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De l'art de détruire - De arte delendi

Mécanique impitoyable d'une vengeance conduisant à la destruction du coupable dans la France de la fin du vingtième siècle.

08/2019

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Art roman

Idées reçues sur l'art roman. 2e édition

Longtemps ignoré, voir méprisé, l'art roman sort au XIXe siècle de l'oubli dans lequel il était tombé à partir de la Renaissance. Il n'a dès lors cessé de fasciner et d'interroger, suscitant une énorme masse de commentaires, entre rejet et adoration. L'art roman serait ainsi un art français cantonné aux églises, une architecture sombre, oeuvre d'artistes inconnus, qui refléterait une époque angoissée par la fin des temps... l'exact opposé de l'art gothique. Autant d'idées reçues que Nicolas Reveyron s'attache à déconstruire pour nous faire découvrir cette période méconnue de la création artistique.

06/2021

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Pléiades

Romans et nouvelles

A rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir "entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix" . Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, A rebours opère une percée vers le XXe siècle. Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) - qui fut interdit en France - lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Soeurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des "crises juponnières" : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'A vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est "l'Ulysse des gargotes" , disait Maupassant. A vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le "cul de sac" naturaliste.

10/2019

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Pléiades

Romans. Tome 2

"Daniel Defoe (1660-1731) n'est guère connu en France que par Robinson Crusoé, alors qu'il est l'auteur de plus de cinq cents oeuvres, dont une dizaine constituent l'acte de naissance du roman anglais, sinon du roman tout court. Roxana, Moll Flanders, le Journal de l'année de la peste sont sans doute les premiers exemples d'un effort conscient pour transformer une relation minutieuse de la réalité en une oeuvre d'art. La dimension artistique de celle-ci réside précisément dans la nature particulière du regard porté par l'auteur, qui prétend s'effacer derrière les données brutes qui auraient été portées à sa connaissance. Si Robinson Crusoé fit un triomphe chez les enfants, c'est que Defoe fit de son héros un des grands personnages mythiques du monde moderne", Jean Gattégno.

01/1970

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Policiers

Underworld. Romans noirs

En publiant son premier roman, Little Caesar (1929), William R. Burnett (1899-1982) a ouvert une brèche dans le monde du polar et imaginé un genre nouveau : le roman de gangsters. Il renverse la perspective, ses romans noirs plongent dans l'underworld - la pègre à l'âge de la Prohibition, la corruption qui gangrène toutes les strates de la société au grand jour - et font des criminels professionnels leurs personnages principaux. Servies par des intrigues élaborées, un style concis, un sens inné du dialogue, ses histoires livrent une fresque historique et sociale des Etats-Unis. Burnett y a inventé une subjectivité - criminel, le malfrat n'en est pas moins un être humain en proie à des doutes, des rêves et des cauchemars - et offert "une image du monde vu par les yeux d'un gangster". En proposant pour la première fois en français des traductions intégrales et révisées, cette édition invite, à travers une trilogie - The Asphalt Jungle (1949), Little Men, Big World (1951) et Vanity Row (1952) - augmentée d'Underdog (1957) et de The Cool Man (1968), à plonger dans l'univers du Milieu et du syndicat, où les mitraillettes ont fait place à la corruption, à la menace et au chantage. Scénariste réputé de Hollywood, Burnett est avant tout un écrivain. Inédits, des extraits de son Journal et te témoignage de son fils révèlent un homme érudit qui constelle son oeuvre de références aux classiques (de Virgile à Casanova, de Byron à Fitzgerald, de Balzac à Anatole France). Si la postérité ne semble retenir que le versant hollywoodien de son oeuvre, William R. Burnett, figure importante du premier roman noir, n'en fut pas moins l'inventeur d'un univers narratif dans lequel beaucoup ont puisé. "Aux Etats-Unis, il y a un snobisme littéraire. Si c'est un roman de gangsters, ça ne peut pas être de la littérature", affirmait-il. Et cette nouvelle édition de nous prouver qu'il avait tort.

