C. Hindre

Quelle soirée ! En me rendant à l’exposition du vinyle à la Maison Rouge à Paris Bastille jusqu’au 23 mai, racontant l’histoire de la musique à travers 1000 objets (dont 800 de vinyles) au détour d’un Andy Warhol, j’ai échangé un regard avec un artiste. Après avoir fait sa connaissance, j’aurais tant aimé qu’il me dise : « Allez viens, j’t’emmène au vent, au-dessus des gens, et je voudrais que tu te rappelles de notre amourette éternelle et pas artificielle ».

Bon, oui, d’accord, il n’y a même pas d’amourette… contrairement à cela, il me dit : « Des Questions me Reviennent » sous un air folk à mi-chemin d’un univers à la Olivia Ruiz et l’accent d’un Raphaël. Et cette phrase, ça ne vient même pas de lui, j’en ai pour preuve le premier album Ginger de Gaetan Roussel.

Qui suis-je ? qui suis-je ? Top, je suis un homme, leader et surtout la voix du groupe Louise Attaque, je chante aujourd’hui tout seul comme un grand et je propose mon nouvel album pop… qui suis-je ? Eh bien oui, c’est bien Gaetan Roussel. Un album sans le violon qui rappelait les bals de campagne. Il s’inspire aujourd’hui de la nouvelle vague folk pour un retour qui déroute tout de même.

Ginger et plein de choses à la fois

Ginger c’est un album de onze pistes qui mélange de tout, en restant néanmoins dans le panel rock. Une signature vocale que chéri tant les maisons de disques et le voilà qui nous propose de la folk à la guitare acoustique avec « Les Belles Choses », de la folk dans la veine du dernier album de Charlotte Gainsbourg et Beck avec « Inside Outside ». « Tokyo » est un titre au parfum des Rita Mitousko des années 80 (comme « Le petite train » ou « Andy »). Nous avons même un son électro-pop avec « Help Myself (Nous Ne Faisons Que Passer) » digne d’un générique du Grand Journal sur Canal + (bouge pas Tania, je t’envoie l’album).

Plus de tout que du n’importe quoi

Gaetan Roussel a beaucoup de choses à dire. En anglais, en français, en acoustique ou en électro pop, il le dit. Un album qui ne se raconte pas donc, puisque c’est un ensemble d’histoire distincte avec un concept qui est propre à l’histoire. Néanmoins, une chose est sûre l’opus est un compromis de dire des choses politiquement incorrectes de manière légère, avec fraîcheur aux allures naïves. Et je dis bien aux allures, puisque les textes ont un sens profond ! (« sans prendre le temps de s’arrêter… aurons-nous de l’eau cet été ? aurons-nous de l’air cet été, nous ne faisons que passer dans l’ombre et la lumière »). Il y a aussi des petites histoires de cœur (« Si On Comptait les Etoiles ») que déjà, à l’époque, Louise Attaque affectionnait. Gaetan sans le groupe s’autorise des fantaisies que

Louise Attaque n’aurait pas pu se permettre à cause du style singulier. Tout seul il se balade d’un style à un autre sans complexe et surtout comme pour évacuer une frustration qu’il ne pouvait assouvir avec le groupe. Un album qui se pose en témoin, avec le recul d’une vie. Un album néanmoins rafraîchissant !

Quant à mon artiste ? Louise Attaque le disait bien mieux que moi : « J'aimerais que tu m’appelles plus souvent ».

Fin août début septembre, après 2 mois de vacances et de calme, la France s'agite à nouveau, c'est la rentrée !

Les plus petits (et surtout leurs parents) redoutent la première fois a l'école, pour les plus grands, l'impatience de retrouver les copains prime sur le dégout de revoir les profs ! Pour les autres, le travail a déjà reprit depuis longtemps ! Pour les derniers, les vacances commencent !

