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Littérature française

Nos idoles

Dans un décor de banlieue urbaine qui n'est pas sans rappeler le film de Mathieu Kassovitz, La Haine, Nos idoles entrelacent cinq témoignages qui accompagnent l'histoire d'un couple de musiciens, de sa naissance jusqu'à la rupture finale. On y rencontre Eliad, le raté magnifique, l'admirateur inconditionnel d'Hugo X, chanteur charismatique, et qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de Nora B, jeune fan, dans l'uni- vers musical et sentimental de son idole ; Zack, ami et musicien d'Hugo X, ex-taulard englué dans des histoires criminelles ; Eric, l'impresario partagé entre ses prétentions d'esthète et son cynisme d'homme d'affaires ; Gaélle, une lycéenne qui voit tomber ses illusions sur Nora B, son amie et son modèle ; et enfin, Christine, mère de Nora B, au narcissisme toxique. Chacune de ses voix raconte l'inexorable avancée du récit qui mêle l'histoire d'amour romantique de ce musicien, caïd des banlieues au grand coeur, et drame social tel qu'il se déroule tous les jours dans certaines de nos banlieues ghettoisées gangrénées par la drogue et le chômage. Une fois de plus, Didier Pourquié innove dans son approche du roman, dressant le saisissant portrait d'un couple de la jeunesse bohème des banlieues à travers le langage et la psychologie propres à ces 5 personnages, et avec un rythme et un souffle proprement cinématographique.

02/2015

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Histoire antique

Naissance de la Grèce. De Minos à Solon, 3200 à 510 avant notre ère

De Minos à Solon, d'un roi mythique à l'un des Sept Sages de la Grèce ancienne, ce volume retrace l'histoire des mondes égéens depuis leur origine, dans un cadre méditerranéen élargi à l'Europe et au Proche-Orient. Il embrasse la totalité des cultures archéologiques qui se sont succédé pendant l'âge du Bronze. Cette très longue période, déployée sur plus de deux millénaires, est riche d'inventions et de bouleversements de toute sorte, de la pratique de l'écriture (linéaires A et B, puis mode alphabétique) à la guerre de Troie et à ses suites, dont se nourrissent l'Iliade et l'Odyssée. A la lumière des recherches les plus récentes, avec pour guides d'éminents connaisseurs du monde mycénien (du XVe au XIIe siècle) et de l'époque archaïque (du viiie au vie siècle), le lecteur est invité à Cnossos, premier palais crétois à être fouillé, à Troie, à Mycènes, à Tirynthe, à Delphes, à Délos, à Tarente, et dans bien d'autres sites. Il découvrira des cultures, des sociétés et des formations politiques aussi mystérieuses qu'originales ? il rencontrera Athéna, Zeus et Poséidon, déjà présents sur les tablettes en linéaire B de l'âge du Bronze... A l'ombre des palais, des villes, des ports et des sanctuaires du monde égéen, c'est une histoire plurielle et inventive, totalement renouvelée que propose ce livre, enrichi par une splendide iconographie et une cartographie originale.

11/2023

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Sciences historiques

Forgerons, élites et voyageurs. D'Homère à nos jours

L’Iliade et l’Odyssée résonnent du fracas du bronze, du cliquetis de l’or, du tintement de l’argent : sur le bouclier d’Achille, l’armure d’Agamemnon, dans le palais de Phéaciens et la demeure des dieux, le métal précieux est partout chez les puissants. Témoin de l’histoire, parvenu jusqu’à nous sans dégradation majeure, le métal raconte les histoires de ceux qui l’ont possédé : les élites, puissantes, guerrières ou marchandes, souvent vecteurs d’évolution, de nouveauté, d’ouverture. Sur la base des travaux d’Isabelle Ratinaud-Lachkar, dont la recherche s’exerçait sur les technologies, les usages et les routes commerciales des métaux dans le monde grec de l’époque géométrique, vingt-trois chercheurs ont croisé leurs spécialités et leurs périodes pour développer cette approche historique originale autour de quatre thèmes de recherche : la place sociologique des métaux (symbolique, travail, objets), les stratégies des élites, le développement des villes, les voyages et les échanges culturels. À travers les âges, l’avancée technologique ou l’intensification des échanges ont toujours été le ferment de changements, voire de révolutions. Cet ouvrage examine ces thèmes dans toutes les époques de l’histoire et, en dépit des différences chronologiques, techniques et intellectuelles, explique comment, dans d’autres sociétés, à d’autres périodes, les mêmes mécanismes ont conduit aux mêmes évolutions. Ainsi, l’ouvrage propose-t-il des pistes ou des mises au point sur des questions débattues à l’heure actuelle, comme les stratégies de distinction des élites, l’autoreprésentation des sociétés urbaines, ou le métissage culturel à travers les âges.

10/2013

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Policiers

La cité en flammes

Le 1er tome de la nouvelle trilogie événement de Don Winslow Etat de Rhode Island, 1986. Danny Ryan, 29 ans, est docker. Intelligent, loyal et réservé, il n'a jamais vraiment trouvé sa place au sein du clan des Irlandais qui règne sur une partie de la ville. Son rêve : fuir loin de cet endroit où il n'a pas d'avenir. Mais lorsque Paulie Moretti, mafieux d'une famille italienne jusque-là amie, s'affiche avec sa nouvelle conquête, Hélène de Troie des temps modernes, Danny se retrouve mêlé à une guerre sans merci à laquelle il ne peut échapper. Il lui faudra s'imposer enfin et affronter un déchaînement de violence sans précédent pour protéger sa famille, ses amis, et la seule patrie qu'il ait jamais connue. Avec La cité en flammes, Don Winslow livre le premier tome d'une trilogie magistrale, transposition des épopées antiques : la ville de Providence est Troie incendiée par les Grecs, Danny Ryan un héros homérique digne d'Enée. Une Iliade contemporaine. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. A propos de l'auteur DON WINSLOW est l'auteur de 21 best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages et L'Hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La Griffe du chien, Cartel et La Frontière est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et Rhode Island. " Don Winslow a un talent qui transcende toutes les frontières des genres. " France Culture

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Histoire ancienne

Les origines de la cité grecque. Homère et son temps

Les IXe et VIIIe siècles av. J.-C. constituent une période décisive dans l'histoire de la Grèce antique. Cette période, dite "géométrique", a vu l'émergence de la cité-Etat, forme politique particulière au monde grec, porteuse de mutations essentielles pour son histoire et sa culture. A cette époque, les Grecs explorent le pourtour de la Méditerranée et commencent à coloniser certains sites. Or, les seuls documents littéraires contemporains qui nous renseignent sur cette période sont les poèmes d'Homère (l'Iliade et l'Odyssée) et d'Hésiode (La Théogonie, Les travaux et les jours), les plus anciens textes de la littérature grecque. En abordant la guerre, l'organisation politique, la justice, la propriété foncière, le travail et les échanges, le mariage et la place des femmes, le cadre social de l'individu, grec ou étranger, l'auteur fait découvrir les structures originelles de ces sociétés, qui resteront familières aux Grecs des périodes suivantes. L'ouvrage met également en lumière l'interaction entre mythes et réalité historique : l'épopée homérique est à la base de la vision que les Grecs ont d'eux-mêmes ; elle définit le monde "humain", c'est-à-dire grec, et fait du héros poétique le modèle idéal du citoyen. Ainsi les nombreux extraits de ces textes, témoignages majeurs de l'histoire de la culture grecque antique et véritable base d'éducation des jeunes Hellènes, donnent à voir les fondements des sociétés grecques et permettent à l'étudiant de saisir la pérennité de rites et d'institutions sur plus de mille ans.

