25.000 £ (environ 29.000 €).

Ce vendredi 18 septembre, dans les arènes de Nîmes, Les Avocats du Diable ont remis le seizième PRIX HEMINGWAY qui récompense chaque année une nouvelle dont l’action se déroule dans l’univers des cultures taurines et tauromachiques.

Gros coup de déprime pour les chefs d'établissement

Beaucoup en ont rêvé, ce n'était plus qu'une question de temps avant que quelqu'un ne transforme ce rêve ne réalité. Philip M. Parker, professeur de Marketing à l'INSEAD Business School de Fontainebleau, est ainsi l'heureux auteur si l'on peut dire de 100, 000 livres sur Amazon. Ce n'est pas une mauvaise blague : ce professeur a mis au point un système permettant de composer un livre en 15 minutes.

La valeur littéraire d’une œuvre et son capital médiatique forment un drôle d’attelage, n’est-ce pas ? L’un ne va pas sans l’autre. Votre blog, toujours aussi surprenant, montre combien il est difficile de connaître et de faire connaître ceux qui n’ont pas eu de valeur médiatique ajoutée. Ce capital médiatique pèse plus lourd aujourd’hui que par le passé. Vous connaissez ce bon mot d’un éditeur : « Devenez célèbre, vous écrirez ensuite ». Se créer un potentiel médiatique, tel est le souci majeur des éditeurs, ce qui est normal, et des écrivains, ce qui pose problème. Quand ce souci l’emporte sur le travail littéraire, la littérature n’obéit plus à ses propres lois. Un succès médiatique sans valeur littéraire est d’ailleurs un événement de société, ce qui est mieux que rien et peut nourrir son homme (ou sa femme) pendant longtemps. Ces réflexions inspirées par le cas Sagan m’ont conduit à Romain Gary. C’est un drôle de monument : se jugeant victime de son capital médiatique, cet écrivain s’est inventé un double inconnu.

L’Homme, a-t-il jamais éclos ? Voici une réponse, labellisée « Mircea Cărtărescu » : « Nous menions notre vie souterraine, comme des insectes livides et aveugles, aux cils longs et fragiles recherchant en permanence alentour l’ouverture improbable d’un tunnel, la sortie vers une impossible rédemption. Car même si nous trouvions une issue à notre univers concave (Horbiger avait raison : nous vivons dans une caverne creusée dans la roche infinie de la nuit, éclairés, du centre, par le soleil ovarien), elle ne pourrait donner sur un espace ouvert, d’azur lumineux, où nous pourrions voler, heureux, après tant d’obscure promiscuité, mais sur une poignée de tunnels ramifiés, de fissures autour de la petite caverne où, au terme d’un voyage long comme la vie, nous abandonnerions nos os en chemin, à un millimètre seulement de notre monde. » ( Mircea Cărtărescu, « L’Aile tatouée », traduit du roumain par Laure Hinckel, Denoël, 2009 ; les deux premiers tomes de la trilogie ont été traduits par Alain Paruit : Orbitor, en 1999 et L’œil en feu, en 2005.)

Si la censure entend couper les ponts entre les esprits trop libres, elle semble en revanche faire le trait d'union entre les autorités. Tandis qu'en France les Flaubert et Baudelaire se voyaient contraints de plaider la défense de leurs œuvres face aux réquisitoires du procureur de Napoléon III, bien plus à l'est, c'est dans le vaste empire antagoniste de Russie que notre censuré hebdomadaire chevrotait ses premières oeuvres littéraires. Ce Book émissaire auquel on allait longtemps chercher des poux, Tolstoï, bien malgré son ascendance de mâle dominant, allait finalement aspirer à la fin de sa vie au seul développement de sa spiritualité. Parcours à rebondissements que celui d'un vétéran cosaque, aventureux ayant eu du mal à imaginer que son destin était celui d'un homme de lettres, et passé à la postérité comme prêcheur non-violent. Penseur en rupture avec sa patrie ainsi qu'avec l'Église orthodoxe, en philosophe, il est certainement celui de nos sujets qui porta la barbichette la plus longue.

