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Religion

Harmoniques oeuvres complètes. Tome 2

Né à Neuchâtel le 21 janvier 1897, Maurice Zundel est influencé par sa grand-mère maternelle, protestante, qui lui donnera le goût de l'Evangile et éveillera en lui un sens critique que le catholicisme étroit et fermé de l'époque ne connaît pas. L'année de ses 15 ans, un ami protestant lui fait véritablement découvrir la Présence de Dieu et confortera définitivement sa vocation pour la prêtrise à laquelle il se destine depuis longtemps. A la même époque, il fait une rencontre mystique avec la Vierge Marie et remet dès lors toute sa vie entre ses mains. Après avoir fréquenté l'école publique à Neuchâtel, il rejoint le collège de l'abbaye d'Einsiedeln d'où il gardera un souvenir ébloui de la liturgie et le goût du silence. Il étudie ensuite la théologie à Fribourg et y ordonné prêtre en 1919. Nommé vicaire à Genève, il abandonne rapidement l'enseignement sec des dogmes et le système thomiste enseignés à l'université pour une vie de témoignage de l'amour divin basé sur la relation, la générosité et l'attention aux pauvres. Influencé par la pensée de François d'Assise, la pauvreté prend une place essentielle dans sa vie : il n'aura de cesse à vivre et à appeler à la désappropriation de soi, seule voie pour répondre l'Amour divin, seule façon d'être vraiment libre. Jugé trop original par son évêque, il est exilé et envoyé en Italie (il obtient un doctorat en philosophie à Rome en 1927), en France et en Angleterre. En 1939, il se rend au Caire où, retenu par la guerre, il sert comme aumônier du couvent de Matarieh tout en côtoyant l'Islam et le Coran. Dès 1946, il est nommé prêtre-auxiliaire à Lausanne, où il restera jusqu'à sa mort le 10 août 1975. En 1972, il répond favorablement à l'invitation de Paul VI (avec lequel il avait lié amitié à Paris en 1928) en prêchant une retraite de carême au Vatican ; cela lui vaut sans doute d'être dès lors officiellement accepté par l'Eglise. Il laisse une oeuvre considérable, composée d'une vingtaine d'ouvrages, ainsi que de nombreux articles et conférences. Si Zundel se laisse interroger par son époque – on le constate dans les références nombreuses aux penseurs de son temps (Camus, Marx, Bachelard, Rostand ou encore Einstein) – sa réponse se situe au-delà de l'espace et du temps car elle révèle la pure et intemporelle intériorité humaine.

12/2019

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Beaux arts

Divin Vinci - Léonard de Vinci, l'ange incarné. Un triptyque biographique, philosophique et artistique

La date du 2 mai 2019 marque le 500ème anniversaire de la mort de léonard de vinci, visionnaire de génie, l'un des plus grands artistes de tous les temps et modèle par excellence de cet âge d'or, pour les arts comme pour les lettres, que représenta, pour l'humanité tout entière et pour notre civilisation en particulier, la Renaissance. Un anniversaire, certes, en majesté ! Comment donc, face à cet homme d'exception, ne pas rendre l'hommage qui lui est dû ? Mais un hommage qui, au vu des nombreuses biographies, et autres études, qui lui sont consacrées, se veut original et inédit, tout en ne sacrifiant rien de sa réalité historique ni de sa rigueur scientifique. C'est ce à quoi s'adonne, dans ce livre, daniel Salvatore Schiffer, professeur de philosophie de l'art, mais aussi, comme en témoigne son abondante bibliographie, l'un des meilleurs spécialistes du dandysme. Car si, comme l'a dit oscar Wilde, le dandy le plus flamboyant de son temps, en un de ses aphorismes-clés, le dandysme consiste à faire de sa vie une oeuvre d'art, et de sa personne une oeuvre d'art vivante, alors Léonard de Vinci en est, tant par l'extraordinaire beauté de son allure que par le bon goût de son esthétique ou le fascinant parcours de son existence, le plus emblématique des précurseurs, avant même un lord Brummell, arbitre des élégances, ou un lord Byron, icône du romantisme. Du grand et moderne léonard, qui inspira jusqu'au " pop art " d'Andy Warhol, c'est cette vie construite, entre l'Italie et la France, comme une véritable oeuvre d'art, depuis sa naissance à vinci, splendide village de Toscane, jusqu'à sa mort à Amboise, sur les bords de la loire, en passant par Milan et la cour des ducs Sforza, que cet ouvrage, unique en son genre, retrace. Avec, en guise de viatique pour nous guider en ce fabuleux voyage, l'analyse de ses principaux tableaux, depuis sa célèbre mais énigmatique " Joconde " jusqu'à son mystérieux " Salvator Mundi ", en passant par sa céleste " Cène ", sa sublime " vierge, l'Enfant Jésus et Sainte Anne " ou son élégiaque quoique sensuel " Saint Jean-Baptiste ". Enfin, pour parfaire ce portrait, l'apport des écrits de léonard de vinci lui-même, mais aussi des principaux textes, rédigés, à son sujet, par des penseurs majeurs, de giorgio vasari à Sigmund Freud, en passant par Walter Pater, Paul Valéry, Emmanuel Lévinas ou Elisabeth Roudinesco. La vie de Léonard de Vinci illustrée à travers son oeuvre artistique : tel est l'objet de ce livre, aussi érudit qu'attrayant !

04/2019

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Religion

Lumière de l'intellect. Edition bilingue français-hébreu

Dans l'océan textuel et conceptuel de la tradition cabalistique, la figure d'Abraham Aboulafia surgit, portée par une biographie en forme d'auto­biographie qui étonne autant qu'elle fascine. Né à Saragosse en 1240 de l'ère commune, Abraham ben Samuel Aboulafia rend compte dans ses ouvrages de ses pérégrinations méditerranéennes qui le porteront jusqu'aux remparts de Saint-Jean d'Acre à la recherche du fleuve Sambatyon. Mais, dans le parcours de cette vie vagabonde entre la Grèce et l'Italie, Byzance et l'Espagne, l'événement sans précédent qui marquera les esprits et la chronique, c'est la non-rencontre avec le pape Nicolas III en 1280. Les visions qu'il décrit alors, la mission messianique dont il se dit porteur, la mort soudaine du pontife au moment de l'arrivée d'Aboulafia à Rome, son emprisonnement, puis sa libération qui signe le début d'années fructueuses en Sicile, où disciples et détracteurs se succèdent, enfin son excommunication et sa disparition mystérieuse sur la petite île de Comino dans l'archipel maltais - tout cela scelle à jamais un destin hors du commun dans le ciel de la pensée juive. Lumière de l'intellect ('Or ha-Sekhel), écrit à Messine vers 1283, édité, traduit et annoté ici à partir de trois de ses plus importants manuscrits, est sans doute l'oeuvre la plus complexe et complète d'Aboulafia. "Il est indispensable de ­publier ... tous les livres d'Abraham Aboulafia, la personnalité la plus importante parmi les cabalistes qui nous sont connus à ce jour. Il faut en tout cas commencer par ... le 'Or ha-Sekhel. ". . écrivait Gershom Scholem à H. ? N. Bialik en 1925. C'est aujourd'hui chose faite. A partir de cinq éléments fondamentaux qui sont : l'influx divin, l'homme, la connaissance, le monde et la langue hébraïque, Aboulafia nous dit que l'influx informe l'homme de ce qu'est la totalité du monde, mais que cette connaissance est cachée. Elle est cachée dans la langue sous tous ses aspects. Lettres de l'alphabet (formes, ordres, permutations, combinaisons, fontes, etc.) signes des voyelles (durée, sonorité, place etc.), grammaire, syntaxe, temps des verbes, indiquent tel ou tel aspect du monde, sans pour autant en dévoiler le secret, auquel aura accès toutefois l'homme qui intellige. Et se dessine alors les contours d'une "foi de l'intellect" fondée sur l'intelligence du livre dans ses formes les plus ­multiples qui fonde une théorie du langage sur les principes de la cabale.

01/2021

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Critique littéraire

La formation aux métiers du spectacle en Europe occidentale

Ce volume est le fruit d'une longue enquête et de recherches collectives menées par une équipe d'universitaires strasbourgeois qui se sont efforcés de déterminer les buts et les techniques des Ecoles de théâtre dans les pays suivants : Grande-Bretagne, France, Belgique, Espagne, Italie, Allemagne fédérale, Danemark et Grèce. Appuyée sur des documents précis, enrichie d'interviews de directeurs de programme et de visites de locaux, cette enquête, la première menée, à notre connaissance, à l'échelle européenne, s'est proposée de donner un ensemble d'informations originales sur de grandes écoles de type très particulier, dont les concours d'entrée peuvent tenter des étudiants passionnés de théâtre et souvent déjà engagés dans des troupes d'amateurs. Ces renseignements ont trait naturellement à l'entraînement au jeu théâtral mais aussi aux qualifications requises pour l'exercice d'autres activités en rapport avec la mise en scène et les techniques de réalisation des spectacles. Toutes les écoles ne préparent pas selon une méthode uniforme à tous les métiers de la scène et leurs exigences vis-à-vis des candidats à leurs cours sont différentes. Cet ouvrage peut donc être envisagé, à bien des égards, comme un moyen d'orientation dans des domaines artistiques, assez mal connus du grand public, qui suscitent des satisfactions mais imposent aussi des contraintes techniques et psycho-sociologiques impossibles à passer sous silence. Au-delà de l'information, très souhaitable en la matière, ce voume se veut aussi un document de réflexion à partir des comparaisons qui s'établissent naturellement entre les écoles, voire entre les différentes cultures de l'Europe occidentale. L'enquête ignore les frontières et fournit des instruments d'appréciation sur les expériences pédagogiques de chaque pays qui pourraient tenter des étudiants désireux d'élargir leurs horizons et d'enrichir leurs techniques d'expression. Un tour d'Europe, analogue au tour de France des artisans d'autrefois peut apparaître comme justifié à de multiples points de vue, anticipant sur un enseignement à l'échelle européenne de plus en plus souhaité. Des documents concrets (les statuts des écoles, les programmes et les horaires sont donnés de façon détaillée et exhaustive) viennent éclairer des choix possibles d'orientation. Par exemple telle information souligne l'importance d'une culture artistique européenne de base ou révèle la nécessité d'un entraînement toujours plus poussé aux moyens audio-visuels et singulièrement à la télévision, au moment où se multiplient chaînes et programmes nouveaux. Une dernière partie n'exclut pas, au terme d'une discussion, des prises de position qui se proposent d'alimenter des débats tournés vers l'avenir et qui ne font que commencer.

