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Pléiade Gallimard

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Poésie

Passager de la terre

Qu'y puis-je : je ne cesse pas de penser que vous êtes le plus grand, le plus sûr poète de notre génération, proclame Alain BORNE dans une lettre qu'il adresse à Lucien BECKER en 1959. Je demande à la poésie de m'émerveiller. Vous m'émerveillez à chaque coup non seulement de poème en poème mais de vers en vers. Auparavant, le premier à saluer la poésie du jeune BECKER, alors âgé de dix-sept ans, avait été René CHAR, qui devait l'accueillir dans sa revue Méridiens : Vos poèmes sont de bons compagnons, Ils ont le regard sûr, la parole mesurée et leurs mots se mettent, le soir venu, au lit, avec nous. Bientôt André BRETON lui proposerait d'apporter son concours à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution, à celui-là qui déclarait à l'époque : Ici dans cette campagne je suis le surréalisme, plutôt un fantôme du surréalisme... Dès 1945, Jean PAULHAN ferait paraître chez Gallimard un premier volume intitulé Le monde sans joie. J'ai très vivement aimé vos derniers poèmes, Aimé est peu dire, lui écrit-il. Deux ans plus tard, le poète publierait Rien à vivre, puis en 1954 Plein amour et encore L'été sans fin en 1961. J'ai voulu, avec mes poèmes, dépasser cette mince écorce de vie qui nous vêt, pour m'engager, sans esprit de retour, dans les zones où l'on n'a plus devant soi que la chair pantelante ou tragique. Le présent volume réunit ses premiers recueils, depuis longtemps introuvables, Cœur de feu (1929), Passager de la terre (1938), et Le grand cadavre blanc (1940), avant de proposer quelques poèmes rares, parus uniquement en revues, et enfin - grâce à la généreuse collaboration de la famille du poète - un choix de lettres inédites de ses amis R.-G. CADOU, J. BOUSQUET, R. CHAR, A. BRETON, G. BACHELARD, P. REVERDY, G. MOUNIN, LA TOUR DU PIN, L. del VASTO, J. FOLLAIN... Son secret, en 1938, Lucien BECKER ne l'avait-il pas déjà divulgué : les poèmes que je fais depuis un certain temps sont d'une simplicité déconcertante. De cette simplicité particulièrement heureuse qui ne saurait nuire à leur imperceptible mais puissant envoûtement, bien au contraire. Alain BLANC

06/1993

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 7, La République en marche (1875-1876)

Cette nouvelle édition des ? oeuvres complètes de Zola est originale à un double titre. Elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son ? oeuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des ? oeuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des ? oeuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son ? oeuvre. Après une introduction générale, chaque volume, on trouve d'abord les ? oeuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les ? oeuvres critiques et la correspondance. Le tome 7 couvre les années 1875-1876. En 1875, Zola achève la rédaction de La Faute de l'abbé Mouret, commence celle de Son Excellence Eugène Rougon (qu'il publie en 1876) et fait ses premières recherches pour L'Assommoir. Son activité journalistique est intense : tout en continuant de collaborer quasi quotidiennement au Sémaphore de Marseille, il entre, grâce à Tourgueniev, dans la presse russe (Le Messager de l'Europe) et commence une " Revue dramatique " dans Le Bien Public. Il poursuit également son ? oeuvre de critique d'art en rédigeant les comptes rendus des Salons de 1875 et 1876 Biographie de l'auteur Marie Scarpa est maître de conférences en langue et littérature françaises à l'Université de Metz. Elle a publié Le Carnaval des Halles. Une ethnocritique du Ventre de Paris de Zola (CNRS Editions), en 2000 Jean-Pierre Leduc-Adine, Université de Paris III - Sorbonne nouvelle, est directeur honoraire du Centre d'études sur Zola et le naturalisme (CNRS/ITEM). II a travaillé sur les rapports entre le texte et l'image dans la seconde moitié du XIXe siècle, il a publié les Ecrits sur l'art de Zola (Gallimard, 1991), ainsi que de nombreux articles sur Zola et le naturalisme. Plus récemment, il a dirigé la publication de Zola, genèse de l'? oeuvre (CNRS éditons)

01/2004

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Musique, danse

Ballets russes & compagnies. Centenaire des Ballets Russes à Monaco

Imaginé par l'artiste plasticien Philippe Favier pour la célébration du Centenaire des Ballets Russes à Monaco, cet ouvrage retrace 100 ans de création : un voyage d'une effervescence, d'une ébullition artistique digne du créateur des Ballets Russes, Serge Diaghilev, avec une succession d'images de scènes, de souvenirs et de rencontres... L'aventure des Ballets Russes, contemporaine de la naissance de la NRF, a été célébrée à Monaco par de nombreuses manifestations, qui ont dépassé le cadre de la chorégraphie. Le directeur de la compagnie, Jean-Christophe Maillot, voulait à cette occasion renouer avec la tradition multidisciplinaire des Ballets, qui virent la collaboration des plus grands artistes de l'époque : peintres, poètes, musiciens. Cette tradition d'ouverture a largement été abandonnée par la danse contemporaine. Pour la raviver à l'occasion du centenaire, Jean-Christophe Maillot a fait appel aux artistes qui travaillent régulièrement avec lui (Ernest Pignon-Ernest, Yann Maresz, Bruno Mantovani...) pour réaliser une série de spectacles avec des chorégraphes qu'il estime : Jiri Kilian, William Forsythe, Lucinda Childs, Karole Armitage, Sidi Larbi Cherkaoui, Alonso King... Certains ont revisité des oeuvres légendaires des Ballets Russes (L'Après-midi d'un Faune...). Jean-Christophe Maillot souhaitait également attirer vers la danse des écrivains qui puissent, comme jadis Cocteau, apporter leur regard sur cet art. Jean-Marie Laclavetine avait travaillé à plusieurs reprises avec lui sur des arguments de ballet. C'est pourquoi il a fait appel à lui pour solliciter des romanciers, afin de constituer des " tandems " avec des chorégraphes et donner naissance à une série de spectacles. Jean Rouaud, Muriel Barbery, Patrick Goujon, Tristan Garcia, Christian Giudicelli ou Colum Mc Cann ont accepté de prêter leur concours. C'est de cette effervescence du Centenaire, à laquelle ont donc participé, et continuent de le faire, plusieurs auteurs Gallimard, que cet étonnant livre-objet, la couverture souple est taillée dans un authentique tapis de danse, le coffret est habillé d'une carte ancienne de l'URSS, et l'essentiel de l'ouvrage est imprimé en couleurs sur papier sulfurisé translucide, veut rendre compte de façon originale.

