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Musique, danse

Au fil du jazz. Bourgogne 1945-1980

Si le jazz n'est pas né de la dernière guerre (mondiale), en Bourgogne, il a toutefois pris son essor juste après celle-là. Une affaire de liberté et de rythme accrochés à ce mot/musique. Comment le jazz fut-il lancé sur la place publique ? Qui s'en chargea et par quels moyens ? Comment a-t-il été reçu ? A-t-il pris sa part de la guerre intestine dite des figues moisies contre les raisins aigres (expression convenons-en plutôt oiseuse là où un vignoble de renom...) ? Où se joua-t-il et où s'agrandirent les cercles des amateurs ? A partir de quand des musiciens américains vinrent-ils jouer ? Les voix du blues ou du negro spiritual se firent-elles souvent entendre ? Quelle part prirent les bals, la radio, la télévision, le cinéma, la chanson ? Le jazz s'est-il répandu harmonieusement d'un département à l'autre, d'une ville à l'autre ? Ou par à-coups ? Les actions des amateurs n'étaient-elles pas porteuses d'une fragilité qui les remirent souvent en cause ? Les pouvoirs locaux y prêtèrent-ils attention ? Quels furent la part et le rôle des établissements culturels à partir de la fin des années 1960 ? Quand se manifesta le désir de profiter des nuits d'été pour organiser des festivals, aux visées et à l'esprit totalement différents ? Les foisonnements stylistiques furent-ils tous présents ? Se prit-on à évoquer son enseignement, et quand ? Autant de questions auxquelles ce Fil du jazz a cherché les réponses dans des archives (quand elles existent), auprès de témoins et beaucoup dans ce que les journaux déroulent du temps qui passe. Toujours et encore cette histoire de liberté et de rythme accrochés à ce mot/musique tellement précieux : le jazz.

06/2011

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Musique, danse

Miles Davis et le blues du blanc

" Ces vrais résidus de poubelle du type My Funny Valentine, ces camelotes d'un autre temps écrites à l'usage des Blancs ! " : ainsi Miles Davis qualifia-t-il en 1975, un jour de colère, les standards empruntés au répertoire de la chanson populaire et de la comédie musicale, dont il avait été pendant plus de vingt ans le plus troublant des interprètes. Il leur devait en grande partie sa gloire et sa fortune. Il leur avait fait l'amour avec plus de ferveur, de tendresse et d'imagination qu'aucun trompettiste avant lui. Comment et pourquoi en vint-il à les agresser, et pas seulement en paroles, à les démantibuler, à leur lancer de l'acide au visage, avant de les exiler de sa musique pour très longtemps ? C'est la principale question que posent ces pages d'où se dégage peu à peu la figure fascinante d'un créateur qui, ne voyant dans l'éternité " rien d'autre que l'éphémère toujours réinventé ", terrorisé à l'idée que l'air du temps pourrait souffler la flamme de son génie si son génie restait en place, n'a cessé de fuir son reflet et de fausser compagnie à son ombre (à sa lumière aussi !). Quitte à se chasser lui-même des paradis successifs auxquels il avait accédé. Au moins ne l'aura-t-il fait que pour en gagner de plus inouïs. " Critique à la notoriété transatlantique - a écrit Paul Benkimoun dans Le Monde - Gerber possède, comme les musiciens qui le fascinent, cette impressionnante assise technique qui lui permet de canaliser une imagination profuse. Il nous révèle les vérités secrètes du jazz, dissimulées sous notre nez, et suscite en nous le sentiment de voir énoncé ce que nous n'aurions pas su exprimer. "

01/2003

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Littérature française

Ma vie précaire

« J’avais enfin quitté la marchande de sommeil, et trouvé pour quelques jours refuge chez un ami d’ami, à Vincennes, non loin de la tour où le marquis de Sade passa quelques années, mais décidément Paris m’était impossible : jamais je ne trouverais un bail, personne ne voudrait louer ne serait-ce qu’un studio à un écrivain sans le sou, et surtout sans fiche de paye – le sésame des temps modernes –, il me fallait repartir, au hasard Balthazar, encore une fois. Je n’étais plus à ça près… J’étais devenue une pierre qui roule – like a rolling stone ! Dans les rues de Vincennes enténébrées, casque sur les oreilles, je chantais à tue-tête la chanson de Dylan ; le marquis de Sade était loin, et je n’étais pas Justine, hélas, juste un vague ersatz de la Nadja de Breton : une âme errante. »   Forcée de quitter son domicile parisien, Élise, double littéraire de l’auteur, se débarrasse de tout ce qu’elle possède, y compris de ses livres. Affranchie du matériel, elle vit au jour le jour, s’en remettant à ses désirs, à sa curiosité d’esprit, et à la bonté d’étrangers. Chaque décision devient une épreuve, où l’heureux dénouement le dispute au tragique. D’une bicoque à Saint-Nazaire à une plage guyanaise, d’une marchande de sommeil à un flic-écrivain, d’amitiés solides en relations virtuelles, d’étreintes tarifées aux blessures amoureuses, de nuits à la belle étoile à l’enfermement dans un cloître : Élise va et vient, bousculée par le hasard, débordée par ses choix, chahutée par ses rencontres. Voici un livre écrit sur le fil, comme un numéro d’équilibriste – un fil tendu par l’urgence, la nécessité, et un goût certain du risque –, qui rend compte magnifiquement de la fragilité de l’existence.

04/2012

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Actualité et médias

Le capital du coeur. Essai

A vingt ans, Alexandre Lederman participait à la grande aventure des Restos du Coeur. La France redécouvrait la solidarité. Treize ans plus tard, notre pays compte sept millions d'exclus... Peut-on trouver de nouveaux remèdes ? Aujourd'hui, on n'a plus le droit... Ce slogan a fait le tour de la France, il y a treize ans... Il est devenu la chanson des laissés-pour-compte et le signe de ralliement de ceux qui voulaient les aider. Alexandre Lederman a été l'un des premiers. Mais il a désormais conscience que l'aide humanitaire et sociale d'urgence n'est qu'un pansement, un manteau que l'on endosse les jours de grands froids, et qui disparaît quand revient le printemps. Aujourd'hui, il veut réfléchir à des solutions plus durables, plus globales, qui concernent non seulement les exclus, mais aussi et surtout les citoyens et tous les acteurs de notre économie. Car c'est la seule façon de progresser et de faire reculer la misère, l'inadaptation, l'ignorance. Son livre est celui d'un homme qui connaît les affaires, les lois de l'entreprise, de la finance, de l'économie, et cela de façon aussi bien théorique - l'auteur est un lecteur vorace de philosophie et d'essais, passionné par les sciences humaines - qu'empirique. C'est surtout le livre d'un homme engagé dans son époque, concerné et plein d'idéal. C'est peut-être là sa force : croire en une utopie qui n'en est peut-être pas une, croire à la cohésion et à la force d'une Europe qui pourrait devenir une "cité des hommes" avec, pour seul objectif, le bien commun de tous.

