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Philosophie

Kracauer. Le chiffonnier mélancolique

Le grand penseur de la culture de masse. Une oeuvre aux multiples facettes combinant la sociologie, l'histoire et l'esthétique du cinéma, la théorie de l'architecture, la critique littéraire, le roman, la philosophie. Une réflexion pionnière sur la propagande, les mythes modernes, la ville. Le témoin d'une époque de crise marquée par la mécanisation, la réification, la perte de la communauté, le désenchantement du monde. la montée du national-socialisme. Siegfried Kracauer (1899-19661), l'auteur de Le Roman policier, L'Ornement de la masse, Les Employés, Ginster, Jacques Offenbach, De Caligari à Hitler, Théorie du filin, L'Histoire : des avant-dernières choses, qui fut l'ami de Valser Benjamin ou Ernst Bloch, ne saurait être réduit à un épigone de l'École de Francfort. malgré ses liens avec Adorno. C'est à ce passeur hors pair entre littérature et sciences sociales, exilé en France puis aux États-Unis, et obligé de changer de langue d'écriture, qu'Oliver Agard restitue toute son originalité et sa pertinence dans son approche sensible de la modernité, nourrie par toute une série de courants qui ont marqué les années 1910-1930 (la sociologie de Georg Simmel, la phénoménologie, la philosophie de l'existence, le néo-marxisme, l'histoire de l'art de l'institut Warburg). Une telle approche qui s'oppose à la fois à un certain progressisme moderniste et au pessimisme culturel, mêlant une forme de critique et une observation méticuleuse, l'empathie et l'ironie, ne nous aiderait-elle pas à comprendre les ambivalences de notre modernité ?

02/2010

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Romans historiques

Hadamar

Fin de l'été 1945. Frantz, journaliste allemand, sort de Dachau où il avait été emprisonné pour des raisons politiques et part à la recherche de son fils Kasper, disparu dans le cyclone de l'effondrement du Troisième Reich. Qu'est-il devenu depuis le moment où, avant d'être emprisonné, Frantz l'avait inscrit dans les Jeunesses hitlériennes ? Il se rend donc dans sa ville, près de Francfort, Hadamar. Hadamar ! Ce nom à consonance peu germanique, ce nom qui résonne comme un roman gothique, dans une ville aux tourelles gothiques et dont les journaux, qui annoncent la décomposition de l'Allemagne, sont imprimés en caractères gothiques, va devenir pour lui le noeud de l'horreur la plus gothique. Dans son enquête, il rencontre une série de personnages au comportement énigmatique, comme une vieille dame qui empêche sa petite fille de lui parler, ou un soldat américain qui mène lui-même l'enquête sur ce qui se passe de l'autre côté de la rivière. Et qu'y a-t-il de l'autre côté de la rivière ? L'hôpital, le bon vieil hôpital d'Hadamar, où règne le directeur Klein, si peu loquace, aussi peu que les habitants de la ville. Jusqu'où a pu aller la conjuration du silence dans la si petite Hadamar au si grand mystère ? Quel est le sens de l'expression que découvre bientôt Frantz, "Aktion T4" ? Un récit poignant qui met en lumière la folie d'un programme d'euthanasie généralisée.

01/2017

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Autres philosophes

Problèmes de la philosophie morale

Pendant le semestre d'été 1963, Adorno a dispensé un cours intitulé Problèmes de la philosophie morale. Il ne s'agissait nullement pour le philosophe de Francfort de prendre, selon ses propres mots, "la posture d'un gourou" en donnant des conseils à ceux qui auraient voulu mener une "vie juste" , mais plutôt, comme les "femmes des ruines" de l'après-guerre, de considérer ce qui pouvait être "sauvé" des décombres de la philosophie morale pour que celle-ci ne fût pas abandonnée à sa dilution dans la culture. Adorno engageait là une critique approfondie de la conception kantienne de la liberté en même temps qu'il répondait implicitement au négativisme, c'est-à-dire au pessimisme aporétique dont on lui avait souvent fait le reproche, par une élaboration du concept de résistance (Widerstand). Indissociable de l'effectivité de la liberté, la résistance "contre ce que le monde a fait de nous et veut faire de nous" découvre la force propre de la pensée critique : "la raison qui se donne à elle-même une figure dans le monde et la raison critique qui lui fait face ne sont pas une seule et même raison, comme Hegel voudrait nous le faire croire". lit-on dans Problèmes de la philosophie morale. La dialectique de la résistance contre la "vie fausse" , qui innerve tout ce cours, permet de comprendre pourquoi Adorno est resté attaché à la philosophie morale au point d'avoir projeté d'en écrire une après la Théorie esthétique, et elle offre une entrée décisive dans le livre princeps de 1966, la Dialectique négative.

05/2023

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Sciences historiques

Belfort, territoire de radicalités. L'affirmation dans la République (1870-1922)

Préface de Jean-Pierre Chevènement Tout cela ne serait pas arrivé si, un soir de février 1871, dans les salons dorés de Versailles, Adolphe Thiers n'avait pas obtenu de Bismarck, chancelier de l'Allemagne proclamée dans la galerie des glaces par le roi de Prusse, que Belfort invaincue soit détachée de l'Alsace annexée. Cette ouvrage retrace un demi-siècle de vie politique, économique, sociale et culturelle, bornée par l'année 1922, année où le Territoire de Belfort "lambeau d'Alsace déchirée" devint département du même nom. Belfort, sous-préfecture du Haut-Rhin, restée française à l'issue du traité de Francfort de 1871, va connaître une évolution exceptionnelle, de Territoire sans nom et sans statut, à l'affirmation de son identité dans la République française, espérant d'elle son retour à l'Alsace. Bruno Kern relate, avec une minutie passionnante, le combat que les monarchistes, bonapartistes et républicains se livrèrent à une période où l'ancrage dans la République après l'effondrement de l'Empire était des plus incertains. Il analyse, avec une précision d'horloger, le rôle joué par les manufacturiers paternalistes, tout à la fois grands capitaines d'industrie, siégeant au Parlement, et dominant la vie politique locale, de générations en générations. Il met à l'honneur l'engagement de ces maires républicains "avancés", issus du monde des négociants, viscéralement attachés au développement de leur ville. Il réhabilite l'engagement des premiers radicaux qui mirent fin à la domination des parlementaires monarchistes, déguisés en conservateurs. Ce livre retrace la naissance de l'exceptionnel particularisme du Territoire de Belfort, qui réside, selon l'auteur, dans cette radicalité aux visages multiples.