07/2017

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Beaux arts

Magnelli, les estampes

De 1934 à sa mort en 1971, Alberto Magnelli (né en 1888 à Florence, venu vivre à Paris en 1931 ) a réalisé près d’une centaine d’estampes qui donnèrent lieu en 1980 à une rétrospective à la Bibliothèque nationale de France. Le catalogue sommaire publié à l’époque était toutefois loin de rendre compte de la variété des moyens mis en oeuvre (eau-forte, lithographie, sérigraphie, utilisation de gaufrage…) et surtout de témoigner du travail de recherche nécessité par chacune de ces impressions. Ce premier catalogue raisonné reproduit évidemment en couleurs toutes les estampes de Magnelli, mais il présente aussi toutes les variantes connues (également reproduites en couleurs) de chaque planche. Chacune de celles-ci est accompagnée d’un descriptif technique, d’un historique de sa réalisation et de la liste des collections publiques qui la possède. Cet ouvrage est aussi l’occasion de découvrir les remarquables collaborations de Magnelli tant avec des éditeurs d’exception comme Iliazd (pour Poésie des mots inconnus ou Rogelio Lacourière pêcheur de cuivres) ou Max Bill (10 Origin publié en 1942) qu’avec des artistes comme Arp, Sonia Delaunay ou Sophie Taeuber avec lesquels il réalisa, réfugié dans le Midi de la France pendant les années de guerre, une série d’oeuvres communes quatre mains » devenues après-guerre un exceptionnel album de lithographies. Ce livre est ainsi à la fois la référence, compte-tenu de sa précision scientifique, pour les musées, les galeries et les collectionneurs, mais il est aussi, pour les amateurs, une source de découvertes et de plaisir.

04/2011

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Romans historiques

La courtisane et les seigneurs

En 1982, dans les 25 essais qui composent Apollon sonore, l'auteur a commencé de publier en forme d'Esquisses des projets d'études de mythologie qu'il n'envisage plus de mener à leur terme, se bornant à définir les problèmes et à donner les principaux éléments de solution. Le présent recueil présente une seconde série d'Esquisses (26-50). Les premières concernent l'Inde et, après Alexandre, les rapports de l'Inde avec l'Occident grec. Pour la première fois, d'importantes traditions bouddhiques apportent leur contribution à l'étude comparée des religions indo-européennes. Une dizaine d'Esquisses continue l'exploration de la religion des Scythes et des traditions qui survivent chez leurs derniers descendants, les Ossètes du Caucase. Sur tous ces points encore, la véracité des témoins grecs, et d'abord d'Hérodote, d'une part, l'étonnante fidélité de la mémoire populaire d'autre part, se laissent vérifier. Par un échantillonnage sur la plupart des domaines de l'ensemble indo-européen, un dernier groupe d'Esquisses montre le type des questions nouvelles ou anciennes que l'étude comparative permet d'aborder avec précision : à Rome, l'univers tel que le divisaient les augures, puis la fonction d'une divinité évanescente, Hora, parèdre de Quirinus ; chez les héros de l'Iliade, l'opposition de la "fougue" utile et de la mauvaise "rage" ; la byline russe sur les trois derniers voyages du grand héros Il'ja de Mourom et l'interprétation d'une idole quadricéphale de Galicie, etc.

01/1984

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Littérature japonaise

Le Roi chien

Il existe une Iliade japonaise, une épopée guerrière chantée par des moines aveugles qui sillonnaient le pays en s'accompagnant au luth biwa. Elle s'appelle le Heike monogatari et conte la lutte des clans Minamoto et Taira au XIIe siècle, dont le point culminant fut la bataille navale de Dan-no-ura, où périt le clan Taira. Le roman de Furukawa commence où s'achève l'épopée guerrière. Cent cinquante ans plus tard, Tomona, fils de pêcheur-plongeur, naît à Dan-no-ura. Un jour, l'enfant et son père remontent l'épée sacrée qui avait été perdue lors de cette bataille. L'éclat magique de la lame tue le père et aveugle le fils. Et l'épée retombe dans la mer. Tomona part pour la capitale où il devient joueur de luth biwa. C'est là qu'il croise Inuô, "le Roi Chien" , enfant difforme et masqué qui pratique la danse. Une amitié fusionnelle se développe et l'aveugle devient le chanteur du récit héroïque de la guerre des Taira et des Minamoto sur la danse et les textes d'Inuô. Quand seront apaisées les âmes courroucées des vaincus, Inuô retrouvera sa beauté humaine en se réconciliant avec le malheur d'être soi. Au croisement du mythe et du chant, de la violence et de la grâce, Furukawa invente ainsi une suite à ce long poème épique. A la douleur endurée par les humains sont intimement tressées la puissance de l'art, de la danse, et ce qui en naît : la beauté. "

02/2022

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BD tout public

Achille Tome 1 : La belle Hélène

Avec cette collection, Cosimo Ferri nous fait redécouvrir un monument de la culture occidentale : Homère et la mythologie grecque, et particulièrement le plus grand de ses héros : Achille. Fidèle aux célèbres livres d'Homère (L'Iliade), de Stanisos de Chypre (Les Chants Cypriens) et d'Arctinos de Milet (L'Ethiopide), Cosimo Ferri enrichit son dessin en s'inspirant des peintures et sculptures classiques et antiques. Il en résulte une oeuvre riche et grandiose qui fera la joie des amateurs d'Histoire et de Littérature. Prévue en trois tomes, ce premier opus conte la genèse des aventures du héros grec. On y découvre sa naissance divine, sa jeunesse sous l'éducation du centaure Chiron et son départ pour Troie. Aux noces de Pélée et Thétis, parents d'Achille, tous les dieux sont invités sauf Ëris, déesse de la discorde. Pour se venger, elle leurjette une pomme d'or avec la mention : "A la plus belle". Trois déesses revendiquent alors le fruit : Héra, Athéna et Aphrodite. Afin de mettre un terme à la dispute, Zeus charge le mortel Pâris de désigner la gagnante. Le jeune homme accorde la pomme à Aphrodite, déesse de l'amour, qui lui a promis en échange l'amour éternel de la plus belle des mortelles : Hélène. Seulement, Hélène est mariée au roi de Sparte, Ménélas. Pâris enlèvera la belle Hélène et déclenchera la plus dévastatrice guerre grecque car tous les princes du pays avaient juré assistance à celui qui épouserait Hélène. Ménélas partira donc en guerre entouré des plus grands héros : Ulysse, Ajax... et Achille. La guerre de Troie s'annonce...

05/2018

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Histoire ancienne

La légende dorée des Dieux et des héros. Nouvelle mythologie classique illustrée

Voici enfin la célèbre Légende dorée des Dieux et des Héros dans une présentation digne d'elle, ornée de 150 illustrations magnifiques. Ainsi se trouve encore rehaussée la beauté d'un grand texte classique. Cette Légende dorée, c'est d'abord l'histoire mythologique des douze grands Dieux de l'Olympe et celle des principaux Héros de l'Antiquité grecque. Mais c'est ensuite la narration continue de tous les événements mémorables qui depuis le jugement de Pâris, aboutirent à la chute de Troie et au retour au foyer, après maintes aventures, des illustres guerriers qui y avaient pris part. On retrouve L'Iliade et L'Odyssée d'Homère, mais aussi des épisodes - Penthésilée, Memnon, la mort d'Achille, la ruine de la sainte et infortunée Ilion... - tirés du long poème épique de Quintos de Smyrne, ainsi que des poèmes de Coluthos (L'Enlèvement d'Hélène) et de Tryphiodore (La Prise de Troie). Enfin, un résumé de L'Énéide de Virgile prolonge, jusqu'à la fondation de Rome, le cycle épique des légendes inspirées par la guerre de Troie. Écrite avec le soin que requiert la beauté d'un sujet qu'inspira le génie religieux des Muses de la Grèce, documentée, non pas seulement par la leçon des musées et des livres, mais par celle même du sol de cette Hellade où chaque baie, chaque cap, chaque sommet, chaque val garde le souvenir de la présence d'une Divinité, cette Nouvelle Mythologie classique illustrée passionnera et émerveillera le lecteur, tout en contribuant à lui donner le respect dû à la piété des hommes, le goût des œuvres d'art et l'amour éclairé de la beauté du monde.

