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Littérature française

La cité

"Pour venir à La Cité, c'est simple. Vous prenez, à partir de la place Castellane, " en ville ", le bus numéro 15, ou même 18, et vous descendez sur le boulevard de Saint-Loup. L'arrêt le plus pratique est celui de la place de l'Octroi, proche de l'avenue Florian qu'il vous faudra descendre jusqu'à l'entrée de La Cité qui vous accueillera alors en déroulant sous vos pas l'avenue Centrale qui, si vous la suivez jusqu'au bout, vous mènera tout droit au stade municipal, en passant devant... le majestueux fantôme du passé? ! Le château, témoin d'une autre époque à la fois proche et lointaine, dominait imperturbablement et fièrement les toitures rouges des maisons agglutinées tout autour de lui. Un peu comme le ferait un gardien bienveillant, je l'imaginais secrètement veiller à ce qu'aucun danger ne vînt menacer La Cité. Si besoin était, à coup sûr, il donnerait l'alerte. Il m'arrivait parfois, au détour de quelques courses dont on m'avait confié la tâche, de rester longuement planté devant lui, juste avant d'entrer chez la boulangère, à imaginer mille histoires plus rocambolesques les unes que les autres. Il représentait, pour de vrai, le château de toutes les épopées chevaleresques qui m'envahissaient rien qu'en le regardant. Il n'avait pourtant rien d'un château fort. Tout juste une ancienne grande bâtisse qui aurait revêtu une idée de fausse laideur héritée d'une beauté surannée. Il fallait vraiment l'imaginer " fort ". Cependant, sa fragilité désinvolte qui semblait défier le temps dégageait une impression de robustesse rassurante. Il symbolisait l'identité du lieu, et en était le repère. Pas spécialement le centre géographique, le repère. On reconnaissait le château, avant de connaître La Cité? ! D'où que l'on se trouve, on pouvait en apercevoir la toiture et les cheminées qui ne fumaient plus depuis déjà bien longtemps, rien qu'en se déplaçant d'un côté ou d'un autre d'une maison trop proche, ou d'un orgueilleux platane qui, malgré sa hauteur respectable, n'avait de toute manière aucune intention de cacher quoi que ce soit. Avec " Mémé ", le château était toujours habité. Elle le maintenait en vie en se montrant quotidiennement à la fenêtre de " son " logement du dernier étage, pour défier avec lui les affres du temps. Elle devait sans doute avoir, pour l'hiver, un chauffage électrique ou un radiateur à fuel, puisqu'on ne voyait jamais de fumée ?? "

10/2021

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Tourisme France

La vallée de Munster

Sur le versant oriental du massif des Vosges, la vallée de Munster ou vallée de la Fecht se déploie de la grande crête, qui trace la frontière avec les Hautes Vosges lorraines, jusqu'à la plaine d'Alsace pour déboucher à la hauteur de Colmar. Le canton de Munster en occupe la plus grande partie, dont les seize communes sont rassemblées dans la communauté de communes de la vallée de Munster. Trouvant son origine dans l'établissement d'une communauté monastique vers 660, la ville de Munster offre aujourd'hui, à travers son patrimoine, un résumé de l'histoire religieuse et politique de ce territoire de moyenne montagne. De grands bâtiments et les vestiges du cloître de l'abbaye bénédictine Saint-Grégoire voisinent avec les bâtiments du pouvoir de la Communauté du Val et de la Ville de Munster, entité politique singulière qui regroupa dix communes jusqu'à sa dissolution en 1847. Encouragée par les moines dès le Moyen Age, l'exploitation de la montagne par l'élevage, le pastoralisme, la viticulture et l'activité forestière modèle les villages et transforme les paysages par la construction de fermes et de marcairies. La fabrication du fromage de Munster pendant la période de l'estive assure très tôt la réputation de la vallée hors des frontières alsaciennes. Elle constitue aujourd'hui un facteur d'attraction touristique essentiel dans les nombreuses fermes-auberges et auberges qui s'égrènent sur les hautes chaumes. Profitant de la force motrice des eaux de rivières abondantes, l'industrie cotonnière s'établit dans la vallée à la fin du XVIIIe siècle et pour plus d'un siècle et demi. Introduite et dominée par la famille des industriels Hartmann, elle densifie le territoire par l'édification de tissages et de filatures, et par la construction d'habitations d'une grande variété destinées à loger ouvriers, cadres et directeurs. Le paysage se voit également façonné par les exigences de l'activité textile à travers l'endiguement des lacs de montagne, le creusement de canaux hydrauliques alimentant les centrales d'énergie. La vallée trouve enfin un nouveau visage suite aux destructions considérables de la Grande Guerre, qui ruinent Munster et les communes de la Grande et de la Petite Vallée situées sur la ligne de front. Au cours de l'entre-deux-guerres, plusieurs dizaines d'architectes et d'entrepreneurs oeuvrent alors à leur reconstruction intégrale. Des communes nouvelles renaissent ainsi au coeur des paysages les plus pittoresques du massif.

09/2011

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 2 : Le vent mauvais de Salonique

31 décembre 1915 : l'expédition navale franco-britannique des Dardanelles vient de s'achever dans le sang. Du pont de l'ancien paquebot Algérie, les " dardas " rescapés de l'enfer découvrent Salonique l'enchanteresse où résonne l'appel du muezzin. Ils croient enfin toucher des rives amies, mais sitôt débarqués, ils sont affamés, humiliés, captifs d'un camp insalubre, cernés de barbelés et d'espions. Le roi des Grecs, Constantin, affiche son amitié pour les Allemands et sa neutralité n'est qu'une façade. Dans l'ombre, le baron prussien Schenk tient la presse, manipule et soudoie la population. Le général Sarrail a beau se battre sur tous les fronts, diplomatique et militaire, il est impuissant, pris en tenailles entre les Grecs et les Bulgares. Quant aux Anglais ils se drapent dans la politique du wait and see. Qui paie le cynisme des hauts stratèges si ce n'est les braves poilus ? Paul Raynal, l'esprit plein des atrocités auxquelles il vient d'échapper, survit au nom d'un seul espoir : retrouver son unique amour, l'infirmière Carla, rencontrée sur le port de Marseille aux premiers jours de son enrôlement. Le niçois Emile Duguet exécute les ordres de Sarrail ; il infiltre au péril de sa vie les services de renseignements ennemis. Chargé de nettoyer la région de ses comitadji, terroristes à la solde des Bulgares, le zouave Vigouroux parcourt les montagnes, accompagné d'Alexandra, la jeune institutrice grecque dont il est follement épris, une idéaliste engagée dans le combat démocratique. Vigouroux ignore que cette combattante intrépide n'est autre que la fille de Metaxas - général des armées grecques -, en rébellion contre son germanophile de père. Dans la plaine, on se bat au corps à corps ; insolations, typhus, moustiques vénéneux ravagent les troupes plus rapidement que les combats eux-mêmes. Et des ruelles de Salonique aux lambris des salons de Sofia, des femmes de plein vent aux bras délicats de Lucia, la belle espionne, les soldats sillonnent cette poudrière où le nationalisme finit par aveugler chacun. Guerre absurde et mirages, ainsi va l'Histoire dans ces Balkans pas près d'être unifiés. Ainsi va l'amour dans cet Orient tragique où chaque jour est le jour le plus long. Après le succès des Enfants de la Patrie, suite romanesque parue chez Fayard en 2002, Pierre Miquel retrace pour la première fois, avec sa passion coutumière et sa culture infaillible, l'histoire des poilus d'Orient, poursuivant une œuvre jamais égalée sur la guerre de 14-18.

04/2004

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Beaux arts

L'Art au XIXe siècle

- Ce "guide des arts" offre un panorama détaillé de l'histoire de l'art. Conformément à l'esprit de la collection, cette synthèse habile fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie. Entre tradition et modernité, le XIXe siècle est celui d'un monde en pleine mutation, marqué par la révolution industrielle et les innovations qui l'accompagnent. On citera l'invention des transports ferroviaires, qui modifie radicalement les conditions du voyage, et donc celles des peintres voyageurs, ou, dans le domaine des arts, la naissance de la photographie, qui change absolument le regard des peintres. Des néoclassiques, qui prônent la beauté idéale dont l'art grec et romain est le modèle parfait, aux romantiques, qui revendiquent le caractère unique de chaque oeuvre et la nécessité pour l'artiste d'exprimer des sentiments individuels, la période est traversée de grands courants analysés dans la première partie (les mots clés). Y figurent tous ceux qui préfigurent les grands bouleversements du XXe siècle. Les impressionnistes, fascinés par la lumière, ouvrent la voie aux avant-gardes : pointillisme, symbolisme, mouvement Arts and Crafts, nabis, scapigliatura, divisionnisme, jusqu'à la Sécession. Entre-temps, les nazaréens auront tenté de réformer radicalement l'art dans une orientation spirituelle et patriotique, suivis par les puristes, qui s'inspireront d'Ingres pour se tourner vers les artistes "primitifs" afin de redécouvrir la véritable essence de l'art et son authentique mission éthique et religieuse. Quant aux réalistes, ils entendent montrer la réalité dans laquelle ils vivent, mais aussi exprimer clairement leur position sur les événements et les personnages qu'ils représentent. Cet éclatement des tendances et des intentions est bien le signe de sociétés en pleine transformation. Une telle multiplicité de courants est indissociablement liée à une géographie et à des lieux précis, présentés en deuxième partie dans l'ouvrage. C'est à un voyage dans le temps et dans l'espace que convie ce nouveau "guide des arts" . La première partie, "Les mots clefs" , plante le décor conceptuel du siècle traité ; la seconde partie, "Les lieux" , définit l'espace géographique et renseigne sur les sphères d'influence ; la dernière partie, "Les artistes" , examine dans le détail quelques soixante artistes et illustre la diversité des styles de l'époque. La "fiche signalétique" enrichit chaque article d'informations complémentaires. Un panorama détaillé du XIXe siècle conformément à l'esprit de la collection, qui fait une place privilégiée à l'illustration. Les annexes, outre l'index des artistes, sont enrichies pour cette série d'une chronologie.