11/2019

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Littérature étrangère

Ca aussi, ça passera

C'est l'été, la saison préférée de Blanca. Après le décès de sa mère, elle quitte Barcelone pour s'installer dans la maison de vacances familiale de Cadaqués. Sur cette terre riche des souvenirs de son enfance, sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l'apaisement. Mais elle ne part pas seule, une troupe disparate et invraisemblable l'accompagne : ses deux ex-maris, les fils qu'elle a eus d'eux, ses amies Sofía et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère défunte, à qui elle ne cesse de parler par-delà la mort, tant cette disparition lui semble difficile et inacceptable. Les baignades, les promenades en bateau et les siestes dans le hamac vont se succéder, tout comme ces longs dîners estivaux au cours desquels les paroles s'échangent aussi facilement que les joints ou les amours. Les souvenirs affleurent alors, faisant s'entrelacer passé et présent. Blanca repense à cette mère fantasque, intellectuelle libre et exigeante, qu'elle a tant aimée et tant détestée. Elle lui écrit mentalement une lettre silencieuse et intense dans laquelle elle essaie de faire le bilan le plus honnête de leur relation douloureusement complexe. Elle lui dit avec ses mots tendres, drôles et poignants que face à la mort elle choisit l'élégance, la légèreté, la vie. Elle lui dit qu'elle choisit l'été et Cadaqués car elle sait que ça aussi, ça passera. Livre événement de la Foire de Francfort 2014, traduit et publié dans une trentaine de pays, ce deuxième roman de Milena Busquets est un petit prodige d'équilibre et d'intelligence.

05/2015

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Littérature étrangère

Les rues d'hier

Moritz Wertheim dirige une entreprise prospère de textile qu'il léguera bientôt à ses fils, et notamment à Eduard, le plus jeune de la fratrie, tout juste rentré des Etats-Unis. C'est avec sérénité que les Wertheim entament ce XXe plein de promesses aux côté de leurs concitoyens. Ils forment une famille juive parfaitement assimilée qui participe à la vie économique allemande, qui célèbre Noël, qui est prête à tout pour défendre l'Empire à l'image d'Eduard, qui s'engage dans l'armée au moment où la Grande Guerre est déclarée. Mais avec la défaite qui s'ensuit et la crise qui gagne tout le pays, la tension est à présent palpable dans les rues de Francfort. Les premières lois antijuives sont votées, la montée de l'antisémitisme pousse certains membres de la famille Wertheim à partir. Eduard se rend en Suisse, son frère Jacob aux Pays-Bas, leurs neveux et nièces aux Etats-Unis ou encore el Palestine. Puis c'est la Seconde Guerre mondiale qui éclate et qui conduit plusieurs membres de la famille vers la mort, laissant les survivants terrassés par la découverte de ce que leur pays a fait aux leurs. En multipliant les regards et les sensibilités des fabuleux personnages qui peuplent sa saga, Silvia Tennenbaum dépeint avec justesse la complexité de l'histoire de la bourgeoisie juive allemande. Son rapport particulier à la religion, au patriotisme, mais également son rôle dans les grandes idéologies de l'époque : le nationalisme, le communisme et le sionisme. L'auteur nous entraîne tout au long de ces vies qui composent une émouvante fresque de la première moitié du XXe siècle.

04/2016

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Philosophie

Les origines de la postmodernité

La notion de postmodernisme n'a jamais véritablement fait irruption dans le débat théorique français. Après l'acte fondateur lyotardien, et en grande partie à cause de lui, elle n'a plus guère servi que de simple marqueur culturel : une oeuvre, un édifice, un motif théorique se sont ainsi vu qualifiés de " postmodernes ", pour vanter, ou au contraire stigmatiser, leurs attributs formels ou leur propension au " relativisme ". Et la fin des grands récits " est devenue la formule magique censée exprimer la vérité de notre temps. Pour mettre enfin un terme à ces usages stériles, Les Origines de la postmodernité retrace l'histoire de cette notion, depuis les milieux de l'avant-garde littéraire de l'Amérique hispanique dans les années 1920, jusqu'aux courants post-marxistes européens, avec Lyotard à Montréal en 1979, puis Habermas à Francfort en 1980. En 1982, à New York, Fredric Jameson lui fait subir une mutation fondamentale : désormais, le postmodernisme désignera l'hypothèse d'une rupture épochale. Selon Perry Anderson, Jameson est ainsi celui qui a su montrer la cohérence globale de notre époque globalisée, dont la caractéristique majeure tient, selon lui, à la subordination tendancielle de la culture à la logique d'accumulation du capital. La sphère esthétique, par laquelle s'appréhende le monde, est ainsi, selon Jameson, massivement colonisée et aujourd'hui incapable de trouver l'espace dans lequel continuer d'exprimer une transgression ou de tendre vers une alternative. Le postmodernisme, tel que le présente dans ce livre Perry Anderson, confine au système parfait, un système en mesure d'intégrer à la logique de sa perpétuation ses propres " dysfonctionnements ".

04/2010

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Philosophie

Hegel et son temps. Leçons sur la genèse et le développement, la nature et la valeur de la philosophie hégélienne

Hegel et son temps, publié en 1857, est la seconde grande biographie de Hegel qui, après celle de Karl Rosenkranz. parue en 1841, a contribué de manière décisive à fixer l'image du philosophe pour la postérité. Sou auteur, Rudolf Haym, professeur de littérature allemande, est également un publiciste de renom engagé dans les luttes politiques de son temps (il a été député au Parlement de Francfort en 1848 et il sera, à partir de 1866, député au Parlement prussien). Venant treize ans après Rosenkranz et vingt-six ans après la mort de Hegel, il a pu disposer d'un recul historique qui le rend contemporain de la désagrégation de I' " École hégélienne ", et nourrit un autre regard qui se veut plus critique, sur la vie, l'oeuvre et l'époque du philosophe disparu. À ce titre, en même temps qu'il fournit un complément instructif à la Vie de Hegel de Rosenkranz, l'ouvrage de Haym constitue un authentique contrepoint à la version de son prédécesseur, au point d'alimenter le courant anti-hégélien qui se développe alors en Allemagne à la faveur du retour au kantisme et au nom d'une idéologie à la fois libérale et nationale. En s'attaquant en particulier au système de Hegel explicitement accusé d'avoir dévalorisé la liberté et l'individu et de s'être institué le porte-parole de l'absolutisme royal et de la Restauration, Haym inaugure la lignée des interprètes de la philosophie hégélienne qui font de la contestation de son rationalisme une cause politique de première importance. La lecture de Hegel reste aujourd'hui encore suspendue au problème dont il a ainsi fixé les ternies.

