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Histoire internationale

Une femme face à l'Histoire. Itinéraire de Raïssa Bloch, Saint-Pétersbourg-Auschwitz, 1898-1943

Née dans une famille de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, Raïssa Bloch embrasse en 1917 les idéaux intellectuels et artistiques de la Révolution russe. Membre de la Maison des Arts de Petrograd, elle est brièvement emprisonnée par le régime bolchevique puis envoyée en mission scientifique en Allemagne. Á Berlin, elle rejoint l'Institut des Monumenta Germaniae historica et publie son premier recueil poétique. Avec le jeune Michel Gorlin, de onze ans son cadet, elle crée le Club des poètes russes auquel participent Vladimir Nabokov et Vladimir Korvin-Piotrovski. Mais la prise de pouvoir d'Hitler la pousse à un second exil, cette fois dans une France qui s'annonce accueillante - pour un temps au moins. Plus que jamais ensemble, Raïssa et Michel Gorlin s'intègrent rapidement à la vie scientifique et littéraire parisienne. Avec la guerre, puis l'arrestation de Michel, les rafles, Raïssa doit fuir encore, disparaître. Avant les camps, Raïssa connaîtra le deuil, mais aussi l'entraide des réseaux de la Résistance française. Plusieurs fois son destin a failli changer de route. Cette histoire n'est pas un roman. C'est le parcours véridique d'une jeune femme face aux tumultes de l'histoire. Défense de trépasser ! lui avait intimé Michel depuis le camp d'internement de Drancy, prélude d'Auschwitz. Ce récit est celui de la lutte pour la vie et pour l'art d'une jeune femme du XXe siècle.

10/2017

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Littérature française

Ressentiment

Sommes-nous aujourd'hui dans le moment du " grand ressentiment " ? Vraisemblablement. Entre " action directe " et populisme, ni à gauche ni à droite, celui des Gilets jaunes distillait il y a peu le désarroi social des démunis au prix de commentaires acerbes. Sur le plan collectif, cette " passion sociale " vise le régime ou les institutions. Elle est souvent invoquée comme une des causes principales de la crise démocratique. Le ressentiment désigne la rancune associée avec de l'hostilité envers ce qui est reconnu comme la source d'un préjudice, d'un mal subi, d'une humiliation réelle ou ressentie, voire d'une injustice. Entre deux personnes, il attise les conflits, embrase la jalousie, renforce l'agressivité, décuple la haine. Ce sentiment de rancoeur finit toujours par désigner un ou plusieurs responsables du mal ressenti ou de l'injustice tangible voire imaginaire. En découle la désignation de boucs-émissaires à la vindicte sociale. Le ressentiment peut distiller le vigilantisme ou application violente d'une justice " réparatrice " ou vindicative hors des normes légales contre des étrangers, des pauvres, des migrants illégaux ou toute autre minorité ostracisée par la rancoeur suprématiste. Collectivement, le ressentiment divise aussi la mémoire collective. Les vaincus fulminent les vainqueurs qui en retour les réprouvent. En naissent des antagonismes et des fractures qui minent une société que brutalisent la défiance, la colère et la perte des repères sociaux et politiques. Le ressentiment : un sentiment funeste que la résilience démocratique peut réduire.

09/2023

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Correspondance

Lettres à Pierre Benoit

Dès les années 1920, Paul Morand a compté pour ami Pierre Benoit, l'illustre auteur de L'Atlantide. De nombreux points communs les rapprochent : le goût du voyage, la passion de l'aventure, une conception de l'art littéraire romanesque où domine la figure féminine. A partir des années 1930, le rapprochement se marque davantage : Paul Morand songe à entrer à l'Académie française, où l'influence de Pierre Benoit est grande. Puis, après la longue interruption de la guerre et de l'après-guerre, les lettres reprennent et s'intensifient dans les années 1950, quand Paul Morand est pris par une idée fixe : être admis dans l'illustre compagnie pour retrouver son prestige perdu après ses années passées à travailler pour le régime de Vichy. On le voit manoeuvrer pour atteindre son but qui se solde par un échec retentissant en 1958 avec le retour au pouvoir de son plus ferme ennemi, Charles de Gaulle. Contre toute attente, la fin du livre découvre un autre Paul Morand, sensible à la maladie de l'épouse de son ami et prenant part à son deuil ... Comme l'écrit Gabriel Jardin, cet ensemble inédit, fresque tragi-comique de la vie littéraire de l'après-guerre, est l'occasion, au gré des lettres de Paul Morand, de découvrir la "preuve d'une amitié qui dévoile un peu plus la part sensible d'un homme qui, il est vrai, n'aimait pas se livrer sinon indirectement par ses livres".

