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Droit privé

Les congés payés. le don de jours de repos

Les congés payés Tout salarié a droit à un congé de deux jours et demi par mois de travail effectif chez le même employeur, soit 30 jours par an. Depuis la loi Travail du 8 août 2016 (L. n° 2016-1088, JO 9 août), de nombreux aménagements peuvent être prévus par accord collectif. Les congés payés peuvent être pris dès l'embauche, dans le respect de la période de prise des congés et de l'ordre des départs. Si le salarié décide seul de son départ, il s'expose à une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement pour faute grave. Les congés payés sont pris au moins en deux temps : un congé principal de quatre semaines et une cinquième semaine. Sous réserve de dispositions conventionnelles fixant d'autres règles, le fractionnement du congé principal peut donner lieu, à certaines conditions, à l'octroi de jours de congés supplémentaires. Pendant ses congés, le salarié perçoit une indemnité égale soit au dixième de sa rémunération brute totale perçue au cours de la période de référence, soit au salaire qu'il aurait perçu s'il avait travaillé. Le mode de calcul le plus favorable au salarié est retenu. En cas de rupture de son contrat de travail, il perçoit une indemnité compensatrice correspondant à la durée des congés acquis, mais non encore pris. A ce jour, certaines dispositions du Code du travail et la jurisprudence de la Cour de cassation restent en contradiction avec le droit européen, notamment concernant l'impact du congé maladie du salarié. Point spécial : Le don de jours de repos Le don de jours de repos peut être mobilisé au profit d'un autre salarié de l'entreprise assumant la charge d'un enfant de moins de 20 ans atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité, au profit d'un collègue aidant un proche atteint d'une perte d'autonomie ou qui présente un handicap, ou ayant perdu un enfant de moins de 25 ans. Il peut également bénéficier au salarié sapeur-pompier volontaire ou ayant souscrit un engagement à servir dans la réserve opérationnelle. Il est possible d'aménager conventionnellement le dispositif pour l'adapter à l'entreprise. Un modèle d'accord est présenté dans ce Point spécial, tout comme des modèles de lettres à rédiger par l'employeur dans le cadre du don de jours de repos. Ce numéro annule et remplace notre précédente édition de juillet 2017

04/2023

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Philosophie

Adolphe Appia, Oeuvres complètes. Tome 1, 1880-1894

Scénographe et metteur en scène, praticien et théoricien, mal connu bien qu'universellement admiré, Adolphe Appia est à l'origine des révolutions scéniques les plus profondes du théâtre d'aujourd'hui, et il n'est pas de réalisateur contemporain qui ne lut soit redevable. Il a totalement repensé puis restructuré un art devenu, au cours des siècles, une fabrique à divertissements réservée à une classe de privilégiés. En effet, si la Renaissance a ouvert les vannes de la curiosité humaine et développé une puissance créatrice pratiquement sans limites dans le domaine des sciences et des arts, elle a tué le théâtre en l'enfermant dans le carcan d'une salle (théâtre dit " à l'italienne ", boîte d'optique à fausses illusions) dont l'architecture même faisait du regardant (le spectateur) un regardé (un spectacle pour les autres spectateurs), et sacrifiait le drame au " spectacle ", l'acteur au " décor ". Point de départ de sa réflexion sur l'art du théâtre : le drame wagnérien. Appia réalisa combien la représentation qu'on en donnait trahissait l'œuvre et l'esprit de l'œuvre : toiles peintes et découpées parmi lesquelles l'acteur, réduit au rang de vulgaire accessoire, circulait en étranger ; lumières fixes et crues venant de tous les côtés à la fois ; aire de jeu restreinte poussant l'acteur à l'avant de la scène où il était rendu méconnaissable par l'éclairage de la rampe. Pour restituer à l'acteur sa vraie place, la première, Appia vida la scène, en rendit le sol plastique et l'éclaira avec subtilité au moyen de projecteurs mobiles, véritables " pinceaux du poète-musicien " seuls capables de rendre visibles plastiquement souplesse, malléabilité et mobilité inhérentes à la musique comme au drame intérieur. L'acteur étant le porteur du drame, il lui subordonna dès lors tous les éléments scéniques en établissant une hiérarchie : acteur, espace, lumière, peinture, dans un ouvrage devenu la bible du théâtre moderne : La Musique et la mise en scène (écrit en 1895-97). Après la rencontre avec Jaques-Dalcroze et la rythmique, Appia radicalisa encore sa réforme en modifiant la structure même de la salle : plus de scission entre acteurs et public, mais un espace unique englobant tout et tous, premier exemple (Hellerau, 1911-14) d'un espace théâtral " abstrait " fondé sur la présence vivante de l'acteur. Dans un stade ultérieur, Appia imagina une salle, " cathédrale de l'avenir, pouvant accueillir dans un espace vaste, libre et transformable, les manifestations les plus diverses de notre vie sociale et artistique ". Il développa les notions de théâtre de fête, de théâtre de participation, voire de théâtre " sans spectateurs " : utopies plus que jamais actuelles. Oui, Appia est " le plus noble représentant du théâtre moderne " (E, G. Cratg), mais, venu trop tôt. pour être reconnu, " environ soixante-quinze ans en avance sur le moment propice " (H.S. Chamberlain, 1894), " les temps " ont été " longs à appliquer ses idées de mise en scène " (P, Dukas, 1895). Oui, il a " ouvert les voies nouvelles " du théâtre (Jacques Copeau). Les temps sont venus où, grâce à l'édition de ses Œuvres complètes, nous reconnaîtrons ce que nous lui devons : TOUT.

10/1983

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Sciences historiques

Dans le sillage de La Pérouse. Hommes de mer et d'outremer du Tarn

"Hommes de mer et d'outremer du Tarn" est un sous-titre qui interpelle, s'agissant d'un département continental d'où l'on accède par voie d'eau à l'Atlantique et à la Méditerranée par le Canal du Midi, depuis 1681. On est pourtant rapidement convaincu à la lecture de ce livre que ce territoire a fourni plus que sa part démographique au monde maritime et d'outremer. Mais le cadre départemental est assez récent, et c'est aussi dans celui du Languedoc du Nord-Ouest, et de ses évêchés, que se sont développés des vocations maritimes ou de longs séjours outremer, à l'époque Royale. La Pérouse, connu internationalement, n'est pas sa seule gloire locale. Les officiers de Marine assurent naturellement une part prépondérante de cette participation maritime et ils ont même fourni cinq Ministres de la Marine et plusieurs Maires de villes assez importantes, après la Révolution. Pendant la Royauté, il était également assez naturel de nommer de hauts gradés de la Marine comme gouverneurs de territoires d'outremer, puisque les navires étaient les seuls moyens de s'y rendre, et que la vie de marin les leur avait fait découvrir depuis leur jeunesse. On est d'ailleurs assez impressionné par leur extraordinaire mobilité, à une époque où les déplacements étaient lents, en les observant successivement dans des parties du monde très éloignées les unes des autres, à seulement quelques années de distance. Des officiers moins gradés (car ils sont morts prématurément pour la France) méritent aussi d'être signalés. Sont concernés par cet ouvrage, non seulement les officiers qui assument la fonction d'épée et de conduite des navires mais aussi les médecins-chirurgiens, fréquemment employés dans des travaux de zoologie ou de botanique, les hydrographes embarqués ou non, les officiers de plume assurant la logistique à terre, les officiers des troupes coloniales et les ingénieurs du génie embarqués qui organisent la défense à terre, ou observent celles de leurs concurrents. La vie sur les navires n'est pas le seul état qui peut rapprocher ces hommes de la mer. Par exemple, les Protestants tarnais, souvent contraints à un exil régional, ont brillamment réussi comme armateurs dans les grands ports de Bordeaux ou de Marseille, voire même à l'étranger quand ils ont dû abandonner la nationalité française. II y a aussi les marins civils qui ont travaillé pour eux ou pour d'autres armateurs. Des membres du clergé ou des moines catholiques ont été conduits vers l'exil par la laïcité du début du XXe siècle ou par le développement colonial. Le goût de l'aventure ou l'esprit missionnaire sont d'autres causes d'expatriation transocéanique et ils ont aussi leurs représentants dans le Tarn. Pierre Bérard, ancien administrateur général des Affaires maritimes, retraité dans le Tarn, a gardé le goût de l'eau salée, et s'est intéressé à ceux qui, ici, se sont voués à la mer... Cette synthèse, déjà riche, est nécessairement incomplète, mais il s'agit d'une première publication sur ce sujet; il n'existe par conséquent aucune référence. L'auteur espère que cette première étude suscitera l'émergence d'informations complémentaires.

06/2012

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Ethnologie et anthropologie

Passion football. Anthropologie d'une pratique et d'un spectacle

Pourquoi le football connaît-il une telle popularité ? L'ethnologue Christian Bromberger, par l'analyse des " valeurs " que ce sport condense, des identités qu'il permet de symboliser, des émotions qu'il suscite auprès d'un public surtout masculin, propose une réponse à cette question. Le football est devenu un objet de recherche de l'ethnologie des sociétés contemporaines. Dans les années 1980-1990, Christian Bromberger a mené une longue enquête sur Marseille, Naples et Turin. Depuis, il a suivi l'évolution de ce sport, à Marseille, mais aussi à Téhéran, à Istanbul et dans d'autres villes du monde. Le football est à la fois pratique et spectacle, et c'est surtout le spectacle sportif et ses spectateurs qui retiennent l'attention de Christian Bromberger. Le stade est un terrain d'observation et d'enquête, tribune par tribune : l'étude des gradins, de la répartition des spectateurs dans les tribunes, de leurs comportements, de la participation active du public (slogans, emblèmes) permet de cerner " les différents réseaux qui s'agrègent pour façonner une foule structurée et non une "meute" informe ". Des enquêtes sur les mobilisations de masse à l'échelle de villes ou de régions, dans les clubs, le recueil de récits de vie de supporters, permettent de cerner les processus et les modalités selon lesquels des histoires individuelles se croisent avec celles des clubs, des compétitions, des matchs. C'est aussi l'étude, dans la ville, des liens de sociabilité que crée ou noue cette passion commune, des discussions interminables qu'elle suscite dans les bars, où se forment les groupes de spectateurs, aux sièges des associations de supporters où se préparent la mobilisation, les plans de campagne pour cette bataille ritualisée qu'est le match. Christian Bromberger dit voir avec inquiétude l'évolution récente du football, ce " people's game ", de plus en plus affaire d'enjeux financiers de grands groupes comme Orange ou Allianz et de marchés. " Cette nouvelle donne économique associée au processus général de globalisation a entraîné une rupture progressive des liens entre le club et la collectivité humaine qu'il est censé représenter ". Le football comme les autres jeux d'agôn, exalte le mérite, la performance, la compétition entre égaux ; il donne à voir et à penser, de façon brutale et réaliste, l'incertitude et la mobilité des statuts individuels et collectifs que symbolisent les ascensions et le déclin des vedettes, les promotions et les relégations des équipes, les rigoureuses procédures de classement, cette règle d'or des sociétés contemporaines fondées sur l'évaluation des compétences. Pourquoi le football connaît-il une telle popularité ? Son analyse, des " valeurs " que ce sport condense, des identités qu'il permet de symboliser, des émotions qu'il suscite auprès d'un public surtout masculin, permet d'esquisser une réponse à cette question. Christian Bromberger revisite dans ce livre ses recherches et ses travaux scientifiques (notamment publiés dans des revues scientifiques) et les revoit au prisme du temps présent, dans l'épaisseur du temps et de l'évolution du football, il repense ce trait de civilisation majeur en proposant une synthèse de sa pensée d'ethnologue du proche

