Recherche

sodomie

Extraits

ActuaLitté

Religion

Lecture de la Bible et engagement politique en République démocratique du Congo. Le paradigme de l'histoire biblique d'Israël à l'heure de la Covid-19

"Et si l'Afrique refusait le développement ? ", tel était le titre de l'ouvrage d'Axelle Kabou en 1991. Joseph Ki-Zerbo, lui, s'est demandé, en 2004 : "A quand l'Afrique ? " suivant pour ainsi dire, J.-M. Ela qui n'hésita pas à parler du "Le Cri de l'homme africain" (1993) ou les théologiens africains, auteurs de : "Les prêtres noirs s'interrogent" (1956/2006). La question d'Axelle Kabou resurgit en sourdine dans cet ouvrage dont la question de fond est : "Et si le Congo — et avec lui, l'Afrique et le tiers/quart monde — repoussait enfin la multiséculaire infructueuse et suicidaire coopération bi/multilatérale avec les continents ouest-européen et nord-américain pour un modèle de collaboration et de partenariat adapté à son histoire et à sa vocation dans le monde ? " Une telle décision sera, certes, pénible pour tout le monde. Mais cela paraît être le prix à payer pour qu'enfin "renaisse", sur les cendres et les ruines de "Sodome et Gomorrhe africain", le "berceau de l'humanité". Cette espérance est fondée sur le constat de l'inattendu déséquilibre actuel, dû à la mystérieuse échappée de la Covid-19, laquelle continue de menacer nos assurances du passé et du présent et l'avenir de notre "maison commune". D'où le recours inconditionnel au paradigme de l'histoire biblique d'Israël que l'auteur aborde à partir d'une approche exégétique dite "interculturelle" (cf Prof. André Kabasele Mukenge). Ses conclusions, plus originales, bien que discutables, ouvertes à la perspective d'un monde conçu comme une "boule de chou pommé ou d'oignon", méritent d'être visitées. En cela apparaît l'originalité de ce livre.

11/2020

ActuaLitté

Critique

Genèse de l'impur. L'écriture carcérale du Marquis de Sade (1777-1790)

Dans la mythologie littéraire, Sade est, avec Genet, l'écrivain prisonnier par excellence, dont l'oeuvre, comme une plante vénéneuse, n'aurait pu s'épanouir ailleurs qu'entre les murs d'une cellule... Macérant dans sa solitude, dans son désespoir et dans sa haine, Sade en prison trouve dans l'écriture une forme d'exutoire, et au milieu des années 1780, produit un texte, Les Cent Vingt Journées de Sodome, qui a eu longtemps la réputation d'être "le récit le plus impur qui ait jamais été fait depuis que le monde existe" . Marc Hersant observe dans ce qui a été écrit par Sade entre 1777 et 1790 une progressive transformation du rapport de l'homme au langage et aux autres, transformation liée à l'expérience carcérale et qui aboutit à la possibilité d'un texte comme les Cent Vingt Journées. Nous avons, pour essayer de comprendre ce qui s'est modifié en Sade pendant ces années, l'inestimable trésor de ses lettres de prisonniers, de ses notes et de ses cahiers. Or, les écrits non littéraires de Sade, dont on cite d'ailleurs presque toujours les mêmes passages, n'ont guère retenu l'attention au-delà de leur instrumentalisation biographique ou mythologique, et ont nourri de Sade une image plus qu'ils n'ont servi à la compréhension de ses écrits les plus importants. Leur rôle dans ce que nous appelons l'oeuvre de Sade n'a pas été examiné, jusqu'à présent, avec l'attention qu'il mérite. C'est là tout l'objet de cette immersion passionnante dans le mythe sadien revu et corrigé à l'aune de ce matériau inédit.

