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Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum, Philippe Braud

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Sciences politiques

Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques. 8e édition

Cette nouvelle édition considérablement augmentée et mise à jour du Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques couvre deux domaines distincts, la théorie politique (ses concepts, ses méthodes), et la pratique, inscrite dans les institutions politiques et dans l'exercice du pouvoir. Ce dictionnaire traite en priorité de la France et des pays francophones, tout en s'efforçant d'élargir le champ de la comparaison à la dimension européenne et même mondiale. Cette 8e édition s'enrichit de nouvelles entrées : Kleptocratie, Théorie Queer, Gentry, Organisations internationales, Empowerment...

06/2023

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Sciences politiques

Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques. 8e édition

Une présentation des 600 notions clés de la théorie politique, mais aussi de la sociologie historique du pouvoir et de l'Etat, et des institutions politiques. Traite en priorité de la France et des pays francophones avec une comparaison à la dimension européenne.

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Critique littéraire

Pierre et Jean de Guy de Maupassant

Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'œuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. Un dossier : Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Éclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire Pierre et Jean de Guy de Maupassant

05/2008

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Sciences politiques

Les sources chrétiennes de la démocratie. La liberté par mégarde

Le monde européen occidental se singularise par l'indépendance relative qu'il assure à tout un chacun vis-à-vis de son environnement communautaire et familial. Les idées et les valeurs que le christianisme a diffusées ont façonné cet univers de liberté. Pourtant – n'en déplaise aux idées reçues qui accordent en la matière plus d'importance aux croyances qu'à leur matérialité ou leurs structures – les "révolutions" que le christianisme ouest-européen a impulsées ont trouvé leurs sources au moins autant dans ses spécificités institutionnelles ou les évolutions de son clergé que dans sa spiritualité. La chrétienté occidentale est un cas à part. La dimension individuelle de l'existence y a emporté sur sa dimension collective, les femmes s'y sont trouvées moins soumises aux hommes, la société y a obéi à des démarches personnelles plutôt qu'à des contraintes externes immobiles. Les croyances religieuses y ont reculé plus qu'ailleurs, ce désenchantement accompagnant une ample diffusion de gouvernements réputés démocratiques. Bref, le christianisme occidental s'est projeté comme une organisation puissante, prenant figure, sans dessein prémédité, de prototype des Etats séculiers. Il en a conservé longtemps une supériorité sur les jeunes royaumes ou empires européens. Mais ce parcours conquérant s'est enlisé, en particulier aujourd'hui, face à la concurrence du néochristianisme évangélique qui triomphe sur le continent américain et dans une fraction de l'Afrique sub-saharienne.

02/2020

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Sociologie

LA TRAHISON DEMOCRATIQUE. Populistes, républicains et démocrates

Le Front National a réintroduit un acteur oublié de la politique : les populistes, qu'on croyait disparus sous nos latitudes. Mais l'erreur serait de ne voir que les passions qu'ils ressuscitent. Le retour des populistes n'obéit pas qu'aux machinations de ces derniers. Il répond à la défiance ressentie par beaucoup de gens face à un Etat qui leur semble trahir son rôle de protecteur de la communauté des citoyens telle qu'il leur a appris à la concevoir, juste avant d'en bouleverser les traits au nom d'un ordre moral renversé. Par ailleurs, l'extrême droite populiste est le facteur précieux d'un jeu tronqué dont les républicains patentés tirent profit. Le propos de ce livre est d'éclairer ce jeu double. Il est également de redécouvrir nos sociétés où la solidarité sans exclusive de l'Etat Providence s'est muée en slogan inopérant, et où perce un réflexe différent de réciprocité restreinte à ceux qu'on reconnaît comme semblables à soi.

09/1998

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Sociologie

Les populismes dans le monde. Une histoire sociologique XIXe-XXe siècle

Traiter un leader de populiste c'est l'insulter. Mais qu'est-ce que le populisme ? Il ne se résume pas à la démagogie de Le Pen en France, de Haider en Autriche ou du colonel Chavez au Vénézuéla. Ce n'est pas le masque du vieux fascisme, ni davantage un synonyme de l'extrême droite. Le populisme a pris en réalité des visages multiples durant sa longue histoire, de celui des nihilistes de la Russie des tsars à son visage xénophobe actuel, en passant par ceux que le général Boulanger, la douce Evita Peron ou encore Boris Eltsine lui donnèrent. Ce livre redécouvre le populisme sous toutes ses facettes. Dépassant ses définitions trop partielles élaborées jusqu'à présent, il le fait d'abord en précisant ses traits, dictés par sa négation du code normal de la politique qui consiste à jouer avec le temps alors que les populistes déclarent tout possible sur l'instant. Puis il brosse un tableau sans équivalent ailleurs des formes familières ou exotiques que le populisme a revêtues et revêt aujourd'hui dans l'ensemble du monde : en Europe de l'Ouest et de l'Est, mais aussi en Amérique latine, en Asie ou dans les pays arabes. Par la même occasion, il introduit des questions assez indiscrètes sur ce que la démocratie devrait être pour que les populistes ne l'assaillent plus.