11/2022

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Poésie

A la source du vivre et du voir. Suivi de Le cinquième livre des macchabées

Plus qu'une autobiographie, ce livre central dans l'oeuvre de Charles Reznikoff est un art poétique. Il y a là une forme de résurgence, ou de permanence de la vie naturelle, une capacité d'émerveillement intacte quoique jamais naïve, presque une innocence dans le regard posé sur la ville. Reznikoff arpente les rues de New York avec le passé en écho, en observateur de cette civilisation nouvelle, effervescente, bâtie sur le souvenir ou le mythe lointain des légendes disparues : aussi bien grecques qu'hébraïques. Cette superposition de la réalité et de la fable donne son épaisseur au poème, qui transcende la réalité sans pourtant jamais s'écarter du réalisme le plus simple, le plus proche. Car ce sont les êtres les plus familiers qui peuplent ces pages, des concierges, des serveurs, des mendiants, des blanchisseurs, tous ceux qui ont un travail - ou une vie - visible à même la rue. Petites scènes de discordes, de discrètes complicités, une famille modeste revenant de la plage, l'histoire d'une lettre d'amour, une dispute conjugale, un mari ivre, des empoignades dans le métro, des infirmières qui sortent du travail au petit matin : nous lisons la chronique d'une époque de crise économique, de migration, de précarité, d'emplois mal payés, de racisme et de ghettos. Et dans ce processus tumultueux et naturel se construit l'image d'un pays, avec des hommes venus de Russie, d'Italie, d'Irlande ou de Hongrie, au milieu des voitures, trams, charrettes à bras, des camions et des chevaux, au fond des quincailleries et des épiceries ouvertes la nuit. L'identité est une chose poreuse et souvent éclatée, qui se définit de façon collective, dans la confrontation d'altérités vivant dans le même espace humain. C'est un livre qui avance vers le passé, et après avoir traversé de son regard d'adulte ce creuset vivant, Reznikoff en vient à se raconter lui-même. L'enfance de quartier en quartier, de Brownsville le ghetto juif, puis Harlem, et enfin Brooklyn à mesure de la modeste ascension sociale des parents. Une croissance dans un univers désordonné, chaotique, coloré, sale et bruyant, fait de solitude, de découvertes, mais aussi de violences antisémites. Les premières lectures à la bibliothèque publique, les camaraderies houleuses, les persécutions enfantines, les vieux immeubles sombres, la vie des grands-parents en Russie, la sagesse juive et les sermons, les études de droit qui auront un impact si important par la suite, la découverte de l'écriture, de la poésie jusqu'à cette décision d'en faire sa vie. Et soudain on oublie qu'on lit un livre, on finit par voir la vie véritable par les yeux d'un petit enfant juif dans les rues de New-York en 1915, dans une intrication totale des souvenirs et du présent. Une vie, unique et ordinaire, déracinée sans cesse, qui a trouvé à croître avec des racines mobiles et a fini par trouver sa liberté dans cette mobilité. Livre en forme de vie, livre qui donne ce sentiment étrange de gagner un ami, et d'assister, dans les dernières pages, après tout et non avant tout, à la naissance d'un poète.

03/2021

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Religion

"Réduire les huguenots". Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle, après plus de trente ans d’âpres conflits, le régime de coexistence confessionnelle imposé par le pouvoir royal bénéficie enfin aux protestants. L’édit de Nantes, voulu et ratifié par Henri IV en avril 1598, est un succès. Pourtant, la « réduction des huguenots » est en marche dès le règne de Louis XIII. Elle connaît une splendide accélération sous le gouvernement de Louis XIV, dès la seconde moitié des années 1650 et encore plus à partir de 1661, jusqu’à l’édit de Fontainebleau, qui révoque celui de Nantes, en octobre 1685. C’est l’histoire de cette «déconstruction » que raconte ce livre, qui traite de l’ensemble des mécanismes aboutissant à la disparition du culte réformé, du moins sous sa forme publique, jusqu’à la toute fin des années 1680. Dans ce combat pour l’« unité religieuse », le roi mobilise un ensemble hétéroclite d’acteurs, pouvoirs centraux et locaux. Les protestants s’efforcent de répondre par la meilleure des parades. La résistance politique et juridique, les larmes ou les appels au jeûne constituent autant de réponses. Quand vient le temps des dragonnades, l’heure du choix a sonné : certains abjurent, de manière sincère ou non ; d’autres préfèrent la voie de l’exil. La Normandie constitue le cadre d’étude privilégié de ce travail. La Réforme s’y est installée précocement et durablement. Si le protestantisme y est très fortement minoritaire, les réformés occupent des positions avantageuses dans certains bastions urbains ou ruraux, de Dieppe et du pays de Caux jusqu’en Alençon, en passant par Rouen, Caen ou Saint-Lô. Le maillage ecclésiastique est le plus dense de la France du nord de la Loire, en marge du fameux « croissant huguenot », qui, de Genève à La Rochelle, contourne le Massif Central par le sud. L’ouvrage ne s’enferme pas toutefois dans l’espace normand, et multiplie au contraire les éclairages nationaux et les comparaisons interrégionales. Pour mieux comprendre la politique religieuse de la monarchie, des exemples, souvent inédits, sont puisés dans d’autres provinces, Bretagne, Poitou, Périgord, Provence, Dauphiné ou Picardie. Cette recherche, qui a nécessité de très importants dépouillements, permet finalement d’interroger à nouveaux frais « l’entreprise d’oblitération des particularismes » conduite par Louis XIV, cette normalisation qui s’est étendue aux champs du droit et de la justice, de la morale et de la religion. Il paraît certes légitime de repérer dans la politique royale les éléments relevant d’un « système transactionnel ». L’historiographie du Grand Siècle s’est brillamment employée à le démontrer ces dernières années. Il convient cependant aussi de souligner l’importance des rapports de forces. Le souci de l’« ordre », mis en oeuvre de manière particulièrement brutale, constitue bien l’un des volets du gouvernement du Roi-Soleil.

11/2010

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Autres philosophes

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros répond à un double enjeu. Il est d'abord conçu comme une porte d'entrée vers la pensée de cet auteur inclassable et souvent mécompris dans le monde francophone. L'ouvrage répond au défi suivant : comment peut-on concevoir une initiation à la pensée de Jean Baudrillard, sans passer par le commentaire universitaire, l'exégète classique ou la glose herméneutique ? Comment détourner le savoir totémique des universitaires, qu'il disait lui-même honnir, tout en permettant aux lecteurs et aux curieux de s'approprier sa pensée et ses concepts en douceur ? L'ouvrage reprend le format bien connu des " Livres dont vous êtes le héros ", ou fictions interactives qui ont connu un certain succès éditorial notamment auprès des jeunes public, il organise donc une fiction interactive autour de cet auteur en mêlant le biographique au philosophique, l'intime au conceptuel, le propédeutique au burlesque. Trois grandes voies narratives s'entremêlent. D'abord, une première voie permet de naviguer dans la vie de Jean Baudrillard – une vie plus ou moins fictionnalisée, dans la plus pure tradition baudrillardienne. Cette voie mobilise des sources inédites de et sur l'auteur (correspondance privée avec ses parents, archives de l'IMEC, photographies personnelles, etc.) Des éléments parfois très ordinaires sont mobilisés pour dire sa pensée. Ensuite, un double fictionnel organise une voie en contrepoint (la question du double hante l'oeuvre de Baudrillard). Ce personnage est marqué par une absence de destin, des péripéties de l'ennui et de la médiocrité. Une troisième voie narrative est plus théorique, abstraite et conceptuelle. Elle permet de se balader dans son oeuvre, en sillonnant de citations en citations, sa philosophie ainsi mise en intrigue. Au final, cette première partie permet à la fois au lecteur de " jouer " à suivre et incarner la vie et la pensée de Baudrillard, tout comme elle peut être parcourue dans un ordre aléatoire. La seconde partie du livre intitulée " Morale de la Traverse " se veut réflexive et théorique, elle pose la question suivante : comment vivre sa vie avec la pensée de Jean Baudrillard, en tant que " mode d'emploi " de la vie. En quoi la spécificité de cette pensée peut être envisagée sous un angle moraliste, voire acquérir une dimension ésotérique qui ramène du hasard dans le destin ? Et comment cette dernière permet une lecture du monde au quotidien : comment traverse-t-on une existence avec le système de pensée de Baudrillard et son renversement perpétuel que nous proposons de nommer la Traverse ? On y parle autant de l'homme-dé, d'un guide de survie à l'attaque d'un ours, de la fin du recoin, du détournement médiatique, du simulacre de la nostalgie et du monde qui va se venger de nous. Avec une préface d'Edgar Morin.

01/2023

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Philosophie

Le Principe Sécurité

« Sécurité publique », « sécurité alimentaire », « sécurité énergétique », « sécurité des frontières » : la sécurité constitue aujourd’hui dans tous les États un enjeu politique formidable. Mais qu’est-ce que la sécurité ? Un sentiment, un programme politique, des forces matérielles, un écran de fumée, une espérance, une damnation, une obsession pathologique, une source de légitimité, un bien marchand, un service public ? Ce principe, omniprésent, est le fruit de quatre grandes acceptions historiques : – la sécurité comme état mental, disposition du sujet ; – la sécurité comme situation objective, ordre matériel caractérisé par une absence de dangers ; – la sécurité comme garantie par l’État des droits fondamentaux, de la conservation des biens et des personnes, de l’ordre public, de l’intégrité territoriale ; – la sécurité comme contrôle des flux : cette acception du terme met à nu notre époque contemporaine et mobilise des concepts nouveaux – « traçabilité », « précaution » –, mais aussi ceux de « contrôle », « protection », « régulation ». Ces quatre dimensions sont autant de « foyers de sens » divers et irréductibles, qui, au cours de l’Histoire, ont connu chacun leur âge d’or, et semble s’être succédé. Or, montre Frédéric Gros, une fois embrasés, ils ont continué à être actifs, jusqu’à nos jours. Leur dynamique historique s’éclaire par quatre modalités : la reconfiguration (exemple de la tranquillité du Sage qui ne dépend plus de techniques spirituelles mais d’un bon gouvernement et d’un État fort) ; la réactivation (les ressorts millénaristes recyclés par les révolutions totalitaires du XXe siècle) ; la tension interne (entre sécurité policière et sécurité juridique, entre sécurité militaire et sécurité policière qui, à son tour, combat « l’ennemi intérieur ») ; la contradiction externe enfin (aujourd’hui la biosécurité remet en cause les autres foyers de sens ; de son côté le modèle de la sécurité du marché impose un démantèlement de l’État-providence, un effacement des politiques de santé publique, une disparition des logiques de solidarité, et la sécurité-régulation alors joue contre la sécurité-protection). Au-delà de ces variations historiques – de la sérénité du sage aux appareils d’État, du millénarisme religieux aux techniques contemporaines de contrôle –, ces quatre foyers de sens ont en commun que la sécurité, c’est, toujours, une retenue de la catastrophe. Le sage, par des exercices appropriés, tient à distance la catastrophe comme malheur, en neutralisant les représentations, en empêchant que les instabilités sociales ou les désordres du monde ne mordent sur sa tranquillité intérieure. Le millénarisme se construit largement comme une retenue de la catastrophe ultime, absolue, la destruction des temps et le Jugement dernier. L’État, en maintenant un ordre public, retient les forces de destruction, la catastrophe comme guerre. La biosécurité retient tout ce qui pourrait menacer, altérer, entraver la circulation des flux, en protégeant, contrôlant, régulant. La sécurité, c’est se retenir au bord du désastre.

10/2012

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie. Tome 13 - Joseph

Un Long Voyage ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle (le 20e) et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques de cette vaste fresque. Dans ce 13e tome, Louis, veuf depuis peu, balaie ses scrupules et commence à scruter les annonces matrimoniales du Chasseur français. Il en découvre une, mirobolante : célibataire, vingt-sept ans, 200 000 francs de dot, espérances... Ecrasé par la somme, il aiguise sa plume pour une missive capable de séduire l'héritière et d'évincer les rivaux. Sans nouvelles, il y va de sa propre annonce. Mais les réponses reçues ont tôt fait de pâlir quand l'héritière se manifeste. Diplômée d'anglais, taille moyenne, brune, un peu forte, père mort à Verdun, sa mère vit sur ses terres, une ferme de 180 hectares en Champagne, exploitée par son frère cadet. Encore un chiffre astronomique ! Enfin, elle a une voiture ! Rendez-vous est pris à mi-chemin sur la route de l'Est. Fébrile, Louis décide de se grandir au moyen de semelles à talonnette sur mesures, et de passer le permis de conduire. Echec complet : son pas est par trop instable, et il rate le Code. Lors de la rencontre, fort de son seul verbe, Louis constate qu'Henriette Rousset a la tête sur les épaules, et pressent que si un jour elle est tendre, ce ne sera qu'avec son mari. La Pologne envahie au nom de l'espace vital - le fameux Lebensraum -, et la guerre déclarée, Louis est mobilisé au chef-lieu. Affecté à l'Intendance, il aura le privilège de revenir à a maison tous les soirs. Drôle de guerre, mais période heureuse pour lui, jusqu'à un certain matin de mai 1940 : un froid sibérien s'est abattu sur la ville durant la nuit, au point de geler la rivière d'une rive à l'autre. Joseph, le père, parti au travail avec sa vareuse d'été, va contracter une congestion pulmonaire et en mourir peu après. Suivront l'armistice et la démobilisation...