10/2002

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Littérature française

La compagnie des voyants. Ces grands romans qui nous éclairent

On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des " voyants " , comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde. Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels. Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque. Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. " Lisez pour vivre " , disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !

01/2023

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Poésie

Anthologie de l'épigramme. De l'Antiquité à la Renaissance, édition trilingue français, grec, latin

La littérature grecque commence avec l'Iliade et finit avec l'Anthologie, autrement dit l'Anthologie grecque, cette prodigieuse collection d'épigrammres écrites entre le VI ? siècle avant notre ère et le VI ? après, soit (on l'oublie trop souvent) la plus ancienne des anthologies, et le prototype de toutes celles qui allaient suivre. Prélever seulement la fleur de cette collection, dont la publication au seuil de l'époque moderne a été un éblouissement, offre déjà matière à un livre extrêmement séduisant et divers, puisque dès l'époque alexandrine, l'épigramme en vient à désigner tout poème court - amoureux, narratif, descriptif, moral, comique - pourvu qu'il soit doté d'un corps élégant et d'une âme pleine de subtilité. On sait cependant qu'en passant de la Grèce à Rome, l'épigramme reçoit de Catulle l'ébranlement de la violence et de Martial une mutation décisive, élargie et tout ensemble rétrécie au domaine de la satire et surtout s'armant de la pointe en un nouvel "arte de torear". Dès lors la piqûre est avec la brièveté le trait distinctif du genre. Ce qui ne le réduit pas à la cruauté, puisque les poètes de la Renaissance et de l'âge baroque, armés de la pointe latine, repartent à la conquête de la variété originelle. Et le symbole de l'épigramme devient, selon Giambattista Marino, non pas tant la guêpe que l'abeille, "au corset étroit, habile à planter son dard et à extraire, de la piqûre, le miel". Voici donc deux millénaires d'épigrammes, de Simonide à John Owen : un parcours fulgurant et tonique, pour la première fois donné en version originale et en traduction française.

07/2007

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Littérature étrangère

L'épopée de Antar

L'épopée d'Antar occupe une place unique dans la littérature arabe. Célèbre dans tout l'Orient, telle jadis l'Iliade en Grèce, ce poème s'est perpétué à travers les âges par la bouche de nombreux conteurs de profession. Lamartine a écrit : Antar, égal souvent par l'instinct, par les mœurs, par la poésie, aux chefs-d'œuvre d'Homère, de Virgile, du Tasse, est resté populaire dans les tentes des Arabes du désert de Damas, d'Alep, de Bagdad... Né d'un émir et d'une esclave noire prise dans une razzia, Antar doit vaincre tous les préjugés de la naissance et de la couleur. Bâtard, esclave et noir, mais doué d'une prodigieuse vigueur, d'une vaillance à toute épreuve, d'une éloquence forte et sauvage, d'un sens de liberté et d'une générosité sans limites, poussé par un amour chevaleresque pour sa cousine Abla, il parvient, à force de prouesses, à triompher de toutes les résistances, se fait reconnaître par son père, et, admis au rang des nobles, épouse celle qu'il aime et devient le premier de sa tribu, qui est la première parmi les nomades de l'Arabie. Renan a écrit : Je ne sais, s'il y a dans toute l'histoire de la civilisation un tableau plus gracieux, plus aimable, plus animé que celui de la vie arabe avant l'Islam, telle qu'elle nous apparaît dans ce type admirable d'Antar : liberté illimitée de l'individu, absence complète de loi et de pouvoir, sentiment exalté de l'honneur, vie nomade et chevaleresque, fantaisie, gaîté, malice, poésie légère, raffinement d'amour.

12/2006

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Histoire ancienne

Alexandre le Grand. Un philosophe en armes

Alexandre est né en 356 av. J.-C., à Pella, en Macédoine. Il est mort, en 323, à Babylone. De son père, Philippe II, le méthodique stratège aux décisions fulgurantes et de sa mère, Olympias, la reine aux serpents inquiétants, qui connaît la fièvre et l'ivresse que procure la pratique de la musique et de la danse dans les rites dionysiaques, Alexandre reçoit une richesse étrange : le sens lumineux de l'action et de la guerre, la volonté de puissance, l'idée de l'infini et de la démesure, la violence et une cruauté raisonnée, la certitude que la force de son Empire est dans son audace et dans sa grandeur d'âme, sa vertu. Alexandre est bien double, Apollon et Dionysos. La nuit, près de lui, son épée et une édition de l'Iliade commentée par Aristote. Pour Plutarque, la véritable force d'Alexandre est la philosophie. Alexandre est, selon Onésicrite, "le philosophe en armes". Par l'union de la philosophie et de l'action – Aristote, son maître, lui a révélé le "discours homérique de la guerre" –, il est le plus grand des capitaines. Tout cela est dans le tableau de Rembrandt, Aristote contemplant un buste d'Homère. Le philosophe a la main droite posée sur la tête du "maître de toute poésie". Sa main gauche caresse, avec une secrète élégance – comme pour faire signe – une chaîne dont l'or a l'éclat du feu et d'où pend un médaillon à l'effigie d'Alexandre le Grand, dans l'ombre, presque invisible. Ce qui est caché est souvent le plus important. C'est ce tableau et son énigme qui nous guideront dans notre essai, qui se fonde sur les sources grecques et latines nouvellement traduites par Anne Sokolowski, agrégée de lettres classiques.

11/2018

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Critique littéraire

Les Dionysiaques. Tome 10, chants XXX-XXXII, Edition bilingue français-grec ancien

Les chants XXX à XXXII des Dionysiaques, épopée composée par Nonnos de Panopolis à la fin du quatrième siècle de notre ère, sont organisés autour de la thématique de la démence de Dionysos. Selon une tradition ancienne, c'est Héra qui a frappé le dieu de folie au cours de son enfance. Dionysos, dans son égarement est voué à parcourir le monde. Nonnos modifie cette chronologie et place la crise de folie à l'intérieur de l'épisode de la guerre des Indes. Cet épisode fait suite à l'aristie de Dériade, l'ennemi du dieu, dont le récit fait écho à la diomédie homérique. Le poète s'inspire librement d'Homère en reprenant l'épisode de Zeus berné. Héra se rend aux Enfers auprès de Perséphone pour solliciter l'aide de l'Erinye Mégère. C'est cette dernière qui suscitera la folie de Dionysos pendant qu'Héra séduira Zeus parée du ceste d'Aphrodite. Le chant XXXII se clôt ainsi par la déroute de l'armée de Dionysos face aux indiens secondés par Arès, dont l'intervention rappelle celle de Poseidon dans l'Iliade. Nonnos, dans son récit, s'essaie ainsi à plusieurs genres tels que l'imitation d'Homère (dans le récit des manoeuvres d'Héra) ou le portrait (dans l'évocation de la figure fantasmagorique d'Arès), pour donner lieu une épopée au ton héroï-comique. L'édition des chants XXX à XXXII des Dionysiaques dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec du poète alexandrin accompagné de la traduction en français de Francis Vian. Chacun des chants est précédé d'une notice qui en résume le contenu tout en en précisant les enjeux littéraires.