04/2011

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Sports

Ma mauvaise réputation

Mourad Boudjellal, 52 ans, est la grande gueule du rugby français. Il préside le club du RC Toulon, armada composée de stars de l’Ovalie (Michalak, Wilkinson, etc.) et grande favorite pour remporter cette saison le Top 14 et la Coupe d'Europe. Boudjellal a été au coeur de nombreuses polémiques, stigmatisant entre autres l’arbitrage ou les dirigeants de la Fédération et de la Ligue. C’est un véritable enfant de Toulon, profondément marqué par le fait que la mairie de la ville soit passée au Front national en 1995 ; cela décidera d’ailleurs ce fils de l’immigration à s’impliquer dans le rugby. Il n’est pas issu du sérail mais se pique au jeu. Depuis, par petites touches, grandes décisions et déclarations au vitriol, il a dépoussiéré ce sport. Le parcours de Boudjellal est exemplaire : fils d'immigrés algériens (il a aussi des racines maternelles du côté de l’Arménie), il avoue avoir dans son enfance « davantage souffert d’être pauvre que d’être arabe ». Il aime ce qui brille et a fait fortune dans la bande dessinée, créant Soleil, quatrième maison d’édition de BD francophone avant de se consacrer uniquement au RC Toulon. Le livre explore toutes les vies de Mourad Boudjellal. Sa vie d’homme, ses racines, son sens des affaires, sa fortune, son rapport à l’argent, son incursion dans le rugby, son fort caractère, son regard sur la société et sur la politique (il a été reçu par Nicolas Sarkozy alors chef de l’Etat), ses rencontres (De Gaulle qui, gamin, lui a caressé les cheveux ; Coluche, dont il a failli organiser le premier meeting lorsqu’il s’est présenté à la présidentielle ; Gainsbourg, Hergé, Reiser, Dargaud, Gaston Gallimard son idole), son sens de la formule (« je suis un peu un dictateur », « il faudrait kärchériser l’équipe de France de foot »), ses valeurs, ses coups de cœur et coups de gueule, la manière dont il recrute au rugby, son rapport charnel à la ville de Toulon, comment il va encore révolutionner le rugby, son amour des mots, de Brassens et de Brel, sa mauvaise réputation...

05/2013

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Littérature française

Les Epis mûrs

Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les oeuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une « courbe de vie » endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des « maîtres chanteurs » à « Nuremberg » ? Telle est toujours la question.

04/2011

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Critique littéraire

Lettres. Tome 1, 1929-1940

Figure emblématique de la littérature du XXe siècle, Samuel Beckett est avant tout connu et reconnu pour sa prose et son théâtre. Ce premier volume de lettres qu'il écrivit de 1929 à 1940 nous offre un portrait personnel et vivant de l'écrivain qui fut également un grand épistolier. Après avoir été lecteur d'anglais à Paris à l'Ecole normale supérieure, il revient à Dublin pour enseigner à Trinity College, et démissionne au bout d'un an et demi, retourne ensuite à Paris, avant de gagner Londres, où il suit une psychanalyse à la Tavistock Clinic. Il relate son voyage à travers l'Allemagne entre 1936 et 1937 avant de s'installer de nouveau à Paris jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Au fil des années, la genèse, souvent difficile, de ses premières oeuvres apparaît : son essai sur Finnegans Wake de Joyce, son étude sur Proust, son recueil de nouvelles Bande et sarabande, ses poèmes rassemblés dans Les os d'Echo et autres précipités, son premier roman Murphy. On découvre l'importance de sa relation avec Joyce et l'immense influence de celui-ci sur son oeuvre. Une familiarité frappante se dessine avec la littérature européenne, notamment avec les oeuvres de Dante, Goethe, Racine et Proust. Beckett révèle dans ses lettres un gons prononcé pour la peinture exposée dans les grands musées européens. Ce document remarquable nous présente un auteur naviguant sans effort entre l'anglais, le français, l'italien et l'allemand, jouant sans cesse avec les possibilités des langues, pratiquant un humour parfois féroce, écrivant dans un idiome à la fois polyglotte, encyclopédique et intertextuel. Mais un Beckett plus intime transparaît également : jeune écrivain à la recherche d'un éditeur essuyant de nombreux refus, il confie ici son obsession de la maladie et de la déchéance physique, tout en démontrant sa fidélité en amitié. Ce premier volume sera suivi de trois autres tomes offrant au lecteur une vision unique sur soixante années d'écriture (1929-1989) d'un grand auteur qui obtint le Nobel en 1969. L'ensemble de cette correspondance sera publié aux Editions Gallimard.

05/2014

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Littérature étrangère

Mistero Doloroso

C’est avec les codes du conte que joue Anna Maria Ortese, dans cette nouvelle écrite entre 1971 et 1980, retrouvée, miraculeusement, dans ses archives. Il y a un prince bourbonien mélancolique, Cirillo, convoité par deux jeunes aristocrates rivales, et il y a une adolescente pauvre, Florì, fille de la couturière Fertì. Il y a des rencontres fortuites faites de regards, et un amour non dit, dont l’épiphanie sera un baiser du prince sur le pied nu de Florì, nouvelle Cendrillon napolitaine. Enfin, il y a deux Naples, celle des églises débordantes d’or et de fleurs odorantes, en ce mois de mai qui est, comme chez les poètes de la Renaissance, le mois de l’amour et de la jeunesse, et celle des bassi - les maisons populaires - et des mystères nocturnes. Mais par-delà ces éléments qui pourraient n’être que des clichés littéraires, il y a surtout la vision du monde d’Anna Maria Ortese. Ainsi, le personnage de Florì rejoint les nombreux êtres à la fois angéliques et liés au règne animal qui peuplent son œuvre - chardonnerets, iguanes, feux follets ou princesses victimes d’un sort cruel, des êtres d’une sensibilité à fleur de peau, mais privés de parole, comme Aurora Guerrera ou l’Infante ensevelie… A l’inverse des contes de fées qui voient le triomphe du bien sur le mal, l’amour est source de douleur autant, sinon plus, que de joie. Le “mystère douloureux” est celui de l’amour, condamné dès sa naissance, et dont les deux jeunes gens ont la nostalgie en même temps que la révélation, dans des moments d’une intensité fulgurante. Sans doute né de la même inspiration qui a produit le chef-d’œuvre d’Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret (Gallimard, 1997), cette nouvelle est parfaitement achevée dans sa construction et son rythme ; elle a été longuement travaillée et réécrite par l’auteur, signe de son attachement à ce texte. La complexité voulue de l’écriture dit la complexité des choses, jouant avec les oxymores, rompant les structures syntaxiques traditionnelles, inventant quasiment un langage pour dire l’indicible et nous maintenir en équilibre entre réel et irréel, car “le reste n’est qu’un grand ennui”.