01/1988

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Sciences politiques

L'impérialisme unitaire. Tome 2, 1959-1980

Cet ouvrage réunit les études sur les relations internationales réalisées par Arrigo Cervetto au cours des trois premières décennies de son activité de militant révolutionnaire. Cet effort d'analyse est l'aboutissement de la bataille politique que Cervetto a engagée au cours de ces mêmes années pour restaurer le léninisme en Italie, et ne peut être séparé de sa lecture particulière du legs politique de Lénine. Pour Cervetto, et pour le groupe restreint de révolutionnaires qui se réfèrent à lui après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour à Lénine est la condition préalable à l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire. En d'autres termes, par le biais du léninisme, ces militants souhaitent sortir le mouvement communiste du gouffre où l'a fait sombrer la contre-révolution fasciste, stalinienne et social-démocrate. Le titre de ce livre reprend un concept, celui d'" impérialisme unitaire " justement, qui a été élaboré à partir du débat internationaliste du début des années 1950. D'un point de vue politique, à cette époque de l'histoire, affirmer l'existence d'un " impérialisme unitaire " voulait dire avant tout que l'on attribuait à l'URSS, ainsi qu'à tout le soi-disant " camp socialiste ", la même nature sociale que le " camp capitaliste " occidental opposé. L'internationalisme trouvait ainsi une base théorique solide, mais le concept d'" impérialisme unitaire " va bien au-delà de son emploi occasionnel dans la lutte politique contre le stalinisme. Dans son effort pour se raccorder à l'essence de la conception léniniste du parti révolutionnaire, Arrigo Cervetto repère dans la notion de formation économico-sociale le noyau fondamental de la continuité entre Marx et Lénine. L'idée centrale du Capital de Marx est que l'évolution de la formation économico-sociale constitue un processus historique et naturel, qui peut être étudié, en tant que tel, par des méthodes scientifiques. Dans Le Capital, l'ossature abstraite de l'économie constitue la charpente objective à partir de laquelle la science parvient à discerner la chair et le sang de la formation économico-sociale capitaliste, son cycle vital, son évolution historique réelle. Cervetto prouve que cet acquis de Marx est le point de départ de l'élaboration de Lénine et en arrive à soutenir, et à démontrer, que le Parti léniniste est la solution des problèmes posés dans Le Capital, "le parti [est] l'aboutissement de la science". La grande masse d'analyses réunies dans ces volumes témoigne de l'engagement d'Arrigo Cervetto dans l'effort de mettre en oeuvre sa conception du parti et de la lutte révolutionnaire.

04/2012

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Occitan, provençal

Dictionnaire de la langue occitane. 200 phrases clés traduites du français vers 19 dialectes et variantes de l’occitan

200 phrases usuelles traduites dans 19 parlers, dialectes, patois occitans. Voici le dictionnaire qui réunit les six dialectes et diverses variantes de la langue régionale la plus parlée en France. Il existe six dialectes occitans qui sont : le provençal, le languedocien, le gascon, le limousin, l'auvergnat et le vivaro-alpin. Classées par ordre alphabétique vous trouverez dans ce livre quelque 200 phrases et questions simples de la vie quotidienne qui vous permettront d'échanger en occitan dans 33 départements du sud de la France, dans le Val d'Aran en Espagne, le Val d'Aoste en Italie et aussi à Monaco. Une façon agréable de contribuer à une meilleure connaissance de cette langue dite minoritaire et de la rendre vivante. Tous ces différents dialectes se sont transmis oralement, de génération en génération, dans les familles depuis le Moyen Age. L'intérêt de ce livre étant de faire revivre cette langue d'oc, qui appartient au patrimoine de la France, et qui contribue à la richesse de notre pays et à son rayonnement culturel. Comment dire " bonjour ", " au revoir ", " à bientôt " " merci ", " s'il vous plaît ", " excusez-moi ", " pardon ", " comment allez-vous " dans 19 dialectes et patois du pays de l'Occitanie ? Comment demander sa route, à manger, à visiter, un taxi, un bus, la gare, l'aéroport, un hôtel, une banque, un musée, le centre-ville, une adresse et tant d'autres renseignements dans le parler local ? Ce dictionnaire rassemble les phrases indispensables pour vous faire comprendre. Il vous permet d'échanger et de faire connaissance de personnes que vous n'auriez pas abordées sans ce livre. Un dictionnaire qui facilitera vos premiers pas pour dépasser la barrière de la langue, briser la glace et nouer un contact dans la langue locale, avec les gens du pays. Vous avez une question à poser, une information à demander ? Allez directement à la bonne page du dictionnaire en utilisant l'index des langues placé en tête du livre. Le classement des phrases par ordre alphabétique vous aidera à trouver rapidement les phrases qui conviennent en toutes situations, des plus agréables aux plus compliquées. Unique sur le marché, il est un dictionnaire de référence conçu pour vous apporter juste l'essentiel. Cet ouvrage s'adresse à tout citoyen français désireux de communiquer ou d'échanger dans la langue occitane. Le meilleur moyen de maintenir une langue, de la préserver, étant de la parler, de la faire connaître et de la transmettre aux jeunes générations par des moyens modernes.

11/2022

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Histoire de l'architecture

La tâche de l'architecte

Sous la forme d'un ensemble de 45 études (et de 640 illustrations), ce volume entend rendre raison à la fois du parcours d'activité d'un architecte et de celui auquel il convient de former les architectes futurs afin qu'ils mesurent avec lucidité toutes les exigences de leur tâche. Ce parcours se déploie selon quatre grandes orientations : 1. "Entre architecture et urbanisme" ; 2. "Ce qu'enseignent les villes" ; 3. "La leçon de Venise" ; 4. "Sur les places d'Europe". Chacune de ces articulations laisse percevoir le même souci : celui de l'espace public comme bien commun, et par conséquent celui de la vie concrète qu'on y mène et que l'architecture, dans toutes ses dimensions (ville et territoire), devrait avoir pour but d'enrichir en configurant pour les gens, leur histoire et leur dignité propres, les lieux où leur vie prend forme. C'est ainsi que l'auteur interroge l'épaisseur historique de l'espace construit et souligne l'importance de chaque contexte particulier dont il convient de prendre la mesure, en nous invitant à le suivre aussi bien dans le temps que dans l'espace : dans le temps, quand il analyse l'histoire et le développement du zonage, des villages ouvriers, des places publiques européennes, ou la manière dont Séoul ou Kyongju ont pu se construire au long des siècles ; dans l'espace, quand il fait varier le regard selon qu'on se trouve en Algérie ou en Chine, en Italie ou en Corée, à Kobé ou à Venise, référence fascinante et problématique de toute réussite urbaine. A chaque fois, son exigence propre entre dans le détail le plus concret des dimensions auxquelles l'architecte est confronté : celle du projet et de sa définition, problème épineux de longue date ; du plan éventuel et de ses contraintes ; des règlements administratifs si variables ; des idéologies dont l'architecte est le traducteur plus ou moins conscient, etc. A cet égard, l'auteur multiplie les approches : des textes méthodiques (comment/élaborer un projet) et descriptifs (comment s'y est-on pris soi-même pour construire ou requalifier bâtiments ou espaces) à ceux où l'expérience et le témoignage personnels viennent soutenir le propos, qu'il s'agisse de directions de recherche dans d'autres pays, de convictions sur la beauté des villes, de réflexions sur la place laissée dans l'espace urbain à tout l'arc des vies, de l'enfance à la vieillesse, ou encore d'hommages à de grandes figures ou à de grandes institutions.