03/2001

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Sciences politiques

Démocratie et autoritarisme

Considérée comme le destin indépassable de l'humanité, la démocratie se trouve pourtant loin d'être une réalité pour la masse des habitants de la planète. Pour preuve, nous n'avons qu'à penser au défi terrifiant adressé aux démocraties par les totalitarismes communiste, fasciste et nazi. Il est pourtant rarement question d'une autre espèce de dictature, moins monstrueuse mais tout aussi étrangère à la démocratie, que furent et que sont toujours les gouvernements autoritaires modernes. Apparus au milieu du XIXe siècle avec le Second Empire de Napoléon III et le Reich du chancelier Bismarck - et toujours en vigueur aujourd'hui ou il y a peu d'années en Europe, en Amérique latine, en Asie ou dans le monde arabe -, ces autoritarismes ont obéi à un modèle propre. Ils ont retardé l'avènement de la démocratie tout en rivalisant avec elle, mais également en apportant, qu'on le veuille ou non, leur pierre à la modernité de nombreux pays. Certains gouvernements autoritaires ont en effet laissé parfois une trace positive non négligeable. En Allemagne, le semi-dictateur que fut le chancelier Bismarck inventa l'Etat providence imité ensuite dans toute l'Europe. Plus tard, le régime du général Franco fit à l'origine de la monarchie démocratique du roi Juan Carlos. De son côté, le Chili ne doit-il pas à la politique économique du général Pinochet sa réussite économique sans égale en Amérique latine ? Quant à la stupéfiante prospérité de Singapour, elle est sans conteste le fruit de la main de fer du président Lee Kuan Yew.

11/2012

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Histoire internationale

L'Espagne au XXe siècle

L'Espagne du XXe siècle présente deux visages. Celui d'une modernisation économique, sociale et politique manquée jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale, qui a débouché sur la guerre civile et le franquisme. Ensuite, l'autre visage que l'Espagne offre d'elle-même depuis 1960, exactement inverse.

11/1992

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Droit

L'hiver de la démocratie. Ou le nouveau régime

Berlusconi a inventé la Télé-République italienne, Tony Blair a galvanisé les Anglais avec son New Labour, tandis que les populistes modernes sont descendus de Scandinavie pour envahir l'Europe. Comme les présidentielles de 2007 l'ont souligné, c'est maintenant à la France d'inaugurer son Nouveau Régime, résidu de populisme type Front national assorti d'une dose beaucoup plus forte de néo-populisme bien élevé à la façon des trois grands ex-candidats présidentiels et, pour les choses sérieuses, d'une injection discrète mais décisive de gouvernante destinée à dynamiser vraiment le " management " du pays. Pour tout dire, l'hiver de la démocratie est arrivé. Celle-ci conserve son nom pour un temps. Mais elle a perdu sa substance. Face à ce grand tournant, nous vivons pourtant comme nos ancêtres à la veille de la Révolution de 1789. Ce crépuscule de l'Ancien Régime annonçait déjà la fin d'un monde. Mais les Français comme leurs voisins ont continué alors à vaquer à leurs routines sans vouloir imaginer que leurs habitudes déjà très ébranlées allaient être mises sens dessus dessous. Nous faisons de même à l'approche du séisme politique annoncé. Ce livre rappelle qu'en dépit de ses heureuses saisons passées, la démocratie est un mode de gouvernement non moins voué à s'effacer devant un Nouveau Régime que les régimes qui l'ont précédée.

10/2007

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Littérature francophone

Le cinéma de Saül Birnbaum. 2e édition

Saül Birnbaum, survivant d'une famille de restaurateurs judéo-polonais, fuit l'Autriche à l'âge de 6 ans, après la Nuit de cristal, par un Kindertransport, et trouve refuge à Bruxelles où il sera caché de 1942 à 1944. Fasciné par le cinéma hollywoodien qu'il découvre à la Libération, il réalise son rêve américain en ouvrant un delicatessen à New York. Une ébauche de scénario laissée en gage par un client impécunieux lui permet de devenir producteur de cinéma. Il parvient à monter la production d'un film et à convaincre une star d'y jouer. Pourtant, Saül demeure hanté par sa jeunesse dramatique et par la nostalgie de son amour d'enfance, Hilde, nièce d'Hitler.

