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Rimbaud

Extraits

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Critique littéraire

ETUDES. L'oeuvre critique de Jacques Rivière à La Nouvelle Revue Française (1909-1924)

Ce n'est pas un hasard si la critique de Jacques Rivière porte aussi bien sur des peintres que sur des musiciens ou des écrivains. Sa pensée se meut à l'aise dans un univers peuplé de formes, de couleurs et de sons, et adopte tout naturellement un caractère sensuel. " Chaque poème est le doux corps précis d'un sentiment unique "... " les lignes parfaites d'Ingres entourent le corps ainsi qu'un bras "... " son amour est si violent, écrit-il de Cézanne, qu'il tremble de respect ". Mais Rivière va plus loin, il reconstitue la démarche du poète, le geste du peintre, la sensation du musicien, qu'il semble approcher de ses yeux pour mieux en décrire avec minutie les moindres détails. Si Rivière s'était repenti en 1924 d'avoir " introduit les mœurs de l'amour dans la critique ", il priait toutefois son lecteur d'avoir " la gentillesse de [lui] en faire tout de même un mérite ". D'autant que ses " idoles " ne lui paraissaient pas, douze ans plus tard, trop mal choisies, ni son Panthéon trop " démodé ". De ce " poème critique ", selon l'expression de Saint-John Perse, Rivière passera insensiblement au débat d'idées où va se manifester plus nettement son autorité de directeur de revue. Maintes fois, il quitte l'actualité pour se consacrer à une grande réflexion d'ordre général comme " La Crise du concept de littérature ", ou les articles et les conférences consacrés à l'étude approfondie d'un auteur, tel Proust ou Rimbaud, ou encore à la polémique dans sa " Lettre ouverte à Henri Massis sur les bons et les mauvais sentiments " qui prend une valeur quasi testamentaire d'être son dernier écrit publié dans La NRF.

11/1999

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Ecrits sur l'art

Nectart N° 16, janvier 2023 : Urgence climatique : changer de culture !

La culture en transition : Des bouleversements en profondeur pour les artistes, les festivals, les collectivités publiques, les librairies... Face-à-face Françoise Nyssen/Edwy Plenel " Le droit de savoir et l'indépendance, piliers de nos entreprises, sont aujourd'hui menacésA " De Jeff Bezos à Elon Musk L'idéologie cynique de la Silicon Valley par Nikos Smyrnaios Comment agir face au dérèglement climatique ? Changer de culture ! par David Irl Moins loin, moins haut, moins fort Les festivals peuvent-ils changer de logicielA ? par Gwendolenn Sharp Les artistes en première ligne, Les projets de territoire et les droits culturels, leviers pour une vraie bifurcationA ! par Eric Fourreau Recrudescence des créations/reprises de librairies depuis 2019 " Cette fois c'est décidé, je deviens libraire ! A " par Mathilde Rimaud Prendre conscience de notre inconscience Ouvrir la voie aux livres de l'après-pétrole par Anaïs Massola Histoire du film d'animation Industrie et artisanat (1937-1989)A : de Blanche-Neige à Mon voisin Totoro par Sébastien Denis L'Inseac - Une utopie qui écrit l'EAC en lettres majuscules ! par Eric Fourreau Du cloud gaming au métavers - Microsoft vampirise le jeu vidéo par Louis Wiart Comprendre le fonctionnement des algorithmes Sortir du diktat des médias sociaux par Stéphanie Vecchione

01/2023

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Economie

L'agriculture sénégalaise de 1958 à 2012. Analyse systémique et prospective

Cet ouvrage souligne la nécessité absolue d'une analyse sociopolitique, technico-économique et même juridique pour comprendre et développer l'agriculture. En partant des travaux de René Dumont, de Robert Redfield et de Placide Rambaud, l'auteur propose un modèle d'analyse systémique dénommé "Système de développement agricole et rural (SDAR)". Ce dernier permet de traverser les "vrais et faux débats" de l'agriculture africaine à travers les notions d'exploitation (paysanne, agricole et agro-industrielle familiale ou non), de regroupement (professionnel, interprofessionnel ou civil, citoyen), de subvention (des intrants ou à l'exploitation) et d'éducation agricole (formelle ou non formelle). A travers son modèle d'analyse, il identifie et caractérise trois types de systèmes sociopolitiques agricoles, à travers le monde : le système paysanal, le système agricultural et le système agro-industriel. Le SDAR permet de mieux comprendre le mauvais départ de l'Afrique et les résultats mitigés des politiques agricoles africaines, malgré les lourds investissements dans le secteur. Il met en exergue l'importance de l'approche systémique comme instrument d'analyse, d'évaluation et de mise en oeuvre des stratégies de développement agricole et rural. Le SDAR constitue, fondamentalement, un outil scientifique et technique qui interpelle les chercheurs et décideurs du continent. Ce travail, centré sur des situations empiriques et reposant sur des données factuelles, met à la disposition du lecteur une mine d'informations de terrain.

12/2013

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Religion

Le XXIe siècle du christianisme

Le XXIe siècle du christianisme Aurélien Acquier, Jean-François Colosimo, Jean-Dominique Durand, Jean-Pascal Gons, Jacques Igalens, Henri Madelin, Emile Perreau-Saussine, Philippe Portier, Thierry Rambaud, Jean-Paul Willaime : ce sont les meilleurs spécialistes que Dominique Reynie, le directeur de la Fondation pour l'innovation politique, a réunis pour mener cette investigation sans précédent. Si, selon la prophétie attribuée à André Malraux, le XXIe siècle sera métaphysique, en quoi demeurera-t-il ou non chrétien ? Après deux millénaires, qu'en est-il de l'Eglise et des Eglises face au retour planétaire du religieux ? Quelles mutations internes le christianisme connaît-il lui-même à l'âge de la globalisation ? La séparation entre le spirituel et le temporel a-t-elle un avenir ? C'est à ces questions décisives que répond ce panorama à la fois informé, vivant et critique. Ces questions sont cruciales pour l'évolution de l'équilibre mondial et des sociétés démocratiques. Elles sont vitales pour le destin de l'Europe et de la France face au risque majeur d'acculturation. Elles déterminent les conditions, demain, de notre existence collective et individuelle. Catholicisme, protestantisme, orthodoxie, dialogues oecuménique et interreligieux mais aussi géopolitique, politique, droit, économie, éthique : théologiens, philosophes, historiens, sociologues, décryptent ici pourquoi et comment notre héritage dessine notre avenir. Un indispensable du débat public.

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Loisirs

L'éléphant est mort. Récits d'Afrique de l'ouest.

Médecin languedocien d'origine pied-noir, Jean-Louis Llombart livre trois beaux récits de chasse pleins des mystères de l'Afrique, entre magie et fascination, animaux évanescents et peuples attachants. A ces histoires vécues s'entremêlent des récits policiers, de fines analyses psychologiques et des peintures de guides plus ou moins compétents et sympathiques. Préface de Humbert Rambaud, rédacteur en chef de Jours de Chasse. "Tétanisé en position de tir, mes muscles tremblent et ma vision se trouble. La sueur me brûle les yeux. Je m'essuie le front en essayant de garder mon calme tout en fixant la tête de l'éléphant qui pourrait disparaître en un instant sous l'effet d'un bruit suspect ou de la moindre saute de vent. Quand, pour la troisième fois, je reprends ma visée en remontant de l'oeil vers le trou de l'oreille, il murmure enfin l'ordre libérateur. Le coup de feu claque, assourdissant. L'éléphant foudroyé d'une balle en plein cerveau bascule sur le flanc dans un fracas de branches brisées. Il est mort avant même d'avoir touché le sol. Mort dans l'exécution d'un acte de chasse parfait. Mort sur l'autel du désir des hommes, de leur orgueil, de leur vanité. C'est fini. Je viens de pénétrer dans le cercle des chasseurs d'éléphants. Je viens de franchir le seuil du palais du big five. Je viens de gravir, pour la troisième fois, ce sommet de la grande chasse".