03/2022

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Histoire des idées politiques

La Nuit finit à Tours. Naissance du Parti communiste français. Suivi de l'ensemble des interventions du Congrès de Tours (1920)

La nuit de l'humanité, la boucherie de 14-18, adoubée par la IIe Internationale et la collaboration de classes de beaucoup de socialistes, "finit à Tours". En effet, le formidable espoir surgi de la Révolution d'octobre 1917 permit, à Tours, de nettoyer les écuries d'Augias de la SFIO qui s'était vautrée dans le collaborationnisme (Union sacrée, participation aux ministères bourgeois, vote des crédits de guerre), et de créer le Parti communiste français. Comme le montre admirablement ici en 1950 pour le trentième anniversaire du PCF, l'historien communiste Jean Fréville (1895-1971), tout retour sur le Congrès de Tours ne peut faire l'économie de cette question de l'opportunisme, notamment dans la mesure où les 21 conditions imposées par Lénine pour l'adhésion à la IIIe Internationale naissante, raison même de la convocation de ce congrès, étaient profondément chevillées au rejet radical de tout réformisme. Pour autant, cette fracture entre collaborationnisme "de gauche" et communisme conséquent continuera au niveau mondial de travailler le XXe siècle de part en part jusqu'aux figures liquidatrices de Gorbatchev en URSS, d'Occhetto en Italie, etc. (cornaquées par les Etats-Unis). Et plus près de nous, qu'aurait pu écrire Jean Fréville sur l'évolution du PCF depuis essentiellement 1994 ? N'est-ce pas encore cet arc collaborationniste qui a miné ce parti, se faisant le fourrier de toutes les contre-révolutions "colorées" de l'OTAN (Yougoslavie, Libye, Biélorussie, Tibet, Ukraine, Syrie, etc.), de la soumission de la souveraineté nationale à la junte oligarchique non élue de Bruxelles (adhésion servile au PGE), de l'escroquerie d'une supposée "Europe sociale" par définition impossible du fait des oukazes sur la "concurrence libre et non faussée" verrouillés par la règle de l'unanimité des 27, de la promotion des thématiques sociétales libérales libertaires (voir Clouscard) au détriment des problématiques sociales (nationalisations, planification sociale, sortie impérative de l'UE), sans oublier la création ex nihilo de Mélenchon par M.-G. Buffet et consorts (2008-2009) en mettant de fait le parti historique, de Tours, des 75 000 fusillés, du CNR et de la lutte des classes au service de l'ascension d'un groupuscule purement gesticulatoire tout juste détaché du PS pour la circonstance, afin de finir le travail de Mitterrand : liquider le PCF. Comme hier à Tours, aujourd'hui, au tournant du centenaire de ce parti, c'est indubitablement de la prise de conscience et de l'éradication ou non de ce fléau qu'est la collaboration de classes, que dépendra son avenir, notamment dans les vastes pans des classes laborieuses devenues abstentionnistes.

02/2021

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Religion

Oeuvres complètes. Tome 1, Vivre la divine liturgie

Né à Neuchâtel le 21 janvier 1897, Maurice Zundel est influencé par sa grand-mère maternelle, protestante, qui lui donnera le goût de l'Evangile et éveillera en lui un sens critique que le catholicisme étroit et fermé de l'époque ne connaît pas. L'année de ses 15 ans, un ami protestant lui fait véritablement découvrir la Présence de Dieu et confortera définitivement sa vocation pour la prêtrise à laquelle il se destine depuis longtemps. A la même époque, il fait une rencontre mystique avec la Vierge Marie et remet dès lors toute sa vie entre ses mains. Après avoir fréquenté l'école publique à Neuchâtel, il rejoint le collège de l'abbaye d'Einsiedeln d'où il gardera un souvenir ébloui de la liturgie et le goût du silence. Il étudie ensuite la théologie à Fribourg et y ordonné prêtre en 1919. Nommé vicaire à Genève, il abandonne rapidement l'enseignement sec des dogmes et le système thomiste enseignés à l'université pour une vie de témoignage de l'amour divin basé sur la relation, la générosité et l'attention aux pauvres. Influencé par la pensée de François d'Assise, la pauvreté prend une place essentielle dans sa vie : il n'aura de cesse à vivre et à appeler à la désappropriation de soi, seule voie pour répondre l'Amour divin, seule façon d'être vraiment libre. Jugé trop original par son évêque, il est exilé et envoyé en Italie (il obtient un doctorat en philosophie à Rome en 1927), en France et en Angleterre. En 1939, il se rend au Caire où, retenu par la guerre, il sert comme aumônier du couvent de Matarieh tout en côtoyant l'Islam et le Coran. Dès 1946, il est nommé prêtre-auxiliaire à Lausanne, où il restera jusqu'à sa mort le 10 août 1975. En 1972, il répond favorablement à l'invitation de Paul VI (avec lequel il avait lié amitié à Paris en 1928) en prêchant une retraite de carême au Vatican ; cela lui vaut sans doute d'être dès lors officiellement accepté par l'Eglise. Il laisse une oeuvre considérable, composée d'une vingtaine d'ouvrages, ainsi que de nombreux articles et conférences. Si Zundel se laisse interroger par son époque – on le constate dans les références nombreuses aux penseurs de son temps (Camus, Marx, Bachelard, Rostand ou encore Einstein) – sa réponse se situe au-delà de l'espace et du temps car elle révèle la pure et intemporelle intériorité humaine.

03/2019

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Histoire de France

La monarchie des lettres Histoire, politique & littérature

Il est donné ici dans son intégralité pour la première fois. Pour la présente édition, l'auteur a rédigé Il comprend quatre parties : " Histoire et politique ", " Voyages ", " Contes et romans " et " Bainville en son siècle ". La première illustre l'aspect le plus connu de Bainville : l'historien des relations internationales et en particulier franco-allemandes (relations analysées dans ses livres Bismarck, Histoire de deux peuples, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, La IIIe République, mais aussi dans ses articles parus dans de multiples journaux, dont L'Action française, Candide, L'Eclair de Montpellier ou La Revue universelle). Bainville a beaucoup voyagé en Allemagne, il en connaît la culture, en maîtrise la langue : ses analyses s'imposent, on dit à l'époque qu'il " fait le Parlement ". Les deuxième et troisième parties sont plus inattendues : Bainville, tout d'abord, raconte ses périples en Grèce (Les Sept Portes de Thèbes), en Italie (Tyrrhénus), en Europe centrale (Vienne, Budapest, Prague...) et en Russie, où il est envoyé par Aristide Briand en 1916. Fait notable, alors que le " pèlerinage " en Grèce est incontournable pour tout intellectuel qui se respecte, il en revient déçu et n'hésite pas à écrire ses désillusions. Bainville se fait ensuite romancier (auteur notamment d'une Histoire d'amour) et conteur (Jaco et Lori, La Tasse de Saxe). Le conte est en effet un univers dans lequel il évolue avec délectation, idéal, dit-il, pour les " esprits ironiques ". L'histoire et la politique, toutefois, habitent chaque voyage, chaque conte : tout est prétexte à analyse, à élévation. La dernière partie entend situer Jacques Bainville " en son siècle ", celui de l'affaire Dreyfus et de l'Action française, qu'elle a enfantée. Historien monarchiste, proche de Charles Maurras, les lettres échangées avec ce dernier et publiées ici témoignent de cette proximité, Bainville, analyste froid et modéré, pragmatique, est cependant dreyfusard ! Homme de convictions, donc, travailleur insatiable, auteur à succès, il est reconnu par ses pairs et élu à l'Académie française en 1935. Son discours de réception et celui de son successeur sont essentiels pour la compréhension de cet homme pessimiste, emporté par un cancer moins d'un an après son élection, le 9 mars 1936. Quelques années avant sa mort, Jacques Bainville avait commencé à coucher quelques pensées intimes dans un petit cahier d'écolier intitulé " Pour moi une introduction générale, " Le stoïcisme d'un Cassandre ", et quatre autres pour ouvrir chaque partie. Une bibliographie bainvillienne commentée et un index onomastique complètent cet ouvrage.

03/2011

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Thèmes picturaux

Jean-Jacques Henner (1829-1905). La chair et l'idéal

Connu essentiellement pour ses nus féminins diaphanes aux longs cheveux roux, le peintre Jean-Jacques Henner (1829-1905) fait l'objet d'une grande rétrospective au musée des Beaux-Arts de Strasbourg. A cette occasion est publiée la première monographie de cet artiste inclassable à l'oeuvre éminemment poétique. Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg rend hommage au peintre alsacien Jean-Jacques Henner à travers une rétrospective ambitieuse, riche d'environ 90 tableaux et 40 oeuvres graphiques, réalisée en partenariat avec le musée national Jean-Jacques Henner (Paris). D'origine alsacienne et très marqué par ses séjours en Italie, Jean-Jacques Henner (1829-1905) fait l'essentiel de sa carrière à Paris où il est notamment réputé en tant que portraitiste. Peintre inclassable, il fréquente pourtant nombre des artistes de son époque - tant les partisans d'un certain académisme que ceux en quête d'avant-garde - tels que Puvis de Chavanne, Manet ou encore Degas. Reconnu et apprécié de son vivant, il expose régulièrement au Salon dans les dernières décennies du XIXe siècle. Après avoir été quelque peu délaissé par l'histoire de l'art, il a été récemment redécouvert par le grand public, notamment grâce à l'exposition " Roux ! De Jean-Jacques Henner à Sonia Rykiel ", qui s'est tenue au musée Henner à Paris en 2019. En effet, Henner a peint de façon récurrente des nus féminins diaphanes arborant de longues chevelures rousses et s'il est aujourd'hui davantage connu pour ce motif de prédilection, il s'est aussi intéressé de près à la peinture religieuse, au paysage et surtout à l'art du portrait. L'ouvrage qui accompagne cette rétrospective est la première monographie d'envergure consacrée à cet artiste. A destination d'un public large et abondamment illustrée, elle comporte une quinzaine d'essais rédigés par des spécialistes du peintre et de la période, permettant ainsi d'englober de nombreux aspects : remise en contexte et éléments biographiques, choix des sujets peints, liens avec les différents mouvements artistiques et la vie culturelle parisienne de l'époque, ainsi que des détails sur sa technique ou encore ses modèles. Ces articles seront complétés par des notices portant sur des oeuvres spécifiques, offrant ainsi plusieurs niveaux de lecture et donc plusieurs portes d'entrée dans le sujet. Le lectorat déjà familier de l'époque trouvera de quoi enrichir ses connaissances tandis que les novices disposeront de divers niveaux de textes en fonction de leurs intérêts pour découvrir l'oeuvre de Henner.