09/2021

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Histoire de France

Le crépuscule des rois. Chronique de la Cour et de la Ville 1757-1789

Cette chronique envoûtante commence le 5 janvier 1757, lorsque Louis XV échappe à un attentat. Elle s'achève le 6 octobre 1789, quand le peuple parisien marche sur Versailles et contraint Louis XVI et Marie-Antoinette à s'installer dans la capitale. Entre ces deux dates, le monde a changé. La Ville l'emporte sur la Cour qui l'a trop longtemps ignorée. Alors que Versailles, centre du pouvoir hostile aux Lumières, n'est plus que le sanctuaire de la monarchie, le conservatoire du bon ton et le foyer des intrigues, la société parisienne fermente jusqu'à l'implosion. Voltaire, Rousseau et Diderot achèvent leur oeuvre ; les salons se politisent ; Beaumarchais et Mirabeau dardent leurs flèches contre le régime. En même temps Paris se modernise et s'amuse ; les artistes français sont demandés dans toute l'Europe et les premières montgolfières prennent leur envol. Les espérances suscitées par l'avènement du jeune Louis XVI se dissipent vite. Des scandales éclatent et la reine devient la cible des pamphlétaires... Dans ce livre foisonnant, Évelyne Lever entraîne son lecteur de la Cour à la Ville dans un tourbillon d'émotions. Évelyne Lever, l'une des meilleures historiennes du XVIIIe siècle, a publié chez Fayard Louis XVI (1985), Louis XVIII (1988), Marie-Antoinette (1991), Philippe Égalité (1996), L'Affaire du collier (2004), C'était Marie-Antoinette (2006). Son précédent ouvrage était consacré au règne de Louis XV (Le Temps des illusions, 2012).

10/2013

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Ouvrages généraux

Amours sous les Armes Secrètes d'Hitler. Les agents du contre-espionnage allemand pour la sécurité des armes-V et leurs amies françaises dans le Nord de la France 1943/44

Le nord de la France était d'une importance capitale pour la stratégie du militaire allemand pendant la Deuxième Guerre mondial à cause des lancements des bombes volantes V1 et des fusées V2. C'est pourquoi le Service de Renseignements (Abwehr) devrait être organiser soigneusement dans cette région. Le personnelle était éduqué d'un niveau très haut parlant le Français couramment, dont plusieurs avaient des conflits avec le partie nazi (NSDAP) avant 1939. Après la guerre les forces anglo-americaines jugeaient l'Abwehr comme l'organisation la plus dangereuse du régime nazi. Au contraire la justice française appréciaient 1947 les actions de l'Abwehr exactement comme celle des services secrètes des autre nations et ne pouvaient pas être sanctionnées. Les relations des sous-officiers de ce service spécial avec des jeunes femmes françaises étaient diverses. Sans doute il y avaient des femmes qui connaissaient la vraie identité de ses amis allemands. Mais quelques fois on ne peut pas dire qu'elles étaient des collaboratrices. Autres femmes ne se rendent pas compte qu'elles faisaient travaillant avec des membres du contre-espionnage allemand prétendant de travailler pour le I. S. , le service secret britannique. Edmond Kaiser, fondateur de "Terre des Hommes", était un cas spécial illuminant l'extraordinaire capacité des agents de l'Abwehr qui savaient à feindre et à jouer leur rôle d'agent de l'I. S. comme des acteurs sur scène jusqu'à la fin de la représentation.

08/2021

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ouvrages généraux

Les 12 procès oubliés de Nuremberg (1946-1949). Plongée dans l'impossible dénazification de l'Allemagne

Treize et non pas un procès à Nuremberg, celui de 1945-1946 ! Les quelque 180 accusés des douze procès étalés de 1946 à 1949, tous hauts dignitaires nazis, en charge de tâches essentielles, ont beaucoup appris aux Américains sur le fonctionnement du Reich nazi. Un régime, très largement soutenu par la population, avec des systèmes répressifs multiples, une politique de purification raciale, des dysfonctionnements structurels de l'économie, une collaboration de l'armée aux massacres ethniques, un rôle majeur des industriels (et banquiers) dans le soutien constant à Hitler, une absence totale de déontologie d'une partie du corps médical allemand, une place centrale de la SS dans l'Etat... Chaque procès est décrit avec ses débats et ses verdicts, et s'attache donc à un pan de la société allemande. Systématiquement, on focalise sur un ou plusieurs accusés, particulièrement révélateurs, avec un suivi précis des confessions voire des aveux. Ainsi se dévoile la réalité concrète d'une société brutale et dictatoriale conçue par Hitler et les quelques hommes qui avaient sa confiance. Les deux chapitres finaux démontrent combien la dénazification de l'Allemagne s'est avérée complexe et lacunaire. Philippe Valode a dirigé plusieurs maisons d'édition et a également travaillé dans la presse. Il est l'auteur de très nombreux livres d'histoire, parmi lesquels Karl Dönitz (Editions du Rocher, 2021), De Gaulle (L'Archipel, 2020), La Ve République (L'Archipel, 2014) et L'histoire de France en 2 000 dates (Acropole, 2011).

04/2023

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Allemagne

La dénazification des fonctionnaires en Allemagne de l'Ouest

Par quels processus de nombreux fonctionnaires allemands, en dépit d'un passé professionnel dans le régime nazi et parfois de compromissions dans ses crimes, ont-ils été d'abord sanctionnés dans le cadre des politiques de dénazification imposées par les Alliés après 1945, puis réintégrés précocement dans la démocratie ouest-allemande où ils construisent une "? seconde carrière ? " ? Tel est l'objet de cette enquête, qui étudie avec brio ce double processus d'épuration et de désépuration. En mai ? 1949, l'article ? 131 de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne accorde aux "? fonctionnaires professionnels ? " qui étaient en poste au 8 ? mai 1945 la garantie de leurs droits acquis et prévoit qu'une loi fédérale réglera leur statut. Cette loi est promulguée le 11 ? mai 1951. Elle n'est que le premier jalon d'une législation généreuse consacrée aux 131er, allant des lois d'amnistie et de clôture de la dénazification jusqu'à la fin du gouvernement de Willy Brandt en 1974. Comment définir ce groupe ? Quelles sont les représentations associées à ces 131er ? Ce livre analyse, à l'échelle des individus, les conséquences professionnelles, financières et sociales de ces lois. Si les dispositifs de clémence apparaissent de plus en plus scandaleux à l'opinion, tous les "? anciens ? " n'ont cependant pu y prétendre. Une épuration professionnelle a bien eu lieu et a contribué à ce que la RFA parvienne, principalement à partir des années 1960, à affronter son passé.