05/2019

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Littérature étrangère

Trois romans chinois

Un monstre angoissé erre parmi les « petites boutiques d’idées » que tiennent au fond des Sables Mouvants des sages prêchant le mépris de la vie, le cynisme et la peur, jusqu’à ce qu’il s’embarque aux côtés du célèbre singe pèlerin Wukong... Un bretteur mal dégrossi tombe amoureux de Confucius, de l’homme plus que du maître à penser, dont l’enseignement lui semble sur plus d’un point discutable, et c’est à ce disciple parfaitement désintéressé que Confucius doit, après tant d’échecs au service des puissants, la vision de ce que pourrait être une politique intègre. Puis ce sont les destins croisés du grand historien des Han, Sima Qian, et de deux généraux partis guerroyer contre les nomades Xiongnu : chacun paiera le plus lourd des tributs à leur maître, le terrible Wudi avide d’immortalité, mais lui laisseront-ils le mot de la fin ? Trois courts romans inspirés de classiques chinois. Nakajima Atsushi en a mené l’écriture de front, quelques mois avant de mourir, à l’âge de 33 ans, alors que le Japon venait de se lancer dans la guerre du Pacifique. L’auteur de l’Histoire du poète qui fut changé en tigre est ici au sommet de son art, malicieux, tragique et savant à la fois : infiniment confiant dans le pouvoir de la littérature.

01/2011

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Policiers

Les Romans meurtriers

En 1778, le soleil de la prospérité brille sur l'ancien royaume coréen de Joseon, mais plus la lumière est vive et éclatante, plus l'obscurité est profonde. Une série de meurtres plonge la capitale dans l'angoisse. Au chevet de chaque victime, a été déposé un livre du romancier le plus populaire de l'époque. Faut-il chercher le coupable parmi les jeunes lettrés, adeptes des sciences venues de Chine, qui veulent être comme la pierre qui frappe ce pays et le réveille? L' impétueux dosa Yi de la Haute Cour de Justice est chargé de l'enquête. Commence pour lui la période la plus fascinante et la plus déroutante de son existence, celle où il va se frotter aux complots, aux trahisons, aux guets-apens, frôler la mort et nouer une amitié qui va changer sa vie. C'est une plongée dans un monde où les mots tissent le piège des intrigues politiques et peuvent devenir des instruments de mort. Mais pour capturer un tigre, il faut pénétrer dans sa tanière...

05/2012

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Littérature étrangère

Récits, romans, journaux

Ce livre permet de suivre, à travers un choix de textes, les étapes principales de la création, renouvelée jusqu'au bout, de Franz Kafka, et ainsi de mieux se repérer dans son œuvre.

04/2000

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Critique littéraire

Cent romans-monde

Au sein de « la littérature-monde » qui, depuis quelques décennies, surgit dans les cinq continents, le roman-monde a rencontré un succès des plus spectaculaires : tirages impressionnants, traductions systématiques en de multiples langues, attribution régulière de prix littéraires (Booker, Médicis, Nobel...). En retenant plus de cent récits, cet essai critique se propose de reconstituer la genèse de ce nouveau genre littéraire. Les premiers textes pris en considération ont été les récits de voyage rapportés par les navigateurs et les explorateurs qui, depuis l’Antiquité, ont parcouru le monde en tentant d’en dresser les cartes. La lecture de ces textes séminaux a, tout naturellement, incité nombre de romanciers modernes à se lancer, plus ou moins métaphoriquement, à la découverte des terres encore mal connues. Préoccupés au plus haut point par les problèmes de forme, ces romanciersmonde affichent avec fierté une maîtrise impeccable des langues des colonisateurs, qu’ils considèrent maintenant comme des « butins de guerre » (F. Fanon). Ce faisant, ils s’octroient avec jubilation la possibilité de se livrer à des expérimentations qui libèrent leur parole : réécriture ironique de certains textes canoniques (comme Robinson Crusoe de Defoe ou Au coeur des ténèbres de Conrad), analyses très poussées de leurs statuts ambigus de « bâtards internationaux », intégrations spectaculaires de mots vernaculaires, utilisations systématiques des parlers populaires, glorification du discours poétique ancestral, adoption du « réalisme magique » sud-américain et de son écriture de l’imaginaire, etc. Motivés à la fois par un vibrant militantisme sociopolitique et une profonde adhésion humaniste à l’esthétique de la Relation (É. Glissant), ces romanciers sont parvenus à imposer une littérature qui donne enfin, à l’Autre et à l’Ailleurs, la place qui leur revient dans ce « nouveau Nouveau monde ». Denise Coussy, professeur honoraire de l’Université du Mans, a consacré de nombreuses études aux « nouvelles littératures » de l’Afrique, des Antilles, de l’Inde ou de l’Australie. En 2000, elle a publié La littérature africaine moderne au sud du Sahara et, en 2004, Le roman indien de langue anglaise aux Éditions Karthala.