10/2021

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Romans policiers

Terreur à Aix-les-bains

Savoie, Aix-les-Bains, de nos jours : Dominique da Prato, éminent homme d’affaires habitant Tresserve, déjeune tranquillement avec des amis au restaurant Lamartine quand, soudain, 3 hommes cagoulés et armés font irruption. 6 hommes attablés non loin de da Prato sont abattus. L’une des victimes, un Asiatique, agonise dans ses bras. Fortement choqué, da Prato contacte Francis Magenta, qu’il a connu lors de la rocambolesque course-poursuite dans la galerie commerciale de l’hypermarché de Bellegarde-sur-Valserine, afin qu’il prenne en charge cette délicate et mystérieuse affaire. Qui en veut à Dominique da Prato ? Qu’a-t-il entendu ? Qu’a-t-il vu ? Que se passe-t-il ? L’ombre de la « Cosa Nostra » semble planer sur cette fusillade. Savoie, Grésy-sur-Aix, Brison St Innocent : Une terrifiante fusillade dans le Carrefour Market suivie d’une course-poursuite dans le centre de Brison St Innocent, finit de convaincre Magenta qu’il se trame dans l’ombre quelque chose de gigantesque. Quelque chose impliquant les dirigeants des deux plus puissants États de la planète. Italie, Rome : L’avocat mafieux Noferini est inquiet. Qui est en train de jouer en solo dans son dos ? De qui doit-il avoir peur ? Le crime organisé qu’il dirige n’a jamais été aussi puissant, efficace et présent. Utilisant depuis longtemps des modèles de développement similaires aux grandes multinationales, les mafias se sont mises à l’heure de la mondialisation et Noferini a horreur de la publicité. Etats-Unis, Washington : Walter Straumer, l’ancien conseiller privé de l’ex-Président qui est en "affaire" avec Noferini, se pose également des questions. Russie, Moscou : Le géant de l’agroalimentaire et proche du pouvoir, Vassili Tchernienkov, est en colère. Qui a volé les documents impliquant Poutine dans les dernières élections présidentielles américaines ? Du Kremlin à la Maison-Blanche, en passant par New York, Palerme, Paris, Londres, Berlin, Bruxelles, Milan et l’Afrique du Sud, Francis et Stan se verront plonger dans les coulisses de la criminalité planétaire directement menacée par un Dominique da Prato désemparé. Qu’a-t-il entendu ? Qu’a-t-il vu ? Qu’a-t-il reçu ? Pourquoi Jean-Philippe Destivelles, le conseiller spécial du Président de la République, vient-il rencontrer da Prato ? Certaines vérités ne sont pas bonnes à connaître ! Qui sortira vainqueur de cette course à la mort ? Une course à laquelle s’est invité le Rectificateur, l’âme damnée de la Troisième Loge, une société secrète millénaire de justiciers impitoyables.

09/2023

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Droit international privé

Prepack et pre-insolvency à la lueur du livre XX, de la loi du 21 mars 2021 et de la directive restructuration

Le droit de l'insolvabilité a bien changé depuis la loi sur le concordat de 1846 ou la loi de 1997. Face aux 11. 000 faillites annuelles et aux 800 PRJ - dont seule une partie réussit durablement -, il ne semble pas être démontré que les dispositifs en place, pourtant appréciés par les professionnels, sont de nature à combattre une crise systémique telle que celle liée à la crise sanitaire. Selon Graydon, cette crise va provoquer un nombre de faillites supplémentaire estimé à 50. 000 pour les années à venir. La loi du 21 mars 2021 prépare la transposition de la directive (UE) 2019/1023 du Parlement européen et du Conseil du 20 juin 2019 relative aux cadres de restructuration préventive, à la remise de dettes, aux déchéances et aux mesures à prendre pour augmenter l'efficacité des procédures en matière de restructuration, d'insolvabilité et de remise de dettes (directive sur la restructuration et l'insolvabilité), laquelle aurait dû être réalisée pour juillet 2021. Il s'agit d'une profonde remise en cause de certaines règles du livre XX. Cette loi est commentée dans l'ouvrage qui expose les changements attendus dans le cadre de la transposition de la directive. Les nouvelles techniques de restructuration telles que l'equitization, la conversion en action et le paiement en actif, qui sont déjà l'objet de plans et de jugements au sein des différents secteurs économiques, y sont également analysées. Cet ouvrage décrit par ailleurs les droits des Etats qui ont déjà transposé la directive, comme les Pays-Bas avec le WHOA, l'Allemagne avec la Starug, l'Autriche ou encore les Etats qui ont des droits compatibles, comme le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Il montre combien le risque de délocalisation des procédures est grand et comment le droit international privé règle ces questions. Enfin, les auteurs dépeignent les règles issues du Chapitre 11 permettant de vérifier que chaque créancier possède au moins autant qu'en situation de faillite et expliquent comment valoriser les actifs en valeur going concern sur la base de la doctrine économique et financière. Le livre constitue un guide utile de bonnes pratiques pour les mandataires et a pour objectif d'apporter aux praticiens des outils concrets qui leur permettront de gérer ces procédures. Celles-ci sont exigeantes, car la déontologie et la méthodologie du travail des praticiens remplacent les effets normalement attendus de la publicité qui, de son côté, détruit la valeur des entreprises auprès des banques, des clients et des fournisseurs, des assureurs crédits et des factors, du marché et des investisseurs.

11/2021

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Renaissance

Io da vinci. dans la peau d'un genie

"François Ier m'attend. L'heure est venue de mettre en place la Renaissance française. J'ai fui Rome la nuit tel un mascalzone. Ce pape vicieux ne veut pas me lâcher, c'est un Medicis, et les Medicis me considèrent comme leur chose. Le voyage est très long jusqu'à la France. Mille kilomètres. Avec à mes trousses les mercenaires les plus dangereux d'Europe commandés par un fou irrationnel. Je suis comme un navire qui met longtemps à prendre la haute mer, chargé à ras bord par soixante-quatre années de vie. A mon âge, raisonnablement, je n'ai aucune chance d'arriver à destination. Mes ruses, mes relations, mes inventions, mes talents d'illusionniste, ma connaissance de la nature humaine, ne suffiront pas. Boh... Un seul moyen de leur échapper sera de découvrir le secret de l'impetus". Armand Bernardi nous a plongé dans l'islam des lumières avec SHAÏTAN CONSPIRATION I. Il nous transporte cette fois dans la peau de Léonard de Vinci, pour un road-movie de quatre mois à pied et à dos de mulet au milieu de la barbarie des guerres d'Italie. Il nous rapporte en chemin ses rencontres passées de célébrités comme Albrecht Dürer, Martin Luther, et César Borgia. L'auteur nous immerge dans le cerveau du Maestro. Comment réfléchit un penseur attentif aux règles de la Nature ? Existe-il une manière juste de penser ? s'interroge de Vinci. L'auteur nous plonge dans 200 notes peu connues de Léonard de Vinci. Remplies de sagesse, parfois prémonitoires, elles sont choisies parmi ses 6000 feuillets qui passionnent aujourd'hui le monde entier. Le roman d'Armand Bernardi nous projette également au coeur de la Kabbale, avec Elie Lévita, principal passeur de cette science hébraïque en Europe, Pic de la Mirandole, et la surprise d'y découvrir Machiavel. Tous, avec de Vinci, auraient appartenu à la confrérie des Fidèles d'Amour, créée par Dante deux siècles auparavant à la suite des Templiers. Ce dernier voyage de Léonard de Vinci est à la fois une aventure palpitante et un voyage intérieur, où les événements extérieurs se mêlent aux mouvements de l'âme et de l'esprit du grand homme. C'est là, la forte dimension de ce roman. Avec Léonard de Vinci, Armand Bernardi partage un point commun : l'amour des chats. Sa chatte Isis est même un vrai personnage de ce roman. Les chats sont "Amis de la science et de la volupté, / Ils cherchent le silence, et l'horreur des ténèbres" , écrivait Baudelaire.

10/2021

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Archéologie

Pavements et sols en béton et en mortier. Vocabulaire, techniques, diffusion

Les recherches sur les sols construits dans l'Antiquité ont fait des avancées spectaculaires ces dernières années en raison, surtout, de l'intérêt qu'archéologues et chercheurs commencent à y prêter d'un point de vue technique et non plus uniquement stylistique. Par ailleurs, les développements des connaissances sur les techniques antiques, grâce aux analyses poussées tant par les restaurateurs que par les géologues et les spécialistes de l'étude des matériaux, montrent tous les possibilités de recueil d'informations nouvelles afin de mieux appréhender le travail du "pavimentarius", ou mosaïste antique. Cependant, les sols en béton – terme qu'il convient de préférer désormais à ceux de mortier ou d'"opus signinum" – ont été très peu concernés par ces recherches qui se sont surtout intéressées aux pavements en tesselles (juxtaposition de cubes de pierre, marbre ou terre cuite). Les spécialistes réunis à l'occasion du colloque international tenu à Aix-en-Provence se sont penchés sur ces sols, tant d'un point de vue technique qu'archéologique et historique. Les communications présentent ici des dossiers variés aussi bien en termes de chronologie que de géographie. La large diffusion de ces sols, qui va de l'époque hellénistique aux églises de l'Antiquité tardive, souligne combien ce type de pavements a été mis en oeuvre et apprécié durant une très longue durée, bien plus longue que ce qui était traditionnellement admis. On trouvera dans ces vingt contributions des discussions sur les découvertes anciennes comme très récentes du Sud de la France, provenant de villes importantes de Narbonnaise aussi bien que de sites plus modestes, mais aussi deux incursions plus nordiques portées l'une vers Reims, l'autre vers Avenches en Suisse. Enfin, d'exceptionnels pavements ont entrainé le colloque de Grèce en Egypte, d'Espagne en Italie, où le décor se révèle souvent complété par des apports colorés. Entre peinture et pavement, on est à la rencontre de deux métiers. La moisson de documents que les chercheurs ont bien voulu présenter pour la première fois a été un étonnement pour beaucoup. Et d'une extraordinaire richesse pour les discussions sur la question ardue du vocabulaire à employer pour désigner ce qui apparait désormais comme d'une belle et grande diversité. La chronologie large examinée, incluant l'Antiquité tardive et l'époque médiévale – cette dernière plus en avance sur les études des mortiers –, a montré son intérêt, soulevant des questions de mises en oeuvre et d'approvisionnement, pointant la maîtrise technique des mosaïstes antiques.

