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Alexandre Kojève, Leo Strauss

Extraits

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Philosophie

De la tyrannie

A partir d'un commentaire original, méticuleux et approfondi du Hiéron de Xénophon, Leo Strauss cherche à dégager les cadres d'une réflexion " classique " sur la tyrannie, et prétend qu'il est possible de comprendre, à partir de la pensée des Anciens, les formes dites modernes de totalitarisme dont il a été directement contemporain. Kojève, qui s'adosse, en revanche, à une lecture de Hegel et fait valoir la singularité des formes modernes de domination, lui répond (Tyrannie et sagesse) et amorce ainsi une discussion de fond (qui se poursuit dans la Mise au point de Strauss) sur l'histoire et les présupposés de la réflexion politique en général : y a-t-il une " nature humaine ", essentielle par rapport aux changements contingents des formes de domination ? " L'histoire " n'est-elle finalement qu'une " illusion " ? Est-il possible d'en imaginer la " fin " ou bien n'est-elle que le terrain où se répètent un petit nombre de possibilités dont la nouveauté n'est qu'apparente ? C'est Kojève qui a pris l'initiative de réunir en un volume les différentes phases de cette discussion qui tourne autour de la question cruciale du XXe siècle : l'historicisme et son corollaire le relativisme. La correspondance (publiée pour la première fois en français) échangée entre les deux penseurs, amis bien qu'adversaires résolus sur le plan philosophique et réunis par une estime réciproque assez exclusive, révèle les coulisses de cette discussion, et montre l'arrière-plan événementiel et théorique où elle se déroule : le Paris des années 1930 et 1950, l'Europe qui va basculer dans la Seconde Guerre mondiale, et le choc entre deux interprétations de la philosophie antique où la figure de Heidegger est constamment présente.

07/1998

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Philosophie

Alexandre Kojève. La philosophie, l'Etat, la fin de l'Histoire

Pour l'essentiel, Alexandre Kojève (1902-1968) reste une figure fascinante et méconnue de l'histoire philosophique de ce siècle. Que savait-on, en effet, de son destin aventureux ? Que savait-on de ce Russe d'origine, neveu du peintre Wassily Kandinsky, qui devint à l'École pratique des hautes études un illustre professeur dont Bataille, Queneau, Aron, Lacan ou Léo Strauss suivaient admirativement les cours ? Quel fut, enfin, le vrai visage de ce sage hégélien qui, croyant venu " l'État final ", choisit de se métamorphoser en haut fonctionnaire avant de mourir, à Bruxelles, pendant une réunion du Marché commun ? C'est donc pour ressusciter le destin et la légende de cet homme d'exception que Dominique Auffret lui a consacré cette biographie. On y retrouve, bien sûr, l'écho d'une œuvre éparse et inachevée, mais on y entend aussi la rumeur violente d'une époque que Kojève voulut penser et vivre, à travers quelques questions : qu'en est-il vraiment de cette " fin de l'Histoire " dont certains analystes invoquent aujourd'hui l'actualité % A partir de quand un philosophe peut-il se prendre pour le confident de la Providence ? A-t-il le droit, sans faillir à sa mission, de devenir le conseiller des princes ? C'est en rassemblant documents et témoignages inédits, en recueillant les souvenirs de ceux qui connurent Kojève à Moscou, à Berlin ou à Paris, en confrontant son ouvre aux interprétations diverses qu'elle suscita, que Dominique Auffret a pu mener son enquête - et apporter ainsi une contribution décisive à la chronique intellectuelle de notre temps.

03/2002

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Philosophie

Le philosophe du dimanche. La vie et la pensée d'Alexandre Kojève

Le fait est bien connu, Alexandre Kojève a exercé une influence majeure sur la philosophie française d'après 1945, à partir de l'enseignement sur Hegel dispensé dans son séminaire à l'Ecole pratique des hautes études au cours des années 1930 et recueilli, par les soins de Raymond Queneau, dans son Introduction à la lecture de Hegel, parue en 1947. Mais au-delà de cette notoriété certaine, le personnage reste parfaitement mystérieux. Sa biographie n'y est pas pour rien. Né à Moscou en 1902, neveu de Kandinsky, Alexandre Kojève, après des études en Allemagne, s'établit en France en 1926 et commence la carrière de maître à penser que l'on sait. Mais aussitôt après la fin de la guerre, il entre dans l'administration. Il passera les vingt années suivantes au sein de l'élite de la diplomatie mondiale et de la haute finance. Il devient "le philosophe du dimanche" , selon le mot de Raymond Queneau, poursuivant son activité philosophique de façon semi-clandestine pendant les week-ends. C'est seulement plusieurs années après sa mort, survenue en 1968, avec la publication de nombreux inédits, que le public pourra prendre la mesure de l'oeuvre élaborée de la sorte dans l'ombre. L'ouvrage de Marco Filoni éclaire de l'intérieur ce destin hors norme. Il reconstitue les milieux intellectuels d'origine où Kojève a grandi et retrace ses années d'études. Il reconstruit la formation de ses choix théoriques fondamentaux dans le champ intellectuel qui leur donne sens, en recourant abondamment pour ce faire à des matériaux d'archives et à des textes inédits. Des matériaux qui ne restituent pas seulement la dimension humaine du philosophe, mais qui rendent sa pensée mieux intelligible.