04/2022

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Sciences politiques

Un monde fragmenté. Autour de la sociologie des Relations internationales de Bertrand Badie

Artasan de la formation d'une école française des Relations internationales, Bertrand Badie observe depuis 40 ans les mutations e l'espace mondial. Ses travaux, d'une étonnante actualité, forment autant de témoins des transformations qui se sont succédé depuis les années 1980 : contestations et aporie de la puissance ; multiplication des acteurs sur une scène désormais inter-sociale et non plus seulement inter-étatique ; résistances oligarchiques au coeur d'un système international dont la pérennité dépend de sa capacité à s'ouvrir à de nouveaux acteurs et pratiques, au-dela de ses fondations occidentales. Faisant de la sociologie une grille explicative des processus politiques, Bertrand Badie met en lumière de nouvelles formes de contestations. Si le monde se "retournait" au sortir de la Guerre froide, la banalisation des transgressions des normes sur lesquelles il repose lui fait désormais courir un risque d'éclatement et de fragmentation. L'histoire n'est cependant jamais pré-déterminée, comme le souligne une oeuvre qui descend dans l'arène pour appeler ses acteurs à embrasser l'altérité. Le souci d'éclairer les évolutions de l'espace mondial contemporain, des "Printemps" arabes à la valorisation de la déviance comme arme politique, forme également le fil conducteur de ce volume. Les 26 auteurs ici rassemblés, qui ont accompagné d'une façon ou d'une autre l'évolution de la pensée de Bertrand Badie, rendent ainsi hommage a ses travaux et a sa sociologie de l'international. Pour clore cet ouvrage, Bertrand Badie présente dans un court entretien ce qu'il considère comme les principaux jalons de son oeuvre intellectuelle, et revient sur certaines interprétations dont ont fait l'objet ses ouvrages les plus commentés, L'Etat importé, La fin des territoires ou encore L'impuissance de la puissance.

11/2018

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Critique littéraire

Béraud

Le destin d'Henri Béraud est fascinant car il tient tout entier dans le demi-siècle précédent : la guerre de 14 avec les amitiés définitives ; la Révolution bolchevique et le fameux reportage Ce que j'ai vu à Moscou ; les scandales de la IIIe République, le 6 février 1934 et les éditoriaux fracassants de Gringoire ; la montée des totalitarismes et Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage, ce cri qui eut tant d'échos ; etc. Pourtant, ne retenir de Béraud que l'œuvre polémique et politique, celle des années trente et quarante, ce ne serait pas restituer le personnage. Mais, ne retenir de lui que l'œuvre régionaliste lyonnaise, celle de sa jeunesse, quand il était l'ami des peintres, quand il peignait lui-même, ne le restituerait pas davantage, et cela reviendrait à le mutiler. Dans ce Béraud Qui suis je ? l'auteur a voulu présenter un autre Béraud, plus complet, et, surtout, plus complexe, un Béraud dont la caractéristique fut, sans doute, d'être le chef de file le plus représentatif d'une école littéraire et journalistique que l'on pourrait qualifier de " populiste ". Le jeune Béraud a entraîné dans son sillage lyonnais les Albert Londres, Charles Dullin, Gabriel Chevallier, Marcel Achard. Les amis qu'il se fait à Paris s'appellent Jean Galtier-Boissière, Joseph Kessel, Francis Carco, Pierre Mac-Orlan, Roland Dorgelès, Marcel Prévost, Henri Jeanson, Edouard Helsey, André Billy, Louis Jouvet, Marcel Pagnol ou, encore, les peintres Villebmuf, Oberlé, Dignimont, Touchagues, etc. Béraud est l'authentique chef de file de cette école, et sa Croisade contre les longues figures montre bien cette ligne de fracture qui partage irrémédiablement les lettres françaises avec, d'un côté, les " gallimardeux ", les " gidards " et, de l'autre, ses amis à lui, bons vivants, gouailleurs et sachant lever le coude autant qu'il est souhaitable. Ce sont des écrivains très français, avec tous les excès - de langue et de plume - que cela peut signifier. Et telle est sa biographie : celle d'un homme qui aimait Wagner et le beaujolais mais pas les Anglais ni les " métèques ", comme Céline et quelques rares autres.

10/2003

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Monographies

Amélie Bertrand

Au moyen d'une peinture d'une facture impeccablement lisse, Amélie Bertrand s'éloigne des paysages idéaux inspirés de la nature et forme des décors entre rêves et cauchemars. Ses plans et surfaces sont échafaudés avec complexité et minutie, pour bifurquer dans des perspectives biaisées et des horizons sans profondeur. Toutes sortes de matériaux et motifs typiques de l'époque saturent la composition : OSB, stratifié, grillage, carrelage, molleton, chaîne, feuillage, camouflage. Cette première monographie généreuse de la jeune peintre Amélie Bertrand, fait suite à un numéro du fanzine Pleased to meet you que Semiose éditions lui avait consacré en 2016. Cette fois, le portfolio regroupe les oeuvres de 2016 à 2023, des peintures pour la plupart, mais aussi les nombreux projets sur différents supports tels la tapisserie d'Aubusson, les lithographies pour JRP Next, le tram à Nantes, les colonnes, etc.