03/2018

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Non classé

Terre en capitales. Les capitales d'Afrique de l'Ouest face au défi foncier. Abidjan Bamako Ouagadougou.

Des innombrables travaux consacrés aux capitales d'Afrique de l'ouest, la question foncière, sans y être systématiquement orpheline, relève néanmoins d'un intérêt décalé dans les repères bibliographiques. Et, à de rares exceptions près, c'est toujours par le prisme du logement qu'elle se trouve convoquée. Les chercheurs, révèlent alors différents modes de production de la ville via le logement, qui mobilise une diversité d'acteurs, institutionnels ou non, l'Etat, les collectivités territoriales, les détenteurs de la terre ainsi que les postulants à la propriété foncière ou à l'usage des terrains. L'approche duale des systèmes fonciers dans les capitales semble dès lors dépassée. L'on avance sans toujours s'attarder sur les effets induits des modes de production en présence, ou encore en se fermant à des catégories qui ne déméritent pas pourtant d'être interrogées : c'est le cas de la très composite population d'entrepreneurs dont les activités consacrent la fonction économique de la ville, peu importe, que ces dernières soient du secteur dit informel ou non. Le tribut d'une politique foncière insuffisamment maîtrisée, où la production et la gestion de la ville céderaient à la loi des opportunités, se trouve au coeur des interrogations et réflexions présentes. Celui-ci relève de divers ordres qui renvoient à des enjeux institutionnels, politiques et économiques importants, au regard du statut même des capitales, qui sont, ici, cumulativement les lieux de pilotage et pôles de compétitivité économique des pays, D'abord sur un plan institutionnel, il se pose la question de la légitimité des institutions commises à la gestion du foncier dans les aires métropolitaines. Elles se doivent de maîtriser ce facteur essentiel de la production urbaine qu'est le sol. Il y va des enjeux économiques, financiers et budgétaires par le biais de la sécurisation des investissements d'une part, et des recettes fiscales générées d'autre part. Les potentialités foncières représentent un avantage comparatif indéniable pour les villes et communes qui en disposent. La pression des métropoles sur leurs marges rurales, elles-mêmes souvent en quête de ville, trouve dans ce double jeu ses fondements. Sur ces contraintes socio-économiques et paysagères, se greffent d'autres de nature environnementale et sécuritaire, surtout s'agissant des riverains des espaces à risques. Enfin, du poids particulier des capitales découle, plus qu'ailleurs, l'âpreté des tensions, des disputes et des revendications autour et sur le sol. L'ouvrage s'appuie sur les parcours de trois métropoles, à savoir Abidjan, la capitale économique ivoirienne, Bamako et Ouagadougou, respectivement capitale du Mali et du Burkina Faso. Commençant par les fondements des politiques foncières, il expose les évolutions du droit foncier coutumier, présente et analyse les actions des collectivités décentralisées ainsi que d'une cohorte d'autres acteurs comprenant les promoteurs immobiliers ou encore les commerçants et

02/2023

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Autres

Philosophia Scientiae Volume 26 N° 2/2022 : Patrimolialisation des mathématiques (XVIIIe-XXe siècles)

L'objectif de ce dossier thématique est de mettre en perspective historique la manière dont les mathématiques sont patrimonialisées, c'est-à-dire d'évaluer comment elles s'inscrivent dans le temps en enregistrant et en préservant les savoirs qu'elles produisent. Si toutes les disciplines scientifiques entretiennent et ont entretenu, historiquement, un rapport à leur mémoire et à leur histoire, les mathématiques ont ceci de particulier qu'elles sont essentiellement cumulatives. Une fois validés, leurs résultats ne sont généralement pas remis en cause. De ce fait, les mathématiques du passé continuent à être des outils actifs de connaissance pourvu que les acteurs du présent en aient gardé la trace. Cette prégnance n'est pas propre aux institutions académiques. Elle est manifeste dans l'enseignement comme dans les métiers faisant appel aux mathématiques. Ce dossier pose donc la question du rapport des communautés mobilisant les mathématiques aux modes d'expression savantes et culturelles dont celles-ci peuvent faire l'objet. Ce dossier rend compte, dans le temps long, des processus de patrimonialisation à l'oeuvre en mathématiques et repère les acteurs principaux et les figures tutélaires, afin de comprendre ce qui "fait" patrimoine à une époque et pour une communauté données. Certains articles analysent les usages de ce patrimoine : d'une part, la façon dont il est utilisé pour faire des mathématiques, tant dans le domaine de la création que dans celui de la transmission ; d'autre part, la façon dont ce patrimoine est mobilisé pour forger l'identité d'un groupe ou pour accroître la légitimité et la visibilité de la discipline. Les articles s'organisent autour des orientations suivantes : -Communautés et lieux. Certains auteurs cherchent à comprendre la manière dont des communautés identifient les ressources qu'elles estiment important de conserver et de transmettre (notamment par l'organisation d'enseignements ou la mise en oeuvre de projets encyclopédiques), mais aussi comment elles s'organisent en fonction des ressources disponibles (bibliothèque, école de recherche, etc.), et comment ce patrimoine contribue à construire des identités collectives. -Supports et traces. D'autres ont interrogé les traces qui font l'objet d'une patrimonialisation en mathématiques, à travers l'étude de supports (écrits, graphiques, visuels, matériels) conçus pour s'inscrire dans la durée ou destinés à transmettre des connaissances considérées comme essentielles. Cerner ce qui fait patrimoine invite ici à s'intéresser aux processus de construction de filiations, aux modalités de sélection et de légitimation de ce qui constitue, dans un espace social donné, de "bons" savoirs, des "bonnes" pratiques, de "bons" gestes et usages. -Circulations. Enfin cela amène à questionner les échelles et les formes de circulation, dans le temps comme dans l'espace, des supports des connaissances mathématiques. Ces supports peuvent en effet traverser les frontières géographiques et institutionnelles, faire l'objet d'une traduction ou d'une adaptation, et contribuer ainsi à la diffusion d'un patrimoine initialement localisé, à sa pérennisation mais aussi à son évolution.

06/2022

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Pléiades

Journaux de guerre. Tome 2, 1939-1948

Tome I : "Un jeu magnifique et sanglant auquel les dieux prenaient plaisir" : on songe à Homère et à la guerre de Troie ; c'est 14-18 vue par Jünger. L'idée que des hommes aient pu consentir librement à une telle épreuve est presque scandaleuse aujourd'hui. On préfère penser que les combattants furent des victimes et souligner ce que leur héroïsme doit à la contrainte. Alors Jünger, évidemment, dérange. En 1920, Orages d'acier décrit une expérience des limites dont il a clairement consenti à payer le prix. Un jeu de vie ou de mort, comme une partie de chasse, mais dotée d'une justification morale : chasseur et gibier échangent constamment leur rôle. Jünger, qui n'est pas un fou, ne nie pas que la guerre soit terrible. Simplement, il montre qu'elle transforme l'homme de l'intérieur autant qu'elle l'agresse de l'extérieur. Sous le feu, il prenait des notes. Entre ces notes et les livres, "il y a toute la distance qui sépare l'action de la littérature". Littérature : il s'agit de cela, plus que d'histoire. C'est l'essence anhistorique de la guerre éternelle que Jünger découvre sur le front et consigne dans son journal. En joignant aux versions définitives un choix de textes et de fragments retranchés, ce volume prend en compte les journaux de Jünger dans toute leur complexité. Tome II : 1939. Mobilisé par un régime qu'il déteste, Jünger est à nouveau sous l'uniforme. Ce n'est plus le même homme, ni la même armée. L'expérience, elle aussi, sera différente. Après une campagne au cours de laquelle il n'est jamais en première ligne, et à part une mission dans le Caucase comme observateur, il est un occupant à Paris, puis le chroniqueur d'un coin d'Allemagne occupée. Les journaux de la Première Guerre s'organisaient en grands chapitres ; ceux de la Seconde sont datés au jour le jour. Dans un décousu apparent et très concerté, ils font place à des notations sur les opérations militaires, à des rencontres avec écrivains et intellectuels, à l'examen de soi, des hommes et de la nature, aux amours, aux rêves, aux lectures. Jünger lit notamment la Bible ; le christianisme devient pour lui un allié contre le nihilisme triomphant. Sans dissimuler son hostilité aux nazis et à l'antisémitisme officiel (il lui arrive de saluer militairement les porteurs de l'étoile jaune), il reste à son poste et n'attaque pas le régime de front. On parle d'émigration intérieure pour qualifier cette position complexe, que les contempteurs habituels de Jünger simplifient à l'envi. Hannah Arendt était plus nuancée. Tout en constatant les limites de cette attitude, elle voyait dans les journaux de l'occupant Jünger "le témoignage le plus probant et le plus honnête de l'extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n'ont plus aucune expression visible".

02/2008

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Pléiades

Journaux de guerre. Tome 1, 1914-1918

Tome I : "Un jeu magnifique et sanglant auquel les dieux prenaient plaisir" : on songe à Homère et à la guerre de Troie ; c'est 14-18 vue par Jünger. L'idée que des hommes aient pu consentir librement à une telle épreuve est presque scandaleuse aujourd'hui. On préfère penser que les combattants furent des victimes et souligner ce que leur héroïsme doit à la contrainte. Alors Jünger, évidemment, dérange. En 1920, Orages d'acier décrit une expérience des limites dont il a clairement consenti à payer le prix. Un jeu de vie ou de mort, comme une partie de chasse, mais dotée d'une justification morale : chasseur et gibier échangent constamment leur rôle. Jünger, qui n'est pas un fou, ne nie pas que la guerre soit terrible. Simplement, il montre qu'elle transforme l'homme de l'intérieur autant qu'elle l'agresse de l'extérieur. Sous le feu, il prenait des notes. Entre ces notes et les livres, "il y a toute la distance qui sépare l'action de la littérature". Littérature : il s'agit de cela, plus que d'histoire. C'est l'essence anhistorique de la guerre éternelle que Jünger découvre sur le front et consigne dans son journal. En joignant aux versions définitives un choix de textes et de fragments retranchés, ce volume prend en compte les journaux de Jünger dans toute leur complexité. Tome II : 1939. Mobilisé par un régime qu'il déteste, Jünger est à nouveau sous l'uniforme. Ce n'est plus le même homme, ni la même armée. L'expérience, elle aussi, sera différente. Après une campagne au cours de laquelle il n'est jamais en première ligne, et à part une mission dans le Caucase comme observateur, il est un occupant à Paris, puis le chroniqueur d'un coin d'Allemagne occupée. Les journaux de la Première Guerre s'organisaient en grands chapitres ; ceux de la Seconde sont datés au jour le jour. Dans un décousu apparent et très concerté, ils font place à des notations sur les opérations militaires, à des rencontres avec écrivains et intellectuels, à l'examen de soi, des hommes et de la nature, aux amours, aux rêves, aux lectures. Jünger lit notamment la Bible ; le christianisme devient pour lui un allié contre le nihilisme triomphant. Sans dissimuler son hostilité aux nazis et à l'antisémitisme officiel (il lui arrive de saluer militairement les porteurs de l'étoile jaune), il reste à son poste et n'attaque pas le régime de front. On parle d'émigration intérieure pour qualifier cette position complexe, que les contempteurs habituels de Jünger simplifient à l'envi. Hannah Arendt était plus nuancée. Tout en constatant les limites de cette attitude, elle voyait dans les journaux de l'occupant Jünger "le témoignage le plus probant et le plus honnête de l'extrême difficulté que rencontre un individu pour conserver son intégrité et ses critères de vérité et de moralité dans un monde où vérité et moralité n'ont plus aucune expression visible".