01/2012

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Psychologie, psychanalyse

Féminologie. Tome 2, Gravidanza

Voici enfin en édition de poche le deuxième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2007, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. " Le Débat ", 1995 – 2004 ; Folio 2015) et avant "Génésique. Féminologie III" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2012) qui sort en même temps au même format de poche. La pensée et l'action pionnières d'Antoinette Fouque ont imprégné le monde contemporain d'une conception positive de la différence des sexes et de l'existence des femmes, De tous ses livres, "Gravidanza" qui réunit plus d'une trentaine d'écrits, d'interventions, d'entretiens entre 1968 et 2007, est sans doute celui dans lequel la cofondatrice du Mouvement de libération des femmes développe le plus longuement ses propositions psychanalytiques. Elle y critique la théorie freudienne de " l'envie de pénis " chez les petites filles en affirmant l'existence d'une envie d'utérus chez les hommes qui se traduit notamment par la tentative de maîtriser et de contrôler ce qui leur échappe : la procréation. Elle y déconstruit l'affirmation d'une libido unique, mâle, qui donne lieu au célèbre postulat de Lacan " La femme n'existe pas ", rappelle que les femmes, avec une sereine insistance, continuent le mouvement infini de l'humanité. Elle expose comment, au plan politique, une démocratie paritaire permettrait à l'humanité, enfin adulte et féconde, d'accéder à sa maturité. " Au début, cette voix, je ne l'avais pas bien perçue, tant elle était couverte par le bruit des campagnes et des polémiques. Mais depuis ma première lecture de Il y a deux sexes, je l'ai constamment entendue, plus nette, plus audible que les autres. C'est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d'une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n'ai trouvée que dans Rimbaud... Ce que j'essaie ici de dire va beaucoup plus loin que reconnaître l'importance d'une des tendances du féminisme ; il s'agit de percevoir le passage, faut-il dire la mutation, d'une culture à une autre, dans laquelle ce nouveau féminisme a joué un rôle central. " Alain Touraine (Préface)

01/2021

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Littérature française

La jeune Parque

"Depuis bien des années, j'avais laissé l'art des vers ; essayant de m'y astreindre encore, j'ai fait cet exercice, que je te dédie". C'est ainsi que Paul Valéry a dédicacé le manuscrit autographe de La Jeune Parque à André Gide. C'est dire assez l'importance que revêt ce texte dans l'économie générale de la création poétique de Valéry qui y a travaillé de 1912 à 1917. Cette longue durée ne témoigne pas d'une particulière difficulté à écrire, mais bien d'une volonté de ne rien produire qui ne soit d'abord pensé, en même temps que l'acte créateur lui-même est scruté par l'auteur dans toutes ses étapes. Saisir le fonctionnement de l'esprit humain en train de créer, d'imaginer, cerner ce qu'est véritablement "l'inspiration", voilà ce qui fut constamment la grande occupation de Valéry. C'est tout ce lent et patient travail réflexif et créatif tout à la fois que la présente édition permet de cerner : en effet, Valéry explique lui-même comment il a composé cette oeuvre, et toute l'étude critique d'Octave Nadal vise à reconstituer dans l'ordre chronologique de création effective toutes les étapes de la genèse du poème. Comme un peintre, le poète commence par constituer une sorte de "palette" verbale à partir de laquelle s'élaborent en se compliquant peu à peu des images, des consonances, des articulations encore très formelles : l'édition des fac-similés des Cahiers permet de suivre pas à pas les premières esquisses, puis tous les premiers états du poème (au moins sept), de sorte que des premières touches posées sur la "palette" le lecteur peut parvenir au livre dans sa version d'abord manuscrite et autographe, puis dans son état définitif d'ouvrage publié (on trouve même en annexe la correspondance avec Gaston Gallimard). Cette édition est en fait le laboratoire d'une oeuvre et de sa création. C'est donc tout à la fois un document indispensable de travail sur Valéry et une curiosité à peu près unique dans l'histoire de la création poétique.

09/1992

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Critique littéraire

Correspondance 1921-1968

L’abondante et surprenante correspondance qu’ont échangé Marcel Jouhandeau et Jean Paulhan entre 1921 et 1968, année de la mort de Paulhan, présente un document passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire littéraire ; de plus, elle nous révèle deux personnalités aussi différentes qu’attachantes : Jouhandeau, l’écrivain intimiste, l’auteur prolifique d’une incessante autobiographie éclatée dans plus de cent titres, et Paulhan, l’éditeur, l’auteur, l’ami des peintres et des poètes, le directeur officieux puis officiel de La Nouvelle Revue française, lui, beaucoup plus secret. Sur quelques 4 000 lettres recensées, ce volume en retient 904, que l’on peut considérer comme les plus significatives. L’ensemble se lit comme un roman de l’époque, du petit monde des lettres, de la NRF et des Editions Gallimard. On y voit Paulhan, magnanime et amusé, considérer avec le plus grand sérieux les plaintes incessantes de Jouhandeau, qui s’épanche sur sa mère, sur les injures que lui adressent les surréalistes alors qu’il a tout fait pour les introduire à la NRF, sur les scènes incessantes que lui fait Elise alors même qu’ils ne sont pas encore mariés et devraient être en pleine lune de miel… Mais c’est à l’occasion de l’Occupation et de ses séquelles que leur relation prend une tournure dramatique : Paulhan est un résistant de la première heure bientôt contraint de vivre dans la clandestinité ; Jouhandeau, auteur du pamphlet antisémite Le péril juif, participe avec empressement au voyage des écrivains collaborationniste à Weimar, "pour les beaux yeux bleus du lieutenant Heller", affirmera-t-il plus tard pour se dédouaner. Plus grave : Paulhan apprend avec certitude que c’est Elise Jouhandeau en personne qui l’a dénoncé à la Gestapo, ce que Marcel refusera toujours de reconnaître. Pourtant, le lien n’est pas rompu, la correspondance se poursuit pendant encore plus de quarante ans comme si de rien n’était, sans être altérée par une quelconque froideur ou distance. Alors que tout devrait les opposer, les pousser à s’affronter, les deux hommes nous laissent ainsi entrevoir ce qui préside au mystère de l’amitié.

04/2012

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Histoire de France

Lucien Rebatet. Le fascisme comme contre-culture

L’attribution du prix Nobel de littérature 2014 a fait resurgir les fantômes des années noires de l’histoire française. Patrick Modiano a été le premier écrivain à explorer les tabous de notre mémoire et à s’introduire dans l’imaginaire des collabos. Dans Place de l’Etoile, dès 1968, il évoque ainsi Céline et Rebatet, le maître et le disciple, deux prophètes de l’ordre nouveau nazi fondé sur le rejet de la culture des Lumières. Les historiens se sont ensuite emparés du dossier qui a suscité des débats animés. Parmi les sujets encore discutés et disputés la nature du régime de Vichy, les enjeux de la collaboration et l’existence d’un fascisme tricolore. Ce livre se propose de réexaminer cette question à travers la biographie d’une des plus éminentes figures de la collaboration : Lucien Rebatet (1902-1972). Critique d’art renommé, signature emblématique de l’hebdomadaire fasciste Je suis pari tout, il est l’auteur du best- seller de l’Occupation avec Les Décombres, pamphlet torrentiel célébrant la défaite comme la promesse d’une Europe «libérée» de la démocratie et du judéo-christianisme. Condamné à mort à la Libération, puis gracié, c’est en prison qu’il tente de devenir le «véritable» écrivain qu’il rêvait d’être depuis toujours en publiant chez Gallimard un-puissant et talentueux roman autobiographique, Les Deux Etendards. Rebatet en attendait un effet de rédemption littéraire et de relativisation de son engagement politique. Comme chez d’autres écrivains collabos, on observe aujourd’hui une tendance de la mémoire à opposer et à rendre inconciliables l’engagement et l’oeuvre. Comme si la culture pouvait immuniser contre le pire. Le point de vue de ce livre est différent, il défend l’idée que c’est en récusant cette vision binaire de l’itinéraire politico-littéraire de Rebatet que l’on peut accéder à la matrice originelle de son engagement : une vision crépusculaire de l’homme qui s’inscrit parfaitement dans l’idéologie pessimiste et agonique des fascismes européens. Or, cette conception n’a pu trouver audience en France autrement que sous la forme d’une contre-culture minoritaire, que ce soit sous la République ou sous Vichy, impuissante à ébranler les fondements de l’identité républicaine française.

