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Histoire ancienne

Vivre en Suisse il y a 15 000 ans. Le Magdalénien

Il y a 24000 ans, lors de leur extension maximale, les glaciers alpins recouvrent la presque totalité du territoire helvétique. C'est à la suite d'un léger réchauffement climatique et d'une forte diminution des précipitations neigeuses que ces énormes masses de glace commencent à fondre et que le paysage est à nouveau progressivement colonisé par les plantes, les animaux et les groupes humains dont les premières traces d'occupation en Suisse datent d'il y a un plus de 15000 ans. Ces populations se rattachent à un vaste courant culturel appelé Magdalénien, qui s'étend depuis la région franco-cantabrique jusqu'en Pologne. Vivant sous un climat toujours froid et dans un environnement de steppe-toundra, leur économie repose essentiellement sur la chasse au gros gibier — cheval, renne et bison — auquel s'ajoute un large spectre d'espèces de plus petite taille. Exploités pour la nourriture, la confection des vêtements, la fabrication des armes et de divers outils, les animaux se trouvent alors au centre de toutes les préoccupations et font l'objet de nombreuses manifestations artistiques. Le mode de vie de ces chasseurs-cueilleurs se caractérise par une mobilité résidentielle élevée car ils ne pratiquent pas le stockage de viande à grande échelle. Les lieux favorables à l'abattage des grands herbivores étant rares dans un paysage dépourvu d'arbres, les sites stratégiques sont réutilisés à de nombreuses reprises, ce qui conduit à la formation de vastes gisements archéologiques tels que Moosbühl, Monruz, Kesslerloch et Schweizersbild. Basé sur de nouvelles études interdisciplinaires, cet ouvrage propose une vision renouvelée d'une culture emblématique de la préhistoire et donne une image de groupes humains hautement mobiles, interconnectés sur de grandes distances à travers toute l'Europe.

01/2019

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Histoire internationale

L'éveil politique de la société algérienne. Révoltes, soumission, assimilation et nationalisme (1830-1936)

A travers ses recherches, Abla Gheziel nous propose de suivre l'évolution et les facteurs qui ont contribué à l'éveil populaire des masses musulmanes durant la période qui s'étend de 1830 à 1936. Un champ d'études ayant pour cadre les révoltes populaires. Symbole de la résistance populaire des milieux ruraux, la notion de soumission, qui reflète une position mitigée de la part des populations, vacille entre résistance et cohabitation face à l'administration militaire puis face à l'administration coloniale civile. La perception de la question de l'assimilation chez les Algériens musulmans et les Européens a revêtu diverses interprétations à partir de la question du royaume arabe et du problème de la naturalisation. L'auteure interroge également la question du nationalisme et la problématique de son existence ou non avant le débarquement des Français. Selon l'historienne, tous ces facteurs ont aidé à l'éclosion du nationalisme, processus qui n'a pas suivi un développement linéaire mais fut le résultat d'un cheminement complexe compte tenu de différents facteurs tels que le panislamisme, les retombées de la Première guerre mondiale et l'engagement des indigènes dans ce conflit qui, à l'origine, ne les concernait pas. Puis, entre les années 1920 et 1930, les formations politiques font leur apparition, intellectuels et réformistes musulmans s'affirment sur la scène politique et engagent la confrontation avec l'administration coloniale et le gouvernement de la Métropole. Ainsi, la prise de conscience des masses musulmanes allait se manifester et s'imposer en dépassant les différences des uns et des autres, c'est-à-dire passer d'une pensée particulariste, d'un régionalisme à une pensée collective nationale : se reconnaitre dans une seule et unique identité nationale.

09/2018

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Histoire internationale

Sur les traces de 14-18 en Wallonie. La mémoire du patrimoine

Le 4 août 1914, vers 10 h, le cavalier Antoine Fonck tombe sous les balles à Thimister. Il est le premier soldat belge tué. Le 10 novembre 1918, sept officiers allemands en fuite franchissent la frontière belgo-néerlandaise à Mouland. L'un d'eux n'est autre que le Kaiser Guillaume II. Il a abdiqué la veille à Spa. L'Armistice est signé le lendemain. La Grande Guerre se termine à une vingtaine de kilomètres de là où elle a commencé. Cinquante et un mois se sont écoulés entre ces deux dates, faits de privations, de souffrance et de mort pour les populations. D'est en ouest et du nord au sud, pratiquement aucune région de Wallonie ne sera épargnée par les horreurs de la première "guerre totale". Enrichi de nombreuses illustrations parfois inédites, ce livre, résultat de trois ans de recherches sur le terrain, autant que dans les archives, relate des événements connus, des épisodes méconnus, des anecdotes. Il sillonne les chemins sanglants de l'invasion : le siège des forts de Liège et de Namur, le martyre de Herve, Visé, Andenne, Tamines, Dinant et de bien des villages, les quartiers ravagés, la boucherie des combats en Gnome et les tourments infligés aux civils. Il raconte la légende fantastique des Anges de Mons, la guerre de Churchill et d'Hitler à Ploegsteert et à Comines, le premier rideau de fer de l'histoire, les réseaux d'espionnage, les déportations, la vaste entreprise de reconstruction après la victoire. L'ouvrage répertorie également les héritages encore tangibles que la Grande Guerre a laissés en Wallonie dans les paysages, les rues, les monuments, la mémoire collective... En mémoire d'hier pour raviver notre mémoire d'aujourd'hui.

10/2013

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Littérature étrangère

Contes du chemin de fer

Contes du chemin de fer. La vie a bien changé à Guilas, paisible bourgade d'Ouzbékistan, depuis que le train s'y arrête : les tribus d'Asie centrale, les voyageurs de toutes origines, et bientôt les populations déportées par le régime communiste y côtoient les autochtones, forcés de s'habituer à leurs nouvelles conditions de vie. Pendant la Seconde guerre mondiale, période sur laquelle s'ouvre cette étonnante polyphonie, le coeur de la petite ville bat à l'auberge de la gare : les bras cassés qui sont restés à l'arrière - Oumareli l'Usurier, réformé pour avoir pris seize kilos pendant son séjour en prison, Tolib le Boucher, si maigre qu'on lui confie le ravitaillement du village, et Koutchar la Tchéka, le représentant de la police politique - y égrènent ragots et anecdotes. Exilés, adultères, orphelins, profiteurs, aventuriers et mendiants de tous poils défilent en une chronique débridée, véritable plongée ethnographique dans un microcosme où l'arrivée du train n'a pas été le seul traumatisme. Le matérialisme historique a en effet pulvérisé la vieille tradition soufie et les habitudes culturelles profondément ancrées d'un islam traditionnel : maintenant, il faut choisir entre bigamie et déportation, transformer les postes de fonctionnaires en charges héréditaires, bref, les petits arrangements avec le communisme sont la matrice de multiples histoires, tragiques ou grotesques, qui s'enchaînent comme autant de motifs dans le tapis. Car c'est bien le charme et la singularité de ce livre exubérant, construit à la manière des contes des Mille et une Nuits, que de faire émerger de la juxtaposition des histoires un univers singulier et d'inviter son lecteur à un éblouissant voyage au pays des contes et légendes d'une Asie centrale méconnue.