02/2008

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Monographies

Venetian Disegno. New Frontiers

Venetian Disegno : New Frontiers circa 1420 to 1620 offers a fresh perspective on the art of Venice and the Veneto. The volume brings together the contributions of scholars and curators specialist on a wide variety of artists and art forms including drawing, painting, printmaking, sculpture and architecture. Venetian Disegno : New Frontiers circa 1420 to 1620 takes disegno as its central theme, that in its plurality of meaning allows for a consideration of the conceptual role of design and the act of drawing. The relationship between disegno and Renaissance Venetian art has historically been a problematic one, with emphasis instead being placed on the Venetian predilection for colore. This volume is reflective of an ongoing challenge to this perspective and draws attention to the importance of Venetian disegno and the study of drawings for understanding various art forms. The book commences with a critical study of what constitutes disegno in Venetian art. It does so through questioning the historiography of Venetian artistic scholarship and the restrictive framework and preconceptions that have emerged before setting out the merits of a broader, more inclusive approach. Disegno is applied in its multifaceted nature to address the physical act of drawing, the tangible drawn object and the role of design in artistic practice. The term 'Venetian' is taken to encompass both Venice and its mainland territories not least because of the mobility of artists across and beyond the region. Contributions are divided into five thematic sections. The first, entitled 'Peripheries', frames the art of Venice within a wider discourse on the movement of ideas across and beyond the Veneto in locations including Padua, Verona and Rome. A section on Media considers the origins and innovations that took place in the use of materials such as blue paper, oil and coloured chalks. In another, the theories that have developed on Venetian notions of disegno are brought under scrutiny, addressing topics such as the long upheld perspective that Venetian artists did not draw, the role of sculpture in Tintoretto's drawing practice and the interrelation between the written and drawn line in Palma Giovane's draftsmanship. The section on Invention reflects on the technical innovations that were facilitated through the uptake of printmaking and the intellectual freedom granted by humanist patrons. Finally, Function gets to the heart of the practical purpose of disegno. Contributions focus on the workshops of the Bellini family and Titian to consider the diverse ways they used drawing within their artistic practices with an emphasis on technical analysis. These sections are all preceded by introductions that provide an overview on each theme while the volume is bookended by two reflections on the state of research into Venetian disegno and the potential for further progress. Sumptuously illustrated with over 100 images with a comprehensive bibliography, Venetian Disegno : New Frontiers circa 1420 to 1620 represents a significant contribution to scholarship on the art of Venice, Renaissance workshops and drawing studies.

03/2024

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Code de la route

Code de la route. Annoté et commenté, Edition 2022

Environ 50 % des condamnations prononcées chaque année concernent des infractions routières (circulation routière et transports) Les plus de l'édition 2022 du Code de la route : - Nombreux décrets : contrôle techniques des 2-roues, 3-roues... - un commentaire pratique actualisé des textes, y compris les plus récents, pour vous aider à comprendre le droit routier et à mesurer les implications de ses nombreuses évolutions ; - appendice riche de 27 rubriques qui concernent aussi bien les véhicules proprement dits que l'enseignement de la conduite, le contrôle technique, le permis de conduire, les taxis et les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), ou les transports routiers ; - Inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Cette 22e édition du Code de la route estintégralement annotée et commentée. Ces commentaires - de l'ensemble des textes, y compris des plus récents - aident à mesurer pleinement les implications des nombreuses évolutions du droit routier. Ils sont complétés par un appendice constitué de 27 rubriques qui concernent aussi bien les véhicules proprement dits que l'enseignement de la conduite, le contrôle technique, le permis de conduire, les taxis et les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), ou les transports routiers. L'édition 2022 du Code de la route est notamment à jour des textes suivants : - décret du 3 janvier 2022 fixant, en application du cinquième alinéa de l'article L. 130-9 du code de la route, la procédure d'expérimentation de la constatation des niveaux d'émissions sonores des véhicules en mouvement par des appareils de contrôle automatique fixes et mobiles et modifiant le code de la route ; - décret du 28 décembre 2021 relative à la publicités en faveur des véhicules à moteur ; - décret du 28 décembre 2021 relatif à la promotion des mobilités actives, ou partagées, ou des transports en commun dans les messages publicitaires en faveur de véhicules terrestres à moteur ; - décret du 15 octobre 2021 relatif à l'application des mesures en matière de sécurité routière prévues par la loi n° 2021-646 du 25 mai 2021 pour la sécurité globale préservant les libertés ; - décret du 9 août 2021 sur la mise en place du contrôle technique des véhicules motorisés à deux ou trois roues et quadricycles à moteur ; - décret du 29 juillet 2021 portant sur le poids et dimensions des véhicules terrestres à moteur ; - décret du 29 juin 2021 portant application de l'ordonnance n° 2021-443 du 14 avril 2021 relative au régime de responsabilité pénale applicable en cas de circulation d'un véhicule à délégation de conduite à ses conditions d'utilisation ; - décret du 11 juin 2021 sur l'agrément de gardien de fourrière ; - loi du 25 mai 2021 sur la sécurité globale préservant les libertés ; - ordonnance du 14 avril 2021 sur le régime de responsabilité pénale applicable en cas de circulation d'un véhicule à délégation de conduite et à ses conditions d'utilisation.

02/2022

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Critique littéraire

La poésie au XXe siècle. Tome 3, Métamorphoses et Modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XX siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loys Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. Ou a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Lande, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Lande, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exit et de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible" affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ? " demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macé, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, partant d'explorations - et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Immigration

Vacances au bled. La double présence des enfants d'immigrés

- Un nouveau regard sur les transformations de l'immigration algérienne, en restituant conjointement les politiques d'Etats (Français et Algériens) et les contextes sociaux de part et d'autre de la méditerranée. - Une ethnographie concrète et attachante des descendant. e. s d'immigrés dans leurs voyages en Algérie et en s'appuyant sur une série de documents et d'objets orignaux : les usages des albums photographiques, de la maison, de la langue, du bronzage, du mariage... Débats politico-médiatiques et études scientifiques ont longtemps questionné l'appartenance à la nation française des enfants de l'immigration postcoloniale. Ce livre propose un renversement de perspective en étudiant le sentiment d'appartenance à la nation algérienne. Que signifie " être algérien " quand on a toujours vécu en France, et qu'on a gardé avec ce pays un lien surtout indirect, réactivé à l'occasion de courts séjours sur place, dans l'enfance et en tant qu'adulte ? Que vont chercher ces Français d'origine algérienne qui partent en Algérie à l'occasion de séjours de vacances ? C'est l'expérience binationale que ce livre entend éclairer en allant enquêter du côté du pays d'émigration des parents, en Algérie. Ce parti-pris implique aussi de s'intéresser aux politiques mises en oeuvre par l'Etat algérien à l'égard de ses ressortissants, politiques qui évoluent entre les années 1960 et les années 2000, et qui contribuent à remodeler l'idée du retour chez les descendants d'immigrés et leur famille. A partir d'un matériel original d'archives, des observations et des entretiens, cette enquête donne à voir comment les populations binationales vivent leurs sentiments d'appartenance. L'analyse des pratiques de vacances, et des discours qu'elles suscitent, permet d'accéder à une définition plus éclatée des identités : on peut se sentir davantage lié à une ville, un quartier ou un village qu'à un pays dans son ensemble ; des appartenances autre que nationales s'expriment dans ces séjours, en premier lieu des affiliations familiales. Plutôt que de se concentrer uniquement sur des " spécificités culturelles " potentiellement entretenues ou activées pendant ces séjours (langue arabe, religion musulmane), l'auteure analyse plus largement les manières d'être en vacances, incluant le style vestimentaire, l'emploi du temps de la journée, le type d'alimentation privilégiée, les modes d'hébergement ou encore les sociabilités. Ces pratiques vacancières se rapportent alors tout autant, si ce n'est plus, à la trajectoire sociale globale de ces personnes (origine sociale, niveau de diplôme, sexe, âge, situation familiale) qu'à leurs origines nationales. Enfin, ces appartenances renvoient plus largement à un double positionnement dans des hiérarchies de classe, de sexe et ethno-raciales partiellement disjointes, entre la société française et la société algérienne. Ce point de vue invite à faire éclater la fausse homogénéité de cette catégorie des " descendants d'immigrés " en constatant la différenciation des pratiques selon les trajectoires sociales familiales et individuelles. Parallèlement, cette approche implique d'appréhender autrement la société algérienne, en ne la définissant pas centralement par des critères culturalistes comme la religion (aujourd'hui vue comme l'opérateur central de distinction entre sociétés) mais en portant une attention particulière aux hiérarchies sociales propres à cette société. Les séjours passés sur place jouent le rôle de révélateur des dynamiques de mobilité sociale qu'occasionnent les déplacements entre deux sociétés nationales. Ce livre propose à la fois de voir comment les vacances passées en Algérie prennent des formes distinctes selon les caractéristiques sociales et sexuées des personnes rencontrées, mais aussi comment en retour, ces séjours modifient temporairement, ou de manière plus durable, leurs positions dans les rapports sociaux.

11/2021

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 6, La poésie du XXe siècle Volume 3, Métamorphoses et modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XXe siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loÿs Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas, Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. On a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Laude, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Laude, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exitet de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible", affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ?" demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macê, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, par tant d'explorations — et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Philosophie

Les puissances de l'expérience. Essai sur l'identité contemporaine

Volume 1 : Après la perte supposée d'un " sens commun ". les héritiers des modernes se tournent vers le " monde commun ". C'est le monde partagé par ceux qui, éprouvant quelque chose, peuvent comprendre ce qu'ils éprouvent, comprenant ce qu'ils éprouvent, peuvent dire ce qu'ils comprennent et disant ce qu'ils comprennent, peuvent s'entendre sur ce qu'ils disent. Aussi, face aux verdicts fin de siècle qui martèlent notre époque comme autant de soubresauts où s'essoufflent les nostalgies du sujet, c'est plutôt dans la logique d'un verbe sécularisé que l'on s'enquiert du sens à construire. Il s'agit de la logique des procès d'entente. Du fait qu'elle mobilise les distinctions de temps, de modes, de voix, de personnes, et toute cette grammaire qui permet de communiquer par-delà les différences de langue et de culture, ce qui nous était le plus familier devient alors l'énigme : comment la grammaire est-elle possible ? Loin de tomber du ciel, elle s'enracine dans les expériences profondes au cours desquelles nos rapports au monde se sont progressivement différenciés. Jean-Marc Ferry découvre ainsi dans la préhistoire de notre aptitude à communiquer le drame fascinant des réclamations et frustrations, illusions et désillusions dont l'enchaînement définit la dialectique où chaque moment significatif d'un nouveau désenchantement marquait aussi bien la libération de cette énergie réflexive que l'on nomme " raison ". L'histoire y prend sa source. Elle se déploie comme le discours qui, à travers ses registres différents, de la narration et l'interprétation à l'argumentation et la reconstruction, élabore les compréhensions du monde où se forment nos identités. Volume 2 : La question porte ici sur les conditions réelles de la communication sociale et politique. Dans l'interdit du contact direct entre les personnes s'engendre une semiosis sociale. Elle est tissée par des régulateurs artificiels qui, tels le signe monétaire et le règlement juridique, médiatisent la reconnaissance réciproque. C'est le système. Il a remplacé, pense-t-on, la violence naturelle par une autre, car sa rationalité dure détruirait la raison molle du monde vécu dont il est pourtant issu, faisant peser une menace sur l'identité et la citoyenneté. Comment la communication peut-elle alors reconquérir sa propre essence réifiée dans l'organisation ? Comment les individus font-ils face, dans nos sociétés, à l'autonomisation des ordres différenciés, cette complexité horizontale qui définit pour le monde des personnes les ordres de la reconnaissance, où se joue notre responsabilité ? Or, en catalysant les demandes d'une responsabilité étendue aux temps jusqu'ici abandonnés à une gestion non critique des mémoires nationales, la construction de l'Europe politique invite à une réflexion fondamentale sur les relations qu'entretiennent les individus et les peuples. Entre un culturalisme pédant qui relègue les hommes au musée et un universalisme arrogant qui méprise les contextes culturels, il y a place pour considérer la situation qu'occupe chaque peuple dans une histoire de la reconnaissance. C'est cette situation morale qui doit être philosophiquement comprise et identifiée, afin d'éclairer le sens politique des relations prises entre les nations.