11/2015

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Poésie

Le torrent des sonnets

La redécouverte de la poésie de Christofle de Beaujeu a commencé en 1978, quand Gisèle Mathieu-Castellani publie dans la collection 10/18 son anthologie intitulée Eros baroque, où quelques poèmes de cet auteur oublié sont pour la première fois réimprimés. Quelques années plus tard, en 1990, c'est Jacques Roubaud qui inclut des sonnets du baron de Beaujeu dans son "anthologie du sonnet français de Marot à Malherbe" , Soleil du soleil, parue chez POL et aujourd'hui reprise en collection Poésie/Gallimard. La splendeur verbale et le caractère énigmatique des poèmes de cet auteur, au-delà de toute convention littéraire, frappent de nombreux lecteurs. Ils font de lui un frère et un précurseur du Nerval des Chimères ou même du Mallarmé de certains sonnets. En 1995, Claude Michel Cluny publie dans la collection de poche "Orphée" aux éditions de la Différence la première anthologie de l'oeuvre de Cristofle de Beaujeu, sous le titre Entouré de silence. Ce volume de 128 pages est tout ce qu'on peut couramment trouver aujourd'hui de ce poète. Il est temps maintenant de faire entendre sa voix autrement qu'en anthologies. L'imposant volume de ses Amours, publié à Paris en 1589, contient une suite de 121 sonnets réunis sous le titre Le Torrent des sonnets. C'est cet ensemble dont nous donnons aujourd'hui la première édition complète, augmentée de tous les autres sonnets qui figurent dans Les Amours, répartis en plusieurs brèves sections. Notre souci d'éditeurs a été de donner à lire cette poésie au public d'aujourd'hui en dépassant le cercle des seuls érudits : aussi avons-nous opté résolument pour une modernisation de l'orthographe, le respect des graphies anciennes créant une difficulté inutile. Ainsi dépoussiérés, mais bien sûr sans y changer un mot, ces vers révèlent leur stupéfiante modernité. Accompagnée d'une présentation synthétique et de notes succinctes, comme c'est l'habitude à la Coopérative, qui ne s'interposent pas entre le lecteur et l'oeuvre, notre édition souhaite marquer la reconnaissance définitive d'un poète majeur du baroque français.

12/2078

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Littérature française

Combien de royaumes nous ignorent. Éphémérides

Une herméneutique de Johnny Halliday ; Voltaire à propos d'une culbute ; L'Histoire de Gil Blas de Santillane de Le Sage ; Les souvenirs d'enfance et La Morale au cours élémentaire, de L. Lévesque et H. Leclercq, inspecteurs de l'enseignement primaire ; Les Souvenirs d'enfance et de jeunesse d'Ernest Renan ; L'Histoire de ma vie de Casanova, l'étoile liberté, et Dante "Au milieu du chemin de notre vie" ; Les coiffeurs et la prison ; Les envies de Guido Ceronetti ; La gymnastique artistique féminine, les Bacchanales et les Panathe ? ne ? es ; Pierre Girard dans la rue ; Castor et Pollux interchangeables ; Ge ? rard de Nerval et l'ignorance des lecteurs ; Les idées battues en brèche par les sentiments, les impressions, les souvenirs, les croyances ; L'écrivain et le psychokine ? siste ; Le temps de la lecture ; De l'influence des romans sur leurs lectrices, leurs lecteurs... et leurs auteurs ; Le rêve de Primo Levi ; Pourquoi écrivez-vous ? ; Mademoiselle Rachel et d'autres messagères du destin ; Du rat avec des herbes amères ; In memoriam Joseph Bialot ; La musique des aurores boréales ; L'art des Inuits au Muse ? e des beaux-arts de Montre ? al ; Autoportrait de l'auteur en lecteur ; Des pas sur des graviers... Thierry Laget nous propose de nouvelles éphémérides dont la variété des thèmes, l'élégance du style intéresseront aussi pour l'érudition de l'auteur nourrissant la justesse de son propos, la richesse de son art . Comme dans son premier volume paru en 2016, (Le ciel est un grand timide, Fario, collection Théodore Balmoral), Thierry Laget excelle à mesurer ce qui rapproche encore notre époque du passé, ce qui nous en éloigne, et propose ainsi une conception de la littérature inséparable du legs de nos lectures. Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand en 1959. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres parmi lesquels le très remarqué Proust, prix Goncourt, Une émeute littéraire (Gallimard, 2019). Les éditions Fario ont publié en 2016, dans la collection Théodore Balmoral, un premier volume de ses éphémérides, Le ciel est un grand timide. Thierry Laget a choisi, annoté et préfacé les chroniques (1934-1954) de l'écrivain suisse Pierre Girard Les Sentiments du voyageur suivi d'Anges américains, paru dans la même collection.

04/2022

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Espionnage

Le secret de l'État. Surveiller, protéger, informer. XVIIe-XXIe siècle

Depuis l'Ancien Régime, l'Etat français développe une activité croissante de renseignement intérieur et extérieur, qui lui permet de s'affirmer sur la scène internationale et protéger l'information nécessaire à son action. Ce secret de l'Etat est diplomatique, policier et militaire. Il entre aujourd'hui en collision avec l'impératif démocratique de transparence et l'espionnage de masse : comment conserver des secrets à l'ère Snowden ? Du chevalier d'Eon aux services secrets de la République, cet ouvrage bouscule les lieux communs en retraçant l'évolution des différents organes d'espionnage et de contre-espionnage, en présentant les lieux réservés du pouvoir et en exposant les techniques singulières du renseignement. Des spécialistes lèvent le voile sur un monde souvent fantasmé, ouvrent des fonds d'archives méconnus et présentent des textes inattendus qui jalonnent cette histoire de l'ombre. Sébastien-Yves Laurent est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Bordeaux et enseigne à Sciences Po Paris et Sciences Po Bordeaux. Spécialisé sur les questions de sécurité, il a publié récemment : Atlas du renseignement. Géopolitique du pouvoir (Presses de Sciences Po, 2014). Archiviste-paléographe, Françoise Hildesheimer est conservateur général honoraire du patrimoine, spécialiste de l'Ancien Régime. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Richelieu (Flammarion, 2004, rééd. 2021) et Une brève histoire de l'Eglise (Flammarion, 2019). Jean-Pierre Bat, archiviste-paléographe, agrégé et docteur en histoire. Il est l'auteur du Syndrome Foccart (Gallimard, 2012) et de La Fabrique des barbouzes (Nouveau Monde éditions, 2015). Ancien élève de l'ENS de Fontenay Saint-Cloud, archiviste-paléographe, Yann Potin est chargé d'études documentaires aux Archives nationales et membre associé du IIAC. Ses recherches portent sur l'histoire du patrimoine et tout particulièrement sur l'histoire des institutions d'archives depuis le Moyen ge. Chargé d'études documentaires, Michel Roucaud est adjoint du chef de la division "archives privées" du Service historique de la Défense. Doctorant en histoire, il est spécialiste de la période du Premier Empire. Il a notamment codirigé Guerres et armées napoléoniennes. Nouveaux regards, publié aux éditions Nouveau Monde (2012)

04/2023

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Portugal

Lisbonne

Prendre des couleurs au pied du pont du 25-Avril, embarquer dans un vieux tram brinquebalant ; déguster un café au comptoir d'une pastelaria, faire le plein de street-art... Des casas de fado de l'Alfama aux spots branchés du Bairro Alto, en passant par les palais et jardins luxuriants de Sintra, savourez la vie lisboète ! - Les sites et visites incontournables- Des expériences authentiques- Toutes nos adresses coups de coeur- Des itinéraires et des suggestions pour vous laisser guider selon vos envies- Les sélections et conseils des habitants- Des cartes, des plans et des infographies...