Par peur peut-être, pour conjurer le sort, je me rends compte que, depuis quelque temps, je lis surtout des morts, des peu illustres. Les connus ne m'intéressent plus. Ils vivent sans moi : que je les lise ou pas ne changera rien à leur destinée, ils brillent à jamais. Dans un roman de Jean Ray, les dieux anciens existent encore parce que des gens croient en eux, et disparaissent dès que ce n'est plus le cas. Ainsi sont les écrivains à la fragile postérité. Leur survie littéraire n'est plus assurée que par quelques lecteurs. La défection d'un lecteur peut être fatale: ils s'enfonceront un peu plus dans le sable, et plus aucun vent, un jour, ne parviendra à les faire reparaître. Ce sont les ensablés de la littérature. "Ensablés", un mot de ma femme pour désigner ces auteurs oubliés, et qu'on exhume, de temps à autre, à propos d'une brève actualité ou l'initiative d'un éditeur courageux. Bientôt, sans soutien, ils s'enfoncent à nouveau dans le sable.

Il est des rencontres au sommet qui nécessite un environnement calme, serein, apaisé. De ces instants de grâce où les différends s'estompent momentanément, puisqu'il faut parvenir à s'entendre.

En contrepartie, certains jours, le sort s'acharne : vous devez prendre un avion, et finalement ce dernier vous échappe. Coquin de sort.

Pire : vous attendiez quelqu'un à l'aéroport de Rodez, quelqu'un avec qui discuter de choses sérieuses. Pas graves, mais importantes. Et voilà qu'un SMS vous parvient et qu'un représentant de grand groupe d'édition annule tout.

Diante ! Fichtre ! Diable ! Que faire ?

Pourtant des milliers de libr... non, soyons raisonnables... des centaines de libraires attendaient impatiemment, les yeux chargés de larmes et d'espoirs, des pleurs de joie, presque, que vous puissiez rencontrer votre interlocuteur...

Vous qui les représentez, qui êtes leur porte-parole...

Mais non. Ce rendez-vous si important est annulé.

Comme ça.

Alors que vous aviez même prévu le petit-déjeuner et acheté les croissants...

Que vous aurez mangés seul, finalement...

Qui aurait imaginé possible d'en arriver là un jour ? Bon c'est vrai, c'était la guerre, il fallait trouver un terrain d'entente. Mais quand même, ils ont fait fort : annuler une grossesse par rétroactivité. Donner une seconde chance aux mères qui portent un enfant non désiré. Mais voilà ils n'ont pas pensé à ces enfants. Car, grâce a cette loi, tout enfant de 13 à 18 ans peut être fragmenté par ses parents. L'enfant n'existe plus. Mais il ne meurt pas non plus. Non, il est fragmenté. Grâce aux nouvelles technologies, les médecins peuvent désormais faire des neuro-greffes. Ils parviennent à séparer tous les éléments du corps humain sans que celui-ci ne meure vraiment. Il va désormais « vivre » dans le corps de différentes personnes. Celui qui aura le larynx et la langue aura sa voix, celui qui aura ses jambes courra aussi vite que lui, et celui qui aura son cerveau aura ses souvenirs et ses pensées… Des enfants devenus « banque d'organes » vivants…

Jack Danielson est un ado ordinaire dans un monde ordinaire… Jusqu'au jour où il apprend qu'il vient du futur ! Renvoyé de son époque pour sauver la Terre d'un désastre écologique, il doit à tout prix retrouver Mu, la seule chose capable d'enrayer la catastrophe. Mais il n'est pas seul à la chercher, des êtres venus du futur sont à ses trousses.

