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Christian Prigent

Extraits

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Critique

Christian Prigent, contre le réel, tout contre

Un des tout premiers essais sur l'oeuvre de Christian Prigent, un des écrivains d'avant-garde majeurs de ce temps, fondateur de la revue TXT, à la fois poète, romancier, essayiste, critique d'art et performeur. Ce livre est un des tout premiers essais sur l'oeuvre de Christian Prigent, né en 1945, un des écrivains d'avant-garde majeurs de ce temps, fondateur de la revue TXT, dans la mouvance de Tel Quel, à la fois poète, romancier, essayiste, critique d'art et performeur. Les dix chapitres rassemblés ici présentent autant d'études d'oeuvres parmi les plus significatives de l'auteur, dans les domaines de la poésie et du roman. Professeur émérite, Laurent Fourcaut s'est attaché à situer l'écrivain dans la littérature contemporaine, en héritier des auteurs dont il s'est réclamé : Lucrèce, Rabelais, Rimbaud, Jarry, Bataille, Ponge, Denis Roche... Il a également entrepris de définir une écriture puissante qui tire son énergie d'un rythme branché sur le corps et qui défait les formules et représentations enkystées dans la langue pour qu'émerge le plus de réel (biographique, social et politique) possible. L'ouvrage présente aussi une bibliographie complète, tant de l'oeuvre foisonnante de Prigent que de ce qui a été écrit à son sujet.

02/2023

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Critique littéraire

Cerner le réel. Christian Prigent à l'oeuvre

Les livres de Christian Prigent sont autant de traces d'un effort chaque fois reconduit pour cerner un réel qui résiste à la proclamée réalité de toute représentation qui prétend en rendre compte. Ces livres successifs, et quel que soit le genre qu'ils investissent, montrent ainsi une subjectivité à l'oeuvre. C'est-à-dire qui sans cesse se cherche, questionne et expérimente des formes, éprouve des idées, traque au plus près la singularité de la sensation, le tout sur fond d'une histoire politique avec laquelle elle veut toujours être en prise, pour mieux s'y engager, et engager la littérature avec elle. L'articulation du dit et du senti, celle du texte et de l'image, mais aussi la question de la responsabilité morale et politique de qui veut faire oeuvre littéraire, sont parmi les thèmes principaux que cette étude se propose d'aborder en tentant de décrire le parcours d'un écrivain qui, depuis bientôt cinquante ans, écrit l'une des oeuvres les plus prolifiques de la littérature française contemporaine. Christian Prigent a obtenu en 2018 le Grand Prix de poésie de l'Académie française.

11/2019

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Grands couturiers

Christian Dior. Christian Bérard

C'est à la fin des années 1920 que Christian Dior et Christian Bérard se rencontrent et se lient d'une indéfectible amitié, nourrie par l'amour de l'art, de la mode et du théâtre. Si le premier, inventeur du New Look, révolutionne son époque en redessinant la silhouette des femmes, le second, touche-à-tout de génie - peintre, décorateur, costumier -, déploie sa créativité polychrome, son sens des excès et sa personnalité flamboyante. Voilà deux artistes que tout oppose et que tout, pourtant, réunit. Tout Dior est dans Bérard, tout Bérard est dans Dior. Ce livre n'est pas une biographie à deux têtes, c'est un vagabondage au coeur d'une double histoire hantée de rêves, d'affinités, de secrets cousus à l'intérieur du temps qui file. Richement illustré d'oeuvres et de photographies parfois inédites, cet ouvrage, publié en collaboration avec la maison Dior, invite à une plongée dans le tourbillon d'une époque fascinante, du Paris de la Belle Epoque, celui de la Café Society de l'après-guerre.

10/2023

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Beaux arts

Christian lattier

Le sculpteur aux mains nues, premier essai consacré exclusivement à un artiste plasticien africain, est un livre vif et passionnant. Par sa manière de dire l'art et grâce à la qualité de son texte, Yacouba Konaté ressuscite une figure majeure de la sculpture africaine contemporaine, décédée prématurément à Abidjan en 1978. Avec ce livre, l'auteur s'affirme comme un talentueux critique d'art.