10/2009

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Littérature étrangère

La Fille du Colibri

Avec la petite Teresita qui naît en 1873 dans l'État du Sinaloa au nord du Mexique, Alberto Urrea nous transporte dans un univers encore entre deux mondes. La mère de Teresita est une Indienne illettré qui, dès l'âge de 14 ans, a un enfant du riche propriétaire terrien Do Tomàs Urrea. Cependant, très tôt, Teresita se distingue par ses don qui attirent l'attention de Huila, la femme-médecine du ranch de son père. Consciente de la fabuleuse destinée de l'enfant, cette dernière en fait son apprentie et lui enseigne les secrets des herbes qui soignent et des prières qui influent sur la destinée du monde. En 1889, lorsque le Mexique s'enfonce une nouvelle fois dans la guerre civile Teresita l'" enfant choisie ", a 16 ans. Violée et laissée pour morte, elle tome en catalepsie, un profond sommeil dans lequel elle rêve de sa propre mort et où Dieu lui apparaît et lui ordonne de vivre. A son réveil allongée dans son cercueil, elle décide de consacrer sa vie aux autre La nouvelle de cette résurrection se répand comme une traînée c poudre et, bientôt, des centaines de pèlerins vont se rendre auprès de cette miraculée, rapidement surnommée la Sainte de Cabora L'histoire de Teresita est non seulement celle du Mexique de la fin du XIXe siècle mais aussi le symbole des contradictions, des paradoxes des déchirures de ce pays jeune, en quête d'identité, partagé entre culture indienne héritée du passé et la culture occidentale, lei omniprésent de la période coloniale. Ce récit brillant nous révèle u Mexique à la fois mystérieux, intriguant et qui n'a rien oublié de son passé. Il envoûte par sa beauté, ses saveurs ; et son histoire, forgée par les différentes populations qui le composent, nous est restituée avec un réalisme attachant

03/2008

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Littérature française

Marqués par le destin

" La vie est un long fleuve tranquille ", prétendent certains adages. Beaucoup de vécus tendent à démontrer le contraire. " On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses parents ", affirme encore une chanson. D'aucuns naissent avec un handicap, si petit soit-il, moteur, sensoriel, psychique et doivent, dès leur plus jeune âge, apprendre à se sentir différents, à souffrir du regard ou des réflexions de leurs " semblables ", à trouver leur place dans la société. Dans notre monde, les aléas du destin se montrent cruels envers des hommes et des femmes, que l'accident ou la maladie frappe, quel que soit leur âge. Mourir à 31 ans ou à 74, comme le montrent deux nouvelles, ne constitue-t-il pas le même chagrin dans une famille éplorée ? L'égoïsme, l'égocentrisme qui placent un être au centre de tout, qui dédaignent autrui, ont souvent des répercussions au plus proche de ceux qui les personnifient et qui oublient que leur comportement engendre le mal autour d'eux. Plus que jamais, l'univers est confronté à des déplacements de populations, à des exils forcés. Pourtant, pour peu que l'on s'y penche, le phénomène ne s'avère pas nouveau et sans aller très loin de nous. Qui se souvient de quantités de Polonais, d'Italiens, d'Espagnols ou de Portugais qui se sont installés chez nous, poussés par la misère, par la dictature dans leurs pays, par la volonté de préserver leurs familles ? Beaucoup ont opté pour la nationalité française, certains reniant totalement leur patrie d'origine, d'autres en éprouvant la nostalgie. Ce sont des tranches de vie qui s'offrent ici au lecteur, des humains " marqués par le destin " , des exemples, un mis à part, sortis de mon vécu plus ou moins proche dans le sud haut-marnais.

06/2016

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Sociologie

Les mondes de l'action théâtrale. Une comparaison dans les quartiers populaires en France et Italie

L'ouvrage de Francesca Quercia examine l'action théâtrale dans les quartiers populaires et il nous donne à voir l'émergence d'un " monde " social et professionnel, à l'intersection des secteurs de la politique de la ville et de la culture, du théâtre professionnel, de l'animation socio-culturelle et des mouvements sociaux. L'analyse de cet " espace interstitiel ", comme elle le désigne, est importante car celui-ci cristallise de nombreuses tensions et évolutions plus larges, qui travaillent tant l'action publique et le monde associatif que le traitement des catégories populaires. Cet espace met en jeu les différentes conceptions du rôle politique et émancipateur de la culture, autour du débat entre démocratie et démocratisation culturelle, notamment. Il donne à voir les transformations contemporaines du monde associatif, un univers qui se professionnalise depuis plusieurs décennies mais qui est également marqué par des logiques fortes, et à certaines égards croissantes, d'amateurisme ; un univers qui dépend également de systèmes de financements de plus en plus complexes et contraignants, et qui obéit à des injonctions souvent contradictoires, en particulier quant au rapport aux publics visés. Ce monde de l'action théâtrale se réclame enfin de la participation des habitants des quartiers populaires et donne à voir les tensions dans lesquelles celle-ci est régulièrement prise : comment faire de l'empowerment avec des populations qui sont définies avant tout sur la base des handicaps dont elles sont censées être les porteuses ? Ce sont donc des questions importantes, et l'ouvrage de Francesca Quercia apporte des contributions notables tant à la sociologie des professions, de la culture, de l'action publique que des associations. Mais ce sont également des enjeux politiques essentiels, et en ce sens ce livre s'adresse aussi à un public plus large que le seul univers académique spécialisé.

07/2020

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Ethnologie

Au coeur des mondes de l'aide internationale. Regards et postures ethnographiques

Comment pensent et agissent, au quotidien, les professionnels de l'aide internationale et les agents des organisations nationales qui vivent de l'aide ? Comment se jouent les rapports entre organisations dans les chaînes complexes d'acteurs qui relient les conseils d'administrations des grandes institutions internationales aux populations dites "bénéficiaires" ? Quels modes de gouvernance globalisé l'aide internationale dessine-t-elle dans les pays où ses ressources, ses normes et ses institutions sont fortement présentes ? A la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l'anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d'enquêtes de terrain approfondies menées au coeur des mondes de l'aide, il dévoile l'hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en oeuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité. En même temps qu'elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l'aide, analyse la façon dont il a géré les relations d'enquête. Entre participation observante et observation externe, l'ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l'ethnographie de l'aide et ses institutions, qu'à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l'anthropologie des organisations.

