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Beaux arts

L'Insurrection de la douceur. Les performances musicales de Nathalie Forget

Opérant un dialogue entre les performances de Nathalie Forget et de nombreux artistes ou théoriciens dont se réclame la plasticienne-musicienne, cet essai critique plonge au coeur des références mystiques, politiques, philosophiques, littéraires, d'une pratique singulière et exigeante. Dans ses oeuvres, la musicienne d'ondes Martenot défend des valeurs comme l'espérance, La douceur, l'amour, en s'inspirant des mystiques du coeur et des composantes les plus lumineuses de la musique de Messiaen. Sa religiosité syncrétique et tolérante s'inspire du christianisme et du paganisme et la conduit à un dialogue avec des artistes concernés pareillement par le sacré comme Dieter Appelt, Joseph Beuys, Joël-Peter Witkin et Gina Pane. Si le merveilleux, la joie et la nature sont des composantes de certaines créations, le supplice peut être aussi au coeur de l'une de ses performances qui évoque l'Agneau mystique. Nebreda est pour la plasticienne l'exemple même du supplicié aux prises avec l'atrocité pure. Au saint François de Messiaen avec ses stigmates imitant le crucifié, la performeuse, radicalement hostile à la sanctification chrétienne de la douleur, préfère le saint François tendre, fraternel, égalitaire et proche des pauvres de Léonardo Boff, théologien brésilien de la libération. La plasticienne associe ses oeuvres à la politique et à une critique du capitalisme, rejoignant ainsi l'histoire chrétienne de la protestation sociale désignée par Bloch et Vaneigem. Dans ses performances à Kinshasa, elle dénonce l'extrême violence qui ravage La République démocratique du Congo. Dans des oeuvres musicales rendant hommage à Scelsi, la musicienne cite également Kafka interprété par Adorno, Deleuze et Löwy.

05/2020

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Littérature française

Chute ! Eloge de la disgrâce

Bon c'est décidé, je vais faire un effort. De toute façon j'étais au bout de ma critique des communautarismes, la colère qui se répète, ça tourne au fonds de commerce, je n'allais pas devenir le Jean-Pierre Coffe du politiquement incorrect, le monsieur "c'est d'la merde" du pamphlet. Me calmer, donc, ne plus déraper et attendre qu'on me jette quelques miettes... Aller, faire simplement comme les autres après tout : mentir, pleurnicher, émouvoir... juste m'avilir un peu plus. Je m'appelle Oussama Joseph Maximilien... Non, ça part encore trop brutal. Je m'appelle... Robert, c'est mieux, plus personne ne s'appelle Robert aujourd'hui, ça fait français. Je m'appelle Robert et je suis au bout du rouleau... Ainsi commence Chute !, le deuxième roman d'Alain Soral. Un roman où son double, Robert Gros, se heurte de tout son poids de lucidité morale et de désespoir social au mensonge, à la lâcheté et à la brutalité de notre pseudo-démocratie contemporaine. Chute ! nous entraîne dans les affres d'un homme de 45 ans et sa lente et inexorable descente aux enfers, lui qui a cru qu'il pourrait changer le monde ou, tout au moins, le rendre moins cruel. Livre amer et désabusé sur notre société, Chute ! n'épargne personne, à commencer par l'auteur lui-même. Dans ce grand roman, nous sommes saisis par la minutie et la subtilité avec laquelle Soral restitue le désenchantement d'un homme, assortie d'une critique sans faille de notre société qui privilégie l'envie et la consommation sur l'Etre...

01/2012

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Beaux arts

Artistes et ateliers

Cet ouvrage reprend la plupart des entretiens que Philippe Dagen a menés avec des artistes d'aujourd'hui pour Le Monde. Comme explique l'auteur, être critique d'art du principal quotidien français lui a permis de rencontrer plus aisément de nombreux artistes en France, aux Etats- Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou en Espagne. Philippe Dagen les a choisis " hors de toute considération d'actualité immédiate ", mais en cherchant à aller voir dans toutes les générations et toutes les directions. C'est donc sa curiosité d'historien et de critique qui donne le ton de cet itinéraire au fil duquel apparaissent plus de soixante interlocuteurs. Certains ont disparu depuis lors, comme Bacon, Balthus, Louise Bourgeois ou Lichtenstein, mais la plupart sont vivants - et pour beaucoup très largement reconnus, de Christian Boltanski à Yoko Ono, d'Annette Messager à Gerhard Richter, de David Hockney à Bettina Rheims. Ne manquent à l'appel aucune des " stars " de l'époque, Jeff Koons, Maurizio Cattelan ou Ai Weiwei. Mais des créatrices et créateurs plus jeunes, moins connus - et tout aussi intéressants que les plus célèbres - sont là aussi. Philippe Dagen les a, chaque fois que cela a été possible, rencontrés chez eux, dans leur atelier, qu'il décrit tout en rapportant leurs conversations, souvent impromptues. Ils parlent d'eux, de leurs trajectoires, de l'actualité, de leur art - et de l'art en général. L'auteur, qui est parvenu à faire parler des artistes parfois réticents, a réuni ainsi une galerie de portraits qui est aussi un paysage instantané de l'art contemporain La réunion de ces entretiens est un document passionnant sur ce monde peu accessible.