02/2022

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Revues de droit

Revue des contrats N° 3, septembre 2021

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Théorie générale ? La prescription dans les chaînes de contrats translatives de propriété - par Mathias Latina (p. 8) Responsabilité ? Quand le déménagement entre amis tourne mal : la convention d'assistance bénévole et l'obligation in solidum - par Jonas Knetsch (p. 17) Régime des obligations contractuelles ? La prescription dans le cautionnement : disproportion et défaut de mise en garde - par Rémy Libchaber (p. 27) CONTRATS SPECIAUX Contrats et droit des sociétés ? Absence de reconduction tacite après la survenance du terme : le mandat social échappe à l'application du droit commun des contrats - par Julia Heinich (p. 38) ? Caducité, révocation, exécution forcée : florilège sur les promesses de cession de droits sociaux - par Marie Caffin-Moi (p. 42) ? L'imprudence du contractant et les vices du consentement - Illustration dans les cessions de titres sociaux - par Laura Sautonie-Laguionie (p. 47) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit pénal ? Organisation frauduleuse de l'insolvabilité : mentir sur son patrimoine n'est pas organiser son insolvabilité - par Valérie Malabat (p. 65) Droit du travail ? La modification du contrat de travail induite par une sanction disciplinaire - par Grégoire Loiseau (p. 84) Droit des biens ? La conception orthodoxe de la bonne foi en droit des biens - par Antoine Tadros (p. 86) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Droit européen des contrats ? La réduction des divergences de jurisprudence "profondes et persistantes" en matière contractuelle - par Jean-Pierre Marguénaud (p. 89) ? La non-restitution de l'indu social - par Jean-Pierre Marguénaud (p. 91)

10/2021

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Sciences historiques

La Loire dans la Seconde Guerre mondiale

Après l'armistice de juin 1940, la Loire se trouve en zone non occupée, non loin de la petite capitale politique de l'Etat français, Vichy. Pour la majorité des Ligériens, la vie quotidienne se traduit alors par des difficultés de plus en plus grandes pour trouver du travail ou se nourrir. Au-delà des aspects économiques, Pascal Chambon revient sur la vie politique de la Loire de 1939 à 1945 grâce à un travail de recherche remarquable qu'il a enrichi du témoignage de nombreux acteurs et de documents souvent inédits. Il nous montre que les populations foréziennes acceptent bon gré mal gré le régime pétainiste dont le caractère conservateur convient à beaucoup. Toutefois, l'engrenage de la collaboration, l'Occupation à partir de novembre 1942 et la mondialisation du conflit font évoluer voire basculer nombre d'indécis. Des résistances se font jour, souvent très tôt dans les grandes villes, comme à Saint-Etienne ou à Roanne, mais aussi dans de petites cités et certaines zones rurales. Cette résistance a pour adversaires les forces d'occupation mais aussi les collaborateurs et agents de l'Etat français dans le cadre d'une terrible guerre civile. Pascal Chambon est docteur en histoire et enseigne à Montbrison. Il a publié aux Editions Alan Sutton deux ouvrages sur la première guerre mondiale : Soldats de la Loire, des conscrits aux Poilus en 2007, et Le Poilu photographe, un Stéphanois dans les tranchées de Picardie en 2009.

11/2010

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Arendt

A propos de l'affaire Eichmann. Suivi d'un texte d'Alexander Mitscherlich

Du 11 avril au 14 août 1961, se tient, à Jérusalem, le procès d'Adolf Eichmann - ancien chef de service du bureau IV B 4 de la Gestapo chargé de la "solution du problème juif en Europe" - pour lequel Hannah Arendt obtient du journal The New Yorker d'être envoyée en tant que reporter. En 1963, elle publie à la suite de ce procès son livre Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Il s'agit ici de proposer une nouvelle approche de la réception du livre d'Arendt et de sa polémique à travers la lecture de quatre textes inédits en français. L'entretien de Karl Jaspers avec Peter Wyss ainsi que l'article d'Alexander Mitscherlich ont été publiés en Allemagne au moment de sa parution en 1964. Préoccupés l'un et l'autre par l'implication du peuple allemand dans le régime nazi, ils attirent l'attention sur un point central du livre : le lien entre l'effondrement moral provoqué par les nazis dans toute l'Europe et la criminalité d'Eichmann. Les deux textes suivants sont des transcriptions de textes préparatoires à deux interventions faites par Hannah Arendt à la même époque. Elle y aborde les questions soulevées par la polémique en répondant d'un point de vue politique, morale et juridique. L'ouvrage est complété par un dossier iconographique montrant les moments et les acteurs majeurs du procès Eichmann.