10/2013

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Pléiades

ROMANS. Tome 1

"Montherlant (1895-1972) n'a jamais refait le même roman : tantôt barrésien, tantôt balzacien, ennemi des femmes ou ami des garçons, il coule une personnalité encombrante dans un style classique. Le théâtre donne à son talent la tension la plus grande, et rien ne lui fait peur : Port-Royal est une gageure. Le culte du moi aboutit, dans les dernières oeuvres, lorsque les plaisirs se sont enfuis, à une élégance désespérée, celle de Sénèque, Romain d'Espagne comme lui". Jean-Yves Tadié.

03/1959

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Pléiades

Romans picaresques espagnols

Le Lazarville de Tormes, le Guzmán d'Alfarache, de Mateo Alemán , et La Vie de L'Aventurier don Pablos de Ségovie de Francisco de Quevedo, sont les trois chefs- d'ouvre du roman picaresque espagnol. Le récit que fait chaque héros de ses « fortunes et adversités » ne se résorbe pas dans une succession d'anecdotes truandières. Bien au contraire, par la vertu de la confession qu'il nous livre, le picaro s'arrache à sa gueuserie pour incarner pleinement, sous le signe d'un déshonneur lucidement assumé, un destin imaginaire. Jean Canavaggio

01/1968

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Pléiades

Romans. Tome 2

L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'« homme nu », débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est « n'importe qui dans la rue », mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'ouvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les « Maigret » qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le « roman dur » (entendre : non-policier), qui est aussi un « roman pur » : dépourvu de considérations abstraites, composé de « mots matière », apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq « Maigret », seize « romans durs » - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.

05/2003

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Contes et nouvelles

Romans et Contes

Ce livre recueil un ensemble de textes de Théophile Gautier, entre poésie, finesse. (...) rien ne meurt, tout existe toujours , nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois. p. 337, Extrait : Arria Marcella.

07/2022

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Littérature française

Romans. Tome 1

Si la qualité d'un écrivain se lit dans la qualité de ses admirateurs, J.-K. Huysmans (1848-1907) compte parmi les tout premiers. De Maupassant à Valéry en passant par Barbey d'Aurevilly et Léon Bloy, nombreux sont les témoignages qui font de lui le romancier des connaisseurs. " Il est difficile de trouver un écrivain dont le vocabulaire soit plus étendu, plus constamment surprenant, plus vert et en même temps plus exquisément faisandé, plus constamment heureux dans la trouvaille et même dans l'invention " - ce jugement de julien Gracq met l'accent sur la profonde originalité et des romans naturalistes et des romans symbolistes de Huysmans. Ce premier volume réunit les romans des misères quotidiennes, de Marthe à En rade et à La Retraite de Monsieur Bougran, histoires de pauvres hères racontées sur un mode à la fois mélancolique et cocasse. A rebours marque un tournant, en célébrant les mythes de la décadence et de la modernité. Huysmans subit désormais la tentation du sacré. Robert Kopp.

09/2005

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Littérature française

Romans. 1936-1947

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans et nouvelles

La Princesse de Clèves est l'une de ces oeuvres qui traversent les siècles en conservant un prestige extraordinaire. La critique peut tenter d'analyser cette fabuleuse réussite: chercher dans La Princesse de Clèves un grand roman d'amour qui renvoie à tout l'imaginaire occidental, ou une page d'histoire, «des mémoires de cour», comme disait Madame de Lafayette, ou un conte didactique, dont les analyses et la morale gardent toute leur valeur... Soyons sûrs que La Princesse de Clèves restera fascinante, mais ce roman ne fut pas une oeuvre isolée, il naquit dans un contexte précis. Il n'est pas inutile de préciser ce contexte et, pour cela, de lire d'abord les autres «romans et nouvelles» de Madame de Lafayette. On ne doit pas seulement y chercher des documents qui éclairent La Princesse de Clèves: ces oeuvres moins connues ont leur valeur et leur originalité...