06/2023

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Philosophie

Bertrand Russell

Bertrand Russell (1872-1970), parallèlement à Frege qu'il fit connaître, inventa la logique contemporaine et proposa un programme logiciste de réduction de toutes les mathématiques à cette nouvelle logique. Avec son ami Moore, il inaugura une nouvelle manière de philosopher consistant à recourir systématiquement à l'analyse pour repenser et, dans certains cas, résoudre ou dissoudre les questions traditionnelles de la philosophie : le sens, le jugement, la connaissance et la réalité. Mais Lord Russell fut aussi un intellectuel engagé qui milita pour la libération des mœurs, l'harmonie sociale, le désarmement atomique et la paix mondiale. Visant toujours l'action, ses réflexions morales et politiques étaient inspirées par un sentiment mystique de compassion et de bienveillance universelles. Cet ouvrage est une introduction claire et rigoureuse aux aspects théoriques et pratiques de l'œuvre d'un des plus grands philosophes du XXe siècle.

10/2003

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Sciences politiques

L'impuissance de la puissance. Essai sur les nouvelles relations internationales

La puissance n'est plus ce qu'elle était. A mesure qu'elles s'affirment, les dominations essuient davantage de contestation qu'elles ne recueillent d'adhésion. Les Etats-Unis sont au centre du paradoxe. Jamais un Etat n'a, dans l'Histoire, accumulé autant de ressources de puissance ; jamais pourtant il ne s'est révélé aussi peu capable de maîtriser les enjeux auxquels il doit faire face. Privés d'ennemis qui leur ressemblent et qui leur opposent une puissance crédible, les Etats-Unis doivent aujourd'hui affronter une nuisance qui change l'équation du jeu international, tout en étant redoutables et extrêmement difficiles à combattre. Derrière ces bouleversements stratégiques se cachent la fin des guerres d'autrefois, les formes nouvelles de violence et de conflit, mais surtout l'ouverture de la scène internationale aux individus et aux sociétés, c'est-à-dire à l'Autre, celui qu'on connaît mal ou qu'on choisit d'ignorer, qu'on accable d'humiliations faute de pouvoir le forger à son image. Badie signe une réflexion stimulante sur la fin de la bipolarité, les échecs du développement, la prolifération de formes nouvelles et disséminées de violence qui ont eu raison des certitudes de naguère.

09/2013

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Sciences politiques

Nouveaux mondes. Carnets d'après Guerre froide

Voilà maintenant cinq ans que Bertrand Badie commente pour nous les temps forts de l'actualité politique internationale sur un "chat" du Monde.fr. Tous les mois, répondant en direct aux questions des nombreux lecteurs, il leur offre ainsi les clés de lecture et de compréhension des grands enjeux planétaires. Dans ces Carnets d'après guerre froide, CNRS Editions reprend le "best-of" de ces échanges. Bertrand Badie y expose très simplement les grandes permanences du jeu mondial, tout autant que ses mutations en cours ou à venir. La perte de souveraineté des Etats, l'émergence de puissantes sociétés civiles, le clivage Nord/Sud, la lutte contre le terrorisme, la remise en cause de l'Union Européenne, la soif occidentale d'ingérence, la place de la France dans l'arène mondiale, le difficile partage des ressources naturelles, la fin de l'universalisme des droits de l'Homme, le rôle de la religion dans les relations transnationales : autant de thèmes et de questions abordés et expliqués dans une langue largement accessible, et dans le seul but d'éclairer le lecteur. Un ouvrage indispensable pour comprendre la nouvelle donne mondiale à l'heure de l'après-guerre froide et de la multipolarité.

01/2012

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Sciences politiques

Les deux Etats. Pouvoir et société en Occident et en terre d'Islam

Existe-t-il un modèle universel de l'Etat et de sa contestation par la société ? L'Etat est apparu en Occident à la fin du Moyen Age. Un espace politique autonome et souverain se dégagea alors de la puissance de l'Eglise et triompha de la dispersion des pouvoirs qui prévalait auparavant. Cette situation nouvelle, souvent appelée via moderna, est à l'origine de notre modernité. Elle fut longtemps, aux yeux de la sociologie, l'aune des progrès ou des retards des autres cultures. Dans le monde musulman plus qu'ailleurs, tant les régimes politiques que les rapports entre le pouvoir, la communauté et l'individu sont aujourd'hui extraordinairement divers. Au point qu'on ne peut plus parler d'Etat au sens occidental du terme. Bertrand Badie retrace la généalogie et l'évolution de l'Etat au cours des siècles, sa diversité au sein de ces ensembles abstraits que sont l'Occident et la terre d'Islam. Il prend dans cet ouvrage de référence l'exacte mesure des promesses et des impasses des modèles étatiques contemporains.