12/1993

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Beaux arts

Christian Boltanski

Christian Boltanski est né à Paris en 1944. Il est aujourd'hui l'une des figures incontournables de l'histoire de l'art contemporain français et international, auteur d'une oeuvre de référence qui a su toucher un large public. Depuis la fin des années 1960, sa pratique artistique polymorphe traite d'une manière singulière des thèmes de l'enfance, de l'identité, de la mort et du temps. A partir d'un vocabulaire formel et de matériaux simples - photographies, archives, vêtements -, il met en scène la rencontre entre mémoire personnelle et mémoire collective, faisant notamment revivre le souvenir des tragédies du XXe siècle. Son oeuvre, qui se déploie des arts plastiques au spectacle, offre une réflexion sur le statut de l'image, du témoignage et de l'art. L'essai rétrospectif de Catherine Grenier, historienne de l'art, directrice adjointe du Centre Pompidou, revient sur quarante années de création, du premier atelier sous les combles jusqu'à Monumenta au Grand Palais, retraçant le parcours d'un artiste profondément humain et humaniste. Jean-Hubert Martin, historien de l'art, porte un regard personnel sur Chance, exposée au pavillon français de la biennale de Venise 2011 et sur les récents projets insulaires de l'artiste. Ces textes sont accompagnés d'une conversation de Christian Boltanski avec Daniel Mendelsohn, écrivain, essayiste et critique littéraire américain ainsi que d'une biographie rédigée, et de documents fac-similés.

06/2011

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Art contemporain

Christian Marclay

Placée sous le signe de la reprise et du montage, l'oeuvre de Christian Marclay s'ancre dès la fin des années 1970 dans l'univers du son. Héritier de Fluxus et de l'esprit pop, Marclay explore depuis plus de quatre décennies tous les registres des arts visuels : collage, assemblage, installation, vidéo, photographie, peinture, estampe. Egalement performer, il prend part à de nombreux projets musicaux faisant du disque vinyle et de la platine ses instruments de prédilection. L'exposition présentée au Centre Pompidou et l'ouvrage qui l'accompagne permettent de parcourir cet important ensemble ouvert et multimédia, dont l'écho et la popularité n'ont cessé de s'amplifier au fil du temps.

11/2022

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Littérature française

Point d'appui. 2012-2018

"Actualités régionales, Agora, Le Coin du poète, Emois et transports, Home cinéma, Hygiène et santé, Loisirs créatifs, Le Monde des lettres, Musique et chanson, Sports, Tourisme et villégiature, Vie des plages¿ : "nul n'échappe, décidément, au journalisme". En voici donc quelques pages : questions d'actualités, mes pensées du jour, anecdotes marrantes, souvenirs littéraires, vues sur le nombril, résidus d'Eros, émotions paysagères, crises de théorie, ruminés ronchons. Interludes : haïku pour rire, mirlitonades fastoches. Et "l'écriture", dans tout ça ? Sous roche, comme l'anguille. Prête à filer dans les courants pour expirer en douce quelques bulles de "poésie" - ou presque". Christian Prigent.

11/2019

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Poésie

Presque tout

Ce volume rassemble d'une part, dans une version complétée et réorganisée, six ensembles de poèmes parus entre 1982 et 2001 dans des éditions désormais rares ou épuisées ; d'autre part deux suites jamais publiées (Le Voyage d'Italie et Un poète/Un peintre). Il retrace donc un parcours poétique d'une vingtaine d'années que croisent ici et là les réflexions sur la poésie développées dans Ceux qui merd Rent ou A quoi bon encore des poètes ? Pour l'essentiel, ces textes reprennent, sous des angles divers, une interrogation sur l'énigmatique «motif» qui fait qu'il y a du «poème» (une langue segmentée, sonorisée et scandée - c'est-à-dire violemment «artificielle») plutôt que rien (la mutité) ou le tout «naturaliste» des proses qui veulent épouser le relief du monde.