01/2023

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Rome

Rome. Edition 2023-2024

Colisée, Forum, chapelle Sixtine, château Saint-Ange, MAXXI, terrasses du Campo dei Fiori et ruelles du Trastevere, trattorias, pizzerias et gelaterie, boutiques chics ou tendance, balade baroque ou en quête des ateliers d'artisans et de créateurs : suivez le guide ! - Un concept unique : des cartes grand format dépliables par quartier - Les incontournables, visites, restos et sorties localisés sur les cartes- Des idées et des balades pour découvrir la ville autrement.

01/2023

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Portugal

Porto et la vallée du Douro. 2e édition

Remonter le temps à bord d'un tramway historique ; rejoindre d'un coup de pédale un quartier de pêcheurs - et de surfeurs ! - authentique ; dénicher les bonnes adresses des ruelles populaires ; goûter la street food d'un marché culinaire... Des azulejos de Porto aux quintas de la vallée du Douro, égrenez les trésors du fleuve d'Or ! - Les sites et visites incontournables - Des expériences authentiques - Toutes nos adresses coups de coeur - Des itinéraires et des suggestions pour vous laisser guider selon vos envies - Les sélections et conseils des habitants - Des cartes, des plans et des infographies...

04/2024

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Littérature érotique et sentim

Ironie du sort Tome 2 : Sain et sauf

Je me noie depuis longtemps. Je n'avais jamais pensé trouver quelqu'un qui sache à quoi cela ressemble... Playboy autoproclamé, Aiden Vale, a tout pour plaire : le physique, une carrière réussie, beaucoup d'argent à la banque et une pléiade d'hommes connaissant les règles... ce n'est que pour une nuit. Donc, la dernière chose qu'il veut, ou dont il a besoin, est d'établir un lien qui pourrait signifier de révéler plus de lui-même qu'il est prêt à le faire. Mais lorsque le destin intervient, le plaçant sur le chemin de quelqu'un qui menace d'abattre ses murs soigneusement construits, il s'aperçoit rapidement que le jeune homme avec qui il est devenu obsédé cache un secret douloureux. J'ai enfin la chance de goûter à la liberté. Je ne laisserai plus jamais personne me la prendre... Ash Valentine cherche simplement une issue et la dernière chose qu'il souhaite, ou dont il a besoin, est qu'un autre homme contrôle tous les aspects de sa vie. Désespéré de trouver l'argent qui l'aidera à fuir son petit ami abusif, il accepte ce qui est supposé être un travail temporaire dans un café local. Mais rien ne le prépare au magnifique et énigmatique Aiden Vale et aux petits gestes de gentillesse que lui offre le charmant client régulier du café-restaurant ou aux nouveaux amis qu'il commence à se faire en chemin. Terrifié de devenir une fois de plus trop dépendant de quelqu'un d'autre pour prendre soin de lui, Ash refuse les offres d'aide récurrentes d'Aiden, sous quelque forme que ce soit. Mais lorsqu'il devient évident qu'il y a quelque chose de plus derrière le besoin d'Aiden de le sauver, Ash commence à se demander s'il a trouvé quelqu'un qui a autant besoin de l'être que lui. Alors que leur tentative d'amitié se transforme en quelque chose de plus, des secrets depuis longtemps enfouis commencent à refaire surface. Lorsque le besoin d'Aiden de protéger Ash se heurte au désir d'indépendance du jeune homme, les souvenirs de celui qu'il n'a pas pu sauver commencent à déchirer les liens fragiles de son âme, et il est forcé de faire face à une vérité qu'il se cache depuis longtemps. Menacés de perdre ce qu'ils viennent de découvrir, Aiden et Ash trouveront-ils un moyen d'accepter leur passé ou laisseront-ils la douleur les entraîner sous la surface pour de bon ?

10/2019

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Pléiades

La Bible. Tome 3, Ecrits intertestamentaires

Dès 1956, la Pléiade s'ouvrait à la Bible en accueillant le premier volume de l'Ancien Testament, publié sous la direction d'Edouard Dhorme ; le second volume paraissait en 1959, puis le Nouveau Testament, traduit par Jean Grosjean et Michel Léturmy, en 1971. Entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament vient aujourd'hui s'insérer un nouveau volume, celui des Ecrits intertestamentaires. Par sa conception d'ensemble comme par son contenu, ce volume est sans équivalent en français ou en toute autre langue. Il réunit les principaux textes esséniens découverts à Qoumrân, près de la mer Morte, à partir de 1947, et les "pseudépigraphes" - parfois appelés "apocryphes" - les plus importants, comme Hénoch, les Jubilés, les Testaments des douze patriarches, et beaucoup d'autres. Dès 1950, André Dupont-Sommer avait affirmé avec une parfaite netteté le caractère essénien des documents que l'on venait de mettre au jour à Qoumrân et il avait aussitôt reconnu, avec une extrême pénétration, qu'il fallait attribuer à l'essénisme nombre des pseudépigraphes antérieurement connus. Ainsi l'origine essénienne probable de nombre de ces recueils justifie pleinement ce regroupement. Les écrits qoumrâniens sont traduits sur les originaux hébraïques et araméens ; les "pseudépigraphes" - conservés le plus souvent en traduction de traduction - sont traduits des versions anciennes : grecque, latine, éthiopienne, syriaque, slave ou copte. Il n'était pas possible dans le cadre de cette édition de signaler toutes les variantes des versions dont on disposait, mais on s'est attaché cependant à en noter les plus significatives. En bas de page, des notes claires et abondantes éclairent le texte et indiquent les rapprochements qui s'imposent. Chacun des recueils est précédé d'une notice critique et d'une bibliographie. L'introduction générale campe tout d'abord à grands traits les principaux faits de la période qui voit naître cet ensemble de textes. Elle rappelle d'autre part les difficiles questions d'ordre non seulement historique, mais aussi littéraire que pose ce vaste corpus. Enfin, deux index (l'un, des noms propres ; l'autre, des thèmes) facilitent la consultation de l'ouvrage. Faut-il préciser que ce volume ne prétend à aucune valeur canonique ? Il ne relève ni de la Synagogue ni d'aucune Eglise. André Dupont-Sommer aimait à en parler comme de la "Bible de l'humaniste". Il reste que ces Ecrits intertestamentaires sont de la plus haute importance pour l'intelligence de l'Ancien Testament, qu'ils prolongent, et pour celle du Nouveau Testament, qu'ils annoncent.