06/2021

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Football

Van Basten, ma vie, ma vérité

L'autobiographie explosive du meilleur footballeur des années 1980-90. En 1995, Marco van Basten doit mettre fin à son immense carrière, handicapé par une blessure à la cheville mal soignée. " J'ai arrêté de courir et d'applaudir. Mon tour d'honneur était fini. Quelque chose avait changé. Quelque chose de fondamental. Le football était ma vie et je venais de la perdre. Ce jour-là, je suis mort en tant que footballeur. Et j'avais été invité à mes propres funérailles. " " Pendant trois ans, j'ai fait tout ce que je pouvais pour retrouver la forme. Absolument tout. Bien au-delà des limites de la douleur. Mais c'était fini. En vérité, à la fin, j'étais juste heureux de pouvoir marcher jusqu'à la boulangerie sans avoir mal. Cela m'a coûté très cher. Et je n'en ai jamais vraiment parlé. " Il deviendra entraîneur (Ajax, sélection néerlandaise) mais sans connaître les sommets qu'il avait atteint comme joueur, victime parfois de sa franchise et de sa capacité à dénoncer les compromissions et magouilles du milieu du foot. Son récit sans complaisance ne cache rien de la pression paternelle qu'il a subie afin de le voir réussir dans le football (comme Verstappen en F1), de sa dépression post-blessure, de ses mauvais placements financiers (38M de dettes fiscales) ni de sa brouille avec l'autre triple lauréat du Ballon d'Or Johan Cruyff qui était son idole et son ami. Une autobiographie directe qui nous replonge dans le football champagne des années 1980-90 que les fans de foot n'ont pas oublié. Sur les réseaux sociaux tournent encore régulièrement les vidéos des buts hyper-spectaculaires du grand Marco. " Je pense que le temps est venu de raconter mon histoire. De mon point de vue. Ma vérité. L'histoire que je n'ai jamais racontée. Dans laquelle je peux remettre les choses en place. Je n'épargnerai personne. Et moi moins que quiconque. " Palmarès Champion d'Europe 1988 avec les Pays-Bas Vainqueur de la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1989 et en 1990 avec le Milan AC Vainqueur de la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe en 1987 avec l'Ajax Amsterdam Champion des Pays-Bas en 1982, en 1983 et en 1985 avec l'Ajax Amsterdam Champion d'Italie en 1988, en 1992 et en 1993 avec le Milan AC Triple lauréat du Ballon d'Or (1988, 1989, 1992).

06/2022

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Monographies

Louis Le Masson, François Masson. Deux frères architecte et sculpteur

Il y a des vies qui se dessinent dès l'adolescence et qui dominent les bouleversements de l'Histoire. Les vies de Louis Le Masson et de son frère François en sont un exemple : leurs talents ont éclaté malgré le tumulte des événements qui agitèrent la France à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle. Nés au milieu du règne de Louis XV dans un système monarchique traditionnel, contemporains de Boullé, Ledoux, David et Houdon, les deux frères sont de cette époque prospère qui a le goût du plaisir et des idées. Les artistes voyagent en Italie. L'Académie royale de peinture et de sculpture inaugure les salons du Louvre. La famille de Broglie, proche de la monarchie, favorise l'éclosion des personnalités de Louis Le Masson et de François Masson. L'avènement de Louis XVI assied plus solidement leur ascension. Louis Le Masson est proche de l'entourage de la cour à Versailles, François Masson est un acteur important du mécénat des Broglie à Metz. Tous deux vivent l'agitation provoquée par la guerre de l'Indépendance américaine, mesurent la croissance des progrès techniques et des processus d'industrialisation et voient l'installation de la première usine au Creusot. Les cataclysmes de la Révolution bouleversent les fortunes des deux frères liés par une affection indissoluble. La chute de la monarchie fait basculer l'ordre politique et social de l'Ancien Régime ; l'entourage royal émigre ; le comte d'Artois part pour l'étranger avec ses fils, élèves de Louis Le Masson qui est frappé de plein fouet par la Terreur qui brise sa vie familiale et professionnelle. François Masson vit toute la période révolutionnaire à Paris où la situation des artistes est précaire, liée aux aléas du pouvoir. L'installation du Directoire provoque un retournement du sort pour les deux frères. Louis Le Masson entame une carrière provinciale de grand commis de l'Etat, à Rouen, qu'il poursuit sous le Consulat de Bonaparte et pendant le développement de l'Empire. François Masson reste dans la capitale et commence à recevoir de nombreuses commandes, sa carrière s'intensifie sous le Consulat qui lui apporte le succès. L'Empire consacrera son ascension. Il disparaîtra brutalement en pleine gloire. L'extraordinaire longévité de Louis Le Masson l'appelle à vivre les nouveaux rebondissements de la politique française ; la restauration de la monarchie bourbonienne le ramène près de la cour de Louis XVIII ? ; son ancien élève le duc de Berry est assassiné en 1820 ? ; Louis Le Masson assistera à l'avènement de son père Charles X ; il disparaîtra peu avant l'installation de la monarchie constitutionnelle de Louis-Philippe.

06/2022

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Religion

Jean-Baptiste Loevenbruck (1795-1876). Missionnaire de France et d'ailleurs, compagnon de Rosmini et de Libermann

Né en 1795 dans la Moselle frontalière, séminariste à Metz et à Mayence, envoyé en stage missionnaire à Paris, sous la tutelle des Missions de France, Jean-Baptiste Loevenbruck fait son apprentissage apostolique en Provence, en Dauphiné, en Auvergne, au pays basque et en Normandie. Il est ordonné prêtre à Grenoble en 1818. Survient en 1822 l’heure sociale de l’Association de Saint-Joseph en faveur des jeunes montant à Paris chercher du travail. En 1826, il laisse son œuvre et se réfugie à la mission de Rouen; il y manque de peu le martyre… À la suite d’un projet utopique en Camargue, il fuit en Italie. En 1827, il rencontre à Milan le prêtre philosophe Rosmini et fonde avec lui à Domodossola l’Institut de la Charité. En parcourant les vallées alpines, il recrute des jeunes filles pour les vouer à l’éducation féminine. En 1835, il accepte une expérience missionnaire savoyarde à partir de l’abbaye de Tamié. Mais en 1839, il quitte les rosminiens pour le sud de la France. En 1847, appelé au secours par M. Leguay, supérieur du Saint-Esprit, il devient spiritain et part à Rome démarcher au nom de sa congrégation. À son retour, délégué de M. Monnet pour les Messieurs du Saint-Esprit et du P. Libermann pour les missionnaires du Saint-Cœur de Marie, il s’active dans la « fusion » des deux sociétés. Envoyé par Rome en mission à Corfou, revenu en France chercher des religieuses qu’il trouve au Bon-Pasteur d’Angers, il ne peut repartir et consume son zèle apostolique dans le grand Ouest, y faisant retentir son pas et sa voix de missionnaire jusqu’à sa mort à Angers en 1876. Imaginatif et impulsif, fantasque et généreux, parlant plusieurs langues, foulant le sol de quelques pays d’Europe, fréquentant sous la Restauration et le Second Empire des hommes et des femmes de toutes extractions, resté toute sa vie à la frontière de l’aventure, spécialisé dans la mission paroissiale, chasseur de vocations féminines, maniaque de fondations, croisé d’esprit et de cœur, il fut un missionnaire passionné de Dieu et de l’Église. René Charrier, né en 1925 dans le diocèse de Nantes, entre chez les spiritains en 1947. Docteur en lettres (Grenoble), il a été professeur en France et au Congo. En ministère paroissial à Pointe-Noire en 1968. De 1974 à 1980, supérieur du district spiritain du Congo, puis maître des novices à Mbalmayo (Cameroun). Rentré d’Afrique en 1988, il travaille dans les archives spiritaines et a publié plusieurs ouvrages.

11/2013

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 3

On connaît le goût de Stendhal pour les manuscrits italiens, grâce auxquels il se replonge dans l'univers imaginaire qu'il a élu pour sien. Quelques pages sur un Farnèse devenu cardinal et pape grâce à une femme enclenchent un processus de cristallisation. Un voyage en Bretagne et en Normandie permet la maturation du projet. En cinquante-trois jours, porté par la vague d'une improvisation heureuse, Stendhal paie à l'Italie, en toute liberté, le tribut romanesque qu'il lui devait et dicte La Chartreuse de Parme. A la recherche de nouvelles idées, il tâtonne, entre l'exploitation de chroniques napolitaines et des études françaises et contemporaines, dont Lamiel, qui l'entraîne sur des chemins inédits, particulièrement audacieux. Balzac consacre à la Chartreuse une analyse exorbitante et salue son auteur comme un artiste majeur. Stendhal se voit pour la première fois, à cinquante-sept ans, mis à sa place. Pour tenir compte des critiques formulées par son prestigieux confrère, qu'il tient pour le maître du roman moderne, il tentera d'établir une édition refondue et augmentée de la Chartreuse, avant de renoncer et, persistant dans ses choix, d'oser être Stendhal plutôt que Balzac. Un premier grave avertissement physique l'impressionne durablement. La raison de santé qu'il invoque pour demander un congé de son poste consulaire à Civitavecchia ne relève pas du prétexte. A Paris, assez affaibli, il échafaude des projets : toujours Lamiel, toujours des nouvelles, dont le public est demandeur. Mais quelque chose semble cassé. Il meurt stendhaliennement, c'est-à-dire vite et proprement, comme il l'avait souhaité : "Je trouve qu'il n'y a pas de ridicule à mourir dans la rue quand on ne le fait pas exprès". L'édition en trois volumes des Oeuvres romanesques complètes de Stendhal est la première à proposer l'ensemble des oeuvres de fiction dans l'ordre chronologique de leur rédaction. Outre les dernières "chroniques italiennes" (consacrées à de scandaleuses histoires conventuelles), le tome III propose une Chartreuse de Parme assortie d'appendices conséquents parmi lesquels on trouvera l'intégralité de la recension dithyrambique de Balzac, ses échanges avec Stendhal, ainsi que les tentatives de réécriture du roman par son auteur. Le volume, enfin, procure une édition radicalement nouvelle de Lamiel, ouvre en travail, souvent "reconstituée" à l'aide de manuscrits qui n'étaient nullement faits pour être mis bout à bout et ici publiée dans ses trois versions : notre vision de l'ultime projet romanesque de Stendhal, aussi inachevé qu'inachevable, s'en trouve renouvelée.