04/1999

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Sciences historiques

De la censure . Essai d'histoire comparée

Qu'est-ce que la censure ? L'historien croit disposer d'un concept unitaire mais plonge-t-il dans les archives qu'il est alors saisi par la diversité des expériences qu'en firent ceux qui la subirent - en l'occurrence, dans la France des Bourbons, dans l'Inde coloniale et dans la République démocratique allemande. Peut-on cependant dégager des trais communs à ces trois situations ? La première dimension est la répression : Mlle Bonafon, treize ans d'internement dans un couvent pour avoir écrit un conte de fées politique (Tanastès) ; Mukunda Lal Das, trois ans "d'emprisonnement rigoureux" pour avoir entonné la très suggestive "Chanson du rat blanc" ; Walter Janka, cinq ans d'isolement carcéral pour avoir publié Lukács, un auteur tombé en disgrâce. La seconde dimension comparative est l'herméneutique : la censure est une lutte sur le sens. Elle implique le décodage de références dans un roman à clé ou des querelles sur la grammaire sanskrite, elle suppose toujours des débats interprétatifs qui conduisent peu ou prou à une collaboration entre censeurs et auteurs. Les deux parties comprennent la nature du donnant-donnant : la coopération, la complicité et la négociation caractérisent la façon dont les auteurs et les censeurs opèrent, au moins dans les trois systèmes étudiés ici. Plus qu'un simple affrontement entre création et oppression, la censure, en particulier aux yeux du censeur, apparaît coextensive à la littérature, au point de s'en croire la source. L'écrivain Norman Manea, quand il reconsidérait les coupes qu'il avait acceptées afin que son roman L'enveloppe noire parût dans la Roumanie de Ceausescu, ne regrettait pas tant l'amputation des passages critiques que le processus de compromis et de complicité qui lui faisait conclure au "succès à plus long terme de la Censure, là où il n'était pas visible...".

09/2014

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Sciences historiques

D'ailleurs et de nulle part. Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen-Age

De tout temps, l'errance a interpellé la société sédentaire. Pauvre ou non, elle a toujours intrigué. Cette plongée dans le monde étrange, D'ailleurs et de nulle part, cherche à traquer la réalité au ras du sol. Qui sont donc ces errants ? Leur réalité multiforme est envisagée ici depuis le Moyen Age. Hier, mendiants valides, vagabonds ; errants et migrants à la recherche d'un travail ; gitans et "rouleurs" de toutes sortes... Aujourd'hui, clochards et SDF ; étrangers sans papiers ; Roms et gens du voyage ; routards... André Gueslin s'attache au glissement sémantique qui va du vagabond à l'origine, au SDF désormais, en essayant de scruter dans une véritable généalogie leurs similarités et leurs différences au fil des siècles. Dans une démarche d'histoire totale, toutes les facettes de l'existence des errants pauvres - des hommes et des femmes "sans" - sont présentées : comment vivent-ils ? Que font-ils ? En quoi croient-ils ? La thématique de leur exclusion sociale est au centre de ce livre. Ce monde d'altérité, censé refuser le travail et donc démuni, suscite la compassion, mais aussi diverses peurs, auxquelles répondent tout au long de l'Histoire ambiguïtés et tâtonnements de la société dominante comme de l'Etat. Pourtant, les représentations sont loin d'être uniformes. La dimension baroque du trimard fascine de Villon à Kerouac, en passant par la chanson, le théâtre, l'opéra et le cinéma. Voilà s'affirmer le versant lumineux de la route. Sacré au début du Moyen Age, puis rapidement diabolisé, le qualificatif "vagabond" revêt, dès le XXe siècle, une dimension précieuse de curiosité intellectuelle. André Gueslin, qui réussit le tour de force de mêler analyses historiques, ethnosociologiques, psychologiques et littéraires, retrace magistralement l'histoire de cette déambulation.

02/2013

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Musique, danse

Emmanuel Gat. Cet espace où danse la musique

S'appuyer sur une pièce d'une chorégraphe pour mieux cerner les questions et les références de ces artistes qui parlent peu de leur univers. Croiser les regards et les écritures, en mêlant des critiques de danse, des auteurs plus éloignés du monde de la danse, des poètes. Voilà les objectifs de cette collection, dirigée par le critique de danse et journaliste Philippe Verrièle. Venu à la danse sur le tard, à 23 ans, après un atelier d'amateur, Emanuel Gat a rattrapé le temps perdu. Deux ans après, il débutait sa carrière de chorégraphe indépendant ! Depuis la fondation de sa compagnie, en 2004, il enchaîne les créations, du Sacre du Printemps (2004) à Goldlandberg (2013) en passant par K626 (2006), Silent Ballet (2008) ou Sunny (2016) qui se réfère à la fameuse chanson de Bobby Hebb... Manière de souligner que, toujours, l'oeuvre du chorégraphe vient examiner la musique, toute la musique. Et sa récente création, Story Water (2018), n'a pas hésité à se mesurer au monument Boulez ! On appréciera l'éclectisme. Mais, après Cage, Cunningham et toute l'aventure de la danse contemporaine, comment s'intéresser à la musique ? Personne ne doute aujourd'hui que la musique est un art suffisamment important pour ne pas avoir besoin de la danse pour exister... Et les difficultés des chorégraphes à se faire reconnaître comme auteur d'oeuvres à l'image des compositeurs devrait dissuader de retourner voir du côté de la musique. Sinon que ces considérations et les précautions n'appartiennent pas au caractère d'Emanuel Gat, lequel fait de la matière musicale l'un de ses sujets. D'une façon tout-à-fait originale : le corps du danseur devenant une manière d'espace pour la musique !

02/2019

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Policiers

Alibis N° 59

Le numéro cinquante-neuf de la revue Alibis présente des nouvelles de provenances aussi variées que leur contenu. Le voyage commence au Québec avec « Le Cri des fillettes mortes » de Pierre-Luc Lafrance, texte récipiendaire du Prix Alibis 2016. Comment la chanson Hey Jude des Beatles peut réveiller de sombres souvenirs ? Vous le découvrirez en lisant… et alors, vous aussi entendrez ces terribles cris d'outre-tombe ! La deuxième nouvelle, « Barre bien la porte, mon ange » a voyagé entre plusieurs mains et dans la tête de nombreux auteurs puisqu'il s'agit d'un collectif (Louise Archer, Carmen Belzile, Carole Blanchette, Karine Dupont, Marie Gagné, Jocelyne Pelletier et Marie-Hélène Tremblay) dirigé par Benoît Bouthillette lors des Printemps Meurtriers 2016 de Knowlton. Deux nouvelles nous proviennent du Canada Anglais. La première, « Un seul petit instant » de Rick Mofina, raconte une fin de semaine au chalet d'un homme meurtri par le passé qui tentera tout pour défendre sa famille. Margaret Atwood nous offre la seconde, au titre énigmatique « Matelas de pierre », dans laquelle une croisière tourne au cauchemar. Cette nouvelle a remporté le Prix Arthur-Ellis en 2015. L'invité français du numéro, Yves-Daniel Crouzet, nous invite dans « Ils sont arrivés dans le soleil » pour des vacances à la plage qui ne seront pas de tout repos. Du côté des articles, Morgane Marvier nous fait vivre la cinquième édition des Printemps Meurtriers de Knowlton comme si nous y étions, photos à l'appui. Aussi, Pascale Raud partage avec les lecteurs son entrevue exclusive avec Richard Ste-Marie, auteur de polars maintes fois encensés par la critique. De nombreuses critiques de romans viennent clore ce cinquante-neuvième numéro qui vous fera voyager, sourire aux lèvres et la main sur votre arme de poing, juste au cas où…