10/2016

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Religion

L'Evangile et l'Eglise

"Jésus annonçait le royaume, et c'est l'Eglise qui est venue." Etait-ce une critique ? Etait-ce le constat d'un développement historique que Loisy trouverait, non seulement légitime, mais encore "naturel" ? Après-coup, et parlant de lui-même, Loisy l'affirme : "Il s'est trouvé que celui qu'on voulait surtout abattre était un exégète fantôme, qui avait derrière lui une idée." L'idée, c'est que si le catholicisme ne répond pas aux questions de l'heure, en matière d'exégèse et d'histoire, on ira chercher les réponses... "chez les protestants et chez les incrédules" (sic). L'exégète pourtant n'était pas seulement fantôme. Il critique, au nom de l'histoire, l'idéalisme exégétique d'un célèbre auteur protestant libéral, Harnack, pour lequel l'amour du Père était le centre du message de Jésus. Il démontre alors, non sans brio, que Jésus était avant tout le prédicateur du royaume. Ce message sera peu entendu, si ce n'est, bien plus tard, par un autre protestant libéral... Albert Schweitzer. Mais au malentendu de la petite phrase s'en ajoute un autre, et de taille. Loisy, cherchant à démontrer que le catholicisme est la vérité exclusive du christianisme, sera aussitôt condamné. On estima alors que son catholicisme s'accommodait par trop de la modernité. La petite phrase voulait peut-être suggérer qu'un développement historique est toujours légitime (mais en ce cas, pourquoi celui-ci au détriment des autres ?) Or, l'histoire a semblé lui répondre : "Loisy annonçait un catholicisme moderne, et c'est l'excommunication qui est venue." Pierre-Yves Ruff

09/2014

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Théâtre

Henrik Ibsen, le constructeur. De Une maison de poupée à Quand nous nous réveillons d'entre les morts

Jonathan Châtel propose ici une analyse méthodique des onze dernières pièces d'Ibsen, dans l'ordre où elles ont été écrites entre 1879 (Une maison de poupée) et 1899 (Quand nous nous réveillons d'entre les morts). Le grand dramaturge norvégien se comparait volontiers à un architecte, mais c'est un constructeur très paradoxal que nous révèle Châtel. A l'opposé de la " pièce bien faite " à la Scribe, Ibsen construit des édifices instables à l'intérieur desquels ses personnages vivent en permanent déséquilibre. Le dramaturge déploie une stratégie critique qui consiste à mettre en crise, jusqu'à l'impasse, jusqu'à l'aporie, le discours de ses personnages. Les créatures ibséniennes sont étroitement tributaires du cadre d'une civilisation dont elles ne cessent d'éprouver le caractère coercitif. Leur pensée n'est faite que des strates d'une idéologie dont l'auteur opère la déconstruction. La psyché de Nora, de Rosmer, de Solness ou de John Gabriel Borkman se trouve ainsi écartelée entre ses pulsions inconscientes et les idéaux moraux ou les velléités d'émancipation qui l'habitent. On voit alors se profiler, derrière la faillite des systèmes discursifs, la tragédie des destins individuels des personnages. Dans ce parcours critique et sensible du cycle des onze dernières pièces, Jonathan Châtel marque une importante césure : à partir du Constructeur Solness le régime de l'écriture connaît une modification dramaturgique : la relation interpersonnelle cède le pas à l'intra-subjectivité de protagonistes qui, à l'instar de L'Inconnu, le personnage autobiographique du Chemin de Damas de Strindberg, deviennent les spectateurs de leur propre vie.

09/2015

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Littérature comparée

Mythopoétiques dantesques. Une étude intermédiale sur la France, l'Espagne et l'Italie (1766-1897)

Dès 1854, le poète et historien Jean-Dominique Fuss s'indigne de la "dantomanie" de ses contemporains et reproche aux "dantomanes" un manque de goût et de génie issu d'un excès d'admiration pour le Moyen-Age. L'idée que les appropriations dantesques dans la littérature et les beaux-arts des XVIIIe et XIXe siècles soient inférieures à celles de la (post)modernité a persisté jusqu'à nos jours. Le but de la présente étude est de réajuster l'opinion dominante de la critique en montrant la complexité, l'originalité et la valeur artistique des oeuvres canonisées et non-canonisées qui composent le corpus. Parmi les 'dantomanes' dévalorisés des XVIIIe et XIXe siècles se trouvent des personnalités aussi éminentes que Giacomo Leopardi, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Gustavo Adolfo Bécquer et Emilia Pardo Bazán, mais aussi des artistes, des écrivains et des écrivaines qu'il est temps de sortir de l'oubli, notamment Caterina Franceschi Ferrucci, Sofia Giacomelli, Julio Monreal, Vicente Colorado ou Henri Cantel. Leurs oeuvres sont souvent en avance sur leur temps, faisant ressortir des aspects de la Divine Comédie que la critique n'abordera qu'au XXIe siècle. L'analyse comparatiste et intermédiale permet non seulement de redécouvrir les mythopoétiques dantesques des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de mieux comprendre les tensions et les apories de la Divine Comédie elle-même, montrant ainsi qu'il faut cesser de considérer les productions dantesques des XVIIIe et XIXe siècles comme de "mauvaises copies" de "l'original", et que la Divine Comédie et ses réappropriations s'éclairent de manière réciproque.

07/2021

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Critique littéraire

Guillaume Apollinaire

Ce livre raconte l'histoire de Guillaume Apollinaire, ou comment Wilhelm de Kostrowitzky, apatride aux origines incertaines, est devenu l'un des plus grands poètes français du XXe. Doué d'un talent protéiforme, conteur, journaliste, critique d'art, critique littéraire, éditeur, directeur de revue, il jouit d'une intuition et d'une réceptivité prodigieuses. Ami des peintres, défenseur de l'art moderne, il impose ses idées et ouvre des voies nouvelles à la poésie de son époque, tout en restant attaché au passé, aux vieux livres et aux souvenirs. De "La Chanson du mal-aimé" aux Poèmes à Lou, des fantaisies visionnaires du Poète assassiné à l'invention des calligrammes, son ouvre, pleine de contrastes et de surprises, manifeste le don le plus merveilleux, celui d'enchanter la réalité. Aucune biographie d'envergure n'avait paru sur Apollinaire depuis plus de quarante ans. Fondée sur une somme exceptionnelle de documents originaux, souvent inédits, cette biographie littéraire et historique unit la saveur du réel au plaisir de la recherche et de la recréation. Peuplée d'écrivains et d'artistes européens, qui éclairent la personnalité du poète et le coeurs de la modernité, elle trace le portrait d'un passeur au caractère étonnamment mobile et parfaitement plastique. Des couloirs du Vatican aux rives du Rhin, des bords de la Seine aux tranchées de Champagne, elle explore un monde machiné par les échanges et les communications, épris de vitesse et de nouveauté, mais aussi fondé sur des valeurs héritées d'un autre temps. Un monde en équilibre instable que la Grande Guerre bouleverse à jamais. Le monde d'Apollinaire.