05/2018

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Histoire internationale

Le nationalisme camerounais dans les programmes et manuels d'histoire

Plus de cinquante ans après les faits, et pour la première fois, un ouvrage rente d'étudier scientifiquement ce qu'on enseigne aux élèves et étudiants camerounais sur l'histoire de la lutte indépendantiste, au Cameroun en particulier, ainsi que sur celle de toutes les luttes anticolonialistes dans ce pays, en général. Le Cameroun est un pays détenteur d'un passé nationaliste très ancien. Les contestations de l'ordre colonial n'y ont pas débuté avec l'UPC (Union des populations du Cameroun). Ce mouvement politique a simplement hérité d'une tradition nationaliste dont il s'est inspiré pour mener la lutte pour l'indépendance. Seulement, étrangement, ce riche patrimoine nationaliste est assez dévalorisé dans les enseignements scolaires et même universitaires du Cameroun. En effet, dans les programmes et les manuels d'histoire de ce pays, le nationalisme camerounais est, à travers les mécanismes subtils de la violence symbolique, occulté, falsifié, et présenté de façon vague et par portion congrue. Ce qui a pour conséquence de produire socialement une jeunesse ignorante de l'histoire nationaliste de son pays, et de créer, par cette aliénation culturelle, un ordre social favorable au maintien et à la perpétuation de l'hégémonie de la classe dirigeante camerounaise, ainsi qu'à celle de l'ex-puissance coloniale qu'est la France. Aussi, l'ouvrage montre, par une méthodologie rigoureuse et une analyse factuelle, mais aussi théorique, que les enjeux d'une telle dévalorisation sont idéologiques, politiques, économiques, et socioculturels. En fait, c'est que, globalement, l'histoire du nationalisme camerounais renferme des faits qui, s'ils étaient connus de la jeunesse camerounaise, pourraient ébranler les fondements de l'Etat camerounais, de même que ceux de la domination néocoloniale de la France sur le Cameroun.

03/2015

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Sociologie

Causes communes. Des juifs et des noirs

« L’empathie va à l’encontre de la vieille et détestable recette des pouvoirs incertains consistant à stigmatiser des populations ou à les dresser les unes contre les autres, pour faire diversion ou servir d’exutoire. Noirs contre Juifs, chrétiens contre musulmans, gens d’ici contre gens du voyage, ou d’autres encore, peu importe les protagonistes, dans ce dangereux jeu de dupes. Loin de la sympathie compassionnelle envers les victimes et des mobilisations humanitaires tenant lieu de politique, qui reproduisent des relations inégalitaires, l’empathie encourage au contraire les solidarités fondées sur le respect et la réciprocité. Celles auxquelles invitait Frantz Fanon, à la fin de Peau noire, masques blancs : “Pourquoi tout simplement ne pas essayer de toucher l’autre, de sentir l’autre, de me révéler l’autre ? Ma liberté ne m’est-elle pas donnée pour édifier le monde du Toi ?”» Vigoureux éloge de l’empathie, Causes communes prend le parti des convergences plutôt que des concurrences, des solidarités plutôt que des rivalités. Retraçant avec mille histoires inédites les relations nouées par des Juifs et des Noirs autour d’idéaux de liberté et de dignité durant le xxe siècle, Nicole Lapierre nous emmène dans un vaste voyage, de New York à Varsovie, du Mississipi à l’Ouzbékistan, de la Lituanie à l’Afrique du Sud, de Harlem à Paris, en passant par les Antilles. Nourri par l’enquête, son propos prend résolument le contre-pied de cette triste dérive appelée « concurrence des victimes » qui renvoie dos à dos deux communautés de souffrance. Les tensions qui parfois les opposent nous concernent tous : elles résultent d’abord du niveau de la reconnaissance accordée à l’histoire des opprimés ou des persécutés. Quels qu’ils soient. Juifs ou Noirs.

12/2011

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Critique littéraire

Le français au contact d'autres langues

Le français revêt une grande diversité à travers le monde, héritage d'histoires très diverses. Et partout, il se trouve en contact avec d'autres langues, relevant de groupes linguistiques des plus divers. En Europe, il est au contact des langues régionales, des langues des confins et des langues déterritorialisées de l'immigration ; ailleurs, principalement en Amérique et en Afrique, il côtoie des langues autochtones sur les territoires d'expansion et de colonisation mais aussi d'autres langues européennes "exportées", notamment l'anglais. Or, ces contacts ne sont pas sans effet. La culture linguistique française et francophone n'a pas toujours eu une attitude très ouverte envers le contact linguistique. Mais, de façon récente, des mouvements inverses se sont fait jour, car l'hybridation linguistique, contrepartie d'une hybridation culturelle, en vient à constituer des symboles sociaux ou identitaires. Le français actuel connaît ainsi une large gamme d'effets de contacts linguistiques : cohabitation avec d'autres langues, emprunts aux langues en contact, créolisations, émergence de codes hybrides ou de langues mixtes. L'analyse des phénomènes à l'oeuvre, à travers des extraits de corpus oraux, d'exemples empruntés à la littérature, au cinéma, à la BD ou à des chansons, permet aux auteurs de s'interroger sur les évolutions actuelles et futures de la langue française dans cette francophonie en contact. Beaucoup des situations décrites sont en effet mouvantes du fait de l'actuelle globalisation, où les occasions de contact s'intensifient en lien à la mobilité accrue des populations. Cet ouvrage intéressera les enseignants et les apprenants de français (langue maternelle, seconde et étrangère), les étudiants de filières universitaires de linguistique et de sciences humaines, les décideurs en matière de politique linguistique, et le grand public intéressé par la francophonie.

11/2014

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Histoire de France

D'une guerre à l'autre (1914-1918 - 1944)

Publié pour le Centenaire de la Première Guerre mondiale et le 70e anniversaire de la Libération de la France en 1944, ce volume, avec les expositions qui l'accompagnent, revient sur la façon dont ces périodes ont été vécues dans le département de la Seine-Maritime (alors Seine-Inférieure). Il fait aussi une large place à la mémoire collective de ces conflits, en s'appuyant sur les collectes organisées auprès des habitants de Seine-Maritime, qui ont donné lieu à près de 250 contributions et qui ont permis de rassembler plus de 12 000 pages ou images. Si, lors de la Première Guerre mondiale, le territoire seino-marin échappe à la ligne de front, il joue un rôle essentiel de base arrière dans la mise en oeuvre des opérations des Alliés. Les ports du Havre, de Rouen ou de Dieppe bénéficient d'une position stratégique pour le ravitaillement et l'acheminement des troupes britanniques et américaines. La Seine-Inférieure constitue également un refuge pour les alliés belges qui implantent leur gouvernement en exil à Sainte-Adresse. La situation du territoire au cours de la Seconde Guerre mondiale est évidemment bien différente puisqu'il sort en 1944 de quatre années d'occupation et qu'il se trouve directement concerné par les opérations militaires liées au Débarquement. Cette année 1944 est appréhendée à travers le quotidien des populations. Des actions de résistance à l'occupant sont menées sur le territoire tandis que les bombardements occasionnent d'importantes destructions dans les villes, rendant très rudes les conditions de vie. Une ouverture est faite en conclusion sur le devoir de mémoire et la manière dont a été commémorée la Libération pendant ces 70 dernières années.