10/2008

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Sciences politiques

Les prophètes du mensonge. Etude sur l'agitation fasciste aux Etats-Unis

Outil de décryptage des discours fascistes aussi bien que manuel de résistance, ce livre semble forgé à la flamme des luttes les plus récentes. Longue enquête sur les agitateurs fascistes, menée dans les Etats-Unis des années 1940, il s'inscrit dans le cadre des recherches sur la personnalité autoritaire imaginées par les membres exilés de l'Ecole de Francfort. " Ces étrangers, ennemis de l'Amérique, sont à l'image de ces parasites qui déposent leurs oeufs dans le cocon d'un papillon et en dévorent les larves. " C'est ce genre de propos d'une rare violence, disséminés dans des journaux, pamphlets ou discours, qu'examine Les Prophètes du mensonge, en décryptant les techniques de persuasion et les motifs psychologiques de l'agitation fasciste des années 1940 aux Etats-Unis. Au-delà du contexte américain de cette époque, par une méthode novatrice empreinte de psychanalyse, les auteurs dégagent les thèmes récurrents, schèmes argumentatifs et procédés rhétoriques de cette démagogie pour en révéler le sens implicite et, surtout, la signification politique. L'ouvrage montre comment le malaise social engendré par les sociétés capitalistes modernes est ainsi exploité pour enflammer les esprits, détourner les émotions vers des " ennemis " - l'Autre, le Juif, les Rouges -, cibles faciles d'un discours de haine. L'agitation politique tranche ainsi avec l'activisme progressiste qui, lui, vise à changer effectivement les structures sociales et politiques à l'origine du malaise. Diagnostic cru sur le devenir de la démocratie, Les Prophètes du mensonge démonte les procédés qui étouffent les capacités de jugement et la pensée réflexive. Un manuel de résistance intellectuelle et politique contre la séduction des discours fascistes, d'une brûlante actualité.

04/2019

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Sports

Les chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine

En 1871, le Traité de Francfort entérine la cession de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand. Ce livre raconte le destin exceptionnel des chemins de fer d'Alsace-Lorraine et du Luxembourg entre 1871 et 1918, période considérée comme étant l'âge d'or des chemins de fer en Europe. Le livre traite tout d'abord de l'organisation du réseau ainsi que des aspects humains, en particulier de la constitution du réseau, de ses dirigeants, sans oublier les aspects sociaux (la vie des cheminots, associations professionnelles, uniformes, etc.).
La seconde partie est consacrée à un sujet passionnant : le trafic. On y parle de l'organisation et de l'évolution du trafic des voyageurs et des marchandises, de la concurrence entre réseaux rhénans, des express et trains de luxe, des visites du Kaiser en Alsace-Lorraine mais également du trafic postal. Le chapitre suivant décrit en détail l'extraordinaire diversité des marchandises transportées et s'attarde en particulier sur le trafic sidérurgique et minier, alors l'un des plus denses au monde.
Le chapitre s'achève sur une description des principaux accidents ayant émaillés cette période. Le dernier chapitre est consacré aux aspects militaires et au rôle joué par le réseau durant la première guerre mondiale. Il traite en particulier des installations stratégiques, des réseaux d'espionnage en temps de paix puis de la mobilisation et des transports de troupes. Fruit d'années de recherches et richement illustré, cet ouvrage de référence est une mine d'informations, ponctuée d'anecdotes et de documents rares.
Un ouvrage incontournable pour les passionnés d'histoire et de chemins de fer.

10/2018

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Sciences historiques

L'Alsace-Lorraine et le territoire de Belfort dans la grande guerre

Au cours de la première guerre mondiale, la frontière de l'est de la France, selon le tracé issu du traité de Francfort de 1871, fut le théâtre de grandes batailles comme l'Hartmannswillerkopf et le Linge. Des dizaines de milliers de soldats perdirent la vie pour le contrôle des crêtes vosgiennes, surtout dans les armées françaises, pour la reconquête de l'Alsace et de la Moselle. Il reste de leur sacrifice des témoignages particulièrement poignants. Peut-être plus qu'ailleurs en France, le premier conflit mondial ne peut se résumer à des actions militaires. Ici, le front côtoie intimement l'arrière. Les populations alsaciennes et mosellanes vivent la guerre intensément. Bombardements, réquisitions, déplacements forcés et même internement dans des camps sont leur sort quotidien. Dès la reconquête des vallées de la Doller et de la Thur se pose la question du devenir de l'Alsace et de la Moselle quand les hostilités auront cessé. Comment réintégrer ces départements dans la nation française en prenant en considération un demi-siècle de présence allemande ? Le sort de la ville de Belfort et de la centaine de communes qui furent détachées du Haut-Rhin et laissées à la France en 1871 est aussi en suspens : retour dans le giron du Haut-Rhin ou création d'un nouveau département ? Autant de thèmes et de questions abordés dans cet ouvrage magnifiquement illustré. Docteur en histoire et enseignant à Belfort, Francis Péroz a écrit une dizaine d'ouvrages consacrés au territoire de Belfort et à la Franche-Comté. Sa biographie de Ludovic-Oscar Frossard, fondateur du Parti communiste français, a obtenu le prix Lucien Febvre décerné par la région de Franche-Comté.