01/1997

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Critique littéraire

L'Enéide. Tome 2, Livres 5-8, Edition bilingue français-latin

Arma virumque cano, les premières lignes de l'Enéide sont sans doute parmi les vers les plus célèbres de la poésie latine, tandis que la descente aux Enfers (livre VI) ou les amours de Didon et Enée sont autant de morceaux d'anthologies présents dans ce poème. Pourtant, Virgile avait ordonné par testament qu'on brûlât son poème. Heureusement l'empereur Auguste ne l'aurait pas permis. Poème épique, l'Enéide est aussi, et sans doute cela était-il plus sensible pour les contemporains d'Auguste que pour nous, un poème politique : derrière les combats et les triomphes d'Enée, ce sont les guerres civiles et la gloire d'Auguste qu'il faut lire. En effet, si la légende de Romulus n'avait pas suscité de grands poèmes, avec l'Enéide Virgile a donné à Rome et à l'empire naissant une épopée nationale, pendant latin de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère. Notre édition en trois tomes regroupe les douze livres de l'Enéide. L'introduction du tome I propose une brève biographie du poète de Mantoue, replace le poème dans l'oeuvre de Virgile et fait le point sur les différentes hypothèses relatives à la composition du poème, notamment celle de Wimmel. Des pistes de lecture, telles que l'influence d'Homère ou le motif de la guerre sont proposées au lecteur. L'histoire du manuscrit et les principes de l'édition sont clairement énoncés, et assortis d'une bibliographie sélective récente : chaque chant est précédé d'un résumé permettant de circuler aisément dans le texte. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, à la fin de chaque tome, par des notes complémentaires. L'édition est en outre enrichie par des cartes et un Index Nominum.

07/1993

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Critique littéraire

Énéide Tome 1 : Livres I-IV

Arma virumque cano, les premières lignes de l'Enéide sont sans doute parmi les vers les plus célèbres de la poésie latine, tandis que la descente aux Enfers (livre VI) ou les amours de Didon et Enée sont autant de morceaux d'anthologies présents dans ce poème. Pourtant, Virgile avait ordonné par testament qu'on brûlât son poème. Heureusement l'empereur Auguste ne l'aurait pas permis. Poème épique, l'Enéide est aussi, et sans doute cela était-il plus sensible pour les contemporains d'Auguste que pour nous, un poème politique : derrière les combats et les triomphes d'Enée, ce sont les guerres civiles et la gloire d'Auguste qu'il faut lire. En effet, si la légende de Romulus n'avait pas suscité de grands poèmes, avec l'Enéide Virgile a donné à Rome et à l'empire naissant une épopée nationale, pendant latin de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère. Notre édition en trois tomes regroupe les douze livres de l'Enéide. L'introduction du tome I propose une brève biographie du poète de Mantoue, replace le poème dans l'oeuvre de Virgile et fait le point sur les différentes hypothèses relatives à la composition du poème, notamment celle de Wimmel. Des pistes de lecture, telles que l'influence d'Homère ou le motif de la guerre sont proposées au lecteur. L'histoire du manuscrit et les principes de l'édition sont clairement énoncés, et assortis d'une bibliographie sélective récente : chaque chant est précédé d'un résumé permettant de circuler aisément dans le texte. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, à la fin de chaque tome, par des notes complémentaires. L'édition est en outre enrichie par des cartes et un Index Nominum.

01/1992

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Littérature française

ENEIDE. Tome 3, Livres 9 à 12

Arma virumque cano, les premières lignes de l'Enéide sont sans doute parmi les vers les plus célèbres de la poésie latine, tandis que la descente aux Enfers (livre VI) ou les amours de Didon et Enée sont autant de morceaux d'anthologies présents dans ce poème. Pourtant, Virgile avait ordonné par testament qu'on brûlât son poème. Heureusement l'empereur Auguste ne l'aurait pas permis. Poème épique, l'Enéide est aussi, et sans doute cela était-il plus sensible pour les contemporains d'Auguste que pour nous, un poème politique : derrière les combats et les triomphes d'Enée, ce sont les guerres civiles et la gloire d'Auguste qu'il faut lire. En effet, si la légende de Romulus n'avait pas suscité de grands poèmes, avec l'Enéide Virgile a donné à Rome et à l'empire naissant une épopée nationale, pendant latin de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère. Notre édition en trois tomes regroupe les douze livres de l'Enéide. L'introduction du tome I propose une brève biographie du poète de Mantoue, replace le poème dans l'oeuvre de Virgile et fait le point sur les différentes hypothèses relatives à la composition du poème, notamment celle de Wimmel. Des pistes de lecture, telles que l'influence d'Homère ou le motif de la guerre sont proposées au lecteur. L'histoire du manuscrit et les principes de l'édition sont clairement énoncés, et assortis d'une bibliographie sélective récente : chaque chant est précédé d'un résumé permettant de circuler aisément dans le texte. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, à la fin de chaque tome, par des notes complémentaires. L'édition est en outre enrichie par des cartes et un Index Nominum.

10/1987

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Théâtre - Essais

Itinéraire d'un masque

Suite à la censure de sa pièce Les Suppliantes par des militants " antiracistes ", Philippe Brunet nous livre sa réflexion sur l'importance de préserver le théâtre des Grecs qui met en scène des problématiques toujours d'actualité. Il y a 2500 ans, on n'avait pas imaginé qu'un jour Eschyle serait censuré à Paris. C'est arrivé en 2019. La troupe de théâtre antique Démodocos, menée par Philippe Brunet, allait jouer pour la troisième année ses Suppliantes, en Sorbonne. Les masques des Danaïdes, ces réfugiées égyptiennes du mythe, étaient prêts pour le festival des Dionysies. Mais le soir du spectacle, le 25 mars, la Sorbonne fut bloquée par des étudiants et des militants anti-racistes. La troupe aurait eu le tort de maquiller jusque-là ses comédiens, de leur foncer la peau, de se livrer à une pratique raciste dite de blackface. Deux jours avant la représentation empêchée, alerté de menaces de blocage alors qu'il était en pleine lecture publique de sa traduction de l'Iliade d'Homère, le metteur en scène avait tenté, sur facebook, de désamorcer les polémiques : " Le théâtre est le lieu de la métamorphose, pas le refuge des identités ". En vain. Dans le fond, deux ans après l'affaire des Suppliantes, on ne sait si le théâtre de la cité, malmené par la censure, survivra aux traitements de choc de la crise sécuritaire et sanitaire et à son triste corollaire, le numérique global. C'est l'occasion pour l'helléniste de revenir sur son parcours et de s'interroger sur ce qui reste, selon lui, totalement occulté dans les débats : qu'y a-t-il de si précieux à sauver du théâtre des Grecs ?