Jack ne peut faire confiance à personne, ses ennemis sont partout. Il doit abandonner sa vie d'avant, et se former pour lutter contre l'Armée des Ténèbres. Il fait route avec deux compagnons, une Ninja et un chien télépathe, venus tous deux du futur pour l'aider à accomplir sa mission. Parviendra-t-il à sauver la planète ?
Dans un langage dynamique et jeune, [Mu] est le premier tome d'une trilogie écologique, La Trilogie du Gardien. Très drôle et actuel, David Klass met l'accent sur une grande question de notre époque : la Terre va-t-elle survivre à notre société ?

Oxford, décembre 1650. Anne Green, accusée d'infanticide, vient d'être pendue. Son cadavre est livré à la Faculté de Médecine afin d'y être disséqué. Un des étudiants, Robert, s'apprête à assister à cette leçon d'anatomie, lorsqu'il croit voir bouger la morte. Bègue, il ne peut pas se faire comprendre facilement, mais les médecins présents constatent rapidement, eux aussi, des mouvements oculaires chez le cadavre. Des signes de vie chez la jeune femme, le signe d'une volonté divine ? N'avait-elle pas clamé son innocence en se remettant à Dieu pour juger du crime dont on l'accusait?

Inspiré d'un fait réel qui défraya la chronique dans l'Angleterre du XVIIè siècle, ce très bon roman visite tour à tour deux consciences : celle d'Anne Green, qui tente de se réveiller, et celle de Robert, qui lutte pour vaincre son handicap. Il montre comment fonctionnait la société de l'époque, où la noblesse et la bourgeoisie avait tout pouvoir, mais il montre également les débuts de la médecine moderne.

Un roman à lire, absolument !

Catastrophe ! C'est une catastrophe ! Personne n'a pensé à acheter à manger pour ce soir ! Il faut dire que chacun avait une journée bien remplie. Et voilà qu'Andreï n'a que trois carottes... Mais peut-être que le voisin du dessus a quelque chose à partager...
Oui ! Le voisin a deux œufs et un peu de fromage, mais ce n'est pas assez...
Sous forme de randonnée, Frigo vide nous raconte l'histoire d'un étrange dîner, conçu par tous les habitants d'un immeuble. Ah ! Heureusement que la solidarité existe, et pas seulement dans un seul immeuble. Le format de cet album est allongé : nous rappelant la forme d'un frigo, il nous incite à faire comme les personnages. En plus, cela peut nous permettre de nous colorer ! Quoi de mieux que de voir la vie en couleurs, car celles-ci arrivent en même temps que la nourriture, en même tant que l'union, en même tant que la vie !
Les dessins épurés de cet album donnent vraiment envie de se mettre à table !

Beigbeder est-il une fausse idole des jeunes ? Des bras fins et secs, ton torse légèrement sculpté, un bas-ventre glabre au possible dont on apercevrait presque les prémices du pubis au bronzage atténué par manque d'exposition... Ajoutez la barbe finement taillée, la chevelure romantique des grands jours et le regard ensorceleur... Dur de ne pas s'arrêter.

Lafayette, Galeries de son prénom a recours depuis un bon mois au physique d'Apollon de Frédéric pour sa dernière campagne de pub. On y voit le romancier avec le livre La Société de consommation, de Jean Baudrillard.

« Faux, parce que Frédéric est homme connu pour ne pas entretenir une hygiène de vie exemplaires » rétorquent les jaloux bedonnants. C'est vrai mon petit Fred, faut reconnaître que là, t'es tout de même taillé à en faire tomber en pâmoison pas mal de jeunes écervelées... L'Express entretient la polémique : « Le corps n'est pas le sien mais celui d'un jeune mannequin… » Ah bon. Comme si, cela avait de toute façon la moindre importance...

