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Monographies

Un art subjectif ou la face cachée du monde. La collection d'art moderne de l'abbaye de Beaulieu

Le catalogue de référence d'une collection importante, mais peu connue d'art français de la seconde moitié du XXe siècle, léguée au Centre des monuments nationaux et déployée dans les espaces récemment restaurés et réaménagés de l'abbaye cistercienne de Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne). Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le couple Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi s'intéresse à l'avant-garde artistique, qui tente de se réorganiser après le traumatisme. A la fois cosmopolite et parisienne, cette nouvelle génération d'artistes réunit les Français Jean Fautrier, Jean Dubuffet, Pierre Soulages, Alfred Manessier, Frédéric Benrath, Fred Deux et Roger Bissière, le Belge Frédéric Benrath, la Russe Ida Karskaya, les Allemands Wols et Hans Hartung, les Hongrois Victor Vasarely et Simon Hantaï, le Tchèque Jaroslav Serpan, la Portugaise Maria Helena Vieira da Silva et l'Italien Gianni Bertini, parmi tant d'autres. Comme dans le monde des valeurs et des idées, il était alors devenu nécessaire de tout déconstruire. Empruntant majoritairement la voie de l'abstraction, ces artistes rompent donc avec les principes esthétiques issus de la tradition. Cette radicalité esthétique est identifiée et défendue en France dès l'origine du mouvement par une poignée de connaisseurs, de marchands d'art, de collectionneurs, d'écrivains et de critiques, dont le couple de collectionneur fait partie. Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi font l'acquisition, en 1960, d'une abbaye cistercienne en ruine à Beaulieu-en-Rouergue (Tarn-et-Garonne) qu'ils restaurent et où ils créent un centre d'art contemporain dédié à la valorisation des artistes qu'ils aiment et défendent. Ces deux collectionneurs ayant légué ce site au Centre des monuments nationaux, ce dernier vient de le restaurer afin de déployer cette exceptionnelle collection au sein des anciens espaces monastiques.

07/2022

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Histoire de l'art

Quand l'art fait des histoires

La cinquantaine de textes qui constitue ce recueil aborde l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles de façon différente selon qu'il s'agit d'analyser une oeuvre en visant la précision documentaire d'une iconographie (L'Evasion de Manet, Cirque de Seurat) ou de présenter un travail exposé parfois pour la première fois (Baselitz, Das Negativ). L'approche critique et l'analyse historique font ainsi partie d'une expérience au cours de laquelle l'idée de l'art moderne représentée par Manet, Degas, Berthe Morisot, Caillebotte, Seurat s'est trouvée confrontée après Picasso ou Pollock, à une nouvelle génération d'artistes, en Italie et en Allemagne. Ce qui ne va pas sans interroger les modalités du jugement, la fonction du style, la teneur même de l'interprétation quand il s'agit de Penck, Immendorff, Lüpertz ou Polke. Quelques textes abordent un état de la pensée (Kessler et Gide, Henri Focillon, Michael Werner) ; d'autres formulent un jugement d'ensemble (Lucian Freud, Francis Picabia, Edward Hopper) ; certains proposent des rapprochements (Nadar en double, Aberrations contemporaines, Kirkeby-Delacroix, A New Spirit in Painting). En fonction d'une diversité et d'une différence qui lui sont fondamentalement adressées, le discours sur l'art est à l'épreuve d'une compréhension qui a pour objet de se prêter à l'histoire sans pour autant s'y confondre. "Quand l'art fait des histoires" invite à considérer le rôle d'un artiste qui fait l'histoire. Il le fait en s'exposant au sens le plus large du terme comme ont pu le faire Van Gogh ou Rouault, Manet ou Cézanne avant eux. Aucun préalable doctrinal ne s'impose. Pour que l'histoire continue, il faut des histoires. Des histoires plus que jamais discontinues.

12/2021

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Cinéma

Le cinéma en mouvements depuis la Nouvelle Vague

Depuis la Nouvelle Vague française, le cinéma mondial a été traversé de mouvements - agitateurs d'un art en perpétuelle évolution - qui sont analysés ici dans leur réalité éparse et hétérogène. Ils expriment des partis pris formels nouveaux, liés parfois au contexte politique mondial. C'est le cas des cinémas nationaux des pays de l'Est et du tiers-monde dans les années 1960. Ils se développent à la même époque au sein de certaines cinématographies pour y créer des territoires dissidents, face à des productions nationales à bout de souffle, à l'initiative des cinéastes de ces pays : Alexander Kluge et Edgar Reitz en Allemagne, Nagisa Oshima au Japon, génération des chestidesiatniki en URSS ou de la Nouvelle sensibilité en Israël. Ils font parfois écho à des mouvements antérieurs (Cinema Nuovo pour la Post-Retomada brésilienne récemment), se regroupent autour de manifestes explicites (Zanzibar, Dogma 95) ou d'intérêts esthétiques et économiques communs (Diagonale), ou se forment à l'occasion d'un contexte social et politique spécifique (cinéma politique italien des années 1970, cinéma beur et phénomène du "film sexuel" en France). Ils constituent autant d'essais, qu'il a semblé utile de réunir ici pour mieux percevoir les différentes trajectoires d'un Septième Art qui n'en finit pas de se renouveler. La liste n'est certes pas exhaustive, et l'examen de chacun des mouvements pourra être approfondi, mais il apparaît clairement que, plus que d'un modèle global d'influence, c'est bien d'une série d'hypothèses cinématographiques diverses et quelquefois partielles que le cinéma mondial se trouve aujourd'hui enrichi. Une attention particulière est portée dans la dernière partie de cet ouvrage à l'après-Nouvelle Vague en France, à travers deux tables rondes qui donnent la parole aux cinéastes des groupes Zanzibar et Diagonale.