03/2022

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Littérature française

Zone

Par une nuit décisive, un voyageur lourd de secrets prend le train de Milan pour Rome, muni d'un précieux viatique qu'il doit vendre le lendemain à un représentant du Vatican pour ensuite - si tout va bien - changer de vie. Quinze années d'activité comme agent de renseignements dans sa Zone (d'abord l'Algérie puis, progressivement, tout le Proche-Orient) ont livré à Francis Servain Mirkovic les noms et la mémoire de tous les acteurs de l'ombre (agitateurs et terroristes, marchands d'armes et trafiquants, commanditaires ou intermédiaires, cerveaux et exécutants, criminels de guerre en fuite...). Mais lui-même a accompli sa part de carnage lorsque la guerre en Croatie et en Bosnie l'a jeté dans le cycle enivrant de la violence. Trajet, réminiscences, aiguillages, aller-retour dans les arcanes de la colère des dieux. Zeus, Athéna aux yeux pers et Arès le furieux guident les souvenirs du passager de la nuit. Le train démarre et, avec lui, commence une immense phrase itérative, circulatoire et archéologique, qui explore l'espace-temps pour exhumer les tesselles de toutes les guerres méditerranéennes. Car peu à peu prend forme une fresque homérique où se mêlent bourreaux et victimes, héros et anonymes, peuples déportés ou génocidés, mercenaires et témoins, peintres et littérateurs, évangélistes et martyrs... Et aussi les Parques de sa vie intérieure : Intissar l'imaginaire, la paisible Marianne, la trop perspicace Stéphanie, la silencieuse Sashka... S'il fallait d'une image représenter la violence de tout un siècle, sans doute faudrait-il choisir un convoi, un transport d'armes, de troupes, d'hommes acheminés vers une œuvre de mort. Cinquante ans après La Modification de Michel Butor, le nouveau roman de Mathias Enard compose un palimpseste ferroviaire en vingt-quatre "chants" conduits d'un seul souffle et magistralement orchestrés, comme une Iliade de notre temps.

08/2008

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Linguistique

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 95-1. Fascicule 1

Amandine CHLAD : Les noms propres dans l'Iliade latine Cet article examine les emplois de noms propres dans l'Iliade latine, afin de dégager certaines spécificités de ce texte. L'examen repose sur l'analyse détaillée d'un passage essentiel de l'oeuvre, le catalogue des vaisseaux grecs et des troupes troyennes, menée en comparaison avec celui de l'Iliade, l'oeuvre source. Cet examen permet de relever l'importante fidélité de l'Iliade latine pour ce qui est de l'énonciation des anthroponymes qui composent le catalogue, malgré quelques rares différences que nous analysons dans le détail, mais également la liberté prise par le poète dans la composition de ce catalogue. En revanche, l'Iliade latine ne présente presque aucun toponyme, contrairement à son modèle. Ces différents constats peuvent nous conduire à de nouvelles conclusions sur les caractéristiques du poème latin. Carole HOFSTETTER : D'Ammonius à Qalonymos : la transmission d'un enseignement néoplatonicien sur Nicomaque Cet article s'intéresse à la question du contenu de l'enseignement alexandrin d'Ammonius (Ve s. apr. J. -C.) sur l'Introduction arithmétique de Nicomaque de Gerasa. On propose l'identification d'éléments issus de cet enseignement en confrontant le témoignage de textes composés en contexte néoplatonicien, les commentaires d'Asclépius et de Philopon à l'Introduction arithmétique et l'Institution arithmétique de Boèce. La question de l'existence d'une transmission de l'enseignement d'Ammonius en dehors de la sphère néoplatonicienne a été envisagée conjointement. Une traduction hébraïque de Nicomaque par Qalonymos (XIVe s.) a été placée en regard des textes d'Asclépius, de Philopon et de Boèce, faisant apparaître les mêmes éléments liés à l'enseignement d'Ammonius chez Qalonymos. Or ce dernier travaillait pour sa part sur le texte d'une traduction arabe (perdue) du IXe siècle jusqu'à présent identifiée comme une traduction de l'Introduction arithmétique. L'étude montre, par conséquent, que la transmission de cet enseignement s'est faite sous le nom de Nicomaque. Elle apporte de nouvelles informations sur la présence à Bagdad au IXe siècle de textes néoplatoniciens dont les sources n'ont pas gardé le souvenir, mais que la transmission de leur contenu permet d'identifier. Claire LE FEUVRE : Du vin, des écervelés et un fantôme. ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b W.), ??? ? ??? ? ?? (Nicandre, Alex. 29), ??? ? ? (Hipponax, fr. 67 W.) et les composés en ??? ? -, ??? ? ? - Le mot ??? ? ? attesté chez Hipponax (fr. 67) au sens de "vin pur" , loin d'être un terme rare et dialectal, est en fait un néologisme issu d'une décomposition du composé ??? ? ??? ? ?? (Archiloque, fr. 124b). La décomposition est du même type que dans ??? ? ? "frère" issu de ??? ? ??? ? ?? , et dans les deux cas il doit s'agir d'un hypocoristique. C'est un jeu de mots d'Hipponax, que des poètes postérieurs ont repris et que les lexicographes grecs ont pris pour argent comptant. ??? ? ??? ? ?? n'est pas un composé de ??? ? ? "vin pur" mais la source de ce dernier, et c'est lui qui permet de comprendre l'évolution. C'est un composé savant et poétique formé par un jeu sur le formulaire homérique, d'après le rapport ??? ? ? "insensé" : ??? ? ??? ? "irréfléchi" : ??? ? ??? "pur" : x = ??? ? ??? ? ?? "pur" ou "peu coupé" , ??? ? - étant en distribution métrique complémentaire avec ? -. Nicandre se livre à une variation savante sur ce composé poétique avec les néologismes ??? ? ??? ? ?? et ??? ? ??? ? ??? ? . En conséquence, il faut séparer de ce ??? ? ? qui n'est qu'un fantôme le nom de fonction ??? ? ??? ? ??? ? attesté à l'époque impériale à Messène, qui n'est pas un "porteur de vin pur" ni un "porteur de coupe" : le premier élément de ce composé pourrait être une variante de (? )? ??? ? , -? ??? "bâton" , attesté chez Xénophon comme nom de piquets sur lesquels on fixe les filets de chasse, et le ??? ? ??? ? ??? ? serait un "porteur de bâton / baguette" , équivalent d'un ??? ? ??? ? ?? et exerçant la fonction de héraut. Il faut aussi séparer la glose d'Hésychius ??? ? ??? ? ??? ? ? . ??? ? ??? . Alexis MESZÁROS : Tite-Live et César Auguste Généralement considéré comme un auteur d'époque augustéenne, Tite-Live avait cependant composé les deux premières décades pendant la période triumvirale. L'article envisage en premier lieu les théories traditionnelles concernant les dates de vie et les occupations extra-historiographiques de Tite-Live, afin de démontrer la fragilité des arguments avancés et permet de situer la date de naissance de Tite-Live entre 65 et 55 av. J. -C. sans pouvoir être plus précis. Les liens de Tite-Live avec les cercles littéraires et politiques de son temps sont ensuite analysés afin de démontrer un relatif isolement de l'historien padouan et une absence de liens directs avec César Auguste et Claude. Enfin, une nouvelle datation de la composition de la première décade est proposée à partir de l'introduction par Tite-Live du concept de princeps senatus dans les Ab Vrbe condita libri, oeuvre que l'on peut considérer comme d'époque triumvirale et non augustéenne. L'ANNEE PHILOLOGIQUE : UN SIECLE DE MUTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Ilse HILBOLD : Le savoir en partage : dynamiques internationales de la bibliographie d'études classiques (1911-1945) L'histoire de la bibliographie est un champ de recherche encore peu investi par les historiens, alors même qu'elle permet d'interroger pratiques savantes et modalités de la circulation des savoirs dans le cadre d'une réflexion transnationale. La bibliographie est ainsi un objet qu'on peut aborder de façon historique en interrogeant ses ambitions, les buts qu'elle se donne et qui constituent une réponse aux besoins qui sont exprimés par un public d'utilisateurs. Il faut d'ailleurs souligner que les revendications de la communauté savante sont largement soutenues par de grandes institutions de l'après première guerre mondiale, telles que la Société des Nations ou l'Institut international de coopération intellectuelle qui ambitionnent d'internationaliser les pratiques scientifiques. L'Année Philologique s'inscrit dès sa fondation dans ce grand mouvement de rénovation de la bibliographie au XXe siècle et son étude permet de faire porter le regard sur cette période où l'international prend des couleurs, des significations et des formes variées. Franco MONTANARI : Un secolo di bibliografia : tappe, linee e orizzonti dell'internazionalizzazione L'histoire de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de L'Année Philologique (APh) est ici envisagée sous un double angle, celui de la pluridisciplinarité et celui de l'internationalisation, et on peut la considérer comme un processus de réalisation du projet initial de Jules Marouzeau notamment sous ces deux angles. L'ouverture des différentes rédactions de L'APh a élargi le panorama international qui, ces derniers temps, s'est étendu non seulement à la Grèce mais aussi à l'Extrême-Orient (Japon, Chine), en gardant toujours à l'esprit la nécessité d'assurer la cohérence unitaire de la bibliographie. Par l'intermédiaire de la SIBC, membre de la FIEC, qui elle-même est membre du CIPSH, L'APh est incluse dans un cadre institutionnel international de grande importance pour la présence des études classiques. Enfin, on examine la migration progressive de L'APh vers un travail et un produit bibliographique entièrement électroniques, de la collecte des données à la gestion de la base de données et enfin à la consultation en ligne. Dee L. CLAYMAN : The Digitization of the Année Philologique Cet essai relate la transformation de L'Année Philologique en une base de données en ligne grâce à un effort conjoint de la Société Internationale de Bibliographie Classique (SIBC) et de la Society for Classical Studies (SCS), fondée sous le nom d'American Philological Association (APA). Le concept a été abordé par l'APA en 1980, mais le processus n'a été officiellement lancé qu'en 1988, date à laquelle il a reçu la bénédiction de Juliette Ernst. Les premiers résultats tangibles sont apparus en 1989 grâce aux travaux de la Base de Données de Bibliographie Classique (DCB) à New York. Au cours de ses dix-neuf années d'activité, la DCB a converti 63 volumes de l'APh, 1924-1992, à partir de la page imprimée pour aboutir à 765 700 données enregistrées. Les données rétrospectives ont été fusionnées avec les données nouvellement recueillies par la SIBC en 2002 et mises à disposition pour la première fois en ligne. La base de données commune a transformé la recherche en études classiques et préservera la valeur de L'APh pour les générations futures. Pedro Pablo FUENTES GONZÁLEZ : L'Année Philologique, une interlocutrice et un guide quasi centenaires de la communauté scientifique sur l'Antiquité gréco-latine L'Année Philologique invite à s'interroger sur les clés susceptibles d'expliquer pourquoi, depuis sa conception par J. Marouzeau dans les années 1920, elle bénéficie d'un si grand prestige auprès de la communauté scientifique qui travaille sur l'Antiquité gréco-latine et d'un si fort ascendant sur les chercheurs. Les efforts pour justifier l'entreprise s'avèrent de toute première importance, ainsi que ceux pour la doter d'un appui institutionnel, d'un fondement normatif et d'une structure de contrôle, dans un contexte devenu progressivement, surtout grâce à J. Ernst, de plus en plus international. Un autre aspect décisif de L'Année Philologique est son caractère encyclopédique, impliquant une organisation intégrale de l'information produite dans toutes les disciplines relatives à l'Antiquité et mettant en relief leur interdépendance. L'Année Philologique a vocation ainsi d'animer et de féconder les nouvelles recherches. Loin d'être un simple ouvrage de consultation, elle se veut un ouvrage de lecture et elle offre un modèle à suivre pour le chercheur : interdisciplinarité, refus de toute précipitation, clarté et souci de précision. Face aux défis de l'avenir, il est très important qu'elle soit capable de rester fidèle à ce rôle paradoxal d'ancilla scientiae dont l'autorité est reconnue par l'ensemble de la communauté scientifique des antiquisants. Antoine VIREDAZ : Rédiger une bibliographie critique et analytique de l'antiquité gréco-latine : objectifs de L'Année Philologique et méthodes de rédaction des notices bibliographiques Le présent article vise à illustrer les méthodes de travail employées par les équipes de L'Année Philologique (APh) pour atteindre les ambitieux objectifs de qualité poursuivis par cette bibliographie. Il est en outre montré quelles informations y sont collectées et comment elles le sont, afin d'aider le lectorat de L'APh à tirer le meilleur parti de cet outil. Chris VANDENBORRE : Bibliographies aujourd'hui : vestige du passé ou instrument de recherche pour l'avenir ? Se fondant sur des exemples concrets, cet article illustre les différences de résultats entre Google Scholar et L'Année Philologique. La question posée est de savoir si les bibliographies peuvent encore jouer un rôle pertinent dans un monde numérique qui contient des traces de presque toutes les publications. La deuxième partie met en relief une valeur ajoutée moins connue des bibliographies : les possibilités qu'elles ouvrent de recherches bibliométriques.