01/2017

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Littérature française

Nièce

"Deux sous de complément biographique, pas plus, la quatrième de couverture exigible : L'auteur, employé de bureau inscrit au tableau d'avancement des sous-chefs de Service, a dû respecter l'obligation de réserve à laquelle il est statutairement tenu. Il a cependant cru ne pas y manquer en se proposant de raconter, sans autres précisions, la demi-heure qu'auraient pu vivre, à leur sortie du bureau le vingt-quatre juin dernier, certains collègues de sa connaissance. S'autorisant de lectures passées, il a pensé que l'observation d'un fait divers par un fonctionnaire préoccupé par ses états de service, donc fabulateur, et par des amours très au-dessus de sa condition pouvait donner lieu à des perturbations touchant à la composition, au rythme et à la langue d'un récit. - Dauvergne dixit. Dont acte. "A rencontré son sauveur. Stop. Signé : Nole" suffisait pour une nécrologie qui, de toutes les façons, serait réécrite par l'un des Parfaits du Temple. Et pourtant le printemps, le printemps usait sa chanson jusqu'à la rengaine, et l'âme avec. Mille feuilles encocardées s'apprêtaient à accueillir l'été, vitalité en gracieuses retombées, des heures échauffées emperlant images au chapelet des caresses - et l'énorme effarement des blêmes et des blets, tombée de la nuit, des paroles pâles et les pétards mouillés. Et l'intense intrépide bombance - des villes, autour : spectacle sous l'oeil noir, la tragédie toujours remise d'un porteur de lunettes pour de mirobolantes lunes. Malveillances de marbre, orbite creuse, passé le pont un jardin s'organise en allées ; des coupe-gorge suffisamment éclairés pour entretenir la peur. La colère aussi, cet autre refuge. Qu'il suffise de passer le pont". Jean-Pierre Dauphin.

02/1990

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Littérature française

Oeuvres complètes, tome 15. Radio Vian

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Radio Vian Ce volume regroupe pour la première fois tous les textes radiophoniques de Vian qui ont pu être retrouvés. Au micro, Vian parle certes de radio, mais aussi de jazz, de chanson et d'actualité. Ses propos révèlent sa curiosité et sa compétence, comme le dit si justement Claude Rameil. Et surtout, il s'exprime ici avec candeur et spontanéité sur ses romans, son théâtre, et autres oeuvres sur lesquelles il n'est généralement guère prodigue de parole. Pour terminer brillamment, une version entièrement remise à jour du fameux dictionnaire des personnages de Vian que Gilbert Pestureau avait publié voici presque vingt ans vient couronner - index raisonné et indispensable - cet ultime volume des Ouvres du prolifique Bison Ravi. Gilbert Pestureau Marc Lapprand Textes radiophoniques Dictionnaire des personnages

11/2020

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Littérature française

Quand la peine le dispute à la colère

Philippe Randa dont la devise pourrait être : "Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé" , comme il l'affirme lui-même. Un clin d'oeil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l'engagement sincère d'un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l'a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : "Celui qui dit la vérité doit être exécuté" . Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d'éditions, animateur d'émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l'essentiel d'une vie riche en diversité et en expériences. Pour les Chinois, 2018 est l'année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s'appeler : "2018, une année de Chien" ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. La galerie de l'année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d'Arc et son avatar métissé à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d'année 2018 d'une lumière improbable, mais pleine d'espoir dans la capacité à résister à l'anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Le problème avec Philippe Randa, c'est qu'il pose toujours des questions dérangeantes, qu'il apporte des commentaires impertinents et qu'il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d'autres.

02/2019

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Littérature étrangère

L'amour a le goût des fraises

L'annonce de la mort brutale, dans la force de l'âge, du peintre Ivor Woodall sème la consternation parmi ceux qui fréquentaient son cours de dessin. Françoise, une jeune Rwandaise réfugiée au Cap, était modèle pour arrondir ses fins de mois. Elle découvre avec inquiétude la nécrologie — accompagnée d'une invitation à une exposition posthume où figure son propre portrait par Ivor — dans un bus la ramenant de Lubumbashi. Elle y était partie en catastrophe sur les traces de sa jeune soeur, la plantureuse et imprévisible Doudou, dix-sept ans, qui tentait de vendre au Congo la voiture volée quelques mois auparavant... à Ivor Woodall. La sage Françoise, l'aînée, essaie tant bien que mal de préserver le fragile équilibre que les deux jeunes filles ont retrouvé en arrivant en Afrique du Sud, après des mois d'errance. De mère tutsie, elles avaient fui le Rwanda au moment du génocide, après le remariage de leur père avec une Hutue. Stella, elle, était élève du cours de dessin depuis peu de temps. La perte d'Ivor la plonge pourtant dans un profond désarroi, elle qui était tombée par hasard sur l'atelier du peintre parce que s'en échappaient les paroles d'une chanson de Miriam Makeba. L'amour a le goût des fraises, elle ne cessait de l'écouter avec sa mère, dont elle ne parvient pas à surmonter la mort récente. Rosamund Haden, explorant le passé de ses deux protagonistes et de leur entourage — la jeunesse du Cap —, livre de magnifiques portraits de femmes, mais tient aussi son lecteur en haleine. Semant les indices au fil d'une narration diaboliquement construite, elle le conduit à un dénouement qui lève le voile de manière plutôt inattendue sur une bien soudaine disparition.

05/2016

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Poésie - Comptines

Kunigo. Le livre coopératif

Ce livre est né grâce à l'implication de plus de 500 participants à un concours d'écriture ouvert à tous les auteurs francophones. Parmi les 900 textes reçus pour raconter les 24 illustrations d'Anaïs Verdier un jury de 16 personnes a sélectionné 24 auteurs qui partagent avec vous dans ce livre des textes de styles variés et surprenants pour aller à la rencontre de multiples animaux et de personnages remplis d'astuces, de rêves et de secrets. Découvrez des histoires qui aident les enfants à dépasser leurs peurs, des récits qui promeuvent l'entraide, encouragent l'ouverture d'esprit et participent à développer sa confiance en soi et en l'avenir. Ce livre est destiné aux enfants de 3 à 10 ans curieux et passionnés. Rejoignez Kunigo : Après l'avoir lu, devenez aussi un des auteurs du livre coopératif avec les deux illustrations bonus à raconter. Allez plus loin avec des fiches d'activités, des jeux à découvrir et une chanson. En résumé Kunigo c'est : - un livre pour les enfants âgés de 3 à 10 ans - une boîte à outils avec les 7 activités à réaliser en famille avec le livre en support - une édition de qualité (grand format 28/28, couverture rigide, papier épais, impression offset) - un livre fabriqué en France avec un papier respectueux de l'environnement - un livre composé de 24 histoires de 24 auteurs différents de France et de Belgique et 26 illustrations de pleine page qui sont des reproductions de peinture - de nombreux univers à découvrir et des styles d'écriture variés - des histoires d'aventure, de voyage, de tendresse, de rencontre, de magie, de secret... - un éloge à l'enfance et à la nature - de très bons moments à partager