12/2010

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Autres philosophes

Strauss

Leo Strauss (1899-1973), philosophe juif allemand, est connu pour sa critique aiguë de l'idéal radical des Lumières et ses dérives modernes (historicisme, relativisme, progressisme et nihilisme), pour son retour à la pensée politique grecque et sa défense de l'universalité du droit naturel. Sa philosophie tient à un fil directeur : le croisement entre les héritages biblique et grec. Ce sont les Lumières médiévales, plus prudentes et rationnelles que les Lumières modernes, qui ouvrent, à ses yeux, la question du rapport entre la foi en la Loi et l'autorité de la raison, en inventant un art d'écrire secret capable d'associer l'adresse au grand nombre et l'adresse aux lettrés. Strauss défend l'idée d'un conflit irréductible et fructueux entre Athènes et Jérusalem, entre philosophie et Loi. Nous trouverions en effet dans la tension entre ces deux pôles légitimes et, pour partie, contradictoires, le pouvoir de contrer le déclin général de la politique contemporaine. La philosophie de Strauss nous alerte par sa critique aussi vigoureuse que mesurée de la démocratie libérale moderne, par son intelligence de la tyrannie, de la persécution et de la discrimination étatiques ou sociales, et par sa mise en relief de l'importance du judaïsme éclairé. Elle a ouvert la voie à un renouveau de la philosophie politique.

05/2021

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Philosophie

Leo Strauss, philosophe politique

Leo Strauss (1899-1973) est certainement un penseur majeur du XXe siècle. Lui qui a rouvert des procès jugés depuis longtemps - la querelle des Anciens et des Modernes, ou encore l'opposition entre la raison et la révélation - fait l'objet de commentaires contradictoires, le présentant comme un penseur tantôt fondamentalement apolitique, uniquement soucieux de redonner sens à la vie philosophique, tantôt secrètement politique, servant les forces les plus conservatrices des Etats-Unis. Ce livre entreprend d'abord de retrouver en Strauss un des philosophes politiques les plus stimulants de son siècle, c'est-à-dire un philosophe soucieux de comprendre et d'éclairer les phénomènes politiques. Il faut toutefois convenir qu'abordée sous cet angle, son oeuvre présente un singulier paradoxe. Car si Strauss plaide avec force pour un retour à la compréhension classique des régimes politiques, il se montre en même temps très réticent à analyser les différents régimes et clivages du monde moderne. Plus étonnant encore, alors qu'il en appelle à une science politique qui soit fidèle à l'appréhension citoyenne des phénomènes, il ne cesse de relativiser, à propos de son époque, les différences entre communistes, progressistes et conservateurs. En somme, entre sa conception de la bonne science politique, et sa manière presqu'apolitique de traiter de la modernité, il existe un déroutant hiatus. C'est ce problème plus spécifique que nous explorons ici.

05/2019

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Musique, danse

Richard Strauss...

Chirurgie expérimentale. Etude historique et clinique sur les amputations sous-périostées et de leur traitement par l'immobilisation du membre et du moignon, par Alf. Houzé de L'Aulnoit,... Date de l'édition originale : 1873 Contient une table des matièresAvec mode texte Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/1971