11/2022

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Littérature étrangère

Vila Real

Un récit de veille d'armes, figé dans une étrange attente. La naissance de l'Iliade sur les terres de la misère brésilienne, quand les combattants ne sont pas des héros, mais des miséreux en marge de l'Histoire. Une épopée des hommes du «sertão» qui va mettre face à face deux troupes inégales : les errants dépossédés de leur sol, de leurs moyens d'existence, de leur vie, par le Droit de Propriété, et la phalange des représentants de ce droit. Vila Real, une étape royale, une bourgade fantomatique sur les terres du Nordeste, est soudain devenue le centre d'un de ces combats de survie. Les lieux, les gens sont bien réels : des paysans démunis devenus la proie des hommes d'une société minière dont le seul but est de faire place nette. Pour les victimes, c'est «la Caravane Mystérieuse» qui arrive - et dans ce nom, dans cette rumeur, entrent les dangers de l'histoire quotidienne du Brésil et la menace qui pèse, avec une force mythologique, sur cette région du précaire. Tout ce récit, comme ceux du cinéaste Glauber Rocha, se passe dans une zone immobile, comme restée en suspens. Le soleil y engendre des mirages, la faim des hallucinations, les mots des déshérités jamais ne s'ajustent à la rhétorique des spoliateurs. Le peuple, éternel et désorienté, s'en remet, comme dans toutes les légendes du sertão, à une grande figure, valeureuse et voyante : c'est, ici, Argemiro, l'incarnation de la Résistance. On ne connaîtra pas l'issue de l'affrontement. La légende, telle qu'on la rapporte aujourd'hui, a retenu seulement l'essentiel : les scènes esquissées, les vues parcellaires, les mots qui achoppent sur des liaisons difficiles à qui n'a pas la maîtrise du monde, les combats incertains de leur cible, l'obscure germination séculaire de la révolte, l'attente d'un peuple prêt à livrer sa bataille - et que guette la mort, peut-être une gloire lointaine.