09/2005

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Histoire de France

Archives de l'Occident. Tome 3, Les Temps modernes (1559-1700)

"Il en va de l'histoire comme des autres sciences. Le laboratoire, ce sont ici les archives, les musées, les bibliothèques. Le matériau, c'est le document, écrit ou non écrit, qu'une analyse transmue en témoignage et qu'une critique confronte à d'autres témoignages. "Il y a le document qui parle de lui-même parce qu'il a été conçu pour raconter — ce qui ne signifie pas qu'il soit sincère. Le récit, la chronique, le journal sont précieux, tout comme le tableau figuré, souvent parce qu'ils fourmillent de détails empruntés à l'observation, toujours parce qu'ils proposent une explication, un éclairage, une version. L'historien sait ne pas négliger de tels témoignages. Il en sait la fragilité. S'imposent le recoupement, la critique, l'assemblage. Le témoin unique ne témoigne de rien que de sa propre version : le peintre des travaux champêtres n'a jamais tenu un mancheron et l'acteur d'une bataille n'en a vu que son entourage. "Il y a aussi le document né de l'action, dont l'auteur n'aurait jamais pensé qu'il serait un jour matière première de l'analyse historique. C'est la lettre, la décision, le compte, mais c'est aussi le plan de la ville ou l'ordonnance des champs, l'appareil de la construction ou la forme du soc. Mais ce document, comme la cornue du chimiste ou le microscope du biologiste, ne répond bien souvent à l'interrogation qu'en désavouant l'idée préconçue de l'historien et en le contraignant à de nouveaux points de vue, à de nouvelles questions. La recherché est ici comme ailleurs un interminable dialogue. "Autant qu'au maître, à l'étudiant, à l'élève tentés de prendre leur part à l'expérience de l'historien, cette collection s'adresse à tous ceux qui souhaitent passer derrière le décor planté par l'écriture des historiens quand ceux-ci parviennent à des résultats, qui veulent poser eux-mêmes les questions que suggère l'intelligence de notre temps à la diversité du témoignage des temps passés. "Ce que nous proposons ici, c'est évidemment un choix. Les textes inconnus ou peu connus côtoient les pièces illustres qu'on se serait étonné de ne pas trouver sous le prétexte qu'elles sont ailleurs. Des actes solennels alternent avec ceux de la pratique quotidienne. Des récits en forme ont place à côté de l'information diffuse qu'il faut extraire d'une phrase ou d'un vestige archéologique." Jean Favier, de l'Institut

05/1995

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Histoire de France

Archives de la France. Tome 4, Le XVIIème siècle

" Il en va de l'histoire comme des autres sciences. Le laboratoire, ce sont ici les archives, les musées, les bibliothèques. Le matériau, c'est le document, écrit ou non écrit, qu'une analyse transmue en témoignage et qu'une critique confronte à d'autres témoignages. Il y a le document qui parle de lui-même parce qu'il a été conçu pour raconter - ce qui ne signifie pas qu'il soit sincère. Le récit, la chronique, le journal sont précieux, tout comme le tableau figuré, souvent parce qu'ils fourmillent de détails empruntés à l'observation, toujours parce qu'ils proposent une explication, un éclairage, une version. L'historien sait ne pas négliger de tels témoignages. Il en sait la fragilité. S'imposent le recoupement, la critique, l'assemblage. Le témoin unique ne témoigne de rien que de sa propre version : le peintre des travaux champêtres n'a jamais tenu un mancheron et l'acteur d'une bataille n'en a vu que son entourage. Il y a aussi le document né de l'action, dont l'auteur n'aurait jamais pensé qu'il serait un jour matière première de l'analyse historique. C'est la lettre, la décision, le compte, mais c'est aussi le plan de la ville ou l'ordonnance des champs, l'appareil de la construction ou la forme du soc. Mais ce document, comme la cornue du chimiste ou le microscope du biologiste, ne répond bien souvent à l'interrogation qu'en désavouant l'idée préconçue de l'historien et en le contraignant à de nouveaux points de vue, à de nouvelles questions. La recherche est ici comme ailleurs un interminable dialogue. Autant qu'au maître, à l'étudiant, à l'élève tentés de prendre leur part à l'expérience de l'historien, cette collection s'adresse à tous ceux qui souhaitent passer derrière le décor planté par l'écriture des historiens quand ceux-ci parviennent à des résultats, qui veulent poser eux-mêmes les questions que suggère l'intelligence de notre temps à la diversité du témoignage des temps passés. Ce que nous proposons ici, c'est évidemment un choix. Les textes inconnus ou peu connus côtoient les pièces illustres qu'on se serait étonné de ne pas trouver sous le prétexte qu'elles sont ailleurs. Des actes solennels alternent avec ceux de la pratique quotidienne. Des récits en forme ont place à côté de l'information diffuse qu'il faut extraire d'une phrase ou d'un vestige archéologique. " Jean Favier, de l'Institut

05/2001

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Sociologie

Le nomade et la ville à Djibouti. Stratégies d'insertion urbaine et production de territoire

Depuis sa création en 1977, la République de Djibouti attire les populations pastorales de toute la région. Les immigrants, déplacés pour cause de problèmes climatiques, politiques ou économiques, intègrent la ville de Djibouti via des réseaux socio-spatiaux qui s'étendent entre la ville et la brousse et dont les noeuds sont autant de points de chute où le migrant trouve les ressources nécessaires à la poursuite de son voyage ou à sa fixation sur place. Une fois en possession d'informations suffisantes sur les procédures d'acquisition foncière et les possibilités de logement dans la ville de Djibouti, les candidats à la ville, accueillis et hébergés dans les quartiers de la plaine alluviale, partent à la recherche d'une parcelle de terrain vers les banlieues-bidonvilles de Balbala, Hayabley et PK-12. A la périphérie de la ville, les immigrants "squattent" tout terrain non bâti, qu'il ait été déjà attribué ou non. C'est de façon illégale qu'ils accèdent donc au sol et au logement. Les néo-citadins que sont devenus les pasteurs nomades n'ont pas du tout l'impression d'être des "squatters". Selon leur propre conception, ils ne font qu'exercer le " droit " d'usage historique qu'ils détiennent sur le sol djiboutien puisque la capitale djiboutienne a vu le jour sur leur territoire traditionnel. C'est donc une argumentation identitaire qu'ils tiennent lorsqu'ils réclament la reconnaissance et la régularisation de leurs occupations. Les candidats à la ville s'approprient individuellement les périphéries de la ville de Djibouti dans la mesure où ils y bâtissent des logements. Ils les territorialisent aussi collectivement en les enserrant dans des réseaux spécifiquement urbains et dont le but est la transformation, l'organisation et l'amélioration de l'espace de vie commun que sont les quartiers d'habitation. Les immigrants font preuve d'une grande capacité de socialisation de leurs nouveaux lieux de vie. Les quartiers urbains remplacent les espaces de vie traditionnels, même si les territoires lignagers, principaux lieux d'appartenance au territoire, demeurent. Dans les stratégies mises en place pour territorialiser l'espace urbain, le structurer et l'investir de sens, tradition et modernité sont mises à contribution pour faire aboutir les projets de vie. Cette double territorialité explique la facilité avec laquelle les nomades se sont fondus dans la société urbaine. L'utilisation de l'espace est restée la même : identification et utilisation des lieux en fonction des potentialités qu'ils renferment : opportunités d'emploi, entretien de son capital relationnel.

04/2012

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Revues Ethnologie

Études corses n°86-87. Du foncier pour quoi faire ? Les enjeux fonciers contemporains de la montagne méditerranéenne

Revue de l'Association des chercheurs en sciences humaines (domaine corse) Extrait de l'introduction : [... ] les chercheurs sont appelés à élargir leur regard pour passer d'une approche strictement agronomique des réalités montagnardes (le fameux système agro-sylvo-pastoral, qui est fortement rappelé dans certaines approches proposées dans ce numéro) à une vision plus large, où la question du contrôle de l'espace et de ses aménités tient compte à la fois de l'histoire agraire et des potentialités, voire des tensions, nées des nouveaux usages. Sommaire Du foncier pour quoi faire ? Les enjeux fonciers contemporains de la montagne méditerranéenne - Introduction - J. Ch. Paoli, G. Vianey, S. Koutsou I - Délaissement des espaces montagnards et rupture de la complémentarité pentes/plaine - Les zones "? montagneuses ? " dans les espaces littoraux : l'exemple de la Balagne) fin XVIIIe - début XXe ? siècle) - L. Castellani - Entre montagne et espace méditerranéen, un entre-deux à l'origine de la "? théorie du piémont ? " - E. Fabre - Dynamique et palimpseste des droits de propriété et d'usage des terres pastorales en Albanie, l'exemple de Dukat - A. Garnier, O. Crouteix - La place de la montagne dans le développement du pastoralisme corse : l'action publique en faveur des territoires d'estive- J. -P. Dubeuf, J. -M. Sorba II - Perméabilités des droits fonciers, imbrication des droits. - Indivisions et micro-parcellaires : désordre ou opportunité pour l'agriculture de pente ? -G. Vianey, J. Ch. Paoli, P. Santucci - Politique foncière et mobilisation territoriale dans le Verdon : un exemple de recomposition du pouvoir local autour des enjeux fonciers - J. -B. Chabert - Participation sociale dans des espaces communautaires en régression. Le cas des forêts de voisinage en main commune en Galice - R. C. Lois-González, D. Cidrás, V. Paül - Les enjeux des pratiques foncières dans la montagne libanaise - R. Chidiac - Dynamiques foncières et problématiques de développement des territoires ruraux de montagne en Tunisie. Une analyse géohistorique depuis le jbel Bargou - N. Rebaï et M. Swayhi III- Reconquérir des espaces pour restaurer des usages agricoles. - Dynamique des systèmes ovins et caprins laitiers corses et "? problème ? " foncier corse - J. Ch. Paoli, M. Oberlin, M. Serpentini - Exploration des conditions de remise en culture d'un espace morcelé et délaissé : le cas des Granges Saint-Paul à Menton (France) - F. Lorenzi - Conjuguer dynamique de filière et projet de territoire au service de la mobilisation foncière. L'exemple de la reconquête de la châtaigneraie ardéchoise - O. Audibert, C. Demene, G. Vianey - Mieux caractériser les espaces vides : un enjeu pour un aménagement durable du territoire. - Application à la commune de Corte, Centre Corse - C. Tafani, S. Diaz, V. Venturini - Dalla capanna all'azienda. Nuovi dispositivi per lo spazio rurale in