10/2012

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occupation

Les camps d'internement de Châteaubriant. Choisel et Moisdon-la-Rivière (1940-1945)

Le camp de Choisel à Châteaubriant est un des camps d'internement dont le souvenir est resté le plus vivace dans la mémoire nationale. Il doit sa notoriété à l'exécution par les Allemands en octobre 1941 de vingt-sept otages extraits du camp, dont Guy Môquet, Jean-Pierre Timbaud, Charles Michels. La notoriété des internés politiques a occulté quelque peu les autres catégories, en particulier les nomades, pour qui un premier camp a été ouvert en novembre 1940 à Moisdon-la-Rivière, mais aussi les "indésirables", tous ceux qui ne sont ni nomades, ni politiques : repris de justice, étrangers, trafiquants de marché noir, juifs. Après le transfert à Choisel début mars 1941, les internés politiques, essentiellement communistes et syndicalistes qui entrent à partir d'avril-mai 1941 deviennent rapidement majoritaires, les nomades étant renvoyés à Moisdon-la-Rivière en septembre 1941. Les deux camps restent unis administrativement jusqu'à leur fermeture et le transfert des internés dans d'autres sites en mai 1942, 1600 personnes, hommes, femmes et enfants ayant été internés au total au cours de ces dix-huit mois, avant la réouverture du camp pour quelques mois à la Libération. Si nombre de travaux ont été consacrés aux otages, peu d'études ont traité des camps de Choisel et de Moisdon. C'est l'ambition de cet ouvrage de retracer leur histoire, en toute rigueur, en explorant archives et témoignages en dehors de tout esprit de polémique ou d'idéalisation.

09/2023

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Littérature française

TEGN: Book 2

366 histoires, tout un univers en trois livres ! (2ème partie) TEGN a tout d'abord été dévoilé en ligne puis a commencé à voir le jour sous forme de livres (3 sont prévus) ! TEGN - Book Two de Even Mehl Amundsen est le deuxième de la trilogie. Cet ouvrage compte 176 pages au format A4 y compris des pages bonus réalisées par d'autres artistes comme Kim Jung Gi, Paul Bonner, Iris Compiet, Fred Rambaud, Jonathan Mathiasen, Julio Reyna, Kate Pfeilschiefter, Mads Ahm, Mikkel Mainz et Milivoj Ceran !!! A propos de Even Mehl Amundsen : Concept artist norvégien, il a déjà travaillé avec les studios Volta, Blizzard, Riot, Wizards of the Coast et autres... Cela ne l'a pas empêché de travailler sur son propre univers : celui de TEGN. Quand il ne travaille pas, il voyage ou donne des masterclasses. La genèse de TEGN : Tout a commencé avec Facebook... Ou, plus précisément, la page de Even Amundsen. Pendant un an, il a posté une illustration accompagnée d'une histoire, et cela chaque jour ! Au final, nous voilà avec un univers complet, riche et illustré ! 366 jours, 366 illustrations, 366 histoires... Des petites, des plus longues... Le Livre 2 de TEGN est le deuxième d'une trilogie qui, complète, retrace toute une histoire qui a commencé par un simple dessin, un 1er janvier... "dessine quelque chose aujourd'hui, demain, après-demain. . ". Le conte ne fait que commencer, vous vous joignez à nous ?

08/2018

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Critique littéraire

Le Prométhidion et Le Piano de Chopin. Etude de l'oeuvre poétique par Michel Maslowki

Cyprian Norwid (1821-1883), poète-philosophe polonais, méconnu de son vivant, redécouvert à la fin du XIXe siècle, est reconnu actuellement en Pologne parmi les plus grands. Il a inspiré Jean Paul II comme poète et comme pape. Il a servi aussi de guide à Joseph Tischner dans son esquisse du programme de " Solidarnosc ", l'immense mouvement-syndicat qui a contribué à la chute du communisme. Sa poésie a ouvert de nouvelles perspectives non seulement esthétiques, parfois comparables en France à celles de Rimbaud ou Mallarmé, mais aussi philosophiques, théologiques et sociales. Il sera reconnu parmi les plus grands par Gide et Bergson, Milosz et Rózewicz, Jean Paul II et Brodski, Holan... Le livre réédite les traductions introuvables de Joseph Pérard, revues, de deux grands poèmes : Le Prométhidion (1851) et Le Piano de Chopin (1865). Les études critiques de Michel Maslowski s'arrêtent sur sa philosophie du travail, de l'art, de l'anthropologie de la culture. De même sur la parenté de sa pensée avec celle, ultérieure, de Levinas, sur la vision personnaliste interactive, sur la dialectique des civilisations et rencontres humaines dans un esprit dialogique ; sur la place de la femme, la justice et sur son rapport à la vérité. Enfin sur l'esthétique " blanche " originale révélant " le pathos métaphysique du quotidien ". Cela dans la civilisation " marchande et industrielle " où nous vivons toujours. Son oeuvre débouche sur une vision de la foi chrétienne originale, avec une correspondance parabolique entre la praxie du monde et le développement de l'Esprit. Professeur émérite de littérature polonaise à Sorbonne Université, membre étranger de l'Académie polonaise des arts et des lettres (PAU), Michel Maslowski est spécialisé dans le théâtre romantique, dans l'anthropologie culturelle de l'Europe Centrale et dans les thèmes métaphysiques de la littérature contemporaine. Il est co-traducteur avec Jacques Donguy de la littérature polonaise en français (Mickiewicz, Slowacki, Milosz, Herbert, Rózewicz...).

08/2020

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Critique littéraire

Claudel

Nul n'ignore son nom. Il fait pourtant partie des grands inconnus. On le sait à la tête d'une œuvre théâtrale, dont le monumental Soulier de satin fut sapé par le mot de Mauriac : " heureusement, il n'y avait pas la paire ". On lui en veut d'avoir célébré avec la même ardeur Pétain et de Gaulle. Récemment, sa disgrâce s'est aggravée de la révélation en technicolor du destin de sa sœur Camille, sculpteur génial, qu'il laissa enfermer chez les fous. Mais était-il vraiment d'équerre, ce poète catholique, excursionniste, photographe, amateur de peinture et de musique, qui fut également, de la Chine au Brésil, du Japon à Washington, consul puis ambassadeur de France ? Apprécié de Briand, évincé par Daladier, il fut trente ans l'ami de Berthelot, " l'homme à la tête d'amant ", tout-puissant secrétaire du Quai d'Orsay, qui le guida dans la carrière et dans le monde. Ainsi Claudel fraya-t-il avec princesses, auteurs, acteurs et metteurs en scène, Marthe Bibesco, Morand, d'Annunzio, l'inévitable abbé Mugnier... Car il fut aussi une haute figure des lettres parisiennes, auteur choyé de la NRF, en ces temps où, selon Gaston Gallimard, on n'y parlait que " de Dieu et des garçons ". C'est là, d'ailleurs, que Claudel eut maille à partir avec l'autre fondateur de la maison, Gide le protestant, qui le compara un jour à un " cyclone figé ". L'appellation est pertinente pour cet éruptif, cet intempestif, qui voyait en Rimbaud son père d'âme, en proie comme lui au tourment de " l'homme désirant ". Sa vie consistera à creuser en lui le contenu de ce désir, à le convertir, saisi qu'il était, depuis une nuit de Noël, par l'amour de Dieu, puis par l'amour d'une femme - de la femme - rencontrée en mer. Ainsi apparaît Claudel, " demi-moine " aux dires de celle qu'il aima passionnément, partagé entre le Ciel et la Terre, et brûlant de les réconcilier.