11/2000

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Littérature française

Essais

En 1971, la Pléiade publiait "Contre Sainte-Beuve" précédé de "Pastiches et mélanges" et suivi de "Essais et articles" . L'édition qui paraît aujourd'hui est dotée d'un sommaire considérablement enrichi et d'un titre qui témoigne de ses intentions. Exit le triple intitulé dominé par le massif central du Contre Sainte-Beuve. Choisir le titre Essais, c'est reconnaître à la fois l'unité et l'incertitude générique de l'oeuvre de Proust. Comme le souligne Antoine Compagnon, Proust fut toujours partagé, dans son désir d'écrire, entre narration et réflexion. Son roman est riche de développements critiques. Son oeuvre de réflexion connaît des développements romanesques. Son projet sur Sainte-Beuve, il le qualifie d' "essai" , terme qui s'appliquait à des textes à la composition très libre. A preuve, la définition que le critique du Figaro, André Beaunier, donne de "Sur la lecture" , préface de Proust à Sésame et les lys de Ruskin (1906) : "un essai original, et délicieux, émouvant, plaisant, gai parmi les larmes, mélancolique avec discrétion ; les souvenirs s'y mêlent aux rêveries, la fantaisie à la réalité, comme dans l'âme d'un philosophe très sensible" . Des lignes qui annoncent l'expérience unique qu'offre la lecture des essais de Proust. Incertitude générique, donc : les Pastiches et mélanges reprennent en 1919 "Sur la lecture" et d'autres essais essentiels, mais aussi les pastiches de "l'affaire Lemoine" , cette "critique en action" dans laquelle le récit a toute sa place. Et Contre Sainte-Beuve est certes un essai, mais narratif : c'est au cours d'une conversation avec sa mère que l'auteur entend critiquer la méthode de Sainte-Beuve. Mais voici que surgissent des personnages, Swann, les Guermantes, un Montargis au profil de Saint-Loup, un Guercy qui annonce Charlus. Ces développements romanesques constituent un nouveau départ pour le roman que l'on sait. Ils signent aussi la fin du projet Sainte-Beuve et expliquent pourquoi Contre Sainte-Beuve n'existe que dans l'idée qu'on s'en fait. Dans sa première édition (1954), le livre comportait des chapitres romanesques. Dans la seconde (1971), seules étaient retenues les pages critiques. On propose ici un "Dossier du Contre Sainte-Beuve" , titre et dispositif plus conformes aux manuscrits conservés. Quant aux nombreux essais - critiques, études, chroniques, entretiens ou amples analyses -, ici plus nombreux que jamais, parus dans les revues et journaux du temps et non recueillis par Proust, ou encore révélés après sa mort, ils témoignent de l'ambition littéraire la plus haute et sont l'accompagnement obligé de la Recherche.

04/2022

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Musique, danse

La musique sous la République de Weimar

La défaite militaire et l'effondrement de l'Empire ont fait de l'Allemagne en 1918 un pays à reconstruire, où les bouleversements politiques et sociaux s'accompagnent de profondes mutations culturelles. La musique qui, comme les autres arts, se ressent de ces chocs et les répercute, devient un enjeu idéologique majeur. L'inflation entretient une angoisse qui trouve sa traduction dans de folles audaces créatives. Les repères traditionnels s'effacent, les frontières entre les genres s'estompent : le cabaret envahit l'opéra. Les mouvements d'avant-garde surenchérissent les uns sur les autres, les manifestations dadaïstes et antibourgeoises relèguent au second plan l'expressionisme. Si les grandes figures du début du siècle (Busoni, R. Strauss, Schoenberg, Schreker), forment une pléiade de disciples, elles n'en sont pas moins contestées dans leur esthétique. A cette période d'effervescence succède une phase de stabilisation (1924-1929) où, la prospérité revenant, se développe une intense vie musicale dominée par les plus grands noms (Furtwängler, Walter, Klemperer, Scherchen, Schnabel...). De nouvelles tendances s'instaurent telles que le fonctionnalisme, la musique communautaire, la Nouvelle Objectivité, illustrées notamment par Hindemith ; la tradition spécifiquement allemande de la pratique du chant choral trouve alors une expression idéologique au sein des différents partis politiques. Les nouveaux moyens d'expression (cinéma, radio) ouvrent également un champ d'expérience largement pratiqué tandis que prospère l'industrie de la musique légère avec l'opérette, les cabarets et les revues. La crise économique de 1929 exacerbe les tensions sociales et radicalise les mouvements esthétiques comme le théatre musical et les pièces didactiques de Brecht ; les compositeurs novateurs qui bénéficiaient jusque-là du soutien fragile de la social-démocratie, se heurtent au conservatisme des milieux académiques (inspirés principalement par Hans Pfitzner) et à la haine des nationaux-allemands qui, assimilant toute nouveauté au bolchévisme culturel, s'appuient sur les forces montantes du parti nazi. De très nombreux compositieurs, parmi lesquels Kurt Weill et Hanns Eisler, vont se trouver contraints à l'exil sous le IIIe Reich. Sur la toile de fond du Berlin des années vingt, ce livre restitue la violence et les audaces esthétiques d'une société vivant dans un climat quasi permanent de guerre civile Musicologue, critique musical, Pascal Huynh est l'auteur de nombreuses contributions sur la musique de l'entre-deux-guerres, l'histoire culturelle de Berlin et Kurt Weill dont il a publié les écrits et qu'il contribue à faire connaître en France. Il prépare un ouvrage sur la musique sous le IIIe Reich.

11/1998

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Critique littéraire

L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l'ascension singulière épouse l'histoire d'un siècle tumultueux. Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec sa mère dans le quartier de Belleville de l'après-guerre aux ors de la République. Rapide, intelligent, cultivé, séducteur, mais aussi implacable et déterminé, il devient un avocat réputé dans les années 1960. Il est à la fois le défenseur du monde de l'édition et de celui du cinéma, l'ami de Simone Signoret et François Truffaut, le conseil de Carlo Ponti et de Claude Gallimard. A cette époque, il fait également une rencontre fondamentale en la personne de Pierre Mendès France que lui présente Françoise Giroud dont il est proche. Il se met au service de PMF dans ses campagnes victorieuses comme dans ses échecs et restera son ami jusqu'à sa mort. Epoux de l'actrice Marie-France Pisier, puis de la journaliste Laure de Broglie, il accède à la notoriété en sauvant de la réclusion criminelle à perpétuité le révolutionnaire et braqueur Pierre Goldman. Il sera ensuite de tous les grands procès -avocat de Malik Oussekine, le jeune étudiant frappé à mort par des policiers en 1986, du gouvernement américain contre le terroriste Georges Ibrahim Abdallah, de Mohamed El Fayed dans le cadre de la mort de Lady Diana, puis de Jacques Chirac et de Liliane Bettencourt. A la fin des années 1980, il lie une relation de confiance avec François Mitterrand sous la présidence duquel il sera trois fois ministre et avec lequel il partagera vacances, week-end et conversations sur la littérature. Pour la première fois, Georges Kiejman accepte de raconter. Portraits, choses vues, secrets, dialogues... Au carrefour des arts, de la justice et de la politique, grand amoureux des femmes à qui il rend un hommage pudique, il lève le voile sur ce que cachent sa robe noire et son intelligence ironique : un homme qui voulait être aimé. Ce texte, étincelant, joyeux, traversé d'ombres et de mélancolie, a été écrit par Vanessa Schneider, romancière, grand reporter au Monde, en complicité intellectuelle et littéraire avec Georges Kiejman.