01/2023

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BD tout public

La revue dessinée N° 29, automne 2020

CHAIR A CARTON : Une enquête de Jean-Baptiste Malet et Benjamin Adam. Sous la contrainte. C'est ainsi que les six entrepôts français d'Amazon ont temporairement fermé leurs portes, le 16 avril dernier. Condamné par la justice pour avoir "méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés", le géant américain du commerce en ligne a suspendu son activité en France alors que l'épidémie de Covid-19 battait son plein depuis plus d'un mois. Cet épisode signait le dénouement d'une saga qui dure depuis plusieurs semaines. Des semaines à ignorer les craintes des salariés et les plaintes des syndicats. Des semaines à répondre aux mises en demeure de l'Inspection du travail par des mesures tardives et un déluge de communication. Des semaines, surtout, à redoubler d'activité pour engranger des recettes mirifiques. Retour sur le mois où le géant du commerce en ligne a profité de la pandémie. LE FUTUR EST DANS LE PRE : Une enquête de Marion Touboul et Léo Quiévreux. Tracteurs intelligents, drones pulvérisateurs, robot de désherbage... Des machines toujours plus high tech envahissent les champs. Moderniser l'agriculture, telle est la volonté du gouvernement qui multiplie les appels du pied aux industriels afin qu'ils soutiennent les start-up de l'agroéquipement. "La France doit devenir un des pays leader de la robotique agricole", a annoncé le ministre de l'Agriculture. Il veut aussi une accélération du passage à la Big Data. Fermes et paysans doivent désormais être "connectés". Une révolution dans l'histoire de l'agriculture. Mais alors, la place de l'agriculteur est-elle encore dans les champs ? SAGES SUR ORDONNANCE : Une enquête de Julien Brygo et Singeon. Niels fait partie des quelque 62 000 enfants de moins de 20 ans en France qui ont consommé du méthylphénidate en 2016. Comme la plupart de ses camarades " hyperactifs ", il prend ses cachets uniquement les jours d'école. Le but ? Le faire tenir en place de 8 heures à 16 heures exactement. En France, la prescription de méthylphénidate a explosé : on en consomme trente fois plus aujourd'hui qu'en 1996, année de sa mise sur le marché. En 2017, il s'en est vendu quatre fois plus qu'en 2005. La pilule magique porte le nom de Ritaline et est, pour de nombreux parents, synonyme de calme et de réussite scolaire. Mais quels dangers se cachent derrière ces belles promesses ? Qu'est-ce que l'usage de plus en plus répandu de ce produit "miracle" raconte des sociétés dans lesquelles nous vivons ? LES CHRONIQUES : Sans oublier les traditionnelles chroniques avec un mélange de cinéma, d'humour, de musique, de sciences et d'anecdotes historiques. Avec, fidèle au rendez-vous, la drolatique "sémantique c'est élastique".

09/2020

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Histoire internationale

La France dans la terreur rwandaise

Le 6 avril 1994, un avion Falcon 50 transportant deux chefs d'Etat africains, leurs collaborateurs et trois Français membres de l'équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l'aéroport de Kigali. L'ONU reconnaît que cet attentat est l'élément déclencheur des massacres atroces qui se vont se commettre dans tout le Rwanda. Or, depuis 20 ans, cet acte terroriste reste impuni. Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), censé juger tous les crimes commis en 1994, a décidé d'écarter l'attentat des procès. Pourquoi ? En 2002, Charles Onana révélait la responsabilité de l'actuel président rwandais Paul Kagame et d'un commando de la rébellion tutsi dans cet attentat. Kagame et l'Etat rwandais avaient attaqué le journaliste en diffamation avant de retirer leurs plaintes devant les preuves et les témoins présentés par l'auteur. Depuis, des membres éminents de la rébellion tutsi, proches de Kagame, ont exprimé publiquement leur volonté d'apporter des preuves de l'implication de Kagame dans l'attentat, à la justice française. Personne n'a souhaité les entendre. Pourquoi ? Certains d'entre eux ont été assassinés, à l'instar de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda, ou Seth Sendashonga, ancien ministre de l'Intérieur. D'autres ont été victimes de tentative d'assassinat de la part du régime de Kigali, tel l'ancien chef d'état-major rwandais Kayumba Nyamwasa, réfugié en Afrique du Sud et aujourd'hui disposé à fournir des preuves à la justice française. Sera-t-il entendu ? Le procureur Carla del Ponte avait affirmé que si c'est Kagame et ses hommes qui ont abattu l'avion, il faudrait réviser toute l'histoire. L'auteur de cet ouvrage nous invite effectivement à examiner toutes les zones d'ombre du drame rwandais. Dans cette enquête qui repose sur 12 années de recherche, des témoignages clé et des documents de première main issus des archives du département d'Etat américain, du ministère français de la Défense, des archives confidentielles de l'ONU et de l'auditorat militaire belge, Charles Onana fournit de nombreuses réponses apporte des éléments d'information inédits sur : l'histoire secrète de la boîte noire du Falcon 50, le vrai rôle de François Mitterrand et de l'armée française au Rwanda, l'action très discrète mais efficace de la CIA, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, l'ambiguïté de la Belgique sur l'action de ses soldats et la mise en place, dès 1994, d'un plan d'invasion du Congo-Zaïre par les rebelles tutsi dirigés par Kagame et leurs soutiens occidentaux. Le livre qui ébranle nos certitudes sur le génocide rwandais et l'action de la France...

03/2014

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Poésie

La Licorne Bleue d'hier à aujourd'hui

Le temps n'est qu'un grain de poussière dans un sablier. Il emporte dans son au-delà et imprègne les murs de la vie. Pour la Licorne, les Anges et les Fées, ce qui importent ce sont les attentions. Les révélées, les cachées, celles qui se font derrière la porte : les doux secrets. J'ai connu des personnes à l'âme si belle que pour elles, j'ai arrêté mon temps, et me suis ouverte à eux en de multiples attentions : Matitia (mon Booz), mon ami Amir, Monique, qui m'ont fait découvrir mon appartenance intime avec le judaïsme. Cette licorne (bleue) vous fait rejoindre votre intimité, votre identité la plus profonde. Pour une fois, j'ai appris quelque chose sur moi et j'ai obtenu une réponse. Mais également des interrogations sur les relations de l'espace et de l'être intérieur. Lequel se développe-t'il plus vite ? Jusqu'à quel(s) point(s) sont ils interdépendants ? Si le temps est scandé par de grands événements qui font la vie, il est bon d'admettre que les autres, le monde génèrent eux aussi de grands événements. Mais il faut également penser à tous ces petits instants du quotidien qui font la vie de tout un chacun, mortel et pas assez immortel pour refuser le temps. Malgré le vent, la neige, les rafales, j'ai malgré mon judaïsme passé des Noël pleins d'amour et j'ai ressenti un fragment du sacré chrétien. Ainsi j'ai fait la différence avec ceux qui sont comme le vent et ... les aures. Il y a les êtres fleuris qui ancrent l'espoir dans vos jardins intérieurs et qui tels le roseau se plient mais ne romptent pas devant les rafales de vent ; parfois même devant ces bourrasques les fleurs de la vie, laissent s'envoler leurs graines dans les vents même les plus terribles. C'est ainsi que j'observe mon existence : du vent et des fleurs, des abîmes ténébreux remplis soufainement, magistralement on ne sait (par quelle magie ? ) par la lumière. Alors dans ma vie est entrée la providence, et avec elle, l'amour... . . Et, j'ai vu mes forces grandir et vécu l'intimité de la nuit même bleue. Depuis ces instants ... . j'ai compris que la vie avait ses obligations, ses devoirs, ses lois, et que l'on pouvait tout gagner au nom de l'espoir. Il en est ainsi du destin de bien des peuples et/ou des êtres opprimés. La licorne bleue d'hier à aujourd'hui porte à chaque instant sous ses sabots de feu, le fulgurant espoir qui fait bien souvent survire et vivre envers et contre tout. Tous les matins où je m'éveille, je me dis : "S'il faut", j'irai dans la plaine de mon destin pour éc

12/2019

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Mer

Grèce Mer Ionienne. Iles ioniennes, Péloponnèse, golfe de Corinthe, Crète, Athènes

Ce guide traite de tome la partie Est de la Grèce, la mer Ionienne, les golfes de Patras et de Corinthe, le golfe Saronique et le Péloponnèse ainsi que la Crète. Un second volume trabe de l'autre grand bassin de navigation grec en mer Egée. Mer Ionienne. De Corfou jusqu'à Zákinthos, si vous imaginez la Grèce comme un rocher écrasé de soleil et parsemé d'éblouissantes maisons blanches, le nord de la mer Ionienne sera une délicieuse surprise Ce n'est pas la Grèce des brochures de voyages, mais une région verte et ombragée aux maisons couvertes de tuiles romaines muges. Le vert luxuriant des fies forme un vif contraste avec les hautes montagnes érodées des mites qui la bordent à l'est. Entre les deux, se trouvent der eaux protégées où le vent souffle rarement fort, et une multitude de petites criques accessibles uniquement en bateau. Par contraste, le sud de la mer Ionienne est rode et accidenté : les cales sont pour la plupart bordées de hautes montagnes au pied des quelles al trouve d'étroites plaines balayées par les tareras d'hiver Comme leurs montagne les habitants sont rudes et tenaces. Peu de yachts explorent cette cèle spectaculaire, il y pourtant assez de pals et de mouillages pour se réfugier en cas de mauvais temps, vous y serez totalement en dehors de la route des touristes. Golfes de Patras et de Corinthe. Après le golfe de Patins, dès l'entrée ouest du golfe de Corinthe, la cite s'élève brusquement, et, entouré de hautes montagnes, le golfe ressemble plutôt à un grand lac alpin. Sur la cale sud, l'étroite plaine alluviale est très cultivée, plantée de vignes et d'agrumes, et est bordée de belles plages. Depuis la cote nord, on posma visiter des sites aussi célèbres que Delphes ou Lépante. Quant au spectaculaire canal de Corinthe, il permet de réduire de 150 M le trajet entre la mer Ionienne et Athènes. Golfe Saronique et Est du Péloponnèse. Egine, Poros et Hydra sont des destinations "classiques" mais non dénuées de charme depuis Athènes. Plus au sud, la cote Est du Péloponnèse vous assurera un dépaysement certain, même si les ports ou abris se font plus rares, ils ne sont qu'à 10-15 M les uns des autres. La vieille cité de Monemvasia, maintenant bien restaurée, constitue l'un des joyaux de cette côte. Crète. Dominée par une haute arête montagneuse qui la parcourt sur toute sa longueur, Pite est dans son ensemble rocailleuse et aride excepté les plaines de la cite Nord et le haut plateau de Lasihi, cuvette fertile au creux des montagnes. La Crète est une fie au tourisme florissant et le plaisancier a la chance de pouvoir en explorer des parties inaccessibles à la plupart des visiteurs.