12/2022

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Sciences politiques

Les utopiques N° 16, Printemps 2021 : La Commune de Paris. Mémoires, horizons, avec 1 CD audio

Ce numéro des Utopiques se propose de découvrir la Commune de Paris à travers plusieurs sujets variés et inattendus. Tout d'abord une place importante est réservée aux invisibles de la Commune ? : les femmes. Ainsi, le travail des femmes durant la Commune et les femmes de la Commune font l'objet de deux contributions majeures. La Commune et les services publics et les cheminots dans la Commune de Paris l'abordent sous son aspect social. Souvent oubliée, la question de la culture n'est pas absente avec "La Commune et la chanson" accompagnée d'une interview de la chanteuse Francesca Solleville ou encore avec le thème de la Commune et les artistes. A l'école de la Commune de Paris ou bien encore la question de l'ouverture, ou non, des boulangeries la nuit viennent enrichir l'ouvrage qui traite également de la Commune hors de Paris notamment à Marseille, Nîmes, Limoges, Toulouse, et Lyon. Mais aussi hors de France, en Uruguay, en Espagne et de son actualité au Kurdistan ou au Chiapas (Mexique). Enfin, la Commune et le colonialisme et la question de l'organisation démocratique de la Garde nationale complètent utilement cette livraison. En ouverture, la contribution "Regards sur la Commune" de Roger Martelli (coprésident des Amies et amis de la Commune) éclaire les différentes perceptions qui se sont greffées sur ces quelques semaines d'effervescence révolutionnaire. "Communs, Commune, se fédérer, autogestion, révolution", titre de l'introduction signée Ludivine ­Bantigny (1968, de grands soirs en petits matins, Le Seuil), Pierre Zarka et Christian Mahieux souligne le fil historique qui nous relie à ce moment historique. En fin d'ouvrage, une autre Commune est évoquée, celle de Cronstadt qui, plus jeune, date de cent ans.

03/2021

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Historique

Le chant des Asturies Tome 1

Une histoire d'Espagne vivante et incarnée : en 1934, Tristán Valdivia, journaliste sans journal et amant sans espoir, quitte la capitale pour retourner dans le nord, où l'attend son père, le marquis de Montecorvo. Le pays est plongé dans les soubresauts de la Seconde République et le vieil aristocrate tente de rester à la tête de son fief : la Northwest Mining Company. Une grande fresque en 4 volumes, best-seller en Espagne. Cette série fait revivre la vallée des Asturies alors que s'y affrontent ouvriers et patronat, militants républicains et extrême droite, sans oublier l'amour et la fraternité ! Débutée en 2015, Le Chant des Asturies est unanimement saluée comme l'oeuvre la plus ambitieuse d'Alfonso Zapico et l'incontournable roman graphique de la Guerre d'Espagne. Ce premier tome nous entraîne dans la région des Asturies durant l'une des grèves les plus marquantes de l'histoire de l'Espagne à travers l'histoire d'amour contrariée entre Tristán, journaliste à Madrid, de retour dans sa famille, fils du Marquis de Montecorvo, propriétaire de la mine de Santa Aurelia, et d'Isolina, l'employée de maison de son père, fille du mineur Apolonio. Dans ce roman graphique solidement documenté tout en noir, blanc et gris, reflet de la mine et des paysages dévastés, Alfonso Zapico retrace le parcours d'hommes et de femmes qui, s'ils n'ont pas tous une conscience politique, décident un jour de s'engager, lassés par les injustices et les humiliations. Pauvreté, alcoolisme, violence, exploitation des enfants, solidarité, doutes, colère, Le Chant des Asturies est une plongée dans un univers d'une grande noirceur. Pourtant, des personnages lumineux émergent de cette noirceur, et sous le bruit assourdissant des mines de charbon, se fait entendre le chuchotement d'une vieille chanson.

04/2023

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Musique, danse

MERVEILLEUSES MELODIES. Volume 1, Les grands airs que tout le monde connaît

Voulez-vous, comme l'héroïne de la célèbre bande dessinée, chanter à tout bout de champ, mais jusqu'au bout, " l'air des bijoux " de Gounod " Ah !... je ris de me voir si belle en ce miroir ", ou mélanger les larges notes de son " Ave Maria " au 1er prélude de Jean-Sébastien BACH ? Voulez-vous connaître les paroles de cette marche que jouent des musiques militaires au défilé du 14 juillet " Soni la tromba e intrepido ", retrouver, sous le " Largo " de Haendel des messes de mariage, le " larghetto " où Xerxès exalte l'ombre bienfaisante d'un immense platane ?... Vous le pourrez à travers les pages de ce volume mais vous y trouverez bien d'autres connaissances : " Toréador en garde ! " (" Carmen " de Georges BIZET), " Gloire immortelle de nos aïeux " (" Faust " de Charles GOUNOD), l' " Aria " de BACH, 1' " Alleluia " de MOZART, l' " Ave Maria " de SCHUBERT et " La Truite ", et cent autres de ces airs dont les premières notes vous ont un jour ébloui, devenus célèbres sur les scènes des Opéras, dans les églises, les salons et jusque dans les rues. Les voici rassemblés, nombreux, pour vous qui les aimez, pour vous, jeunes ou moins jeunes, qui en chantez des bribes par hasard, pour vous enfin qui, ne les ayant pas encore rencontrés, pourrez lentement en découvrir les richesses. Quand on aime la chanson, la mélodie, peut-on s'arrêter avant les sommets inégalés que sont tous ces chefs-d'œuvre des grands compositeurs ? Cette gerbe exceptionnelle, haute en couleur, vous permettra de les apprendre, puis de les chanter, de les fredonner au cours de vos journées, pour votre propre plaisir ou avec d'autres, de les étudier en détail si vous en avez envie ou tout simplement de les écouter, texte en mains, exaltés par de grands interprètes.