05/2014

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Histoire internationale

LA GUERRE DES GRANDS LACS. Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale

La victoire dans la guerre qui, en 1996-1997, a porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir au Congo-Kinshasa, a été la conséquence de deux facteurs : d'une part, la grande faiblesse de l'armée zaïroise, déliquescente à l'image de l'Etat ; d'autre part, la mise en œuvre d'une formidable coalition régionale. Alors que les prémisses de l'instabilité étaient présentes depuis longtemps, la guerre menée sous les auspices du Rwanda et de l'Ouganda d'abord, et de l'Angola ensuite a eu des effets géopolitiques majeurs. La région des grands lacs d'Afrique centrale se trouve aujourd'hui au cœur d'une vaste recomposition aux retombées continentales. L'avènement de Kabila n'a pas résolu les deux grands problèmes qui avaient engendré la "rébellion des Banyamulenge" : la sécurité des voisins orientaux de la RDC et le statut des populations rwandophones. Lorsqu'une nouvelle guerre éclate en août 1998, la fragilité des alliances de convenance s'exprime immédiatement. Les coalitions se mettent à glisser et l'allié d'hier est l'adversaire d'aujourd'hui. Débute alors ce que Susan Rice a appelé la "première guerre mondiale africaine", qui implique, directement ou indirectement, une dizaine de pays. Les phénomènes observés pendant ces deux guerres successives - désétatisation, déterritorialisation, criminalisation, désengagement de la communauté internationale - traduisent la disparition de l'ordre postcolonial en Afrique. Pour les acteurs locaux, régionaux et internationaux, opérant dans un contexte de mondialisation, le bénéfice rapide réalisé dans des enclaves est bien plus important que des questions de souveraineté formelle. La bipolarisation ethnique, l'ampleur des crimes contre l'humanité, la faiblesse de l'Etat congolais et l'instabilité de la plupart de ses voisins augurent mal d'une solution pacifique durable dans la région des grands lacs et plus généralement en Afrique centrale.

11/1999

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Développement durable-Ecologie

Tourisme durable et patrimoines. Une dialectique développementale ? (Europe-Caraïbe-Amériques-Afrique-Asie)

Ce nouvel ouvrage entend, dans la continuité des deux précédents (vol. 6 et 7), explorer les relations qui s'établissent entre, d'une part, les différentes formes d'un tourisme qualifié "d'alternatif" (tourisme solidaire, responsable, écotourisme, etc.) et, d'autre part, la recherche de durabilité et de viabilité d'un développement auquel elles peuvent contribuer, dans le respect et la valorisation des ressources patrimoniales naturelles et culturelles, matérielles et immatérielles. Il accueille dans ce propos de nouvelles contributions originales intéressant tour à tour l'Amérique latine et du Sud (Mexique, Guyane), l'Amérique du Nord (Canada), le Maghreb (Tunisie), l'Afrique Noire (Afrique du Sud, Namibie), l'Asie (Vietnam, Cambodge, Laos, Taddjikistan), la Caraïbe (Antilles françaises, Sainte-Lucie, Dominique) et l'Europe (France). Il s'agit là encore, dans des champs parfois nouveaux (tourisme spirituel et de mémoire, notamment), en approfondissant les recherches et en diversifiant plus encore les précédentes études, de mettre en évidence la dynamique et de tirer les enseignements du double constat des impacts socio- économiques du tourisme sur les composantes patrimoniales de l'environnement et, en sens inverse, de l'attrait déterminant des ressources d'un patrimoine dûment valorisé sur la demande et l'offre touristiques. La démarche, que l'on a voulue pluridisciplinaire pour en légitimer l'objet et en valoriser la portée, entend, à travers les thématiques et les enjeux politiques, économiques, juridiques, socio-culturels, etc., de la protection, de la conservation et de la mise en tourisme de ressources patrimoniales plus ou moins aisément (ré)appropriées par les populations locales et/ou les communautés autochtones, apporter une contribution constructive et opérationnelle à l'analyse de la relation dialectique déterminante entre tourisme et patrimoine.

11/2011

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Religion

Elhadj Mahmoudou Bâ Fondateur d'Al-Falah. Marabout et combattant contre l'ignorance et l'analphabétisme

Elhadj Mahmoudou Bâ, né en 1908, parti faire le pèlerinage à La Mecque à pied en 1924, après une longue formation religieuse, revint chez lui en Mauritanie dans son village natal de Djeol. Là, il enseigne et interdit la mendicité à ses élèves ; une première dans l'histoire de l'école coranique traditionnelle. Une décision qui permit à ses talibés d'échapper à ce moyen d'enrichissement, exploité à fond par certains marabouts enseignants d'Afrique noire. Comme Abdoul Gadir Kane, premier Almamy de Fouta, et Elhadj Oumar Tall à qui est attribuée la paternité de la voie Tijâne en Afrique de l'Ouest, il a construit écoles et mosquées, islamisé des groupes humains et contribué à l'expansion de l'islam. Mais comme personne avant lui, il a combattu l'ignorance, l'analphabétisme, l'esclavage et toute forme de discrimination raciale, purifié l'islam, et banni les connaissances occultes. Courageux inégalable, Elhadj Mahmoudou Bâ a pu relever d'innombrables défis, face à l'alliance colon/religieux corrompus, qui voyaient sa réforme d'un mauvais oeil, puisque qu'elle portait atteinte à leurs intérêts ; le colon voulait protéger son empire colonial, et le religieux le sien. Mais le militant pour les droits de l'homme s'y opposa. Il s'employait activement à éradiquer l'ignorance par l'enseignement moderne, universaliste, qui éveille, réveille, émancipe, conscientise et donc libère les gens de toute forme d'exploitation, alors que c'est justement par cette ignorance qui en endort, égare et assujettit, que le colon et le religieux voulaient arriver à leur fin. D'où le bras de fer permanent entre les deux antagonistes. En dépit des obstacles plantés sur son chemin, Mahmoudou Bâ réussit à libérer les populations ouest africaines de cette double colonisation rendue possible par l'ignorance qui fut son cheval de bataille.