12/2002

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Cinéma

Le monde est marrant. (Vu à la télé)

Il ne s'agit pas d'un essai de plus (savamment pensif, forcément critique) sur la télévision. Plutôt de la confession d'un qui, presque chaque soir (aux heures les pires, celles dites de " grandes écoutes "), se vautre devant la boîte à videz les cerveaux. Allumer le récepteur, c'est ouvrir une encyclopédie des idées reçues, des idolâtries et des violences du siècle. Rien de plus navrant que la vie et le monde vus à la télé. Mais, à ce point de bêtise et de crudité, rien non plus de plus marrant. Suffit de recopier, en à peine accéléré, pour tout faire tourner à la farce : JT saucissonnés, séries en solde, pubs bouffonnes, cérémonies météorologiques, sitcoms ménagers, feuilletons tiroirs-caisses, docu-fictions en peau de lapin pour les presque nuls. Et hop, zapping moteur : c'est guignol, c'est carnaval !

06/2008

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Poésie

Chino aime le sport

Ferenc Puskas et la Hongrie révoltée de 1956, Rachid Mekhloufi et la guerre d'Algérie (1958), Tommie Smith, John Carlos et l'action "Black Panthers" à Mexico (1968), Mark Spitz et l'attentat des J. O. de Munich (1972)... Et Charly Gaul, Lev Yachine, Tom Simpson... ; ou, plus près de nous, Djibril Cissé, Yohann Gourcuff, Christopher Froome... : Chino légende (en vers) des croquis de ses idoles sportives. Au passage, vus par ce petit bout de lorgnette, quelques épisodes marquants de la "grande" histoire 1945-2015.

06/2017

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Poésie

Ce qui fait tenir

Soit un effet de cadrage (analyse, théorie) ; et, en creux dedans, justifié par et le tenant ouvert, l'ironie d'un noir lumineusement opaque (poésie). L'un avec et contre l'autre, indissolublement. Petits mouvements d'écriture dans ce dispositif alterné. Pour voir comment ça marche. Et ce que ça dit du complexe de nommable et d'innommable dit expérience. Scénario : 1) ouverture (peinture et poésie : Daniel Dezeuze et Paul Scarron) - 2) bref acte en vers - 3) intermède : Paul Verlaine et les mères - 4) final voix off pour dénouer.

11/2005

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Littérature française

Commencement

Celui qui parle traite d'une difficulté comique à se dépêtrer de son propre tas, à naître, à parler, à entrer chaque matin dans la vie d'action, de conversation et de profession. Il n'expose pas les tranches de sa vie mais refait en langues sa vie de non-vie et sa vie d'envies : visite des souvenirs montés à l'envers, choses vraies vues par-derrière, baudruches des fictions sur des ciels exacts : voici les jeunes gredins des soleils lointains, les essais d'idylle version bocagère et les mélodrames avec plusieurs dames ; voici les vestiaires pour peaux strip-teasées à fond sur du rien ; voici la gymnastique d'Eros dans des greniers crâniens ; voici le music-hall à fonction critique, le Château des Par-Quatre des parfaites familles, la fête politique sur ses tréteaux en toc ; voici Judith, Nausicaa et leurs avatars ; voici Calypso, Circé, Clélie, Juliette, Pandora ; ciao, Artemisia, woman number one ! bonjour, Père Caboche ! ça va, Mère Pinard ? salut Ferdi Kubler, Louise Brooks et LoIlobrigida ! Le monde d'esprit passe dans son train fantôme repeint en idiot sur des toiles foraines. C'est fait pour se muscler la langue : bousculades des souffles, contorsions rythmiques des sites syllabiques, roulement des phrases sur la déflation des scènes ravagées, exercices pour commencer, naître et dire : merci, je vis, j'écris, congé à la folie !