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Ethnologie

Lévi-Strauss

Maurice Godelier, au début de sa carrière, fut un temps maître-assistant auprès de Claude Lévi-Strauss, alors titulaire de la chaire d’anthropologie au Collège de France. Entretenant avec son maître un rapport critique, mais conscient de la puissance de l’oeuvre, il est probable qu’il conçut dès cette époque le projet d’écrire un jour son "Lévi-Strauss". Le voici, somme savante et érudite, fondée sur une relecture ligne à ligne de l’oeuvre de son aîné, décédé en 2009. Et d’abord de son versant théorique et critique : Les Structures élémentaires de la parenté (1949), Les Mythologiques (4 volumes de recension systématique de la mythologie amérindienne, 1964-1971), Anthropologie structurale (1958 et 1973), La Pensée sauvage (1962). Sans pour autant négliger les fameux Tristes tropiques (1955) et Race et histoire (1952). L’objet premier de ce voyage au coeur de l’ambition structuraliste ? Souligner la richesse du travail accompli, mettre au défi la puissance théorique (le structuralisme lui-même), tenter de dépasser apories et contradictions. Une oeuvre, donc, qui vaut introduction à une autre, l’une et l’autre dignes de figurer au premier rang des productions de l’intelligence humaine.

11/2013

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Ethnologie

Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss est né en 1908 et mort centenaire, en 2009, tout près de nous, lecteurs du XXIe siècle. Il grandit dans une famille juive, bourgeoise, mais qui a connu des jours meilleurs. Le père est peintre, bricoleur ; le fils choisit la voie de la philosophie et du militantisme socialiste. Le jeune agrégé part en 1935 enseigner la sociologie à Sao Paulo. Lors de rudes expéditions dans le Brésil intérieur, il se fait ethnologue, découvrant l'Autre indien. Les lois raciales de Vichy le contraignent à repartir : il gagne l'Amérique en 1941 et devient Prof. Claude L Strauss - pour ne pas qu'on le confonde avec le fabricant de jeans. Cette biographie décrit l'accouchement d'une pensée d'un type nouveau, au milieu d'un siècle chahuté par l'Histoire : l'énergie des commencements au Brésil et l'effervescence du monde de l'exil européen à New York, entre surréalisme et naissance du structuralisme.),Le retour en France, après la guerre, sonne le temps de l'écriture de l'oeuvre : plusieurs décennies de labeur intense où Lévi-Strauss réinvente l'anthropologie, une discipline qui a désormais pignon sur rue et offre une nouvelle échelle pour le regard. En 1955, Tristes Tropiques en est la preuve éclatante, en France puis dans le monde entier. Au cours des années, Lévi-Strauss est devenu une gloire nationale, un monument pléiadisé de son vivant. Mais il a sans cesse revendiqué un "regard éloigné" qui lui permet de poser un des diagnostics les plus affûtés et les plus subversifs sur notre modernité en berne. Cette biographie souligne l'excentricité politique et intellectuelle de l'anthropologue. Sa vie décentrée par rapport à l'Europe, ses allers-retours entre ancien et nouveaux mondes. son goût de l'ailleurs font de ce savant-écrivain, mélancolique et tonique, esthète à ses heures, une voix inoubliable qui nous invite à repenser les problèmes de l'homme et le sens du progrès. Lévi-Strauss est moins un moderne que notre grand contemporain inquiet.

09/2015

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Philosophie

L'athéisme

Alexandre Kojève est connu pour être l'homme de l'Histoire et de sa fin : oe ne sait pas encore qu'il est aussi l'homme de ce qui n'est pas historique en l'homme. Or, si le Système du savoir parle de l'Histoire dont il y a discours parce qu'elle est celle de la philosophie, il parle aussi de ce qui en l'homme ne tient pas du discours. Il parle du silence de l'homme, et parle entre autres choses du théisme. Par ce dernier, dit-il, l'homme se rattache à quelque chose qui n'est pas de ce monde, qui ne tient pas du temps. Rédigé en 1931 alors que Kojève n'a que vingt-neuf ans (deux ans avant le début de son cours sur la Phénoménologie de l'esprit), L'athéisme présente l'amorce d'une anthropologie et théiste et athée, que l'auteur reprendra plus de vingt ans plus tard. Par cet ouvrage de jeunesse, Alexandre Kojevnikoff, avant d'être connu, annonçait la possibilité de parler, ne serait-ce que par réfraction, de ce qui en l'homme ne tient ni des temps ni de leur fin. L'athéisme représente donc, aux côtés de l'Introduction à la lecture de Hegel, une deuxième et fondamentale Introduction anthropologique au Système du savoir.