09/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Caïn

Dernier livre de José Saramago, décédé peu après sa parution au Portugal et en Espagne. Caïn est sans doute le roman qui condense le mieux l'érudition, les inquiétudes, les convictions et le talent de conteur du grand écrivain portugais, prix Nobel de littérature. Résolument humaniste, furieusement anti religieux, d'un humour ravageur, Caïn est la reécriture libre d'une oeuvre -selon Saramago, de fiction-, la Bible, à partir de l'un de ses personnages les plus emblématiques du mal et premier meurtrier de l'histoire: Caïn. Qu’est-ce qui a poussé Cain à tuer Abel ? L’envie, comme le disent les Ecritures ? Non, répond Saramago : l’injustice de Dieu. Méprisé, rejeté, mal aimé du père céleste, Cain le bon, le laboureur fidèle, s'est rebellé contre l'arbitraire et le favoritisme. Le coupable de la mort d'Abel, c’est Dieu. Condamné à errer sur la terre, Caïn, qui erre aussi dans le temps biblique, succombe aux charmes de Lilith, assiste et participe à des événements qui le le révulsent et contre lesquels il s'insurge. Il arrête le bras d’Abraham, prêt à assassiner son propre fils, regarde épouvanté les enfants et les innocents périr dans le brasier de Sodome, assiste impuissant à la colère de Moïse passant au fil de l’épée les adorateurs du veau d’or, observe les massacres et les pillages perpétrés par les tribus d’Israel contre les Madianites, la prise de Jericho, les souffrances inutiles infligées à Job. Et lorsqu’avec Noé il monte dans l’arche supposée sauver l’espèce humaine, il prend une décision drastique qui mettra fin aux agissements inconsidérés de ce Dieu rancunier, cruel et corrompu. Caïn est, le roman de la lutte séculaire entre l'homme et Dieu, entre le créateur et sa créature.

01/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Lisbonne 1919-1939 : des Années presque Folles

Alors que l'Europe occidentale dans son ensemble vit intensément l'insouciance et la légèreté des Années Folles, et que dans les grandes capitales la culture homosexuelle s'affiche au grand jour, à Lisbonne, la situation est celle d'un contre-jour, une visibilité certes, mais sans la vivacité ni la créativité de la scène homosexuelle berlinoise, parisienne, londonienne ou même madrilène. Toutefois, un semblant de communauté homosexuelle masculine y était pour le moins visible, avec le poète António Boito comme figure de proue. Si les lesbiennes ne l'étaient guère, voire pas du tout, certaines seront, à tout le moins, des acteurs et agents culturels. Ainsi, le plus souvent à partir des marges de la littérature canonique et de la high culture, dans une démarche qui s'inscrit, mais pas seulement, dans le sillage des études culturelles et LGBTQ, nous établirons une cartographie d'un héritage invisible pour démontrer comment les années 1919-1939 ont été, à Lisbonne, des Années presque Folles. Notre but est de construire une histoire littéraire de la représentation de l'homosexualité, mais aussi une histoire culturelle de l'homosexualité au Portugal pour la période. La représentation de l'homosexualité et de la confusion des genres durant ces années visent essentiellement à démontrer la dégénérescence de la nation Quoique les théories déclinistes se retrouvent, dès la fin des années 1920, dans toute l'Europe continentale en proie à ses démons d'après-guerre, annonçant la montée des régimes totalitaires fascistes, avec les conséquences que l'on sait, notamment pour les homosexuelles, il s'agit là d'un thème obsessionnel au Portugal. Dès lors, pour éviter que ne s'abatte sur le pays le feu qui ravagea Sodome et Gomorrhe, un seul homme, Salazar, une seule femme, Notre Dame de Fatima.

06/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ?

Après la prison et l'internement, après l'oubli au XIXe siècle, Sade apparaît, au XXe siècle, comme une référence majeure, jusqu'à devenir, à partir des années cinquante, dans une sorte d'évidence partagée par l'ensemble de la Modernité, l'objet d'une véritable passion intellectuelle. " Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ? " À cette question, on pourrait répondre par une autre. Par exemple : d'où vient qu'au XXe siècle, le sujet pervers, celui de la transgression extrême, fascine les Modernes, et semble leur fournir une issue aux impasses de l'Histoire et un modèle culturel, esthétique, philosophique, politique pour penser ces impasses et s'en affranchir ? Ou encore : si, au XXe siècle, la pulsion de mort se manifeste comme une tendance fondamentale de l'humanité moderne, Sade, ne peut-il pas alors apparaître comme l'annonciateur, le prophète et le récitant de cette rupture décisive dans l'Histoire ? Ou enfin : jusqu'à quel point peut-on être sadien ? Qu'est-ce qui retient certains, après l'avoir été passionnément, de l'être tout à fait ? En quoi le fait de le prendre au sérieux peut provoquer l'insoutenable jusqu'à retourner la fascination en abjuration ou en oubli ? Au milieu des années 70, Pier Paolo Pasolini sonne la fin de cette singulière fête sadienne avec son terrible Salò ou les 120 journées de Sodome. Auparavant, Adorno, Klossowski, Bataille, Blanchot, Foucault, Lacan, Deleuze, Sollers, Barthes et d'autres, ont donné leur vision et leur lecture de Sade, faisant de lui un personnage fondamental de leur aventure intellectuelle qui est aussi une aventure personnelle. Le temps est venu, avec le recul, d'interroger cet engouement qui nous concerne profondément et peut-être plus que jamais.