08/2019

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Littérature française

Les fictions mahoraises, une aventure littéraire

Les fictions mahoraises de Darouèche Hilali Bacar est un essai qui traite de la littérature mahoraise, une littérature en plein essor qui voit naître de nouveaux auteurs, hommes et femmes de tout âge et de toute classe sociale. Aux dépens parfois du style et d'une écriture souvent trop peu soignée, et en raison d'une conception de la littérature encore imprécise, la priorité des auteurs est de s'affirmer, d'être reconnus, de publier, même s'il faut parfois l'être à compte d'auteurs. Dans le contexte mahorais d'aujourd'hui, s'interroger sur ce qu'est "écrire" , sur ce qu'est "être écrivain" soulève des questions fondamentales que Jean-Paul Sartre formulait déjà en 1945, auxquelles il répondait notamment par la problématique de l'engagement. Ces interrogations légitimes s'inscrivent dans la tradition littéraire, l'entrée dans la littérature se faisant par l'engagement social ou politique. A cette nouvelle génération d'écrivains, la littérature offre en effet la tribune d'où ils peuvent exprimer leurs idées et leurs opinions, leurs réflexions et leurs critiques de la société et de la politique. C'est pourquoi Darouèche Hilali Bacar, en partant des origines, montre l'évolution de la littérature mahoraise de la période moderne et contemporaine. Il en appelle aux grands auteurs, aux fondateurs de la littérature mahoraise que sont Abdou Salam Baco, Nassur Attoumani, Alain Kamal Martial et Nassuf Djailani qui n'oublient pas de définir le cadre historique dans lequel placer contes, théâtre, roman, nouvelle et poésie. La majorité de cette littérature est écrite et publiée en français. Pourtant une production poétique innove, fécondée par les langues locales, le shimaore et le kibushi, comme on l'entend dans le utende, l'art oratoire de Mayotte.

12/2023

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Littérature étrangère

Un jour dans l'année 1960-2000

En 1935, Maxime Gorki avait invité les écrivains du monde à raconter une journée de leur vie, la même date pour tous : le 27 septembre. L'idée avait été reprise en 1960, et une nouvelle génération s'était alors essayée à l'exercice. A cette date, Christa Wolf eut envie de relever le défi, elle tint donc la chronique de cette journée du 27 septembre 1960, puis, prise par le jeu, s'astreignit à cette discipline jusqu'à aujourd'hui, soit pendant plus de quarante ans. Etonnante confession que cet ensemble de quarante et un comptes rendus de la vie ordinaire chez les Wolf, une famille de la République démocratique allemande ballottée par l'histoire, ferme sur ses convictions de gauche mais en rupture de régime, en butte à l'hostilité des orthodoxes mais refusant obstinément de " passer " à l'Ouest au nom de l'idéal socialiste. Au cœur de cette éphéméride écrite à la première personne, il y a Christa bien sûr, mère aimante et écrivain assailli de doutes, s'occupant de ses enfants et petits-enfants avec une attention permanente et plutôt angoissée, une femme qui, toujours, se remet en cause, interroge ses faiblesses et ses impuissances, et qui fait face avec courage et lucidité au temps qui passe dans le contexte de l'histoire allemande contemporaine. " Aujourd'hui, c'est le premier jour du reste de ma vie " telle est l'injonction à laquelle Christa Wolf rêve de répondre année après année. Et si l'intérêt de ce livre est d'abord d'offrir une documentation tout à la fois subjective et historique, l'obstination avec laquelle l'un des plus grands écrivains contemporains s'arc-boute à cet exercice de vérité est à proprement parler bouleversant.

01/2006

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Romans policiers

Je vis la Bête surgir de la mer

1978. Un professeur de musique apparemment sans histoire est assassiné à Ratisbonne, en Bavière. L'enquête menée par le légendaire commissaire Kolnik et son jeune assistant Alwin Heller pointe l'organisation terroriste d'extrême gauche Fraction armée rouge : le maître de musique était un ancien nazi. Cette découverte ravive chez le jeune policier maintes interrogations concernant le passé honteux de son pays : comme bon nombre de gens de sa génération, Heller avait lui-même un père membre du Parti national-socialiste. Une blessure indélébile pour ce garçon épris de justice. Face à cet antimodèle paternel, Kolnik, un chef aux méthodes et à l'instinct si peu conventionnels, fait en revanche figure de héros : après la guerre, ce résistant qui avait connu l'enfer des camps s'était acharné à démasquer les anciens criminels nazis afin de les traduire en justice. Pourtant, ce professionnel à l'opiniâtreté légendaire semble ici se satisfaire de conclusions hâtives. Et, peu de temps après, il annonce prendre quelques jours de vacances pour aller à Prague assister au match de football qui doit opposer l'équipe nationale à celle de la RFA. Lui qui n'a pas posé une journée de congé depuis des années et qui déteste le sport ! Il confie le service à son assistant, qu'il considère comme son successeur désigné, avec cette sentence sibylline : " Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal... ! " Mais quelle peut bien être la vraie raison de ce voyage ? Et que signifie cette promesse énigmatique ? Mi-roman policier mi-roman d'espionnage, Je vis la Bite surgir de la mer éclaire d'un jour passionnant un aspect paradoxal et méconnu de l'histoire de l'immédiat après-guerre : celui d'anciens criminels nazis recrutés par les services secrets communistes afin d'espionner en République fédérale d'Allemagne pour le compte de la Sécurité d'Etat tchèque.

01/2022

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Le meilleur des e-mondes. Résister à la 5G et à ses conséquences

ALDOUS HUXLEY PUISSANCE 5 : BIENVENUE DANS LE MONDE DYSTOPIQUE DE LA 5G ! Selon Emmanuel Macron, s'opposer au déploiement de la cinquième génération de téléphonie mobile nous conduirait tout droit au pays des amish, adeptes du retour à la lampe à huile. Derrière ce mépris mal placé, n'y aurait-il pas une peur panique d'ouvrir la controverse autour du type de société que dessine la 5G ? Un monde fait d'algorithmes, de profi lages et de surveillance ; un monde où les rapports humains sont conditionnés à l'omniprésence de prothèses communicantes, où les stimuli publicitaires permanents ne laissent aucun répit, épiant nos moindres faits et gestes, scrutant nos réactions pavloviennes pour mieux nous emprisonner dans un e-monde extatique... Depuis de nombreuses années, la téléphonie mobile et plus généralement les innovations technologiques sont considérées comme un sujet "adémocratique" . Seule une poignée d'ingénieurs télécom, informaticiens et investisseurs sont admis à penser ces innovations qui, pas-à-pas, engendrent un bouleversement profond de notre relation au monde. Le choix de société induit par la 5G nécessiterait au minimum un débat public pluraliste, contradictoire et transparent. Selon Stéphen Kerckhove, directeur général d'Agir pour l'Environnement, l'heure est venue de refuser avec détermination cette fuite vers l'abîme. En rejoignant les associations mobilisées, en interpellant les élus locaux, en organisant des blocages de chantiers ou encore en participant activement à une campagne de boycott de la 5G afi n d'obtenir ce qui nous est dû : une planète soutenable ! Stéphen Kerckhove est directeur général d'Agir pour l'Environnement, association française de mobilisation citoyenne en faveur de la protection de l'environnement. Militant écologiste, il organise des campagnes ciblant les responsables politiques et décideurs économiques, alliant happening et lobbying plus institutionnel.