06/2013

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Critique littéraire

Les XIXes siècles de Roland Barthes

Malgré la résistance de Roland Barthes à l'histoire littéraire et à la logique séculaire que l'école imposait, le XIXe siècle constitue dans son oeuvre un pivot, dont on ne peut se débarrasser à si bon compte, et sur lequel il bute dès qu'il veut construire certains de ses objets d'élection : une histoire des "écritures", une histoire des "mythologies". Si, dans le titre, le pluriel s'est imposé, c'est parce que ses rapports à ce siècle repère furent multiples et parce que, tout au long de sa carrière, ils n'ont cessé d'évoluer. Siècle amical lors de son adolescence, plutôt mal vu au temps de la "nouvelle critique" structuraliste, le XIXe siècle rentre en grâce à partir de S/Z et des Fragments du discours amoureux, et plus encore dans les derniers séminaires sous les auspices du romantisme allemand. La place qui leur revient a été ici donnée aux principaux auteurs de prédilection : Balzac, Chateaubriand, Stendhal, Flaubert, sans oublier Michelet, un auteur qui pourtant "n'était pas son genre". Mais ont été prises en compte aussi des affinités plus partielles (Baudelaire, Nietzsche), voire bien plus ambiguës (Zola). Plus qu'une étude raisonnée, ce volume propose donc une approche en mosaïque des amours et désamours du lecteur et de l'auditeur pour certains créateurs, certaines oeuvres, parfois même pour de simples phrases qui façonnent une oeuvre et un imaginaire critique. Mais il dessine en fin de compte un panorama aussi complet que possible du rapport de Barthes au XIXe siècle : à sa littérature principalement, mais aussi à sa musique, à sa philosophie et à son histoire.

09/2019

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Cinéastes, réalisateurs

Forfaiture de Cecil B. DeMille

La sortie de The Cheat de Cecil B. DeMille en France en 1916 sous le titre Forfaiture marque une rupture dans l'histoire du cinéma. Laurent Véray fait le récit de ce moment en considérant le film dans sa globalité, de sa réalisation à sa réception critique, tout en menant l'enquête sur le contexte de sa diffusion en pleine guerre mondiale. Ce drame mondain met en scène un collectionneur japonais (interprété par Sessue Hayakawa) très attiré par une jeune femme frivole et dépensière (Fanny Ward). Celle-ci dilapide en bourse une forte somme d'argent et emprunte le montant perdu à son richissime ami, qui espère ainsi gagner ses faveurs. Mais la jeune femme se refuse à lui et le dandy outragé se venge en imprimant son cachet brûlant sur l'épaule de l'héroïne en une scène devenue mythique. En France, l'engouement du public et l'accueil de la critique sont exceptionnels. Colette et Louis Delluc, entre autres, voient dans ce film la promesse d'un nouvel art de l'image. L'oeuvre possède en effet de nombreux atouts, de la rupture esthétique qu'elle marque (usage du clair-obscur ou du contre-jour, gros plans sur les visages) au jeu exceptionnel de Sessue Hayakawa, en passant par la campagne publicitaire inédite lancée à sa sortie. Enfin, Laurent Véray situe l'oeuvre de Cecil B. DeMille dans l'histoire de la cinéphilie française, à travers l'analyse de ses multiples ressorties, le repérage de ses adaptations au théâtre, en littérature, à l'opéra et l'analyse du remake réalisé, sous le même titre, par Marcel L'Herbier en 1937.

09/2021

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Critique

Vladimir Nabokov

Le succès de Lolita (1955) a parfois occulté l'immense oeuvre littéraire, polymorphe et multilingue de Vladimir Nabokov. Au-delà des dix-sept romans qu'il a composés entre 1926 et 1974, il s'est également essayé à tous les genres littéraires : la poésie, le théâtre, l'essai, la critique littéraire. En exposant l'itinéraire exceptionnel de cet écrivain né à Saint-Pétersbourg en 1899, forcé deux fois à l'exil, naturalisé américain en 1945, puis regagnant l'Europe en 1959, où il publia les grands romans que sont Feu pâle (1962) et Ada (1969), ce Cahier de L'Herne propose de dresser un portrait plus juste et complet de cette oeuvre multiple. La publication de nombreux inédits de Nabokov rend ainsi compte de cette diversité : un extrait de la pièce de théâtre en vers La Tragédie de Mr. Morn ; un poème consacré à Superman ; des essais rédigés en russe et en anglais entre 1921 et 1945 sur différents sujets littéraires, artistiques et politiques ; des notes sur ses rêves nocturnes qui montrent son intérêt soutenu pour la dynamique du subconscient au-delà de sa critique acerbe de Freud ; des notes préparatoires pour ses oeuvres qui nous permettent d'explorer son laboratoire littéraire... On y retrouve aussi une correspondance de grande valeur, dont une lettre intime à sa gouvernante suisse ou encore un échange avec le premier traducteur français de Lolita. Les différents axes du Cahier permettent d'explorer la grande richesse de la carrière et de l'oeuvre de Nabokov, ainsi que sa résonance contemporaine : ses trajectoires translinguistiques et transculturelles, ses affinités personnelles et culturelles, l'analyse de sa création romanesque ou encore la postérité de son oeuvre.