10/2015

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Autres

Habermas, l'européen cosmopolite et historien de la pensée post-métaphysique

En s'opposant rigoureusement aux nationalistes et aux souverainistes de tout bord, Jürgen Habermas, disciple d'Adorno et fondateur de la "seconde génération" de l'Ecole de Francfort, a pendant les dernières décennies et surtout depuis le Traité de Maastricht, enrichi les débats de la philosophie politique contemporaine par un grand nombre de contributions et de réflexions sur l'Europe et l'idée européenne qui sont l'objet de la première partie de cet ouvrage. Dans ces écrits, il esquisse non seulement l'utopie concrète d'une Europe d'Etats post-nationaux, reliés entre eux par une Constitution européenne garantissant les libertés, la justice et l'Etat de droit, mais il plaide aussi en même temps pour une "conscience européenne" ayant la vocation de substituer les traditionnelles convictions et consciences identitaires des nations. Il s'agit de substituer progressivement, l'Etat-nation traditionnel républicain, devenu de plus en plus "obsolète", par une Union européenne devenue une union d'Etats "post-nationaux". Simultanément, Habermas se fait aussi l'avocat d'un renouveau de la démocratie, de plus en plus menacée par les populismes et les régressions anti-démocratiques constatées dans les pays néo-libéraux à représentation parlementaire indirecte, qui ne peut se faire que par la participation directe des citoyens à la gestion des affaires de la cité. Dans la seconde partie de l'ouvrage, l'auteur analyse en profondeur, en les résumant, les travaux et recherches récents consacrés par Habermas, ce penseur rationaliste et cosmopolite très inspiré par Emmanuel Kant, à la pensée post-métaphysique, à la philosophie de la religion et aux effets produits, dans l'histoire de l'Occident, par la tension permanente entre foi et savoir.

02/2021

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Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022

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Monographies

Mohamed Bourouissa

Coédition Dilecta / LaM A l'occasion des expositions de Mohamed Bourouissa au LaM (Villeneuve-d'Ascq, 29 septembre 2023-21 janvier 2024) et au Palais de Tokyo (Paris, 2024), les Editions Dilecta publient une monographie de l'artiste, soulignant pour la première fois l'importance de l'oeuvre dessiné de l'artiste au sein de sa pratique. Né en 1978 à Blida (Algérie), Mohamed Bourouissa vit et travaille à Paris. L'artiste décrit la société contemporaine par ses contours et porte un regard critique sur les représentations stéréotypés. Au-delà de sa pratique de prédilection qu'est la photographie, l'artiste explore également le dessin, la sculpture et la vidéo. Son travail, qui brouille les frontières entre fiction et documentaire, tend à rendre compte des réalités sociales de notre temps à travers l'observation de la société par ses marges. Depuis 2010, il est représenté par la galerie Kamel Mennour. Son travail a été exposé dans de nombreuses expositions personnelles : Rencontres d'Arles, musée d'art moderne de la ville de Paris, Centre Pompidou, le BAL (Paris) ; Barnes Foundation (Philadelphie) ; Stedelijk Museum (Amsterdam) ; basis (Francfort) ; Haus der Kunst (Munich). Il a participé aux Biennales de Sydney, Sharjah, La Havane, Lyon, Venise, Alger, Liverpool, Berlin et à la Triennale de Milan. En 2018, il est nommé pour le Prix Marcel Duchamp. Ses oeuvres font partie de collections de premier plan, dont celles du LACMA, du Stedelijk Museum, du Centre Pompidou, du musée d'art moderne de la ville de Paris, de l'Art Gallery of Ontario, du Philadelphia Museum of Art, de l'Istanbul Modern et de la maison européenne de la Photographie à Paris.

09/2023

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Théâtre - Pièces

L'Instruction. Oratorio en onze chants. Suivi de Ma localité, Laocoon ou les limites de la langue et Notes sur le théâtre documentaire

Oratorio en 11 chants funèbres En 1964, Peter Weiss suit le procès de Francfort, où comparaissent plusieurs responsables du fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz : des officiers SS mais aussi des Kapos, détenus affectés par les nazis à la surveillance et aux sanctions disciplinaires envers les autres prisonniers. Très largement médiatisé, ce procès suscita de vives controverses concernant la responsabilité des prévenus et leur complicité pour meurtre. Nombreux sont ceux qui nièrent leur responsabilité, estimant avoir été les rouages d'un système de guerre, ne faisant là que "remplir des instructions" , "faire leur devoir" , et "obéir aux ordres" . A travers le strict exposé des faits, Peter Weiss raconte l'organisation criminelle dans les moindres rouages de cette machine de mort administrée par le Reich, de la déportation à l'élimination des détenus, par privations, épidémies, expériences cliniques mortelles, injections létales, fusillades, empoisonnement au gaz Zyklon B et crémation dans les fours (pouvant aller jusqu'à 200 000 individus par jour durant l'été 1944). Evitant l'écueil de la reconstitution historique, Weiss reproduit des extraits des reportages publiés par la presse et livre un "discours dépouillé" , radicalisant le geste du théâtre documentaire. Sans jamais prononcer les termes de nazisme ou de Juif, Peter Weiss livre des pages d'histoires directement tapés à la machine génocidaire, qui anéantit entre 1941 et 1945 plus de 6 millions de Juifs d'Europe, et des milliers d'opposants politiques, des Tsiganes et des homosexuels, des prisonniers soviétiques, révélant non sans paradoxe le caractère universel de l'exemplarité de la barbarie nazie et celui du camp d'Auschwitz, symbole du crime contre l'humanité.

11/2023

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Littérature française

Un espion pour l'éternité, Sorge

Sorge fut un des plus grands agents secrets que la terre ait connu inspirant tant de créations littéraires et cinématographiques à commencer par James Bond. Ce maître espion du Kremlin a plusieurs fois changé le cours de l'Histoire influençant à la fois Hitler et Staline, il a manipulé les Américains et les Japonais restant toujours fidèle à son propre destin. Il fut notamment un des véritables sauveurs de Moscou en octobre 1941 quand Hitler fut aux portes du Kremlin. Car, juste avant son arrestation, moment le plus critique de l'offensive allemande, cet agent secret avait envoyé un renseignement crucial : manipulé par Sorge le Japon avait finalement décidé d'entrer en guerre, non pas contre l'Union Soviétique, mais contre les Etats-Unis. Mêlant l'amour à l'espionnage, les tourments personnels à la fureur de l'histoire, Sorge va nous servir de guide d'un voyage insolite dans le temps et dans l'espace éclairé par les archives inédites. Un véritable homme-Orchestre, il fut à la fois un séducteur et un journaliste chevronné, un grand scientifique, un des fondateurs de l'école de la sociologie de Frankfort et surtout le génie du renseignement. De nos jours son expérience est surtout d'une actualité brûlante dans le contexte de la crise internationale quand l'espionnage détermine la politique réelle aussi bien pour Poutine que pour l'Occident.