02/1997

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Sciences politiques

Inter-socialités. Le monde n'est plus géopolitique

De Paris à Téhéran, d'Alger à Santiago ou de Bagdad à Port-au-Prince : tout au long de l'année 2019, ces villes ont été le théâtre de manifestations populaires qui ont toutes replacé le social au centre du jeu international, laissant la politique dans l'impuissance. En 2020, la circulation d'un virus mortifère, transmis par des millions d'interactions sociales, défiait tous les gouvernements de la planète. Alors que le social semblait naguère régi par le politique, les deux instances semblent avoir aujourd'hui échangé leurs attributs. Les relations internationales sont devenues inter-sociales. L'arène internationale ne se limite plus à une simple juxtaposition d'Etats mais est sous l'emprise d'un tissu social qui conditionne de plus en plus l'action des dirigeants. C'est l'analyse de cette conquête sociale de l'international qui est au centre de ce livre. Car les conflits actuels ne sont plus dominés par le choc des armées, mais alimentés par des phénomènes de souffrance sociale comme la pauvreté, l'insécurité alimentaire, les rivalités communautaires. Et derrière ces mouvements populaires, les entrepreneurs d'opinion, médias, réseaux sociaux, lanceurs d'alertes, acteurs privés en tous genres remodèlent les relations internationales à leur gré... Les relations inter-sociales conduisent à une nouvelle lecture du monde et de ses enjeux, elles inspirent l'urgence de nouvelles politiques étrangères et de nouvelles diplomaties.

10/2020

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Sciences politiques

Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse

Dans Nous ne sommes plus seuls au monde, Bertrand Badie mettait en évidence les blocages d'un ordre international pris au piège de la mondialisation. Il montre ici comment le Sud, largement issu de la décolonisation, réagit à cette situation et, reprenant la main, recompose le système. Jusqu'à la fin de la Guerre froide, la compétition entre puissances a fait l'histoire. Aujourd'hui, non seulement elle est mise en échec, mais la faiblesse, à l'origine de la plupart des conflits (à travers celle des Etats, des nations institutionnalisées, ou du lien social), définit les enjeux internationaux et produit la plupart des incertitudes qui pèsent sur l'avenir. Le sens de la conflictualité mondiale s'en trouve particulièrement bouleversé. Devenue compétition de faiblesses, elle n'est plus territorialisée, n'oppose plus exclusivement des armées et des Etats ; peut-être a-t-elle même pour seule finalité de perpétuer des " sociétés guerrières ". Elle produit une violence diffuse, se déplace par rhizome, atteint tout le monde. Les vieilles puissances peinent à l'admettre. Le système international se transforme, inévitablement, sans que les Etats n'en prennent la mesure : il intègre de nouveaux acteurs et réécrit l'agenda international jusqu'à faire des questions sociales les enjeux majeurs de notre temps (démographie, inégalités, sécurité humaine, migrations). Reste à inventer les remèdes à ces nouvelles " pathologies sociales internationales ".

10/2018

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Sciences politiques

L'Etat importé. Essai sur l'occidentalisation de l'ordre politique

Depuis les Lumières, la domination politique exercée par l'Occident sur les "pays du Sud" s'accompagne d'une domination culturelle plus forte encore. La décolonisation, loin d'avoir fourni aux sociétés du tiers monde le moyen de trouver une organisation qui corresponde à leurs traditions, a même fortement accentué ce phénomène. Mais cette occidentalisation imposée échoue parce que la greffe est impossible. Cet échec rend largement compte de l'évolution du monde contemporain depuis 1945. En dépit des espoirs que les élites ont mis en elle, l'occidentalisation, manquée, est cause de multiples traumatismes sociaux et facteur de désordre dans les relations internationales. La cacophonie d'un monde qui ne parvient ni à unifier ses règles du jeu ni à faire leur place aux différences constitue sans nul doute la plus lourde des menaces qui pèsent sur l'humanité. Vingt-cinq après la sortie de cet ouvrage visionnaire, cette réédition, augmentée d'une nouvelle préface de l'auteur, jette un éclairage saisissant sur les tensions de notre monde contemporain.