05/2010

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Pléiades

Romans. Tome 1

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Pléiades

Romans et contes

"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.

11/2000

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Pléiades

Romans. Tome 2

Ramuz - voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur " rustique ", " romancier de la montagne ", etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses - c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, " élémentaires ", et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets - l'amour, la mort, la séparation des êtres - sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il " doit être un poème ". Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.

10/2005

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Pléiades

Contes et romans

L'ouvre de Diderot échappe aux catégories habituelles. Elle se développe dans un temps où les genres littéraires sont en crise. Dans ses romans et ses contes, les dialogues se chevauchent, les narrateurs se multiplient, les êtres de fiction côtoient des personnages historiques (oui, Rameau avait bien un neveu)... Du vivant de leur auteur, peu de textes parurent autrement que dans la clandestinité ou la confidentialité. Liberté d'invention, diffusion restreinte : sans doute tient-on là les raisons pour lesquelles Diderot n'a pas été considéré comme un écrivain majeur aussi rapidement que le furent Voltaire ou Rousseau. Mais le temps a fait son ouvre. Aujourd'hui, c'est le génie et le visionnaire que l'on invoque en lisant ses récits presque entièrement composés de dialogues et où le narrateur, ironique, fantaisiste, ne se fait jamais oublier. Avec les célèbres échanges de Lui et de Moi dans Le Neveu de Rameau, avec ceux de Jacques le fataliste, de son maître et de leurs comparses, et avec ceux, moins connus, de l'Entretien d'un père avec ses enfants ou encore de Mystification : Diderot, auteur, narrateur et personnage, joue de l'illusion romanesque et de ses ficelles. Mais on est bien au-delà du simple jeu de société. Avec ses récits, Diderot parvient à transmettre les questions des Lumières à l'échelle des sentiments humains - amitié, désir, amour - et des individus.

05/2004

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Pléiades

Romans. Tome 1

L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'« homme nu », débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est « n'importe qui dans la rue », mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'ouvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les « Maigret » qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le « roman dur » (entendre : non-policier), qui est aussi un « roman pur » : dépourvu de considérations abstraites, composé de « mots matière », apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq « Maigret », seize « romans durs » - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.

05/2003

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Pléiades

Romans et récits

Rassembler, pour la première fois, les ouvres narratives de Bataille en un volume, c'est leur donner une nouvelle chance d'exercer toute leur force - de scandale, de libération, de désorientation. Mais ranger, avec ce que cela suppose d'ordre et de clarté, les écrits de Bataille dans des catégories « conventionnelles » n'est pas un exercice innocent. Ses textes échappent aux genres traditionnels. Bataille, pourtant, emploie lui-même ces termes, roman, récit, et il s'interroge en ouverture du Bleu du ciel sur « ce qu'un roman peut être ». Il y définit la fiction par ses fonctions : exprimer la rage de l'auteur, faire franchir au lecteur les « limites imposées par les conventions », dire l'excès, provoquer la transe. Chaque roman, chaque récit de Bataille est « un don de fièvre » (Ma mère). Ces romans et récits - érotiques, bien sûr, mais « il n'y a pas de mur entre érotisme et mystique » (Sur Nietzsche) -, sont ici « au complet ». Quand il existe plusieurs versions d'une même ouvre, on trouve en appendice au texte définitif la version originelle : notamment celle de l'Histoire de l'oil publiée en 1928, ou celle, manuscrite et inédite, du Bleu du ciel de 1935. Le projet Divinus Deus, vaste ensemble inachevé, a été réexaminé. Au corpus, enfin, s'ajoutent trois récits de jeunesse inédits. Et les illustrations d'André Masson, Pierre Klossowski et Hans Bellmer sont reproduites dans le texte lui-même, ou dans ses appendices.