01/2022

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 1, 1949-1960

Très tôt. Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient ensemble leur grand oeuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité offerte par cette correspondance. A travers leur amitié, deux univers et deux caractères s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la vitesse flamboyante face à la concision lumineuse. Si leur style se change parfois en arme lourde et néfaste, le plus souvent les lames sont fines et étincelantes. Morand a la tenue noble du cavalier au sabre, dans une armure ciselée de mots qui brillent de mille feux. En bon Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et ses phrases courtes de moraliste font souvent mouche, le sage Chardonne, chirurgien du coeur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en passant par le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un bain de jouvence. Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce couple improbable. Sous leur plume s'anime toute une génération de jeunes écrivains : Nimier, Frank, Blondin, Sagan, Laurent, Déon, Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou Malraux paradent. Morand et Chardonne, qui ne renient rien de leurs engagements, se tiennent en embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie française, malgré les stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours - Chateaubriand, Proust, ou le Journal des Goncourt - se mêlent les commentaires des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la politique de celui qu'ils surnomment "Gaulle". La date de l'an 2000, à laquelle leur correspondance pourrait être divulguée, revient souvent comme l'horizon de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXe siècle, pour Morand, la partie est gagnée : "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre Après nous le déluge, non ?"

11/2013

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Littérature étrangère

L'Amérique de Philip Roth. Pastorale américaine ; J'ai épousé un communiste ; La tache ; Le complot contre l'Amérique

Ce volume parcourt cinquante années de l'histoire américaine, de l'avant-guerre aux années 1980, au sein de la communauté juive de Newark, une banlieue new-yorkaise. Une histoire parfois reconsidérée que le romancier se réapproprie sans souci de chronologie : l'Amérique de Philip Roth. Partant du mouvement de la contre-culture des années 1960 en lutte contre la guerre du Viêtnam (Pastorale américaine), il revient sur la guerre froide et la croisade anticommuniste des années 1950 (J'ai épousé un communiste), passe par le politiquement correct des années 1970-1980 (La tache), et se "projette" dans d'hypothétiques années 1940 (Le complot contre l'Amérique), où le fascisme et l'antisémitisme gagnent les Etats-Unis. En contrepoint d'une sévère critique de la société américaine, Philip Roth tisse une fine analyse des mécanismes de l'homme pris au piège de l'imprévisible. Confrontés à de grands bouleversements, des destins se brisent soudain sous l'effondrement des illusions, des secrets, des certitudes sur lesquels reposaient des vies idéales, prototypes du rêve américain. Quatre oeuvres sur l'identité de l'individu pris dans la tyrannie des mythes américains. Quatre oeuvres sur "le bel avenir américain qui semblait promis, celui qui devait naître en toute logique du solide passé américain, issu d'un processus sans rupture où chaque génération gagnait en intelligence, parce qu'elle connaissait les limites et l'inadéquation des aînés, dont elle savait dépasser l'étroitesse d'esprit pour jouir pleinement des droits conférés par l'Amérique, pour s'affranchir des habitudes et des attitudes juives, pour s'émanciper de l'insécurité du vieux monde et des vieilles obsessions, et, enfin conforme à l'idéal, vivre parmi ses pairs, sans complexes" (Pastorale américaine).

11/2013

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Histoire internationale

Algérie : sortie(s) de guerre. 1962-1965

Souvent prisonnier de "mémoires affrontées ", le traitement historique de la guerre (l'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes natures, de leurs collatéraux, voire (les Etats, la liste est longue (les travaux portés par le besoin - plus ou moins conscient - de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou de l'enfouissement. En la matière, la période postérieure au 19 mars 1962 est souvent absorbée, dans les images mentales des métropolitains, par un besoin de passer à autre chose, qu'exprime bien l'idée de liquidation du passé colonial. Il y a là, au coeur de l'événementialité, une asymétrie voisine et violente, rappelant celle vécue après septembre et surtout décembre 1944.1 oblitération métropolitaine des violences, qui de militaires deviennent au printemps et à l'été 1962 désormais civiles (dans leur immense majorité), doit donc être évaluée. La compréhension de ce hiatus est en effet centrale pour saisir les mécanismes de sorties de guerre. Il y a d'abord celles des hommes (supplétifs, soldats perdus de l'OAS, militants anticolonialistes, prêtres) dont les destins basculent entre la fuite éperdue et l'espoir bientôt démenti de pouvoir " faire société " en Algérie. Il y a ensuite celles de l'Etat qui génère des temporalités différentes allant de l'urgence du rapatriement et de l'insertion (pour les Français) en métropole aux illusions de maintien d'une présence militaire ou industrielle en Algérie. Enfin, il y a les échos régionaux de la guerre. A cet égard, l'intégration économique voire sociale des rapatriés n'exclue ni des conflits d'identités individuelles, ni de profonds clivages politiques dont les effets se font encore sentir : le combat anticolonial étant la matrice d'une génération.

07/2014

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Critique littéraire

Lettres choisies. 1943-1997

Icône de la Beat Generation, poète et intellectuel controversé, Allen Ginsberg est sans aucun doute l'un des écrivains les plus importants de l'Amérique du XXe siècle. Figure de proue d'un cercle littéraire avant-gardiste, référence des beatniks et inspiration des hippies, il a su révolutionner les conventions poétiques en imposant une écriture spontanée, libre et sans tabous. Ce sont ici plus d'une centaine de ses lettres qui ont été soigneusement sélectionnées, et qui révèlent l'écrivain érudit et engagé auteur des chefs-d'oeuvre incontestés que sont Howl et Kaddish, ses deux plus grandes fresques poétiques. Ses lettres avec certains des plus grands esprits et artistes de son temps donnent à voir son combat acharné contre la censure aux Etats-Unis et la guerre au Vietnam, pour la libéralisation des moeurs, l'acceptation de l'homosexualité, la légalisation des drogues et une conscience écologique. On y retrouve les influences marquantes de son oeuvre : jazz et rock, haïkus et mantras, culture pop et foi bouddhiste. Mais on y découvre également un Ginsberg plus intime. Au gré de ses séjours sur la côte Est ou la côte Ouest, en ville ou à la campagne, et de ses voyages au Maroc ou en France, en Amérique latine ou en Inde, le poète parle de ses doutes et de ses émotions, dans ce style à la fois comique et tragique qui lui est propre. C'est un document unique que nous offrent les lettres de ce maître du verbe. Témoignage inestimable de l'émergence d'une contre-culture, la correspondance de Ginsberg retrace plus de cinquante ans d'histoire sociale et culturelle sous une seule et même plume, celle d'un génie rêveur et décomplexé.