11/1998

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Philosophie

ESSAI D'UNE HISTOIRE RAISONNEE DE LA PHILOSOPHIE PAIENNE. Tome 2, Platon, Aristote

En proposant une histoire de la philosophie pré-chrétienne, de Thalès aux Néo-platoniciens, Kojève développe en fait une réflexion sur la philosophie elle-même, et il jette les bases d'une reconstruction générale et systématique des discours philosophiques. Il affirme de manière provocatrice, d'une part que la philosophie, en tant que discours systématique, s'est achevée avec le Système du Savoir de Hegel, d'autre part qu'il est donc possible de présenter logiquement un développement cohérent (du point de vue historique également) de tous les discours philosophiques décisifs. Il faut donc d'abord les présenter en fonction de la place logique qu'ils occupent : Thalès, Parménide, Héraclite, Socrate, Platon, Aristote, les Sceptiques, les Stoïciens, Plotin et Proclus. Kojève entend donc reconstituer un système, ce qui implique la tâche considérable d'analyser la naissance de la philosophie et ses premiers développements - dans le détail conceptuel de leurs démarches et de leurs discussions - tout en ne cessant d'analyser la singularité du discours philosophique. L'axe général de cette histoire systématique obéit à un moteur essentiel : la tension entre le Concept et le Temps, présente dès l'origine du discours philosophique dont le but est de " résoudre " cette tension dans un système. Cette histoire philosophique de la philosophie est, au XXe siècle, unique en son genre.

09/1997

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Droit

Esquisse d'une phénoménologie du droit

Voici quelque temps déjà que l'on assiste à une redécouverte du droit. Après le pouvoir, la loi. Après la ressaisie du politique comme phénomène " autonome et spécifique ", on en est venu, sur la même lancée, à reprendre le juridique comme phénomène sui generis, irréductible à tout autre. Ce que s'efforce justement d'établir cette Esquisse d'une phénoménologie du droit. En fait d'" esquisse ", c'est le champ entier du droit que le livre embrasse, dans le souci de lui assigner un fondement rigoureux à partir duquel en reconstruire l'histoire. II y a droit, établit d'abord Kojève, lorsque intervient un point de vue tiers dans les affaires humaines. Mais le moment fort de sa démarche, c'est la reconstruction de l'apparition du droit au sein de la lutte du maître et de l'esclave, l'" acte anthropogène " par excellence. De par ses conditions d'engendrement, le droit se divise logiquement et historiquement en deux : un droit de l'inégalité (droit aristocratique), un droit de l'égalité (droit bourgeois), dont la synthèse sera le droit absolu ou droit du citoyen. Ainsi la réflexion de Kojève a-t-elle accompagné et continue-t-elle de nourrir le travail intellectuel d'avant-garde, jusqu'en ses renouvellements les plus frappants, jusqu'en sa réappropriation d'un objet longtemps méconnu ou répudié.

05/2007

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Bouddhisme

L'enseignement bouddhique du karma

Considéré parfois comme le malin génie ou le deus absconditus de la philosophie française d'après-guerre, tant ses leçons paradoxales et provocatrices auront attiré les brillants esprits d'alors (de Lacan à Queneau, en passant par Bataille, Merleau- Ponty et Michel Leiris), le jeune Kojève (1902-1968) s'inscrit pourtant d'abord dans la philosophie russe et ses débats. Et, parmi ces derniers, il y est souvent question de bouddhisme. La Russie, en effet, s'est toujours réfléchie comme une frontière ou comme un point de passage et de mélange entre l'orient et l'occident, entre l'Europe et l'Asie.

08/2022

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Philosophie

Introduction à la lecture de Hegel. Leçons sur la "Phénoménologie de l'esprit" professées de 1933 à 1939 à l'École des hautes études

Le noyau de cet ouvrage est formé par les notes prises de janvier 1933 à mai 1939 au cours que fit Alexandre Kojève à l'Ecole pratique des Hautes Etudes, sous le titre La philosophie religieuse de Hegel, et qui était en réalité une lecture commentée de la Phénoménologie de l'Esprit. Chaque année de cours est complétée par le résumé publié dans l'Annuaire de l'Ecole des Hautes Etudes. De plus, les trois premières leçons de l'année 1937-1938 et toute l'année 1938-1939 sont données dans leur texte intégral. Enfin, en guise d'introduction, on trouvera la traduction commentée de la section A du chapitre IV de la Phénoménologie de l'Esprit, parue dans Mesures (14 janvier 1939).