03/2020

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Histoire internationale

Les chemins du Nil. Les relations entre l'Egypte ancienne et l'Afrique Noire

Ce livre, une suite logique de De l'origine égyptienne des Peuls, focalise la problématique des relations entre l'Égypte ancienne et l'Afrique sur l'ensemble que constitue l'Afrique de l'Ouest et présente dans ce domaine des convergences capitales jusqu'ici inédites. Se repose ainsi la question de l'unité culturelle négro-africaine : les multiples similitudes entre l'Égypte et l'Afrique Noire s'expliquent-elles uniquement par un berceau saharien commun, disloqué avant l'éclosion de la civilisation pharaonique, et des influences tardives et indirectes du pays des pharaons sur le reste du continent ? C'est ce schéma-là qui, malgré ses insuffisances manifestes, a la préférence de bon nombre de spécialistes de disciplines et d'appartenances diverses. Pourtant les traditions orales négro-africaines ignorent le Sahara et désignent avec insistance la vallée du Nil comme région d'origine de bien des populations fixées de nos jours à l'extrémité occidentale de l'Afrique. Aujourd'hui, grâce à elles, il est établi dans ce livre que Korotoumou ba (le fleuve de Korotoumou) et la " Grande Eau " des traditions mandé, ainsi que Heli et Yooyo, le pays mythique des Peuls, renvoient incontestablement à la vallée du Nil. Mais de manière encore plus éclatante, elles permettent de cerner avec précision les origines du premier grand État de l'Afrique de l'Ouest, Ghana : celles des Soninkés, corroborées par les données de l'égyptologie et de l'archéologie ouest-africaine, permettent maintenant d'affirmer avec certitude que ce ne sont pas les néolithiques de Dhar Tichitt qui en sont les fondateurs, comme certains l'ont soutenu jusqu'ici, mais les éléments de l'une des toutes premières vagues migratoires qui fuyaient l'invasion perse de la grande métropole négro-africaine.

07/1997

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Economie

Crises et recompositions d'une agriculture pionnière en Côte d'Ivoire. Dynamiques démographiques et changements économiques dans le Bas-Sassandra

En articulant l'analyse socio-économique et démographique dans une référence au temps long, l'ouvrage s'intéresse à la dynamique de construction du système régional du sud-ouest ivoirien et à ses trajectoires d'adaptation aux transformations de son environnement écologique et économique. Après avoir été animé d'un processus d'expansion intense au détriment de ses frontières internes, le système socio-économique régional a dû rechercher, à l'image de la société ivoirienne dans son ensemble, de nécessaires recompositions de ses modes de reproduction. L'ouvrage met ainsi l'accent sur l'articulation entre les ajustements agricoles, démographiques et sociaux qui ont commencé à se formaliser durant la période récente pour répondre aux défis de stabilisation du système pionnier ivoirien. Dynamiques d'occupation et de gestion de l'espace, formes et logiques d'organisation sociale autour des territoires et des réseaux, évolution des régimes démographiques naturel et migratoire, incidences sur la sphère familiale des nouvelles conditions d'accès aux ressources et de contrôle de la force de travail : ces différentes dimensions de la reproduction sociale sont abordées à travers l'étude des transformations des rapports entre les formations sociales en présence, entre aînés et cadets sociaux, entre hommes et femmes, entre parents et enfants. L'ouvrage nous permet ainsi de mieux comprendre la manière dont les populations rurales répondent aux crises conjoncturelles ou aux modifications profondes de leur environnement écologique et économique à travers l'adaptation de leur organisation sociale ou familiale et de leurs activités productives. Il fournit ainsi un éclairage particulier sur les micro-processus sociaux qui sont au cœur de la crise actuelle des dispositifs de régulation sociopolitique et de la remise en question des consensus qui avaient fondé le " miracle " ivoirien.

11/2005

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Religion

LA RELIGION DES PAUVRES. Les sources du christianisme moderne, XVIème-XIXème siècles

Comment s'est constitué le catholicisme moderne ? En étudiant les missions qui ont parcouru les campagnes européennes du XVe au XIXe siècle, Louis Châtellier apporte des éléments de réponse à cette question. Après avoir analysé le phénomène missionnaire qui devait diffuser les principes du Concile de Trente, et souligné son amplitude en Europe, principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles, il montre comment les récits des jésuites et autres Bons Pères révèlent des croyances, des comportements, des traditions de piété et de vieilles hantises qui forment une première approche d'une ethnologie religieuse européenne. Si les missionnaires prirent en compte ce qu'ils observaient sur place pour adapter leur enseignement aux besoins spirituels et à la sensibilité religieuse des populations, celles-ci, de leur côté, ne restèrent pas passives. Elles infléchirent la religion non seulement en ce qui concerne les dévotions, les rapports entre l'homme et Dieu (sacrements) mais aussi parfois dans son contenu théologique (notion de Dieu, problème du salut). Ainsi s'est constituée "la religion des pauvres" dont est issue, en grande partie, le catholicisme contemporain. L'auteur a eu accès à des sources de première main en Allemagne, en Espagne, en Italie, en France, en Irlande et même en Pologne. Il a pu ainsi suivre sur une vaste échelle comment le message de la Contre-Réforme avait affronté les traditions médiévales persistantes, rencontré le Mal omni-présent (sorcellerie, danse, carnaval) et avait dû composer avec les religions populaires. On observera avec intérêt que l'Eglise rencontre le même problème aujourd'hui avec le Tiers-Monde, où se situe désormais la majorité du peuple catholique. C'est dire tout l'intérêt de cette riche étude, passionnante contribution à l'histoire culturelle de l'Europe moderne.

03/1993

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Policiers

Dégâts des eaux

Rentrant chez lui après un cambriolage, Dortmunder découvre avec effroi que son appartement est occupé par un ancien compagnon de cellule dont tout le monde croyait et espérait qu'il resterait derrière les barreaux jusqu'à la fin de ses jours. Le dénommé Tom Jimson (amateurs de contrepèteries, bonjour !) a besoin de l'aide de Dortmunder. Quelque temps avant sa détention, il avait réussi un gros coup dont il avait enterré le produit dans la petite ville de Putkin's Corners. Hélas, pendant qu'il était nourri et logé aux frais de l'État, les autorités en ont lâchement profité pour édifier un barrage et engloutir toute la vallée, y compris Putkin's Corners. Résultat : le butin gît désormais sous vingt mètres d'eau. Mais Tom a un plan, efficace et radical : il suffit de faire sauter le barrage pour assécher le réservoir. Que les populations locales périssent noyées n'est pour lui qu'un détail. Un détail d'importance majeure, pense Dortmunder qui doit d'urgence détourner Tom Jimson de ses projets meurtriers. Pour cela, il va lui falloir du soutien logistique (avec Andy, Stan et Tiny, pas de problème), de l'imagination (ce n'est vraiment pas ce qui lui fait défaut) et de la chance (là...). Si l'on vous dit que ce livre est bourré de personnages loufoques, de situations et de dialogues hilarants, qu'au bout des 78 chapitres, on en redemande encore, est-ce qu'on exagère ? Même pas. Dégâts des eaux ou l'histoire du fric dans la vallée est la preuve incontournable que Westlake est comme Dortmunder : il n'hésite pas à se lancer de grands défis. La différence, c'est que Westlake, lui, est toujours gagnant.