10/2003

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Littérature française (poches)

Le temps des assassins

"Je vivais à Tunis depuis 1938 où j'ai dirigé jusqu'à l'armistice de 1940 les services de presse, d'information et de radiodiffusion de la Tunisie. De juin 1940 jusqu'à novembre 1942 j'ai vu les souteneurs de ce qu'on osait appeler "Révolution nationale", s'agiter et grouiller. Rien ne résume mieux mes souvenirs de cette époque que le vers de Victor Hugo : " L'histoire a pour égouts des temps comme les nôtres." J'ai vu des hommes se réjouir de pouvoir étouffer la pensée, j'ai vu le triomphe de la médiocrité et de la bassesse. Le Maréchal Pétain et ses complices provoquèrent et encouragèrent les plus vils des hommes à imiter les méthodes des nazis. Depuis juin 1940, dans ce protectorat français, spontanément des centres de résistance se formèrent. Timidement, maladroitement ceux qui ne pouvaient accepter Vichy cherchèrent à se grouper et à agir. De 1941 à 1942 la police vichyssoise chercha à réduire ces centres de résistance et à intimider les opposants. Une liste de suspects fut dressée. On me fit l'honneur de m'y inscrire. Le 12 mars l'ordre fut donné de m'arrêter. Je puis, puisque j'ai été un prisonnier, apporter ce témoignage, témoignage qui est consigné dans les pages que je publie sous ce titre dicté par Arthur Rimbaud, que les prisonniers, tous les prisonniers savent reconnaître, immédiatement, instinctivement, douloureusement, que ceux qui méprisent la liberté ou cherchent à l'étouffer ou même à la limiter, sont des assassins. Ils commencent par tuer l'esprit qui ne peut vivre que libre, puis ils continuent en enfermant ceux qui se révoltent parce qu'ils veulent être libres et penser librement, et ils finissent par fusiller ces rebelles, ces dissidents. Les souvenirs que je publie sont ceux d'une époque qui sera sans doute peu connue. Beaucoup éviteront d'en parler, beaucoup voudront oublier, quelques-uns voudront pardonner, d'autres auront intérêt à ne pas s'en souvenir. C'est pourtant le temps des assassins."

10/2015

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Poches Littérature internation

Spring Hope

"Devant moi, suis-je tentée de dire maintenant, il n'y a que le passé. Une tentative véritablement folle de faire s'écouler le temps à rebours" Tout commence par le goût métallique d'une pièce de monnaie sur la langue d'une enfant, par le doigt de la mère lui fouillant la bouche pour lui ôter cette pièce, premier souvenir d'une conscience qui s'éveille parmi les chiens et les poules, dans une grande maison carrée de la Caroline du Sud, où derrière les rideaux de mousseline, sous la glycine et les magnolias, vivent Eve, ses frères, ses parents, tous ces êtres qui passent dans le monde comme des rêves. Et tout s'achèvera dans un autre siècle, dans les vieux paysages dévastés, lorsque la mère devenue poussière se sera abîmée dans sa vie intérieure, dans les décombres de ses poèmes. "Parfois, en lisant, elle était submergée par la beauté et pleurait. Parfois je pense que la beauté la rendait folle." Devenue vieille et maigre à son tour, assise au même petit bureau où elle a vu sa mère souffrir de n'être pas Baudelaire, Mallarmé ou Rimbaud, Eve brûle ses dernières forces à ressusciter le passé, à exhumer le monde perdu dans l'espoir de parachever l'oeuvre de sa mère et d'offrir un peu de paix à cette âme déchirée. C'est ainsi que du fond de cette terre tragique, dont rien de bon n'était censé sortir, s'élèvent les visages anciens, renaissent les parfums, les couleurs, les bruits et les sensations d'une vie en partage. Et c'est dans ces interstices de la pensée où toutes les époques convergent, dans le langage mystérieux du souvenir, et non pas dans les cahiers noircis de poèmes, que l'oeuvre véritable s'élabore : la mère chercha l'art dans les espaces infinis de l'idéal, mais l'art était dans la vie et les choses minuscules, dans les mille petits riens de chacun, à la portée immédiate de la main." Sylvain Trudel.

03/2015

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Musique, danse

Lester Young

" Le génie de Lester Young tient pour une large part à son lyrisme - paradoxal, puisqu'il traduit une sorte d'exubérance désespérée ou de mélancolie euphorique, comme si la nostalgie pouvait être constructive et le passéisme futuriste. Mais il relève aussi de son aptitude à conjuguer l'excitation (voire la frénésie) et l'indolence (voire l'assoupissement), au point qu'il devient impossible de les distinguer. Il aura détenu, plus qu'aucun autre jazzman en ce siècle, le secret de la volubilité paresseuse et de l'abandon pugnace. Avec la simplicité la plus grande, dans la transparence la plus absolue, il aura su faire de son art une énigme, donnant corps à la chimère qui hante comme un spectre toute l'entreprise poétique depuis Rimbaud. " C'est cette énigme qu'explore et éclaire Alain Gerber, en évoquant, à partir de nombreux enregistrements, la destinée artistique d'un des plus grands saxophonistes ténors de la musique afro-américaine avec Coleman Hawkins, Sonny Rollins, Stan Getz et John Coltrane. L'artiste dans la et dans sa société apparaît ici : l'enfant qui reçoit de son père, musicien lui-même, un enseignement strict et se produit sur scène avant l'âge de douze ans, le réfractaire qui tâte de la prison militaire, et celui dont une crise cardiaque causée par l'abus d'alcool interrompt la vie, dans sa cinquantième année. Beaucoup de ses partenaires apparaissent dans cet ouvrage : Count Basie, avec lequel il joue à de nombreuses reprises, Billie Holiday à qui le lient une admiration et une amitié exceptionnelles, et Coleman Hawkins, prédécesseur, rival révéré au saxophone ténor. A partir de sa fascination raisonnée pour le seul être qui, depuis Tchekhov, " a donné tant de bonheur à ses semblables en leur inspirant tant de mélancolie ", l'érudition musicale et la finesse du talent littéraire d'Alain Gerber lui font réussir une gageure : s'approcher au plus près de la définition du style en musique.