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

Confessions d'un homosexuel à Emile Zola

[...] mes lèvres brûlent de la volupté qu'on y a bu, ma poitrine est livide de baisers qui sont presque des morsures, dans mon corps a coulé tant de sève humaine qu'elle suffirait pour créer en peu de temps un peuple nombreux ! [...] l'idée qu'en goûtant le fruit défendu nous jetons dans le néant et la mort des êtres qui un jour seraient légion ne suffit-elle pas d décupler la joie des voluptés qui furent la gloire de Sodome ? [...] Pour ma part j'y contribue et n'en veux ressentir aucun remords ! C'est avec cette défense audacieuse du droit à la différence et à l'amour homosexuel que se terminent les parties inédites des Confessions qu'un jeune aristocrate homosexuel italien anonyme a envoyées d'abord à Emile Zola en 1889, puis une suite au docteur Saint-Paul en 1896. Quel cheminement intérieur parcouru par celui qui se disait atteint, dans les premières pages, d'une "affreuse maladie de l'âme" ! La découverte exceptionnelle du manuscrit de la longue lettre adressée au médecin et des parties censurées de la lettre à Zola révèle que les éditions successives sont non seulement amputées de près de la moitié du récit de l'Italien, mais qu'il a aussi été. remanié. Le sens des Confessions en a été changé pour le conformer aux théories du premier à les publier, le docteur Saint-Paul. Cette censure des propos les plus audacieux et les plus originaux désamorce l'intention de l'auteur de ces Confessions et leur portée politique et poétique - leur force agissante. Cette édition, enrichie de nombreux documents inconnus et du fac-similé de la lettre, présente pour la première fois le texte.dans son intégrité et son intégralité, un inédit. Ainsi rétabli, son éloquent et passionnant témoignage fait rayonner une vision singulière et heureuse de l'humanité.

11/2017

ActuaLitté

Thèmes photo

Judée

La Judée, c'est ce désert de premier matin du monde ; ce sont les monts de Moab violets et irréels, à l'aube ; les chardons bleus qui vibrent dans l'air brûlant quand "à certaines heures la campagne est noire de soleil" ; les wadis, les cyprès ; le berger qui mène son troupeau entre deux collines, les tiges d'avoine dans le vent de mai et la chaleur aride du Khamsim ; les ruines du temps des croisés, les grottes de Qumran, les jarres qui renferment des parchemins aussi vieux que les prophéties d'Isaïe et que les plaques de sel sur la mer Morte ; le goût des dattes, la soif cruelle sous le soleil au zénith ; les chemins rocailleux qui se perdent vers Jéricho, les monastères à flanc de montagne, les os desséchés qui se confondent avec la pierre ; la douceur du soir à Nabbi Moussa ; se baigner dans une rivière à Ein Prat ou dans les cascades de Ein Gedi comme jadis le roi David ; lire le Cantique des cantiques dans la cafétéria d'une station service ; s'abriter sous un palmier de la vallée du Jourdain en chassant les mouches ; partager un café à la cardamome avec un bédouin. Mais ce sont aussi, l'hiver, les nuages qui cavalent sur les collines de Jérusalem ; le gémissement d'un chacal, celui des chiens sauvages ; les villages arabes pareils à des guirlandes lumineuses à la nuit tombante, des Sodome englouties au fond d'un lac salé et la triste mélodie d'un joueur d'oud qui s'envole dans la nuit ; c'est la chanson de Fairuz, "Kifak Inta" s'échappant d'une voiture au bord d'une route ; les colchiques poussant par milliers près du monastère Saint-Elias, les livres de prière abandonnés sur les tombes juives, la neige sur les amandiers en fleurs et sur le cimetière du mont des Oliviers ; c'est boire un verre d'arak glacé sur un balcon à Nahlaot ; des fragments de mosaïques byzantines et de poteries sur la route de Bethléem, vestiges d'empires disparus ; le parfum des orangers arrivant de la côte ; c'est découvrir Hérodion et son palais, volcan endormi au bout d'un chemin ; marcher pieds nus sur le dallage polychrome d'une maison arabe. La Judée, c'est le désert antérieur à tout discours, l'oasis de liberté au coeur du monde, de ses paroles inutiles et de ses inquiétudes étouffantes. Où réapprendre à espérer et à accueillir, en paix, une vie d'homme qui passe.

06/2023