11/2013

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Musique, danse

Label Angèle

Il y a fort à parier qu'en 2020, de nombreuses petites "Angèle" voient le jour. A l'image d'une Brigitte Bardot dont le prénom fut donné à de nombreux bébés dans les années 60, la chanteuse Angèle Van Laeken connaît un début de carrière fulgurant. En trois ans, elle est passée d'Instagrameuse à phénomène de mode, puis icône. Ses clips en forme de courts métrages sont admirés par des millions de fans, son dernier album, "Brol", s'est vendu à 750 000 exemplaires (plus grosse vente de disques en France en 2019 ! ) et sa tournée "Brol Tour" a fait le plein jusqu'à l'AccorHotels Arena en février. On l'a vue se produire sur scène avec MC Solaar, elle apparaît sur l'album de Damso et participe à de grands festivals d'été. Sauf en cette année 2020 où, pour cause de confinement, elle a dû se contenter de faire de la musique de chez elle, comme lors du concert Together at home organisé par Lady Gaga où elle a été la seule chanteuse à se produire uniquement en français. Fille et soeur de chanteurs et musiciens (ses parents Laurent Bibot et Marka, son frère Roméo Elvis), la jeune Belge née en 1995 connaît même un succès phénoménal outre-Atlantique. Pianiste émérite, elle sait tout faire. La preuve puisqu'on parle déjà d'elle au cinéma dans le prochain film de Leos Carax, Annette, aux côtés de Marion Cotillard et Adam Driver. Et ce n'est pas tout, puisque Angèle est aussi une auteure-compositrice-interprète complète, douée, libre et engagée... et pas que sur Instagram (bientôt 3 millions d'abonnés), grâce notamment à sa chanson Balance ton quoi considérée comme un hymne féministe pour toute la jeune génération. Parallèlement, elle est également la marraine particulièrement impliquée d'une association luttant contre le cancer pédiatrique.

07/2020

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Gestion

Paroles d'experts RH. Dix ans d'analyse

Voilà dix ans que Focus RH ouvre, chaque semaine, ses colonnes aux experts RH, en plus de ses nombreux articles sur l'actualité de la profession. Dix ans que professionnels RH, consultants, coachs, universitaires et autres experts nous livrent leur point de vue, leur coup de gueule, leur analyse, leur(s) conseil(s), leur clin d'oeil sur une profession en perpétuelle évolution et au positionnement de plus en plus stratégique. Pour marquer cet anniversaire, Focus RH a donc souhaité opérer un temps d'arrêt et, l'espace d'un instant, rembobiner, pour revoir le film de ces analyses, année après année. A chaque période ses préoccupations : premiers pas dans le e-recrutement, montée en puissance de la fonction RH dans les entreprises, arrivée des réseaux sociaux, développement de l'externalisation RH, CV anonyme et diversité, pratiques de recrutement, de rémunération, guerre des talents, émergence de la marque employeur, génération Y, développement de la fonction formation, mais aussi crise, stress, changement, relations sociales... Focus RH a ainsi sélectionné le meilleur de ces dix dernières années pour réunir dans un même ouvrage les contributions de 36 auteurs. Une bonne occasion, aussi, de se rappeler que certains sujets ne sont pas nouveaux, loin s'en faut. En revanche, ce qui a pu changer, c'est la maturité gagnée face à ces derniers, le degré de réflexion, la profondeur de l'analyse... En quelque sorte, cet ouvrage aide à voir d'où l'on vient, pour mieux comprendre où l'on va. Découpé par année, de 2003 à 2012, ce recueil se lit dans l'ordre, du début à la fin, ou au gré de vos envies, par année, ou encore par tribune. Gageons que les dix prochaines années seront à l'image de la qualité de ces contributions.

02/2013

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Sociologie

La coordination patronale face à la financiarisation. Les nouvelles règles du jeu dans l'industrie suisse des machines

Cet ouvrage contribue à la compréhension des capitalismes contemporains en étudiant les transformations de la gouvernance d'entreprise et des relations industrielles en Suisse depuis les années 1990. Il s'agit d'une enquête portant sur l'industrie des machines, de l'électrotechnique et de la métallurgie, secteur qui constitue le noyau historique du capitalisme helvétique et le principal employeur et exportateur du pays. Il s'inscrit dans une démarche interdisciplinaire mêlant sociologie, économie politique et histoire. L'auteur étudie d'abord les formes qu'a pris, après la seconde guerre mondiale, la coordination des élites économiques suisses. Il montre que les stratégies à long terme du management s'appuyaient sur la faible pression des marchés des capitaux, la grande interdépendance entre banques et entreprises et sur un système pacifié, "néocorporatiste", de relations industrielles. Ensuite, en analysant les transformations amenées par la libéralisation et la financiarisation de l'économie suisse, il montre comment le système traditionnel de gouvernance d'entreprise a été déstabilisé par l'affirmation des fonds d'investissement et l'apparition d'une nouvelle génération de managers qui allaient activer un processus de restructurations orientées vers la création de richesse pour les actionnaires. Entretiens, analyse de réseaux et de documents d'archives à l'appui, la recherche explore alors les logiques d'interactions entre la sphère de la gouvernance d'entreprise et celle des relations industrielles, l'affirmation du capital financier faisant pression sur le partenariat social dans le sens d'une flexibilisation et déréglementation du marché du travail. Tout en mettant la sociologie des élites au service d'une meilleure compréhension des processus de changement institutionnel dans les capitalismes contemporains, cette recherche souligne des logiques de changement différentes dans les sphères sous revue : changement disruptif dans la gouvernance d'entreprise, incrémental dans les relations industrielles.