08/2000

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Critique littéraire

Les écrivains polonais sous trois dictatures 1918-1953

Les écrivains polonais sous trois dictatures porte à la connaissance du public français plus d'une vingtaine d'auteurs. Si quatre d'entre eux, Witold Gombrowicz, Ignacy Witkiewicz, Czeslaw Milosz, Bruno Schulz, nous sont familiers, de nombreux poètes et romanciers importants dans le monde des lettres polonaises restent inconnus ou méconnus ici. En Pologne, durant les deux décennies de l'entre-deux-guerres, le poète Julian Tuwim occupe l'une des premières places. Ses poèmes enivrés de vie, dont certains inspirés de Rimbaud, provoquent des scandales dans les milieux conservateurs. Dans le ghetto de Drohobycz en 1942, la tragédie est à son comble le jour d'une course à la tuerie de cibles vivantes. Bruno Schulz est abattu par un Waffen SS d'une balle tirée à bout portant. Zofia Nalkowska conserve l'image de grande dame des lettres polonaises, tandis qu'une poétesse inconnue, modeste, est sortie de l'ombre par les fins limiers suédois qui offrent la distinction suprême en littérature à Wislawa Szymborska. Catholique libéral, Czeslaw Milosz déjoue la dictature en se faisant nommer en poste à l'ambassade de Pologne à Paris. Il peut ainsi publier ses oeuvres en toute liberté et sera auréolé du prix Nobel de littérature en 1980. Cet ouvrage clôt une étude approfondie et documentée en six volumes sur les écrivains confrontés aux dictatures nazie, fasciste, stalinienne, franquiste, vichyste. Il s'inscrit dans la même perspective et la même volonté de rendre hommage et justice aux talents littéraires que l'histoire a marginalisés, méconnus ou effacés de notre culture et de notre mémoire. Remettre leurs oeuvres et leur vie à leur juste place, rappeler les écrits et les auteurs qui ont collaboré avec les régimes totalitaires, mis leurs talents au service des persécuteurs dont certains sont aujourd'hui honorés, enseignés en toute méconnaissance ou négation de leur rôle, tels sont les objectifs auxquels l'auteur se consacre.

12/2017

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Littérature anglo-saxonne

Wolf ; Retour en terre

" Jim Harrison est un écrivain qui porte l'immortalité en lui. " The Times Wolf Un séjour en forêt, des souvenirs d'enfance qui obsèdent, et une dérive à travers les Etats-Unis composent la trame complexe du récit de Swanson, vagabond littéraire habitué des hôtels à deux dollars, amateur pêle-mêle de sauternes et de whisky, de jolies serveuses de coffee-shop, d'Arthur Miller et d'Arthur Rimbaud... Retour en terre Donald, un métis chipewa-finnois de la péninsule nord du Michigan, souffre d'une sclérose en plaques. Pendant ses derniers jours de répit, il dicte à sa femme, Cynthia, une longue confession pour transmettre à ses enfants l'histoire de sa famille. L'occasion pour lui de retrouver son héritage chippewa, ainsi que de renouer avec la spiritualité de ses ancêtres. A ses côtés, sa famille l'accompagne pour son dernier voyage qu'il vit avec dignité. Pendant la nuit qui suit la mort de Donald, ses proches cherchent un sens à ce deuil cruel. Avec une extrême finesse et les mots justes, Big Jim sonde les profondeurs de la mort mêlée à la sensualité de la vie sauvage. Un requiem bouleversant qui se transforme en hymne à la vie. PRESSE : Wolf : " On ressort pantelant de ces Mémoires fictifs... Jim Harrison écrit au corps à corps. Il empoigne les mots avec la même rage que met son héros à saisir un cran d'arrêt. " Télérama " Le miracle d'une écriture vigoureuse. " Alfred Eibel, Le Quotidien de Paris Retour en terre : " Ces mots sont sans doute un autoportrait de Jim Harrison, qui signe un roman déchirant mais fabuleusement charnel, où se mêlent la sensibilité et la mort, les tourments des coeurs et les jouvences de la vie sauvage. " André Clavel, L'Express " Un récit où le deuil et la sensualité, les ténèbres et la lumière, la terre des vivants et celle des gisants se mêlent dans la même musique, un oratorio d'outre-tombe où Big Jim explore les mystères de l'au-delà en chantant l'ici-bas. " Lire

11/2021

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Littérature française

Quart livre des reconnaissances

Mieux que nous ne pourrions le faire, Jacques Réda dé? nit les contours de ce livre dans son émouvante postface : Les quatre Livres des reconnaissances n'ont jamais fait l'objet d'un plan. On ne doit donc pas y voir une sorte d'anthologie un peu plus lacunaire que la plupart des autres, ni même un re ? et de mes seuls goûts personnels. Tous ces textes ont été composés pour ainsi dire par surprise et au hasard d'une relecture ou d'une remémoration. Elles ont très rarement répondu à un projet d'ailleurs en général assez vague, sinon, dans ce volume même, où, non sans lacunes, j'ai tenté d'évoquer l'évolution du vers français. Après quoi, en effet, c'est la langue française qui, s'éloignant progressivement et naturellement d'elle-même, a obligé le vers, désormais sans structure, à tâtonner, parfois avec brio, vers la langue nouvelle que Rimbaud avait souhaitée et qui, loin d'être une méta-langue poétique, sera peut-être un jour celle qu'aura ? xée le classicisme de nos très lointains descendants. Autrement dit, ceux que nous appelons "grands poètes" représentent un état particulier de la langue où, de manière aléatoire mais inévitable surgissent, de ce brassage d'ondes, des crêtes si remarquables qu'on leur donne un nom - un nom d'auteur -, comme on en attribue à ces grands accidents de terrain ou à ces formes que revêt l'eau dans les mers, les lacs, les torrents et les ? euves. Mais, de l'une à l'autre région, et malgré de scrupuleux cartographes, on oublie le nom des collines, des gorges et des ruisseaux qui ont contribué à la gloire des Himalaya et des Amazone. Avec le très remarqué Quel avenir pour la cavalerie ? qui les complète, ces Livres établissent la géographie de la poésie rédasienne, comme ils en forgent la boussole.

04/2021

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Littérature française

La vie poétique Tome 2 : Une façon de chanter

Une façon de chanter constitue le deuxième volet de l'autobiographie poétique entamée par Jean Rouaud avec Comment gagner sa vie honnêtement. Alors que le premier tome racontait les années d'après mai 68, les voyages en auto-stop, les petits boulots et les expériences hasardeuses des jeunes adeptes de la vie en communauté, Une façon de chanter, à l'occasion de la mort d'un proche, remonte vers l'enfance et l'adolescence. Comme le disparu est ce même cousin qui a offert à l'auteur sa première guitare, ce dernier en profite pour tendre l'oreille vers les lointains de sa jeunesse. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la bande-son du village natal était rudimentaire : les cloches de l'église, le marteau du maréchal-ferrant, le cri d'un goret égorgé par le charcutier, et derrière le mur du jardin la seule musique d'un piano sous les doigts de l'oncle Émile. On comprend pourquoi l'arrivée brusque, par l'entremise du transistor, des groupes anglo-saxons, va bousculer ce monde ancien où l'on chantait encore Auprès de ma blonde. Et pour accompagner cette prise de pouvoir par la jeunesse, pas de meilleur passeport que l'apprentissage de la guitare. L'intime et le collectif se mêlent dans le flux d'un récit mouvant et drôle, où l'on croise certaines figures déjà rencontrées comme celles de la mère et du père, mais aussi une charmante vieille dame professeur de piano, un naufragé volontaire, une famille allemande accueillante et le jeune Rimbaud plaquant des accords sur un clavier taillé dans sa table de travail. Autant d'évocations que ponctue la très riche bande musicale : Dylan, les Byrds, Graeme Allwright, les Kinks et bien d'autres sont convoqués pour raconter en musique ce changement de monde, sans oublier les refrains balbutiants, composés par un jeune homme sombre derrière lequel on reconnaît Jean Rouaud lui-même gagner sa vie honnêtement (collection blanche, 2011).