11/1989

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Théâtre

ÉCRITS-CRIÉE - n° 3 et 4 - La revue du Théâtre national de Marseille. CRI-CRI 3 et 4

ECRITS-CRIEE est la revue du théâtre national de Marseille. Elle publie son numéro double 3 et 4. Elle est dirigée par Macha Makeïeff, directrice de La Criée, metteure en scène, et Hervé Castanet, professeur des universités et psychanalyste. Elle fait se confronter des pratiques artistes et intellectuelles. D'article en article, cette revue a suivi ce fil : chacun des quatre numéros parus porte les traces de ces échanges, de ces savoirs, hors toute hiérarchie, qui se frottent. Elle promeut la rugosité inventive des rencontres... Elle récuse le mièvre, l'acidulé. Ô combien, nous remercions les intellectuels, les chercheurs, les artistes, les écrivains qui ont accepté des entretiens ou confié des articles longuement travaillés et inédits. Comme le dit Macha Makeïeff : Les artistes sont prophètes, leur hypersensibilité et leur charme en font des visionnaires ; ils, elles appréhendent la marche du temps et nos inquiétudes, tracent des paraboles passionnantes, élucident malheur et providence. Il y a les approches très différentes, la diversité des esthétiques, écritures documentaires et témoignages, pures fictions insolentes. Ils, elles ressentent le monde tel qu'il est, tel qu'il résonne, se défait, se recompose, approchent le malheur. Ils manient l'arme de la sensibilité, de la traduction, de la fiction plus forte que le réel. On sait la puissance de la représentation. Voyants et voyantes, les artistes ont un temps d'avance sur la marche du monde, dans l'instabilité qui nous entoure à des échelles diverses, celle de la pensée confrontée aux pires idéologies, la fragilité de nos destins face à la violence, l'injustice, le massacre des innocents, face à l'incertain. Ils nous conduisent à voir mieux et autrement. Alors qu'à l'instant l'Ukraine est sous les bombes, la Russie plongée dans la dictature et divisée, le Moyen-Orient déchiré, qu'en Afghanistan les pires oppressions se multiplient, les spectacles disent la force de l'Histoire, le choc du politique dans l'intime, sur les vies minuscules, les sagas familiales, et racontent les réponses humaines aux désordres, aux désarrois, à l'injustice.

06/2022

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Beaux arts

La peinture me regarde. Ecrits sur l'art, 1974-2019

Il n'est pas anodin que la première question de l'entretien disposé par Christian Prigent en préambule de ses écrits sur la peinture soit la suivante : "Qu'appelez-vous 'poésie' ? " Lui-même n'en cache pas la raison : "Je ne suis pas un critique d'art. Je regarde la peinture à partir de ce qui m'obsède : le langage poétique. C'est peut-être une façon de ne pas voir comme il faudrait. Mais c'est une façon de voir. Il y a des précédents". "Peinture comme poésie" : tel est donc le mot d'ordre que le lecteur trouvera richement décliné au fil de ces quelques cinquante textes écrits entre 1974 et aujourd'hui. Issues de diverses revues et réparties en plusieurs sections, ces analyses critiques concernent tantôt les peintres de Supports/Surfaces (Dezeuze, Viallat, Arnal, Boutibonnes...), tantôt des phénomènes de la peinture ancienne revus par l'oeil moderne (anamorphoses, motifs non figuratifs du Livre de Kells...), tantôt la peinture de grands peintres du siècle dernier (Twombly, Bacon, Hantaï...), tantôt celle de contemporains et "amis" de l'auteur (Pierre Buraglio, Mathias Pérez...), tantôt enfin d'autres disciplines artistiques à l'origine de questionnements semblables (la gravure, l'image pornographique, la photographie...). Loin cependant d'accumuler des analyses disparates, le livre les enserre dans une armature conceptuelle. Ce qui les apparente, c'est en effet cette même expérience qui fonde aux yeux de Christian Prigent l'identité de la poésie et de la peinture : celle d'un "désarroi" de la représentation, dans lequel la moindre forme se désigne elle-même comme insuffisante en regard du réel informe. Or cette expérience n'est pas uniquement un constat critique, elle est la sensation même dont l'auteur déclare partir lorsqu'il écrit : "Je crois que ce qui fait écrire, c'est la conscience à la fois douloureuse et jouissive de cette 'différence' entre la polyphonie inaraisonnable de l'expérience et le monologue positivé et médiatisé". . Ces essais sur la peinture ne sont donc en rien des à-côtés de l'oeuvre, mais le révélateur du questionnement d'un écrivain pour qui, non moins que peinture et poésie, poésie et critique sont intimement liés.