12/1991

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Dictionnaires et ouvrages géné

Frontières, entre histoires et géographies

Le Château de La Roche-Guyon présente du 19 mai au 28 novembre 2021 l’exposition Frontières, entre histoires et géographies. Son commissariat est assuré par Michel Foucher, géographe, diplomate et essayiste, titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales (Fondation Maison des Sciences de l’Homme) depuis 2013. Cette exposition est la pierre angulaire d’une Saison thématique intitulée «Frontières». Situé aux confins de l’ancien duché de Normandie et du royaume de France, sur une limite marquée par la rivière Epte il y a 1 110 ans, et surplombant la Seine, voie de passage longtemps menaçante, le château de La Roche-Guyon se prête à merveille à l’exploration de cette question. A partir de l’échelle locale visible en Val d’Oise et de l’ancienne frontière de l’Epte, encore présente sur les cartes, se déroule l’histoire de la formation des frontières françaises et se décline la géographie de ces lignes imaginaires. On découvre comment la Manche, une mer pour deux royaumes, frontière naturelle par excellence, au moins en apparence, fut d’abord une zone de rivalités séculaires, avant de se muer en interface active et fréquentée. On s’interroge sur l’Europe, vieux continent aux limites récentes, on rappelle l’histoire de la gestion de ses frontières par l’Union européenne et on s’interroge sur la façon dont ses habitants les vivent. Se dessinent les enjeux du contrôle des mobilités, avec l’invention du passeport, ceux des flux migratoires – la frontière protège l’exilé et son au-delà attire le jeune migrant en quête d’un sort meilleur. On représente les moyens de l’échange, l’actualité autour des frontières avec la crise sanitaire suite à la pandémie de Covid-19 Bien évidemment, l’internet sans frontières, les datacentres et les câbles sous-marins, nouvelles artères de la planète, sont évoqués.La mise en vis-à-vis photographique des murs qui séparent et des ponts qui relient off re l’occasion d’une réflexion à la fois esthétique et éthique sur le sens des limites dans notre monde contemporain. On met en évidence les tensions autour des frontières, sur mer et sur terre, y compris sur les cols de l’Himalaya, entre Inde et Chine. Enfin, des images satellites des frontières dans le monde seront l’occasion de s’évader et de rêver les frontières.D’ailleurs, elles inspirent. Les représentations de frontières par des artistes tels que Monet, Turner, Klee, Ernest Pignon-Ernest ou encore Youcef Korichi confi rment la diversité de ces influences.

08/2021

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Monographies

Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être

Dans Guillaume Pujolle. La peinture, un lieu d'être, Blandine Ponet part sur les traces de Guillaume Pujolle (1893-1971) qui fut menuisier, douanier, mais aussi peintre. Il fut interné une grande partie de sa vie à l'asile de Braqueville, à Toulouse ? ; c'est de ce lieu qu'est partie Blandine Ponet, où elle-même travaille comme infirmière en psychiatrie. De là, elle tire les fils de la complexe destinée de l'artiste, ce qui l'entraîne aussi à se pencher sur l'histoire de la psychiatrie, du surréalisme, de l'art brut ou de la dévastatrice première guerre mondiale. Telle est sa manière de lutter contre "? l'oubli, l'immobilisme, l'absence d'histoire, l'ordre et la routine ? ". Retrouver quelques noms, quelques dates, quelques faits qui composent une inextricable pelote de passé, cela sauve du vertige face à un "? monde illisible ? ". C'est, pour Blandine Ponet, un premier pas pour appréhender l'art déroutant de Guillaume Pujolle, pour parvenir à regarder ses peintures dans toute leur violence acérée et colorée ? : "? La forme et le chemin qui y mène, dit Paul Klee. Apprivoiser les peintures de Pujolle, construire son propre regard et sa manière de les voir et les comprendre. Apprivoiser ce qu'elles contiennent et transmettent de folie et de douleur pour pouvoir les regarder enfin. ? " Retracer l'histoire du peintre et de son oeuvre, c'est apprendre à voir de manière plus juste, plus vibrante. Blandine Ponet cherche ainsi à remonter aux premiers événements qui témoignent d'une reconnaissance naissante de l'artiste. Lorsqu'une exposition d'oeuvres de malades est organisée en 1946 à l'hôpital Sainte-Anne par le docteur Gaston Ferdière, qui s'occupait également d'Antonin Artaud, on pouvait voir, entre autres, La mort du vieux Boers de Guillaume Pujolle. L'année suivante, à l'occasion de l'exposition Le surréalisme en 1947 à la galerie Maeght, on pouvait voir un étrange revolver fabriqué par Guillaume Pujolle. Dans son récit, Blandine Ponet rend également tout leur intensité à des fragments de l'histoire d'un siècle, en évoquant le choc qu'a pu constituer la première guerre pour Guillaume Pujolle, qui fut mobilisé les quatre années qu'elle dura. Choc que l'on peut pressentir dans plusieurs de ses peintures, notamment dans sa série de bateaux ? : "? Sauf un ou deux qui ne sont pas nommés, ils portent pour la plupart des noms précis qui reviennent ? : Lutetia, Provence, Normandie, Sirocco. [... ] Le Provence était un paquebot transatlantique qui fut lancé en 1906. Converti en croiseur, il sert aussi au transport des troupes vers les Dardanelles en janvier 1915. Quant au Lutetia, c'était un croiseur auxiliaire qui fut également affecté au transport des troupes à Salonique de 1915 à 1917. ? " Guillaume Pujolle lui-même passa deux années à Salonique durant la guerre, dont il se souvient sans doute en peignant ces flots "? impétueux et foisonnants ? ". Regarder avec attention les peintures de Guillaume Pujolle revient alors à tirer de l'oubli leur puissance plastique saisissante autant que la violence des tourments du siècle dernier.

01/2024

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Poésie

Frisson animal Tome 2 : La Terre, le Feu, le Ve Elément. Apologie poétique du vivant

Ce tome 2 de Frisson Animal, comme le tome 1 (publié en février 2020) et le tome 3 (qui déjà voit le jour) est un hymne à la Vie. Il mêle des poèmes, de nombreuses illustrations et des plaidoyers émouvants pour la Terre, pour les Animaux et le Peuple Végétal, pour tous les Etres. Des portraits au pastel et au fusain accompagnent les textes poétiques mais aussi des peintures à l'acrylique fluide et à l'aquarelle. C'est une véritable incursion dans un univers magique à laquelle nous sommes invité·e·s et à laisser couler sur nous la poésie sensuelle, sensorielle, sauvage comme une cascade tantôt douce pour apaiser nos coeurs ou impétueuse pour réveiller nos esprits et nos sens. Le style est indomptable et le désir d'empathie, partout, se faufile. Dans sa préface, Marie Milis écrit : " Ce livre est un cri d'amour brûlant, celui d'une femme éveillée qui nous passe le relais. Percutante, sa puissance éveille en nous l'évidence de l'interdépendance des espèces pour l'équilibre du Vivant. Isabelle est mobilisatrice par toutes les cellules de son être. Tout d'elle est sincérité. Tout est au service de sa cause : ses poèmes, ses dessins, ses toiles, sa parole, son corps et son yoga ! Pèlerine de son Graal qui est aussi le nôtre, elle est chaque jour plus concentrée, plus dynamique, plus communicative aussi ". Isabelle invoque ici plus intensément la Terre et le Feu. Dans la première partie, elle fait un va et vient entre les ombres et la lumière, entre réalité crue et songes éveillés, entre la tête, le corps et le coeur et tente de se métamorphoser, de communier, de dialoguer avec des esprits convoqués ... Dans la seconde partie du livre, elle nous convie au début du récit d'une utopie qui se poursuivra dans le tome 3. Elle croit en la puissance du Rêve créateur et espère nous donner envie de manifester le nôtre à notre tour. En prolongement des livres de la trilogie, sur le site de l'autrice et sur Soundcloud, nous pouvons écouter librement des mantras, des chants spontanés, des guidances oniriques ainsi que des poèmes sonores. Des clips poétiques nous attendent sur sa chaine YouTube. D'autres pratiques (Yoga, visualisations créatrices, Autolouange) viennent enrichir notre lecture. Sur certaines pages, des QR codes sont à notre disposition pour faciliter l'accès à un état de transe (Expansion de conscience). Frisson Animal est interactif et vivant. Il mobilise nos propres rêves, nos nuits noires et profondes et puis l'aube d'après, pleine d'espoirs et de promesses. Frisson Animal invite au questionnement existentiel, à interroger notre condition d'humain·e, notre connexion à la Terre, à tout le Vivant et peut trouver aussi sa place en milieu scolaire, en primaire, au collège et au lycée. Nous voilà dans le Kairos, l'instant T de la chance à saisir pour changer de paradigme et enchanter la Terre comme tant d'êtres nous émerveillent de leur puissance verticale, de leurs parfums envoûtants, de leurs chants, leurs rugissements, leurs hurlements, leurs miaulements, leur grâce, leur beauté...

04/2024

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Sociologie

Disparaître de soi. Une tentation contemporaine

Nos existences parfois nous pèsent. Même pour un temps, nous aimerions prendre congé des nécessités qui leur sont liées. Se donner en quelque sorte des vacances de soi pour reprendre son souffle. Si nos conditions d'existence sont sans doute meilleures que celles de nos ancêtres, elles ne dédouanent pas de l'essentiel qui consiste à donner une signification et une valeur à son existence, à se sentir relié aux autres, à éprouver le sentiment d'avoir sa place au sein du lien social. L'individualisation du sens, en libérant des traditions ou des valeurs communes, dégage de toute autorité. Chacun devient son propre maître et n'a de compte à rendre qu'à lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à lui-même, à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment d'insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se sent d'autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de sa communauté. Dans une société où s'impose la flexibilité, l'urgence, la vitesse, la concurrence, l'efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s'ajuster aux circonstances, assumer son autonomie. Il ne suffit plus de naître ou de grandir, il faut désormais se construire en permanence, demeurer mobilisé, donner un sens à sa vie, étayer ses actions sur des valeurs. La tâche d'être un individu est ardue, surtout s'il s'agit justement de devenir soi. Au fil de ce livre, j'appellerai blancheur cet état d'absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi sous une forme ou sous une autre à cause de la difficulté ou de la pénibilité d'être soi. Dans tous les cas, la volonté est de relâcher la pression. Il s'agit ici de plonger dans la subjectivité contemporaine et d'en analyser l'une des tentations les plus vives, celle de se défaire enfin de soi, serait-ce pour un moment. Sous une forme douloureuse ou propice, cette étude arpente une anthropologie des limites dans la pluralité des mondes contemporains, elle s'attache à une exploration de l'intime quand l'individu lâche prise sans pour autant vouloir mourir, ou quand il s'invente des moyens provisoires de se déprendre de soi. Les conditions sociales sont toujours mêlées à des conditions affectives. Et ce sont ces dernières qui induisent par exemple les conduites à risque des jeunes dans un contexte de souffrance personnelle, ou qui font advenir la dépression, et sans doute la plupart des démences séniles. Si souvent les approches psychologiques occultent l'ancrage social et culturel, celles des sociologues délaissent souvent les données plus affectives, considérant les individus comme des adultes éternels, n'ayant jamais eu d'enfance, ni d'inconscient, ni de difficultés intimes. La compréhension sociologique et anthropologique des mondes contemporains peut ressaisir la singularité d'une histoire personnelle en croisant la trame affective et sociale qui baigne l'individu et surtout les significations qui alimentent son rapport au monde. Telle est la tâche de ce livre.