03/2012

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Sciences politiques

Mémoires. Tome 1, La pointe du couteau

Avant de devenir un privilège, la liberté est un choix, une exigence et un combat. Très jeune, Gérard Chaliand s'est juré de vivre libre. Sa nature l'y pousse. Ses lectures de Rimbaud et de Cendrars l'en convainquent. A dix-huit ans, il s'embarque pour Alger où, seul et sans ressources, il apprend à subsister par ses propres moyens. Au retour, il s'inscrit aux Langues O où il découvre l'extraordinaire diversité des peuples et des civilisations. Brûlé par son insatiable besoin d'apprendre, de comprendre, de découvrir et d'aimer, il parcourt l'Europe, le Moyen-Orient puis l'Asie. Il a vingt-cinq ans quand le Mouvement de libération du peuple algérien l'entraîne en politique. Il s'engage dans un réseau de soutien au FLN, puis s'installe à Alger après l'indépendance où il rencontre de nombreux responsables de ces mouvements de libération nationale qui agitent le tiers-monde. Refusant de se laisser aveugler par les discours idéologiques, il veut vérifier sur le terrain la réalité des faits et la sincérité des hommes. Il part dans les maquis de la Guinée-Bissau, au côté d'Amilcar Cabral. Cette expérience décisive détermine son existence. Il ira là où ça se passe pour participer physiquement à l'action, pour observer, analyser et témoigner. Ses innombrables conférences dans le monde entier et sa bibliographie impressionnante témoignent de sa volonté obstinée de dire le vrai. Il est présent sur les lieux conflictuels de la planète. Au coeur du Vietnam en guerre, bien sûr, en Amérique du Sud, dans les camps palestiniens de Jordanie, en Israël, en Irak, au Liban mais aussi aux Etats-Unis et dans ces universités américaines dont il apprécie particulièrement l'énergie féconde. Cette expérience si rare, menée hors de toute institution, en fait un spécialiste reconnu et mondialement sollicité des guerres de libération. Ceux qui chassent en solitaire doivent tout emporter à la pointe du couteau.

05/2011

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Littérature étrangère

Maurice Sachs

L'oeuvre de Maurice Sachs, c'est sa vie même. Cette oeuvre-là n'a pas les belles proportions des classiques. Elle est baroque, ou cubiste, ou fauve, ou un sale mélange des trois. Sachs, toute sa vie, fait des coups, des malversations et des saloperies. Il écrit des livres : Alias, Au temps du Bouf sur le toit, Le Sabbat, La chasse à courre. Il connaît des amours, noue et dénoue des amitiés, se marie, se convertit deux fois. Mais ces insignifiances, c'est pour meubler. D'ailleurs, les meubles, il n'y est pas attaché, surtout ceux des autres. Il les vend. Il «emprunte» et se «refait». En attendant que la vraie vie commence sous des auspices meilleurs que ceux de son enfance : un père tôt parti sans lui dire s'il est juif ou pas, une mère fantasque experte en escroqueries. Sachs, qui fut l'aventurier même dans le Paris de l'entre-deux-guerres dont il se voulut le chroniqueur, rêve d'une vie d'ordre. Il rencontre des jeunes gens passionnés de littérature, beaux et intelligents. Il aimerait à son tour jouer le rôle de Maritain, Cocteau ou Max Jacob à l'égard d'une certaine jeunesse de leur époque, qui les entoura, et les adula. Mais il aurait fallu que le nom de Sachs brillât au ciel de la gloire. Il n'en fut rien. Car sa gloire ne fut pas tardive. Elle ne fut jamais. Le départ de Sachs pour l'Allemagne en novembre 1942, comme travailleur volontaire, n'est pas celui de Rimbaud pour le Harrar : l'un a son ouvre derrière lui, l'autre devant ; l'un finit dans le négoce, l'autre à la Gestapo. Et on ne pourra pas appeler gloire posthume la réputation sulfureuse du «Juif collabo» abattu par la S S sur le bord d'une route au crépuscule du Reich. Sous l'effervescence picaresque d'une vie de drôlerie et de total amoralisme court quelque chose de tragique.

10/1988

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Policiers

Play Boy

Play Boy, c'est un titre qui se veut aventureux. Une référence au célèbre magazine un temps si sulfureux ? Oui et non. La vie elle-même n'est-elle pas une aventure, un long combat pour une existence dont le but est plutôt incertain ? Mais si la vie est difficile, elle est surtout courte, et donc précieuse, et donc belle. Et c'est justement pour laisser une trace de leur passage que certains ne veulent périr sans avoir crié témoignage. Il y a des guerres, des enfers, des famines, des violences. Le monde est triste, négatif. L'homme est dualité : bon et mauvais. La nature est brute, et s'exécute. Mais il y a aussi de la lumière sur les ombres du temps. Une lumière qui éclaire notre passage, et qui parfois l'éclabousse. Les hommes sont des messagers intemporels. Parce qu'il faut bien croire en quelque chose, parce qu'il faut bien rêver que tout cela ne soit pas vain... L'Art, donc, nous y voilà. L'art comme un goût tout à chacun : moderne, ancien, old school, futuriste. Oui, c'est bien pour laisser une empreinte que nous peignons, écrivons, photographions, bref, que nous illustrons les détails de l'illusion finale : la vie. Pascal Pacaly Livre illustré par la fine fleur de la création contemporaine de France, des USA, du Mexique, du Japon... des artistes du monde entier dans un livre unique ! Charlélie Couture, Robert Waldo Brunelle Jr, Jérémy Magnin, Abraham Orozco, Mike Rimbaud, Carlos Olmo, Éric Fleury, François Maigret, Virginie Bathory, Niko Kko, Toto Pissaco, Stéphane Zoz, Laurent Fièvre, Wendy Develotte, Mikaël Petit, Elliot Feldman, Alexandre Miralles, Éric Viou, Jean-Louis Orozco Medina, Fofy, Ludovic Fevin, Jym Factory, Toshiya Trash Tsudura, Senyphine, Bianca Olson, Emmanuel Grange, Bulbe Bulbe, Romain Lubière, Robert David Elwood, Peter Skull, Richard J Frost, Lou Rusconi, JR Williams, Dadu Phoenix, Patrice Woolley, Sylvain Tentaculesque, Ludovic Sallé, Régis Gonzalez, Alexis Chomel

10/2015

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Littérature française

Jusqu'où va ta nuit

La poésie est cette effraction du Poète en direction de ce qui le dépasse : pur geste de donation, constante oblativité. Et de quoi nous fait-il l'offrande ? Mais de son propre corps en même temps que de celui de la poésie : sang, lymphe, larmes, chair ductile infiniment disponible. Car il ne saurait y avoir d'œuvre sans cet arrachement à soi du Voyant, sans cette participation des Voyeurs au banquet auquel ils sont conviés. La chair, les Voyeurs la manduquent jusqu'à sa dernière fibre, les mots ils les déglutissent, les métabolisent afin que ces derniers fassent sens, qu'ils parlent à l'intérieur de leur âme, fécondent leurs esprits, insufflent dans leurs corps l'espace de compréhension dont leur existence doit se tisser afin de se soustraire au silence, à l'occlusion, à la perte qui, toujours menace et frôle l'abîme. Oui, l'essence du poème est tragique, pareillement à la solitude de l'homme. Voyez les poètes maudits, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire. Le poème est un cri en direction du ciel qui, longtemps retentit sur l'arc de la conscience. Le poème est une urgence à dire ce qui tisse, en soi, la toile du vertige, qui fait éclater la bogue des affects, se distendre la peau vive de l'intellect. Il y aurait douleur à trop longtemps contenir tous ces flux, ces rythmes, ces tensions dont on est habité et qui fusent à la vitesse des comètes. Alors on écrit les ronces floues oblitérant le regard, le frémissement des déraisons, les errances sur des chemins d'abandon, les corps devenus fragiles, les heures brisées des silences. On écrit son corps-palimpseste comme si, jamais, il ne devait revenir de cet exil qu'est l'écriture. "Jusqu'où va ta nuit", identique à une subtile métaphore ouvrant les rives de l'art nous convie à un tel voyage. Un enchantement !