04/2023

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Policiers

Panique à la banque Tome 2 : Dans l'ombre du Führer

L'histoire retiendra que le XXIe siècle aura été marqué par deux événements fondateurs : les attentats du 11 Septembre et la chute de Lehman Brothers. Trois ans après la chute de Lehman Brothers, revoici Gauthier de Montpazier et Venugo. Le Crédit national de France a été sauvé du désastre et réorganisé suite au décès du président Picquart, mais ses dirigeants doivent faire face à une crise financière qui n'en finit plus de rebondir et de muter. Cette fois, ce sont les dettes publiques qui menacent. Déjà dans le rouge avant 2008, les Etats européens voient leur endettement exploser. Grèce, Italie, Portugal, Irlande et Espagne sont dans la tourmente, et la France ne vaut guère mieux. Alors que les chefs de gouvernement se réunissent pour évoquer le nouveau durcissement des politiques d'austérité souhaité par la chancelière Angela Merkel, que la Grèce s'embrase et que la Chine propose de prêter de l'argent aux pays les plus malmenés, Hans Müller, le patron de l'une des principales banques allemandes, est abattu devant le siège du Crédit national de France, où il avait rendez-vous avec Gauthier de Montpazier. Tandis que les médecins tentent de maintenir le banquier allemand en vie, les enquêteurs s'interrogent. Et si, à travers Müller, c'était l'euro, déjà moribond, qui était visé ? Quel rôle joue la Chine dans l'affaire, et que manigancent les groupuscules d'extrême droite dont Gauthier de Montpazier et Venugo vont croiser la route ? De Paris à Francfort, de Pékin à Buenos Aires, les dirigeants de la banque vont tenter d'identifier les tueurs et de comprendre qui manipule qui. En jeu : la survie de l'euro, et celle de la première banque française.

05/2015

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Philosophie

Voir le capital. Théorie critique et culture visuelle

" Par quelle voie est-il possible d'associer u visibilité accrue avec l'application de la méthode marxiste ? ", s'interrogeait Walter Benjamin dans une note du Livre des Passages. Le photo-montage et la notion d'" image dialectique " apportèrent quelques réponses au philosophe en son temps. Les visual studies pourraient bien être porteuses des nôtres : telle est la voie empruntée par la théoricienne américaine Susan Buck-Morss lorsqu'elle confronte le " tournant visuel " des humanités et des sciences sociales anglo-saxonnes à l'héritage intellectuel esthétique de l'Ecole de Francfort. En explorant successivement les représentations cartographiques de l'économie capitaliste depuis le XVIIIe - siècle, le rôle et l'actualité de la flânerie urbaine chez Benjamin, ou encore la déliquescence des images utopiques de la ville moderne, les essais qui composent ce livre esquissent une histoire culturelle de la modernité tout en posant les fondements d'une anthropologie philosophique de l'image. En outre, de l'Art Nouveau au métro moscovite, du schéma managérial capitaliste au plan économique soviétique, l'analyse des imaginaires de la production et de la consommation dévoilent la réciprocité, et l'effondrement commun à l'issue de la Guerre froide, des utopies de l'Est et de l'Ouest. Sauver l'élan utopique qui les animait, ou bien encore briser l'anesthésie sensorielle qui fit le terreau du nazisme sont quelques-unes des tâches que notre époque hérite de la modernité et qu'elle se doit de mener à bien. Pour cela, l'image n'est pas une forme idéale et neutre, insiste Susan Buck-Morss, mais un vecteur intensément politique, une prise sur l'histoire par laquelle peuvent se réactualiser les expériences passées et s'exprimer un désir qui animait déjà la philosophie de Benjamin : celui de voir le capital.

04/2010

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Photographie

Mémoires de l'oeil

Née sous un tableau de Caspar David Friedrich, le grand peintre du romantisme allemand, Gisèle Freund a quinze ans quand son père lui donne son premier appareil photo. Jeune étudiante en sociologie à l'université de Francfort, élève de Karl Mannheim et d'Adorno, elle doit fuir le régime nazi et quitter l'Allemagne en 1933. A Paris, elle passe sa thèse de doctorat sur la photographie en France au XIXe siècle, puis se consacre au reportage. Elle innovera dans ce domaine et sera la première à utiliser couramment des films en couleurs. D'André Malraux à Virginia Woolf, de Colette à James Joyce, c'est le monde littéraire de l'avant-guerre qui devient le sujet privilégié de son objectif. Les nombreux portraits de célébrités qu'elle réalise alors la rendront célèbre à son tour. L'ensemble d'images et de textes que Gisèle Freund réunit aujourd'hui sous une forme autobiographique reflète plus de quarante ans de familiarité avec un métier - le photojournalisme - qu'elle continue de juger irremplaçable. Pour avoir traversé l'histoire, elle écrit la sienne à sa manière, toute d'attention aux autres, de lucidité et d'humour. Et, sous leur apparente discontinuité, les séquences du livre s'ordonnent autour de quelques idées-forces auxquelles l'oeuvre de Gisèle Freund n'a cessé d'être fidèle. La réalité sociale, l'événement politique, les visages d'un écrivain connu et d'un enfant anonyme, la vie quotidienne des chômeurs de l'Angleterre industrielle et du paysan mexicain, autant de territoires où s'inscrit, dans la vigilance de l'instant, le regard du photographe. Témoin exemplaire, Gisèle Freund a toujours su regarder activement le monde : révéler l'homme à l'homme, telle est, pour elle, la tâche primordiale de la photographie. 89 photographies, 12 pages en couleurs.

05/1977

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Sciences historiques

Réintégrer les départements annexés. Le gouvernement et les services d'Alsace-Lorraine (1914-1919)

Annexée à L'Empire allemand à la suite du traité de Francfort signé en 1871, l'Alsace-Lorraine devient une question politique de premier plan Lorsqu'éclate, au cours de l'été 1914, la Première Guerre mondiale. La prise de Mulhouse Le 7 août 1914, si elle suscite un bel enthousiasme et accrédite un temps l'idée d'une victoire rapide sur l'Allemagne, représente aussi l'occasion d'un premier contact entre les troupes françaises et les Alsaciens-Lorrains. Tandis qu'une partie de la Haute-Alsace est désormais administrée par les armées françaises, cette confrontation avec le terrain permet de prendre la mesure des problèmes administratifs et juridiques que soulèverait un retour à la France des pays annexés dans leur totalité. Par "services d'Alsace-Lorraine", on entend l'ensemble des administrations civiles chargées des affaires de ce territoire. L'histoire de ces institutions, chargées d'abord d'un travail de préparation et de prévision, investies au lendemain de l'armistice du 11 novembre 1918 d'un pouvoir d'administration, constitue la matière de cet ouvrage. Les institutions mises en place à partir de 1914 ont-elles accompli La mission qui leur était impartie ? De par leur organisation et les personnalités sur lesquelles elles se sont appuyées, étaient-elles suffisamment qualifiées ? Peut-on apprécier la part des erreurs administratives dans la montée du "malaise alsacien-lorrain" au printemps 1919 ? L'étude des organisations chargées d'administrer les "pays annexés" nécessite toutefois de considérer l'arrière-plan historique et institutionnel dans lequel elles s'inscrivent : celui d'un territoire intégré tant bien que mal à l'Empire wilhelminien, au coeur d'une imagerie française sentimentale et teintée de revanchisme, celui d'un possible laboratoire des réformes institutionnelles engagées par une IIIe République tentée parla voie de la régionalisation et de la réforme de l'Etat.