10/2023

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Histoire internationale

Raynal, un regard vers l'Amérique

Depuis 1492 l'Europe n'en finit pas de découvrir l'Amérique et de s'interroger sur la nature et le bien-fondé des relations qu'elle entretient avec le Nouveau Monde. Mais c'est en France, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, alors qu'outre-Atlantique le mouvement des Insurgents se transforme en guerre d'Indépendance, que l'Amérique occupe avec le plus de force le paysage intellectuel. Objet d'interrogations philosophi-ques, économiques, politiques, prétexte d'une réflexion fondamentalement critique, elle ne laisse indifférent aucun des penseurs de la dernière génération des Lumières. Dans ce concert Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796), qui donne en 1770 la première édition de son Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, eut un rôle décisif. Son oeuvre est à la fois encyclopédique et critique, et l'une des premières à appréhender le phénomène de la mondialisation. L'entreprise de Raynal et de ses collaborateurs relève d'un effort de démocratisation du savoir, et nourrit une réflexion qui élabore comme autant d'impératifs les concepts de liberté individuelle, d'abolition de l'esclavage, de libre circulation des marchandises et des idées, d'égalité entre les hommes ou d'autodétermination politique. Cet ouvrage réunit, autour de la présentation de documents exceptionnels (archives, manuscrits, récits de voyages, journaux, oeuvres polémiques, documents iconographiques, du XVIe au début du XIXe siècle), les contributions d'une quinzaine de spécialistes. Il s'attache à cerner la singularité du regard des Lumières sur l'Amérique, regard plongé dans l'actualité du moment - la guerre d'Indépendance - mais aussi annonciateur des profondes transformations politiques et sociales de la Révolution française.

06/2013

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Critique littéraire

Le (néo)colonialisme littéraire. Quatre romans africains face à l'institution littéraire parisienne (1950-1970)

Le texte littéraire ne naît pas en apesanteur, selon Edward Saïd. Il se présente dans un contexte historique et social et dépend pour son existence d'instances de pouvoir spécifiques : maisons d'édition, presse, critique, comités de prix littéraires. Ce constat s'impose avec encore plus de force lorsque l'on considère la situation des auteurs africains francophones qui sont presque entièrement tributaires de l'infrastructure éditoriale parisienne et des autres instances légitimantes du pays (anciennement) colonisateur. Cette étude présente le discours éditorial et critique de la première édition de quatre romans africains francophones publiés en métropole pendant les années 1950-1970. En dépit d'un climat politico-social plutôt favorable aux écrivains africains au début des années 1950, la politisation croissante des maisons d'édition au cours de la deuxième moitié de cette décennie n'a pas manqué d'avoir une forte incidence sur la réception des romans de l'époque. Ainsi, le sort du Pauvre Christ de Bomba, roman férocement anticolonial de Mongo Beti, sera très différent, par exemple, de celui de L'Enfant noir de Camant Laye, dont le texte brosse un tableau idyllique de la vie des Guinéens sous la colonisation. De même, deux romans qui voient le jour pendant la première décennie post-indépendance; Les Soleils des indépendances d'Ahmadou Kourouma et Le Devoir de violence de Yamho Ouologuem, se voient réserver des sorts très divergents. La théorie de la production culturelle de Pierre Bourdieu et celle sur l'esthétique de la réception de Hans Robert Jauss fournissent les outils de l'analyse de la réception de ces quatre romans, qui font désormais partie des classiques de la littérature africaine francophone.

10/2012

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Ethnologie

Mon Afrique. Regards anthropopsychanalytique

Cette étude est le fruit d'une longue pratique clinique reprise dans une explicitation conceptuelle que l'auteur mène avec constance pour dialoguer avec ses collègues et toute personne soucieuse de comprendre les plis et replis de l'âme humaine, africaine en l'occurrence. Traumatisée successivement par des phénomènes aussi massifs que la traite transatlantique, la colonisation et la décolonisation, et qui se sont muées en crise fondamentale multisectorielle, l'Afrique est, depuis plusieurs siècles, et particulièrement en ce début du 21e siècle, un continent désemparé. Aussi l'auteur pose et propose-t-elle sur cette Afrique malade un diagnostic fait de regards anthropopsychanalytiques pour l'inviter à déposer son lourd fardeau afin d'ouvrir de nouveaux horizons. Le Dr Berthe Elise Lolo esquisse des hypothèses qu'elle soumet et vérifie à l'épreuve du réel. Cet ouvrage est aussi, de la part de l'auteur, une prise de parole audacieuse pour parler avec empathie et distance critique, tout à la fois, de son Afrique, objet de son tourment. Elle bouscule les habitudes et débusque les préjugés en initiant une véritable rupture épistémologique qui bouleverse le champs gnoséologique des maladies psychologiques dont elle propose une nouvelle clef de compréhension. Dr Berthe Elise Lolo adopte la même démarche quand elle procède à une réappropriation critique des méthodes anthropologiques qu'elle interroge pour leur faire rendre compte du fait qu'elles sont des textes et, en fait, des prétextes pour une herméneutique de soi, une autocompréhension par la médiation de l'autre que soi-même. D'où ces regards biaisés sur l'Afrique et qu'il faut démêler.

12/2010

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Beaux arts

Jacques Meuris. Un poète au miroir de l'art

Jacques Meuris (1923-1993) a conçu son œuvre aux frontières de l'art, de la critique et de la poésie. A travers ses articles, il accompagna les évolutions de l'art, belge et international, dans l'après-guerre, tout en tirant de cette activité la matière d'essais philosophiques sur la photographie ou le design. Souvent très liée à leur époque, la pertinence de ses textes tient au fait que Jacques Meuris a tenté de comprendre l'art moderne au lieu de le juger ; et de l'appréhender dans toutes ses dimensions sociales, esthétiques et métaphysiques. Cette approche complexe a également nourri - et été nourrie par - des recueils de poésie et de véritables livres-objets qu'il réalisa avec des artistes comme Gaston Bertrand ou Serge Vandercam, dont il habita les univers avec un lyrisme surprenant. A ceux qui s'étonnaient de ces talents " contradictoires ", comme de cette volonté de totaliser les langages, Jacques Meuris aimait rappeler qu'il était né sous le signe du gémeau. " Je n'est pas forcément un autre... ", écrivait-il. Façon de placer son œuvre sous le signe du double, mais aussi d'inviter le lecteur à ne pas dissocier le critique de l'écrivain. Ce qui ramène à bien des aspects de la Belgique de l'après-guerre, comme à la dialectique permanente que Meuris instaura avec les œuvres d'artistes amis - et plus généralement avec les arts visuels. Le présent volume tente de rendre compte de toutes les facettes de cette œuvre singulière dans le paysage culturel belge. Pour la première fois dans une publication de Meuris, l'essayiste rencontre le poète, et le poète son miroir.