11/2003

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Géographie

Abécédaire de la géographie de la santé. Dimension territoriale de la santé

Le territoire s'est progressivement imposé comme une composante importante du système de santé français, au gré de nombreuses évolutions, depuis les prémices de la planification régionale en santé dans les années 1970 jusqu'aux dispositions de la loi de juillet?2009 " portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires ". Territoire, terme réapproprié par les politiques publiques de santé, il se révèle cependant porteur de sens différents : il désigne tantôt un périmètre ou une échelle d'action, tantôt une forme d'organisation (réseau, collaboration). Et, dans le sillage des appropriations variées du concept de territorialisation en santé, c'est toute une série de concepts géographiques qui sont mobilisés dans des usages et acceptions multiples pouvant, parfois, se révéler contradictoires. Dans cet Abécédaire de la géographie de la santé, nous proposons donc d'éclairer les processus géographiques qui sous-tendent les questions territoriales. Chaque entrée de cet abécédaire développe un concept, un champ de recherche, des idées, des débats qui façonnent une lecture géographique de la santé. Ces développements ont vocation à dresser un panorama aussi complet que possible permettant une appropriation des concepts et idées-clés destinés à comprendre la dimension territoriale et spatiale des faits de santé. Dès lors, ce livre s'adresse à l'ensemble des acteurs qui se préoccupent de la santé des populations, ainsi qu'à celles et ceux que concernent les questions des rapports intriqués entre les dimensions strictement médicales et les aspects environnementaux et sociaux de la santé et des maladies. Crises sanitaires, épidémies, maladies émergentes, maladies chroniques, variabilité des espérances de vie en bonne santé, dégradation du système hospitalier, etc., autant de phénomènes éclairés aussi par ces approches novatrices.

10/2019

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Sciences historiques

Le sel et le pouvoir. De l'an mil à la Révolution française

Dans presque toute l'Europe, dès l'âge du bronze, les populations savaient extraire le sel, au bord de la mer, près des sources salées ou dans des mines. Devenu "l'or blanc" indispensable à la vie et arme de lutte contre la famine, l'extension de sa production à partir du Xe siècle a contribué à l'essor économique et culturel de l'Europe au Moyen Age. Le sel est devenu l'instrument de la richesse des Etats quand ils l'ont taxé d'un impôt particulier, la gabelle : les soulèvements armés des victimes de l'impôt commençaient au cri de "Vive le Roi sans la gabelle" et prenaient pour cible les greniers à sel, les gabeleurs et les privilégiés. Le Sel et le Pouvoir, synthèse sur un millénaire d'histoire européenne préparée par vingt ans de recherches, analyse dans la longue durée le labeur des sauniers, l'évolution des techniques de production, la gestion des salines, le commerce maritime ou terrestre, la consommation, l'impôt et la fiscalité, la politique des pouvoirs. II trace aussi une galerie de portraits où se côtoient les puissants, papes, empereurs, rois, princes, évêques et abbés, marchands, fermiers et le monde du travail, les paludiers, sauniers, ingénieurs, inventeurs, paysans, contrebandiers, marins, haleurs de barques à la remontée des fleuves. L'auteur nous guide ainsi dans une réflexion sur la société d'Ancien Régime et la nature du féodalisme. Il nom entraîne à la poursuite du sel transmué en or, vieux rêve alchimiste, dès que les puissants s'en emparent, jusqu'à ce que la révolution industrielle du XIXe siècle, en supprimant l'impôt, rende à ce vil produit son rang de marchandise ordinaire.

12/1984

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Religion

La Terre Sainte et la France

La première approche courte et documentée consacrée aux relations entre la France et les populations de Terre Sainte. La France a-t-elle une mission auprès des chrétiens de Terre Sainte ? Y a-t-il une vocation messianique de la Gaule ? La dévotion gauloise pré-chrétienne à la Vierge Marie et la présence de Français au pied du Calvaire sont-elles purement mythiques ? L'intérêt du travail de Denis Chevignard est d'abord de mettre la lumière sur un vide historiographique dont l'importance est sans doute sous-évaluée à savoir les liens entre la France et la Terre Sainte pendant le premier millénaire. L'opuscule nous fait pénétrer au coeur des racines de l'identité catholique des Gaulois, des Francs et donc des premiers Français. « La Terre Sainte pour les chrétiens de France de cette époque est principalement celle des récits militaires, des récits de voyage ou de pèlerinage, bien avant ceux des croisades. Tous ces textes écrits ou oraux qui nous sont parvenus depuis le centurion gaulois au pied du Golgotha, jusqu'à la pèlerine Egérie (4e siècle) en passant par les écrits de l'Anonyme de Bordeaux (4e siècle) visent à rendre témoignage de cette géographie sacrée et à mettre les pas du croyant dans les pas de Jésus. […]« Les maux actuels de la France me font penser au paralytique de l'Évangile avant qu'il demande à Jésus « Fils de David. aie pitié de moi ! » ou à l'enfant prodigue qui dilapide ses biens dans la débauche juste avant de penser à son Père… et je pourrai dire aussi à sa mère : Je vous en prie : que la fille aînée de l'Église n'oublie pas sa mère. Ce titre ne doit pas rendre orgueilleux… il doit permettre de servir ».

10/2012

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Sciences politiques

Précarité et replis identitaires au Gabon

L'auteur se lance dans un exercice laborieux et périlleux. Celui d'expliquer la persistance et même l'aggravation de la précarité et son impact sur les divers replis identitaires au Gabon. Cette situation est le résultat de la gouvernance néopatrimoniale instaurée au Gabon depuis les années 1960. Dans cette forme de gestion de l'Etat, le patrimoine national est le monopole de la famille régnante et de ses alliés objectifs. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que le bonheur pour tous annoncé en 2009 se traduise aujourd'hui, pour la grande majorité des Gabonais par un salaire précaire, un habitat précaire et un vécu précaire à la retraite pour les agents publics de l'Etat. Mais, pour mettre les populations sous le joug d'une gouvernance inopérante, il ne semble rester aux continuateurs d'Omar Bongo que la force légitime et le mensonge politique. Quant à l'opposition, devant une sorte de verrouillage et de blocage de l'Etat, la victimisation et l'instrumentalisation des sujets qui fâchent deviennent la seule issue pour tenter d'exister. En jouant ainsi sur les peurs et le ressentiment, le débat politique au Gabon risque de virer irrémédiablement vers l'instrumentalisation des identités et des appartenances. Malheureusement, en s'arc-boutant dans la posture de : "ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous", celui qui "n'a pas été élu comme on l'entend" et son entourage sont en train d'instaurer une gouvernance exclusive d'un ostracisme pénalisant pour l'émergence du Gabon en 2025. De ce fait, il se sont mis dans l'incapacité d'amorcer une transition politique et générationnelle efficiente et apaisée, dont la responsabilité historique leur incombait. Hélas !