11/2019

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Histoire de France

Siège de Paris par les Normands. Poème du IXe siècle

Abbon de Saint-Germain-des-Prés est l'auteur vers 897, d'un poème intitulé à l'origine De la guerre de Paris, mais plus connu sous le titre Histoire du siège de Paris par les Normands, la principale source sur cet événement qui vit les Vikings aux portes de Paris. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Il s'agit d'une narration en 1393 vers latins (organisés en trois livres de 660, 618 et 115 vers) du siège de Paris par les Normands en 886, dont il avait été témoin oculaire. Ce poème a été transmis par un seul manuscrit (Paris. lat. 1633, du Xe siècle), ayant appartenu à Pierre Pithou qui en donna l'editio princeps à Paris en 1588, dans son recueil de douze historiens de l'époque carolingienne (réimprimé à Francfort en 1594). Dom Jacques du Breul, moine de Saint-Germain, le fit aussi figurer dans un recueil composé par lui en 1602. Il trouva ensuite sa place dans les collections historiques d'André Duchesne (Recueil des historiens de Normandie en 1619, et deuxième tome des Historiens de France en 1636), et au XVIIIe siècle dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France de Dom Martin Bouquet (tome VIII, 1752) et dans les Nouvelles annales de Paris de Dom Toussaint Du Plessis, Paris, 1753. Les deux premiers livres sont le récit du siège proprement dit, alors que le dernier est un recueil de préceptes moraux pour les clercs, sans rapport direct avec ce qui précède. Le comte Eudes, "rex futurus", est chaleureusement célébré, et une grande importance est accordée aux miracles de saint Germain pour la victoire des Parisiens, et au paganisme des Vikings.

01/1964

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Littérature étrangère

Budapest

" Je me suis retrouvé à Budapest à cause d'une escale imprévue, alors que je volais d'Istanbul à Francfort, où j'avais une correspondance pour Rio. La compagnie a offert aux passagers une nuitée dans un hôtel de l'aéroport et ne nous informerait que le lendemain matin que le problème technique qui avait provoqué cette escale en fait avait été une alerte anonyme à la bombe. Cependant, regardant distraitement à la télé le journal de minuit, j'avais déjà été intrigué en reconnaissant l'avion de la compagnie allemande garé sur une piste de l'aéroport. J'avais augmenté le son, mais le reportage bien sûr était en hongrois, la seule langue du monde, disent les mauvaises langues, que le diable respecte. J'ai éteint la télé, à Rio il était sept heures du soir, une bonne heure pour téléphoner chez moi : je suis tombé sur le répondeur, je n'ai pas laissé de message, à quoi bon dire allô, ma chérie, c'est moi, je suis à Budapest, il y a eu un pépin avec l'avion, je t'embrasse. " Tout en étant le héros et le narrateur de sa propre vie, José Costa - a priori condamné par sa profession de " nègre " à rester dans l'ombre - en est aussi le spectateur impuissant. À partir d'un arrêt forcé dans la capitale hongroise, les événements semblent lui échapper, et son existence ressemble de plus en plus à un jeu de pistes linguistique et sentimental entre deux villes, deux langues, mais aussi entre deux femmes, loin de la vie tranquille et sans éclat qu'il menait auparavant. Ce troisième roman de Chico Buarque, hilarant tour de force littéraire qui nous mène des plages d'Ipanema aux bords du Danube, recèle une réflexion très originale sur les questions d'identité et de langue.

02/2005

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Alchimie

Aqua et Ignis, le mariage philosophal. Doctrine hermétique

Faire le tri entre l'inutile encombrant et le nécessaire judicieux, n'est pas, en définitive, une chose aisée en l'absence de significations précises, variant du reste d'un Auteur à un autre, concernant des opérations (solution, déalbation, sublimation, calcination, etc.), corps ou composants (minéraux, métaux, végétaux ou animaux), codes astrologiques (signes, maisons, etc.) et symboles alchimiques divers (poids, durées, régimes des feux, etc.) et nomenclatures traditionnelles. C'est pourquoi, pour pallier justement à ce genre de démarche fort rébarbative, qui n'augure jamais d'un quelconque résultat probant et satisfaisant pour ceux qui l'entreprennent, CHALYBE fit le choix de mettre en place et publier, outre ses propres ouvrages, des brochures techniques ou lesdites Chroniques ainsi qu'une Collection de traités inédits d'Adeptes de grande renommée, traduits en langue française, amplement commentés et annotés. Ainsi ce livre ne déroge pas à l'éthique chalybienne. Il est bâti depuis les mêmes plans qui ont servi à l'édification de ses précédents ouvrages et suit les mêmes direction et dessein, partage et manifeste son initial et invariable souci : celui de mettre à la disposition des étudiants d'initiatiques exégèses, à savoir des explications claires bien que tempérées, commentaires édifiants comme de nombreuses reformulations, lesquels répondront ainsi, nous semble-t-il, à leurs principales interrogations ou attentes dont CHALYBE ne connaît que trop les raisons fortes, inquiétudes, errances, échecs et désarrois dans l'essentiel, qui les font naître. (Cerbérius) Edition augmentée du traité alchimique de D. Stolcius paru à Francfort en 1627, dans lequel quarante planches de quatre gravures sont commentées par de courts poèmes décrivant le processus alchimique, le passage de la décomposition à l'unification, puis à la fécondité. Cette édition propose en outre un commentaire alchimique de chaque planche par Chalybe