05/2014

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Philosophie

LE CONCEPT, LE TEMPS ET LE DISCOURS. Introduction au système du savoir

La philosophie a commencé d'exister comme une réflexion sur les discours des rhéteurs et des sophistes ; elle s'interroge donc les discours sur leurs conditions de possibilité et sur leurs finalités. Cette question elle-même est discutée, et elle obéit à une perspective commandée par la logique et l'exigence qui la fonde, c'est-à-dire l'exigence de vérité. Parler en philosophe c'est parler tant de l'essence des choses que dus sens des discours qui s'y rapportent ; mais tenir un tel discours signifie qu'on se tient sur un terrain de relative extériorité : on tient un discours qui n'est ni tout à fait essence ni tout à fait sens, mais qui apparaît comme participant des deux registres - c'est cela le point de vue du concept. Le concept comme unité de l'essence et du sens est ce qui supporte ainsi, et en tant que tel, la vérité. Or celle-ci est découverte à un moment donné de l'histoire, mais prétend aussi être nécessaire, donc intemporelle : cette tension fait obligation de penser le temps. Ainsi les trois dimensions discours, concept et temps s'articulent-elles. Ce texte est la plus importante et la plus achevée des ébauches inédites du système philosophique propre de Kojève.

09/1990

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Histoire et Philosophiesophie

L'Idée du déterminisme. Dans la physique classique et dans la physique moderne

Si la physique classique a largement contribué à modeler nos conceptions et nos représentations de la réalité, la théorie de la relativité et la théorie quantique introduisent aujourd'hui des bouleversements décisifs qui sont en train de transformer jusqu'à notre mode de pensée. Avec L'idée du déterminisme, Alexandre Kojève propose la première analyse fouillée de ces mutations mentales que nous vivons chaque jour. Un travail philosophique sans équivalent qui, non seulement livre une subtile étude comparée des grands systèmes scientifiques, mais encore fournit les éléments d'une réflexion stimulante sur les remaniements de quelquesunes des notions clefs de la science contemporaine. Un texte majeur de l'un des grands philosophes français de ce siècle.

12/1990

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Philosophie

La notion de l'autorité

La notion de l'autorité a été écrit en 1942, peu avant l'Esquisse d'une phénoménologie du droit, avec lequel il entretient d'étroits rapports. "Chose curieuse, le problème et la notion de l'autorité ont été très peu étudiés" , note Kojève en ouverture de ce qu'il appelle lui-même un "exposé sommaire" . "L'essence même de ce phénomène a rarement attiré l'attention". Soixante ans après le constat garde sa validité, en dépit de quelques contributions notables. C'est ce qui fait le prix de cet essai d'élucidation philosophique. Kojève procède à la décomposition du phénomène, en dégageant quatre types purs d'autorité humaine qu'il met chacun en correspondance avec une théorie : le Père (la scolastique), le Maître (Hegel), le Chef (Aristote), le Juge (Platon). Les formes concrètes de l'autorité représentent des combinaisons de ces types purs. Loin des circonstances qui ont présidé à son élaboration, et que François Terré rappelle dans sa présentation, ce petit livre arrive à point nommé dans le débat d'aujourd'hui autour de la disparition de l'autorité dont la nature reste toujours aussi énigmatique.

10/2019

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Philosophie

ESSAI D'UNE HISTOIRE RAISONNEE DE LA PHILOSOPHIE PAIENNE. Tome 3, La philosophie Hellénistique, Les néo-platoniciens

En proposant une histoire de la philosophie pré-chrétienne, de Thalès aux néo-platoniciens, Kojève développe en fait une réflexion sur la philosophie elle-même, et il jette les bases d'une reconstruction générale et systématique des discours philosophiques. Il affirme de manière provocatrice, d'une part que la philosophie, en tant que discours systématique, s'est achevée avec le Système du Savoir de Hegel, d'autre part qu'il est donc possible de représenter logiquement un développement cohérent (du point de vue historique également) de tous les discours philosophiques décisifs. Il faut donc d'abord les présenter en fonction de la place logique qu'ils occupent Thalès, Parménide, Héraclite, Socrate, Platon, Aristote, les Sceptiques, les Stoïciens, Plotin et Proclus. Kojève entend donc reconstituer un système, ce qui implique la tâche considérable d'analyser la naissance de la philosophie et ses premiers développements - dans le détail conceptuel de leurs démarches et de leurs discussions - tout en ne cessant d'analyser la singularité du discours philosophique. L'axe général de cette histoire systématique obéit à un moteur essentiel: la tension entre le Concept et le Temps, présente dès l'origine du discours philosophique dont le but est de "résoudre" cette tension dans un système. Cette histoire philosophique de la philosophie est, au XXè siècle, unique en son genre.