04/2017

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Géopolitique

Les puissances mondialisées. Repenser la sécurité international

Quels sont les Etats qui protègent le mieux leurs citoyens dans le contexte international actuel ? Face à des menaces devenues globales, telles les pandémies, les crises environnementales, économiques, migratoires ou alimentaires, quelles puissances ont su rompre avec un passé révolu et développer des stratégies adaptées ? Les Etats-nations se sont construits, il y a quelques siècles, sur la gestion des peurs ancestrales (peur de mourir et de souffrir, peur de perdre sa liberté) et des risques nationaux. Ils se sont arrogé le monopole de la sécurité pour en faire un enjeu territorial et militaire, étroitement lié à la souveraineté nationale. Mais lorsque les risques changent de nature et de périmètre, qu'en est-il de l'ancien ordre international ? Le succès amorcé des puissances les plus agiles, qui - à l'instar de la Corée du Sud, de l'Allemagne et de quelques pays nordiques - savent tirer profit de la mondialisation tout en se protégeant de ses méfaits, ne nous invite-t-il pas à repenser la sacro-sainte sécurité internationale pour l'élargir à ses dimensions humaines ? Et, dès lors, n'est-ce pas tout l'ordre mondial qui est à revoir et à refonder ? Loin des discours souverainistes et des postures démagogiques, Bertrand Badie nous propose une réflexion profonde et sociale sur le thème si fondamental de la sécurité.

09/2021

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Sociologie

Vivre deux cultures

Ce récit commence le 16 septembre 1928 quand Mansour Badie, âgé de 18 ans, arrive avec toute sa famille en gare du Nord, après un incroyable périple qui les a menés de la Perse de Rezâ Shâh Pahlavi jusqu'au coeur de Paris. En quête d'un Occident rêvé, le jeune Persan se retrouve sur les bancs de l'école républicaine, s'inscrit en faculté de médecine et s'éprend d'une jeune fille issue de la bourgeoisie soissonnaise qui surmonte tous les préjugés sociaux pour l'épouser. En dépit de cette union heureuse, les rêves de Mansour se fracassent bientôt sur la réalité : médecin urgentiste pendant la guerre, engagé dans la Résistance, il se voit refuser le droit de s'installer comme chirurgien à la Libération. Hommage à un père révéré et aimé, ce livre raconte aussi comment l'enfant traité de "bicot-youpin" dans son collège catholique s'ouvre à la complexité du monde, décrypte les nouveaux rapports Nord-Sud et vit sa biculturalité comme un trésor inaliénable, source spirituelle d'un parcours qui en fait aujourd'hui l'un de nos meilleurs analystes en relations internationales.

10/2022

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Sciences politiques

L'impuissance de la puissance. Essai sur les incertitudes et les espoirs des nouvelles relations internationales

La puissance n'est plus ce qu'elle était. La fin de la bipolarité, les échecs du développement, la prolifération de formes nouvelles et disséminées de violence ont eu raison des certitudes de naguère. Les armées les plus modernes ou les plus sophistiquées échouent devant les actes de terreur les plus élémentaires ; à mesure qu'elles s'affirment, les dominations essuient davantage de contestation qu'elles ne recueillent d'adhésion ; quant aux menaces les plus diverses, elles échappent à tout espoir de contrôle. Les Etats-Unis sont au centre du paradoxe : jamais un Etat n'a, dans l'Histoire, accumulé autant de ressources de puissance ; jamais pourtant il ne s'est révélé aussi peu capable de maîtriser les enjeux auxquels il doit faire face. La puissance ne peut plus se régaler aujourd'hui des effets revigorants du gladiateur ennemi qui fait face avec le même poids et les mêmes recettes. Privés d'ennemi qui leur ressemblent et qui leur opposent une puissance crédible, les Etats-Unis doivent aujourd'hui affronter une nuisance qui change l'équation du jeu international, tout en étant redoutable et extrêmement difficile à combattre. Derrière ces bouleversements stratégiques se cachent non seulement la fin des guerres d'autrefois, des formes nouvelles de violence et de conflit, mais surtout l'ouverture de la scène internationale aux individus et aux sociétés, c'est-à-dire à l'Autre, celui qu'on connaît mal ou qu'on choisit d'ignorer, qu'on accable d'humiliations faute de pouvoir le forger à son image. En bref, l'ignorance du monde post-bipolaire alimente ainsi de nouvelles violences et crée de nombreux dangers dont seul le multilatéralisme saura nous protéger.