06/2014

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Critique littéraire

Benjamin Fondane entre philosophie et littérature

Né à Jassy en 1898, Benjamin Fondane vécut à Paris de 1924 à 1944, et fut assassiné à Auschwitz . A la fois poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste, il est l'auteur d'une oeuvre considérable, marquée par trois cultures : roumaine, juive et française. Résolument moderne, Fondane s'est tenu à distance des systèmes littéraires et philosophiques, tout en se passionnant pour les aspects novateurs de la pensée et de l'art de son époque. Une figure attachante, peu connue du grand public, qui nous plonge dans un monde d'entre deux guerres où se cherchait l'Europe. Monique Jutrin, professeur de littérature à l'Université de Paris, puis à celle de Tel-Aviv, éditrice et fondatrice de la société d'études Benjamin Fondane, directrice des Cahiers Benjamin Fondane, a rassemblé ici un certain nombre de textes de l'auteur envisageait de regrouper en livre. Selon une note destinée à sa femme et à sa soeur, probablement rédigée en automne 1942, au moment où il espérait pouvoir quitter la France pour l'Argentine, Fondane avait lui-même songé à réunir ses articles en volume sous le titre : Chroniques de la nuit obscure . Fin mai 1944, dans son testament littéraire de Drancy, Fondane prévoyait un volume comprenant ses articles de philosophie. Il précise qu'ils sont rassemblés dans un carton portant le titre : Essais épars, avec en sous-titre : Chroniques de la philosophie vivante. C'est ainsi que, en rassemblant aujourd'hui ces articles épars, j'ai la sensation de réaliser un voeu de l'auteur. J'y ai joint des inédits. Si ces écrits des années vingt et trente peuvent intéresser le lecteur d'aujourd'hui, c'est que Fondane y a pris position dans les grands débats de son époque, tant littéraires et philosophiques qu'idéologiques : à propos de Dada et du surréalisme, du marxisme, de la psychanalyse, des liens entre poésie et métaphysique, de la lecture de Rimbaud ou de Lautréamont...

08/2015

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Chocolat

Audaces de chocolat. Artisans créateurs pour recettes d'exception. Artisans créateurs pour recettes d'exception

A l'occasion des 140 ans de la chocolaterie Weiss, plus de vingt chefs français et étrangers, pâtissiers d'excellence et artisans engagés, nous livrent leurs recettes de pâtisseries, entremets et autres surprises au chocolat. Cet ouvrage richement illustré nous invite dans les coulisses de la Maison Weiss, l'une des plus anciennes chocolateries françaises. Depuis l'ouverture de la première boutique en 1882, Weiss produit ses chocolats de la fève à la tablette et développe l'art de l'assemblage. Partez à la rencontre d'Eugène Weiss, le fondateur visionnaire et audacieux, suivez toutes les étapes de fabrication des chocolats, comprenez comment sont pensés les assemblages et tombez sous le charme des spécialités protégées dans leurs écrins enrubannées d'argent. Les maîtres chocolatiers Weiss sélectionnent avec savoir-faire les meilleures fèves, associent les cacaos de plusieurs origines, imaginent le goût des grands chocolats, et... inspirent les plus grands pâtissiers et artisans créateurs du monde entier ! Cet ouvrage regroupe plus de vingt d'entre eux : chefs pâtissiers, MOF, chefs de restaurant, pâtissiers de palace ou de boutique, tous ont eu carte blanche pour donner leur vision du chocolat en s'inspirant des assemblages Weiss et pour livrer des recettes aussi généreuses et audacieuses que gourmandes. Chefs participants Agnès et Pierre / Béziat Frères / Sébastien Bras / Baptiste Brichon / Patrice Cabannes / Jonathan Chauve / Henri Desmoulins / Marie Dieudonné / Grégory Doyen / François Gagnaire / Marion Goettlé / Jeffery Koo / Kévin Lacote /Clément Le Déoré /Raoul Maeder /Jacques Marcon / Michaël Pretet / Morgane Raimbaud / Johanna Roques /Christophe Roure / Hari Unterrainer

10/2022

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Livres 3 ans et +

Des Animaux et des Poètes. Poèmes en chansons, avec 1 CD audio

1 Le Petit Coq Jacques Poterat 3'35 Chanté par Bourvil, musique Guy Lafarge 2 Un Chat de Paris Marcel Saint Martin 2'51 Chanté par Les 3 Ménestrels, musique Janine Bertille 3 La Sauterelle Robert Desnos 0'51 Chanté par Anne et Gilles, musique René Mechin 4 L'Abeille et le Papillon Maurice Pon 2'30 Chanté par Henri Salvador musique Henri Salvador 5 Deux escargots qui vont à l'enterrement Jacques Prévert 2'46 Chanté par Cora Vaucaire, musique Joseph Kosma 6 La Cigale et la Fourmi Jean de la Fontaine 2'21 Chanté par Charles Trénet, musique Charles Trénet 7 Les Corbeaux Arthur Rimbaud 2'00 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 8 La Cane de Jeanne Georges Brassens 1'29 Chanté par Georges Brassens, musique Georges Brassens 9 Le Petit Ours Félix Leclerc 3'35 Chanté par Félix Leclerc, musique Félix Leclerc 10 Les Grenouilles Steve Waring 4'04 Chanté par Steve Waring, musique Steve Waring 11 L'Ode aux grenouilles Alain Raemackers 1'34 Chanté par Fabien Robert, musique Fabien Robert 12 Le Petit Cheval Paul Fort 2'17 Chanté par Georges Brassens, musique Georges Brassens 13 Martha la mule Léo Ferré 2'24 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 14 La Fourmi Robert Desnos 1'04 Chanté par Juliette Gréco, musique Joseph Kosma 15 La Chanson des Crapauds Alain Raemackers 3'34 Chanté par Fabien Robert, musique Fabien Robert 16 La Chanson de l'Ours Charles Trénet 2'47 Chanté par Charles Trénet, musique Charles Trénet 17 La Pêche à la Baleine Jacques Prévert 3'54 Chanté par Les Frères Jacques, musique Joseph Kosma 18 La Baleine bleue Steve Waring 2'39 Chanté par Steve Waring, musique Steve Waring 19 Les Hiboux Charles Baudelaire 2'54 Chanté par Léo Ferré, musique Léo Ferré 20 Les Animaux ont des ennuis Jacques Prévert 1'57 Chanté par Agnès Capri, musique Christiane Verger 21 Le Caniche et l'Oiseau Nathan Korb 2'00 Chanté par Francis Lemarque, musique Dany Dor 22 La Belle Abeille Jacques Poterat 3'18 Chanté par Bourvil, musique Guy Lafarge