09/1997

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Philosophie

ESSAI D'UNE HISTOIRE RAISONNEE DE LA PHILOSOPHIE PAIENNE. Tome 1, Les présocratiques

En proposant une histoire de la philosophie pré-chrétienne, de Thalès aux Néo-platoniciens, Kojève développe en fait une réflexion sur la philosophie elle-même, et il jette les bases d'une reconstruction générale et systématique des discours philosophiques. Il affirme de manière provocatrice, d'une part que la philosophie, en tant que discours systématique, s'est achevée avec le Système du Savoir de Hegel, d'autre part qu'il est donc possible de présenter logiquement un développement cohérent (du point de vue historique également) de tous les discours philosophiques décisifs. Il faut donc d'abord les présenter en fonction de la place logique qu'ils occupent : Thalès, Parménide, Héraclite, Socrate, Platon, Aristote, les Sceptiques, les Stoïciens, Plotin et Proclus. Kojève entend donc reconstituer un système, ce qui implique la tâche considérable d'analyser la naissance de la philosophie et ses premiers développements - dans le détail conceptuel de leurs démarches et de leurs discussions - tout en ne cessant d'analyser la singularité du discours philosophique. L'axe général de cette histoire systématique obéit à un moteur essentiel : la tension entre le Concept et le Temps, présente dès l'origine du discours philosophique dont le but est de " résoudre " cette tension dans un système. Cette histoire philosophique de la philosophie est, au XXe siècle, unique en son genre.

09/1997

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Critique littéraire

Identité et réalité dans le "Dictionnaire" de Pierre Bayle

Contrairement à ce que l'on a toujours cru, Kojève n'a pas consacré ses leçons à l'Ecole pratique des hautes études uniquement à la Phénoménologie de l'esprit de Hegel. Il a donné un cours sur Pierre Bayle, en 1936-1937, dont procède le texte inédit publié ici. Ce détour constitue un moment important dans l'élaboration de l'anthropologie athée qui occupe alors Kojève. Une lettre à Leo Strauss donne l'idée de l'enjeu qu'il attachait à cette lecture : "Ce qu'était pour Bayle l'opposition protestants-catholiques, c'est aujourd'hui l'opposition fascisme-communisme. Je crois que les mobiles et le sens de la "position intermédiaire" sont, chez Bayle, plus clairs que chez les actuels "démocrates"" .

12/2010

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Philosophie de la physique et

L'origine chrétienne de la science moderne. Précédé de "Mathématiques et Incarnation", par Julien Copin

Dans "L'origine chrétienne de la science moderne" , Alexandre Kojève soutient une thèse originale : le christianisme n'a pas fait obstacle à la révolution copernicienne ; il en a au contraire créé les conditions discursives. Pour faire tourner la Terre dans le Ciel, où Copernic l'avait projetée, les fondateurs de la science moderne ont fait descendre les mathématiques du Ciel sur la Terre. Du Ciel, que les Grecs païens divinisaient. Sur la Terre, où Dieu s'était incarné selon les chrétiens. Le triomphe de l'héliocentrisme et l'avènement d'une physique nouvelle furent théologiquement conditionnés. Ce texte bref et incisif aide à dissiper le malaise dans la civilisation qu'entretient la méconnaissance des fondements de notre modernité. Paru initialement chez Hermann en 1964 au sein d'un ouvrage collectif, il est aujourd'hui enfin publié à part, accompagné d'un commentaire de Julien Copin, "Mathématiques et Incarnation" , qui éclaire l'ensemble de l'oeuvre de Kojève.

05/2021

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Ethnologie

Claude Levi-Strauss

Ce livre collectif consacré à Claude Lévi-Strauss n'est ni un volume d'hommage ni un texte de commentaire. Plutôt la mise en perspective, à partir des Mythologiques, d'une pensée qui concerne les ethnologues, au premier chef, mais qui s'adresse aussi bien aux esthéticiens, aux musicologues, aux romanciers, aux philosophes. On trouvera dans la première partie des textes qui renvoient aux origines de la pensée de Lévi-Strauss soit pour la développer, soit pour la questionner (et un texte de Lévi-Strauss, La famille, en écho aux Structures élémentaires de la parenté). Dans la seconde partie, de rédaction plus récente, les Mythologiques sont lus, relus, interrogés, mis à contribution, de façon plus ou moins directe, selon des axes très divers (littérature, histoire, mythologies, musique). La troisième partie, constituée par trois textes, inédits en français, de Claude Lévi-Strauss, prolonge les Mythologiques, dans le sens d'une redéfinition d'ensemble de l'anthropologie, d'un approfondissement des rapports entre nature et culture. C'est bien à une vraie lecture des Mythologiques que ce recueil voudrait avant tout inciter, et, partant, à la découverte d'un monde perdu que nos mémoires seules sont désormais capables de conserver.