03/2014

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Religion

En quête de vérité. Le martyre des moines de Tibhirine

L’« affaire » des moines de Tibhirine, ses développements récurrents, ses versions contradictoires, la levée du « secret défense », ou les mots du président algérien Bouteflika « toute vérité n’est pas bonne à dire », font que le sujet n’est pas prêt d’être oublié de l’actualité. Dans un livre remarqué paru en 2001, René Guitton s’était bien sûr intéressé aux circonstances de la mort des moines mais son enquête s’était davantage révélée une quête d’ordre spirituelle. Tout comme l’a fait par la suite Xavier Beauvois avec son film Des hommes et des dieux, il s’était attaché à retracer dans sa complexité le cheminement spirituel et humain des veilleurs de l’Atlas. Il avait avant tout abordé le dossier de manière consensuelle, en empathie spirituelle avec les moines : un hommage à ces hommes de foi. Plusieurs faits, certains anciens, d’autres plus récents, l’ont poussé à reprendre son investigation jusqu’à la rédaction de ce livre aujourd’hui. Motivé par le désir de « savoir » pour rétablir ce qu’il qualifie de « profanation mémorielle », l’auteur a poursuivi ses recherches en France, en Algérie, en Italie, en Suisse, en Belgique et dans le reste de l’Europe et de l’Afrique, auprès d’hommes de l’ombre, de responsables politiques, chef d’État, ministres, services secrets français et algériens, juges, ambassadeurs, de familles des victimes, de responsables du Vatican, des Églises et des communautés religieuses dont Sant’Egidio, de généraux, de terroristes repentis ou non repentis… Grâce à une analyse rigoureuse, documentée, et à la publication d’éléments inédits, le livre s’efforce ainsi de faire la lumière, quinze ans après les faits, sur de très nombreuses zones d’ombre, en apportant une foule de révélations : Pourquoi l’État Français n’a-t-il jamais entrepris d’action judiciaire envers l’État algérien ? Pourquoi a-t-il fallu attendre sept longues années (1996-2003) pour qu’une seule famille de moine se constitue partie civile ? La seule action étant alors d’ordre privé. Pourquoi l’ordre cistercien ne s’est-il pas mobilisé pour lancer une action ? Pourquoi le silence des six autres familles ? Ont-elles subi des pressions, et si oui, de qui ? Quelle a été l’attitude du Vatican ? Pourquoi a-t-il fallu attendre dix ans (1996-2006) pour qu’un juge français, Jean-Louis Bruguière, diligente une commission rogatoire en Algérie ? Comment les moines sont-ils morts ? Suite à une « bavure » militaire de l’armée algérienne ? Décapités ? Post-mortem ?

03/2011

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Sciences politiques

L'impérialisme unitaire. Tome 1, 1950-1967

Cet ouvrage réunit les études sur les relations internationales réalisées par Arrigo Cervetto au cours des trois premières décennies de son activité de militant révolutionnaire. Cet effort d'analyse est l'aboutissement de la bataille politique que Cervetto a engagée au cours de ces mêmes années pour restaurer le léninisme en Italie, et ne peut être séparé de sa lecture particulière du legs politique de Lénine. Pour Cervetto, et pour le groupe restreint de révolutionnaires qui se réfèrent à lui après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour à Lénine est la condition préalable à l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire. En d'autres termes, par le biais du léninisme, ces militants souhaitent sortir le mouvement communiste du gouffre où l'a fait sombrer la contre-révolution fasciste, stalinienne et social-démocrate. Le titre de ce livre reprend un concept, celui d'" impérialisme unitaire " justement, qui a été élaboré à partir du débat internationaliste du début des années 1950. D'un point de vue politique, à cette époque de l'histoire, affirmer l'existence d'un " impérialisme unitaire " voulait dire avant tout que l'on attribuait à l'URSS, ainsi qu'à tout le soi-disant " camp socialiste ", la même nature sociale que le " camp capitaliste " occidental opposé. L'internationalisme trouvait ainsi une base théorique solide, mais le concept d'" impérialisme unitaire " va bien au-delà de son emploi occasionnel dans la lutte politique contre le stalinisme. Dans son effort pour se raccorder à l'essence de la conception léniniste du parti révolutionnaire, Arrigo Cervetto repère dans la notion de formation économico-sociale le noyau fondamental de la continuité entre Marx et Lénine. L'idée centrale du Capital de Marx est que l'évolution de la formation économico-sociale constitue un processus historique et naturel, qui peut être étudié, en tant que tel, par des méthodes scientifiques. Dans Le Capital, l'ossature abstraite de l'économie constitue la charpente objective à partir de laquelle la science parvient à discerner la chair et le sang de la formation économico-sociale capitaliste, son cycle vital, son évolution historique réelle. Cervetto prouve que cet acquis de Marx est le point de départ de l'élaboration de Lénine et en arrive à soutenir, et à démontrer, que le Parti léniniste est la solution des problèmes posés dans Le Capital, "le parti [est] l'aboutissement de la science". La grande masse d'analyses réunies dans ces volumes témoigne de l'engagement d'Arrigo Cervetto dans l'effort de mettre en oeuvre sa conception du parti et de la lutte révolutionnaire.

12/2010

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Pléiades

Les Mots. Et autres écrits autobiographiques

Chez Sartre, l'écriture "personnelle" est longtemps restée souterraine. Héritage social ou familial ? "J'appartiens à une période où la littérature personnelle était peu estimée, du moins par les lecteurs bourgeois et petits-bourgeois dont étaient mon grand-père et les gens qui m'entouraient". Ou volonté, propre à l'écrivain engagé, d'écrire pour son époque plutôt que pour soi ? Les Mots est le seul livre publié du vivant de Sartre qui relève de l'autobiographie, et encore son appartenance au genre a-t-elle été discutée : les catégories sont toujours trop étroites pour les grands textes. En 1964, lors de sa sortie, on y voit évidemment un récit d'enfance (une enfance à laquelle "Poulou" "n'a rien compris", selon la mère de l'intéressé) et un splendide adieu à la littérature, mais on parle aussi d'un essai, d'un pamphlet, d'un livre de moraliste, d'une analyse critique ou philosophique. Une "espèce de roman", ajoutera Sartre, plus tard. Les Mots, à vrai dire, est sui generis. C'est un chef-d'oeuvre, peut-être le chef-d'oeuvre de l'autobiographie au XX ? siècle, et son auteur ne lui donnera jamais de suite. Ce sont des publications posthumes qui viendront révéler l'importance qu'eut pour lui l'écriture autobiographique et la diversité des formes qu'a prises sous sa plume cette veine longtemps réservée aux proches : des carnets de guerre qui sont comme le laboratoire de l'oeuvre à venir, des lettres en forme d'autoportrait, le journal d'un voyage en Italie, des notes prises dans les années 1950 à la relecture des carnets de guerre, les différentes versions et esquisse qui, composées de 1953 à 1963, aboutirent aux Mots de 1964, les textes brefs demeurés épars et ici publiés pour la première fois, sans oublier ces autoportraits partiels, obliques que sont les lumineux "tombeaux" écrits pour les amis, Merleau-Ponty, Paul Nizan. Oblicité : le mot définirait assez bien l'oeuvre autobiographique de Sartre. C'est évident à la lecture des portraits de Nizan et de Merleau-Ponty. Ce n'est pas moins clair dans Les Mots, où l'ironie autorise un jeu complexe entre l'enfant dont il est question et l'adulte qui parle et observe : "Je tiens mon passé à distance respectueuse". Les écrits autobiographiques dont ce volume met au jour la trajectoire secrète ne sont donc pas des écrits pour soi. Se peindre, très bien, mais pour se séparer de soi.