Mais la rentrée n'est pas que scolaire, elle est aussi littéraire. C'est ainsi que entre mi aout et fin octobre, pas moins de 654 nouveaux livres vont se retrouver sur les rayons des libraires. Il est impossible de tout lire, surtout si vous ajouter à ces nombreux ouvrages, une rentrée littéraire d’un nouveau genre : la rentrée littéraire numérique !

Pour faire face au marketing et au matracage médiatique mis en place pour la rentrée littéraire classique et ses auteurs à succès, les éditeurs numériques ont créé un blog et une plateforme où ils proposent eux aussi toutes leurs nouveautés et à petit prix ! Pour découvrir la genèse du projet et comment tout cela s’est mis en place, je vous conseille fortement la lecture de l’article de @sediter sur son blog Le souffle numérique Tout a été (très bien) dit, je ne vois rien à ajouter !

Parmi tous ses textes (et oui, quelque soit le type de support, papier ou numérique, c’est le texte et l’histoire qui comptent), certains se détacheront du lot pour différentes raisons :

Les jurés du prix Goncourt et du prix Renaudot ont livré leur première sélection hier :

Chez Goncourt :

Chez Renaudot

Comme vous pouvez le constater les listes se ressemblent fortement et chez Goncourt les femmes ne sont pas très présentes avec seulement 3 ouvrages sur les 15 sélectionnés.

Cette année, il y aura également le Prix du numérique qui permet de récompenser... les meilleurs auteurs « papier » qui sont aussi publié en numérique. En effet, il n’existe (pour le moment) aucune récompense pour le tout numérique (j’entends par tout numérique, les textes qui n’existent pas en version papier). Mais l’idée a été lancée très récemment sur twitter et peut être que prochainement je vous parlerai d’un prix du numérique, par les lecteurs ou par d’autres acteurs du numérique !

Dans ces conditions, on comprend que les acteurs du numériques aient voulu créer Leur rentrée littéraire pour se faire un peu plus connaitre du grand public.

Si pour vous aussi, un livre est avant tout un bel objet en papier où l'on tourne les pages... (It's a book !) est un album écrit par Lane Smith qui saura vous plaire !

Sinon, avec un peu de chance, il y aura peut-être la version iPad...

Petite vidéo en anglais mais je vous rassure, l'album (papier...) sort le 3 mars chez Gallimard jeunesse...

Imaginez pouvoir vivre dans une gigantesque maison ! Trois cuisines, quatorze bibliothèques et quatre-vingts salles de jeux ! Ce serait plutôt sympathique. Sauf si vous y rencontrez le diable. Dans ce cas, cela devient problématique... Voici ce qui arrive à un bonhomme vivant dans une immense demeure. « C'est un monde ! » s'écrit-il à chaque fois que le diable apparaît. Et les phénomènes qui se produisent dans sa maison sont de plus en plus étranges. Ce sont même de véritables catastrophes ! À moins qu'ils ne soient la solution pour s'ouvrir, enfin, au monde.

Avec de subtils collages et superpositions de matière, crée un album riche de sens et d'interprétations. Les illustrations regorgent de détails et, comme l'histoire, elles partent dans différentes directions. Coup de crayon sur la page du texte, inversion des pages, phrase tarabiscotée : tout dans cet album symbolise l'anarchie... pourtant bien maîtrisée par l'auteur-illustrateur. Et quelle récompense, à la fin, de comprendre le titre entier ! Avec C'est un monde, vous partirez loin. Qui sait si vous reviendrez ?

Déborah Durand

Recueil de définitions imagées – une autre expression pour dire « recueil de poésie »–, l’Esplanade nous laisse pour le moins songeur et, pour le plus, sur notre faim…

Certes, la littérature n’est pas affaire de quantité, mais de qualité. Mais comme en haute gastronomie, aussi délicieux soit le plat servi, on finit toujours par regretter d’être venu le ventre vide.