12/2005

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Cinéma

Eisenstein. Edition revue et augmentée

Le Cuirassé Potemkine est reconnu comme un des plus grands classiques du cinéma mondial. Nous avons, tous, vu d'autres films d'Eisenstein : Grève, La Ligne générale, Alexandre Nevski, Ivan le Terrible, Octobre. Nous savons qu'Eisenstein a créé le cinéma révolutionnaire mais nous n'avons qu'une connaissance superficielle du créateur lui-même. Dominique Fernandez n'a pas écrit une biographie ordinaire. Il s'est attaché à découvrir les liens profonds qui existent entre la vie et l'œuvre du grand cinéaste : " L'œuvre d'Eisenstein, dit-il, est une autobiographie ininterrompue mais sous la forme d'une transposition grandiose qui est le contraire de l'aveu. " C'est à partir des films qu'il a reconstitué ce qui pouvait bien être arrivé à leur auteur : la psychologie de la création est étudiée à travers les œuvres, grâce aux œuvres, selon une méthode dont tout le monde sait qu'elle a renouvelé la critique littéraire et la critique d'art. Dominique Fernandez se livre à une analyse formelle très poussée, des six, films d'Eisenstein. Il souligne notamment, ce qu'exprime le " montage " pour le cinéaste. A travers cette étude, il révèle les obsessions profondes d'Eisenstein : enfant mis en pièces par l'éclatement de la cellule familiale, citoyen soviétique aux prises avec la tentation homosexuelle, personnage pathétique qui, pendant de longues années, n'arriva ni à vivre ni à créer. Cet ouvrage se lit aussi comme un roman, le plus tragique qui soit. C'est aussi une admirable méditation sur la création, sur la quête et la fuite de soi à travers une œuvre, sur les rapports mystérieux qui unissent l'échec personnel et le génie créateur.

01/2004

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Philosophie

Roland Barthes ou l'image advenue

Tout au long de son oeuvre, que cela soit sous la forme de préfaces de catalogues consacrés à des artistes contemporains (Bernard Réquichot, Daniel Boudinet, Cy Twombly), d'articles dédiés à des peintres classiques (Arcimboldo, Artemisia Gentileschi) ou de réflexions plus générales sur l'art (le kitch, le "filmique ", le tableau vivant), Roland Barthes a accordé une attention toute particulière aux images. Elles étaient, à ses yeux, bien plus qu'un passe-temps — notamment lorsqu'il s'adonnait, en amateur, à la peinture, un délassement intellectuel qui l'éloignait de son véritable travail critique. L'image, et l'imaginaire qui lui est lié, possèdent une vertu que le texte ne semble pas pouvoir revendiquer pleinement : mêler le langage expressif au discours critique, faire émerger la " substance sous le concept " et pousser la question de la signification jusqu'à sa limite la plus extrême. Sans s'embarrasser des règles méthodiques dictées par l'histoire de l'art, et en se voulant " sauvage et sans culture" devant des oeuvres d'art qui venaient à lui comme par inadvertance pour l'inciter à l'aventure, Roland Barthes a élaboré une esthétique qui demeure une contribution à l'étude des images des plus singulières et des plus utiles. Le troisième sens et son corrélat, la " signifiance " (un " au-delà " du sens), l'" imaginaire de l'image " ou bien encore le célèbre couple punctum / studium, avec lequel il précise la dimension subjective de tout commerce avec les oeuvres, sont autant de propositions méthodiques qui méritent d'être reconsidérées attentivement afin de tirer toute la force heuristique de cette " leçon de l'image " à laquelle nous convie Roland Barthes.

10/2015

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Sociologie

Droit et sciences sociales

On pourrait s'attendre à ce que la judiciarisation croissante de nos sociétés ait poussé les sciences sociales à s'interroger de la manière la plus directe sur le droit et sa pratique. Ce n'est pas exactement le cas, et cela fait problème. Le regard des sciences sociales sur le droit a pris différentes directions : la tradition culturaliste tient le droit pour un reflet de la société, porteur de ses structures profondes et valeurs essentielles ; la tendance critique voit en lui l'instrument de l'organisation/reproduction des rapports de domination ; la tendance institutionnaliste s'interroge sur le droit en tant que système de régulation des rapports sociaux. Mais replier ainsi le droit sur ce dont il est censé être la traduction et l'envisager en tant que tel condamne la recherche sociologique à n'avoir sur lui qu'un regard extérieur, à le réduire à une ressource explicative à l'appui de vastes théories du social, plutôt qu'à l'envisager comme un objet de recherche légitime en lui-même. Un courant se démarque toutefois, qui s'attache à l'étude de l'activité juridique dans son langage, ses interactions et son organisation. C'est à lui que se rattache le présent ouvrage. D'une part, il vise à rendre compte des diverses traditions de recherche mentionnées. D'autre part, de manière constructive, il en propose une critique raisonnée qui ouvre sur une véritable phénoménologie et étude du droit en action. Cette remise en perspective sera d'un apport fécond pour tous ceux que leurs études, travaux ou pratiques amènent à réfléchir sur la place du droit dans nos sociétés.