10/2004

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Sciences politiques

La diplomatie des droits de l'homme. Entre éthique et volonté de puissance

Il est aujourd'hui courant de brandir les droits de l'homme dans les relations internationales : certains Etats se prévalent d'une " diplomatie des droits de l'homme " dont la constance et l'efficacité sont pourtant sujettes à caution ; les ONG humanitaires se multiplient et croissent sans convaincre toujours ; la promotion des grandes causes justifie interventions, ingérences, actions violentes. Le remède ne serait-il pas pire que le mal ? Les droits de l'homme ne cachent-ils pas d'autres visées franchement politiques ? Les Etats sont-ils bien armés pour défendre les droits de l'homme face aux résistances du réalisme, aux impératifs économiques, aux défauts de puissance, aux coûts de l'intervention, à un droit resté résolument souverain, aux interdépendances entre gouvernants ? Progrès réel mais invention combien fragile, la judiciarisation progressive de la scène internationale, de La Haye à Arusha, de Pinochet à Habré, révèle, au-delà, un déplacement du sujet, source de toutes les incertitudes : du peuple souverain au nom duquel on rendait la justice à une " humanité " méta-souveraine au nom de laquelle on ne sait pas encore le faire. Mais peut-être la démocratie va-t-elle prendre sa revanche là où on ne l'attendait pas : dans le calcul réaliste de ceux qui découvrent que les dictatures étaient hier utiles et qu'elles sont coûteuses et encombrantes aujourd'hui alors que triomphent les besoins d'intégration. Les Etats sont plus que jamais sous surveillance : celle de conventions qui ne sont pas seulement ou pas toujours formelles, celle de leurs semblables dont ils dépendent de plus en plus ; celle d'un espace international sujet à bien des manipulations mais qui débat, agit, proteste et se mobilise. En cela, la demande des droits de l'homme est symptomatique des données nouvelles de la vie de la planète, de ses impasses et de ses promesses. En analyste incisif des Etats dans le monde contemporain, Bertrand Badie nous fait voir, entre éthique et volonté de puissance, les relations internationales sous un jour inédit.

10/2002

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Sciences politiques

Le diplomate et l'intrus. L'entrée des sociétés dans l'arène internationale

Dès qu'il est question de diplomatie, individus, groupes sociaux, peuples ou sociétés sont tenus pour des intrus. La scène internationale a longtemps résisté à cette conquête sociale et, encore aujourd'hui, les non-professionnels n'y sont pas les bienvenus. Domaine réservé, domaine du secret, dernier bastion de la raison d'Etat, une telle arène n'a pas à accueillir l'homme ordinaire ; tout juste a-t-il le droit d'apparaître en soldat, mais dans un rôle de stricte obéissance et de total sacrifice. Tout acteur extra-étatique n'est que contrefaçon et maléfique perturbateur de l'acte de chirurgie diplomatique, tenu pour technique et non pas social. Le fait international est comme socialement immaculé. Mais cela revient à occulter l'extraordinaire vitalité internationale des sociétés, leur aptitude à entrer sur la scène internationale, à en définir les enjeux et à en structurer les conflits ; à dissimuler les chaînes causales qui rattachent l'international au social, à sa structure et à ses acteurs ; à négliger les actes internationaux commis par ceux-ci et leur aptitude à s'insérer, parfois avec davantage de succès, dans les modes nouveaux de résolution des conflits. Qui pourrait nier qu'avec la mondialisation la diplomatie attire de plus en plus de partenaires, économiques, culturels, religieux, associatifs dont on dit, de plus en plus, qu'ils se dotent d'une " diplomatie privée " ? Qui pourrait contester que le diplomate d'Etat doit avoir une lecture sociologique des enjeux, au-delà de sa traditionnelle lecture stratégique ? Car l'autre face est bien là, d'autant plus discrète que son efficacité tient à sa vertu de demeurer cachée, voire à son inaptitude à s'organiser. Si les sociétés regorgent d'acteurs internationaux, ceux-ci sont soit des stratèges qui comprennent l'utilité d'avancer masqués sur l'arène, soit des individus et des groupes qui font de la diplomatie sans le savoir, souvent malgré eux et en poursuivant d'autres fins. Appelant à une gestion multilatérale du monde, cette diversification des acteurs se prête donc au multilatéralisme avec les plus grandes difficultés. Les Etats et leur diplomatie classique savent jouer de ce paradoxe, en profiter et tirer vers eux les inventions les plus nouvelles, au risque de les travestir, voire les dénaturer. Dans ce contexte, le bricolage diplomatique devient monnaie courante...

01/2008

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Sciences politiques

Stratégie de la grève : pour une approche fonctionnaliste du Parti communiste français

Le Parti communiste français se définit comme "parti de la classe ouvrière". Quel est le fondement de cette affirmation ? Comment se traduit-elle au niveau de la pratique politique ? Quels en sont les prolongements sociaux et politiques ? L'analyse du comportement du PCF dans la grève peut ap­porter des éléments de réponse à ces questions : elle révèle les relations qui unissent le parti à la classe ouvrière au moment où celle-ci affirme avec le plus de netteté son identité, ses revendications et ses as­pirations. Le recours aux matériaux fournis par l'analyse fonctionnaliste permet d'approfondir, en cours de recherche, certains des problèmes que se pose encore la science politique : comment s'articulent les forces so­ciales et les forces politiques ? Comment s'opère la mobilisation politique d'une classe sociale ? Comment un parti peut-il faire la part de sa fonction de porte-parole et d'éducateur ? L'exercice simultané de ces fonc­tions est-il la source de conflits de référence ? Malgré ces conflits, un parti peut-il maintenir la stra­tégie que lui inspire son identité ?