12/1998

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Poésie

Kaléidoscope

Un recueil de courts poèmes puissants et ciselés, entre chanson, prose et confession, écrits d'abord avec le coeur et un débordement d'humanité. Celle d'un homme qui, d'abord comédien, a expérimenté de l'intérieur ce que c'est qu'aimer, vivre, espérer, s'émerveiller, et s'effrayer aussi parfois... Cette vérité sensible sans sensiblerie rend les textes à la fois intemporelles et universelles, et leur douce musique nous laisse à la fois sereins et rassurés. Une pépite à découvrir d'urgence. D'abord comédien et metteur en scène, Jacques Grange a traversé la fin d'un siècle et le début d'un autre en préférant la craie de la marelle et le stylo de l'écolier aux écrans et aux claviers : c'était un homme simple, vrai et franc. Pour construire les personnages qu'il a interprétés à l'écran ou sur les planches, il a toujours pris le temps de regarder les gens ; ce qu'ils regardaient d'eux, en eux ; ce qui les troublaient, émouvaient, chamboulaient, déchiraient, sidéraient, mais continuaient à les faire avancer, malgré eux, malgré tout. De tant de coups d'oeil amusés, attendris, ahuris, il a rapporté de courts poèmes "kaléidoscopiques" empreints d'humanité, et d'une attention quasi philosophique, rousseauiste, à la nature et à ses détails. Ceux qui font que la vie est vie. Notre vie. Du début à la fin. Retenant le sens figuré du mot "kaléidoscope" , il enchaîne en prestidigitateur-funambule des successions rapides et d'une justesse frappante d'impressions et de sensations qui ont pour point commun, pour horizon, d'être humaines. Ainsi Jacques nous fait-il traverser à sa suite, sous ses charmes, maints chapitres et étapes de vie. La sienne. La nôtre.

04/2023

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Sports

Taxi(s) !

On a tous quelque chose de taxi... Partout dans le monde, le taxi existe. C'est le même mot et le même geste. Une main se lève, une voiture s'arrête et l'aventure peut commencer. C'est la poursuite d'une voiture, c'est l'amour qui s'y déclare, c'est une lettre qu'on a égarée. Et le cours d'une vie bascule. Le chauffeur de taxi, même si on aime le critiquer, permet le temps d'un trajet le rêve d'un ailleurs. La littérature, la poésie, la chanson et surtout le cinéma en ont fait depuis longtemps un personnage central, en tout cas essentiel. Il fait partie de notre imaginaire collectif. Peu importe la couleur ; jaune, noir, rose, vert ou blanc, dans tous les pays du monde, le taxi nous emporte et donne du rythme à nos vies et à nos villes. Dans un monde en plein bouleversement, où Uber, le numérique et bientôt la voiture autonome réinventent chaque jour notre désir de mobilité, l'histoire de nos vies continuera à s'écrire à bord des taxis. Sans nostalgie, sans idéalisme, ce livre raconte tout à la fois la grande et la petite histoire des taxis, la solitude, la guerre, les grèves, leur mauvaise réputation mais aussi leur formidable esprit de solidarité. On y croise des grandes figures de la profession comme Louis Renault ou André Rousselet, le patron de la G7, et des stars comme Orson Welles, Robert De Niro ou Audrey Hepburn. Mais aussi les acteurs du quotidien : chauffeurs de taxi d'hier et d'aujourd'hui, hommes et femmes qui incarnent, quel que soit le pays ou le continent, un désir d'ascension sociale, de liberté, d'émancipation. C'est à eux que ce livre est dédié.

10/2018

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Romans graphiques

Alicia Keys. Girl on fire

Révèle les pouvoirs qui sont en toi ... Lolo Wright a toujours pensé qu'elle n'était qu'une jeune fille ordinaire de 14 ans confrontée à des tracas ordinaires : son frère, James, a des difficultés scolaires ; l'entreprise de son père est constamment au bord du gouffre ; quant à sa mère... elle est partie il y a longtemps. Mais le quotidien de Lolo bascule le jour où un policier braque son arme sur James par erreur alors que les deux ados rentrent des courses. Lolo ne réalise pas encore, mais elle vient de jeter le policier à terre par la simple force de son esprit. Peu à peu, elle va prendre conscience de ses capacités télékinésiques ! Le problème, c'est que les secrets de Lolo ne vont pas rester longtemps secrets. Skin, le dealer qui veut prendre le contrôle du quartier entend parler de ces pouvoirs et est prêt à tout pour avoir Lolo dans son équipe. Mais Lolo refuse qu'on se serve d'elle pour nuire aux autres. Elle va devoir faire preuve de courage pour défendre ce qui est juste, surtout après le retour soudain de sa mère, qui va bouleverser son monde. Bientôt Lolo va commencer à s'affirmer au lycée et apprendre à contrôler ses pouvoirs pour faire face à Skin et sa bande... Entourée d'Andrew Weiner et Williams Brittney, Alicia Keys artiste mondialement reconnue, adapte sa chanson " Girl On Fire " dans ce roman graphique poignant. Un album pour jeunes adultes à l'image de l'héroïne, Lolo Wright, une adolescente qui va découvrir ses super-pouvoirs et se révéler à travers cette histoire inspirante sur la recherche de notre force intérieure et le passage à l'âge adulte, et qui traite aussi bien de la question de l'identité raciale que du féminisme.

02/2024

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Poésie

La nuit des terrasses & Caverne. Suivi de Cadavres

Préface de Gisèle Sapiro "J'ai commence ? a` fre ? quenter les bars, donc boire, tre`s tard dans ma vie. Pour une raison tre`s simple, il faut payer apre`s avoir consomme ? ... Aujourd'hui, de`s que j'arrive dans une ville, la premie`re chose qui me vient a` l'esprit, c'est d'aller faire la tourne ? e des bars. Tous les poe`mes du recueil La nuit des terrasses forment ensemble une seule plonge ? e a` travers ces espaces re ? els ou imaginaires, pour combiner non seulement ces instantane ? s, ces souvenirs disparates, mais aussi inviter l'autre a` sortir sa te^te de son verre, a` la convivialite ? . Le verbe "boire" ne se conjugue-t-il pas mieux ensemble ? La nuit des terrasses ce ? le`bre l'instant, la rencontre des corps et l'amitie ? ". Makenzy Orcel " Caverne est une chanson personnelle. Un chant intime. Caverne est une descente dans mes cavernes, mes zones existentielles les plus reculées, une exploration de l'intime. J'ai vu tant de cadavres dans ma vie, autant que des vivants je crois. Et ceci, dès ma plus petite enfance dans ce quartier violent, à Martissant, où j'ai grandi avec ma mère. Des cadavres d'amis, d'inconnus, de femmes, d'hommes et d'enfants. Des gens que je n'ai pas eu le temps d'aimer, de connaître, avec qui je n'ai pas eu le temps de discuter. Ce poème est une manière de dire que je pense à eux, que je regrette qu'ils soient partis si tôt, avant d'avoir vécu, aimé. S'il faut coucher avec les morts avant de trouver un vers, la poésie sert à ça aussi : à donner vie aux morts. Comme Caverne, Cadavres est un poème intime, un retour sur les lieux de l'enfance, de l'intérieur. " Makenzy Orcel

11/2023

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Scolaire lycée général et tech