05/2019

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Préhistoire

Caune de l'Arago. Tome 10, Les restes humains du Pléistocène moyen de la caune de l'Arago

En mai 1963, au cours d'une mission exploratoire, Henry et Marie-Antoinette de Lumley pénètrent dans une cavité, la Caune de l'Arago, perchée à 80 mètres au-dessus de la plaine de Tautavel. Ils y découvrent un site exceptionnellement riche par son épais remplissage sédimentaire, qui laissait apparaître de part en part des ossements de faunes et des outils lithiques préhistoriques. Cependant, rien ne laissait présager que ce chantier de fouilles perdurerait plusieurs décennies. La richesse des informations recueillies sur le terrain et en laboratoire vont faire de ce site la clé de notre patrimoine à l'origine du peuplement européen. Les fouilles annuelles menées depuis 1964 dans la Caune de l'Arago, avec l'aide de plus de 4 500 fouilleurs, ont permis de mettre au jour, jusqu'à présent, un empilement de plus d'une cinquantaine d'unités archéostratigraphiques intercalées, dans un ensemble stratigraphique de seize mètres d'épaisseur, dont les datations sont de 690 000 ans à la base et 100 000 ans au sommet. Les restes humains découverts dans l'Arago sont relativement nombreux si l'on considère la rareté des os humains recueillis dans divers sites européens pour cette période comprise entre environ 1 million d'années et 100 000 ans. Parmi les restes de l'Arago, la découverte d'une portion antérieure de crâne, Arago XXI, le 22 juillet 1971, a fait connaître pour la première fois l'aspect physique du visage des premiers européens. L'inventaire des 152 restes humains met en évidence une majorité d'éléments crâniens et dentaires, quelques fragments du squelette postcrânien (membres supérieurs, membres inférieurs, ceintures scapulaire et pelvienne). Les extrémités sont représentées par un seul os de la main et un sol os du pied. Aucun élément du tronc n'a été trouvé jusqu'à ce jour. Ces restes représentent 32 individus, 18 adultes, 1 adolescent et 13 enfants. Le plus exceptionnel est d'avoir une certaine connaissance de la présence de 21 enfants qui ont perdu leurs dents temporaires (ou dents de lait) dans la grotte au cours de leur séjour. Ces tribus qui, entre -600 000 et -300 000 années, parcouraient les plaines du Roussillon au nord des Pyrénées, avaient leurs rites de chasse, de technique de taille des outils, de comportement vis-à-vis de leurs morts. Ayant précédé les populations néandertaliennes, il s'agit d'une population originale avec ses caractères physiques et comportementaux, que nous attribuons à Homo erectus tautavelensis. Ce sont les résultats des études d'une équipe de dix chercheurs spécialistes du terrain de la Caune de l'Arago et des méthodes paléoanthropologiques qui sont rassemblés dans cet ouvrage. Quinze chercheurs internationaux apportent en appendices leurs réflexions à partir de leurs expériences.

01/2023

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Littérature française

Robin Hood, le prince des voleurs - Tome I. Un roman historique d'Alexandre Dumas

Résumé Le prince des voleurs C'est en traversant la forêt de Sherwood pour se rendre au château du terrible baron Fitz-Awine, sheriff de Nottingham, afin de demander la main de Lady Christabel sa fille, qu'Allan Clare et sa soeur la jolie Marianne font la connaissance de Robin Hood dans des circonstances plutôt mouvementées. Ce jeune archer très habile et très rapide, confié dès son plus jeune âge au brave forestier Gilbert par deux inconnus, est en fait l'héritier direct du comté de Huntingdon. L'enlèvement de Christabel, conçu par Allan et Robin, tourne court, provoquant le départ de celle-ci pour Londres, bientôt suivie par Allan qui part à sa recherche. Le baron Fitz-Awine, furieux du rôle joué par Robin, lui voue alors une haine terrible : il fait incendier la maison de Gilbert, entrave le bon déroulement du procès intenté par Robin pour retrouver ses droits, se plaint au roi Henri II de mauvais traitements... Ce qui aboutit à la proscription de Robin Hood par le roi. Après avoir vainement tenté de résister, Robin n'a d'autre solution que de se réfugier dans la forêt avec quelques Saxons dont Petit-Jean et frère Tuck. Pour subvenir aux besoins de sa petite troupe, il instaure un impôt sur le passage des voyageurs à travers la forêt, proportionnel à leur richesse. Robin Hood le proscrit Le retour d'Allan vaut à Robin de s'occuper d'empêcher l'union de Christabel avec un vieux mais riche ami de son père et de sauver de la pendaison Will, un de ses amis ayant quitté brutalement l'armée. Après les mariages de Christabel et Allan, de Robin et Marianne, et de Will et Maude, Robin et ses joyeux compagnons continuent de plus belle à dépouiller les riches Normands et le clergé de leurs richesses afin de soulager la misère des pauvres, augmentant encore le ressentiment du sheriff qui mourra sans avoir eu la joie de capturer Robin ni par la force ni par la ruse. C'est grâce au roi Richard qui succède à Henri II que Robin se voit remis en possession de ses titres et droits sur le comté de Huntingdon, en théorie du moins. En effet, le départ du roi en croisade, la régence du prince Jean qui s'en suit et le refus de l'actuel comte de céder font que la situation de Robin n'a pas changée cinq ans après. De plus, l'intensification des prouesses de l'outlaw porte le mécontentement des Normands à son paroxysme, suscitant par là de nombreuses attaques dont l'une causera la mort de Marianne. Longtemps inconsolable, Robin laisse petit à petit sa bande se disperser avant de mourir à l'age de 55 ans, suite à une trahison.

01/2023

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Beaux arts

Libye antique. Un rêve de marbre

La Libye antique réunit deux régions qu'éloignent les rives désolées de la Grande Syrte et qu'opposent le climat, la géographie et l'histoire : la Cyrénaïque, à l'est, au relief tourmenté, îlot fertile parmi les espaces désertiques ; la Tripolitaine, à l'ouest, plate et sablonneuse, souvent aride. La première, colonie de Théra (Santorin), reste en contact étroit avec la Crète et la Grèce, tandis que la seconde se développe à partir des comptoirs commerciaux de Carthage. L'unification politique, due à Rome, l'unité spirituelle, réalisée par le christianisme puis par l'islam, ne supprimeront jamais cette dualité, encore perceptible aujourd'hui. Un égal rayonnement, toutefois, les unit, au long des treize siècles séparant la colonisation grecque (640 av. J.-C.) de la conquête arabe (642-698 apr. J.-C). En dépit des séismes, des invasions et des conquêtes, des guerres intestines et des insurrections sanglantes, telle celle des juifs, réprimée par Trajan au 11e siècle, les foyers restent immuables, sur une étroite et lumineuse bande côtière, livrant aux regards et au rêve des vues incomparables : terrasse de Cyrène, vouée à Apollon ; Sabratha la punique, romaine et byzantine ; théâtre maritime d'Apollonia, ou celui, emphatique, de Leptis, aux marbres polychromes tranchant sur le bleu de la mer ; douceur mélancolique des églises d'El Latrum (Érythron) et d'Apollonia... L'opulence est la marque de cette Afrique qui donnera à Rome l'un de ses plus grands souverains, Septime Sévère. La fécondité des terres en Cyrénaïque, fertrlés en fruits comme en céréales, propices à l'élevage des chevaux (les attelages d'Archésilas, victorieux à Delphes, furent chantés par Pindare) ; la culture du silphion, plante médicinale. négociée à prix d'or ; mais aussi le commerce en Méditerranée et le contrôle des routes caravanières par Cyrène et Leptis en rendent suffisamment compte. Cette munificence autorise, dès l'époque grecque classique, l'essor d'un urbanisme impressionnant qui ne cessera de s'amplifier lors des vastes pro-grammes d'expansion et de restauration menés à bien sous Ptolémée, Auguste, Hadrien ou Septime. La floraison des mosaïques, romaines à la villa Silin, chrétiennes et imprégnées de thèmes païens dans l'église de Gasr et Libia, exprime pareille richesse. Mais la sublime beauté de la statuaire grecque, hellénistique et romaine, dont les photographies de Gilles Mermet font jaillir lumière et relief, sont le point culminant du livre, animant d'un mouvement cyclique, sur fond noir, " la beauté qui déplace les lignes ". Sans visage pourtant, ou d'un geste le dévoilant à peine, les bustes funéraires de la nécropole de Cyrène, uniques dans la statuaire antique, inclassables et sans date, rappellent que l'exubérance vitale se fond aux ombres de la mort.

11/2010

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Sports

Les très sales gosses. Ces champions au-dessus des lois

Quinze jours à peine après les attentats du 13 novembre, dans une France en pleine sidération, entre le deuil, l'état d'urgence, les débats sur la Constitution et les déclarations du procureur François Molins, une actualité a priori aux antipodes des thèmes du moment fait la une des médias : l'affaire de la sextape du footballeur Mathieu Valbuena, qui met en cause son coéquipier chez les Bleus, Karim Benzema. A première vue, le nouveau scandale apporte un peu de légèreté à des Français à cran. Or, très vite, on assiste à ce qui ressemble au combat entre deux France. Valbuena est plaint, mais aussi moqué de s'être tourné vers la justice pour régler son problème. Mis en examen, Benzema agace, une nouvelle fois, et les critiques pleuvent sur sa tête. Au point d'obliger le président de la FFF, Noël Le Graët, à annoncer, contre son gré, celui de son sélectionneur Didier Deschamps et à six mois de l'Euro, que le n°9 ne sera plus appelé en équipe de France tant que son sort judiciaire ne sera pas réglé. Benzema n'est pas le seul, pourtant, parmi les sportifs tricolores de classe internationale, à bafouer la loi, à piétiner la charte d'exemplarité signée avec leur Fédération. Les frères Karabatic en hand, l'athlète Tamgho, les exemples sont nombreux. Parfois, ces champions sont issus de milieux compliqués, souvent originaires d'Afrique, du Maghreb... Mêmes origines, donc, que les auteurs des attentats de janvier et novembre 2015. Il y a alors un risque terrible de raccourcis, d'amalgames, de délits de sale gueule : Karim Benzema n'est pas le seul à avoir fauté mais aucun autre n'a eu droit à ce traitement - PV d'instruction publiés, intervention publique du Premier ministre, en " off " du président de la République, déchaînement d'une rare violence de l'opinion publique avant même d'être jugé... presque une affaire d'Etat ! Pourquoi ? En cette période de crispations identitaires, reproche-t-on au joueur de ne pas être "assez" Français ? A l'opposé de ses détracteurs, quelques mois plus tôt, le rappeur Booba, idole des jeunes qui fustige la République et ses valeurs dans la moindre de ses rimes, déclarait au sujet des attentats de Charlie : "Quand on joue avec le feu, on se brûle". Benzema et Booba sont différents, mais leurs fans sont les mêmes : ils se reconnaissent dans ces idoles au regard pour le moins mitigé sur l'Hexagone. Pourtant, ce pays tant décrié est le leur. Au-delà de "l'affaire Benzema", une enquête dérangeante sur ces "idoles des jeunes" et les repères (faussés ?) qu'ils incarnent dans une société en plein doute.