02/1986

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Biographies

Amadis Jamyn. Un poète et savant champenois au temps des guerres de Religion. Suivi de 8 poèmes inédits de Ronsard

Amadis Jamyn a longtemps vécu aux côtés de Ronsard. Secrétaire de Charles IX puis d'Henri III, il fut une figure éminente de la littérature du XVIe siècle. De son vivant. Amadis Jamyn a connu la gloire. Ses poèmes d'amour distillent le carpe diem en "vers doux-coulants" à l'atmosphère très ronsardienne. Il a été le premier à donner une traduction de l'Iliade et du début de l'Odyssée en alexandrins, à partir du texte grec, un travail titanesque qui lui a valu l'admiration de ses contemporains. Il était écouté pour sa culture littéraire et scientifique, sollicité pour ses connaissances philosophiques qu'il exposait à l'Académie royale d'Henri III. Ecrivain officiel de la cour lettrée et raffinée des derniers Valois et de Catherine de Médicis, il a produit de nombreux poèmes de circonstance pour les fêtes et les réceptions royales, pour les mariages et les décès. Ses écrits contiennent de précieux témoignages sur la vie de la cour pendant les guerres de Religion avec son mélange dramatique d'inquiétude et de recherche du plaisir. Jamyn fait partie de cette génération qui n'a jamais connu de paix durable. Il clame sa souffrance des enfants massacrés, de son roi contesté et calomnié, de sa religion écartelée. Cette présentation d'Amadis Jamyn est émaillée de nombreux poèmes et textes qui illustrent ses qualités littéraires et qui révèlent un homme profondément humaniste, "considérant que nous ne sommes pas nés pour nous seulement mais aussi pour la patrye parents et amys". Amadis Jamyn a été l'objet de recherches, au XXe siècle, d'érudits étrangers. Le présent ouvrage se veut un jalon pour une re- connaissance prochaine d'Amadis Jamyn dans son pays. Pour l'entrée de Charles IX à Troyes en 1564, Ronsard aide son ami Passerat à rédiger des textes de bienvenue. Ces textes, restés anonymes, doivent être redonnés à leur auteur. Ils sont reproduits dans cet ouvrage.

06/2021

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Philosophie

Oeuvres complètes. Tome 2, Volume 3, Ecrits philosophiques et politiques Vers la guerre (1937-1940), 2e édition

En 1937, Simone Weil lutte de toutes ses forces pour que les Européens "ne recommencent pas la guerre de Troie". Pourtant, la guerre est là en 1940 et, devant l'irréparable, elle se fonde sur l'Iliade pour analyser le mécanisme de la force meurtrière. Entre ces deux dates, une série d'articles, parus dans diverses revues, nous permet de suivre l'évolution de la philosophe qui la mène du pacifisme presque inconditionnel à l'acceptation d'un inévitable conflit. Et celle qui, en 1937, préfère la défaite à la guerre, reconnaît en 1940 que la France a le droit de combattre pour sa propre existence, justifiant ainsi l'accusation qu'elle se portera à elle-même de négligence criminelle à l'égard de sa patrie pour son soutien des milieux pacifistes d'avant 1939. Une telle évolution, si déchirante pour Simone Weil, s'accompagne naturellement de la profonde méditation qu'elle poursuit sur les problèmes coloniaux : ceux-ci l'obligent à contester, plus nettement encore en ce temps de guerre, le droit moral de la France à se réclamer des grands principes. L'affligeante constatation des bouleversements en cours pousse aussi Simone Weil à la recherche des origines de l'hitlérisme qu'elle rattache à l'Empire romain. La lucidité et le discernement de Simone Weil, penseur politique, sont tels que beaucoup des textes ici rassemblés frappent par leur actualité. Simone Fraisse en sa préface s'attache à préciser leur genèse et se plaît à souligner que, si l'on ne peut toujours prendre "à la lettre" les conclusions de Simone Weil, "on peut au moins prendre au sérieux l'intention qui l'a guidée : une attitude de soupçon à l'égard de l'histoire officielle et des idées reçues, une quête de la vérité cachée sous les images d'Épinal transmises par la tradition scolaire, et finalement une leçon d'histoire. Une leçon d'humanité aussi".

11/1989

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Proche-Orient

L'Epopée de Gilgames. Le grand homme qui ne voulait pas mourir

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l'Iliade et au Mahâbhârata, l'Epopée de Gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'"épopée". Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas. Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif. Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d'œuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

10/1992

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Ouvrages généraux

Quand l'histoire de France nous est contée. De la dynastie mérovingienne à la Ve République

L'histoire d'une nation, d'une civilisation, brille à la lumière de ceux qui la font. Entre violence et sacrée, mythe et providence, grandeurs et servitudes, l'histoire est une passion extraordinaire peuplée d'aventures mortelles. Dans le fracas des canons, et les tumultes des régimes, l'harmonie du vivant se lie à un destin commun : quel roman que l'histoire de France. Quel chant, que l'histoire européenne. Grands hommes, Rois et Empereurs, héros, batailles décisives, oeuvres littéraires, créations culturelles, constitutions étatiques... notre singularité temporelle est le signe d'une place providentielle dans l'évolution. Rien de grand ne s'accomplit dans le monde sans passion. La France, tout comme le Vieux continent européen, sont cette passion. Rois de la lyre, hymnes, quel dieu, quel demi-dieu, quel homme célébrerons-nous ? avait chanté le poète Pindare. Par l'Iliade et l'Odyssée, Homère a forgé dans le marbre de l'Antiquité les noms d'Achille, d'Ulysse, d'Ajax, d'Hector... Il nous semblait indispensable de diviniser nos héros, nos demi-dieux, nos codes juridiques qui définissent les moyens et organes de "l'homme-machine" que sont nos Etats-nations... Notre terre a ses saints qu'il nous faut chanter. C'est ainsi qu'à travers les siècles, de Pharamond à Dagobert, de Charlemagne à Saint-Louis, de François IBr à Louis XIV, de Frédéric II à Napoléon Ier, de Churchill à de Gaulle... du Code civil à la Ve République... de Bouvines à Austerlitz... nous retraçons les grandeurs de notre histoire. Des grandeurs qui passent par des hommes, par des batailles, mais également par des initiatives, des décisions, des enchantements impérieux qui d'un coup d'oeil tranchent le destin du Grand ensemble... Pour le lecteur, chaque chapitre est un moment vertueux. Les souvenirs s'ébranlent comme les bataillons de la Grande armée. La mémoire s'avance à pas de charge. Les rêves foncent au galop, les traits de l'esprit s'animent, l'observateur faisant face à l'étincelle du génie de notre civilisation.

05/2021

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XVIIe - XVIIIe siècle

Le théâtre de Troie. Antoine Coypel, d'Homère à Virgile

Peintre majeur de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle, Antoine Coypel (Paris, 1661-1722) connut une brillante carrière officielle de peintre d'histoire sous les règnes de Louis XIV et la régence du duc d'Orléans. Membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture, peintre ordinaire du duc d'Orléans en 1685, il participe à la plupart des chantiers royaux et connaît la consécration à la fin de sa vie en recevant la charge de directeur de l'Académie royale en 1714, suivie du titre envié de Premier peintre du roi de 1716 à sa mort. Le musée des Beaux-Arts de Tours possède deux tableaux illustrant la grande manière d'Antoine Coypel, reprenant les coloris chauds des peintres vénitiens, l'expression des passions de Le Brun et le souffle de Rubens. Ces deux épisodes de l'Iliade, La Colère d'Achille et Les Adieux d'Hector et Andromaque furent exécutés vers 1711 pour le duc Philippe d'Orléans, qui demeura le protecteur et ami de l'artiste jusqu'à sa disparition. La célébrité de ces oeuvres est attestée par leur tissage en tapisserie à la manufacture des Gobelins entre 1718 et 1725. Nombre de gravures contribuèrent également à leur diffusion et à leur succès. La renommée d'Antoine Coypel est également étroitement liée à la galerie d'Enée au Palais-Royal, qu'il orna pour Philippe d'Orléans entre 1701-1705 et 1715-1717, rivalisant avec la galerie des glaces de Versailles. Ce décor monumental, disparu (à l'exception de six tableaux aujourd'hui conservés au Louvre et au musée Fabre de Montpellier), est connu grâce aux dessins et esquisses préparatoires ainsi qu'aux gravures réalisées du vivant et après la mort de l'artiste. L'ouvrage réserve ainsi une place de choix à cet ensemble de gravures spectaculaires et rassemble également des oeuvres du XIXe siècle permettant d'évoquer la postérité iconographique et stylistique des deux tableaux de Coypel.