02/2015

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Sociologie

L'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, 15 avril 2005. Enquête sur un drame social

Que valent des vies humaines ? Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un hôtel meublé, géré par le Samu social, habité par des familles, la plupart originaires d'Afrique, flambait à Paris près des Galeries Lafayette. Vingt-quatre personnes, dont onze enfants, y laissent la vie. Il fallait en témoigner, ne pas laisser s'installer l'oubli. En avril 2010, lors d'une rencontre commémorative dans le square de la Trinité, où s'élève la stèle portant le nom et l'âge des victimes, Aomar Ikhlef, porte-parole et fondateur de l'Association des familles des victimes, et Claire Lévy-Vroelant, la sociologue des hôtels meublés, ont décidé du projet dans ses grandes lignes. L'épreuve des deuils, l'interminable marche de la justice, la solidarité, les espoirs et les combats, ne pouvaient être narrés, décrits, écrits, que par ceux-là mêmes qui les avaient vécus. Le désir de passer outre les formes canoniques de l'analyse sociologique a permis d'ouvrir un espace de parole dont ceux qui acceptaient de témoigner étaient entièrement les maîtres. Le pacte d'écriture a nécessité du temps, de la clarté et de la confiance. Enregistrés et réécrits, ces récits ont pris corps, dessinant des lignes de vie et de migration confrontées à la violence d'un système. Fidèle aux objectifs de départ, ce livre témoigne du désir partagé de rendre publique une expérience extrême et de donner lieu et sens à une mémoire de l'événement. Quinze hommes et femmes racontent, cheminant à travers les mots pour exprimer l'indicible. Ces témoignages sont leur oeuvre, tissée à plusieurs mains. Claire Lévy-Vroelant, sociologue de l'habitat et de la ville, enseignante et professeur à l'université Paris 8. Au cours de ses très nombreuses recherches et publications, Claire Lévy Vroelant s'est d'abord interrogée, d'un point de vue démographique, sur les mouvements et la constitution de populations aux XIXe et XXe siècles puis, à une échelle plus humaine, sur les situations des individus et de leur famille dans l'univers de la ville. La question de la place faite aux nouveaux venus et aux étrangers dans la société urbaine se situe dans le cadre plus global des questions liées à l'histoire des migrations contemporaines. Logiquement, les interrogations sur les mobilités résidentielles en France et en Europe sur une longue durée ont développé en elle non seulement l'expertise mais aussi le goût pour la nature des relations entre déplacement, logement et dynamiques familiales. Ces études conduisent aussi à l'interprétation, par les politiques publiques, des ruses et adaptations de la famille. Ces questions sont approchées aujourd'hui sous l'angle des politiques de logement et des politiques sociales (logement social, protections, interventions sociales), mais aussi sous celui des solidarités ordinaires intégrant la question des mémoires dans la fabrication plurielle de la société urbaine. Depuis janvier 2014, elle coordonne la recherche " Penser la ville contemporaine " à la Maison des Sciences de l'Homme de Paris Nord. Elle est aussi membre du Conseil scientifique du Centre de recherche sur l'habitat, CNRS et membre du Conseil de l'Ecole Doctorale Sciences sociales de Paris 8 Saint-Denis. Elle a notamment publié aux éditions Créaphis Hôtels meublés, Enquête sur une mémoire de l'immigration, avec Céline Barrère (2012) et Une chambre en ville. Hôtels meublés et garnis à Paris, 1860-1990, avec Alain Faure (2007).

03/2018

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Associations

Associations. Fondations - Congrégations - Fonds de dotation, Edition 2024

Gérez efficacement une association, fondation, congrégation ou fonds de dotation, quelle que soit sa taille, son activité ou ses statuts. Concerne toutes les associations, fondations, congrégations et fonds de dotation quels que soient leur taille, leur activité ou leurs statuts. Etudie le régime juridique, fiscal, social et comptable des associations pour vous donner toutes les clés d'une gestion efficace. Pour toutes les associations, fondations, congrégations, fonds de dotation Ce Mémento s'adresse à toutes les associations, fondations, congrégations, fonds de dotation, quels que soient leur taille, leur statut ou leur activité, et à leurs conseils. Il étudie le régime juridique, fiscal, social et comptable des associations et vous donne une information complète pour : - gérer efficacement une association, - financer son activité (dons, subventions, mécénat, parrainage), - recourir à des bénévoles ou à des salariés sans risque, - maîtriser les charges fiscales, - tenir une comptabilité dans les règles, - effectuer vos démarches simplement, - organiser une manifestation en toute sécurité, - publier un journal... Des dossiers thématiques complètent l'ouvrage : fonds de dotation, mécénat et parrainage (sponsoring), subventions aux associations, statut des bénévoles, filialisation des activités lucratives d'une association, association locataire de locaux privés, fichiers des associations, presse associative, manifestations publiques, Alsace - Moselle, congrégations. Ce Mémento intègre également de nombreux modèles et tableaux récapitulatifs, ainsi que des exemples chiffrés et des illustrations. A jour au 15/03/2023, il intègre les dernières nouveautés : Les nouvelles conditions de délivrance des agréments des associations sportives Les derniers avis du Conseil d'Etat en matière de reconnaissance d'utilité publique des associations et des fondations Le contrôle du financement étranger après la loi Respect des principes de la République Les nouveautés fiscales issues de la loi de finances pour 2023 Les nouvelles règles de déclaration des spectacles pyrotechniques Les nouvelles modalités de mise en oeuvre du volontariat de solidarité international La réforme de la responsabilité des dirigeants associatifs gestionnaires de fonds publics Les nouvelles obligations incombant aux entreprises donatrices et aux organismes bénéficiaires de dons après la loi Respect des principes de la République Le renforcement du contrôle des fonds de dotation Mesures en faveur du pouvoir d'achat : prime de partage de la valeur, monétisation des jours de repos et de RTT, extension du champ de la déduction forfaitaire sur les heures supplémentaires, etc. Le Mémento répond à toutes vos questions : GERER EFFICACEMENT UNE ASSOCIATION > Quels sont les pouvoirs du président ? Du conseil d'administration ? De l'assemblée générale ? > Quelles précautions faut-il prendre avant d'exclure un membre ? > Quels sont les impacts de la loi sur le respect des principes de la République sur l'agrément des associations ? > Quelles démarches doit entreprendre une association lorsqu'elle modifie ses statuts ? Change de dirigeants ? Achète un immeuble ? RECOURIR A DES BENEVOLES OU A DES SALARIES > A quelles conditions peut-on recourir aux équivalences ? > Quel est le montant crédité annuellement sur le compte d'engagement citoyen des bénévoles ? > A quelles conditions une association peut-elle recourir à un contrat aidé ? > Y-a-t-il une condition d'effectif pour recourir au chèque-emploi associatif ? > Le directeur d'une association peut-il licencier un salarié ? > Quelles sont les associations exonérées de versement mobilité ? MAITRISER LA FISCALITE > Comment sont taxés les revenus de valeurs mobilières des associations sans activité lucrative ? > Quand doit-on payer les taxes sur les spectacles ? > A quels éléments une association doit-elle prêter attention pour éviter la remise en cause du caractère non lucratif de son activité ? > Pourquoi et comment procéder à la sectorisation des activités lucratives ? > Dans quelles limites les associations lucratives peuvent-elles reporter leurs déficits ? > Quels sont les dispositifs d'exonération d'IS, de TVA et de CET dont peuvent bénéficier les associations ayant une activité lucrative ? COMPTABILISER DANS LES REGLES > Quelles obligations pour les associations faisant appel à la générosité du public ? Pour les associations du secteur sanitaire et social ? Pour les petites associations ? > Dans quels cas une association doit-elle recourir à un commissaire aux comptes ? Quel est leur rôle ? > Quelles conséquences pour l'association en cas de non-établissement des comptes ? FINANCER SON ACTIVITE > A quelles obligations sont soumises les associations désirant obtenir une subvention depuis la loi Respect des principes de la République ? > Quelles conditions doit remplir une association pour recevoir des dons de particuliers ouvrant droit à réduction d'impôt sur le revenu ? > Quel régime fiscal s'applique aux dons effectués par une entreprise au profit d'organismes d'aide aux personnes en difficulté ? > Quelles sont les obligations déclaratives des associations qui reçoivent des dons ouvrant droit à réduction d'impôt ? > Comment créer un fonds de dotation ? Quel régime fiscal s'applique ? > Les dons à un fonds de dotation redistributeur finançant à la fois des organismes éligibles et des organismes non éligibles au régime du mécénat ouvrent-ils droit à réduction d'impôt ? ORGANISER UNE MANIFESTATION EN TOUTE SECURITE > A quelles obligations sont soumises les associations organisant une manifestation sur la voie publique ? > Quel est le régime fiscal applicable aux manifestations ? > Quelles embauches faut-il déclarer au Guichet unique spectacle occasionnel ?

06/2023

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Religion

Communio N° 179 : L'Europe unie et le christianisme

Editorial : Olivier Chaline : L'Eglise et l'Europe en voie d'union : quelles présences de l'une à l'autre ? Thème : L'Europe unie face au christianisme Aldino Cazzago : Jean-Paul II : l'Europe dont je rêve Dans un parcours historique des interventions pontificales, l'article montre que Jean-Paul II s'est attaché sans relâche à défendre la vocation spirituelle de l'Europe enracinée dans le christianisme qui, seule, peut faire d'elle une communauté pleinement humaine. Ysabel de Andia : Ecclesia in Europa Expert au Synode des évêques pour l'Europe, l'auteur tire les conclusions de l'exhortation Ecclesia in Europa qui, devant "l'apostasie silencieuse" d'une Europe rejetant ses racines chrétiennes, l'invite à revenir au Christ, source de toute Espérance : c'est dans la fidélité à sa vocation spirituelle qu'elle peut réussir à intégrer de nouveaux pays et à promouvoir une mondialisation solidaire ; de Benoît à Edith Stein, ses saints patrons lui montrent la voie à suivre. Rémi Brague : Le christianisme comme forme de la culture européenne On ne peut faire du christianisme un des contenus de la culture européenne : ill offre ce caractère unique d'être une religion et rien d'autre qui, dans sa dépendance du judaïsme qui l'a précédé et du cadre culturel gréco-latin où il s'est établi, a instauré avec eux une relation spécifique : il n'en a pas seulement hérité, il les a acceptés dans un rapport de reconnaissance fait de gratitude et de respect. Olivier Chaline : Ni maîtresse ni servante : l'Eglise et l'Europe en voie d'union Le christianisme peut aider l'Europe en voie d'union politique en l'empêchant de se refermer sur ses habitants, en lui rappelant qu'elle n'est pas sa propre fin et en lui opposant des limitations, voire des forces de résistance le cas échéant. Piotr M. A. Cywkinski et Marcin Przeciszewski : L'Eglise en Pologne après 1989 face aux nouveaux défis de la démocratie Comme son titre l'indique, l'article donne une analyse détaillée de l'évolution du catholicisme polonais depuis que la Pologne est libérée du régime communiste, jusqu'à son intégration à l'union européenne, fortement appuyée par le pape Jean-Paul II et l'épiscopat polonais. De Jean-Paul II à Benoît XVI Serge Landes : Action de grâces Il serait aujourd'hui prématuré de comprendre dans son intégralité le pontificat qui vient de s'achever, il est encore bon de méditer de quelle façon, dans son agonie et sa mort, Jean-Paul II est resté jusqu'au terme de sa vie configuré au Christ. Jean-Robert Armogathe : La Méditation sur l'Eglise de Benoît XVI Avant de devenir pape, le cardinal Joseph Ratzinger avait, de longue date, élaboré une oeuvre théologique personnelle, centrée sur la présence de l'Eglise dans l'histoire des hommes. Dans cette perspective ecclésiologique, il est possible de formuler un oecuménisme de communion. Signets Xavier Tilliette : Claudel bibliste Durant les vingt dernières années de sa vie, Claudel, le poète qui "aimait la Bible" , s'est "agenouillé à l'Ecriture Sainte... . , avec un entrain, une alacrité, une allégresse qui ont constamment accru son bonheur et régénéré son écriture" . Christophe Dufour : La religion populaire : Pastorale diocésaine et "Ostensions" dans le Limousin Comment un évêque peut-il réagir en découvrant dans son diocèse une tradition religieuse qui, depuis le Moyen Age, mobilise l'ensemble d'une population dite déchristianisée ? Serviteur de son peuple, le pasteur reconnaît là une manifestation de sa foi et voit un lien entre l'évangélisation et cette forme de religion populaire, veillant à la purifier de toute superstition et à s'appuyer sur le sens mystique et la prière qui habitent le coeur de ses ouailles. Didier Laroque : My Architect. A son's journey Le film de Nathaniel Kahn, en reconstituant la vie de son père, un des plus grands architectes américains, permet de réfléchir sur la relation entre volonté d'art et vie morale, exigence de cohérence démentie par l'opinion qui fait de l'artiste un être voué au dérèglement. Le film, tout en montrant la souffrance filiale qui est le prix du génie paternel, est à l'unisson de l'oeuvre du Bâtisseur par la qualité des images et la profondeur de vue de l'Ecriture du Fils. Jean Clapier : Thérèse de Lisieux et la souffrance humaine Thérèse de Lisieux a trouvé dans l'expérience de da souffrance, vécue dans l'amour de Jésus, le sens de sa vocation : participer, en union avec le Crucifié, à son oeuvre de rédemption. C'est ce dont témoignent les textes réunis dans cet article.