Chaque poème est une « retouche » à un lieu, une personne, un objet ou une notion, comme la paix, le tabac, un cimetière ou un compagnon. Le tout ne manque pas de style et c’est fort heureux, l’auteur restant Daniel Boulanger, tout à la fois auteur de théâtre, écrivain et poète, dialoguiste et scénariste. Stylé, mais frugal : chaque page contient de 1 à 8 vers.

Quelques lignes de toute beauté comme en page 17, « retouche à l’adversaire » : « Le temps voit dans mes jours de vaines forteresses / qui tombent quand il fuit ». D’autres plus absconses comme en page 57, « retouche à l’extase » : « Son lit divin gardé par les remparts / mêle à l’éclat du cuivre la fraîcheur de l’eau ». D’autres, enfin, carrément déconcertantes, comme en page 106, « Retouche à la tentation » : « en prière apparente / et prosternés sur les tapis d’un vent filou / les nuages regardent en dessous / la mer plus qu’indécente ».

Lors d’une première lecture, on croit à une plaisanterie, à la livraison d’un livre anti-écologiste, gâchant beaucoup de papier pour si peu de mots. Sauf que voilà : l’auteur est ancien membre de l’académie Goncourt, écrivain consacré et l’on n’est pas assez présomptueux pour l’attaquer sur une première impression.

Alors une deuxième lecture… qui en entraîne malgré elle une troisième puis – oui, une quatrième. Et ces quelques lignes, seules, isolées dans la blancheur de la page prennent à chaque passage des yeux un peu plus de corps pour finir par pénétrer, puis emplir, l’esprit du lecteur…

On se retrouve alors assis sur l’esplanade de Daniel Boulanger, à regarder le monde par ses yeux ; et c’est beau ; mais ça n’excuse pas tout.

Car s’il faut voir au-delà des apparences, qu’un vers seul (voire une strophe) peut contenir toutes les richesses d’un poème, le dépouillement auquel il est contraint par son esseulement ne peut empêcher le lecteur de remettre en question la générosité même du poète. Maître Boulanger : donnez-nous en plus !

Retrouvez L'Esplanade de Daniel Boulanger, en librairie

Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... mais qu'ils peuvent découvrir en lisant (Casterman) de Rodolphe et Jacques Ferrandez ! Un album qui rassemble à peu près toute l'œuvre commune de ces deux hommes, débutants dans la BD à la fin des années 70.

La Chronique BD, avec 

Dispersés entre différents éditeurs lors de leur dernière parution il y a trente ans, ces récits empruntant au genre du polar, du récit historique, de la chronique de mœurs ou de la science-fiction sont donc réunis aujourd'hui dans un beau volume augmenté d'un dossier et d'une longue interview des auteurs.

Des suppléments qui nous transportent à une époque où de telles histoires courtes - l'équivalent des nouvelles pour la littérature générale - se trouvent dans les pages de prestigieuses revues comme Pilote, Métal Hurlant ou (À suivre).

Le vicomte et autres récités

de Rodolphe et Ferrandez

sur BDfugue.com

Pourtant, Rodolphe et Ferrandez s'engagent très vite dans le projet d'une histoire complète, L'homme au bigos, première mouture des Enquêtes du commissaire Raffini, mais on leur conseille de faire leurs gammes avec des récits brefs.

Les revues ont des lignes éditoriales très typées... et autant de fortes personnalités à leur tête : Jean-Pierre Dionnet et Philippe Manoeuvre aux commandes de Métal Hurlant, c'est la garantie d'une ambiance assez, heu... rock'n roll, on peut le dire !!!

Réalisées pour les numéros thématiques de Métal Hurlant, les histoiressont du coup fort diverses, et peuvent étonner quand on lit ce que nous propose Ferrandez aujourd'hui, qu'il s'agisse des Carnets d'Orient ou de l'excellent Alger la noire (Casterman).

Dans ces années 80, il navigue entre un fantastique à la Bilal, de la SF très Moebius, et la noirceur de Tardi... Autant de défis très formateurs et très enrichissants pour un auteur qui se cherche. 