09/2021

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Droit des sociétés

Droit international et européen des sociétés. 6e édition

L'ouvrage regroupe l'ensemble des questions juridiques qui se rapportent à la situation spécifique des sociétés évoluant dans un contexte international ou dans l'espace européen. Il traite ainsi distinctement en trois parties : - du statut international des sociétés qui concerne la nationalité des sociétés, la reconnaissance et la condition en France des sociétés étrangères, les conflits de lois relatifs aux sociétés, mais aussi de la situation particulière des sociétés dans le cadre européen, tant au regard de la liberté d'établissement qu'à l'égard des personnes morales européennes ; des opérations internationales des sociétés telles que, classiquement, les fusions ou les offres publiques d'acquisition, les cessions internationales mais aussi des opérations de transformations et des scissions transfrontalières dont le régime est détaillé parla nouvelle directive n°2019/2121 du 27 novembre 2019 qui fait l'objet d'une étude approfondie ; de la défaillance économique internationale des sociétés, profondément modifiée par l'avènement du droit européen des procédures d'insolvabilité ainsi que par l'adaptation du droit français au règlement (UE) n° 2015/848 du 20 mai 2015. L'ouvrage, qui intègre aussi la jurisprudence nationale et européenne la plus récente, a pour objectif de permettre une compréhension claire des règles du droit international et du droit européen des sociétés. A ce titre, il intéresse les étudiants de master 1 et de master 2, mais aussi les praticiens et les juristes d'entreprises intéressés par le droit international des affaires.

10/2021

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Sciences historiques

Le désordre des familles. Lettres de cachet des Archives de la Bastille au XVIIIe siècle

Les idées reçues ont le cuir dur : la lettre de cachet, sous l'Ancien Régime, passe aujourd'hui encore pour l'exemple même du bon plaisir royal servant à enfermer nobles infidèles ou grands vassaux désobligeants. Symbole de l'arbitraire, elle serait un acte public cherchant à éliminer l'ennemi du pouvoir sans autre forme de procès au point que l'histoire a fait d'elle le symbole de la prise de la Bastille. Mais de la mémoire se sont enfuies les innombrables lettres servant à tout autre chose qu'aux affaires d'Etat. Il y a celles pour affaire de police, instrument le plus simple pour enfermer discrètement et secrètement la forte tête qui crée du désordre dans l'atelier, mais aussi les prostituées, les voleurs à la tire, les filous ou les comédiens tout un monde de migrants, mouvant, fugitif. Plus encore, il y a les lettres de famille, lorsque le comportement d'un conjoint ou d'un fils paraît troubler l'ordre intime dont la tranquillité participe à l'ordre public. Arlette Farge et Michel Foucault nous proposent une lecture différente des Archives de la Bastille : où l'on n'avait voulu voir que la colère du souverain, ils dévoilent les passions d'un menu peuple ; où l'on était obnubilé par l'ordre monarchique, ils discernent, entre parents et enfants, dans les disputes des ménages, la trame fine de la vie privée et le désordre des familles.

05/2014

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Histoire de France

Saint-Simon. Ou le système de la Cour

En sus de leur écriture somptueuse, les Mémoires de Saint-Simon sur le monde de la Cour au temps de Louis XIV et durant la Régence constituent un inépuisable gisement d'informations qui vont bien au-delà des innombrables anecdotes qu'ils recèlent. Véritable théoricien de la hiérarchie, Saint-Simon propose en effet implicitement une vision intériorisée de l'inégalité : elle trouve ses racines dans une très ancienne tradition. Quels que soient les personnages évoqués et les épisodes relatés, intervient toujours l'obsession de la naissance (le rang, puis la pureté ou l'impureté du sang) avec les comportements qui en découlent de façon nécessaire. Les pays étrangers que le mémorialiste admire sont ceux où, dans les Cours, chacun reste à la place qui lui est assignée par la Providence, ainsi l'Allemagne, alors que l'Espagne se montre laxiste en fait de bâtardise. Tout, le politique comme le sacré, les " cabales " (qui tiennent lieu de partis politiques) comme la sexualité, et jusqu'à l'usage du tabac, est vu par Saint-Simon à travers le prisme de la hiérarchie. Comme à son habitude, Emmanuel Le Roy Ladurie (en collaboration avec Jean-François Fitou) met en œuvre une impressionnante gamme de grilles de lecture pour nous faire découvrir (avec une causticité et une rigueur qui font écho à celles du " petit duc " une Cour louis-quatorzienne, une Régence ultérieure, en bref, un Ancien Régime tout à fait inhabituel.

11/1997

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Droit international privé

Le banquier luxembourgeois et le crédit

DROIT LUXEMBOURGEOIS L'activité de crédit est consubstantielle à l'activité du banquier. Elle est d'ailleurs érigée par la législation et la réglementation comme un des socles sur lesquels repose l'activité d'un établissement de crédit, avec la réception du public de dépôts et fonds remboursables. À ce jour, la doctrine luxembourgeoise ne s'était pourtant pas penchée de manière systématique sur les questions juridiques qui se posent au banquier dispensateur de crédit. Du régime réglementaire applicable aux professionnels des opérations de crédit aux règles qui s'imposent dans la rédaction des contrats de prêt, du crédit à la consommation au soutien des entreprises en difficulté, des règles en matière de sûretés au financement des fonds d'investissement, le crédit, quel(le) que soit sa forme ou son bénéficiaire, s'inscrit pourtant dans un cadre toujours plus strict, auquel l'éventuelle application d'un droit étranger vient encore ajouter une touche de complexité. Cet ouvrage a pour vocation de combler ce manque et de faire le point sur les questions qui se posent au banquier luxembourgeois dans ce domaine. Les auteurs apportent leur éclairage, inspirés par leur pratique constante en la matière. De par la diversité des domaines du droit abordés, ce nouveau chapitre de la collection "La vie du droit bancaire et financier" est le témoignage du caractère transversal de l'activité de crédit, mais également de la diversité et de la richesse des activités développées par la place financière luxembourgeoise.