08/2020

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Littérature française

Les Enfances Chino

Le jeune Chino descend dans un tableau de Goya. Les figures s'animent. Entre des lavandières au fond et deux jeunes filles sur la colline en face : 2 km, une demi-journée. Rencontres : copains, fillettes, saints guérisseurs, âmes en peines, vieilles tordues, chiens qui parlent, jardiniers ivrognes, champions idolâtrés. Formes : aquarelles de sites, blasons météo, chansons paillardes, dialogues socratiques, opérettes en kit, livrets de ballet, fabliaux, lais et mirlitonades. Sujets : démêlés avec la parentèle, violences aux animaux, deuils, controverses sur l'école, la société, le sexe. L'Histoire s'inscrit sur des plaques de rues, des tombes, des feuilles de journaux. Des mondes à la fois bouffons et effrayants roulent dans les chutes rythmiques. Et peu à peu, dans l'inachevé de l'enfance, coagule l'achèvement adulte : rideau.

03/2013

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Poésie

L'âme

La sensation de ne pas «être au monde» ne suppose pas qu'il y ait un autre monde, dont nous aurions la nostalgie ou le désir. C'est simplement le prix que nous payons pour parler. Car, parlant, nous tenons le monde à distance et n'avons avec lui d'autre rapport que médiatisé par le redoublement symbolique. Alors que le monde est en souffrance en nous et notre malaise naît de cette attente frustrée. Mais cette souffrance est aussi la condition de notre aspiration à un rapport fusionnel, prolixe, acharné avec les choses, les corps, la «nature»... La question de la «poésie» est celle de cette habitation paradoxale du monde par les êtres parlants. Elle dit l'absence du parlant au monde et son effort pour combler l'absence. Elle est travaillée par un rêve d'adhésion au monde (d'où son obsession analogique : comparaisons, métaphores) ; en même temps, elle note, parce que travail de langue, l'expérience vraie du parlant : inadéquation des mots aux choses, obscurité muette du monde, résistance du réel à l'imposition du sens. Ame est l'un des mots les plus galvaudés par la mystique, la littérature, la poésie. C'est que âme est un signifiant pur : le nom de rien. Le nom de ce rien qui s'ouvre dans le monde à chaque fois que la langue s'évertue à le dire. Le nom de l'écart, de la séparation, de la «différence non logique» (Bataille définit ainsi la matière). L'aura insignifiante des choses, infusée dans la langue et la hantant d'une vacuité qui la scande de portées sonores et rythmiques imprenables par le sens. Les poèmes de L'Ame sont des essais d'enregistrement de cette vacuité dont le jeté fait abstraitement bouger, dans le temps d'une journée exemplaire et banale, la diction de quelques choses perçues, de quelques corps aimés, de quelques paysages vus, de quelques bribes de savoirs : dérapages, petites catastrophes du sens, lame de l'âme passée entre le réel et les mots.

03/2000

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Poésie

Dum pendet filius

'D'autres, jadis, ont dit Nature, Dieu. Voire, plus récemment, Choses, Corps, Réel... Ou encore l'innommable. Ainsi ma-mère, icône opaque. Ce qui jette moi à la jouissance mélancolique du monde et, simultanément, à la manie d'expression. Cette manie est peut-être la poésie : défi à l'idole, paradoxale force d'oubli, passion idiote ressassée pour poncer et exiler l'affect. '