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Critique littéraire

André Gide, André Malraux. L'amitié à l'oeuvre (1922-1951)

André Gide et André Malraux ont fait connaissance en mai 1922, à la suite de la publication par ce dernier d'un article consacré à l'oeuvre de son aîné et à son impact sur la génération nouvelle. L'auteur de Paludes et des Caves du Vatican est impressionné par cet admirateur talentueux, aux vues originales et pénétrantes. Il s'avère de plus qu'il a le sens de l'aventure et que c'est un homme de goût, en art comme en littérature. Aussi se réjouit-il de le voir figurer bientôt parmi les écrivains proches de La NRF ; et il l'autorise à publier une version illustrée du Roi Candaule à l'enseigne des Aldes, sa maison d'édition. Entré chez Gallimard comme directeur artistique et membre du comité de lecture en 1928, André Malraux devient l'éditeur des oeuvres complètes d'André Gide et de très belles rééditions illustrées de ses premières oeuvres. Cette amitié littéraire et éditoriale se double au début des années 1930, d'un engagement commun contre le fascisme, dans le sillage du communisme soviétique. Sans adhérer au Parti, André Gide et André Malraux, prix Goncourt 1933, président ensemble les grands congrès antifascistes de 1933 à 1936. L'un et l'autre font le voyage à Moscou ; André Gide prononce l'oraison funèbre pour Maxime Gorki en 1936 sur la Place Rouge, aux côtés de Staline. Mais on connaît la désillusion lucide et sans appel du Retour d'URSS, qui marque chez André Gide la fin de ce compagnonnage ambigu. André Malraux, pour sa part, s'engageant corps et âme dans le combat auprès des Républicains espagnols. Les deux hommes restent proches au début de l'Occupation ; ils se côtoient sur la Côte d'Azur, avant que Gide ne s'embarque pour l'Afrique du Nord et que Malraux ne s'engage en 1944 dans le combat armé contre l'occupant. Plus espacées jusqu'à la mort d'André Gide en 1951, leurs rencontres - la plupart du temps au Vaneau - restent placées sous le signe d'une chaleureuse amitié, qui n'exclut pas un jugement croisé, et sans complaisance, sur l'évolution et la signification générale de leur oeuvre. Littérature, art, morale, politique et histoire : voilà une amitié à l'oeuvre. Cet album, abondamment illustré, réunit de nombreux documents inédits ainsi que la correspondance échangée entre les deux écrivains.

04/2018

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Littérature étrangère

Le Bruit du temps

" Je n'ai pas envie de parler de moi, mais d'épier les pas du siècle, le bruit et la germination du temps... " Même s'il s'en défend, avec Le Bruit du temps, publié en 1925 et rédigé en Crimée dès 1923, Mandelstam signe son livre le plus autobiogaphique et donc la meilleure introduction qui soit à son oeuvre. Il y évoque le Pétersbourg d'avant la révolution et sa formation de poète : de la bibliothèque (russe et juive) de son enfance à l'étonnant professeur de lettres, V. V. Gippius, qui lui a enseigné et transmis la " rage littéraire ". Mais le livre est aussi une éblouissante prose de poète, qui annonce Le Timbre égyptien. Une prose où le monde sonore du temps (concerts publics, mais aussi intonations d'acteurs, chuintements de la langue russe) constitue la base du récit, une prose qui jaillit d'un regard à travers lequel le monde semble vu pour la première fois, avec une étonnante intensité. Mandelstam compose ainsi une suite de tableaux d'une exposition sur la préhistoire de la révolution. Le livre s'achève au présent sous une chape d'hiver et de nuit (" le terrible édifice de l'Etat est comme un poële d'où s'exhale de la glace "), face à quoi la littérature apparaît " parée d'un je ne sais quoi de seigneurial " dont Mandelstam affirme crânement, à contre-courant, qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte ni de se sentir coupable. Pourquoi traduire une nouvelle fois Le Bruit du temps alors qu'il existe déjà deux traductions en français, l'une, médiocre, dans une anthologie de proses de Mandelstam intitulée La Rage littéraire chez Gallimard, jamais rééditée ; l'autre, extrêmement précise, par Edith Scherer, à L'Age d'homme, reprise dans la collection " Titres " chez Christian Bourgois ? Sans doute parce qu'il fallait faire appel à un poète pour donner à entendre dans une langue d'une grande richesse, la musique et l'éclat si particuliers de cette prose. Nous avons commandé cette traduction nouvelle à Jean-Claude Schneider, admiré de poètes allemands comme Hölderlin, Trakl, Bobrowski, qui avait déjà traduit de Mandelstam, à La Dogana, des poèmes de Simple promesse et surtout le magnifique Entretien sur Dante, précédé de La Pelisse.

02/2012

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Art du XXe siècle

Vie ? Ou théâtre ?

Vie ? Ou théâtre ? constitue un cas unique dans le champ de la création du XXe siècle. Il s'agit de la seule ouvre de son auteur, Charlotte Salomon, jeune Allemande juive née en 1916 et assassinée à Auschwitz en 1942. Réfugiée en 1939 dans la région de Nice, elle assiste au suicide de sa grand-mère, qui se défenestre sous ses yeux. Elle découvre alors qu'elle est issue d'une lignée maternelle marquée par les suicides depuis plusieurs générations. Confrontée par ses origines à la double menace du nazisme et d'une tragédie familiale, Charlotte Salomon choisit d'y répondre en créant, entre 1940 et 1942, un roman graphique composé de 781 planches et de plusieurs centaines de calques. L'ensemble - mêlant gouaches, textes et annotations musicales - remet en scène l'histoire de sa famille depuis la Première Guerre mondiale jusqu'à 1940. La force graphique de l'ensemble est frappante, d'autant plus qu'elle n'a été composée qu'à partir des trois couleurs primaires. On retrouve dans certaines gouaches l'influence de George Grosz ou de Modigliani, tandis que d'autres sont des préfigurations troublantes de formes les plus contemporaines du roman graphique. Le projet narratif - où tout se nourrit de son expérience mais se retrouve transmuté - est tout aussi sidérant par sa complexité. A la lecture, Vie ? Ou théâtre ? se présente tout à la fois comme un document historique de premier ordre, une réflexion poussée sur la création artistique et le sens de l'existence, une comédie humaine sur le jeu des passions et un bouleversant roman d'apprentissage d'une jeune femme qui sait sa vie menacée. Parcourue de surcroit d'annotations musicales qui ont amené Charlotte Salomon à présenter sa création comme un Singespiel (un opéra-bouffe), Vie ? Ou théâtre ? est une ouvre d'art totale qui ne présente aucun équivalent. La vie et l'ouvre de Charlotte Salomon ont été redécouvertes en France grâce au roman de David Foenkinos paru en 2014 chez Gallimard, Charlotte. Le Tripode avait pour sa part initié ce projet depuis 2013, sous le conseil d'un autre écrivain, Jonathan Wable. Cette édition de Vie ? Ou théâtre ? présente, pour la première fois au monde, l'intégrale de l'ouvre dans une forme qui correspond à ce que l'auteur avait imaginé : un roman graphique.