05/2022

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Monographies

Le voyage en Italie de Louis Gauffier

Lauréat du grand prix de l'Académie à l'âge de vingt-deux ans, Louis Gauffier arrive à Rome en 1784 et s'établit définitivement en Italie où il meurt prématurément en 1801. Témoin de l'univers passionnant du Grand Tour, de la fin de l'Ancien Régime aux débuts de la Révolution jusqu'aux campagnes du général Bonaparte, Gauffier traverse une époque de transformations radicales influent sur sa vie et son art. D'abord peintre d'histoire à Rome, il propose des compositions marquées par le goût néoclassique où se lit sa fascination pour les découvertes archéologiques de son temps. A Florence, il devient le portraitiste des voyageurs de toute l'Europe. En inscrivant ses modèles dans des paysages mêlant les monuments de la capitale toscane et les beautés de la nature, il développe une formule qui associe intimité, charme et décontraction. Il pratique la peinture en plein air, étudie les arbres et les rochers, l'atmosphère et la lumière, qu'il transpose dans des paysages annonciateurs des inventions du xixe siècle. L'amitié de Gauffier avec François-Xavier Fabre, fondateur du musée de Montpellier, explique sa représentation dans les collections du musée depuis près de deux siècles. Ce catalogue est le premier ouvrage monographique à lui être consacré. A travers plus d'une centaine de peintures et de dessins, il propose de découvrir un artiste sensible et visionnaire, dans la lumière de l'Italie.

05/2022

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Actualité politique internatio

La guerre sainte de Poutine

Alors que la " question russe " semblait enterrée depuis la fin de la Guerre Froide, voici qu'elle revient au-devant de la scène. La guerre récente échappe à l'analyse : ni la realpolitik, ni l'idéalisme géopolitique ne donnent d'explication satisfaisante. Il faut investir d'autres champs, d'autres disciplines, pour comprendre les événements en cours. Car comment expliquer le choix de sacrifier l'économie russe sur l'autel de la conquête territoriale ? Comment expliquer le tournant du poutinisme vers un régime de mobilisation générale contre l'Occident ? Comment expliquer que ce même Poutine, qui multipliait les références à Emmanuel Kant, auteur du traité Vers la Paix Perpétuelle, se soit détourné de ses instincts premiers pour poursuivre une politique slavophile ? Au-delà de l'analyse géopolitique, il faut plonger dans les ressorts intellectuels et spirituels du poutinisme. Il y a des ressorts cachés, de l'ordre du spirituel et du religieux, qui nous fournissent des explications tangibles là où la géopolitique ordinaire se heurte à l'inexplicable. Dès lors quelles sont ces forces qui ont joué un rôle déterminant dans la décision de Poutine d'entrer en guerre ? Sa déconnexion manifeste de la réalité du terrain, persuadé de venir à bout de l'Ukraine et quelques semaines, n'est-elle pas en partie due à un profond regain millénariste du président ? C'est-à-dire au sentiment qu'au-delà d'une victoire géopolitique, c'est le destin de la Russie qui est en jeu.

03/2023

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Résistance

L'espérance est un risque. Sur les traces des résistants chrétiens 1939-1945

Jérôme Cordelier est parti à la rencontre de ces chrétiens, catholiques, protestants, orthodoxes qui résistèrent aux nazis et dont les rôles sont de nos jours minimisés. On a souvent souligné les compromissions avec Pétain et le régime de Vichy des chefs des Eglises, à raison, mais sans se souvenir que plusieurs d'entre eux furent aussi reconnus Justes pour avoir sauvé des juifs. On a oublié, surtout, que de nombreux prêtres, pasteurs, religieux, religieuses et une multitude de simples croyants furent parmi les premiers à se dresser contre l'occupant. Certains ont agi sur le devant de l'Histoire - de Gaulle et Leclerc, au premier chef -, la plupart dans un secret absolu. De la Corrèze jusqu'à Yad Vashem à Jérusalem, cette enquête de terrain, très documentée et nourrie des confidences de survivants, met l'accent sur ces femmes et ces hommes qui se sont engagés, parfois sacrifiés, pour la liberté, leur patrie mais aussi avec la haute idée qu'ils se font de l'humanité. Au nom d'un idéal qui guidait leur vie, ils se sont battus pour que leurs contemporains vivent la leur. Ils n'ont pas toujours combattu au nom de leur foi, mais celle-ci les a pétris, a été constitutive de leur vision du monde et les a soutenus à travers les épreuves. Ces grands témoins peuvent éclairer de leur halo de lumière nos chemins cabossés

04/2021

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Milieux naturels

Sud-Ouest Européen N° 53/2022 : Récupération pastorale et pyrique d'espaces montagnards ouverts. Le projet européen Open2preserve, Textes en français et en espagnol

Dans le moment de transition multiforme que nous vivons, les espaces de déprises montagnards méritent une réincorporation dans nos sociétés, gage d'une biostasie durable : les expériences présentées de gestion pyrique et pastorale en sont des outils. Ce numéro s'appuie sur les travaux menés dans le cadre du projet européen Open2preserve. Il cible notamment les montagnes du sud-ouest de l'Europe. De nombreuses vallées de montagne ont connu une modification importante du paysage en raison de l'exode rural et de la modification des systèmes de production. La réduction du pâturage par les herbivores affecte particulièrement les espaces ouverts et les pâturages naturels en particulier, se manifestant par une expansion rapide des arbustes et par de vastes processus de boisement naturel, qui entraînent une perte de biodiversité, une homogénéisation du paysage, une accumulation de combustible végétal et un risque accru d'incendies importants. La menace est élevée et permanente dans le scénario actuel de changement climatique. Les paysages ouverts européens ont évolué sous un régime de feu naturel et d'herbivores qui peut aujourd'hui être imité par des pratiques de gestion durable. Le brûlage contrôlé et le pâturage guidé sont présentés comme des options clés pour réduire l'accumulation de combustible, ralentir l'expansion de la composante ligneuse et prévenir la perte de paysages en mosaïque et de la biodiversité qui leur est associée. Les six articles de ce numéro rendent compte selon des registres divers de ces objectifs de recherche.