Changement de ton avec Le Vicomte, chroniques sur le thème de l'escroquerie, publiées dans le journal Pilote : ambition littéraire et profondeur psychologique y trouvent leurs sources dans la vie d'escrocs célèbres.

Les incidents de la nuit

de David B.

sur BDfugue.com

Rodolphe avoue sa fascination pour les escrocs "de haut vol", alliant l'élégance à l'intelligence. Des Sherlock Holmes à leur manière, dont le talent pour analyser les individus est ici utilisé pour les gruger. Les tribulations du Vicomte retracent le parcours de toute une vie, depuis les coups flambants de sa maturité jusqu'aux arnaques minables d'une vieillesse misérable...

Il y a une certaine nostalgie dans le constat fait par Rodolphe et Ferrandez, amenés à se pencher sur leurs travaux de jeunesse : pour un auteur d'aujourd'hui, l'alternative semble être le blog ou l'histoire complète, et la pression est plus grande, l'incertitude matérielle éprouvante. La convivialité, l'émulation entre dessinateurs se croisant dans les bureaux des magazines n'est plus possible, ceux-ci ayant à peu près tous disparu !

Mais jetez un coup d'œil à celui-ci...
Les incidents de la nuit de David B. (L'association) jadis parus en trois volumes dans l'épatante collection "Mimolette" nous reviennent sous forme d'une intégrale inachevée, hélas ! C'est le David B. du début des années 90 et du Cheval blême, partant de ses rêves et de son quotidien pour nous plonger dans un univers follement inventif, stupéfiant d'érudition et de liberté !!!

Avant la notoriété que lui apporte quelque temps plus tard L'ascension du haut mal...

Une chose amusante, alors que l'on annonçait la sortie d'un inédit d'Arsène Lupin aux éditions Balland.

Soi et le monde, le monde et moi.

L'aimer, l'apprécier, en faire parti, le marquer, être remarqué, c'est compliqué et simple à la fois.

Être aimé, trouver l'être aimé, apprécier, se faire apprécier, être entouré ou préférer rester dans son coin, c'est un droit et des envies.

Tous les goûts sont dans la nature et la nature est plurielle.

Un papa, une maman, des papas et des mamans, des papas et des papas, des mamans et des mamans, une famille, des familles, c'est la vie !

Des gestes qui poussent, qui retiennent, qui consolent, cajolent, étreignent pour dire je t'aime par exemple.

Transmettre la joie d'être ensemble, l'envie de vivre ensemble, apprendre à aimer, respecter, c'est la vie, en soixante dix-neuf pages.

« Amitié, amour, zizi, zézette, bébé...tu vas tout savoir ! »

Que demander de plus ?

L'encyclopédie qui parle d'amitié, d'amour et de sexe aux enfants avec des mots simples et de façon tout aussi simple et naturelle. Le ton « appelons un chat, un chat » est ici, un mode intelligent qui ne raconte pas d'histoires aux enfants et leur dit les choses, avec tact et sincérité. Exit les tournures et détours compliqués sur les sujets difficiles mais incontournables !

Pour leur apprendre à aimer et voir le monde tel qu'il est, apprendre à grandir.

Thierry Lenain et les illustrations colorées de Benoit Morel offre un manuel très utile pour les pré-ados et ados, tout aussi efficace que nos habituels ouvrages un peu plus austères, avec des photos toujours plus explicites que les représentations aux pastels soutenant les précieux conseils de Thierry Lenain. Les enfants pourront le compulser sans avoir à se cacher et obtenir des savoirs précieux pour leur devenir. Un bon documentaire pour grandir à différents âges, à connaître, à partager.

Certains l’attendent parce qu’il apporte la saison des grillades ! Boris, un ours blanc, souhaite surtout profiter de sa bouée et de son maillot de bain pour se jeter à l’eau. Sauf que, pas de chance : l’été n’est pas là, en réalité, il neige, et c’est l’hiver. Que faire ? Attendre ? Oui, mais comment ?