06/2016

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Romans policiers

Palais mental

Il y a une situation, celle de l'énigme policière traditionnelle, une pièce pourvue d'une porte et d'une fenêtre, un meurtre inexpliqué, et il y a les personnages qui sont les acteurs traditionnels de cette situation : un détective, qui ne porte pas de nom (sa fonction pourvoit à tout), son assistant, l'enthousiaste Silbano, et le brigadier Gutiérrez, qui reste à l'entrée afin que personne ne vienne perturber le travail des enquêteurs. Il y a également, bien entendu, le personnage principal (ou subsidiaire), un cadavre, la justification de toute l'affaire, et qui n'est peut-être pas aussi mort qu'on voudrait le croire (il se permet quelques clins d'oeil au détective, qui ne sait pas trop quoi en penser). Il y a aussi une série d'objets, ceux du détective, qui accompagnent sa fonction (une pipe, une loupe), et d'autres, contondants, qui pourraient être (il le faut bien) les armes du crime. Le décor est donc planté (avec, en point de fuite, à l'extérieur, la ville et la nuit, lourde comme un pesant rideau) et puisque nous assistons à une sorte de théâtre, autant respecter les trois règles classiques de l'unité de temps, de lieu et d'action. Mais l'enjeu ne sera pas de résoudre l'énigme. Whodunit n'est pas la question, même si les questions sont nombreuses, infinies, dans la tête du détective. La preuve, elles s'enchaînent à un rythme frénétique, qui est moins celui de la pensée elle-même - toujours tronquée - que celle de la perplexité, qui va en s'épaississant. Le mystère, lui, flotte, statique : il est le même du début à la fin. Il piétine. La question est d'explorer exhaustivement le palais mental du détective, plein de cul-de-sac. On observe le courant de conscience de notre fin limier en restant prudemment à la troisième personne. Une réponse en mène à une autre, qui mène à une nouvelle question ou à une nouvelle contradiction. Nous sommes au théâtre, mais peut-être aussi au concert : différence et répétition, leitmotiv et variation. Un continuum - un seul paragraphe - qui construit la tension et augmente peu à peu la cadence, comme ce courant d'air en provenance de l'unique fenêtre qui finit par se convertir en un tourbillon pour mieux secouer la pièce comme un shaker. La syntaxe, elle, reste impassible : la langue est transparente mais le sens, lui, se fait souvent la malle. Sa recherche incessante, la quête des indices qui en indiquerait l'apparition, est une poursuite de l'unité, une mystique du pauvre. A moins qu'il ne s'agisse simplement de trouver les images de la pensée ou de faire de la pensée un livre d'images. De visualiser la scène.

01/2023

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Aviation

Météo du vol à voile et du vol libre. 3e édition

Moniteur de planeur et prévisionniste à Météo France, l'auteur a toujours cherché à comprendre les mouvements atmosphériques qui permettent aux aéronefs non motorisés de rester en l'air. Il ? s'est également intéressé aux situations météo particulières favorables aux longs vols de ? distance ? : 800 à 1 ? 000 ? km en planeur et 200 à 300 ? km en ? parapente. Il a compris que les grands vols en planeur sont liés à des masses d'air caractéristiques et homogènes qui dépendent d'un courant général d'altitude bien défini. En collaboration avec des pilotes de centres de vol à voile régionaux et à travers les récits de vols, il a mené une longue étude sur les conditions météorologiques rencontrées ainsi que sur l'analyse des masses d'air. Cette ? collaboration s'est élargie ensuite avec les pilotes de parapentes. En ? participant à différents championnats régionaux, nationaux et internationaux de vol à voile, l'auteur a su affiner son expérience dans le domaine des très basses couches de l'atmosphère. De plus, en intervenant dans des séances de formation à la prévision aérologique auprès de pilotes de vol à voile, de parapente ou d'ULM, il s'est forgé une méthode d'analyse destinée aux passionnés de vol libre. Il était naturel pour l'auteur, de synthétiser toutes ces données et ces connaissances accumulées et de partager sa méthodologie à travers cet ouvrage. En lisant ce livre, les pilotes de vol libre pourront plus facilement analyser et interpréter les documents météorologiques qu'ils consulteront sur des sites Internet. Ainsi, ils pourront déterminer 2 ou 3 jours à l'avance, les situations les plus favorables aux ? vols. Table des matières Préface Introduction Chapitre Premier : Les masses d'air 1. 1 Profil et identité d'une masse d'air 1. 2 Représentation graphique d'une masse d'air 1. 3 Analyse d'un sondage matinal 1. 4 Evolution défavorable d'une masse d'air Chapitre 2 : Comment interpréter les cartes météorologiques 2. 1 Analyse d'une carte en surface 2. 2 Analyse d'une carte en altitude Chapitre 3 : Interprétation des images satellitales et radar 3. 1 LES SATELLITES METEO 3. 2 Les images radar 3. 3 Les impacts de foudre Chapitre 4 : Situations météorologiques favorables au vol à voile en France 4. 1 En ascendances thermiques de plaine 4. 2 En vols d'ondes Chapitre 5 : Récits de grands vols sur le territoire français 5. 1 Par des pilotes de parapente 5. 2 Par des pilotes de vol à voile Chapitre 6 : AEROWEB et son utilisation 6. 1 Notice utilisateur d'Aéroweb (source Météo France) 6. 2 Présentation de la page d'accueil CONCLUSION Remerciements

01/2022

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Sociologie

L'autre langue des femmes

Au déterminisme occidental qui a élaboré une ontologie féminine essentiellement victimaire, résumant la condition des femmes à un assujettissement par les hommes, Léonora Miano répond en proposant "l'autre langue des femmes" , qui expose les accomplissements des femmes du continent africain. L'Afrique seule a enfanté des dynasties de "grandes royales" , qui contredisent le postulat occidental selon lequel le récit traditionnel évacue la mémoire des femmes. S'appuyant sur l'histoire, les mythes, spiritualités et pratiques sociales des Subsahariennes, l'auteur montre que l'Afrique au sud du Sahara est dépositaire d'un riche matrimoine permettant de comprendre et de célébrer la force du féminin. Il n'est pas question ici de diviniser les personnalités présentées, mais de révéler la variété des profils que l'Afrique offre au monde. Sur ce continent, les femmes s'illustrèrent dans tous les domaines. La conception subsaharienne du genre ne les éloigna pas des champs de bataille : les guerrières subsahariennes ne sont pas du "deuxième sexe" ! Les Subsahariennes régnèrent sur des sociétés patriarcales, donnèrent une terre à leur peuple en exil, firent du plaisir sexuel un droit, ne révérèrent pas la virginité. Elles s'engagèrent dans les luttes anticoloniales qu'elles financèrent souvent grâce à leur fortune personnelle. Ces femmes, dont les parcours restent méconnus, créèrent des sociétés non-mixtes dont certaines furent très influentes. Parce qu'elles surent inventer leurs propres espaces sans tenter de prendre d'assaut les fiefs masculins, elles se donnèrent du pouvoir. Aujourd'hui encore, dans des environnements déstructurés par le colonialisme qui leur fit perdre leurs anciennes prérogatives, les Subsahariennes se caractérisent par leur dynamisme et leur autorité. Sans avoir eu besoin d'élaborer de théorie, elles parlèrent cette autre langue qu'il leur faut redécouvrir et transmettre. L'autre langue des femmes, c'est la parole particulière qui émerge lorsque l'on se définir en soi et pour soi, et non "en creux" à partir de l'action négative de l'autre sur soi. En dépit de la richesse et de la diversité de leur contribution à l'Histoire mondiale des femmes, l'expérience des Africaines subsahariennes reste marginalisée. On ne s'identifie pas à elles, mais on prétend leur dicter la marche à suivre pour s'émanciper. A travers une critique de l'hégémonie des Occidentales, l'ouvrage réfléchit aux relations entre femmes. La "sororité" dont on espère l'avènement à l'échelle du monde est pour l'heure compromise : l'histoire a doté les unes d'un pouvoir symbolique, politique et économique dont les autres ne jouissent pas. Tandis que l'on se plaint de la domination masculine, on omet d'évoquer cette dissymétrie qui fait de certaines des oppresseurs, volontaires ou non. Cette situation justifie que les Subsahariennes se déterminent en toute autonomie, élaborent un discours tenant compte de leurs parcours, de leurs réalités, de leurs aspirations.

09/2021

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Musique, danse

Tout Verdi

Dans sa préface à ce Tout Verdi, Dominique Fernandez présente le compositeur en "Victor Hugo de la musique" : un homme engagé, qui a cherché à rendre sa dignité à la musique européenne en en faisant le reflet des grandes questions de son temps. Le chœur des exilés dans Nabucco a donné le signal : avec Verdi, l'opéra a cessé d'être un divertissement futile pour devenir un élément actif dans la lutte patriotique. Impossible, dès lors, de dissocier les passions verdiennes, ses élans généreux et ses indignations, de celles portées par son œuvre. Tout Verdi s'ouvre donc sur le roman de sa vie, racontée par Sylvain Fort. Cette histoire du fils d'un aubergiste de la plaine du Pô est riche en péripéties de toutes sortes, en trahisons et en rebondissements. La bibliographie verdienne est ici enrichie par un événement éditorial : la traduction d'une vaste anthologie des Lettres de Verdi. Celles-ci, en partie inédites en français, sont présentées et annotées par Marc Lesage, et viennent compléter le portrait de Verdi. La publication de ces Lettres va permettre d'affiner notre connaissance de ce compositeur au cœur entier : il n'était pas seulement préoccupé d'enchanter l'auditeur par son art, il voulait surtout le bouleverser. L'ardeur de son style musical et les passions farouches de ses personnages d'opéra se retrouvent dans sa correspondance et donnent en outre un éclairage passionnant sur un génie au travail et sur son univers bouillonnant. Verdi a transcrit sur les scènes lyriques la quintessence du romantisme littéraire, donnant vie à des histoires souvent funestes et des personnages farouches, héroïques et bouleversants. L'étude de leurs caractères et des enjeux qui sont les leurs se trouve au centre de l'analyse de l'Oeuvre musicale que propose également ce volume. Les opéras y sont présentés par ordre chronologique, avec, pour chacun d'entre eux, un résumé de l'intrigue, les circonstances de la composition, une analyse du livret, de la partition, et de sa réception. Des indications discographiques et vidéographiques complètent ces études, ainsi qu'un très utile tableau des rôles verdiens. On trouvera également un guide de la musique chorale, de chambre et des œuvres de jeunesse, riches, comme dans le cas des opéras, en découvertes. Après ces approches de l'homme et de son œuvre, un Dictionnaire se propose de passer en revue les personnes, lieux et thèmes liés à Verdi et, ainsi, de faciliter la lecture de l'ensemble, tout en ouvrant des perspectives inédites : il synthétise un siècle et demi d'histoire culturelle. Comme Victor Hugo, Verdi touche les publics ; artiste populaire, il sait toucher les amateurs les plus exigeants, car son art est universel. Cet ouvrage vise aussi à réhabiliter et mieux faire connaître un grand compositeur qui n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur, comme le souligne Dominique Fernandez dans le vibrant plaidoyer qu'il lui consacre.