09/2023

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Histoire internationale

Le Hezbollah. Un fondamentalisme religieux à l'épreuve du néolibéralisme

Au Moyen-Orient, le Hezbollah libanais apparaît désormais comme un acteur politique et militaire incontournable. Au Liban, il est de tous les gouvernements et a acquis de fortes positions de pouvoir. Ses détachements armés qui luttent à la fois contre l'Etat islamique et soutiennent le régime despotique d'Assad, ont acquis un poids militaire digne d'une véritable armée. Né comme l'expression politique des couches chiites libanaises pauvres et marginalisées par un système politique confessionnel discriminant, le Hezbollah s'est imposé à la faveur de l'expansion régionale de la République islamique d'Iran. Il est devenu le principal représentant d'une communauté chiite qui a connu de profondes transformations avec le développement d'une bourgeoisie, notamment dans la diaspora libanaise. Ces évolutions n'ont pas été sans conséquences sur la physionomie du mouvement islamique qui s'est adapté au système dominant et accompagne désormais activement les politiques néolibérales, au risque de fortes contradictions avec sa base sociale d'origine. Se refusant à réduire le Hezbollah à sa nature religieuse ou à céder à un orientalisme hasardeux, l'auteur resitue son développement dans le cadre des transformations sociales et économiques du Liban. Il nous éclaire sur les relations du mouvement islamique avec la société civile libanaise - et plus particulièrement son opposition aux syndicats et aux mouvements sociaux. Enfin, il examine le développement de son appareil militaire et sa politique étrangère, notamment à l'égard des printemps arabes et du soulèvement populaire syrien.

02/2019

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Ethnologie

La parole recouvrée. Simon Kimbangu, prophète et passeur de cultures

Recouvrer la parole comme on recouvre la santé. Le 6 avril 1921, dans le hameau de Nkamba (Bas-Congo), près de Kinshasa-Léopoldville, Simon Kimbangu, un jeune congolais, lance un mouvement inédit de prédication prophétique. Durant trois mois d'ardeur et de passion, en plein régime colonial, il prophétise, avec un enthousiasme fou, l'imminence de temps nouveaux et le règne de la liberté et de l'égalité dans la prospérité pour tous par-delà les barrières raciales. Arrêté par les autorités coloniales belges, il est jugé et condamné à mort pour mise en danger de la sûreté de l'Etat. Un siècle plus tard, le Kimbanguisme, troisième religion du Congo, compte des millions d'adeptes. Son impact symbolique est considérable dans le discours et l'imaginaire des mouvements de libération de l'Afrique. Quels enchevêtrements expliquent le retentissement et la persistance d'une telle parole ? Que dit-elle, en creux, de notre modernité, du colonialisme, de la religion et du travail historique des forces sociales dans leur capacité à réinventer et à traduire, ensemble et malgré tout, les enjeux historiques ? Que dit-elle de la complexité des influences à l'intérieur du monde colonial où signes, discours, idées, images et hommes circulaient et composaient déjà beaucoup plus qu'on l'imagine ? Tentant de dépasser l'écueil du manichéisme caricatural, cette étude tente de restituer les complexités inhérentes à l'expérience coloniale.

04/2016

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Sociologie

Panique identitaire. Nouvelles esthétiques de la foire aux identités

Destruction de l'intériorité, relativisme, nouvelles idoles, manichéisme, chantage au ralliement, vandalisme : cet ouvrage examine de près les visuels et les discours de l'âge identitaire auxquels nous sommes surexposés, de la publicité à la mode et aux tags en passant par le cinéma, les séries, et les artefacts plus élitistes de l'art subventionné. Les effets d'une telle "hyper-esthétique" (Yves Michaud) sur notre capacité à sentir librement se dévoilent comme propices à la violence, à la surinterprétation et finalement, à la crise mimétique généralisée : la panique identitaire. Par son éloge des identités fixistes, le régime identitaire (décolonialisme, Grand Remplacement...) alimente les théories ultralibérales du choc des civilisations. Lorsqu'il s'apparente à un interactionnisme mou faisant valoir le fluide et l'interchangeable, il reconduit une logique publicitaire pour se faire l'allié d'une globalisation qui atomise les entités politiques au profit de la célébration du flux. Nous évoluons dans des environnements sensibles de plus en plus sexualisés et racialisés. Avec leurs cascades de jeux de permutation, mais aussi leurs rêveries essentialistes d'alignement et de pureté, les nouvelles esthétiques identitaires sont sécuritaires et autoritaires : elles vont de pair avec une dégradation de la sphère politique, et une détérioration du jugement de goût libre et impartial. Ainsi que l'annonçait Régis Debray : "une entreprise est parachevée quand on prend l'autre pour soi et soi-même pour un autre. Quand le particulier peut se faire prendre pour un universel" .