Français 1re l'esprit et la lettre. Edition 2019

Dans la collection L'esprit et la lettre, cet ouvrage de Français 1re est proposé en collaboration avec BnF Partenariats. Ecrit par des auteurs enseignants, il a pour ambition de révéler le lien étroit entre la littérature et l'esprit d'une époque, l'imaginaire et le réel, les écrivains et les mots. Il est proposé en i-Manuel 2. 0 (livre + licence élève). >> Voir l'offre enseignant prescripteur pour recevoir gratuitement le livre du professeur - Ce manuel est totalement conforme aux nouveaux programmes de Français 2019. Parcours littéraires, étude de la langue, ateliers de lecture, d'écriture et d'oral, méthode et entraînement au Bac ont été conçus afin que les élèves cernent les enjeux d'une oeuvre et sa portée, comprennent les liens entre style et langue, et développent des compétences langagières. - La collection propose aux enseignants un usage du numérique alliant de nombreuses ressources avec une solution qui permet de mettre les élèves en activité. Au regard des parcours (thèmes, mouvements ou oeuvres), les auteurs et BnF Partenariats ont sélectionné des ressources authentiques, pour certaines inédites, issues du fonds de la Bibliothèque Nationale de France (images, manuscrits), ainsi que des séquences didactisées sur les grands événements qui ont marqué notre histoire depuis le XVe siècle. - Les objets d'étude sont conçus chronologiquement et chaque parcours propose une forte contextualisation. - Les questionnements sont organisés par compétences (lire, écrire, comparer, regarder, parler...). - Les ateliers de lecture, d'écriture et d'oral, développent créativité et raisonnement, maniement de la langue et expression. Ils ont été élaborés pour pratiquer la différenciation et répondre à l'hétérogénéité des élèves. - Des pages " Accompagnement " invitent les élèves à construire leurs propres outils de travail, pour développer leur autonomie. - En classe de 1re, le travail sur les oeuvres intégrales est facilité par les parcours proposés dans l'ouvrage. i-Manuel 2. 0, la solution numérique au service des enseignants pour une mise en activité motivante des élèves. Disponible au choix en version bi-média (livre + licence élève) ou en version 100% numérique (licence seule). Retrouvez toute l'actualité de la collection et des articles sur esprit-et-lettre-francais-lycee. nathan. fr La version 100% numérique à consulter sur le CNS + d'infos sur le i-Manuel 2. 0 : www. nathan. fr/i-manuel

08/2019

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Religion

L'Amour et la Dilection. La Vie de Christine de Stommeln suivi de Lettres de Pierre et de Christine (1267-1289)20

Quelle providence a mis, un jour de 1267, sur le chemin d'un frère prêcheur suédois, étudiant au Studium Generale de Cologne, intelligence déliée, nature mélancolique, Christine, une jeune paysanne stigmatisée du bourg westphalien de Stommeln ? De cette rencontre, que va suivre une nuit de veille "lumineuse comme le jour", écrira Pierre citant le psaume 139, va naître une relation fascinée de vingt-deux ans, ponctuée de seize visites et d'une longue correspondance, qui ne s'achèvera qu'à la mort de Pierre en 1289. C'est ce que nous racontent les manuscrits conservés dans une église de Jülich en Wetphalie, copiés en 1340, soumis à un toilettage philologique rigoureux en 1894, traduits pour la première fois en suédois en 1952; objets de la présente édition. Telle qu'elle apparaît au fil de la "Légende et passion de la vierge Christine de Stommeln ", récit à caractère hagiographique de Pierre, et de quelques-unes de leurs lettres, cette idylle mystique est d'abord une tension entre le pur face à face de l'amour et la passion médiatisée de la dilection, une ambivalence constitutive donc - encore qu'elle aille parfois jusqu'à la confusion sémantique des deux termes - du lien des deux amants. Au coeur de cette relation, le combat de Christine, souffre-douleur halluciné d'un démon qui s'acharne à la précipiter dans l'abjection. Mais c'est ce combat qui tire le couple vers le rêve de ses noces mystiques, le nourrissant de signes avidement déchiffrés par Pierre, ainsi le visage torturé de Christine "transcendé par le reflet du pur amour" (Marie-Françoise Notz) qu'il entrevoit sous un coin relevé du voile de la jeune femme. S'étonnera-t-on de l'importance de la langue dans les deux volets de ce recueil, deux écritures du latin du XIIIe distinctes par leurs nuances pour qui y regarde de près? Pierre joue de sa riche culture scolastique au point de s'être imposé comme le premier authentique écrivain de la littérature suédoise. Christine, contrainte de dicter ses rares lettres dans sa langue maternelle, l'allemand, à ses confesseurs dominicains qui les ont transcrites en latin, Christine donc, a su ne pas s'effacer dans l'exil linguistique qui lui était imposé. Pour qui en écoute la musique intérieure, sa présence pathétique, fragile, sensible et obstinée, transparaît sous la sévère écriture qui l'a traduite une première fois. V.F.

07/2005

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Sciences historiques

Les Anglais en Guyenne. L'administration anglaise et le mouvement communal dans le Bordelais

Ce travail m'a été suggéré, il y a longtemps déjà, par l'étude de deux documents manuscrits appartenant aux archives de la mairie de Bordeaux. Ce sont : le Livre des Bouillons et le Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416. Un fait incontestable, c'est qu'ils sont les pièces capitales à consulter pour l'histoire de la commune de Bordeaux. Son origine, sa formation, ses développements, depuis les premières années du XIIIe siècle jusqu'à la mort de Richard II (1399). Quant au Registre des délibérations de la Jurade, de 1414 à 1416, il nous montre la plénitude de la constitution, la puissance de son organisation démocratique et l'espèce de souveraineté protectrice que la Commune de Bordeaux exerçait, au début du XV e siècle, sur le pays aquitain. On savait, sans doute, que l'Aquitaine s'était presque toujours félicitée d'appartenir à l'Angle - terre ; que spécialement Bordeaux et les Bordelais avaient obstinément repoussé la conquête française, parce que le régime anglais leur assurait ce que Guillaume de Nangis appelle dominium suae urbis . Mais en quoi consistait ce dominium, quelle destinée la royauté des Plantagenets fit- elle, pendant trois cents ans, à la région qui répond aujourd'hui au département de la Gironde ? Quelle espèce de ménagements imposèrent aux souverains anglais à l'égard de cette possession héréditaire, mais si constamment disputée, les conditions géographiques, le tempérament du pays, les vieilles traditions de liberté municipale ? Nous possédions la partie extérieure de cette histoire du Bordelais, les guerres, les traités, les changements de mouvance, les manifestations de la sympathie des Bordelais pour les suzerains d'outre-mer. Mais l'arrière-plan, le pourquoi de cette histoire, avec les documents authentiques, les preuves certaines, il ne me semble pas que jusqu'ici on les eût mis suffisamment en lumière. [...] Mais ce qui concerne, d'une part, l'administration à proprement parler, c'est-à-dire la nature, les limites, les agents de la souveraineté exercée par les monarques anglais ; de l'autre, le mouvement communal qui, sous le réseau administratif, se produit avec une généralité, une puissance extraordinaires, dans toute l'étendue du pays, à partir de la fin du XIIe siècle, voilà ce qui ne me paraît avoir encore été traité nulle part et ce qui fait l'objet de cette étude... (extrait de l'Avertissement de l'Edition originale de 1875).