12/1997

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Critique littéraire

Salut les anciens

Avec ce livre-gigogne, c'est-à-dire reversible, chaque partie ayant sa couverture : d'un côté Salut les anciens, de l'autre Salut les modernes, les deux textes étant en quelque sorte imprimés tête-bêche, Christian Prigent renoue avec sa veine d'essayiste et étudie du côté des anciens comme du côté des modernes certains auteurs précurseurs ou tenants de la littérature que lui-même illustre et préconise. Côté anciens : ce sont des lectures, des explications de textes, dans des oeuvres anciennes, donc (de Lucrèce à Jarry, en passant par Marot, Voiture, Balzac, Maupassant, Mallarmé, Rimbaud, Verlaine). Elles se veulent un peu décalées, un peu décollées vers... autre chose (la fiction ? la poésie ? l'aventure de la lettre ?). Elles s'appuient sur une conviction : que les modernes ne sont pas les enfants des anciens mais que, plutôt, la perplexité qui nous vient des modernes nous fait regarder les anciens d'un oeil moins tué d'indifférence - qu'ainsi nous pouvons les réenfanter : les rendre à l'inquiétude de la vie. Côté modernes, pour commencer, cette question : où est dans la poésie d'aujourd'hui, le nouveau ? Bien présomptueux serait celui qui prétendrait le savoir. On ne peut faire mieux que s'alerter (question d'oreille) du phénomène de l'invention. Voici quelques écrits poétiques, récemment parus. D'une certaine manière ils font "école" . Une étrangeté coriace s'y affirme - qui défie la lecture. Des noms ? Philippe Beck, Charles Pennequin, Christophe Tarkos. Ces noms ne couvrent pas le champ. Leurs écrits ont simplement donné à Christian Prigent un peu plus fortement que d'autres la sensation d'un phénomène nouveau. Affaire de goût et d'affinités. Dans la différence, aussi bien - éventuellement violente. D'où, adressées à eux, quelques remarques et quelques questions.

11/2000

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Poésie

Météo des plages. Roman en vers

Christian Prigent sous-titre son livre "Roman en vers" , et de fait il s'agit à la fois d'un roman, d'un roman autobiographique dans la veine des derniers livres de l'auteur (Demain je meurs, Grand-mère Quéquette), et d'un livre de poésie. Soit une journée à la plage, du "petit lever" au "nocturne" final, en passant par "pique-nique" et "petit quatre-heures" . Des personnages passent (parentèle, filles convoitées, déités en stage dans des marines rococo). Des événements ont lieu (idylles, marées noires, footing, noyades). On dialogue sur quelques points de morale et d'esthétique. C'est donc du roman (quoique tué dans l'oeuf). Mais en vers. Ces vers sont métrés (mais impairs, non mélodiques), rimés (même si souvent par acrobaties bouffonnes) et distribués en quelques centaines de quatrains.

04/2010

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Littérature française

Demain je meurs

" Hier, j'étais né ; demain, je meurs ", souffle la Voix qui sort du lit d'agonie. Entre cet hier et ce demain : une vie, celle du père. Qui raconte cette vie est qui entendit murmurer la Voix. Scènes, vignettes, tracés d'émotions, poussées d'interprétation, visions en vitesse, conversions bouffonnes. Temps : une demi-heure en gros, à vélo. Espace : deux kilomètres. Décor : Bretagne, années 1950. Fond d'Histoire : la guerre d'Indochine, l'affaire Henri Martin, Budapest 1956, les communistes, André Marty, Thorez, Staline. La Chienne du Monde parle. Le monde aboie fort. On file pas chronique, engrène pas annales en ordre de maillons : on mixe, on bricole, on pétrit sa boule avec du déchet de biomachin ou de chronotruc. Et puis : roule cette boule, enroule les cadences, enchaîne véloce - et va la musique !

02/2007

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Poésie

La Vie moderne

Dans les " langes " des " coupures de journaux ", disait Blaise Cendrars, nous arrive " le bébé aujourd'hui ". Le voici, tout juste démailloté. Son lange est un journal, avec ses rubriques (société, politique, sports, sciences, gastronomie, météo, culture). Chacune d'elles est recomposée en vers satiriques. Mais moins pour " châtier les moeurs " que pour dire, bouffonnement, une stupéfaction un peu effrayée.