02/2022

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Critique

Journal de guerre. Roumanie, France, Suisse (1943-1945)

Après avoir commencé la guerre à Londres, après avoir appartenu plus d'un an au cabinet de Pierre Laval à Vichy, voici Paul Morand nommé ministre plénipotentiaire à Bucarest, alors que l'Armée rouge est aux portes de la Roumanie, alliée de l'Allemagne nazie. Le diplomate se met au travail dans des conditions difficiles qui le poussent à des allers-retours vers Paris et Vichy. Il assiste ainsi aux derniers mois de l'Etat français en déliquescence, avant d'être nommé in extremis ambassadeur à Berne. Il touche au but... pour cinq semaines. Révoqué, il choisit l'exil en Suisse pour échapper aux sanctions, au sein de cette communauté de "réfugiés" qui suit à distance la guerre, l'avènement d'un nouveau régime en France et les procès qui frappent le précédent. Tout au long de ces deux années, Paul Morand tient son Journal de guerre, sans jamais rien renier de ses convictions. Il y fait une place de plus en plus grande à l'écrivain, après avoir rêvé d'en faire le journal d'un ambassadeur. Rien n'a été retouché ni omis du manuscrit d'origine. C'est dans le respect de son désir initial de publication que paraît le second tome du Journal de guerre de Paul Morand, à la fois document historique passionnant - parfois aussi choquant - et apport inédit aux pages de sa biographie qui avaient semblé, jusque-là, étrangement vides.

11/2023

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Sociologie

Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité

Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux Etats-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique pour les recherches sur le genre, aussi bien que les études gaies et lesbiennes, est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui manifestent à la marge le dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle soumet à la question les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Michel Foucault, Sigmund Freud, Jacques Lacan et Claude Lévi-Strauss, mais aussi Simone de Beauvoir, Luce Irigaray, Julia Kristeva et Monique Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies.

11/2006

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Philosophie

Martin Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme

"Le national-socialisme est un principe barbare", écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : "C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur." Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'"auto-anéantissement du "juif"". Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que ces Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi. Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'"enjuivement" de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent.

01/2016

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Italie

Le parfait fasciste. Amour, pouvoir et morale dans l'Italie de Mussolini

Lorsque Attilio Teruzzi, officier militaire décoré, épousa une jeune juive américaine à l'orée d'une brillante carrière de chanteuse d'opéra, sa bonne fortune semblait acquise. Le mariage fut couronné par la bénédiction de Mussolini en personne. Pourtant, trois ans plus tard, ce converti de la première heure à la cause fasciste, devenu commandant des Chemises noires, répudia sa femme, l'accusant d'avoir compromis son honneur masculin. C'est avec une autre jeune femme juive et étrangère que Teruzzi se dota d'un semblant de vie familiale, complétée par la naissance d'une enfant. Alors que les nazis s'impatientaient, il se trouvait nanti de deux épouses juives, l'une qu'il ne pouvait épouser légalement, l'autre dont il ne pouvait divorcer. A travers le récit intime d'une cour tapageuse et d'un mariage désastreux – brillamment reconstitué grâce à des lettres de famille et des archives judiciaires –, Le parfait fasciste nous invite au grand spectacle de l'ascension et de la chute de Mussolini. Teruzzi y apparaît comme un spécimen exemplaire de l'homme nouveau fasciste : conformiste, intéressé, sans scrupule, violent et opportuniste, en plus d'être un jouisseur effréné. Dans cette étude historique majeure, Victoria de Grazia nous rappelle que le privé est toujours politique dans la quête fasciste de la virilité et du pouvoir. Un portrait érudit et captivant des deux décennies du régime fasciste porté par deux récits – l'un politique et public, l'autre personnel et privé – savamment entrelacés.

09/2023

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Littérature française

Les années insulaires

Paris, au début des années 1970 : les pavillons de Baltard sont détruits, l'ancien ventre de Paris devient un immense chantier, le visage de la capitale change. Des hommes résolument hostiles à cette défiguration urbaine s'insurgent et fondent une association, "Les Insulaires". Parmi eux, un peintre, Kerros, lui aussi attaché à la forme immémoriale de Paris. Mais, à la différence des autres membres des Insulaires, il connaît bien celui que les protestataires appellent le "prince des modernes", Georges Pompidou, décidé à faire entrer le pays et sa capitale dans la civilisation future, celle de la voiture et de la vitesse. Kerros voit le président à l'Elysée et en Bretagne, dans son atelier parisien également, il lui demande de poser, l'écoute évoquer ses projets et son dessein moderniste, observe l'usure du pouvoir et bientôt les effets de la maladie. Il brosse le portrait d'un homme et d'un régime, d'une ville en pleine métamorphose, d'un palais - l'Elysée rénové par Agam et Paulin - et d'un quartier - celui des Halles et de Beaubourg -, d'une utopie sur le point de se briser. Les années insulaires déroule, entre 1969 et 1974, le roman des années Pompidou. leurs contradictions et leurs mirages, leurs audaces architecturales et esthétiques, c'est aussi, à travers la confrontation de deux univers, le dialogue imaginaire de deux hommes épris d'art et de beauté.