11/2018

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Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000" : Stendhal tiendra promesse, écrira pour lui-même, tout en songeant à la postérité et aux générations futures. Il vient tard au genre romanesque, à quarante-trois ans seulement, avec Armance. Avant, il a exercé sa plume dans différents domaines. Mais ce sont ses romans qui le distinguent aujourd'hui à nos yeux. Il est considéré comme le premier romancier "réaliste", devançant Balzac d'une courte tête. Peindre l'époque sans verser dans la caricature, être réaliste sans tomber dans le vérisme mort-né, décrire des moeurs vouées à devenir caduques en lorgnant sur l'immortalité : les impératifs d'écriture qu'Henri Beyle s'était fixés pouvaient paraître contradictoires. Pourtant, Stendhal a gagné son pari : il a écrit des romans qui, quoique réalistes, sont passés à la postérité. Le Rouge et le Noir incarne l'accord parfait entre une représentation historique, réaliste, satirique, et une intrigue héroïque transcendant la situation politique et sociale de l'heure. La "chronique de 1830" est entrée dans un éternel présent. Les éditions successives des oeuvres de Stendhal reflètent l'importance toujours plus grande qu'il revêt aux yeux de chaque nouvelle génération. Celle dont la Pléiade publie aujourd'hui le premier volume comptera trois tomes et propose une organisation nouvelle, puisque tous les textes narratifs y sont classés dans l'ordre chronologique de leur composition. Enfin, pourrait-on dire : aussi étonnant que cela paraisse, c'est la première fois que cette disposition, souvent adoptée pour d'autres auteurs, est appliquée à Stendhal. L'usage, jusqu'à présent, voulait que l'on procédât à des regroupements qui, quelle que fût leur pertinence, n'avaient pas été voulus par l'écrivain, mais recueillaient plus ou moins fidèlement l'héritage de son premier éditeur. C'est ainsi, par exemple, que différents textes étaient rassemblés sous le titre de Chroniques italiennes - titre célèbre, mais qui recouvre des réalités bien différentes selon les cas : s'il a songé à réunir les histoires qu'il avait tirées de ses "manuscrits romains", Stendhal n'a jamais élaboré le sommaire d'un tel recueil... Dans les Ouvres romanesques complètes que propose la Pléiade ne figurera aucun recueil "factice". Chaque texte y est publié à sa date, de telle sorte que le parcours fictionnel de l'auteur d'Armance soit - enfin, donc - restitué dans sa continuité et dans sa logique.

02/2005

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Pléiades

Contes et nouvelles

"Le premier livre de Zola est un recueil de contes. Il ne faut pas voir là un péché de jeunesse : trois autres volumes ont suivi, à des dates bien postérieures, et de très nombreux récits sont demeurés disséminés dans des journaux, revues ou recueils collectifs. En effet, de ses débuts à 1880, Zola a exercé une activité de conteur pratiquement ininterrompue. Et pourtant, dans son oeuvre de fiction, les contes et les nouvelles, relégués à une place marginale, souffrent de la même indifférence que les derniers romans. C'est là l'effet d'un processus de sélection tout à fait courant, qu'il serait vain de déplorer ; la fortune littéraire de Zola est un fait, qu'il faut prendre comme tel. La renommée de l'écrivain est fondée sur Les Rougon-Macquart aujourd'hui encore, ces romans répondent à la demande d'un public que les contes et les nouvelles ne satisferaient probablement pas. Zola lui-même a, sinon provoqué, du moins autorisé cette exclusion : si, au début de sa carrière, il a mis tous ses soins à organiser la publicité des Contes à Ninon, il semble s'être quelque peu désintéressé, par la suite, du sort de recueils qu'il considérait - il n'a pas hésité à le dire - comme secondaires. La critique a suivi. Ce discrédit a duré longtemps. Alors que, depuis vingt ans, les études consacrées à Zola se sont multipliées, on a porté peu d'attention à cette partie de son oeuvre. Ce n'est qu'à une date récente que sont apparus des travaux témoignant d'une nouvelle orientation de la critique. Mais il y avait plus grave : une grande partie des textes, peu accessible, était pratiquement inconnue ; il a fallu attendre 1968 pour disposer de l'ensemble de l'oeuvre de Zola conteur. Si, dès 1928, Maurice Le Blond avait fait une tentative en ce sens, enjoignant quelques récits inédits aux recueils publiés du vivant de Zola, cette tentative n'avait guère eu de suites : quelques textes isolés seulement avaient été révélés. On ne dira donc jamais assez les mérites du travail accompli par M. Henri Mitterand, qui, dans son édition des Ouvres complètes, a mis au jour et réuni pour la première fois des textes qui demeuraient à l'état de manuscrits ou restaient dispersés dans les collections des divers journaux auxquels avait collaboré Zola". Roger Ripoll.

04/1976

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Poésie

Bestiaire

Les bestiaires sont ces manuscrits médiévaux qui décrivent des animaux, aussi bien réels qu'imaginaires, en les introduisant par des fables. Le Bestiaire chez Donika Kelly se décompose en une succession de poèmes d'amour attribués à la Chimère, au Pégase, au Centaure, au Stayre, à la Sirène, au Griffon... qui font pendant à une série d'autoportraits douloureux, et à la recherche d'une "alcôve" pour se réfugier loin des traumas de l'enfance. Donika Kelly mêle ainsi la chimère au biographique, le poème ne se dérobant jamais face à la dureté extrême du viol commis par le père, qui fait d'elle une chose qui "rompt avant qu'elle ne ploie" . Passer l'enfance, grandir, aimer, est la question centrale d'un livre qui passe par la transfiguration en grive, loir, ours, phoque... "quelle ménagerie nous sommes, ce que nous avons fait de nous-mêmes" demande l'auteure, au fil de poèmes qui évoquent l'enfance dans un quartier populaire de Los Angeles, le complexe de laideur et d'inadaptation de la petite fille noire face aux filles blanches ("qui écoutera chanter une poule brune ? "), qui paradoxalement sont belles quand elles sont bronzées, mais aussi les soirées dansantes du samedi soir, les jeux dans le jardin, et les tentatives de suicide. "Mais comment puis-je être une enfant ? " se demande Donika Kelly, elle dont l'enfance a été violée par celui-là même qui en était le garant : son père, et dont la mère n'est qu'une présence fantôme, amnésique et aveugle. Livre en forme d'autopsie vivante, à vif, du coeur, des côtes, des cartilages et du sang, qui étudie les mécanismes de culpabilité, de peur, et de sentiment d'échec qui pèsent sur les victimes et les accompagnent une fois adulte, dans des relations de couple difficiles, faites en partie de douleurs et de déchirures. Kelly se fait "archéologue tamisant le grain de [son] sang embrouillé" pour le séparer de l'ivraie du père, réapprendre à dormir les portes ouvertes, trouver enfin et douceur et amour. Le Bestiaire porte un pouvoir cathartique, imaginaire, qui ne se détourne pas de la dureté, mais convoque ailes, sabots, crinières, corps fantasmagoriques, car s'il faut bien porter son corps, et qu'il nous enferme, nous pouvons inventer des métamorphoses, fuir les voix serviles qui nous hantent, tout au bout de ce bestiaire fantasmé : soi-même.