06/2012

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Poésie

L'ouverture du champ. Précédé de Un essai en guerre & Ecrire l'écriture

Lié au courant littéraire de Black Mountain et à celui de la Beat generation, Robert Duncan, né en 1919, est mort en 1988. Composé entre 1956 et 1959 et publié en 1960 chez Grove Press, The opening of the field n’est pas seulement la première somme d’un maître poète ou l’articulation synthétique des avancées poétiques, contemporaines (le vers projectif décrit par Charles Olson y apparaît dans toute sa splendeur), et historiques, convoquant aussi bien Pindare que Louis Zukofsky, Marianne Moore ou Ingmar Bergman ; nous y trouvons la première pierre d’un édifice ambitieux, à l’échelle des Cantos d’Ezra Pound : l’oeuvre d’une vie telle qu’elle se dessine et se définit dans une séquence transversale initiée ici, la « Structure de la Rime », qui se poursuivra dans les volumes suivants. Le livre présente d’entrée ses trois thèmes ou éléments majeurs : la Loi, les Morts, le Champ. « La nature du Champ, écrit Duncan, est triple : il se conçoit intimement comme le champ donné de ma vie propre, intellectuellement comme le champ du langage (ou de l’esprit) et imaginairement comme le champ donné à l’homme (aux multiples langages). » Aussi, L’ouverture du champ et les deux séquences antérieures qui le précédent dans notre traduction dessinent une cosmologie qui admet aussi bien les cendres de l’homme de Néandertal (Un essai en guerre) que « les usines de la misère » (Poème commençant par une ligne de Pindare) ou « un jeu d’oiseaux dans un ciel vide » (Jeu d’épreuves) : « Le temps du poème ressemble à celui du rêve, car il organise lignes d’association et de contrastes en un ensemble hautement structuré. L’objectif commun du rêve et du poème est de donner socle à une forme au-delà de ce que nous connaissons, à un sentiment plus fort que la réalité ».

11/2012

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Faits de société

Toutes libres ! Rebelles et insoumises, exigeons l'impossible

« Née dans une famille au père ouvrier algérien, l'exil aurait pu être pour moi un fardeau. Il est devenu, au contraire, une gageure face à mon clan. Éprise de liberté et d'indépendance, il fallait que je parte, que je quitte le giron familial par rébellion. Une fois seule, j'étais enfin née. Libre soit, mais que faire ? Je dus affronter mes propres contradictions : sexe, tradition, religion. Sur ce chemin semé d'embûches, je n'ai pu échapper à l'image réductrice d'être femme, et musulmane. J'ai rencontré, du reste, nombre de filles qui ne sont pas parvenues à faire face, ont cédé, alors que d'autres sont sorties de l'avenir tracé qu'on leur imposait. Or mes combats m'ont permis, à Ni putes Ni Soumises, de défendre l'idée que l'émancipation pour toutes relève d'une question de survie. Longtemps, les militants des droits des femmes et de l'homme ne se sont pas vraiment préoccupés de notre sort, taxant les femmes libres issues de l'immigration de « curiosités anthropologiques », voire les réduisant à cela. Mais quel parti ou mouvement peut prétendre porter des valeurs affichées progressistes s'il ne comprend pas le quotidien des exclus du champ démocratique et social ? Laïcité, droit des femmes, mixité, exclusion, marginalisation politique… autant de questions de fond qui appellent un projet visionnaire pour une génération ayant soif de rêve républicain. Autant de batailles qui trouvent un écho dans les pays arabes – avec les femmes en première ligne – et qu'il faut continuer à mener, là-bas comme en France. Autant de sujets essentiels que cet ouvrage, à travers ma vie personnelle mais aussi de militante, aborde en toute franchise et liberté ».

03/2013

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Sciences politiques

Les écoles chiites au Liban. Construction communautaire et mobilisation politique

Depuis les années 1960, et plus encore depuis la guerre civile, la communauté chiite libanaise a connu un impressionnant processus de consolidation et de montée en puissance. Sous l'influence de leaders locaux et de clercs comme Musa al-Sadr ou Mohammad Hussein Fadlallah, elle a acquis une visibilité croissante sur la scène politique libanaise, avant de connaître les faveurs des médias dans le sillage de la révolution iranienne et de l'émergence du Hezbollah. Sur la base d'une enquête de terrain de trois ans, cet ouvrage analyse un domaine jusque-là peu étudié et pourtant central au sein du chiisme libanais contemporain : l'éducation, au croisement des stratégies religieuses, sociales et politiques des acteurs communautaires. Témoin et enjeu des luttes de pouvoir, elle s'insère dans un faisceau de mobilisations pour lesquelles elle représente un levier, dans un contexte d'extrême perméabilité des différents secteurs sociaux et de faiblesse de l'État. Les écoles communautaires s'intègrent aussi bien dans des stratégies politiques personnelles que dans des projets de société globaux ; celui du Hezbollah, qui vise à former une "société de la résistance", en représente le modèle le plus abouti. Ce dernier exerce aujourd'hui une hégémonie culturelle réelle, bien que contestée, sur les chiites au Liban et a acquis un rôle central dans la prestation de services sociaux à la communauté. Dans le cas de la mouvance du Hezbollah - et dans une moindre mesure dans celle du mouvement Amal - les écoles mises en place favorisent l'émergence d'une "deuxième génération" militante, après les combats révolutionnaires des parents. Socialisée dans un environnement islamisé et souvent militant, la nouvelle classe moyenne formée par ces institutions ne peut que remodeler à terme le soubassement communautaire, pour le renforcer ou le contester. À tous ces titres, les écoles chiites sont un révélateur des dynamiques sociopolitiques du Liban contemporain.

05/2012

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Histoire internationale

Mon combat politique

Nguila Moungounga-Nkombo est l'un des rares hommes politiques de sa génération qui a eu un idéal politique et qui y est resté fidèle. C'est dire que c'est un homme avec des convictions solides. Par exemple, il a toujours refusé de cautionner toutes les dictatures instaurées dans son pays. C'est dans cet esprit qu'en 1969, ayant participé à la création du Parti Congolais du Travail (PCT), ancien parti unique d'inspiration marxiste, qui lui doit sa dénomination, il le quittera presque aussitôt, suite au refus de celui-ci d'intégrer en son sein des amis politiques des anciens présidents Massambat-Débat et Youlou, et certains autres patriotes, estimant que, minoritaire de fait, ce parti ne sera pas en mesure de mener à bien le développement du pays. Pendant deux décennies, il sera victime d'un harcèlement sans précédent du PCT : calomnies, menaces, arrestations, emprisonnement, tentatives d'assassinat, exil politique, etc. Ainsi, en 1977 suite à l'assassinat du président Ngouabi par ses propres amis du PCT, bien qu'innocent, il sera condamné à 10 ans de prison. Moungounga-Nkombo devient ministre pour la première fois en 1992, dans un gouvernement formé par le premier président élu démocratiquement dans l'histoire du pays, Pascal Lissouba. En 1993, il est ministre de l'Economie et des Finances, et obtient des résultats tangibles, salués d'ailleurs par des organisations financières internationales, et qui se traduisent entre autres par le renflouement des caisses vides de l'Etat et la paye régulière des fonctionnaires. Après le renversement du président démocratiquement élu, fidèle à ses convictions, il refusera toute capitulation devant la dictature en cours au Congo, en dépit des appels du pied de cette dernière...