Ah, le désir… chose complexe s’il en est, tonneau des Danaïdes toujours à remplir car percé. Et une fois satisfait, le voici de nouveau contrarié – et contrariant. Belle leçon dans cet album, où l’on apprend que le moment présent importe probablement plus que la quête de l’après.

Carpe Diem, sans se préoccuper de la météo !

A partir de 8h00, vous pouvez avoir une petite pensée pour les 642.235 candidats qui commencent à plancher sur l’épreuve de philosophie de cette session 2010 du baccalauréat. Il faut espérer que ces élèves de T° n’auront pas été trop absorbés par la coupe du monde et qu’ils se seront plutôt sagement concentrés sur leurs révisions. Le travail des 161.899 correcteurs et examinateurs en serait ainsi fortement facilité…

Ne vous inquiétez pas non plus si nous n’êtes pas concerné par le bac, les médias vont vous en rebattre les oreilles durant les jours qui vont suivre. Ce sera le départ du petit Alphonse que l’on suivra ce jeudi matin ou encore le parcours atypique suivi par l’un des surdoués passant le bac en 2010 alors qu’il pourrait encore être au collège avec ses camarades du même âge.

Mais, si vous passez le bac cette année, inutile non plus de stresser outre mesure. Quand on regarde les chiffres de la session 2009, on est vite rassuré. Avec un taux de réussite de 88,9 % au bac général, 79,8 % pour le bac technologique et 87,3 pour le bac professionnel, si vous avez correctement travaillé tout au long de l’année, cet examen passera comme une lettre à la poste.

Une fois les épreuves terminées, il faudra encore attendre le 6 juillet prochain pour découvrir les résultats et le 10 pour les résultats finaux, si vous êtes obligés d’en passer par les épreuves orales de rattrapage.

Du côté des correcteurs aussi, on se prépare de longues journées de travail. Avec, en moyenne, plus de cent copies par professeur, il va sans dire qu’il faudra tenir le rythme. Et malgré la récente revalorisation de la correction ( à 5 € la copie corrigée), il est toujours aussi difficile pour les rectorats de mobiliser les enseignants autour des épreuves du bac.

Les désistements sont une véritable plaie pour l’organisation. Et, dans certaines matières, comme en philosophie, on doit même faire appel à des vacataires pour l’occasion. Cela manque tout de même de sérieux…

Terminons la semaine par l’entrée d’un nouvel auteur, et pas des moindres, dans la petite bibliothèque d’ActuaLitté. Je vous prie de faire place à George Sand (1804-1876). Je vous propose de relire un petit extrait de La Mare au diable (1846).

Ce roman commence par un avertissement de l’auteur au lecteur. Citant une gravure tirée des Simulacres de la mort d’Holbein, graveur allemand du XVI° siècle, George Sand proteste contre les artistes qui, pour être plus près de la réalité, n’ont peint que la laideur. « L’art est une recherche de la vérité idéale » assure-t-elle, et, dans un second chapitre, elle oppose à la gravure d’Holbein la scène suivante, à laquelle elle vient d’assister.

Amandine Aurore Lucile Dupin descendait du maréchal de Saxe. Son père, aide de camp de Murat en Espagne, se retira dès 1808 à Nohant, village de l’Indre, et y mourut bientôt par accident. La petite fille fut élevée par sa grand-mère, une grande dame du XVIII° siècle qui avait connu et protégé Jean-Jacques Rousseau ; puis elle fut mise au couvent à Paris.

Revenue à Nohant en 1820, elle lut beaucoup : Chateaubriand, Bernardin de Saint-Pierre, Rousseau. A dix-huit ans, elle épousa le baron Dudevant, mais le quitta en 1830 pour aller vivre à Paris avec ses deux enfants.