10/2015

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Poésie

L'Heure présente. Précédé de La Longue chaîne de l'ancre et suivi de Le Digamma

Ce nouveau livre d'Yves Bonnefoy en Poésie/Gallimard regroupe ses trois derniers écrits poétiques qui mêlent poèmes, proses et réflexions critiques, la poésie étant ainsi toujours escortée par la poétique qui l'explicite et la légitime. Dans La longue chaîne de l'ancre, Yves Bonnefoy explore le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre se révélant comme celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie. Avec L'heure présente, proses et poèmes alternent également : les proses pour remuer le sol de la conscience qu'on prend du monde, où restent vives des impressions et des intuitions que la pensée diurne réprime, les poèmes pour tenter d'employer les mots ainsi rénovés et mieux poser les problèmes de l'être, du non-être, du sens et du non-sens, comme ils assaillent notre époque, à "l'heure présente". Poèmes qui sont des questions, mais se laissent pénétrer par des fragments de réponse. Parmi eux le plus important est celui qui donne son titre à l'ensemble, l'auteur y reconnaît ses inquiétudes et ses espérances. Quant au dernier texte, Le Digamma, il s'interroge sur la disparition du digamma du sein de l'alphabet de la langue grecque, disparition qui ne fut peut-être pas ce qu'un des personnages du récit imagine : la cause de l'inadéquation ultérieure de la chose et de l'intellect dans les sociétés du monde occidental. Mais il est probable qu'elle ait retenu l'attention de l'auteur quand, adolescent, il apprit qu'elle avait eu lieu, et que cela lui faisait penser à d'autres disparitions. Par exemple, dans les réseaux des significations conceptuelles, celle du savoir de la finitude. Une sorte de mauvais pli apparaît alors entre l'existence et sa vêture verbale, une bosse sous la parole qui n'en finit pas de se déplacer sans se résorber dans des mots qui en seront à jamais fiction, en dépit des efforts de ce que notre temps a dénommé l'écriture, sans qu'il y ait là à douter, tout de même, de notre besoin de poésie.

02/2014

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Histoire régionale

Mémoires normandes pour une autre histoire de la Normandie

Cet ouvrage n'est ni une nouvelle histoire de la Normandie, ni un inventaire détaillé de ses richesses artistiques et naturelles, mais, dans la continuité du stimulant chantier des Lieux de mémoire dirigé par Pierre Nora, chez Gallimard, de 1984 à 1993, une réflexion de portée historiographique sur la manière dont les Normands eux-mêmes et les "horsains" — tous ceux qui ne sont pas originaires de cet endroit — ont, par le texte et les images, construit, dans la longue durée, une certaine idée de cet espace régional unique en France. Nous avons ainsi privilégié les liens sociaux et culturels qui rattachent ses populations — celles du dedans et celles du dehors — à des sites, à des figures de proue, à des événements fondateurs, qui symbolisent et expriment leur identité commune. Ce livre, fruit de la collaboration de vingt et un chercheurs issus de la France de l'Ouest et d'autres horizons géographiques, s'articule autour de cinq axes complémentaires : Les Normandies ; Particularités et traditions ; Mémoires du passé ; Les Patrimoines ; Stratégies mémorielles. Un fil rouge relie ces parties, la volonté des contributeurs de montrer que les usages des souvenirs de cette province ne peuvent se conjuguer que de façon plurielle : la Basse et la Haute Normandie ; la terre et le ciel ; le bocage et le rivage ; les villes et les campagnes ; les traces de ses annales et leurs transpositions mémorielles dans l'espace public, du débarquement de Guillaume le Bâtard en Angleterre en 1066 au débarquement allié du 6 juin 1944 ; le patrimoine industriel et rural ; les traditions et les productions populaires comme les créations littéraires et les représentations artistiques les plus mémorables du génie national, celles de Pierre Corneille, d'Alexis de Tocqueville, de Gustave Flaubert, de Guy de Maupassant, d'André Maurois, d'Annie Ernaux, de Patrick Grainville, de Nicolas Poussin, de Jean-François Millet, d'Eugène Boudin, de Claude Monet, de Fernand Léger, entre autres. Notre publication ne propose pas seulement un tableau synthétique des interprétations les plus variées des caractères originaux de l'ancienne Neustrie, ni un panorama exhaustif des restes de son tumultueux passé, mais invite aussi à admirer sans réserve, mais avec un autre regard, la beauté et la diversité de ses paysages et de son patrimoine naturel comme la densité et la complexité de son héritage historique et culturel. En somme à revoir, d'un oeil neuf, la Normandie.

03/2021

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Evolution

Cette planète n'est pas très sûre. Histoire des six grandes extinctions

Comprendre notre monde actuel à travers ses grandes extinctions Récompensé par le prestigieux prix Goncourt, Alexis Jenni est romancier, mais c'est aussi un passionné de science. Dans cet ouvrage, il fait se côtoyer ses deux grands amours en racontant les cinq extinctions majeures que notre Terre a connues au cours des derniers millions d'années. Il revient évidemment sur celle des dinosaures - la plus célèbre même si ce n'est pas la seule -, comme sur celle des bactéries qui est souvent oubliée. Et il s'interroge sur la sixième, celle d'aujourd'hui, due aux dégâts infligés au vivant par l'activité humaine, dont on peut s'inquiéter qu'elle nous emporte à notre tour. Ce texte est passionnant, ça se lit comme un roman, mais tout y est vrai ; ce qui est encore mieux ! A propos de l'auteur Alexis Jenni, prix Goncourt 2011 pour L'Art français de la guerre (Gallimard), agrégé de biologie, a exercé comme professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Saint-Marc de Lyon. Il est passionné par la science, la littérature, l'histoire et aussi par notre devenir sur cette planète que nous partageons avec tous les êtres vivants. "L'écrivain livre une réflexion sur la littérature et le savoir scientifique". Marie-Laetitia Bonavita, Le Figaro "Jenni, c'est le prof de SVT qu'on aurait aimé avoir, celui qui arrive à nous faire aimer la science à coups d'émerveillement, d'interrogations, d'arguments". Claude Vincent, Les Echos "L'occasion de s'interroger sur notre évolution et enfin de s'émerveiller et de s'intéresser de près au monde vivant". Mathieu Vidard, La Terre au carré, France Inter "C'est son amour pour la culture scientifique qu'Alexis Jenni souhaite aujourd'hui partager. [... ] Un moyen pour lui de faire réfléchir aux fragilités de notre monde. " Par Joséfa Lopez, Judith Chetrit et Caroline Andrieu, Le Monde "En plus d'être biologiste, l'auteur est romancier, et ça se sent : on apprend beaucoup, tout en ayant le sentiment de lire une fiction palpitante. " Sciences et vie junior " Ce livre est un livre du bonheur, celui que la science procure dans l'ivresse de chercher, de découvrir, de comprendre et, par cette voie, permet à chacun d'entre nous de s'enrichir. [... ] L'auteur raconte à la fois pour faire connaître et pour émerveiller ! " Destination Science

11/2023