12/2011

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Sociologie

Sex Press. La révolution sexuelle vue par la presse underground

Sexus politicus ! Au milieu des années 60 en occident, une génération décide de briser le tabou du sexe contre la société, la religion et les valeurs familiales. Leurs idées underground explosent dans une nouvelle presse libre : de the east village other à sexpol en passant par actuel. Tous ensemble ? De la communauté à l'orgie, il n'y a qu'un pas que beaucoup n'ont jamais franchi ! Sexualité de groupe libre et joyeuse versus partouze codifiée : comment les années 60 et 70 ont réinventé le sexe à plusieurs. Avec oz, suck, screw... Women's lib ! Apparu aux Etats-Unis au milieu des années 60, le mouvement de libération des femmes est l'une des grandes affaires politiques des seventies, aboutissant à des avancées notoires. De Rat à Tits et Clits en passant par le torchon brûle. A poil ! Pratiquer librement la sexualité, c'est aussi reprendre possession de son corps. De la culture du corps libre aux plages naturistes, comment toute une classe d'âge s'est retrouvée à poil. Avec Nola Express, Berkeley Barb, Mainmise... Minorités ? On n'appelait pas encore ça le mouvement LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) mais ça n'empêchait rien ! De interview à other scenes, comment les combats des minorités sexuelles ont précédé ceux du mainstream. Chicks ! Maintenant que le sexe est en vente libre, pourquoi ne pas prendre un peu de plaisir ? De vedettes à sex stars system en passant par les pockets de gare : un parti pris résolument masculin. Porno... Presse populaire, sex-shops urbains et cinéma x, comment en est-on arrivé là ? Retour sur les prémices de la pornographie à l'époque où on appelait ça encore du cul. La révolution sexuelle s'est fait récupérer !

05/2012

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Histoire internationale

De Jörg Haider à Heinz-Christian Strache. L'extrême droite autrichienne à l'assaut du pouvoir

Né en 1950 en Haute-Autriche, Jörg Haider est devenu, à partir de 1986, le leader charismatique et flamboyant, à l'allure de play-boy, d'un parti de nostalgiques du IIIe Reich, le FPÖ. Il a su se bâtir une image de Robin des bois moderne, d'avocat des intérêts du "peuple" et des petites gens. A partir de 1995, Haider a donné à cette formation un profil idéologique antieuropéen, anti immigrés et antisystème. Ses dérapages sémantiques faisant des camps de concentration des "camps de travail", ses dithyrambes à la gloire de "la génération du Front" - en particulier de la SS - ont fait scandale. Avec 27 % des suffrages lors des élections de 1999, le FPÖ est entré dans un gouvernement d'alliance avec le parti conservateur, entre 2000 et 2006, ce qui a même mené la Communauté européenne au bord d'une crise internationale. La scission du FPÖ, en 2005, et surtout la mort de Jörg Raider dans un spectaculaire accident de voiture, le 11 octobre 2008, pouvaient laisser croire que l'extrême droite entrerait en décomposition. Pourtant les obsèques quasi nationales réservées à Haider ont montré la profondeur de l'ancrage populiste dans une partie de la population. Ce qui est aujourd'hui confirmé par la montée en puissance d'un nouveau leader charismatique du FPÖ, Heinz-Christian Strache, qui pourrait accéder au pouvoir en 2012. Dans cet ouvrage, Patrick Moreau aborde de manière approfondie l'histoire du phénomène populiste de droite le plus spectaculaire de ces vingt dernières années en Europe. Il soulève le problème de l'attitude des forces de la droite traditionnelle à l'égard de ces partis populistes, qui a, entre autres, dominé la scène politique française depuis deux décennies en raison de la présence récurrente du Front national de Jean-Marie et de Marine Le Pen.

02/2012

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Littérature étrangère

Où as-tu passé la nuit ? Une histoire personnelle

1968. Une jeune fille blanche, issue d'une dynastie bostonienne prestigieuse dont l'histoire remonte à la fondation des Etats-Unis d'Amérique, et un jeune étudiant noir, élevé dans la misère et qui ne peut, quant à lui, se targuer d'aucun arbre généalogique, font le choix de s'unir par les liens du mariage. De la couleur de leur peau à leurs origines sociales, tout oppose ces deux jeunes gens aussi brillants et charismatiques l'un que l'autre : prometteuse incarnation de l'espoir d'un changement pour toute une génération, le couple vole néanmoins en éclats quelques années après, laissant derrière lui trois enfants brisés. Longtemps plus tard, l'aînée, Danzy, devenue écrivain, et épouse et mère à son tour, s'assigne pour mission de décrypter les raisons du naufrage. Au prix d'une difficile enquête qui l'entraîne sur les routes de l'Amérique profonde. elle tente de reconstituer les chapitres manquants de l'histoire d'un père aux allures d'éternel fugitif, aussi insupportable que chéri. Confrontée à l'ignorance, à l'omission délibérée, aux stratégies du non-dit ou à la simple confusion du souvenir, elle n'a bientôt d'autre choix que de reparcourir, pour son propre compte, l'histoire raciale de l'Amérique telle qu'elle se révèle au fil de récits d'une déconcertante plasticité. Courageux et bouleversant voyage dans la mémoire collective comme individuelle, Où as-tu passé la nuit ? témoigne de ce qu'il en coûte de se mettre en quête d'une identité déchirée par l'Histoire, face à une société qui exige que chacun réponde de ses origines mais qui ignore de quelle inconsolable et étrange fierté se nourrit parfois un sentiment d'appartenance auquel on ne peut se soustraire.