09/2013

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Photographie

Nos feux nous appartiennent

Nos feux nous appartiennent réunit différentes séries qui se font écho depuis 2006. Ce montage explore le thème du clan, et dans son prolongement, l'idée d'appartenance, par les récits qui le façonnent, les imaginaires lointains auxquels les légendes familiales nous renvoient.Que signifie alors sortir du clan — dans le même mouvement se réconcilier, afin d'approcher un troisième lieu ? Le clan, mot d'origine gaélique, évoque la famille. Il est également en relation avec la plante, et nous parle ainsi de rameau, de racine, de ramifications, fragments qui reviennent de manière obsessionnelle. Je viens d'une famille de jardiniers, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, fleuristes. Depuis cinq générations, les hommes de ce clan organisent l'espace, cherchent à le maintenir, à le discipliner. Ils taillent les arbres, charrient les déchets, les brûlent, surveillent les feux, transportent les racines à l'arrière des remorques, ratissent les feuilles de cours pleines de graviers, plantent des haies vives, livrent des fleurs, habillent les enterrements, les baptêmes, les anniversaires, les mariages, participent à tous les rituels qui donnent forme à une vie. L'odeur de l'eau des fleurs est une chose qui saisit la famille. un parfum qui nous sidère. c'est un écho de fleurs fanées, de mousses vertes, de tiges coupées au sécateur, de sève entière qui se répand. Le feu, pivot de cette construction — élément catalyseur à forte charge symbolique, doit être entendu ici comme figure de ralliement. Les paysages d'Arménie sont de grands déserts calcinés de chaleur. des points de vue militaires dépeuplés de l'événement guerrier. des lieux de tirs et de guet. des endroits d'où l'on fait feu. il y a le visage de mon frère recouvert de suie. La main d'un vigneron blessée, carbonisée par le frottement de la matière sur sa peau, réceptacle du dehors; le déroulement d'un brasier de sa naissance à son extinction, les serres familiales envahies par une végétation luxuriante originaire de l'hémisphère sud, sèche, brûlée sur des hectares évoquant la fuite des boat people depuis le Vietnam. Quelque chose nous happe — une fulgurance jaillit sur nos visages, une ombre recouvre nos peaux. La chaleur nous retient au bord du cercle. Le feu nous enveloppe de son odeur âcre, forte, charnelle, définitive. Le brasier est un aimant, lumineux, brillant, aux facettes qui se tordent dans le brouillard autour. on se tient en silence, hypnotisés par la hauteur des flammes. au- delà des joies, des drames, du temps qui passe, des récits antiques, des mots qui s'arrachent eux-mêmes à la vie. tout se déroule dans l'immédiateté de l'élément. Nous savons qu'il n'est plus nécessaire d'appeler, de vouloir habiter l'absence de paroles, de crier dans l'obscurité. Nous imaginons la beauté de ce qui est indicible, l'étrangeté de l'innommable, les espaces ouverts de ce qui est impensable, les lointains tragiques de ce qui échappe, fuit, circulent à travers nous.

11/2016

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Littérature française

Irréversible

"Je me suis assis. Je crois que c'est ce qu'on voulait de moi. Une chaise était là. Exprès, évidemment. Une simple chaise, banale, en bois blanc, du genre chaise de cuisine comme on en trouvait jadis, une chaise bon marché. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Je me suis assis, et j'ai attendu. Quelqu'un, quelque part, sans doute, me regardait, me surveillait. Derrière une fenêtre que je ne voyais pas, derrière une glace sans tain, ou par le trou de la serrure, ou par une f Je me suis demandé ce qu'on voulait de moi. Sûrement, il y avait des gestes, des mouvements, des attitudes à adopter. J'avais beau réfléchir, je ne trouvais pas. Je ne savais même pas pourquoi j'étais là, ni comment j'y étais arrivé. Cela se produit fréquemment, comme des absences, des trous. Je suis quelque part, seul ou non, et je sens bien qu'il y a quelque chose à dire, quelque chose à faire, mais quoiâ? Cela se passe tout le temps. Souvent aussi, je me vois comme de l'extérieur, dans une chambre close, ou dans un couloir, un salon, une cuisine, une salle de bain, une salle de classe, dans la rue, sur une plage, et je me dis Mais qu'est-ce que je fais là, et comment j'y suis venuâ? " Qui est cet homme, André, enfermé dans une pièce inconnue ? Pourquoi est-il là, et depuis quand ? Que va-t-il lui arriver ? Quelle est cette étrange fascination qu'il éprouve devant une petite tache sur le mur ? Peu à peu, des éléments de sa vie passée lui reviennent, la sensation d'avoir été à la fois lui-même et quelqu'un d'autre, ou même quelque chose, une plante, un objet... D'avoir été à la fois, ou alternativement, quelque part et dans d'autres univers. Des mots lui reviennent, dont il cherche à pénétrer le sens profond. Et des images terribles, sanglantes... Des gens, hors de la pièce, l'observent et notent. Ils cherchent à comprendre cet homme, qui aurait assassiné sa compagne. Mais pourquoi ? Est-il fou ? Et quelle sorte de folie ? Ou un manipulateur ? Le lecteur se pose avec eux ces questions, jusqu'au coup de théâtre final, qui le fait basculer dans le fantastique. MOTS CLES Roman. Huis clos. Suspense. Crime. Folie. Fantastique. L'AUTEUR Après une enfance africaine, Liliane Schraûwen a fait des études de lettres qui l'ont menée à l'enseignement et, surtout, à l'écriture. Elle a publié une quinzaine de romans et recueils de nouvelles (dont La mer éclatée, finaliste du prix Rossel, La Fenêtre, prix du Parlement, Instants de Femmes, prix Emma Martin), ainsi que des ouvrages historiques et de la poésie. Elle collabore à diverses revues, notamment à Marginales.

02/2023

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Thrillers

Elle n'avait pas dix ans

Qu'est-il vraiment arrivé à la petite Evelyn McCreery ? Dix-neuf ans plus tôt, dans une petite communauté rurale du sud de l'Australie, la soeur jumelle de Mina McCreery, Evelyn, a disparu. Ni les médias ni même les plus fervents amateurs de faits divers n'ont réussi à résoudre cette affaire. Hantée par l'absence de sa soeur, Mina vit désormais seule dans la ferme familiale, brûlée par le soleil et balayée par les vents. Un jour, Lane Holland, un détective privé, surgit dans la vie de Mina et lui propose d'enquêter pour découvrir enfin la vérité. D'abord méfiante, la jeune femme finit par accepter. Mais quelles sont les véritables motivations de Lane ? Convoite-t-il seulement la prime qui n'a jamais été versée ou bien ses raisons sont-elles plus sombres ? Pour les fans de Canicule de Jane Harper et d'Evie de K. L. Slater. Intense et addictif, Elle n'avait pas dix ans dépeint les répercussions violentes d'un traumatisme, lorsque les tragédies personnelles sont exposées au grand jour. Son saisissant dénouement rappelle qu'il n'est jamais trop tard pour faire éclater la vérité. " Si vous aimez les livres de Jane Harper, vous adorerez celui-ci. " Kayte Nunn " L'un des meilleurs premiers romans de l'année. Shelley Burr est la nouvelle étoile montante du roman noir australien. " Chris Hammer " Un thriller extrêmement puissant avec un décor frappant planté dans l'Australie rurale et des personnages aux fêlures fascinantes. " Allie Reynolds " Elle n'avait pas dix ans trace sa propre voie. Ce drame saisissant possède toute l'énergie d'un podcast de true crime avec une galerie de personnages blessés que vous avez désespérément envie de protéger. Une trame complexe et palpitante d'intrigues étroitement tissées. La prose dépouillée de l'autrice fait écho aux terres arides, tandis que les descriptions vous entraînent dans une ville qui vous paraît si familière que vous pourriez entrer dans le pub, tirer un tabouret et commander une bière. Il en résulte un récit si plausible et terrifiant qu'il vous hante. " Australian Women's Weekly " Véritable page-turner, Elle n'avait pas dix ans plaira aux fans de Jane Harper, Christian White et Chris Hammer. " Books+Publishing " Le meilleur thriller situé dans l'outback. " Readings " Le premier roman de Shelley Burr est des plus prometteurs... Chaudement recommandé. " Readings " Un premier roman stupéfiant et élaboré avec maîtrise, ayant pour toile de fond la chaleur et l'isolement de l'outback australien. " Dinuka McKenzie " Du roman noir à son plus haut niveau. " Mark Brandi " Shelley Burr déploie une acuité psychologique aiguë, créant un examen nuancé des enjeux engageant la réputation et les émotions dans une enquête criminelle. " Canberra Times " Le livre le plus brûlant de l'hiver 2022. " Her Canberra " Evocateur, brutal et parfois provocant... L'intrigue est complexe, rigoureusement construite et vous incite à continuer non seulement de lire, mais aussi de spéculer, jusqu'à la dernière page. " Good Reading