11/2020

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Critique littéraire

C'était Jacques Doucet

Secret, masqué par son extrême élégance, Jacques Doucet reste une énigme au centre de la Belle Epoque dont il est le couturier (il est le seul à rivaliser avec Worth, son presque voisin de la rue de la Paix) et le confident. Grâce à la fortune que lui assure sa clientèle d'actrices et de femmes, venues des deux côtés de l'Atlantique admirer le raffinement de ses collections (il habille Sarah Bernhardt, Réjane, la Belle Otéro...), cet homme constitue de fabuleuses bibliothèques qu'il offre aux savants. Après avoir réuni des objets d'art du XVIIIe siècle, peintures, dessins, sculptures, ou encore des chefs-d'œuvre d'ébénisterie, il vend cette première collection en 1912 afin d'acquérir, entre autres, des toiles de Cézanne, de Van Gogh, de Picasso ou de Matisse. Son mobilier évolue également - il s'assied dans des fauteuils de Jacob, puis d'Iribe, enfin de Legrain, tandis qu'il s'entoure de conseillers littéraires tels qu'André Suarès et André Breton. Il s'intéresse ainsi aux manuscrits de Stendhal, Verlaine, Rimbaud, puis à ceux d'auteurs contemporains (Apollinaire, Proust, Gide, Claudel, Mauriac...). Il pensionne Reverdy, Max Jacob, Aragon, Desnos en échange de lettres, manuscrits et enquêtes. Les bibliothèques d'art et d'archéologie, puis de littérature française, qu'il forme avant de les offrir à l'Université de Paris, sont des ressources documentaires exceptionnelles, constituant un ensemble considérable de livres, de manuscrits, mais aussi d'estampes, de photographies, de dessins. Il crée la première cinémathèque. Il rajeunit ses visées là où les autres, vieillissant, récapitulent. Il se recommence sans cesse. Cette vertu scandalise. On mesure sa singularité dans la réprobation de ses contemporains. Proche de tout ce qui compte dans les années 1880-1930, sa présence se devine, discrète, efficace, déconcertante. On reste confondu de cette sûreté instinctive, chez un homme sans culture, qui a été notamment un des initiateurs du style Art déco, 1925. François Chapon a mené une enquête difficile sur les pas de ce mécène exceptionnel. Il nous introduit, à sa suite, au cœur d'une des périodes les plus brillantes de notre civilisation.

10/2006

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Poésie

Paris poésie

Paris est mon coeur. Paris est ma ville. Paris est la cité de mes rêves. Paris est le lieu de ma liberté. Ses poètes me rendent fou. Tous ceux qui l'ont aimé. Tous ceux qui le traversent en flâneurs, en rêveurs, ... en poètes. Moi aussi je le traverse en poète. J'imite Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, surtout Apollinaire, mon principal point de repère. Je vois Paris comme s'il était mon camarade. Je m'y promène aussi avec Victor Hugo, Francis Carco, Paul Eluard, Louis Aragon. Mon amour pour Paris n'est jamais un amour malheureux. C'est toujours un amour dans la joie, dans la vie, sous le ciel changeant, en suivant les arabesques des nuages et l'eau attirante de la Seine. L'histoire de la ville me passionne. Je la lis partout, dans les palais, les monuments, les petites et grands habitations, la Seine, les ponts qui m'enchantent, les arbres qui dansent, les jardins, les platebandes. Chaque pierre est comme un diamant. Je me promène à toutes les heures. Je dois fleurer, aimer, m'inonder, boire l'air de Paris, m'enivrer de ses odeurs, les bonnes et les mauvaises. Partout un vent de jeunesse, d'énergie, de foi, de dialogue. Le trio liberté-égalité-fraternité n'est pas rhétorique. C'est moi, c'est Paris, c'est le rêve. La poésie de Paris est mon élixir et mon baume. A Paris je guéris, chaque fois que j'y arrive. Oh le ciel de Paris ! Oh la Seine ! Oh ses bibliothèques, mes lieux ! Oh les couchers de soleil ! Oh les aubes qui prennent mon coeur. A chaque balade, c'est un recueillement, un rêve, un voyage, un départ à l'infini. Le Pont Mirabeau, le Pont des Arts, le Pont Neuf et le Pont Saint-Michel m'indiquent le chemin ailé. Je les peins, je les aime, je les traverse en avant et en arrière, je m'envole par leurs arcades. Paris est pour moi une chanson, une symphonie, une musique, une femme que j'aime. Je le regarde comme un paradis, j'ausculte sa voix, je le lis comme un livre de sagesse.

11/2022

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Littérature française

Comme un, Commune. Ou les tribulations de Théo et Madeleine Fischer, du Paris libre de 1871 à Rio

Déporté en Nouvelle-Calédonie pour son activisme sous la Commune de Paris, l'Alsacien Théo Fischer écrit, afin de ne pas sombrer dans la folie, à sa femme, Madeleine, et à son fils, Alexandre, dont il est sans nouvelles depuis le 21 mai 1871. Typographe devenu franc-tireur sous le siège de Paris puis secrétaire de rédaction au "Journal officiel de la Commune", Théo nous narre sa rencontre avec sa farouche amazone, son amitié pour François, déserteur exilé au Brésil, la découverte de son frère d'Algérie grâce au musicien Francisco Salvador Daniel, ses altercations musclées avec les policiers Gautier et Mattei, ses combats de rue contre "Oreille-Cassée" et ses sbires - Théo a appris la savate avec le communeux Joseph Charlemont notamment... -, ses missions contre les ulhans aux côtés des Garibaldiens du XIIIe... Madeleine et Théo nous entraînent dans le Paris de la Commune, quand le peuple, adulte et "las des tyrans" , monte à l'assaut du ciel, réinvente la démocratie, sépare l'Eglise de l'Etat, rend l'instruction publique gratuite, laïque et obligatoire, instaure l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. Autant de mesures politiques censurées par la IIIe République, héritière des bourreaux versaillais. Avec le clan Fischer, nous croisons la route de Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Gustave Courbet, Eugène Pottier, Jean-Baptiste Clément, Elisée Reclus, Emile Zola, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Nadar, mais aussi l'anarchiste Mikhaïl Bakounine, que Théo et ses camarades protégeront du terroriste Netchaïev. Madeleine et Théo nous font redécouvrir Charles Delescluze, Arthur Arnould, Eugène Varlin, Théophile Ferré, Nathalie LeMel, Louise Michel, figures intègres et attachantes d'un Paris révolutionnaire qui illuminera le monde de sa clarté humaniste au point d'être la référence des révolutions du XXe siècle, qui souvent la trahiront en pensant la venger. Mais le martyre de la Commune, dont s'est nourrie la légende rouge chère aux marxistes orthodoxes, vaut en définitive moins que son dynamisme innovateur, joyeux et fraternel qu'illustrent avec esprit Madeleine, Théo, Jeanne, Joseph, Lukas, Henry Bauër, un des fils d'Alexandre Dumas. Dumas ! Et si "Comme un, Commune" était avant tout un roman de cape et d'épée ?