01/1979

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Autres

Contre levi-strauss.

Etreindre pour mieux trahir, n'est-ce pas le sens qu'il faut conférer au célèbre baiser de Judas ? Ce geste est, nous semble-t-il, celui que commet l'anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss en 1950 lorsqu'il rend hommage à Marcel Mauss dans une introduction devenue un canon du genre, longtemps demeurée une porte d'entrée incontournable à Marcel Mauss, et particulièrement à son texte le plus connu et commenté, "Essai sur le don", dont le contenu semble devoir s'éclairer grâce aux lumières lévi-straussiennes. Est-ce le charme de ce texte précisément ou est-ce le propre de toutes les grandes oeuvres que d'offrir une expérience vivante de pensée ! A notre sens, c'est vrai de tous les philosophes du malencontre (terme issu de "Le Discours de la servitude volontaire", et érigé en concept par Pierre Clastres), ces auteurs inclassables qui font le pari de l'incertitude, qui prennent le risque de la pensée pour remonter le cours du temps et se poser la question matricielle formulée par Nietzsche dans "La Généalogie de la Morale" : "Quel(s) événement(s) se sont-ils produits pour que nous soyons devenus ce que nous sommes aujourd'hui ? " Claude Lévi-Strauss, avec toute son autorité, a, semble-t-il, préempté le texte, y posant ses scellés et fixant sa lecture pour plusieurs générations de lecteurs. Ce sera donc le regard médusant de Lévi-Strauss que nous chercherons ici à détourner comme Persée pour approcher le point aveugle et originaire dont l'oeuvre tire son exceptionnelle et irrésistible puissance.

02/2022

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Romans historiques (poches)

Les démons de Jérôme Bosch

A travers les yeux de sa femme, nous sont racontées la vie quotidienne et la spiritualité de Jérôme Bosch. Homme secret et réservé, il a su faire de ses visions obsédantes une oeuvre universelle. Ce roman historique est un voyage au coeur de l'art du plus mystérieux des peintres flamands de la fin du XVe siècle.

10/2010

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Histoire ancienne

Alexandre

La moitié de l'humanité célèbre encore Alexandre le Grand à travers la Bible, le Coran, le folklore, les lettres classiques, le roman, le cinéma. C'est que ce mystérieux personnage, entré vivant dans la légende, n'est mort ni dans les mémoires ni dans les cœurs. Autant de générations, autant d'avis sur lui. Après une enquête de quinze années sur le terrain et en faisant valoir quelques textes et quelques faits nouveaux, Paul Faure présente non la biographie d'Alexandre, mais sept points de vue très contrastés sur les diverses péripéties de son existence : ceux de l'historien, du psychologue, de l'admirateur antique, du moraliste, du théologien, du sociologue, du pragmatiste. Sept façons de le voir naître, se former, lutter, aimer et finir solitaire, à 32 ans, après avoir conquis la moitié du monde.

08/1994

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Philosophie

La renaissance du rationalisme politique classique

Leo Strauss a exercé une influence considérable sur la formation de la volonté politique des élites libérales du XXe siècle. Il s'est attaché plus particulièrement à redéfinir les contours de ce qu'est la Politique au terme d'une discussion qui, par bien des aspects, renouvelle la fameuse querelle des Anciens et des Modernes. Sa critique de la modernité n'implique cependant pas le refuge dans la nostalgie de la tradition à jamais révolue. Strauss ne se contente pas d'être un grand interprète des penseurs classiques ; il parle pour le présent et pour l'avenir. Tels sont ici les enjeux, par exemple, de son analyse philosophique de la pensée de Heidegger dans ses conséquences politiques - l'une des plus fortes analyses jamais conduites de ce sujet controversé -, de son exposé magistral sur Socrate ; de son introduction à la philosophie médiévale ou aux rapports entre histoire et sciences de la culture. Tout conduit à la discussion sur le relativisme, caractérisé par Strauss comme le vrai mal du XXe siècle.