01/2014

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Histoire de France

La France libre fut africaine

"Avec quelle rage l'antigaullisme s'acharne à propager la légende de "la résistance de Londres" ! Aux uns comme aux autres, j'oppose la vérité : la France libre fut africaine". Voilà ce que soutenait fort justement Jacques Soustelle, ethnologue tôt rallié à l'homme du 18 juin. Car à l'automne 1940, le Royaume-Uni n'apportait à la France libre ni combattants, ni matières premières, ni territoires. Le domaine du général de Gaulle s'étendait alors de la frontière tchado-libyenne au fleuve Congo. Sans ces territoires, quelle crédibilité, quelle reconnaissance internationale, quel argument pouvait-il invoquer contre Vichy qui se targuait de la "fidélité" de l'Empire ? Alors que la geste des combattants levés en Afrique du Nord et de l'Ouest comme les hauts faits de la résistance intérieure sont aujourd'hui bien connus, le sort de l'Afrique équatoriale française et du Cameroun, bastions gaullistes de la première heure, est demeuré injustement ignoré. Ce livre entend, pour la première fois, porter le regard sur ces territoires appelés à soutenir de leurs hommes et de leurs richesses l'étendard de la croix de Lorraine. La résistance à l'Allemagne nazie, à l'Italie fasciste et au régime de Vichy ne fut pas seulement portée en métropole par les héros de l'armée des ombres ; elle fut aussi, dès le mois d'août 1940, une odyssée africaine dont cet ouvrage, fondé sur des archives inédites, entend retracer le cours.

03/2014

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Généralités médicales

Un homme comme vous. Essai sur l'humanité de la folie

Au cours de l'histoire, on a toujours dénié aux fous la qualité d'êtres humains. On les a brûlés au Moyen Age, parqués dans l'hôpital général de Louis XIV, enfermés dans l'asile, on les a laissés mourir de faim durant l'Occupation, exterminés sous le régime nazi. Pourtant, la folie appartient à l'humanité : elle concerne l'existence même, et pas seulement des symptômes ou ce qui pourrait être leur fondement biologique. Oublier cela, c'est la condamner au rejet, à l'exclusion, à l'enfermement. C'est se condamner à ne jamais la comprendre - et à ne jamais entendre ce qu'elle dit de notre monde. Patrick Coupechoux montre que cela n'a rien d'une fatalité. La psychiatrie désaliéniste, née au coeur de la Résistance française, en fait la démonstration : le fou peut vivre parmi nous, comme les autres citoyens, à condition qu'on le considère et qu'on le traite comme une personne. A condition que l'on défende cette idée simple : le soin, c'est la relation avec lui et seulement cela, loin des traitements médicamenteux. Ce passionnant ouvrage explore les sources théoriques et cliniques, politiques et poétiques de la psychiatrie désaliéniste. Il montre comment le paradigme actuel de la santé mentale délaisse l'humanité de la folie au profit d'une conception scientiste et gestionnaire de l'individu. Une étude ambitieuse et approfondie en même temps qu'un magnifique éloge du désaliénisme.

01/2014

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Histoire de France

Le Troisième Reich dans l'historiographie allemande. Lieux de pouvoir - Rivalités de pouvoirs

Confrontée à un passé bien lourd, d'abord privée de sources, l'historiographie allemande s'est libérée peu à peu de la perception qu'avaient eue les contemporains des réalités du Troisième Reich. Comme toute gestion mémorielle des crises graves et des époques criminelles, l'histoire de la période 1933-1945 fut d'abord écrite en marge d'une opinion plus soucieuse de tourner la page que de se souvenir. En mettant spectaculairement en évidence la responsabilité des fonctionnaires, les grands procès des années 1960 (Eichmann, Einsatzgruppen, Auschwitz) alimentèrent la contestation par la jeune génération du passé de leurs pères. Des fictions, des polémiques relayées par les médias et des expositions spectaculaires contribuèrent à la prise de conscience. Tel fut par exemple le cas de la présentation au grand public des crimes de la Wehrmacht, qui détruisit le mythe d'une armée noble comparée à des SS responsables de tous les maux. Las d'une république en crise endémique l'électorat du Reich avait attendu des solutions miracles d'un homme providentiel. Mais selon une formule célèbre, les Allemands de 1932 n'ont voté ni pour la guerre, ni pour Auschwitz. Ils ont pourtant eu l'un et l'autre - et le nazisme en fit des instruments de son pouvoir. Quand ils en prirent conscience, il était trop tard. L'impossibilité d'agir autrement ne fut pas la seule raison de l'adhésion au régime jusque dans sa dimension criminelle. La lecture actuelle est beaucoup plus nuancée.

09/2013

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Histoire internationale

Beria. Le bourreau politique de Staline

De 1938 à 1953, Lavrenti Beria a été un rouage essentiel du système stalinien, qu'il a ensuite tenté d'amender avant de payer de sa vie cette tentative avortée. Manipulateur, d'une cruauté sans bornes, c'est ainsi qu'il entra dans l'histoire. Or, la figure de Beria s'avère au regard des faits et à l'analyse bien plus complexe : bourreau certes, mais aussi fin politique. Fils de paysans misérables, il connaît une ascension fulgurante. Flanqué d'une cohorte de tortionnaires, il dirige la police politique soviétique, le NKVD, pendant sept années décisives (1938-1945) au cours desquelles la nomenklatura consolide son pouvoir. Il organise la déportation meurtrière des peuples du Caucase, planifie les meurtres de Trotsky et de ses ennemis politiques. Mais, à la mort de Staline, Beria est le premier à saisir que le régime, à bout de souffle, ne peut survivre qu'en desserrant le carcan de la terreur policière. Il commence a démanteler le goulag, propose la réunification de l'Allemagne ; en somme, des mesures annonciatrices de la pérestroïka gorbatchévienne. Nommé ministre de l'Intérieur en mars 1953, il est arrêté par ses pairs en juin et fusillé en décembre pour un complot infondé. A l'appui de nombreux documents d'archives rendus publics à la chute de l'Union soviétique, Jean-Jacques Marie brosse le portrait complet de l'un des acteurs majeurs de l'URSS sous Staline.

09/2013