03/2016

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Histoire internationale

L'indépendance du Cameroun. Gloire et naufrage politiques de l'UPC

Pourquoi l'Union des populations du Cameroun (UPC), un mouvement nationaliste si large, si dynamique et progressiste, imprégnée d'une tradition anticolonialiste si forte, dans un Territoire placé sous le régime international de la tutelle des Nations Unies, a recouru à la lutte armée dans la revendication de l'indépendance du Cameroun, alors que cet objectif était consubstantiel au statut juridique de ce Territoire ? La réponse à cette question, qui suggère une "énigme", est le sujet de ce livre. Après une description détaillée du statut international du Cameroun et du fonctionnement du régime de la tutelle des Nations Unies, l'auteur analyse exhaustivement, et avec une grande clarté, la période de gloire politique de l'UPC qui, sous Ruben Um Nyobé, son secrétaire général et son leader historique, mène un combat essentiellement non violent pour l'indépendance et la réunification des Territoires camerounais. Il détaille ensuite les principaux conflits politiques et les vagues de violences meurtrières qui ont altéré la réputation et la crédibilité de l'UPC, surtout après la disparition de son leader historique au mois de septembre 1958. A la lecture des passages de ce livre sur ces conflits, on prend la mesure réelle de la profondeur des clivages politiques et de la gravité des crimes que le sujet de l'indépendance nationale a engendrés au Cameroun. Aucun des nombreux Territoires placés sous la tutelle des Nations Unies au lendemain de la Seconde Guerre mondiale n'a connu un tel drame lors de son accession à l'autonomie ou à l'indépendance. Le livre s'achève sur l'examen des ressorts du naufrage politique précoce de l'un des mouvements populaires les plus emblématiques de la quête de libération politique au Cameroun. "L'énigme" de l'indépendance du Cameroun s'en trouve éclairée.

10/2015

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Histoire internationale

La guerre du fleuve. Un récit de la reconquête du Soudan

Le 2 août 1898, le lieutenant Winston Churchill, vingt-trois ans, rejoint au Caire le 21e régiment de lanciers de l'armée britannique où il n'a obtenu un poste que par l'intrigue de sa puissante famille. Lord Kitchener, qui mène les 25 000 hommes de l'armée anglo-égyptienne lancée à la reconquête du Soudan, n'a aucune envie d'enrôler ce jeune homme si avide de batailles qu'il s'empresse aussitôt de les raconter dans les meilleures gazettes londoniennes. Churchill, dans son premier livre La Guerre du Malakand (édité aux Belles Lettres dans la même collection) n'a pas épargné non plus le gouvernement de Sa Majesté dans sa conduite de la guerre en Afghanistan qu'il vient de quitter. Maintenant, il fait route le long du Nil, direction Khartoum, capitale des rebelles mandistes, les fameux derviches tourneurs. Pistolet Mauser à la main, il échappe de peu à la mort dans la dernière grande charge de la cavalerie britannique à Omdurman. La Guerre du Fleuve est un document essentiel - et inédit - pour comprendre la jeunesse et la formation d'un des plus grands hommes politiques du XXe siècle. Le futur Prix Nobel de littérature poursuit ici l'apprentissage de l'écriture de guerre, dans un récit qui mêle journalisme et littérature, avec une peinture exubérante des vastes territoires du Nil, mais aussi - suprématie blanche oblige - avec des analyses parfois bourrées de préjugés sur ses populations. Churchill ouvre la voie aux grands reporters de guerre qui, tout au long du siècle, raconteront ses horreurs. Lui est déjà ailleurs, en partance pour l'Afrique du Sud où la révolte des Boers lui semble prometteuse de sang, de sueur et de larmes.

03/2015

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Histoire de France

Prisons et camps d'internement en Algérie. Les missions du Comité international de la Croix-Rouge dans la guerre d'indépendance 1955-1962

Dès les premiers jours de l'insurrection algérienne, en novembre 1954, des arrestations visent toute personne soupçonnée d'actes portant atteinte à la sûreté de l'Etat. Des hommes et des femmes remplissent rapidement les prisons. Des suspects s'entassent dans des camps. En quelques mois, ces détenus se comptent par milliers. Conformément à ses statuts, le CICR envisage rapidement de contrôler leurs conditions de détention. Parallèlement, l'institution tente de vérifier celles des soldats français qui seraient aux mains du FLN. A partir du début de l'année 1961, ces contrôles s'élargissent au bénéfice des Européens pro-Algérie française arrêtés. Pour la première fois, un ouvrage se penche principalement sur l'application du droit humanitaire dans cette guerre qui ne dit pas son nom, ce qui permettait de passer outre à la Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre. Comment les délégués du CICR ont-ils procédé pour mener à bien leurs missions alors que le sort des prisonniers figure rapidement au coeur des stratégies du mouvement de libération nationale que les gouvernements français successifs tentent de contrecarrer ? Le CICR, à son corps défendant, a dû mener son action dans le cadre de cet affrontement. En 10 missions, près de 500 visites de contrôle sont effectuées par ses délégués. Leurs observations consignées dans des rapports nous donnent une idée assez précise du quotidien vécu par les différentes catégories de prisonniers : surpopulation dans les prisons et les camps, des internés mangeant dans des boîtes de conserve, traces de tortures... mais également, des régimes de détention plus acceptables grâce à l'attitude humaine de certains responsables de camps. Cet ouvrage développe également les diverses actions du CICR au bénéfice des populations réfugiées au Maroc ou en Tunisie et des personnes reléguées par l'armée française dans des camps de regroupement en Algérie.