05/2012

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Critique littéraire

L'incontenable

La compréhension des formes de ce qu'on appelle poésie dépend de la réponse qu'on donne à la question de son existence même : comment se fait-il que la poésie soit ? Le reste s'ensuit : que peut la poésie ? de quel incontenable contenu traite-t-elle ? quel est son rapport à la pensée, à la culture, à la civilité en général ? comment la question poétique travaille-t-elle le poème (Zanzotto, Pastior...), la prose (Sade, Jarry, Gadda...), la spéculation cratylienne (Brisset, Biély...) ?

10/2004

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Littérature française

Compile. Avec 1 CD audio

Quelques échantillons d'écrits (un livret). Leur mise en voix (un CD). Des remarques sur le rapport des deux, ou voix-de-l'écrit (une préface).

04/2011

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Littérature française

Une phrase pour ma mère. Lamento-bouffe

Une "phrase" , unique, ressassée, scandée de refrains obsessionnels, trouée d'apartés réflexifs et de digressions, enroule un long lamento-bouffe. Son mouvement tente de régler le compte des désirs, des angoisses et des chagrins voués à la figure à la fois tutélaire et défigurée de la mère. Mais la mère, ici, n'est pas, ou pas seulement, la mère biologique : la mère c'est "le tuyau, la paille, le roseau calamiteux par où le monde nous trait, nous tire, nous boit, nous suce et nous crache" ; la mère, c'est "tout ce qui fait qu'on habite la chair ici-bas sur terre comme les autres viandes, mais avec des mots" . Du choc langagier naissent les néologismes les plus divers, les reproches les plus amers, les plus drôles surtout, les apartés réflexifs... sans jamais de pause, la pensée constamment en éveil. Au fil de la phrase passent des scènes fugaces, des personnages vite perdus de vue, des dialogues ahuris, des méditations burlesques, des bribes de poétique tordue : une autobiographie fantasmée, tournée en confusion, emportée dans une vitesse de catastrophe comique.

12/1996

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Poésie

Les Amours Chino

Le Chino des Enfances Chino (P.O.L, 2013) a monté la pente d'enfance. Puis a dévalé l'autre versant, d'adolescence à sénescence, vers les passions grandes et petites. De quoi faire un roman. Mais bousculé du chrono car feuilletté en vrac dans la mémoire des corps, des paroles, des sites, des instants. Et embrouillé par l'afflux des émotions sensuelles. Pour fixer et cadrer : une forme (le vers, sévèrement compté, ostensiblement rimé - et le train obstiné des quatrains).

05/2016

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Littérature française

Chino au jardin

Retour aux jardins. Ceux des enfances délicieuses ou suppliciées. Puis leurs restes encroûtés de zones, parkings, hypermarchés. Partout, un monde fou : postiers ivrognes, jardiniers pensifs, poètes bocagers, galopins des friches, épouvantails et revenants. Corps, âmes, arbres, bêtes, outils, étoiles, cailloux, tout parle. De quoi ? Terre et ciel, fééries, peurs, vocations, amours pas qu'enfantines. L'Histoire marque à la culotte les morts et les vivants qui passent : la guerre d'Indochine, les Glorieuses puis le règne des Gorgibus bancaires. Jusqu'aux Gilets jaunes campés sur des ronds-points autrefois horticoles. Mais ça n'est pas fait pour arrêter ces images. Plutôt pour mêler les temps et les tons, faire bouger vite les décors et embarquer des mondes revécus dans le charroi d'un phrasé qui les mène joyeusement au fossé d'oubli.

05/2021

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Critique littéraire

La Langue et ses monstres. Edition revue et corrigée

Gertrude Stein, Vladimir Maïakovski, Vélimir Khlebnikov, William Burroughs, Edward Estlin Cummings, Pierre Jean Jouve, Antonin Artaud, Francis Ponge, Pier Paolo Pasolini, Jude Stefan, Bernard Noël, Jean-Pierre Verheggen, Hubert Lucot, Valère Novarina, Christophe Tarkos (etc.) : de quoi parlent ces auteurs qui nous mènent, comme disait Georges Bataille, "au bord des limites où toute compréhension se décompose" ? Quel "réel" représentent leurs langues monstrueuses ? De quelle nature est la jouissance sidérée qu'elles provoquent en nous ? De quels outils disposons-nous, et quels autres devons-nous forger, pour en déchiffrer les intentions ? En quoi ce déchiffrement peut-il nous aider à mieux évaluer ce dont on parle quand on parle de littérature (la plus ancienne comme la très contemporaine) ?