11/2004

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Littérature française

Romans et récits

Les Choses Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? Un homme qui dort La Disparition Les Revenentes La Vie mode d'emploi Un cabinet d'amateur Le Voyage d'hiver

04/2002

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Pléiades

Romans. Tome 1

"Daniel Defoe (1660-1731) n'est guère connu en France que par Robinson Crusoé, alors qu'il est l'auteur de plus de cinq cents oeuvres, dont une dizaine constituent l'acte de naissance du roman anglais, sinon du roman tout court. Roxana, Moll Flanders, le Journal de l'année de la peste sont sans doute les premiers exemples d'un effort conscient pour transformer une relation minutieuse de la réalité en une oeuvre d'art. La dimension artistique de celle-ci réside précisément dans la nature particulière du regard porté par l'auteur, qui prétend s'effacer derrière les données brutes qui auraient été portées à sa connaissance. Si Robinson Crusoé fit un triomphe chez les enfants, c'est que Defoe fit de son héros un des grands personnages mythiques du monde moderne". Jean Gattégno.

06/1959

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Littérature française

Romans (1999-2011)

"Dès son premier roman Boualem Sansal a imposé la puissance d'une littérature écrite à la lumière des Lumières, portée par le miracle d'une langue réinventée. En Algérie, nous sommes analphabètes trilingues : nous avons perdu le français à cause de l'arabisation forcée, l'arabe est peu ou mal enseigné, nous avons perdu le kabyle et nos langues ancestrales. Le seul langage qui reste à la plupart, c'est la violence. Le romancier, lui, dispose de la langue, cette langue exaltée, magnifiée par la solitude rougeoyante de la forge où se forment les phrases", Jean-Marie Laclavetine.

08/2015

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Littérature française

Romans et poèmes

Après le théâtre de Jean Genet, la Pléiade propose ses romans et ses poèmes. L'écriture de ces textes se concentre sur une période remarquablement brève : six années, de 1942 à 1948. Découvrant Notre-Dame-des-Fleurs en février 1943, Cocteau s'exclame : "c'est le grand événement de l'époque. Il me révolte, me répugne et m'émerveille". Deux ans plus tard, à la lecture de Pompes funèbres, il y revient : "C'est le génie même. Et d'une liberté si terrible que l'auteur se met hors d'atteinte, assis sur quelque trône du diable dans un ciel vide où les lois humaines ne fonctionnent plus (deviennent comiques)". L'apparition de Genet dans le monde littéraire fait figure de déflagration. Dans son oeuvre se donne à voir "l'envers du monde" : un univers, serti dans une langue où se côtoient le langage le plus ordurier et un pur style classique, dans lequel des hommes chargés de crimes aspirent à une certaine sainteté. La plupart des oeuvres inscrites au sommaire du volume étaient connues par la version qu'en proposent les Ouvres complètes de Genet, qui commencent à paraître chez Gallimard en 1951. Mais le texte de ces volumes avait été révisé, soit par Genet, soit avec son assentiment, de manière à atténuer certains éléments sexuels et politiques. La présente édition revient systématiquement au texte des premières publications clandestines. Ces versions n'étaient jusqu'à présent accessibles au grand public que pour Pompes funèbres et pour Querelle de Brest. Ce volume est donc l'occasion d'une redécouverte, spectaculaire et radicale, des oeuvres romanesques de Genet.

04/2021

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Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1932-1934

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1957-1961

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Gaz - Roman. Roman

Charlotte une française est heureuse dans le petit paradis qu'elle s'est créée à Mocimboa da Praia, une bourgade perdue au nord du Mozambique. Elle se contente d'aventures sans lendemain qui la prémunissent contre tout attachement sentimental. Bachir revient à Mocimboa da Praia, son lieu de naissance, pour empêcher sa mère de vendre leur maison. Ayant quitté l'école très tôt, la vie lui a enseigné que seules deux voies s'offraient à lui, accepter d'être traité comme un exclave ou voler. Il a choisi le vol. De la rencontre de ces deux personnages nait une histoire d'amour que ni l'un ni l'autre ne recherchait. Mais la découverte d'un énorme gisement de gaz plonge la bourgade dans la folie. Une menace pour le paradis de Charlotte, une aubaine pour Bachir.

10/2020