11/2006

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Philosophie

Philosophie et religion. Platon, Euthyphron

L'Euthyphron appartient à l'histoire de la philosophie, mais il a aussi une place particulière dans l'histoire de la philosophie de la religion. Avec ce Dialogue, la religion se constitue comme problème philosophique en même temps que la philosophie constitue son mode propre de questionnement. L'interrogation sur la piété, en effet, est menée du point de vue de ce qu'il en est de son idée, ce qui conduit à déprécier la forme de vie religieuse que représente l'eusebeia et généralement toutes celles qu ne sont pas capables de se justifier. Mais cette recherche qui porte sur la piété comme Idée n'est pas seulement un des premiers exemples, dans l'œuvre de Platon, de recherche eidétique. Parce que la philosophie se découvre en un sens originairement pieuse (comme mouvement de recherche d'un principe où l'idée et la valeur tendent à s'identifier), la vraie piété nous apprend, à sa manière, ce qu'est la vraie philosophie. D'où le caractère ambigu des rapports entre philosophie et religion, faits de mise à distance critique et de proximité compréhensive. La possibilité de tenir ensemble ces deux dimensions est sans doute le problème le plus fondamental de la philosophie de la religion, mais la plupart des philosophies optent pour l'une ou l'autre de façon tranchée. Une des caractéristiques de l'Euthyphron est de maintenir les deux aspects : d'une part, une philosophie critique de la religion comprise comme eusebeia (piété dévote), d'autre part, une philosophie religieuse, entendue comme pensée de l'hosiotès (d'un juste sentiment du divin, d'une vraie piété).

11/2005

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 67, janvier 2019 : Fumer tue

DOSSIER : PASTICHES ET MELANGES BIS Cent ans après la parution des Pastiches et Mélanges, où Proust racontait " L'affaire Lemoine " à la manière de Flaubert, Balzac ou Sainte-Beuve, La Règle du jeu propose de relancer l'exercice à propos, cette fois-ci, de l'affaire Dupont de Ligonnès. Plusieurs contributeurs relèveront le défi d'écrire ce fait-divers tragique en adoptant le style de Michel Houellebecq, de Bernard-Henri Lévy, de Philippe Sollers, de Michel Onfray, de Yann Moix, d'Alain Finkielkraut, de Régis Jauffret, de Marguerite Duras, de Jean-Paul Sartre, d'Aragon ou encore de Giono. DOSSIER : ISRAËL 2018 Soixante-dix ans est, selon les Maximes des Pères, l'âge des vénérables : heure de fierté devant ce que l'on a fait, sourire du travail accompli - heure, aussi, de dissiper les images d'Epinal, de méditer sur ce qui est advenu, de retracer son histoire différemment, en découvrant des ombres à la place des lumières et des lumières à la place des ombres. David Gakunzi nous livre un dossier à la fois exhaustif et minutieux, bienveillant et critique, où les grands intellectuels israéliens expriment leur regard, partagent leurs questions : Amos Oz, David Grossman, Daniel Epstein, Moshé Halbertal, Cyril Aslanov, Dov Maimon, Michal Govrin, Tom Seguev, Sam Tyano, Olivier Rafowicz, Dan Béri, Daniel Rouach. Mais également des réflexions philosophico-politiques, signées par Ivan Segré, Raphaël Zagury-Orly et Joseph Cohen. Mais aussi : - Un entretien inédit avec Michel Houellebecq. - " Journal du fumeur (ayant arrêté de fumer) " : un texte d'autofiction écrit par un jeune homme décidé à vaincre son addiction au tabac. - " Réflexions sur l'oeuvre d'Edouard Louis " : un article à la fois respectueux et critique.

01/2019

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Beaux arts

L'économie à l'épreuve de l'art. Art et capitalisme dans les années 1960

?"Vouloir assigner son prix réel, en argent, à une oeuvre d'art, c'est l'insulter", pouvait encore écrire Stéphane Mallarmé en 1889. A bien des égards, les années 1960 sonnèrent le glas de cette conception qui voyait une opposition radicale entre les sphères artistique et économique. Parler des peintures comme de "billets géants" ou de "valeurs en bourse" devint après-guerre un lieu commun du discours critique dans les pays où une hausse vertigineuse du marché de l'art accompagnait la croissance des économies capitalistes. Economistes et sociologues commencèrent à appliquer leurs méthodes au domaine artistique, envisageant l'art comme une "marchandise" voire comme un "investissement" et l'artiste comme une "profession". En retour, c'est ce que le présent ouvrage cherche à mettre en lumière, l'art s'attela à repenser l'économie de manière créative et critique. L'argent, les signes monétaires et les statistiques financières s'immiscèrent dans des peintures, des sculptures, des performances. Les artistes ne se contentèrent pas de refléter les codes visuels du monde économique : ils transformèrent les conditions d'échange des oeuvres, imaginèrent des économies alternatives, ou parasitèrent les systèmes existants. Ce faisant, ils érigeaient l'art en laboratoire pour repenser l'économie de leur temps, marquée par l'inflation, les bouleversements du système monétaire international et l'abandon de l'étalon-or. Des expériences d'Yves Klein aux projets de l'Internationale Situationniste, des jeux visuels du pop art aux procédures de l'art conceptuel ou du mail art, ce livre propose de revisiter l'histoire du capitalisme des années 1960 à l'aune des oeuvres d'art qui l'ont mis à l'épreuve.