11/2014

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Poésie

Ecrit au couteau. suivi de Une leçon d'anatomie, Journal de l' Oeuvide, III

J'ai écrit les premiers mots d'Ecrit au Couteau sur un carnet de vengeances. C'était pour répondre à la violence de tels de mes proches contre un précédent livre de moi. Ca a dessiné des sortes d'épouvantails répulsifs, avec des signes gravés dessus au couteau : invectives, anathèmes, dévotions, épitaphes. Programme : "encore mieux plus mal dire" (Beckett). Matériau : le sexuel animalique mécanique épidermique épidémique. Action : hymne farcesque à l'abjection, pantomime érotico-macabre, rites du ratage de la langue qui y colle sa bêtise. Rien d'autre que les palinodies d'un baroud pour rien : qui mime la quête d'un "langage vrai", sait pourtant qu'il n'y en a pas (de langage vrai) et, du fond du parler faux (bien réel, lui) qui nous cerne, rit de ce savoir et rit du même coup de soi, de soi tenté par la volonté de n'en rien savoir.

12/1993

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Décoration

Maison : Christian Liaigre

Voici quelques années, alors que régnait le style scandinave, la palette de Christian Liaigre fut une révolution. Le décorateur imposait des tonalités masculines (brun, crème, gris, taupe) et créait un style tout à la fois dépouillé et luxueux, où l'amour des belles matières, des bois exotiques se mêlait à des réminiscences Art déco et à une utilisation éclairée de l'artisanat de grand luxe. Il est devenu le décorateur le plus zen de sa génération, le chantre de la sérénité. La paix émanant des espaces créés par Christian Liaigre reflète une aversion instinctive pour les clameurs de la modernité. Il trouve une inspiration profonde dans les traditions des lieux où il travaille, mais aussi dans une mémoire personnelle ancrée sur la côte vendéenne, où il a grandi, et dans le monde équestre, puisque ses parents élevaient des chevaux. Christian Liaigre œuvre aujourd'hui sur plusieurs continents. Il a choisi pour ce livre huit lieux (dont quatre en France) représentatifs de son travail actuel. Rénovation d'un atelier d'artiste à Paris, décoration d'une maison de vacances en Corse ou du triplex du magnat de la presse Rupert Murdoch à New York, aménagement d'une maison traditionnelle en Bavière ou sur l'île de Ré, les exemples choisis montrent chacun une facette différente du talent de Christian Liaigre. Son classicisme lui permet de s'adapter aussi bien à l'héritage industriel de Manhattan qu'aux paysages sauvages des côtes corse ou galicienne. Herbert Ypma, travaillant en étroite collaboration avec le décorateur, a su donner à ce livre une beauté épurée digne de ce grand créateur.

03/2004

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Décoration

Devenir Christian Dior

Paris, années 1920 : un jeune homme cherche sa voie. Il passe ses soirées au Bœuf sur le toit en compagnie d'artistes déjà célèbres qui tous le reconnaissent comme l'un des leurs. Et pourtant Christian Dior ne sait pas encore comment exprimer son talent. C'est en crayonnant des modèles de chapeaux et en dessinant des robes pour des rubriques de mode qu'il découvre enfin sa vocation. Mais la guerre coupe court à ses ambitions. Démobilisé, Christian Dior rentre à Paris et seconde Lucien Lelong qui se bat contre l'occupant pour garder en France l'industrie de la couture. En 1947, il présente sa première collection : le New Look. Le succès est foudroyant et planétaire. La maison Dior devient l'incarnation du chic français, et son créateur un mythe instantané. Voyage dans l'avant-garde artistique des Années folles et dans l'univers effervescent de la mode, cette biographie romancée fait revivre le destin mouvementé d'un créateur d'exception.

09/2016