11/2021

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Photographie

Living Colors

Living Colors est tout simplement un dispositif qu'a imaginé la photographe française Isabelle Arthuis pour classer et présenter ses images du monde par couleur et le résultat est à la fois captivant et magnifique. Née en 1969 au Mans et formée à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes, Isabelle Arthuis se partage entre la France et la Belgique. Elle poursuit un travail sur l'image, à la fois comme un moyen de saisir le monde et d'y participer activement. En relation avec l'espace, ses oeuvres, comme des traces du réel, relèvent d'un incessant mouvement. Les expériences de ses voyages, de ses séjours et de ses rencontres l'amènent à explorer différents modes de production et de présentation des images. Ses photographies en noir et blanc ou en couleur, d'un format allant de celui d'une carte postale à la taille d'une affiche publicitaire, trouvent leurs sources formelles principalement dans le cinéma et la peinture, l'image se construit en relation avec les contextes et en résonance avec les histoires dont ils relèvent. Depuis dix ans, elle a bénéficié de nombreuses expositions à l'étranger : en Belgique (Bruxelles, Liège) mais aussi au Brésil (Rio de Janeiro), en Suisse (Fribourg), en Autriche (Vienne, Salzbourg), au Luxembourg, en Allemagne (Francfort), en Grèce, Monte Negro, Pologne. A côté de cette activité internationale importante, Isabelle Arthuis n'en est pas moins présente sur la scène artistique française que ce soit dans les collections publiques (FRAC Bretagne, MAMVP, Musée des Beaux-arts de Brest), les fracs et centres d'art. De nombreux critiques d'art et commissaires d'expositions défendent son travail : Denys Zacharopoulos, Hans-Ulrich Obrist et Laurence Bossé ("Traversées", MAMVP, 2001), Eric Corne ("Voir en peinture", le Plateau, 2003), Jean-Marc Huitorel, Judicaël Lavrador, François Aubart, Bernard Marcellis, Cécile Bourne, Bruno di Rosa, etc.

01/2012

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Histoire internationale

Au coeur d'IG Farben. L'usine chimique de Hoechst sous le Troisième Reich

En 1925, les trois principales entreprises de la chimie allemande - BASF, Bayer et Hoechst - se sont regroupées avec quelques autres de moindre importance au sein du conglomérat IG Farbenindustrie AG. Plus que toute autre firme, cette " IG Farben " incarne aujourd'hui, dans la mémoire commune, la compromission de l'industrie allemande dans les crimes du Troisième Reich. Ce livre est une histoire de l'usine chimique de Hoechst près de Francfort-sur-le-Main en tant que composante de l'IG Farben sous le nazisme. Sur la base de vastes recherches dans des archives internes inédites, Stephan H. Lindner interroge les relations entre la direction et son personnel avec le parti national-socialiste et ses organisations satellites. Il porte une attention particulière à la question des marges de manœuvre face à la double tutelle du régime et de la direction centrale du groupe. Comment les dirigeants de l'usine ont-ils réagi à la nouvelle situation politique à partir de 1933 ? La vie et le travail à Hoechst sous le nazisme étaient marqués à la fois par l'adaptation ainsi que par l'exclusion et la répression. Dans quelle mesure l'établissement, sa direction et ses salariés ont-ils été liés au nouveau régime, à ses représentants et organisations ? À quel point ont-ils été impliqués dans ses crimes, voire activement partie prenante de ceux-ci ? Sont ainsi évoqués les plus sombres aspects de l'histoire de l'usine : le sort fait aux salariés juifs ou considérés comme tels, les conditions de travail et d'existence des " travailleurs étrangers " forcés de différentes origines ainsi que l'implication dans des expériences " médicales " sur des détenus de camps de concentration. Cet ouvrage sans complaisance apporte une avancée décisive à la connaissance d'une singularité du monde industriel du Troisième Reich.

03/2010

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Philosophie

Ce que social veut dire. Tome 1, Le déchirement du social

Ce que social veut dire est un ouvrage en deux tomes, destiné au seul lecteur français. Il entend permettre à ce dernier de comprendre, à travers quelque vingt-cinq textes échelonnés sur vingt ans, l'évolution théorique d'Axel Honneth, représentant de la troisième génération de l'École de Francfort. Le premier volume (Le déchirement du social) rassemble les contributions dans lesquelles Honneth, à travers la confrontation avec des auteurs classiques (Kant, Fichte, Hegel) ou contemporains et la philosophie sociale (Sartre, Lévi-Strauss, Merleau-Ponty, Castoriadis, Bourdieu, Boltanski et Thévenot), précise les caractères constitutifs de la "lutte" sociale pour la "reconnaissance". Le second (Les pathologies de la raison, à paraître) appliquera la théorie de la reconnaissance au vaste domaine du diagnostic des injustices et des pathologies sociales (confrontations avec Adorno, Benjamin, Neumann, Mitscherlich, Wellmer, mais aussi la psychanalyse et la théorie de la justice). Ces deux aspects de l'évolution théorique, éclairer les causes des conflits sociaux et étudier comment ils peuvent être justifiés et jugés sur le plan normatif, sont ici distingués en deux volumes pour un souci de lecture, bien qu'ils se soient toujours chevauchés et mutuellement fécondés, dans un projet global très précis : rapporter toute vie sociale au désir des sujets de valoir aux yeux de leurs semblables comme des personnes à la fois dignes de considération et dotées d'une individualité unique. Ce qui exige que nous comprenions toujours les régulations centrales de la vie sociale comme des ordres de la reconnaissance, mais aussi comme la manifestation sociale d'un devoir-être moral. Prises ensemble, ces deux idées signifient également que la sociologie et la philosophie pratique ne peuvent s'exercer indépendamment l'une de l'autre.