05/2018

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Droit

Etat de droit et droits de la personne en Afrique centrale : le cas du Cameroun

Exiger la clarté du diagnostic et des solutions confine parfois à la cruauté de la réalité. Cependant, sans la mise en exergue de ce qui, au Cameroun, anémie l'économie, la justice, la paix et le développement sociopolitique, il n'est de réforme et de solutions possibles. Pour savoir ce qui rend ce pays malade et agir conséquemment, il faut percer les apparences trompeuses, mesurer le décalage entre les discours officiels et la réalité. C'est à cette approche que le présent essai a voulu modestement souscrire. Bien plus qu'une synthèse d'analyses hétéroclites, cet essai est une longue méditation critique sur les enjeux et défis sociopolitiques de l'Afrique au XXIe siècle. Sous le prisme de la situation camerounaise. cet essai entend braquer les projecteurs sur un ensemble d'éléments qui constitue un frein à l'aspiration légitime des peuples à un nouveau modèle de gestion des affaires publiques garant du développement économique, de la justice sociale, de l'état de droit et du respect des droits fondamentaux. S'il est vrai que l'essai n'apporte pas nécessairement "la" solution à chaque problème évoqué, il a cependant le mérite, espère-t-on du moins, d'entretenir une réflexion critique, de maintenir un questionnement vif et une discussion exigeante sur des thématiques cruciales et fondamentales pour la stabilité, le développement, le vivre-ensemble et le devenir des sociétés africaines en général et camerounaise en particulier. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les différentes problématiques abordées ici sont trop importantes pour qu'on les abandonne aux seuls vues et intérêts des politiques.

02/2016

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Autres médecines

Autobiographie du fondateur de l'ostéopathie. Edition revue et corrigée

Andrew Taylor Still (1828-1917), le fondateur de l'ostéopathie, a vécu dans l'Ouest américain à l'époque héroïque des pionniers de la "frontière" et de la guerre de Sécession. Dans son Autobiographie, il évoque d'abord son enfance, son cheminement, les épreuves qui ont motivé sa recherche, les résistances de ses contemporains, et comment il en vint à découvrir les principes essentiels de l'ostéopathie, ceux qui régissent le fonctionnement de la vie, de l'état de santé et de maladie. Ce récit fascinant de la naissance de l'ostéopathie, replacée dans son cadre naturel, est complété par une série de conférences dans lesquelles Still présente ce qui était à ses yeux les fondements de l'ostéopathie, et sa différence radicale avec la médecine. Cet ouvrage majeur, où souffle l'esprit de l'ostéopathie, a été traduit en français par Pierre Tricot en 1998, inaugurant ainsi une série de traductions qui ont permis aux lecteurs francophones d'accéder aux ouvrages fondateurs de l'ostéopathie. Cette nouvelle édition critique établie par Jean-Marie Gueullette bénéficie des recherches historiques menées depuis lors et de l'expertise de l'Ecole de traduction et relations internationales de l'Université Catholique de Lyon. Elle comprend la traduction révisée, une nouvelle introduction et de nouvelles notes identifiant les variantes des premières éditions, donnant les références des citations ainsi que des informations biographiques et des citations de documents. Cet appareil critique, indispensable pour replacer l'oeuvre dans son contexte, en permet une meilleure appréciation reposant sur des bases solides. Cette nouvelle édition révisée de l'Autobiographie de A. T. Still reproduit les illustrations de l'édition originale.

01/2017

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Critique littéraire

Jorge Luis Borges. Biographie littéraire

La légende de la vie de Jorge Luis Borges se résume à peu près ainsi : un obscur écrivain argentin, qui avait écrit quelques nouvelles laconiques sur des thèmes philosophiques, fut miraculeusement découvert par le monde littéraire français, et devint par la suite l'un des écrivains les plus admirés du XX ? siècle. Le professeur Monegal, ami de Borges depuis plus de trente ans, a réussi, comme nul autre ne pouvait le faire, à mettre en lumière les faits cachés sous cette légende que Borges a si habilement construite autour de lui-même. II en résulte un récit aussi passionnant qu'un des propres "contes policiers" de Borges. Monegal suit pas à pas l'évolution de Borges comme écrivain, depuis le temps où il était un enfant qu'on appelait Georgie, habitant dans un quartier inconnu de la banlieue de Buenos Aires, et apprenant l'anglais avant même l'espagnol, jusqu'aux années de gloire où il accumula les distinctions littéraires internationales. Avec beaucoup d'adresse, l'auteur met en relation l'existence personnelle de Borges et sa production littéraire, nous donnant ainsi une description fascinante du développement et de la maturité finale d'un génie créateur. Le professeur Carter Wheelock, de l'Université du Texas, a noté à propos de ce livre : "Seul Rodriguez Monegal pouvait écrire la biographie de Borges avec autant d'intuition et d'habileté, en reliant la vie et l'oeuvre de Borges d'une façon qui modifiera l'orientation de la critique borgésienne. Son livre constitue un événement et une révélation, il est indispensable au critique comme à tout lecteur sérieux de l'oeuvre de Borges" .

10/1983

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Littérature française

Les Bouffeurs anonymes

Toma se rêvait détective privé. Il est devenu critique gastronomique. Dans un Paris vivant au rythme d'un Etat autocratique qui a poussé le culte du bien-être à son paroxysme, il cherche à exister. Sa fonction : dicter à ses semblables ce qu'ils sont censés manger. Et, s'il ne s'interdit pas quelques écarts, ce triste sire exécute avec zèle les desiderata du journal pour lequel il oeuvre dans l'ombre d'un chef méprisant. Mais un soir, lors de sa promenade rituelle, une lueur attire son attention. Derrière la grille d'un snack du quartier, une réunion s'est organisée. Ils sont là, candidats à la honte, rassemblés autour d'un seul homme. Leur secret : une addiction féroce à la nourriture. Tel un Kessel des temps nouveaux, Toma va intégrer clandestinement ce petit cercle et trouver de quoi écrire le reportage de sa vie. En plus d'une source inépuisable d'inspiration, il découvrira, en auscultant ces repentis, sa véritable nature. Mêlant anthropologie et roman d'apprentissage, cette première oeuvre dérangeante et facétieuse questionne notre part de sauvagerie et se révèle d'une incroyable acuité quand il s'agit de faire exploser carcans et tabous. A propos de l'autrice MARIE ALINE est née en 1979. Touche-à-tout et grande voyageuse, elle a été vendeuse de glaces, modèle pour peintre, accessoiriste pour le cinéma, habilleuse pour l'Opéra de Paris, tisserande au Maroc, et s'est finalement tournée vers le journalisme : chez GQ, puis au Fooding, en passant par Vanity Fair, Marianne, Glamour. Depuis 2018, elle est critique gastronomique à M le magazine du Monde. Elle vit entre Paris et les Cévennes.