01/2011

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Psychologie, psychanalyse

Folies contemporaines

Une voix éclate : " elle m'a largué cette conne... je suis mal... il faut m'enfermer sinon je vais la tuer ! ". Christophe, livide, est prostré dans le couloir des urgences. Toute la nuit, il détaille les moments d'une enfance heureuse entre un père, une mère et une grande soeur attentionnée, que traversent de longues périodes d'ennui parfois voluptueuses. Il évoque l'impression de ne jamais voir son désir de vivre pleinement réalisé, son tiraillement entre l'envie irrépressible d'agir et celle de ne plus bouger. Stéphane, publicitaire, ne voit plus le temps passer. Depuis trop longtemps, les jours se ressemblent inéluctablement : il revêt, tous les matins, le même dynamisme affecté pour aller travailler, se rend aux mêmes fêtes de fin de semaine et se réveille avec la même gueule de bois les dimanches blêmes. La rencontre de Laure chez des amis ou celle de Marie dans un bar sont identiques. Il les accueille avec le même sourire lassé et n'en attend rien. D'une même voix que Fernando Pessoa, il semble dire à tout ce qui l'entoure " Dans tout cela, qu'y a-t-il d'autre que moi ? Ah, mais l'ennui c'est cela, simplement cela. C'est que dans tout cela - ciel, terre, univers -, dans tout cela, il n'y ait que moi ! " Enfants du néo-libéralisme, Christophe, Stéphane et bien d'autres de leurs contemporains n'ont pas connu la Shoah, la guerre d'Algérie ou Mai 68. Ces événements s'inscrivent pourtant au coeur de leur souffrance. A la croisée d'un contexte social-historique réel, et de cryptes collectives transmises d'une génération à l'autre, les folies contemporaines mettent à jour les investissements inconscients du champ social. Elles révèlent, par-delà l'OEdipe ou les mythiques figures parentales, les contenus sociaux, économiques, politiques de l'inconscient.

06/2009

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Critique littéraire

XXe siècle

Benjamin Crémieux n'appartient pas à la génération des fondateurs de La NRF, il la rejoint, sollicité par Rivière, en 1920. Jusqu'à la guerre il est un des critiques majeurs de la revue où il rédige de nombreuses notes mais aussi des articles plus étendus sur les sujets les plus divers. Passionné de théâtre, il est quelque temps en charge de la critique dramatique. Grand passeur de la littérature italienne contemporaine en France, il révèle au public français Pirandello, dont il devient le traducteur attitré, halo Svevo et bien d'autres encore. XXe siècle réunit en 1924 les études critiques essentielles publiées par Crémieux dans La NRF. La première étude, consacrée à Proust, est remarquable par sa compréhension précoce de la structure d'une oeuvre qui n'avait pas encore paru dans sa totalité et de l'esthétique de son auteur. Les autres sont consacrées à des contemporains qui, s'ils ne sont pas tous capitaux au même titre que Proust, n'en sont pas moins remarquables. Pierre Benoit n'a plus la stature que lui conféraient ses prodigieux chiffres de vente, mais ce qu'écrit Crémieux de Luc Durtain ou de Pierre Hamp devrait nous inciter à relire des auteurs méconnus. Ses lectures de Larbaud, Jules Romains, Paulhan... sont fécondes et témoignent de sa méthode humaniste, fondée sur une identification intellectuelle avec l'auteur et sur une maîtrise parfaite de son oeuvre. Pour Crémieux : " Critiquer, c'est juger Mais c'est aussi comprendre, définir, s'identifier. " La récente ouverture des archives n'a pas livré l'ensemble des textes promis pour la deuxième série de XXe siècle, toutefois la présente édition est complétée par les critiques consacrées aux frères Tharaud et à Edmond Jaloux.

11/2010

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Actualité et médias

La vie privée, un problème de vieux cons ?

Avec l'internet et les " nouvelles technologies " apparaît aujourd'hui un paradoxe de la vie privée : d'un côté, nous aimerions pouvoir nous exprimer en toute liberté, de l'autre, nous avons toujours peur d'être fichés. Nombreux sont ceux qui affirment que les jeunes internautes seraient impudiques, voire exhibitionnistes, comme si le net se divisait en deux camps : ceux qui montrent leurs fesses sur Facebook, et ceux qui les reluquent. Pourtant, quand on étudie ce que les jeunes font réellement sur ces réseaux sociaux, on découvre qu'ils savent tout à fait y protéger leur vie privée. Et s'ils ne faisaient qu'appliquer sur l'internet les libertés que nos grands-parents ont chèrement conquises au sein de la société ? Dans La vie privée, un problème de vieux cons ? Jean-Marc Manach met en évidence le fait que ceux qui agissent pour faire du net un formidable espace de liberté d'expression jettent les bases de profonds bouleversements sociaux, économiques et politiques, comme les féministes ont pu le faire en levant les tabous sur la sexualité. Il démontre que la problématique ne se réduit pas à un problème de génération divisant " vieux " et " jeunes de l'internet ", mais qu'il s'agit d'un véritable enjeu politique et de civilisation. Et que la véritable question est bien celle de nos libertés. Or, sans vie privée, il n'est point de libertés. La société de l'information devenant de plus en plus une société de surveillance, l'auteur en dresse un panorama critique et en décrypte tous les ressorts. Cet ouvrage propose également toutes les techniques pour protéger sa vie privée et garantir ses libertés sur l'internet. C'est un livre qui apporte un éclairage inédit à un débat de société essentiel, et qui devrait rassurer tous ceux (parents, enseignants, politiques, etc.) que l'internet angoisse...

07/2010

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Philosophie

Eloge du carburateur. Essai sur le sens et la valeur du travail

" La génération actuelle de révolutionnaires du management considère l'éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère de loin l'exemple du consultant en gestion, vibrionnant d'une tâche à l'autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Imaginez à côté le plombier accroupi sous l'évier, la raie des fesses à l'air. " Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion professionnelle, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle l'une des réflexions les plus fines qu'il nous ait été donné de lire sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales. Mêlant anecdotes, récit et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce " travail intellectuel ", dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l'" économie du savoir ", se révèle pauvre et déresponsabilisant. De manière très fine, à l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou réparer des objets - ce qu'on ne fait plus guère dans un monde où on l'on ne sait plus rien faire d'autre qu'acheter, jeter et remplacer. II montre que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'" économie du savoir ". Retour aux fondamentaux, donc. La caisse du moteur est fêlée, on voit le carburateur. Il est temps de tout démonter et de mettre les mains dans le cambouis ... "