06/2005

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Droit

Droit social international et européen en mouvement. Liber amicorum en hommage à Pierre Rodière

L'hommage qui est rendu aujourd'hui à Pierre Rodière est, comme le veut l'étymologie, une marque de respect à son égard. Peu de ses élèves, collègues, amis ou membres de sa famille ont décliné la proposition de participer à ces Mélanges. Il est vrai qu'il n'a jamais laissé indifférents ceux qui ont traversé son chemin. Tant à Dijon qu'à Paris, de très nombreux étudiants ont d'abord eu la chance de découvrir avec lui le droit du travail, ainsi que le droit social international et européen, très souvent pour ne jamais en oublier l'approche particulière qu'empruntait le professeur de droit en vue de rendre clair ce qui était disparate, obscurci ou lacunaire. Ses cours étaient devenus des lieux non pas seulement de connaissances, mais aussi d'échanges et de réflexion. A la fin d'un troisième cycle, les étudiants étaient toujours nombreux à solliciter son attention sur un sujet pour envisager une thèse de doctorat dans les domaines qui lui étaient chers : le droit de la négociation collective, le droit syndical, les élections professionnelles dans leurs dimensions nationales, européennes ou internationales. Le droit des étrangers faisait aussi partie du champ de ses compétences. Ses collègues aimaient plus particulièrement la rigueur de ses analyses et la densité de ses écrits. Les travaux personnels de Pierre Rodière, qui ont toujours été le fruit d'une rédaction longue et réfléchie, ornent les rayons des bibliothèques en raison de leur originalité et de l'innovation qu'ils portent. Car son souci n'a jamais été de multiplier les interventions et les publications : il a toujours su privilégier la qualité à la quantité. En témoignent sa thèse portant sur un sujet inédit – La convention collective en droit international –, son magistral Traité de droit social de l'Union européenne, ainsi que ses articles toujours accueillis avec impatience par les esprits curieux et soucieux d'y trouver des nouveautés. Les revues Droit social et Droit ouvrier, ainsi que La Semaine sociale Lamy ont souvent été le creuset de ses réflexions, tant en matière interne qu'internationale. Il aimait également exposer ses analyses du droit européen dans des revues spécialisées, telles que la Revue trimestrielle de droit européen, le Journal de droit européen et la Revue des affaires européennes. Derrière le professeur et le chercheur, il y a aussi un homme attachant, dont les amis ont été nombreux et fidèles. Il l'est beaucoup par sa liberté d'esprit, qui lui permet d'aller sur des terrains inexploités. Ses analyses fines et inventives l'ont conduit naturellement à découvrir d'autres peuples et d'autres systèmes juridiques à travers les missions qui lui étaient confiées et les colloques auxquels il était invité. Ces Mélanges ont été voulus pour rendre hommage aux valeurs défendues par Pierre Rodière. On y trouvera, à travers la diversité des thèmes abordés, la trace de l'influence de ses travaux sur l'évolution du droit social au-delà des frontières. Ouvrage réalisé à l'initiative de Etienne Pataut, Franck Petit, Sophie robin-Olivier et Alain Supiot. Avec le concours de Linxin He. Prix de souscription : 109 € Prix public après parution : 149 € Date limite de souscription pour figurer dans la liste des souscripteurs (imprimée en fin d'ouvrage) : 29 mars 2019 Date limite de souscription au tarif préférentiel : 15 mai 2019 ISBN : 978-2-275-06166-5 39 contributions en droit social Nikitas Aliprantis La compétitivité sauvage mondialisée et le droit social - Aspects sociologiques du néolibéralisme Loïc Azoulai Mobilité, collectivité, territorialité (aspects de droit social de l'Union européenne) Ségolène Barbou des Places Où en est l'esprit de système ? - A propos de la fragmentation du droit de la libre circulation des travailleurs Nicolas Bouffier Les restructurations hors du droit du licenciement collectif Jean-Pierre Chauchard L'Union européenne et les travailleurs de plateformes Laetitia Driguez L'entreprise sociale en droit de l'Union européenne Muriel Fabre-Magnan La responsabilité du fait du cocontractant - Une figure juridique pour la RSE Laurène Gratton Entre rupture et continuité, de quelques difficultés entourant la qualification de cession de contrat de travail Linxin He Le droit d'actions collectives en mouvement Fabienne Jault-Seseke La coopération loyale au sens des règles de coordination des régimes de sécurité sociale, une évolution nécessaire - Interrogations autour des certificats de détachement Emmanuel Jeuland Le juge et l'émotion Marianne Keller Lyon-Caen Action collective en justice et défense des droits des travailleurs dans une économie globalisée Sophia Koukoulis-Spiliotopoulos Les institutions de l'Union ne peuvent échapper à la Charte, mais elles sont exonérées de leur responsabilité par des mécanismes externes. Quid alors de l'autonomie du droit de l'Union ? Jean-Pierre Laborde Nationalité (française), citoyenneté (française et européenne), extranéité - Quelques éléments de réflexion Jean-Philippe Lhernould Les doctrines divergentes du droit de l'Union et de la Cour de cassation sur les avantages aux femmes - A propos de deux arrêts de la chambre sociale des 12 juillet et 21 septembre 2017 Grégoire Loiseau La conventionnalisation du droit du travail - Regards croisés sur la liberté contractuelle et sur la liberté conventionnelle Pascal Lokiec De l'usage du droit comparé en matière sociale Eric Loquin Lex sportiva et droit du travail - Réflexions sur le contenu des sentences arbitrales rendues sous l'égide du Tribunal arbitral des sports de Lausanne Prodromos Mavridis Y a-t-il encore de règles de conflits de lois en matière de sécurité sociale ? - Quelques réflexions Emmanuelle Mazuyer Retour sur l'âge d'or du dialogue social européen Florence Mehrez La consultation dans les petites entreprises : l'introuvable mandat Nicolas Moizard La vigilance des organisations syndicales lors de la négociation collective d'entreprise Carole Moniolle La représentativité des organisations syndicales dans la fonction publique au sein des comités techniques avant la réforme de 2010 Florelle Moreau L'immigration de travail dans le droit de l'Union européenne Marie-Ange Moreau Le rôle de la cartographie sociale - Perspectives pluridisciplinaires à partir de l'analyse des accords mondiaux d'entreprise Horatia Muir-Watt Droit et critique sociale : de l'interdisciplinarité chez les juristes Ismaël Omarjee L'Europe sociale a-t-elle (encore) un avenir ? Etienne Pataut Relire " Compagnie des Wagons-lits " - La représentation collective des salariés dans l'espace international Franck Petit Les modes dérogatoires de négociation collective François Pinatel Les espoirs déçus de la négociation collective européenne Jean-Emmanuel Ray Très libres propos sur les G.A.M.E. - (" Garanties au moins équivalentes ") Sophie Robin-Olivier Le droit social européen absorbé par l'Union économique et monétaire Catherine Rodière-Rein Echappées belles Mélanie Schmitt Concurrence, coopération, conflit - Jalons pour une reconceptualisation du droit social de l'Union européenne Petros Stangos Guerre des valeurs entre l'Union européenne et la Charte sociale européenne : la " pacification " tant attendue Alain Supiot La guerre du dernier mot Isabelle Vacarie Vice et vertu des dispositifs européens de portabilité Fernando Valdés Dal-Ré Flexibilité interne et réforme du marché du travail : le cas espagnol Pierre-Yves Verkindt Améliorer les conditions de travail pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs - Retour sur le rôle du droit européen dans la construction d'un droit de la santé au travail