03/2010

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Beaux arts

L'imaginaire des grottes dans les jardins européens

Dès l'Antiquité, puis de la Renaissance à nos jours, les grottes artificielles constituent un topos incontournable dans la création des jardins de toute l'Europe, soumis à d'infinies variations de formes, au gré des changements de goût, de l'excentricité des mécènes et de la fantaisie des concepteurs. Ce sont des milliers de grottes qui furent aménagées au cours des cinq derniers siècles selon des échelles extraordinairement variées allant de la simple niche abritant une petite fontaine à l'immense chaos naturel transformé en paysage sublime. Beaucoup ont disparu, en raison de l'extrême fragilité de ces décors précieux, mais d'admirables réalisations témoignent encore de cet engouement jamais démenti, notamment en Allemagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie, en Finlande et Ukraine. En rendant compte sans volonté d'exhaustivité à travers plus d'une centaine d'exemples illustrés grâce à des prises de vue actuelles d'excellente qualité de la richesse de ce patrimoine relativement méconnu, l'ouvrage vise à explorer les enjeux de cette fascination ininterrompue pour les grottes de jardin et à mettre en lumière l'inventivité formelle et technique à laquelle elles ont donné lieu. Il ne s'agit pas d'aborder les grottes en tant que motifs autonomes et isolés, mais bien de les inscrire tant dans leur contexte spatial et culturel, en considérant le rôle qu'elles tiennent dans la composition et la poésie du jardin, l'écriture du relief et des eaux miroitantes ou jaillissantes, la narration de la statuaire, et la manière dont elles révèlent les aspirations de chaque époque ou de chaque individu. Une centaine de documents iconographiques illustrations encyclopédiques, peintures allégoriques, portraits, décors de théâtre, etc, permettent d'évoquer leur arrière-plan à la fois artistique, littéraire, scientifique, technique, religieux, philosophique ou encore anthropologique. Si le jardin opère comme microcosme, la grotte constitue à son tour un monde en réduction, une cristallisation de l'imaginaire s'incarnant dans des formes sensibles qui puisent à la réalité des lieux et poussent le vocabulaire ornemental à son paroxysme, qu'il relève du rustique, du grotesque ou encore de la rocaille. L'accumulation des matériaux et l'intensité des effets sonores et lumineux produisent des fantasmagories théâtrales ; la pénombre, les anfractuosités favorisent une intimité qui renvoie aux origines. Dépassant le simple catalogue par pays ou par périodes, les douze chapitres diachroniques de ce livre embrassent une série de catégories littéraires, esthétiques ou anthropologiques, qui, du primordial au profane en passant par le tellurique, le merveilleux et le diluvien, déclinent la poétique profonde des éléments et des émotions à l'œuvre dans la grotte.

10/2014

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Critique littéraire

Les petits plats dans les grands. La savoureuse histoire des mots de la cuisine et de la table

Amoureux des mots et des mets, gourmands, gourmets et gastronomes : ce livre est pour vous ! Les plaisirs de la table ont été célébrés depuis l'Antiquité et particulièrement en France, terre de gastronomie, où l'on ne se contente pas d'apprécier la variété ou la subtilité des plats proposés, mais où l'on se délecte, pendant et après les repas, d'en parler abondamment : en simple convive bavard, en gourmand incorrigible, en gourmet exigent, parfois en cuisinier averti. Le nouveau livre d'Henriette Walter - elle-même excellente cuisinière - permet de découvrir avec la même passion ce qui se dissimule sous les mots de la cuisine et de la table, tout en n'étant pas un énième livre de recettes. On n'y trouvera pas une façon inédite de préparer le foie gras ou une nouvelle manière astucieuse d'accommoder le poisson, mais on y apprendra que le nom du foie, en français et dans les langues issues du latin, doit être associé historiquement à celui des figues (en latin ficatum (iecur) " (foie) aux figues ") ; que dans sauce, on peut reconnaître le mot latin sal " sel " un peu modifié ; que huile désignait d'abord seulement l'huile d'olive, ou encore que, dans choucroute, c'est croute qui signifie " chou ", etc. Un peu plus loin, on s'étonnera, à propos de l'arrivée de la pomme de terre en Europe, de voir cités côte à côte deux personnages réputés dans deux domaines tellement éloignés l'un de l'autre : Antoine-Augustin Parmentier, apothicaire-major des armées françaises sous Louis XVI dont le nom reste attaché au hachis Parmentier ; et le grand physicien Alessandro Volta - oui, le célèbre inventeur de la pile électrique fut aussi, pour lutter contre la pénurie de blé en Italie, vers la fin du XVIIIe siècle, le promoteur des gnocchi. De leur côté, les amateurs de cuisine débutants apprendront à identifier dans bar et loup le même poisson, tout comme le même agrume dans bigarade et orange amère, la même baie dans myrtille et brimbelle, ou la même cucurbitacée dans potiron et giraumon. Mais aussi, en poursuivant leur lecture dans le secteur plus raffiné des plats élaborés, ils ne confondront plus soupe, potage et consommé. Bref, quelques exemples parmi tant d'autres de cet ouvrage passionnant, aussi varié et riche que les voyages culinaires, linguistiques et culturels auxquels il invite le lecteur. Avec, comme toujours dans les livres d'Henriette Walter, la dimension ludique d'apprendre en s'amusant : anecdotes, humour et petits jeux pour tester ses connaissances nous accompagnent tout au long de la lecture.

03/2020

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Photographie

David Seymour

S’il est souvent mentionné que David Seymour, dit Chim, fut, en 1947, l’un des quatre fondateurs de la célèbre agence Magnum, l’importance de sa contribution à l’émergence du photoreportage moderne reste en partie méconnue. On se souvient que Robert Capa, son confrère et ami, aimait pourtant à dire : “C’est lui le vrai photographe”, exprimant ainsi son admiration pour cette grande figure du photojournalisme avec lequel il partagea convictions et champs de bataille. Né en 1911 en Pologne, David Seymour, de son vrai nom Dawid Szymin, a connu très jeune le destin éprouvant d’un juif polonais condamné à fuir la montée puis le triomphe de la barbarie nazie en Europe. Cette existence marquée à jamais par l’exode, le déracinement puis l’exil définitif aux Etats-Unis a fait de David Seymour un homme et un photographe très tôt et très profondément engagé dans les conflits et les luttes qu’il choisissait de documenter. Après des études de graphisme à Leipzig, il s’installe à Paris en 1931, envisage une carrière d’éditeur, et commence à photographier pour des agences et des magazines. Proche du Front populaire, il rencontre Robert Capa et Gerda Taro, avec lesquels il rejoint les fronts républicains de la guerre civile espagnole afin de faire connaître au monde l’écrasement de la démocratie, dont il ressent qu’il préfigure l’avènement inéluctable du fascisme. Réfugié aux Etats-Unis en 1939, il s’engage en 1942 dans les services de renseignements de l’armée américaine. En 1947, il réalise pour l’unicef un reportage de plusieurs mois où il révèle, de manière exemplaire, les multiples traumatismes subis par les enfants de la guerre dans une Europe dévastée. “Restituer à ces enfants leur monde - les aider à comprendre et à cicatriser, dans le corps et dans l’âme, les traumatismes qu’ils ont vécus - représente un défi inédit à relever”, écrit-il dans son journal. Ce travail, symptomatique du style, de l’approche, du regard profondément humaniste et compassionnel de David Seymour, demeure à ce jour une référence du photojournalisme. Tout en veillant attentivement à la construction et au développement de Magnum, David Seymour ne cesse de voyager, notamment en Grèce et en Italie, et reste très attaché à documenter les premiers pas de l’Etat d’Israël, qu’il accompagne avec empathie. Il meurt à quarante-cinq ans, sous les balles d’une mitrailleuse égyptienne, dans les derniers jours de la crise du canal de Suez.

12/2011

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Critique littéraire

Gotha Noir d'Europe 2016-2017

Après trois éditions du Gotha Noir de France (GNF), le Club Efficience a souhaité repoussé les frontières de l'Excellence pour vous livrer pour la toute première fois au monde un ouvrage répertoriant des parcours de réussite de la diaspora "Afropéenne" . Le Gotha Noir d'Europe (GNE), s'inscrit dans la dynamique portée par le Club Efficience : valoriser l'excellence de la diaspora en quelque lieu quelle soit ! Plus de 400 parcours d'Excellence ! Cet ouvrage d'exception, véritable guide professionnel répertorie pas moins de 400 parcours d'excellence d'afropéens situés tant dans l'hexagone qu'en Italie, Espagne, Portugal, Allemagne, Luxembourg, Suisse, Angleterre... . vous serez surpris par la qualité des personnalités présentes ! Vous pourrez comme pour les éditions précédentes découvrir des parcours de cadres de tous secteurs d'activité, de chefs d'entreprises, d'ingénieurs, de personnalités politique, d'artistes, de professions libérales et bien d'autres. . Une nouvelle vision, un nouveau design A l'occasion de cette ouverture vers l'Europe, le Gotha Noir a été entièrement repensé par l'agence A noir pour faciliter votre recherche et améliorer "votre expérience de lecteur" . Vous allez ainsi pouvoir découvrir en un clin d'oeil, l'essentiel d'un parcours et grâce un classement alphabétique ou parsecteur d'activité, vous rendre directement vers les cibles qui vous intéressent. Cette édition, en n'en pas douté, devrait devenir un outil puissant des chasseurs de tête. Une Préface de poids et des Tribunes de choix Pour la préface de cette ouvrage hors du commun, Jean-Louis Borloo, ancien ministre français et actuel Président de la fondation Energies pour l'Afrique - oeuvrant en faveur l'électrification du continent - a accepté d'apposer sa plume. D'autres personnalités issues des sphères économique, médiatique ou sociale, ont enrichi le premier Gotha Noir Européen au travers de nombreuses tribunes. Ainsi, Claude Chirac (Présidente de la Fondation Chirac), Muriel Pénicaud (Directrice Générale de Business France) et bien d'autres, ont accepté de délivrer leurs témoignages sur les pistes de développement du Continent et le rôle de Diaspora. Et enfin, pour finir en beauté cette première édition du Gotha Noir d'Europe, Samuel Eto'o, sportif de renom et initiateur de la fondation Eponyme, nous livre par sa postface, un témoignage, une voie d'expression de ses espoirs pour l'Afrique. Animé par cette conviction que la Diaspora est riche d'opportunités, le Club veut laisser dans ces pages une trace des hommes et des femmes qui déconstruisent les préjugés, en posant des pierres à l'édifice socio-économique des deux continents. Les bénéfices sur les ventes de cet ouvrage seront reversé