10/2023

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Récits de voyage

Le Courrier du Roi en Orient. Relations de deux voyages en Perse et en Inde 1668-1674

Le sort a refusé à Barthélémy Carré la " gloire immortelle en ce monde " qu'il promettait si généreusement à cet autre grand voyageur qu'était Chardin. Le sort, la malchance, le manque de moyens financiers... Agent de Colbert et courrier de Louis XIV, il rentra ruiné de ses voyages, ne reçut aucune récompense du ministre qui l'avait envoyé deux fois en Orient, et sombra dans une sourde disgrâce. Il ne publia qu'une version fort réduite de son premier voyage en 1699, promettant une suite qui ne parut jamais. La mort l'en a probablement empêché, mais l'obscurité dans laquelle il était plongé est si épaisse que nous ne savons même pas en quelle année il mourut. Et pourtant. Les deux voyages en Orient de Carré comptent parmi ce que le XVIIe siècle a produit de plus alerte, de mieux écrit, de plus coloré et de plus révélateur dans le domaine de la littérature des voyages en Orient. Lire les récits de Carré, c'est lui emboîter le pas, c'est voir par ses yeux, c'est vivre à ses côtés des aventures invraisemblables mais bien réelles. C'est sentir la chaleur brûlante et la soif dans le désert où rôdent les brigands arabes, c'est se faire détrousser à Fallujah, c'est abattre des fauves redoutables, c'est baptiser dans le désert une centaine de petites filles destinées aux serails du Moyen-Orient mais mourantes de soif, c'est sauver à Bassora la vie de six Turcs enterrés jusqu'au cou qu'on apprête à décapiter, c'est observer les pêcheurs de perles dans le golfe Persique, c'est traverser l'Inde en palanquin, c'est mourir et ressusciter à Bijapur, c'est faire la navette entre Madras et Sao Tome où les Français soutiennent un siège héroïque, c'est écouter les récits des déserteurs français qui traînent sur les routes de l'Inde, c'est constater la mort dans l'âme que les grands rêves de Louis XIV et Colbert concernant l'Asie sont voués à l'échec... Jusqu'à présent indisponibles (à vrai dire jamais édité), transcrit sur les manuscrits et pourvu d'un apparat critique remarquable, ce grand texte est appelé à devenir un classique de la littérature des voyages.

10/2005

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1968

C'est donc non seulement un coin quelque peu perdu dans l'univers de Paulhan que la correspondance avec Belaval fait redécouvrir, c'est aussi un Paulhan qui diffère sensiblement de celui qui sollicitait le soutien des grands auteurs de la maison Gallimard, et soutenait à son tour tous les jeunes auteurs de la NRF ; celui qui demandait avis sur son travail et qui faisait par de son désespoir d'écrivain. Belaval, comme tant d'autres, s'adresse d'abord à Paulhan comme jeune auteur ambitieux. Mais très rapidement il se met au service de l'œuvre de son éditeur, inversant le rapport qui caractérisait la plupart des relations littéraires de Paulhan jusqu'au point où il souhaitait enlever celui-ci à Gallimard, l'entraîner dans une île déserte pour qu'il mène à bien ses différents travaux. Il soumet les manuscrits de Paulhan à une lecture attentive, repérant maladresses et fautes de typographie. Il harcèle son aîné pour qu'il respecte les dates limites qu'il se fixait. Cependant, même cette détermination forcenée de voir l'accomplissement de l'œuvre de son maître ne servait pas à grand-chose. Car Paulhan n'a plus besoin d'encouragement : il écrit, bien plus qu'avant la guerre, malgré - ou sans doute à cause de - son isolement croissant dans le monde littéraire. Ce n'est donc pas l'ébauche d'une œuvre que l'on voit se profiler dans ces lettres, contrairement à la majeure partie de la correspondance de jean Paulhan. Ici on assiste à la difficulté que cette œuvre présente aux autres, même à ceux qui sont les plus aptes à la comprendre, tel Yvon Belaval, philosophe de formation, mais aussi auteur de divers écrits sur la poésie et amateur de peinture. Il y avait beaucoup pour réunir ces deux hommes, et comme Paulhan le dira lui-même, s'il n'avait pas eu " tant de choses à faire encore qu'il ne [lui] est guère permis de ronger aux métamorphoses ", il aurait été content d'être Belaval, capable de passer avec aisance de Leibniz à Max Jacob. Mais Paulhan est maintenant investi d'une idée claire de ce qu'il doit accomplir, une idée claire qui est nécessairement relayée par une zone d'obscurité, par un secret, qui forme un silence au cœur de cette correspondance.

12/2004

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Littérature française

Léopoldine

" Léopoldine se noie le 4 septembre 1843, son père a quarante et un an. Lara se noie le 27 juillet 1997, j'ai trente-six ans. La mort de Léopoldine plonge Hugo dans le silence. Lui qui écrivait sans cesse, lui qui avait déjà plus écrit peut-être qu'aucun autre poète avant lui, pendant trois ans il ne publie plus un poème, plus un vers, rien. De ces trois années muettes vont naître ses plus grands chefs d'oeuvre. Et aussi les plus violents. Conservateur, Hugo devient révolutionnaire. La mort d'un enfant est intime. Elle est aussi politique. Intime donc politique. C'est ce que raconte cette histoire. Tout commence par un voyage amoureux en Espagne. Hugo et Juliette Drouet, sa maîtresse, celle qui copie ses manuscrits, compagne de toute une vie, apprennent sur le chemin du retour la noyade de Léopoldine. Déflagration. Hugo est dévasté et leur amour ne semble pas devoir surmonter l'épreuve. Désormais incapable d'écrire, il fuit vers les honneurs et d'autres rencontres. Juliette n'est pas dupe. Elle le ramène à lui-même... et il lui revient, avec le début d'un texte qui deviendra Les Misérables. Et bientôt un engagement politique sans faille auprès des plus démunis. A qui a perdu son enfant, les faussetés mondaines sont haïssables, comme les postures, les impostures, les artifices, les mensonges qui oppressent, les richesses qui écrasent. Chacun peut apercevoir cela, une rupture sensible. Mais Hugo, père déchiré par la perte de sa fille, nous crie qu'il ne s'agit pas seulement d'une sensibilité que les messieurs sérieux, riches et puissants, de son temps comme du nôtre, ont beau jeu de regarder avec commisération. Au-delà du sensible, crie Hugo, il s'agit de vérité. Si le réel n'est pas essentiellement matière mais esprit, alors un monde politique soumis aux plus riches n'est pas une fatalité. Il est faux. Il est contre nature. Il offense la splendeur du monde réel. La douceur d'" Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin " et la violence des Misérables disent la même chose. Hugo poète et Hugo révolutionnaire sont la même personne. C'est toujours la même vérité, celle de Léopoldine vivante dans la mort. Celle de Lara vivante dans la mort. La même tristesse et la même joie, la même réalité triomphale de la poésie. " T. C.

05/2022