03/2023

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Fantasy

Celle qui devint le soleil

Celle qui devint le soleil réinvente l'ascension vers le pouvoir du premier empereur de la dynastie Ming. Zhu, l'impossible survivante, est prête à tout pour acquérir le mandat du Ciel... " Je refuse de n'être rien. " Dans un village rongé par la famine, au coeur d'une plaine poussiéreuse, deux enfants reçoivent chacun une destinée. Le garçon est promis à la grandeur. La fille, au néant... En 1345, la Chine est soumise à la cruelle domination mongole. Pour les paysans faméliques des Plaines du Milieu, la grandeur n'existe que dans les contes. Quand la famille Zhu apprend que Chongba, leur huitième fils, est promis à un fabuleux destin, tous peinent à imaginer comment s'accomplira ce miracle. En revanche, nul ne s'étonne que la deuxième fille des Zhu, fine et débrouillarde, soit promise... au néant. Mais lorsqu'une attaque de hors-la-loi les laisse orphelins, c'est le fils qui se laisse mourir de chagrin. Prête à tout pour échapper à sa fin annoncée, la jeune fille endosse l'identité de son frère afin de devenir novice dans un monastère. Là, poussée par un impérieux désir de survivre, Zhu apprend qu'elle est capable de tout - même du pire - pour déjouer sa destinée. Lorsque son sanctuaire est détruit pour avoir soutenu la rébellion contre les Mongols, Zhu saisit cette chance de s'emparer d'un tout autre avenir : la grandeur abandonnée de son frère... " Fin, audacieux, ce premier roman réinvente l'Histoire sous la forme d'un conte original et mémorable. Peuplé de personnages imparfaits et intrépides, il vous emporte dans son monde dramatique et violent par le biais d'une narration incroyablement immersive. " Daily Mail " Magnifique à tout point de vue. Guerre, désir, vengeance et politique... Shelley Parker-Chan a su mesurer à la perfection chaque ingrédient de cette épopée historique et queer. Ce récit ne craint ni la lumière de l'humour et de la tendresse, ni la noirceur de l'ambition humaine. Celle qui devint le soleil, comme Zhu, est indiscutablement promise à un grand avenir. " Samantha Shannon (Le Prieuré de l'Oranger) " Le roman exaltant d'une montée au pouvoir. Entre palais, villages et champs de bataille, le lecteur est transporté dans un monde extraordinairement vivant. La prose de Shelley Parker-Chan apporte lumière et subtilité aux thèmes de son récit : le genre, le pouvoir et la destinée. Déjà un classique. " C. S. Pacat (Prince Captif) " Absolument fantastique... Guerre, violence, trahison (et quelle trahison ! ) ; la destinée qu'on épouse, celle qu'on rejette... un superbe roman. J'attends le suivant avec impatience. " Rebecca Roanhorse (La Piste des éclairs) " Evocateur et bouleversant, le premier roman de Shelley Parker-Chan est un chef-d'oeuvre poétique sur le thème de la guerre, de l'amour et de l'identité. " S. A. Chakraborty (La Cité de Laiton)

05/2022

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Thérapies diverses

Psychothérapies des troubles du sommeil

Malgré la grande fréquence des troubles du sommeil dans la population l'intérêt des psychothérapies pour leur prise en charge est encore peu connu alors qu'elles sont recommandées en première intention par les sociétés savantes pour l'insomnie mais aussi d'autres troubles du sommeil moins fréquents y compris en l'absence de contexte psychologique évident. L'objectif de ce livre vise donc à donner des outils psychothérapeutiques accessibles aux soignants qu'ils soient ou non spécialisés dans les troubles du sommeil. Après le rappel des règles physiologiques et chronobiologiques du sommeil sur lesquelles s'appuie toute prise en charge d'un trouble ainsi que des aspects psychologiques associés ou identifiés comme ayant un rôle dans une pathologie donnée l'ouvrage présente les principes psychothérapeutiques à partir du modèle de l'insomnie où les psychothérapies cognitivo- comportementales et émotionnelles représentent les pratiques les plus évaluées. L'insomnie qui est le trouble du sommeil le plus fréquent coexiste souvent avec un trouble psychiatrique ou s'associe à d'autres plaintes de sommeil (somnolence diurne excessive trouble respiratoire nocturne trouble moteur du sommeil parasomnie...) requérant alors un travail thérapeutique avec des outils spécifiques ou complémentaires. Des notions importantes sont abordées comme l'analyse fonctionnelle d'un trouble ou l'importance de l'alliance thérapeutique qui s'appliquent à l'ensemble des situations cliniques. Une dernière partie présente les prises en charge psychothérapeutiques qui peuvent être proposées dans les autres troubles du sommeil que sont le syndrome d'apnées obstructives du sommeil les parasomnies (cauchemars somnambulisme terreurs nocturnes) la narcolepsie et les troubles du rythme veille/sommeil. Elle traite aussi des troubles du sommeil dans le cadre des pathologies psychiatriques (troubles de l'humeur anxiété stress post-traumatique). Des cas cliniques illustrent les chapitres et des fiches pratiques incluses dans l'ouvrage et téléchargeables en ligne sont proposées aux lecteurs afin d'aider les thérapeutes dans leur apprentissage des techniques et la prise en charge de leurs patients au quotidien. Cet ouvrage s'adresse aux psychiatres aux psychologues aux psychothérapeutes et à tous les professionnels (médecins ou personnels paramédicaux) prenant en charge des patients souffrant d'un trouble du sommeil. Isabelle Poirot est praticien hospitalier au sein de l'Unité de sommeil dans le service de psychiatrie adulte du CHU de Lille. Agnès Brion est psychiatre ancien praticien attaché du service des pathologies du sommeil à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris (AP-HP). La collection Pratiques en psychothérapie dirigée par Dominique Servant a une ambition double. Didactique pour les thérapeutes en exercice leur permettant de les aider dans le suivi des patients elle a aussi pour vocation d'être un guide pour la formation aux différentes modalités de soins et de prises en charge. Elle s'adresse donc à un large public de professionnels. Les thèmes traités tous liés aux multiples domaines de la psychiatrie et de la psychologie sont variés et ouverts à différents modèles. Les points théoriques cliniques et thérapeutiques développés fournissent au lecteur un grand nombre d'informations accessibles et utilisables dans la pratique quotidienne.

03/2024

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Littérature étrangère

Rouge Paris

Paris, 1862. Victorine Louise, la narratrice âgée de 17 ans, partage avec son amie Denise (18 ans), une petite chambre près de la place Maubert. Elles vivent dans la plus grande misère et travaillent comme brunisseuses dans un atelier d'argenterie. Un jour, elles remarquent un jeune trentenaire qui les observe avec intérêt. Bientôt, celui qui dit s'appeler Eugène et habiter Gennevilliers les invite au restaurant, entreprenant de les séduire. Denise a déjà donné naissance à un enfant qui vit à la campagne. Mais Victorine Louise, plutôt taiseuse, est toute prête à céder aux charmes d'"Eugène". Un matin, elle décide d'aller retrouver ce mystérieux garçon, qui s'avère être peintre, dans son atelier de la plaine Monceau. Elle sait qu'elle met ainsi fin à sa vie avec Denise, mais elle trouve aussitôt sa place auprès de l'artiste dont elle devient l'amante et le modèle attitré. D'autant plus que le peintre constate avec satisfaction que Victorine Louise possède un oeil assez acéré, que ses remarques peuvent lui être utiles. Louise est heureuse de son travail, de sa chambre de la rue La Bruyère, mais elle sent bien que son statut de modèle est précaire. Elle sait que le peintre est plus attaché à Suzanne, une femme un peu plus âgée qui lui a donné un enfant. Lorsque "E" doit partir assister aux funérailles de son père, Louise se pense abandonnée. C'est pourtant le moment où Alfred Stevens, un ami de "E", lui confie une enveloppe contenant deux mois de salaire. Quelque temps après, "E" lui fait parvenir une lettre accompagnée d'un croquis érotique. A son retour, le peintre fait poser Louise pour un tableau dont l'achèvement, aux dires de l'artiste, est en partie dû au talent du modèle. C'est une révélation pour tous les deux. Derrière ce prénom déguisé, l'on reconnaît rapidement la vie et la trajectoire d'Edouard Manet. Si son nom n'est jamais cité dans le texte, Victorine Louise Meurent a bien été son modèle et la principale figure féminine des deux chefs-d'oeuvre qui firent scandale et installèrent le peintre comme chef de file d'une avant-garde : Olympia et Le Déjeuner sur l'herbe. Combinant habilement faits réels et évènements inventés, Maureen Gibbon fait ici le récit, par la voix de Victorine, des débuts de leur relation amoureuse et artistique, qui voit l'épanouissement à la fois de sa sensualité et de son propre tempérament d'artiste. Olympia, tandis que Victorine, elle-même future peintre, fait aux côtés de Manet l'apprentissage d'une ouverture du regard et d'une passion pour la couleur. A travers le récit très personnel de Victorine, c'est aussi toute une époque-charnière que Maureen Gibbon nous fait revivre au présent : l'essor de la photographie et l'apparition des premières cartes postales érotiques ; les réunions au café Guerbois du groupe de peintres des Batignolles, parfois rejoint par Baudelaire ; et surtout un Paris en pleine révolution haussmannienne, puisque les pérégrinations de Victorine nous emmènent volontiers du vieux Paris populaire (la place Maubert, les Halles, le boulevard du Crime...) aux nouveaux quartiers.

10/2014

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Littérature étrangère

Fiançailles

Accablée de dettes, Liese Campbell a décidé de se faire passer pour une prostituée auprès d'Alexander, un riche homme d'affaires. Employée d'une agence immobilière à Melbourne, elle a ainsi pris l'habitude de le retrouver depuis plusieurs mois, entre deux rendez-vous professionnels, dans des appartements en location pour s'adonner à des jeux érotiques copieusement rémunérés. Alexander ne sait rien du double rôle de Liese, et semble d'ailleurs s'éprendre peu à peu d'elle. Quant à Liese, même si l'argent qu'il lui offre étouffe ses scrupules, elle commence à éprouver un certain malaise par rapport au rôle qu'elle s'est façonnée, qui l'oblige à mystifier son passé et à redoubler de prudence. Résolue à quitter l'Australie, elle accepte toutefois la proposition d'Alexander de passer un weekend dans sa grande propriété agricole au milieu du bush. La perspective ne l'enchante guère, mais là-encore, la somme qu'il lui promet pour les deux jours passés en sa compagnie achèvent de la convaincre. Pourtant, au moment de leur départ pour les terres sauvages, l'attitude d'Alexander éveille d'emblée la méfiance de Liese. Il se montre en effet curieusement sombre et taciturne : ses attentes ne seront pas exactement celles qu'elle avait anticipées pour ses derniers jours en terre australienne... S'ensuit alors le récit des deux journées au cours desquelles la tension va crescendo. Entre récit érotique et thriller psychologique, Chloe Hooper fait peu à peu tomber les masques et construit un jeu de domination de plus en plus complexe. La grande demeure de style victorien en constitue le décor particulièrement dérangeant. Sous sa couche de poussière, il trahit un passé familial obscur et ne tarde pas à perdre Liese dans ses innombrables pièces froides. Prise à son propre piège, elle acquiert rapidement la conviction qu'elle ne parviendra pas à s'échapper de ce lieu reculé... Le comportement chaste et autoritaire d'Alexander, les lettres intrigantes qu'il reçoit, les robes démodées découvertes dans une chambre... Les mystères qui entourent le riche et séduisant propriétaire sont décidément nombreux. Mystères auxquels vient s'ajouter le doute quant aux intentions précises de Liese elle-même : pourquoi cherche-t-elle à le séduire envers et contre tout? Son inaction, son aveuglement parfois, sont-ils dus à un désir incontrôlable ou à sa peur panique ? Ses impressions relèvent-elles de la paranoïa ? Le lecteur ne peut en aucun cas se fier totalement au récit de la narratrice, et l'immersion dans ses pensées se fait, à l'image de la maison, de plus en plus étouffante. Parachevant cette atmosphère de sourde menace, Chloe Hooper plante un décor romanesque singulier : celui du bush australien, mystérieux et sauvage. Dans ce troisième roman imprégné de sensualité et de suspens, Hooper explore avec talent le territoire des pulsions, le thème du jeu avec les identités et les désirs. Se dérobant toujours en partie à la compréhension du lecteur, les deux personnages sont à la fois angoissants et fascinants dans leurs ambivalences. Et ce jusqu'au final énigmatique auquel mènent les dernières pages, haletantes.