06/2018

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Histoire internationale

Le livre des pogroms. Antichambre d'un génocide, Ukraine, Russie, Biélorussie, 1917-1922

Entre 1918 et 1922, au cœur du tumulte de la guerre civile qui suit les révolutions de 1917, ont lieu les plus grands massacres prégénocidaires de l’histoire juive. Dans des conditions atroces, 100 000 à 150 000 Juifs y perdent la vie, 200 000 sont blessés. Peut-on encore qualifier ces tueries de pogroms, tant ce massacre de masse semble à l’échelle de la guerre totale qui vient de dévaster l’Europe ? Annoncés dès l’automne 1914 par l’éloignement des zones de combat des populations considérées comme potentiellement « traîtresses », ce bain de sang toucha 2 000 localités situées principalement en Ukraine dans l’ancienne « zone de résidence ». Les tueries furent surtout perpétrées par les troupes blanches, cosaques et ukrainiennes, mais aussi par l’armée polonaise en 1920, voire par des unités de l’Armée rouge. Elles n’eurent jamais pour motif principal le pillage. C’est bien d’extermination qu’il s’agissait. Dans le chaos général de la révolution, les Juifs seuls étaient visés au nom de leur identité supposée. Et leurs voisins chrétiens, paysans ou artisans locaux, loin de chercher à les protéger, exacerbèrent au contraire les violences dans une contagion jouissive, enivrés par la promesse d’un monde sans entrave et sans loi. Cette entreprise de « purification ethnique » dont fut victime la communauté juive et qui annonce le génocide à l’Est a laissé peu de traces dans la mémoire collective : les archives ont massivement disparu. Surtout, l’ombre portée de la Shoah a occulté les traumatismes antérieurs. Aujourd’hui, toutefois, une nouvelle génération d’historiens russes exhume cette histoire. En témoigne ce Livre des pogroms qui, publié à Moscou en 2006, rassemble des milliers de témoignages recueillis dès mai 1919 auprès des survivants et des réfugiés, ainsi que par les rapports d’enquêtes diligentés par les organismes d’aide aux victimes.

11/2010

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Littérature étrangère

Je reviendrai. Lettres de Russie 1942-1943

En 1941, Eugenio Corti (1921-2014) est envoyé, à sa demande, sur le front russe. Ce jeune officier d'artillerie est affecté au 35e corps d'armée, l'un des trois corps de l'Armée italienne de Russie qui comprend à l'époque plus de 200 000 hommes. Les cent lettres qu'Eugenio Corti envoie à sa famille, rassemblées dans ce livre posthume, couvrent la période juin 1942-janvier 1943 : l'arrivée sur le front russe, les avancées des Allemands et de leurs alliés pendant l'été et l'automne 1942, la formidable offensive russe de décembre et la retraite qui ne prendra fin, pour les rares survivants, dont Corti, que le 17 janvier. Le journal La Plupart ne reviendront pas (1947) rendra compte de ces tragiques journées de marche et de combats. Par ailleurs, les lecteurs du Cheval rouge (1983), le chef-d'oeuvre d'Eugenio Corti, trouveront ici de nombreuses indications qui seront développées dans le grand roman historique à venir. Je reviendrai n'est cependant pas qu'un journal de guerre. Les lettres de Corti, qui doivent tenir compte de la censure militaire et de la censure que l'auteur s'impose dans cette correspondance adressée à sa famille, nous renseignent sur la vie au front d'un jeune officier. Elles donnent surtout la mesure de la dimension éthique de l'engagement de Corti, son intérêt pour les populations civiles qui, en dépit de l'oppression qu'elles subissent depuis des générations, ont gardé la foi en l'homme et la foi chrétienne. "Je reviendrai" : l'assurance avec laquelle le jeune officier affirme qu'il reviendra du front russe n'est ni de l'inconscience ni de l'orgueil. Elle traduit sa confiance en une mission à accomplir dans la vie ; ce sera sa vocation d'écrivain, qui va précisément naître en Russie.

01/2017

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Religion

Mission et engagement politique après 1945. Afrique, Amérique latine, Europe

En s'insérant dans un contexte étranger avec le bagage de son pays d'origine, le missionnaire emporte avec lui un mode de vie en société et une conception du monde. Les rencontres missionnaires affectent donc la vie de la " cité " ; elles sont dans ce sens éminemment " politiques ". Les acteurs de la mission, comme individus ou comme congrégations, ont joué un rôle ayant des incidences sur la vie politique des populations locales, au sens large. Parfois, ce rôle a été politique au sens partisan du terme. Ce livre interroge l'évolution des rapports entre missions et politique dans la seconde moitié du XXe siècle. Le contexte est alors aux luttes d'indépendance, à la décolonisation, à la chute des vocations missionnaires et à la " déchristianisation " de la société. Dans cette ambiance de crise du colonialisme, apparaissent alors des questions polémiques concernant aussi bien les missionnaires que les prêtres Fidei Donum : Faut-il partir ? Faut-il rester ? Ce débat prend notamment une teinte très politique. Certains missionnaires répondent à ces questions en prenant une position " développementiste " qui se focalise moins sur la religion elle-même que sur la situation socio-économique et politique des pays dits de mission : indépendances africaines et asiatiques ; dictatures latino-américaines ; contexte de guerre froide, de lutte anticommuniste, voire antiprotestante ou anticatholique, en fonction du côté où l'on se trouve. Cette option se traduit souvent par un engagement politique des missionnaires plus explicites qu'auparavant. La question de savoir comment ces investissements politiques se sont concrétisés sur le terrain ou en amont du travail missionnaire est au centre de ce volume. Celui-ci est le fruit du colloque du CREDIC - Centre de recherches européen sur la diffusion et l'inculturation du christianisme - qui s'est tenu à Bruxelles en août 2009

08/2010

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Economie

“Sim, nós podemos !”, « On peut y arriver ! » - L’aventure d’une entreprise textile au Portugal

La littérature abonde - et ce n'est que justice - sur l'épopée de l'industrie textile dans le Nord de la France et tout particulièrement à Lille-Roubaix-Tourcoing dont les populations en ont vécu pendant plus d'un siècle. Ouvrages historiques, rapports économiques et sociaux, biographies, autobiographies, monographies, essais, "beaux livres" fournissent une source inépuisable de données. Sans oublier les romans de Maxence Van der Meersch et de Victor Hugo pour ne citer que les plus célèbres. Des musées - dont certains en projet - permettent de voir, d'entendre, de toucher, de "sentir" même, ce que fut cette industrie dans toutes ses dimensions : techniques, économiques, sociales, politiques, urbanistiques, humaines. On y découvre des machines, des ateliers, des matières. Des photos, des films, des archives télévisuelles rendent témoignages de ce que fut ce monde, ses femmes, ses enfants et ses hommes. Gérard Tiberghien en fut un acteur de premier plan. Issu de la famille "PJT" (Paul et Jean Tiberghien) on lui confia, au début des années soixante-dix, la mission de créer puis de diriger une entreprise de filature et de tissage au Portugal. Ainsi naquit Fiandeira dans la région de Braga au nord d'un pays encore pauvre à l'époque et en pleine ébullition de la "Révolution des oeillets" du 24 avril 1974. Le récit de cette aventure, de ses origines, de ses péripéties, de ses succès et de ses échecs ajoute un témoignage à la mémoire collective du textile, sous un angle particulier. On y découvre l'action d'un patron habité par la volonté de donner une dimension sociale à l'activité économique ; d'un chef d'entreprise pour qui il n'est de richesse utile et valable que si elle émane et retourne à l'humain.

10/2018