04/2022

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Littérature française

Romans

S'il débute comme critique aux Cahiers du cinéma et réalise son premier film à l'époque de la Nouvelle Vague, c'est en tant qu'écrivain que François Weyergans se fait connaître avec Le Pitre en 1973, un récit virtuose et drolatique d'une psychanalyse, où il s'emploie à déjouer les codes de la littérature. En trente ans et une quinzaine de romans, il façonne une galerie de personnages d'un genre unique, autour desquels se tissent et s'entremêlent angoisses, aventures amoureuses et érotiques, souvenirs de jeunesse empreints d'humour et d'affection mais mâtinés d'un regard critique envers la famille et son héritage. François Weyergraf, Eric Wein, Marc Strauss, chacun écrivain et chacun confronté aux tourments de la création, se posent en doubles exacerbés de Weyergans qui, en faisant le récit de leur vie, dépeint une part de la sienne. D'autres héros surgissent d'un imaginaire insoupçonné : Macaire le Copte, moine de l'Egypte ancienne, Jules, nourrisson encore dans le ventre de sa mère, Melchior Marmont, producteur mythique de films... et montrent tout le talent de Weyergans, récompensé entre autres par le prix Renaudot en 1992 et le prix Goncourt en 2005, à jongler entre différents univers, à recourir à des écritures multiples. En réunissant sept romans majeurs, cette édition Quarto propose d'embrasser une oeuvre singulière et de porter un nouvel éclairage sur un écrivain anticonformiste qui, dans une mise en abyme unique, a érigé un pont entre sa vie et celle de ses héros. Et de plonger, pour mieux le découvrir, dans son univers, ses fantaisies et ses obsessions.

04/2023

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Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022

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Aménagement du territoire

Pour le paysage. Manifeste pour une didactique au service du territoire

Nourri par plusieurs années d'échanges collectifs autour de l'enseignement et de la recherche, d'arpentage de terrains communs, Hervé Davodeau a pris la plume de cet ouvrage-manifeste. Ce manifeste plaide pour une prise en compte affirmée et fructueuse du paysage dans la réflexion et l'action sur les territoires : "Mettons le paysage au programme ! " Mais, au-delà, il se veut force de proposition pour la grande diversité des acteurs et actrices de la sensibilisation, de l'éducation, de la formation professionnelle au et avec le paysage. Parce que fondé sur une posture didactique de questionnement et de recherche sur les pratiques et les finalités de l'enseignement, ce n'est pas un ouvrage militant mais une réflexion critique et engagée. Il est organisé en 4 chapitres et aborde le paysage comme un levier pour : - S'exposer : travailler les sensibilités et mettre en débat l'éducation au dehors ; - Enquêter : parce qu'il faut collecter et analyser des connaissances sur les territoires ; - Débattre : pour formuler et échanger des idées, apprendre à argumenter ; - Transformer : car c'est aussi le rôle du projet de paysage et de l'action sur les territoires dans un contexte de crise environnementale. Si elle est le produit d'une recherche scientifique de plusieurs années, cette proposition prend une forme originale : le manifeste. Il vise à porter des convictions sur le paysage - un enjeu fort, pas une carte postale ou un fond d'écran -, sur l'action paysagère -, les pratiques sociales qui investissent le paysage et l'utilisent -, et sur la didactique - une posture réflexive, critique et constructive sur ce qui se joue dans la transmission.

11/2023

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Esthétique

La conversion de l'art

" Je ne voudrais pas qu'on prenne ce livre pour un simple essai d'esthétique. Cette jouissance m'est étrangère. L'art ne m'intéresse en effet que dans la mesure où il intensifie l'angoisse de l'époque. Ainsi seulement, il accomplit sa fonction qui est de révéler. " Le présent ouvrage rassemble huit essais, qui s'échelonnent du début des années 1950 à la fin des années 1980. Les cinq premiers témoignent des questions qui étaient les miennes au moment où je quittai l'Europe, lecteur passionné de Saint-John Perse et de Malraux. Les autres articles suivent le fil de mes réflexions sur l'histoire du roman bientôt achevée, et qui n'allait faire qu'un pour moi avec celle du désir. L'hypothèse mimétique apparaît dans ma critique de Valéry, auquel je préfère très vite Stendhal. Déterminante dans ces années de formation, la question du "pseudo-narcissisme" oriente alors ma critique de l'illusion d'autonomie, que des articles plus tardifs sur Freud et Proust, puis sur Nietzsche et Wagner, continueront de creuser. Ces études figurent avant le texte d'une conférence sur Wagner donnée en 1983... " RG Ces brillants "exercices d'admiration traversés par la recherche de la vérité" , tels que René Girard les qualifie, donnent à lire l'évolution des questionnements de l'écrivain-anthropologue, de la genèse de sa théorie mimétique aux plus récentes formulations de sa pensée apocalyptique, depuis toujours contenue dans sa conception du désir. Voici enfin l'édition définitive de cet ouvrage essentiel, paru initialement en 2008, augmenté d'une préface inédite de Benoît Chantre et Trevor Cribben Merrill .

03/2023

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Littérature française

Abîmes

" Qu'on n'oublie pas que je ne dis rien qui soit sûr. Je laisse la langue où je suis né avancer ses vestiges et ces derniers se mêlent aux lectures et aux rêves. "

09/2002

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Coloriages adultes

Méchants

Donnez vie à vos lectures avec ces marque-pages à personnaliser ! Retrouvez les méchants iconiques de Disney ainsi que leurs indétrônables acolytes dans des poses plus machiavéliques que jamais ! 45 illustrations originales à colorier.

03/2023