11/2014

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Psychologie, psychanalyse

Féminologie. Tome 2, Gravidanza

Voici enfin en édition de poche le deuxième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2007, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. " Le Débat ", 1995 – 2004 ; Folio 2015) et avant "Génésique. Féminologie III" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2012) qui sort en même temps au même format de poche. La pensée et l'action pionnières d'Antoinette Fouque ont imprégné le monde contemporain d'une conception positive de la différence des sexes et de l'existence des femmes, De tous ses livres, "Gravidanza" qui réunit plus d'une trentaine d'écrits, d'interventions, d'entretiens entre 1968 et 2007, est sans doute celui dans lequel la cofondatrice du Mouvement de libération des femmes développe le plus longuement ses propositions psychanalytiques. Elle y critique la théorie freudienne de " l'envie de pénis " chez les petites filles en affirmant l'existence d'une envie d'utérus chez les hommes qui se traduit notamment par la tentative de maîtriser et de contrôler ce qui leur échappe : la procréation. Elle y déconstruit l'affirmation d'une libido unique, mâle, qui donne lieu au célèbre postulat de Lacan " La femme n'existe pas ", rappelle que les femmes, avec une sereine insistance, continuent le mouvement infini de l'humanité. Elle expose comment, au plan politique, une démocratie paritaire permettrait à l'humanité, enfin adulte et féconde, d'accéder à sa maturité. " Au début, cette voix, je ne l'avais pas bien perçue, tant elle était couverte par le bruit des campagnes et des polémiques. Mais depuis ma première lecture de Il y a deux sexes, je l'ai constamment entendue, plus nette, plus audible que les autres. C'est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d'une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n'ai trouvée que dans Rimbaud... Ce que j'essaie ici de dire va beaucoup plus loin que reconnaître l'importance d'une des tendances du féminisme ; il s'agit de percevoir le passage, faut-il dire la mutation, d'une culture à une autre, dans laquelle ce nouveau féminisme a joué un rôle central. " Alain Touraine (Préface)

01/2021

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Littérature érotique et sentim

Hombres. Poésie érotique

L'érotisme passionné en vers, où l'homosexualité du poète est affichée.POUR UN PUBLIC AVERTI. Hombres (Hommes) est le vingt-deuxième et dernier recueil poétique de Paul Verlaine, publié à titre posthume et clandestinement. Alors que Les Amies et Femmes traitent respectivement du saphisme et des femmes avec lesquelles le poète a vécu dans ses dernières années, ce recueil-ci aborde ses amants masculins, d'une manière débridée et provocatrice. Longtemps mis à l'index pour leur ton cru et osé, les poèmes qui composent ce recueil ont maintenant leur place parmi les classiques de Paul Verlaine.EXTRAITMes amants n'appartiennent pas aux classes riches : Ce sont des ouvriers faubouriens ou ruraux,Leurs quinze et leurs vingt ans sans apprêts sont mal chichesDe force assez brutale et de procédés gros.Je les goûte en habits de travail, cotte et veste ; Ils ne sentent pas l'ambre et fleurent de santéPure et simple ; leur marche un peu lourde, va prestePourtant, car jeune, et grave en l'élasticité ; Leurs yeux francs et matois crépitent de maliceCordiale et des mots naïvement rusésPartent non sans un gai juron qui les épiceDe leur bouche bien fraîche aux solides baisers.A PROPOS DE L'AUTEUR.Paul Verlaine (1844-1896) est un poète français, issu de la petite bourgeoisie. A l'âge de 22 ans il publie son premier recueil de poésies, intitulé Poèmes saturniens. Sa vie est marquée par sa liaison tumultueuse avec Arthur Rimbaud, autre illustre poète parnassien. L'ouvre érotique de Verlaine se caractérise par des recueils de poèmes, parmi lesquels Les Amies (1867), Parallèlement (1889), Femmes (1891) et Hombres (1903 ou 1904).A PROPOS DE LA COLLECTION.Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

04/2018

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Psychologie, psychanalyse

Le livre rouge. Liber novus

Le livre secret de Jung, un des plus importants de l'histoire de la psychologie, republié dans sa version texte. De nouveau disponible dans un format et une fabrication repensés, ce livre mythique de Carl Gustav Jung peut être désormais lu pour lui-même : un voyage intérieur dans l'âme de ce pionnier de la psychologie, gardé secret toute sa vie. Publié pour la première fois en France en 2011 dans une édition illustrée à 200 euros, Le Livre Rouge était paru en 2012 dans sa version texte, vite épuisée. Un voyage intérieur. Le Livre Rouge appartient à la tradition des exercices spirituels : la mise à nu d'une âme, avec ses fantasmes et ses combats. En 1913, Jung commence à laisser libre cours à son imagination et à consigner le résultat dans des petits "carnets noirs". Il poursuit pendant 15 ans l'exercice, retranscrit ses cauchemars et ses visions, produits de "l'imagination active", accompagnés d'interprétations, rédigés dans un langage poétique. L'ouvrage s'inspire de la forme littéraire du Zarathoustra de Nietzsche, mais là où ce dernier annonçait la mort de Dieu, Le Livre Rouge décrit "la nouvelle naissance du Dieu dans l'âme humaine". Une oeuvre à la croisée des genres. Se plonger dans Le Livre rouge équivaut à visiter un lieu de prières étranger, un sanctuaire. Jung recommandait à ses analysants de faire, eux aussi, leur livre rouge personnel, qui "serait leur église, leur cathédrale, une de ces zones silencieuses de l'esprit où ils trouveraient à renaître". Les différents chapitres sont conçus selon un plan particulier. Ils commencent par l'exposition de fantasmes visuels spectaculaires, dans lesquels le "moi" de Jung rencontre des personnages les plus divers : les figures bibliques d'Elie et Salomé, un diable vêtu de rouge, un serpent, un ermite ou encore un bibliothécaire. Un dialogue s'instaure entre eux, qui conduisent Jung à une évolution de sa vision du monde et de lui-même. Le ton est parfois poétique comme chez Rimbaud, prophétique comme Luther ou humoristique. Le Livre rouge appartient autant à la littérature, la psychologie, la sagesse.

09/2012

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Période mai 68

Le zéphyr au Gai Menton. A propos du souffle libertaire et festif de Mai 68

Préfacé et conclu par Raoul Vaneigem, un des prophètes de Mai 68, cet essai est la suite logique du travail heuristique commencé avec "les 72 Immortelles" sur la Commune de Paris dont on a célébré le cent-cinquantenaire en 2021, et poursuivi avec "La grande déchirure", publié par les éditions du Croquant à l'occasion du centenaire du Congrès de Tours. Ce dossier est non seulement basé sur un rappel des faits avec une éphéméride des événements mais il est une analyse historique, sociologique et politique de toutes les traces de la "Commune étudiante". Se référant à un poéme de Rimbaud, le "Zéphyr au gai menton" est un souffle libertaire et festif qui a balayé pendant presque deux mois la société française et a réussi à en ébranler les fondamentaux bourgeois... Cet ébranlement que l'auteur a vécu, et qu'il rapporte dans un témoignage personnel sur la révolte des milieux du cinéma et à la radio-télévision publique, est l'objet de cette étude dont les conséquences se sont fait sentir pendant des décennies et qui continuent à paralyser notre réflexion idéologique... En effet, Mai 68 marque sans aucun doute, la résurgence d'une force spirituelle enfouie et retenue dans la nappe phréatique du potentiel d'autonomie, de révolte et de renaissance populaire bafoué et refoulé depuis que la guillotine a mis fin à la Révolution française le 9 thermidor an II : le désir d'une République sociale, juste, fraternelle et libertaire. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Ce désir, qui a affleuré pendant tout le XIXe siècle, a été imaginé et proclamé par tous les utopistes dont l'influence a été brutalement éradiquée par l'irruption du marxisme. Et le matérialisme historique a induit le bolchevisme, qui a été la force de frappe politique du mouvement ouvrier, condamnant le réformisme de la social-démocratie mais rejetant impitoyablement aussi l'anarchie. Aujourd'hui où l'imbroglio idéologique à gauche obstrue toute tentative réelle de réaliser l'émancipation humaine, nous avons un besoin vital du "zéphyr au gai menton" afin qu'il vienne nous gratifier de ces nuages d'utopies pour mettre fin à la sécheresse épouvantable du désert politique.

12/2023