01/1980

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Sciences politiques

La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l'utilité sociale du respect

Le territoire, en tant que marqueur de souveraineté d'un Etat et support d'une citoyenneté, a longtemps été considéré comme le seul mode organisateur de la vie internationale. Cette construction est aujourd'hui ébranlée. De nouvelles dynamiques découlant de la mondialisation dépassent les frontières classiques et créent de nouveaux espaces. Migrations, investissements, circulations d'idées, solidarités transnationales, mobilisation politique des sociétés civiles en dessinent aujourd'hui les contours. Des termes inédites d'organisation du politique réinventent le principe de territorialité... quitte à le pervertir pour en faire un objet de revendication identitaire.

01/2014

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Sciences politiques

Le temps des humiliés. Pathologie des relations internationales, Edition revue et augmentée

L'humiliation est devenue l'ordinaire des relations internationales. Rabaisser un Etat, le mettre sous tutelle, le tenir à l'écart des lieux de décision, stigmatiser ses dirigeants : autant de pratiques diplomatiques qui se sont banalisées au fil du temps. De quoi ces diplomaties de l'humiliation sont-elles révélatrices ? Les réactions des humiliés - de la conférence de Bandung en 1955 aux Printemps arabes - n'invitent-elles pas à une autre gouvernance ? Convoquant l'histoire et la sociologie politique, Bertrand Badie remonte aux sources de l'humiliation : les conquêtes occidentales du xixe siècle, la montée des revanchismes dans l'entre-deux-guerres, une décolonisation mal maîtrisée. Il montre que sa banalisation consacre l'émergence dramatique des opinions publiques et des sociétés sur la scène internationale, mais qu'elle trahit aussi l'inadaptation des vieilles puissances et de leurs diplomaties à un monde de plus en plus globalisé. Dès lors, il devient urgent de reconstruire un ordre international dans lequel les humiliés et leurs sociétés trouveront toute leur place. La montée des populismes et l'élection de Trump en 2016, le durcissement des gouvernements autoritaires d'Erdogan et de Poutine ou les provocations de la Corée du Nord confirment le rôle structurel de l'humiliation dans les relations internationales, avec cette inversion inquiétante : l'humilié d'hier devient aussi l'humiliateur d'aujourd'hui.

01/2019

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Sciences politiques

Un monde de souffrances. Ambivalence de la mondialisation

La science politique a fait traditionnellement du pouvoir son concept central. Les relations internationales, pourtant rebelles à tout alignement sur la "science-mère", n'ont pas rompu ce fil et aiment se présenter, de manière à peine distincte, comme la "science de la puissance". Pourquoi ne pas s'écarter de cette logique, figée depuis des décennies, voire des siècles ? Pourquoi ne pas envisager plutôt les relations internationales à travers les rapports qui se tissent entre la scène mondiale et les souffrances humaines ? Car quand la belligérance n'est pas là, l'actualité internationale est portée par des drames qui en prennent le relais et qui agissent en profondeur sur le destin des sociétés concernées et leur environnement plus ou moins immédiat : catastrophes naturelles, dérèglements climatiques, épidémies, famines chroniques ou épisodiques, migrations clandestines qui mènent leurs acteurs à une vie de tourments, s'ils ne sombrent pas tout simplement au fond de la Méditerranée... Dictatures, mépris, racisme, humiliations : notre monde est bel et bien un monde de souffrances qu'on gagne hélas à analyser comme tel.

08/2015

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Sciences politiques

UN MONDE SANS SOUVERAINETE. Les Etats entre ruse et responsabilité

Décidément, le monde n'est plus ce qu'il était... Il y a dix ans encore horizon indépassable des relations internationales, la souveraineté peine à maintenir ses positions face à l'émergence de valeurs communes à l'humanité et à la globalisation de l'économie. À vrai dire, elle recule un peu partout : de vieux Etats-nations doivent en sacrifier une partie pour s'intégrer à de plus grands ensembles ; l'ingérence a de moins en moins besoin de se parer des oripeaux des grands principes et passe à l'occasion pour un devoir ; certains Etats ne parviennent plus à garantir l'immunité de leurs ressortissants, voire de leurs anciens dirigeants... Bref, l'autorité des Etats n'est plus un dogme. Cette mutation - considérable - n'ayant pas fini de produire ses effets, les Etats gagneraient grandement à mener une politique moins brutale et moins cynique. Au lieu de se cramponner au couple dépendance / coopération du temps de la Guerre froide, ils pourraient, plus modestement, défendre celui que forment l'autonomie et l'interdépendance. Sans doute doivent-ils aussi développer l'esprit de responsabilité au détriment de la ruse (qui n'est rien d'autre que la violence déguisée). Beau programme pour le XXIe siècle

01/1999