09/2016

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Criminalité

Jure sous influence

Sous la forme d'un récit haletant et emblématique de l'emprise des "PME " de la drogue, Carole Sterlé nous dévoile les dessous de l'affaire qui a fait tremblé l'Institution... Tout commence par un " classique " trafic de drogue. Un chargement de 80 kg d'herbe (600 000 €) en provenance d'Espagne disparaît dans la nature. Le convoyeur, " Petit-père ", un homme de 45 ans, père de famille et toxicomane explique aux commanditaires s'être fait braqué son camion par un commando armé. Personne ne le croit. Enlevé, séquestré et torturé pendant 36 h, il est finalement libéré en échange de son silence. Il se terre apeuré dans un cagibi de jardin avant de se volatiliser loin de chez lui et des siens. Quatre mois plus tard il dénonce le réseau qui sévit entre l'Espagne, l'Ile-de-France et la Bretagne, à l'Octris. Les têtes tombent, parmi lesquels des récidivistes condamnés en France ou en Italie qui prennent jusqu'à sept ans ferme. Petit-Père est dispensé de peine et le procès pour sa séquestration doit se tenir aux assises. Après avoir été renvoyé une première fois, faute de jurés (personne ne veut juger des criminels connus dans le département), le procès se tient quelques mois plus tard. La grande mascarade reprend alors de plus belle : des proches des accusés n'hésitent pas à s'asseoir près de la partie civile pour l'intimider ; à peine arrivé à l'audience, un juré demande à être récusé parce qu'il reconnaît des voisins dans la salle et le verdict aboutissant à seulement deux condamnations et trois acquittements fuite avant même la fin du délibéré, alors que les discussions sont toujours en cours. Il y donc eu un contact entre la cour et l'extérieur... Les jurés ont-ils été forcés à voter ces acquittements ? Les trafiquants étaient-ils si puissants qu'ils pouvaient mettre la justice au pas ? Dans les annales judiciaires, on n'avait vu ça que dans le banditisme corse. Dans un document interne (qui sera dévoilé ici pour la première fois dans son intégralité), le président de la cour d'assises dénonce des acquittements infondés et la difficulté de juger les criminels en Seine Saint-Denis. Un récit aussi fascinant qu'inquiétant sur les dessous de la justice, les zones de non-droits que semblent être devenus les territoires, villes, quartiers gangrenés par le trafic de drogue et une Institution judiciaire à leur merci.

11/2022

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Géographie humaine

Démographie et migrations dans le changement d'époque

Depuis des décennies, dès leurs premiers signes, la crise démographique et l'irruption de l'immigration ont fait partie de notre bataille théorique et politique communiste. La crise démographique s'est enfoncée exactement comme prévu à l'époque : le nombre d'enfants par femme est en dessous du seuil de renouvellement des générations depuis des décennies [en Italie], le nombre de femmes en âge de procréer a baissé et le " vide " de population se mesure actuellement en centaines de milliers d'individus qui manqueront dans les tranches d'âge actif. On constate l'existence d'une véritable loi de la population de la maturité impérialiste. L'autre face du déclin démographique dans les sociétés mûres est le recours au renfort migratoire ; d'ailleurs, c'est le développement mondial du capital lui-même qui a entraîné l'exode rural dans le monde entier, déversant tous les ans dans les villes des dizaines de millions de migrants. Une fraction – peut-être un dixième ou un vingtième – de ce flux gigantesque sert à compenser le déficit démographique des vieilles puissances, surtout des Etats-Unis et de l'Europe. Le développement impérialiste des vieilles puissances ne peut pas se poursuivre sans pomper les jeunes forces de travail des régions en voie de développement, avec toutes les conséquences économiques, sociales et politiques que cela comporte. Alors que l'impact de l'immigration alimente les peurs des sociétés vieillissantes, l'agriculture, les services ainsi que l'industrie ne sont plus en mesure de tenir sans l'apport indispensable de la main-d'oeuvre immigrée. Si la logique malhonnête du parlementarisme pousse la démagogie d'une bonne partie de leur politique à poursuivre et attiser les peurs xénophobes et sécuritaires, désormais, dans les vieilles puissances de l'impérialisme, un nouvel aspect de la confrontation se manifeste : une véritable concurrence pour s'assurer les flux de migrants. Quant à notre politique communiste, il s'agit de s'armer de la théorie, de l'analyse et de l'organisation pour la bataille internationaliste, en défendant l'unité de classe contre toutes les discriminations sur la base de l'ethnie, de la religion ou de la nationalité. Ayant atteint la condition sénile et parasitaire de sa maturité, la société capitaliste n'est même plus en mesure de remplir la tâche primordiale de la reproduction de l'espèce humaine. Le développement impérialiste ronge les bases biologiques mêmes de la vie sociale. Peut-on trouver une meilleure démonstration de la nécessité historique d'une société supérieure, d'une société communiste ?

03/2024

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Histoire internationale

Le grand désenclavement du monde. 1200-1600

Ce livre est né d'une constatation : le monde est en train de vivre des bouleversements considérables et les modalités d'ajustement sont difficiles. Tout se passe comme si l'effondrement de notre monde bipolaire, entre États-Unis et Union Soviétique, avait ouvert la boîte de Pandore des conflits disséminés auxquels nous avons bien du mal à donner un sens. Pourtant, si le monde est devenu plus insaisissable, parce redevenu multipolaire, il l'était déjà il y a plusieurs siècles.C'est entre 1200 et 1600 que l'ensemble du monde a progressivement été mis en relation, aboutissant à un grand désenclavement, ou à une première "mondialisation" pour reprendre un terme à la mode. Refusant l'approche traditionnelle, européo-centrée, de l'histoire des relations internationales, basée sur le concept de l'État-nation, Jean-Michel Sallmann privilégie dans cet essai "politiquement incorrect" le paradigme civilisationnel tel que l'ont décrit Samuel Huntington dans son Choc des civilisations et avant lui Fernand Braudel. Il souligne combien au début du XIIIe siècle, l'humanité est cloisonnée, divisée en quatre grandes civilisations - chinoise, européenne, musulmane et hindoue - qui, par leur poids démographique et leur dynamisme, jouent un rôle majeur sur le plan stratégique, culturel et économique, laissant pourtant des territoires entiers coupés du reste du monde : l'Amérique, l'Afrique noire et le continent austral. Les invasions mongoles viendront briser partiellement l'isolement de cet Ancien Monde, avant que le cataclysme de la seconde moitié du XIVe siècle, engendré par la Peste noire et ses conséquences, redistribue les cartes en faveur de l'Occident chrétien. C'est lui qui sera finalement, contre toute attente, le catalyseur du désenclavement qui se produira avec les Grandes Découvertes du XVe siècle.Un livre foisonnant et ambitieux, à la curiosité salutaire, qui nous entraîne dans un style enlevé sur les routes humaines qui, d'Alep à Quanzhou, d'Ormuz à Calicut, ont de tout temps sillonné le globe, nous offrant un regard neuf sur le monde d'aujourd'hui.Professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Paris X-Nanterre, Jean-Michel Sallmann a étendu son champ d'investigation originel sur l'Italie des XVIe-XVIIe siècles à une approche globale de la Renaissance à travers l'Europe : Charles Quint : l'empire éphémère (Payot, 2000 et PBP, 2004); La circulation des élites européennes : entre histoire des idées et histoire sociale, dir. (Seli Arslan, 2002), puis à l'échelle planétaire Géopolitique du XVIe siècle : 1490-1618 (Le Seuil, 2003), prenant ainsi le risque d'aborder des rivages lointains encore inconnus de lui.

04/2011

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Histoire de France

Napoléon et les cultes. Les religions en Europe à l'aube du XIXème siècle, 1800-1815

En signant en 1801 un concordat avec le pape, Napoléon Bonaparte met fin à dix années de crise consécutive à la Révolution française. Mais il ne rétablit pas l'Eglise catholique dans le statut qui était le sien en France en 1789. Les maîtres mots de la reconstruction concordataire sont en effet liberté religieuse et égalité des cultes. Pourtant le chef de l'Etat entretient avec la religion un rapport ambigu : fort détaché des pratiques, ce disciple de Rousseau croit néanmoins en son utilité pour assurer la paix civile (c'est pour cela qu'il encadre tout aussi étroitement le protestantisme et le judaïsme). D'un côté il craint de voir renaître un Etat dans l'Etat et surveille attentivement le développement de l'Eglise ; de l'autre, il en a besoin pour asseoir son régime, comme le montre bien l'exemple du sacre en 1804 qui conduit à la mise en place d'une véritable monarchie chrétienne. Le régime se montre favorable aux Eglises qui connaissent, au moins dans les premières années, un renouveau indéniable. Mais la seconde partie du règne, après 1808, est marquée par un grave conflit entre le Sacerdoce et l'Empire, qui conduit à l'enlèvement et à la captivité de Pie VII. Cette crise provoque un ébranlement profond dans certaines régions catholiques, notamment dans les départements réunis (Belgique) mais aussi en Italie, où l'hostilité à Napoléon naît en partie de cette crise, sans parler de l'Espagne où la résistance catholique est une des clefs de l'échec des Français. L'intérêt d'étudier la politique religieuse de Napoléon tient aussi à ce qu'elle a servi de modèle à une grande partie des Etats passés sous la domination française entre 1800 et 1815. Au-delà de la France, c'est donc à un tableau de l'ensemble de l'Europe religieuse qu'invite cette synthèse. Sans négliger les questions classiques concernant les relations entre Eglise et Etat, ici revues à nouveaux frais, elle fait la synthèse des travaux les plus récents sur les pratiques et le renouveau de la vie religieuse, sur l'attitude des clergés ou la vie des ordres religieux, sur le rôle des associations secrètes dans la résistance à Napoléon, sur la place des Eglises dans le débat intellectuel et l'éducation. Les traces de la politique impériale en ce domaine sont nombreuses dans l'Europe du XIXe siècle, en particulier en France. La plus durable est sans doute l'idée de construire un État sur le pluralisme religieux. En cela Napoléon est l'un des précurseurs de l'idée laïque.

11/2002