09/2013

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Histoire de France

L’histoire d’Abraham Louis, Mirepoix-Bordeaux-Mirepoix, 1744-1829. Une généalogie.

Le 7 germinal an VIII (28 mars 1800), disent les registres de Mirepoix, Ariège, un certain Jean Dabail et sa bande, qui ont terrorisé la contrée de Mirepoix (Ariège) au temps de la Révolution française, tentent d'assassiner le gendarme Rives, qui se rend de Mirepoix à Pamiers en compagnie d'un marchand, nommé Abraham Louis. J'ai voulu en savoir plus sur cet Abraham Louis (1744-1829), dit "le Juif" , qui, venant de Bordeaux, a été marchand à Mirepoix (Ariège) de 1792 à 1812, qui s'y est illustré par la vigueur de son engagement républicain, qui est retourné ensuite à Bordeaux, et dont la trajectoire de vie demeure finalement énigmatique à bien des égards. Quand certains hommes ou femmes se font connaître par des faits, que l'histoire retient, d'autres passent sur la terre sans laisser grosso modo d'autres traces que les actes religieux ou civils correspondant aux trois grandes étapes de l'existence commune : naissance, mariage, décès. Ceux-là ne peuvent faire l'objet que d'une enquête généalogique, seule propre à les inscrire dans le plan d'une histoire plus longue qui, une fois éclairée, donne sens à leur incognito, partant, aux heures de leur vie. L'exégèse juive distingue de façon essentielle l'? ??? ? ?? (historia), ou l'histoire des faits, telle qu'on l'entend depuis l'antiquité gréco-romaine, et le ??? ? ??? (toledot), ou l'histoire des engendrements, telle qu'on la trouve dans les listes généalogiques bibliques. C'est cette histoire-là que j'ai envie de raconter, dans le continuum de ses générations obscures ; et c'est dans le cadre de cette histoire-là que j'ai tenté déjà d'éclairer la figure d'Abraham Louis, qui, à partir de son identité marrane, se réclame des hommes "justes, honnêtes et de bonne foi" , comme dit Spinoza, et nous renvoie ainsi à la question de l'universel, aujourd'hui plus actuelle que jamais Il y a une esthétique des généalogies qui tire son modèle de la Bible et de la tradition gréco-latine. Outre qu'elle nous reconduit aux fastes poétiques de l'Orient ancien, elle nous relie au monde des engendrements, grands ou misérables, qu'elle célèbre ou plaint dans la profondeur du temps. Les généalogies relèvent d'une sorte de pacte de lecture qui annonce ou révèle au lecteur, même si celui-ci saute les noms ou les dates, comment il convient de prendre l'histoire du personnage considéré. Les généalogies du marranisme montrent qu'une telle histoire procède à la fois d'une longue suite de médiations humaines qui tend à se constituer en destin, et d'une part de contingence qui permet éventuellement à l'individu de se saisir d'une espérance nouvelle et de nourrir à la clarté de cette dernière le possible d'une liberté. Edition papier imprimée le 19 juin 2017 à Lisbonne ; couverture à rabats 6cm, sur papier Rives Tradition Pale Cream 250g ; intérieur imprimé en offset, cahiers cousus, dos carré collé, sur papier Coral Book Creme 1. 65 90g ; une couleu

07/2017

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Littérature française

Comme Ulysse

De 1953 à sa mort en 1978, le peintre Norman Rockwell vit à Stockbridge, une petite ville du Massachusetts. Il y fait notamment de nombreuses couvertures pour le Saturday Evening Post, parfois en prenant des habitants de la ville pour modèles. A en croire l'histoire racontée dans ce roman, vers la fin de sa vie il peint Rebecca, une fillette de Stockbridge. Une fois adulte, Rebecca épouse un autre peintre, Peter Milton, avec qui elle a deux enfants, Tom et Hannah. Tandis que Rebecca rêve de devenir écrivain mais n'arrive visiblement à rien, Peter devient progressivement un grand artiste. Il propose un jour à une jeune Française, rencontrée dans le Vermont, de venir vivre dans sa famille ; en échange, elle devra poser pour lui et enseigner le français à ses enfants. Comme Ulysse est l'histoire de cette Française, racontée par elle-même. De la narratrice, on ne connaît ni l'âge, ni le nom véritable ; elle se fait appeler Lou et se présente le plus souvent en adolescente écervelée, un peu ignare et mal dégrossie. Alors qu'elle ne devait rester aux Etats-Unis que le temps d'un séjour linguistique avec sa soeur, elle y passe plusieurs années, d'abord à New York puis en Nouvelle-Angleterre, et ses souvenirs de France (sa vie à Paris, ses vacances en Bretagne), de plus en plus douloureux, doublent le récit de ses aventures américaines, au point que la côte Est apparaît comme un mauvais reflet de la côte bretonne. La nostalgie est aussi celle de l'enfance. Lou raconte à la fois ses relations avec le peintre, sa femme et leurs amis, et ses longues conversations avec Tom et Hannah. Ces deux enfants un peu fantomatiques semblent évoluer dans un univers qu'elle comprend de moins en moins. Ainsi, de même qu'elle flotte entre deux langues et deux cultures, Lou n'a-t-elle sa place ni dans le monde des adultes, ni dans celui de l'enfance. Quelle que soit la nostalgie qui enveloppe ce roman, il est d'abord un récit d'aventures, conduit légèrement et avec désinvolture. Le langage est familier, parfois vulgaire, les phrases se brisent et partent dans des directions aussi imprévues que la pensée de Lou, qui enchaîne les digressions et préfère toujours se contredire plutôt que de se corriger. Même quand l'histoire tourne mal et que sont racontés des événements tragiques, le style reste vif et entraînant. Si la réalité est décrite de manière simplifiée et enfantine, c'est peut-être que la narratrice, incapable d'appréhender le nouveau, doit toujours ramener l'inconnu au connu (Rebecca devient ainsi un double obscur de sa mère, la plage de Newport se confond avec celle de Sainte-Anne-la-Palud...). Lou, qui se plaint de manquer de vocabulaire et d'avoir perdu son français aux Etats- Unis, aplanit le réel et peine à percevoir les nuances entre les êtres, qu'elle confond ou au contraire oppose violemment. Ses dessins en noir et blanc, qui ponctuent la narration, apparaissent eux-mêmes comme un vague écho, simple et naïf, des tableaux de Peter.

08/2015

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Provence

Des voyages à vélo ou à vélo à assistance électrique pour découvrir les richesses patrimoniales, naturelles et paysagères de la Provence. Découvrir une région à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l'air du temps. Et aujourd'hui avec l'assistance électrique, voyager à vélo est offert au plus grand nombre quel que soit le profil du terrain. Nul besoin d'être un cycliste aguerri et entraîné, vous pourrez profiter des lieux traversés en mode plaisir, à l'écoute et au contact de la nature. Partez à la découverte de la Provence des auteurs et peintres, ses montagnes, calanques et ses villes de caractère, sur les traces de Pagnol, Daudet, Mistral ou encore Cézanne, de la Provence des étangs, la Camargue, pays des flamants roses, des taureaux et des chevaux camarguais, de la Provence historique et ses vestiges gallo-romains, des arènes d'Arles en passant par le pont du Gard, des Alpilles et des villages perchés parsemés de véritables trésors de notre patrimoine, du Luberon, ses paysages grandioses et ses champs de lavande, du Ventoux, pays des cyclistes et des défis dans un décor à couper le souffle ou des Côtes du Rhône aux vins à la réputation mondiale. Philippe Calas a concocté des parcours sur mesure : neuf itinéraires, essentiellement en boucle, de 2 à 5 jours, et de nombreuses variantes. Au total, ce ne sont pas moins de 1500 km avec des trajets qui vont d'une centaine de kilomètres le temps d'un week-end, à un peu plus de 250 km à envisager sur une petite semaine. Des itinéraires inédits et originaux, sur voies vertes et sur petites routes à la circulation la plus modérée possible avec, parfois, des portions sur revêtement stabilisé ou sur chemins de terre, accessibles aux VTC et VAE (vélo à assistance électrique). Les étapes courtes, de l'ordre de 50 à 60 km, soit 4 heures de vélo en mode balade, laisseront le temps aux visites et aux activités en chemin ou à l'étape. 9 parcours de 2 à 5 jours et leurs variantes ; 29 à 30 jours et 1 500 km de voyage cumulés ; un guide complet : cartes détaillées, profils altimétriques, descriptifs précis, présentations touristiques au fil des voyages, hébergements... Les parcours : Le Parc naturel régional des Alpilles 2 jours Cavaillon, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Etienne-du-Grès, Fontvieille, Les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Eyguières, Cavaillon ; La Provence historique 3 jours Arles, Saint-Gilles, Vauvert, Nîmes, Uzès, Pont-du-Gard, Remoulins, Abbaye de Saint-Roman, Beaucaire, Arles ; La Provence des étangs, Camargue 3 jours Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saintes-Marie-de-la-Mer, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Arles ; La Provence des auteurs et peintres 4 à 5 jours Marseille, Cassis, La Ciotat, Aubagne, Saint-Maximin, Aix-en-Provence, Marseille ; Le tour du Luberon 4 jours Cavaillon, Apt, Saignon, Forcalquier, Manosque, Ansouis, Cavaillon ; Le tour du Ventoux 3 jours Villes-sur-Ozon, gorges de la Nesque, plateau de Sault (lavandes), vallée du Toulourenc, Dentelles de Montmirail, piémont du Ventoux, plaine du Comtat Venaissin - Sur la Via Rhôna 152 km.

03/2021