06/2019

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Aide humanitaire

Gouverner les exilés aux frontières. Pouvoir discrétionnaire et résistances

Coordinatrice de l'ouvrage : Annalisa Lendaro, sociologue, chargée de recherches au CNRS (Certop) ; E-mail : annalisa.lendaro@univ-tlse2.fr Titre de l'ouvrage : Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses Calais, frontière franco-britannique, octobre 2016 ©. Présentation et argumentaire La frontière contemporaine tue, blesse, enferme, et éloigne une partie des candidat.e.s à la migration. Qu'elle soit maritime, terrestre, ou alpine, elle est un outil déstiné à trier les personnes migrantes selon leur (in)désirabilité. La condition d'indérisable, en dépit de critères juridiques inscrits dans le droit national et international, est le produit de pratiques discrétionnaires d'agents de police, de fonctionnaires préfectoraux, et autres " faiseurs de frontières ". De ce fait, la frontière contemporaine est à la fois un territoire, et un dispositif de gouvernement des populations, où l'effectivité des droits fondamentaux (à une vie digne, à l'éducation, à la justice, à la santé, etc.) est quotidiennement mise à mal. Sur la base d'enquêtes qualitatives menées à trois frontières françaises (la frontière franco- britannique, la frontière franco-italienne, et la frontière basque) dans le cadre d'un projet financé par l'ANR (DisPow 2019-2022), cet ouvrage collectif se propose d'apporter un éclairage résolument pluridisciplinaire (sociologie, géographie, philosophie, droit, science politique) sur les différentes facettes du gouvernement des exilé.e.s en France et sur ses effets socio-politiques. Pour cela, il s'intéressera tout d'abord à la densité des normes et consignes, parfois contradictoires, qui régissent les territoires frontaliers (partie I), puis aux marges de manoeuvre, dilemmes moraux, et contraintes organisationnelles de groupes d'acteurs qui disposent d'un pouvoir décisionnaire sur ces mêmes territoires (policiers, cheminots...) (partie II). L'ouvrage entend enfin éclairer les formes de contestation et de résistance à ce pouvoir discrétionnaire (III), considéré par certains acteurs et groupes comme étant proche de l'arbitraire et de l'abus : avec quelles attentes, de quelles façons, et avec quels résultats l'arme du droit peut-elle être mobilisée par les bénévoles pro-migrants et par les exilé.e.s eux-mêmes contre l'Etat ou les pouvoirs locaux ? Comment les associations et les collectifs, mais aussi les professionnels du droit tels que les avocat.e.s, tentent-iels de sensibiliser, d'alerter, de contester les décisions ou d'obtenir justice au nom des exilé.e.s, et pourquoi certains " cas judiciaires " deviennent emblématiques et font débat dans l'espace public à un moment donné (et d'autres non)? En cela, les contributions de l'ouvrage fournissent des pistes pour analyser les controverses socio-juridiques en lien avec le gouvernement des exilé.e.s, et pour comprendre leurs origines, les différentes conceptions de la justice qu'elles symbolisent, la façon dont elles questionnent les politiques migratoires contemporaines et les principes qui les sous-tendent et justifient. La problématique et l'originalité du projet D'un point de vue juridique, le pouvoir discrétionnaire relève d'une action entreprise à l'appréciation d'une administration et/ou d'un agent public, sans que sa conduite ou décision ne lui soit dictée clairement ou de manière univoque par le droit (Spire 2008, Dubois 2009). En principe, ce pouvoir est donc exercé par les détenteur·rice·s d'une autorité publique (centrale ou décentralisée, de maintien de l'ordre ou administrative) et se manifeste par leur liberté d'action lorsque les décisions qu'iels ont à prendre ne sont pas encadrées de façon stricte par des règles de droit et/ou des procédures détaillées (Van der Woude et Van der Leun 2017). Cette " compétence discrétionnaire " est alors accordée par la loi aux agents de l'Etat, tels que les fonctionnaires administratif·ve·s (Laurens 2008, Miaz 2019). Elle permet, du moins en théorie, de distinguer " pouvoir discrétionnaire " et " mesures arbitraires ", les dernières renvoyant à des pratiques abusives car prises manifestement en décalage par rapport aux textes juridiques, aux procédures, ou aux compétences attribuées aux agents concernés (Chauvet cit.). Néanmoins, les textes peuvent se prêter à des interprétations tellement différentes (ou rentrer en conflit entre eux) que la frontière entre discrétionnaire et arbitraire est parfois difficile à tracer (Fassin 2014, Campbell 1999, Laurens cit.). Aussi, il serait réducteur de concevoir ce pouvoir comme uniquement le fait d'acteurs publics : dans le cadre du projet DisPow, auquel ont participé les auteur.e.s de cet ouvrage, les enquêtes menées ont exploré les multiples facettes du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) en se focalisant à la fois sur des territoires spécifiques, les frontières, et sur un champ juridique particulier, le droit des étranger·e·s ; en effet, ces deux focales permettent de montrer à quel point l'imprécision des critères législatifs ou règlementaires laisse la possibilité - ou impose la responsabilité - aux acteurs publics mais aussi privés de choisir comment interpréter les règles ou consignes et donc comment agir face à une situation concrète, avec comme conséquences principales, d'une part, des pratiques très disparates selon le territoire, l'organisation du service, les enjeux réputationnels au sein du groupe, etc., et d'autre part, un accès des étranger·e·s à leurs droits très aléatoire. Ainsi, nous avons étudié les formes et les effets d'un pouvoir discrétionnaire qui désigne la sphère d'autonomie à l'intérieur de laquelle les agents de l'administration (Spire 2008, Dubois 2009), mais aussi les " faiseurs de frontière " (transporteurs, contrôleurs, agents de sécurité etc.) (Guenebeaud 2019) et les accompagnant·e·s (juristes bénévoles, avocat·e·s, activistes) (Lendaro 2021) peuvent prendre différentes décisions au sujet des personnes en situation de migration, et ce, pas forcément en l'absence d'une règle mais plus souvent en présence d'une multiplicité d'injonctions ou de suggestions dont le degré de contrainte varie (Parrot 2019). L'ambition de cet ouvrage est de contribuer à la compréhension des origines socio-juridiques, morales, et organisationnelles, et des effets sociaux et politiques, de cette porosité entre discrétionnaire et arbitraire aux frontières. Son originalité est de vouloir le faire à la lumière, d'une part, des pratiques des acteurs aux prises avec la mise en oeuvre des politiques migratoires en France, et d'autre part, des actions et stratégies entreprises par les individus et groupes qui essayent de les contester, de déjouer leurs contraintes, de dénoncer leurs effets, voire d'attaquer en justice les responsables de violences et/ou violations de droits. L'ensemble des contributions partent du principe que le droit, loin de constituer une matière figée dont l'application serait homogène et capable d'orienter dans un seul et même sens les pratiques individuelles et collectives, est d'une part le produit de phénomènes sociaux et de rapports de forces en évolution, et d'autre part, contribue évidemment aussi à cette même évolution des rapports sociaux (Calavita 2016, Ewick et Silbey 1998, Bourdieu 1990). Pensées pour se faire écho et s'articuler à la problématique générale de l'ouvrage, les contributions se proposent de répondre aux questions suivantes : quelles sont les manifestations de ce pouvoir discrétionnaire aux frontières et que nous disent-elles de phénomènes sociaux plus globaux tels que l'évolution des inégalités entre groupes sociaux, l'effectivité des libertés publiques, ou encore la place du droit dans les mouvements sociaux ? En quoi les formes et les effets du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) nous renseignent-ils sur les rapports au droit et à la légalité des acteur·rice·s qui l'exercent (Ewick et Silbey 1998, Pélisse 2005) ? Quels apprentissages du politique (Soss 1999) apparaissent via la rencontre avec le droit et ses marges d'interprétation ? Quels sont les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les acteur·rice·s pouvant exercer un certain pouvoir discrétionnaire (Fassin et Eideliman 2012)? Quels usages stratégiques et/ou militants du droit sont mis en oeuvre en réaction à l'exercice d'un pouvoir discrétionnaire considéré comme arbitraire et donc injuste (Israël 2009, Lendaro 2021)? Quelles luttes sont davantage investies par la judiciarisation (Commaille 2008) et à quelles conditions le droit peut-il être considéré par les acteur·rice·s comme un outil de changement social (McCann 2006, Galanter 1974) ? Bibliographie Bourdieu, P. (1990) " Droit et passe-droit. Le champ des pouvoirs territoriaux et la mise en oeuvre des règlements ", Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 81-82 86-96. Calavita, K. (2016) Invitation to Law and society. An introduction to the study of real Law. Chicago University Press. Campbell, E. (1999) " Towards a sociological Theory of discretion ", International Journal of the Sociology of Law 27, PP 79-101. Chauvet, C. (2009) " Arbitraire et discrétionnaire en droit administratif ", Gilles J. Guglielmi éd., La faveur et le droit. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, p. 335-355. Commaille, J. (2008). 13. La judiciarisation : nouveau régime de régulation politique. Dans : Olivier Giraud éd., Politiques publiques et démocratie (pp. 305-319). Paris : La Découverte. Dubois, V. (2009), Le paradoxe du contrôleur. Incertitude et contrainte institutionnelle dans le contrôle des assistés sociaux, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 178, 28-49. Ewick P., Silbey S. (1998) The Common Place of Law. Stories from Everyday Life, Chicago and London, The University of Chicago Press. Fassin D. (2014) " Pouvoir discrétionnaire et politiques sécuritaires. Le chèque en gris de l'Etat à la police ", Actes de la recherche en sciences sociales, 201-202(1) 72-86. Fassin, D. & Eideliman, J. (2012). Economies morales contemporaines. Paris : La Découverte. Galanter, M. (1974). Why the ? Haves' Come out Ahead : Speculations on the Limits of Legal Change. Law and society review, 9(1), 95-160. Guenebeaud, C. (2019), "Nous ne sommes pas des passeurs de migrants" : le rôle des transporteurs routiers et maritimes dans la mise en oeuvre des contrôles à la frontière franco-britannique. Lien social et Politiques, 83, 103-122. Israël, L. (2009). L'arme du droit. Presses de SciencesPo. Laurens S. (2008) " Les agents de l'Etat face à leur propre pouvoir. Eléments pour une micro-analyse des mots griffonnés en marge des décisions officielles ", Genèses, 72(3) 26-41. Lendaro, A. (2021). Défendre les " délinquant·e·s solidaires ". Quelles sont les limites de l'engagement des avocat·e·s de la cause des étranger·e·s ? . Droit et société, 107, 67-82. McCann M. (Ed.) (2006), Law and Social Movements, Ashgate. Miaz J. (2019). Le Droit et ses médiations : Pratiques d'instruction des demandes d'asile et encadrement institutionnel des décisions, Politique et Sociétés, 38 (1) 71-98. Parrot, K. (2019). Carte blanche. L'Etat contre les étrangers, Paris, La Fabrique. Pélisse, J. (2005). A-t-on conscience du droit ? Autour des Legal Consciousness Studies. Genèses, n° 59(2), 114-130. Soss, J. (1999), " Lessons of Welfare : Policy Design, Political Learning, and Political Action ", American Political Science Review, 93 (2), p. 363-380. Spire, A. (2008). Accueillir ou reconduire - Enquête sur les guichets de l'immigration, Editeur Raisons d'agir. Van der Woude M., Van der Leun J. (2017), " Crimmigration Checks in the Internal Border Areas of the EU : Finding the Discretion that Matters ", European Journal of Criminology, 14 (1), 27-45. Titre (provisoire) Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses. Avant-propos : Iker Barbero, juriste et philosophe, Professeur à Université de Bilbao (ES). (environ 10 000 signes) Introduction (environ 25 000 signes) La frontière comme dispositif de gouvernement des exilé.e.s : enjeux et méthodes, Annalisa Lendaro, CR CNRS, Certop Partie 1 Que fait le droit à la frontiere (et viceversa)? (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. La condition migrante : gouverner les corps par l'ineffectivité des droits (environ 45 000 signes/chaque chapitre). Hourya Bentouhami, MCF Philosophie 2. Des solidarités et dé-solidarité dans l'Union européenne en matière de migration. Mehdi Mezaguer, MCF Droit Partie 2 Tous 'faiseurs de frontiere'? Policiers et transporteurs face au contrôle des mobilités (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. Ethos professionnels et dilemmes moraux des forces de l'ordre à la frontière franco-britannique. Camille Guenebeaud, MCF Géographie 2. Les cheminots à la frontière basque : dynamiques organisationnelles et pratiques individuelles de résistance. Bénédicte Michalon (DR CNRS Géographie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie) 3. La frontière brûle. Résistances et mal-être des cheminots dans les Alpes Maritimes. Annalisa Lendaro, CR CNRS Sociologie 4. 'Je ne suis pas un collabo' : marges de manoeuvre et contraintes des conducteurs de bus dans le briançonnais. Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) et Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) Partie 3 Mobiliser le droit en faveur des exilé.e.s (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. L'arme du droit et ses coûts : experts et profanes à Calais. Karine Lamarche (CR CNRS Sociologie), Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) 2. Dénoncer, faire du plaidoyer, monter un recours. Les registres de la résistance par le droit à la frontière franco-italienne (Vintimille et Briancon). Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) et Daniela Trucco (Post-doc Science Politique) 3. Face au pouvoir discrétionnaire de l'Etat aux frontières, adaptations et stratégies des mineurs non accompagné (MNA) et de leurs soutiens. Soline Laplanche-Servigne (MCF Science Politique), Bastien Roland (Doctorant Sociologie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie). Conclusion (environ 25 000 signes) Mobiliser le droit et après ? Faire circuler les expériences de lutte aux frontières, Annalisa Lendaro Postface (environ 15 000 signes), Alexis Spire, DR CNRS. Information sur les auteur.e.s et sur la coordinatrice Coordinatrice : Annalisa Lendaro est chargée de recherches en sociologie politique au CNRS (France). Ses principaux intérêts portent sur les politiques migratoires, leurs applications sur les territoires frontaliers et leurs effets sur les demandeurs d'asile, sur les mineurs non accompagnés, et sur les groupes d'accompagnement à l'accès aux droits (avocats de la cause, juristes bénévoles). En utilisant des méthodes ethnographiques et en s'inspirant des travaux du courant Law and society, ses études essaient de mettre en lumière les processus et les justifications qui transforment le contournement du droit en une pratique ordinaire. Annalisa est la coordinatrice de l'ANR DisPow (2018-2022 https : //dispow.hypotheses.org/). Elle est également la responsable pour la France du projet MiCREATE - Migrant Children and Communities in a Transforming Europe (programme Recherche et Innovation H2020, volet Migration et Intégration, jan. 2019-juin 2022 => http://www.micreate.eu/). Auteur.e.s : Les courtes biographies des contributeur.e.s sont consultables via le carnet Hypothèses du projet DisPow => https : //dispow.hypotheses.org/category/lequipe-de-recherche Pages personnelles : ? Bénédicte Michalon : https : //www.passages.cnrs.fr/membres/nom/benedicte- michalon/ ? Camille Guenebeaud : https : //ladyss.com/guenebeaud-camille ? Hourya Bentouhami : https : //transmis.hypotheses.org/hourya-bentouhami ? Karine Lamarche : https : //www.univ-nantes.fr/karine-lamarche-1 ? Soline Laplanche-Servigne : http://www.ermes-unice.fr/? q=node/291 ? Daniela Trucco : https : //www.efrome.it/les-personnes/membres-et-personnel- scientifique/personne/daniela-trucco ? Mehdi Mezaguer : https : //unice.fr/medias/fichier/cv-mehdi-mars- 2022_1647250358354-pdf ? Thomas Sommer-Houdeville : https : //certop.cnrs.fr/sommer-houdeville-thomas/ ? Oriana Philippe : https : //migrinter.cnrs.fr/membres/oriana-philippe/ ? Bastien Roland : https : //dispow.hypotheses.org/357.

03/2024