11/2013

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Ethnologie

Masse et puissance

Elias Canetti parle de Masse, comme Michelet du Peuple, Tocqueville de la Démocratie ou Spengler des Cultures. Et comme ces grands devanciers auxquels, il fait souvent penser, l'auteur s'empare d'une intuition brutale, profonde, et commence par s'abandonner à la révélation d'une évidence - la conjuration panique de tout ce qui, en l'homme, menace de le détruire, et d'abord l'inconnu - pour élaborer progressivement une théorie des rapports qui unissent les phénomènes de masse à toutes les manifestations de la puissance. Mais quel contemporain des guerres mondiales et des révolutions, des fascismes et du national-socialisme, ne sentira à quel point cette intuition nourrie de forte érudition anthropologique et psychanalytique s'enracine au plus intime, au plus charnel des bouleversements du siècle ? Ces bouleversements, l'auteur les a vécus de plein fouet. Né en 1905 en Bulgarie, de parents juifs espagnols, étudiant à Zurich, Francfort et Vienne, mais réfugié depuis 1938 en Angleterre où il achève son grand ouvrage en 1959, Elias Canetti appartient à cette génération d'intellectuels européens qui ont su déceler, dans le déferlement des masses traversées par une dialectique de l'ordre et du commandement, la permanence d'archaïsmes dont la raison ne suffit pas à rendre compte parce qu'ils ne relèvent d'aucune de nos catégories historiques traditionnelles. Poussée d'irrationnel ? Explosion d'un fond primitif mal avoué ? Résurgence d'un panique collectif jamais analysé ? C'est tout cela à la fois : Masse et puissance - Masse und Macht dans le titre original - est l'œuvre d'une vie. Non celle d'un universitaire ou d'un savant, mais celle d'un écrivain dont le style, par la force et l'éclat de ses formules, parvient à convaincre le lecteur de la réalité quasi-biologique de sa démonstration.

09/2008

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Littérature étrangère

Les insouciants

Billy Lange est né en 1909 sur l'île de Wight, en Angleterre, où son père est skipper pour un riche baron juif allemand. Enfant, Billy est fasciné par la fille du baron, l'insaisissable et volontaire Karin von Weinbrenner. Après la Première Guerre mondiale qui a obligé les parents de Billy à émigrer en Allemagne, les deux jeunes gens se recroisent sur la propriété du baron, près de Francfort. Au fil des ans, alors que la société perd ses repères moraux et que l'Allemagne marche vers la Seconde Guerre mondiale, Billy et Karin se découvrent des points communs : les chevaux, le jazz, la vitesse, un tenace rêve d'évasion. Et, tandis que Billy se trouve une "situation" chez IG Farben, Karin, si représentative d'une certaine jeunesse argentée, part mener une vie de bohême à Berlin. Face à la montée du nazisme, aux traitements infligés au baron et à son entourage, Billy et Karin vont faire front, taraudés par une même question : faut-il rester ou se résoudre à fuir ? Le roman entrelace les souvenirs de Billy : son enfance anglaise, l'emprisonnement de son père soupçonné d'espionnage pendant la Première Guerre mondiale, le refuge dans une Irlande secouée par l'IRA, la fuite en Allemagne auprès du baron, l'entre-deux-guerres où se mêlent insouciance et signes annonciateurs d'un nouvel ordre des choses. Peter Behrens poursuit son ouvre semi-autobiographique et offre un éclairage subtil et une fine compréhension de la "grande Histoire" à travers les itinéraires de ses personnages. Profondément émouvant, Les insouciants est une histoire d'amour, une épopée historique, et une réflexion lucide sur la violence de l'Europe du XXe siècle. Un roman magistral.

02/2017

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Ouvrages généraux

L'entrelacs de la vie et de la mort et le sens vital de la connaissance. Etudes franco-allemandes en philosophie et biologie

Diverses interrogations se profilent dans notre situation contemporaine sur rien moins que le sens même de la vie. Les cancers, les 93 millions de personnes atteintes dans le monde par la maladie d'Alzheimer, le retour des maladies infectieuses en lien avec les phénomènes de résistance, enfin le développement de recherches biomédicales visant le rajeunissement voire l'immortalité suggèrent qu'en dépit d'un contexte assez sombre, associé à la nécessaire critique du mode de vie contemporain, le vieillissement ne serait pas une fatalité. Il convient en un premier temps d'interroger à ce propos les philosophes et les scientifiques, afin de préciser où se situent les problèmes dans un monde traversé par des compétitions de toute nature. A cet effet, conjuguer aujourd'hui les efforts de biologistes et philosophes venant de part et d'autre du Rhin consiste à remettre sur le métier un dialogue entre l'Allemagne et la France dont l'histoire des sciences, des arts et des idées témoigne qu'il n'est pas tout à fait sans ressource. Le pari étant que les divergences enrichissent la réflexion. Tel est l'objet des rencontres organisées à Paris par Laurent Cherlonneix, philosophe et lecteur de la Biologie, avec la participation de hauts représentants en provenance notamment de l'université de Heidelberg, Francfort et Berlin ainsi que de l'Ecole Normale Supérieure à Paris et de l'Inserm de Lyon. Il s'agit donc de faire le point sur la portée philosophique de certaines des grandes avancées de la Biologie, telle que la découverte de "la mort cellulaire programmée" et, plus généralement, sur le concept même qu'il conviendrait d'attacher de nos jours à la valeur de la connaissance. [extraits de la Préface de François Gros]

04/2022

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Véhicules

Le métro

"Le Métro", un livre sur le moyen de transport le plus rapide pour se rendre d'un endroit à l'autre dans une ville. Un ouvrage documentaire pour découvrir un moyen de transport collectif inventé au XIXe siècle, et faire le tour du sujet. Un titre qui raconte l'histoire du métro et donne le vocabulaire du thème : métropolitain, lignes, stations, portillons, quais, rames, contrôleurs, conducteurs... "Mes p'tits docs", la collection de documentaires qui se racontent comme des histoires et accompagnent les enfants dans leur découverte du monde. Un documentaire illustré pour tout savoir sur le métro Pour tout connaître de ce moyen de transport collectif. Un livre à la fois informatif (pourquoi et quand on l'a inventé), technique (comment on le construit, comment il fonctionne, comment on l'entretient), comment on s'en sert, qui le fréquente en plus de ces millions d'usagers (vendeurs, musiciens, poseurs d'affiches...)... Un titre pour tous les petits fans de voyages sous terre et dans les airs, quand le métro devient aérien sur son trajet ! Pour donner des infos insolites aux enfants Le métro est très utilisé de nos jours, mais il ne date pas d'aujourd'hui. Certains sont conduits par des conducteurs ou des conductrices qui ont suivi une formation très pointue, mais d'autres sont complètement automatisés. Très régulièrement, les trains sont révisés dans d'immenses ateliers spécialisés. Une rame a une durée de vie d'environ quarante ans. Pendant ce temps, elle doit transporter des millions de voyageurs en restant toujours en parfait état. Le métro, quelle prouesse ! Un livre qui fera aussi voyager les petits lecteurs en leur présentant les plus beaux ou les plus originaux métros à l'étranger (Londres, Tokyo, Stockholm, Francfort, Chicago...).

04/2024