02/2009

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Philosophie

De la tyrannie. Précédé de Hiéron et suivi de Tyrannie et sagesse

Pour Strauss, tout ce qui succède aux Classiques n'est que décadence et confusion. En particulier, les problèmes fondamentaux n'ont été correctement posés que par les Grecs. C'est chez eux que nous devons les retrouver si nous voulons les résoudre d'une façon satisfaisante, en théorie comme en pratique. Dans le présent volume, Strauss nous fait voir les solutions politiques " classiques " en interprétant un opuscule méconnu d'un " classique " mal compris : Hiéron ou de la Tyrannie, de Xénophon. Kojève, dans un essai critique, Tyrannie et Sagesse, prend la défense des quelque deux mille ans d'histoire qui ont suivi le Hiéron. Cette tâche se révèle plus difficile qu'on ne pourrait le penser. Du moins, dans une Mise au Point, Strauss croit pouvoir maintenir toutes ses positions " classiques " en mentionnant à la fin le problème philosophique qui sert de base à la discussion. Ainsi le présent ouvrage constitue une pièce à verser au dossier de la vieille Querelle des Anciens et des Modernes.

07/2012

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Droit

Le Libéralisme antique et moderne

Léo Strauss (1899-1973) étudie et confronte, dans cet ouvrage, le libéralisme de la philosophie classique, inséparable de la vertu de modération, avec les prétentions des progressistes modernes.

11/1992

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Philosophie

Argument et action des Lois de Platon

Les Lois ne sont pas le dialogue de Platon le plus connu, ni a fortiori le plus commenté. Strauss nous en donne ici un commentaire magistral : serré, il épouse toutes les sinuosités du texte et en révèle toute la subtilité. Ce commentaire, publié après la mort de l'auteur, mais entièrement terminé, est le fruit d'une vie entière de méditation de l'oeuvre de Platon. A ce titre, il constitue un exemple privilégié de l'" art de lire" les textes de l'antiquité de Léo Strauss – qui nous transmet ici ce qu'il tient pour l'héritage de la pensée platonicienne, ou de la philosophie politique classique. Le dialogue des Lois, en tant qu'il traite les questions de la loi politique et de la loi divine, a très tôt alimenté les réflexions de Strauss sur le problème théologico-politique. Dans sa présentation, Olivier Berrichon-Sedeyn s'attache à situer cet ouvrage dans l'oeuvre de Strauss et à en dégager l'enjeu général.

06/1990

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Philosophie

Droit naturel et histoire

Droit naturel et histoire, maître livre de Leo Strauss, est reconnu comme un classique de la philosophie de notre siècle, spécialement de la philosophie politique. Leo Strauss illustre et défend l'idée de droit naturel contre tout relativisme historique. Pour lui, le besoin du droit naturel est manifeste. En effet, rejeter le droit naturel revient à dire que tout droit est positif ; autrement dit, que le droit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays. Or, on ne contestera pas qu'il existe des lois ou des décisions que l'on déclarera injustes. Au nom de quoi faire cette déclaration ? La réponse est donnée majoritairement de nos jours par les sciences sociales qui rejettent le droit naturel au nom de l'histoire et au nom de la différence entre Faits et Valeurs. Leo Strauss s'inscrit en faux contre cette réduction et plaide pour le maintien de la notion de droit naturel, seule source, selon lui, d'une pensée du Juste et de l'Injuste. Depuis Grotius (Le Droit des Gens), la notion de droit naturel est au principe de la philosophie politique moderne (Hobbes, Rousseau...). Dans sa forme classique, le droit naturel est lié à une perspective téléologique de l'univers. Comment le repenser sous une forme actuelle ? Tel est le dessein de l'ouvrage de Leo Strauss. Ecrit dans une langue très claire et précise, proposant des analyses remarquables de Machiavel, Hobbes, Locke, Rousseau et Burke, Droit naturel et Histoire est un livre d'une exceptionnelle valeur.

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Philosophie

La persécution et l'art d'écrire

"Un homme dont la pensée est indépendante peut exprimer publiquement ses opinions sans dommage, pourvu qu'il agisse avec prudence. Il peut même les faire imprimer sans courir aucun danger, pourvu qu'il soit capable d'écrire entre les lignes". L'écriture entre les lignes est le sujet de cet ouvrage, sans nul doute le plus célèbre de Leo Strauss, qui traite des relations entre la philosophie et la politique à travers l'analyse de deux classiques de la pensée juive : le Guide des Egarés de Moïse Maïmonide et le Kuzari de Yéhuda Halévi, et du Traité théologico-politique de Baruch Spinoza. Si le contexte de cet ouvrage, écrit entre 1941 et 1948, a bien évidemment changé, les conditions d'une "pensée véritablement indépendante" ne semblent pas s'être améliorées. C'est pourquoi la méthode de lecture proposée par Strauss se révèle un outil de première nécessité pour une meilleure "éducation". Elle s'avère d'autant plus essentielle qu'elle permet de mieux comprendre "l'art d'écrire" de cet auteur décisif.

02/2009