Les fê tes sont passées, j' imagine que les cadeaux ont é té abondants et qu' il y avait forcé ment de beaux et bons livres sous le sapin.
L' anné e commence avec deux interviews, la premiè re qui a é té mise en ligne il y dé jà quelques jours : celui de Janne Teller, l' auteure danoise, de « Rien » aux Editions Panama. « Rien » s' est trouvé pendant plusieurs semaines dans les coups de cœ ur LHSF, nous avons voulu en savoir un peu plus et rencontrer l' auteur de cet é trange livre sur le sens de la vie.
Pour les Parisiens et ceux de passage, la deuxiè me interview (Rubrique Evé nements ) va vous faire sortir de chez vous. Vous allez pouvoir vous rendre à la Galerie Jeanne Robillard, nouvelle galerie qui expose tous les talents de l' illustration contemporaine et qui donne pendant un mois « Carte Blanche » à la majorité d' entre eux…
L' anné e 2008 commence en grâ ce et en beauté et nous vous là souhaitons la plus merveilleuse possible.
Bonnes lectures et bonne visite.

L'écrivaine québécoise Nelly Arcan (ou Isabelle Fortier pour son vrai nom) est décédée. Elle a été retrouvée morte dans son appartement jeudi après-midi. Elle avait 35 ans. La thèse d'un suicide est envisagée.

Elle était l'auteure de Putain (son premier roman) qu'elle avait « écrit dans la haine » de la prostitution. Ce roman avait été nominé pour les prix Fémina et Médicis. Son deuxième roman, Folle, avait lui aussi été nominé pour le Fémina.

Le roman sur lequel elle travaillait Paradis clef en main, avait pour thème une société dans laquelle les citoyens avaient le droit au suicide. Michel Vézina son éditeur (Éditions Coups de tête) explique : « Ce qui est vraiment paradoxal, c'est que c'est un hommage à la vie, c'est un hymne à la vie, c'est un livre contre le suicide. Personnellement je pense que c'est très dangereux, très malsain que de faire ce genre de rapprochement là, parce que je ne crois pas que le suicide de Nelly ait été prémédité à ce point là ».

Merci à FB

Éric Poindron a donné rendez-vous à ActuaLitté dans son lieu de vie et de travail, subtile alliance des deux – un cabinet de curiosités en mouvement perpétuel. Des bibliothèques qui couvrent les murs aux objets aussi divers qu’insolites, l’œil et l’esprit sont constamment sollicités, développant la connaissance et l’imagination. Café et cigarette à la main, l’éditeur livre son parcours professionnel avec générosité et enthousiasme, à l’image de cette citation de Jacques Cazotte qu’il répète à l’envi : « J’irai partout où me porteront la curiosité et la fantaisie. »

A l'occasion des 5 ans de l'Agence franceinfo, chargée de la vérification et la certification de l'information, le 12 janvier prochain, franceinfo met en place une programmation spéciale pour ses rendez‐vous jeunesse. Dès le 9 janvier, les journalistes de franceinfo se mobilisent pour sensibiliser le jeune public à la vérification de l'information, aux sources et à la lutte contre les fausses informations...

Presque un an jour pour jour après le sacre de l'autrice française Annie Ernaux, l'Académie suédoise a désigné Jon Fosse lauréat du Prix Nobel de Littérature 2023. L'auteur norvégien faisait partie des favoris, parmi les nombreuses personnalités pressenties.

A l'occasion de la sortie du nouveau roman policier de il était bien tentant de laisser s'exprimer son traducteur. Depuis près de 40 ans qu'il exerce son activité, c'est un homme toujours aussi passionné et exalté qui se livre, capable de vous convaincre sans effort que là-haut, tout au Nord de l'Europe, il existe une littérature inédite prête à vous embarquer et à vous éveiller. 

Drôle et fin, le nouvel album de Nicolas Digard, illustré par Christine Roussey (Crotte, 2016), accessible dès trois ans, promet un vif amusement pour les plus jeunes et un moment de réel divertissement pour les parents lecteurs.

Truffé de clins d’œil aux adultes, il permet une double lecture enthousiasmante et un partage évident. Aussi, pas d’hésitation, hâtez-vous de découvrir quelle est la différence entre un manchot et un pingouin. Et bien plus d’ailleurs…