01/2022

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Ouvrages généraux

Brouillards de peines et de désirs. Fait d'affects, 1

Affects, émotions ou passions forment quelque chose comme nos indéfectibles milieux de vie : des atmosphères en mouvement. C'est l'air que nous respirons, que nous traversons, qui nous traverse de ses turbulences. Ainsi marchons-nous dans l'affect, de jour comme de nuit. L'aube même de la littérature européenne ne fut d'abord que parole donnée à l'affect : lorsque Homère commença l'Iliade sur la nécessité de chanter une émotion de colère. On y voyait Achille, accablé par la mort de son ami, pris dans un " noir nuage de douleur ", s'allongeant alors dans la cendre et la poussière, comme pour se fondre dans le brouillard de peine qui venait juste de l'envahir. Ce livre est une traversée ou, plutôt, un vagabondage dans la multiplicité des " faits d'affects ". Dans leurs théories, pour lesquelles il aura fallu convoquer de l'anthropologie et de la phénoménologie, de la psychanalyse et de l'esthétique... Il y fallait aussi des images (de Caravage et Friedrich à Rodin et Lucio Fontana) puisque les affects s'y " précipitent " souvent. Non moins que des poèmes (de Novalis et Leopardi à Marina Tsvétaïeva et Henri Michaux) qui savent en rephraser l'intensité, et des chroniques (de Saint-Simon et Marcel Proust à Clarice Lispector) qui savent en raconter le devenir. Enfin il y fallait des gestes puisque nos peines et nos désirs s'expriment sans fin dans nos corps, nos visages ou nos mains par exemple. Affects, émotions, passions : forces ou faiblesses ? Spinoza, Nietzsche et Freud — qui osa écrire que " l'état émotif est toujours justifié " — en ont établi la puissance en dépit de l'impouvoir même où nous nous trouvons lorsque nous sommes émus. Mais de quel genre de puissance s'agit-il ? Comment se déploie-t-elle ? Où situer sa fécondité ? Quelles transformations produit-elle dans l'économie de nos sens (sensibilité) comme dans l'organisation même du sens (signifiance) ?

02/2023

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Histoire d'entreprises

Bourse de Paris : 10 grands patrons, 10 grandes histoires

Le livre Les Français connaissent davantage la vie d'une "star" de téléréalité que celle de leurs grands patrons créateurs de millions d'emplois. A l'opposé, les Anglo-Saxons ne sont pas avares de livres sur leurs patrons. D'ailleurs, la jeunesse française qui rêve d'entrepreneuriat connaît l'histoire d'un Jeff Bezos ou d'un Elon Musk, mais pas celle d'un François Pinault, un Vincent Bolloré ou un Xavier Niel. Pourtant, nos grands patrons peuvent davantage servir de modèles, de sources d'inspiration pour les jeunes et les moins jeunes qui rêvent de réussir, vu que toute réussite s'appuie sur un contexte, et que le contexte américain est difficilement extrapolable en Europe. Mais les milliardaires français ne font pas l'unanimité. Ce livre vise à mieux les faire connaître, à réconcilier les Français avec ces gens au talent exceptionnel. Il tente de retracer honnêtement le parcours fait d'ombre et de lumière de 10 grands patrons ayant coté leur entreprise sur la Bourse de Paris, qui est un formidable levier de développement... Comment ont-ils démarré ? Avec quelle somme en poche ? Comment sont-ils devenus riches ? En combien de temps ont-ils bâti un empire ? Quelle est leur richesse aujourd'hui ? Quels compromis ont-ils dû faire ? Jusqu'où ? Que vaut leur entreprise en bourse ? Quelle croissance sur les 20 dernières années ? Est-ce un bon investissement boursier ? Un titre intéressant pour les traders ? Vous découvrirez donc l'histoire de Paul Dubrule et Gérard Pélisson (Accor), de Bernard Arnault (LVMH), de Vincent Bolloré, de la famille Bouygues, de Jean-Claude Decaux, de Xavier Niel (Iliad), et aussi celles de la famille Michelin, des familles Schueller et Bettencourt (L'Oréal), des familles Pernod et Ricard (Pernod-Ricard). Et en bonus, en comparaison, à la fin de l'ouvrage, les histoires d'Edouard Leclerc et d'Yves Rocher qui ont bâti leur empire totalement hors de la Bourse. Avec, là aussi, une analyse économique. Donc, en tout, 12 grandes histoires qui font notre quotidien, dont 10 qui ont eu lieu sur la Bourse de Paris, et autant d'illustrations. Cet ouvrage unique en France s'adressera bien sûr aux cadres des entreprises concernées, aux étudiants des écoles de commerce, aux actionnaires individuels férus de placements boursiers, aux traders, aux entrepreneurs qui recherchent des sources d'inspiration, et à tous les Français désireux de découvrir le parcours de ces personnages hors normes. A livre d'exception, équipe rédactionnelle d'exception. L'angle historique de Yoann Laurent-Rouault, écrivain et illustrateur, sera dévoilé en premier ; celui de la saga, la belle histoire avec ses polémiques, et surtout ses fameux encarts "Le saviez-vous ? " qui permettront au lecteur de faire beaucoup de découvertes, aussi bien sur l'origine du Pastis que sur la Seconde Guerre mondiale, la piscine Molitor ou encore l'origine du Bibendum.

04/2022

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Critique littéraire

Les souffles de l'aurore. Acculturations et modernités au Liban et au Proche-Orient ; De Sanchuniathon de Béryte à Gibran Khalil Gibran

Organisé en sept chapitres, ce nouveau livre de Sobhi Habhi se veut un retour aux sources, aux origines historiques et mythiques d'un Liban qui ne cesse, au coeur même des dangers entre l'Orient et l'Occident, de déranger et d'étonner notre monde. Dans notre monde, laïc ou théocratique, qui célèbre volontiers la pensée unique, un certain message de poésie, d'amour et de paix ne se fait plus entendre et les souffles de l'esprit venus des cèdres antiques ne se font plus sentir. Dans les trois premiers chapitres, le lecteur trouvera des questions et des réponses personnelles, biographiques et toujours provisoires, à une certaine obsession de l'écriture : pourquoi écrire en deux ou trois langues ? Et pourquoi écrire tout court ? Dans les autres chapitres, Sobhi Habchi rappelle le rôle du Liban comme espace de liberté par lequel les idées et l'ouverture sur l'étranger, l'Occident en général et la France en particulier, se sont diffusées, grâce à la langue et la pensée française adoptées par une majorité de Libanais depuis la fin du XIXe siècle. Mais cela a supposé, en contrepartie, deux phénomènes culturels complémentaires : une suite d'acculturations et une modernité parfois superficielle, trompeuse aussi, problématique pour toutes les générations de poètes et de penseurs qui se sont succédées. Deux noms émergent et s'imposent : Sulaymân al-Boustâny, le premier traducteur de l'Iliade d'Homère dans la langue du Coran offre, dans une "introduction" de deux cents pages une idée, une vision de la poétique d'une puissante modernité et, plus proche de nous, Gibran l'auteur du Prophète, une oeuvre maîtresse de notre temps, et d'une authentique "prophétie" : "D'un poète chrétien aux musulmans" qui remonte à plus d'un siècle (1913). On découvrira enfin de nouvelles voix poétiques, en dialectal libanais, comme Michel Trad et, au fil des études, une certaine idée de l'écriture poétique et de la mission possible de la poésie "en ces temps de détresse" . Cette nouvelle édition est augmentée d'une "Conclusion en guise de postface" qui propose quelques éclaircissements sur la logique et la structure de l'ouvrage.

06/2015