03/2010

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Histoire de France

AVANT MEMOIRE. TOME 4, D'un siècle à l'autre

"La troisième chronique d'Avant Mémoire, intitulée La Fauconnier, se situait dans le Paris de Louis XV, continuait sous Louis XVI et s'arrêtait à la veille de la Révolution. Elle relatait l'histoire des soeurs Fauconnier, Madeleine ma lointaine aïeule et Marie-Anne, filles du maître perruquier de la rue des Quatre-Vents. Madeleine avait eu du duc de Gramont une fille naturelle, Cécile, qui fut sa seule enfant. Que devinrent pendant la tempête révolutionnaire les personnages que nous avions rencontrés dans La Fauconnier, parents et alliés, amis et relations ? Je les ai presque tous retrouvés, non sans peine, sous des aspects inattendus dont la juxtaposition compose le tableau d'une société sinistrée. L'actualité politique occupe ici le devant de la scène, reléguant au second plan les péripéties domestiques, tant les grands événements nationaux se sont alors précipités qui se répercutèrent dans les foyers. Cependant une nouvelle génération a grandi. Cécile de Gramont de la Mothe avait épousé Jean Devaux, contrôleur ordinaire des guerres, et de leur mariage étaient nés deux enfants, Charles-Maurice mon trisaïeul et sa soeur Sophie. La longue existence de Charles-Maurice Devaux dit le baron de Vaux, né et mort à Paris, baptisé le 13 avril 1774 à Saint-Eustache et inhumé le 28 février 1856 au Vieux-Cimetière de Neuilly, a été ma plus constante référence tout au long de cette dernière enquête. Elle va, cette enquête, de la Révolution jusqu'au Second Empire et présente en coupes successives, pratiquées dans l'ordre chronologique en suivant les divisions de l'Histoire, les comportements de mes divers personnages au cours des mêmes périodes. Ainsi s'achève le projet d'Avant Mémoire, histoire sociale d'une famille française suivie à Paris pendant trois siècles (1555-1856) dans ses rapports avec son temps." Jean Delay.

03/1986

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Histoire de France

La société martiniquaise aux XVIIe et XVIIIe siècles (1664-1789)

Au XVIe siècle, les Espagnols s'intéressent avant tout aux rives des Grandes Antilles, puis à celles du continent. Zone d'escale, les Petites Antilles ne sont pas l'objet d'une occupation permanente. Au XVIIe siècle, avec le développement d'un nouveau modèle de colonisation fondé sur l'agriculture, initié par des Anglais, des Français et des Hollandais, les Petites Antilles deviennent un enjeu économique, puis des colonies de peuplement. En 1626, les Français participent à la colonisation officielle de Saint-Christophe. En 1635, ils s'installent à la Guadeloupe et à la Martinique. En 1664, ils implantent la culture du " pétun ", qui se fait principalement avec des engagés ; celle-ci cède la place à la canne à sucre, avec le recours massif aux esclaves importés d'Afrique. Parallèlement, l'emprise du pouvoir royal se précise ; de plus une génération de créoles blancs va jouer un rôle essentiel dans le peuplement. Y a-t-il une continuité entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle ? Que penser de l'idée universellement admise que les populations blanches et noires ne peuvent se maintenir dans l'immigration ? Tous les contacts entre Africains, Amérindiens et Européens, l'affranchi et le sang mêlé qui, souvent, se confondent, posent la question de leur insertion dans les hiérarchies et la démographie. A partir de la correspondance administrative, des dénombrements, des registres paroissiaux et, à compter de 1776, des notaires, l'auteur étudie les bases économiques et, plus minutieusement, les structures imposées et les réactions populaires qui, par exemple, font de l'illégitimité, moins une conséquence de la déchristianisation, qu'une réponse à la fermeture d'une société rigide, touchée, en 1789, par les idées de liberté et d'égalité.

12/2003

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Critique littéraire

Héloïse. L'amour et le savoir

Sans Tristan, quel visage donner à Iseut ? Sans Abélard, qui se soucierait d'Héloïse ? Des femmes du haut Moyen Age, la mémoire des hommes n'encense guère les figures. Elle préfère les hommes. Au temps de l'amour qu'on dit courtois, les paires d'amoureux ne sont-elles pas toujours des fruits de l'imaginaire masculin, qui flatte, incorrigible, le mâle plus que la femme dans le couple et considère l'amante à peine mieux que la dame esseulée ? Pierre Abélard a sans nul doute fait une place à son Héloïse parmi les dames du XIIe siècle, mais il l'a couverte de son ombre. Il l'a obnubilée et, avec elle, tous ses lecteurs. Or qui est Héloïse ? Le défi lancé a l'historien a rarement été relevé, sinon pour conforter la figure de la femme dessinée par Abélard son mari. L'enquête biographique doit briser le sceau apposé sur des sources particulièrement obscures, abroger les fabrications des découvreurs d'Héloïse aux XVIIe et XVIIIe siècles, révoquer les fantasmes du romantisme et du vaudeville, avant de restaurer, pas à pas, l'image d'une femme qui compta parmi les rares créatrices de son temps. Il faut pour cela imposer le silence au mari, saisir dans les mots de la femme sur soi la revanche de l'anéantissement consenti. Alors Héloïse se débarrasse de Pierre et prête sa voix aux femmes du XIIe siècle. Telle est la leçon exigeante de la biographie, qu'on ne saurait tenir pour un genre mineur : en dépoussiérant les idées convenues, en renonçant aux interprétations littérales, en reconstituant une histoire totale dans le miroir d'une histoire particulière, Guy Lobrichon, historien médiéviste de l'Université d'Avignon, relit l'aventure d'une génération qui a transformé l'image du monde.

02/2005

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Philosophie

Théorie de l'agir communicationnel. Tome 1, Rationalité de l'agir et rationalisation de la société

" Depuis la première génération des élèves de Hegel, la philosophie tente d'aborder le medium de la pensée postmétaphysique. Sous ces prémisses, la Théorie de l'agir communicationnel tente de poursuivre l'élaboration de quatre thèmes de la pensée postmétaphysique. " Par l'esquisse d'une pragmatique formelle, je voudrais radicaliser le tournant linguistique qui, depuis Frege, ainsi que dans le structuralisme, ne fut accompli qu'au prix d'abstractions inadéquates. " Par les concepts complémentaires de monde vécu et d'agir communicationnel, j'entends donner tout son sérieux à cette mise en situation de la raison qui, de Dilthey à Sartre et Merleau-Ponty en passant par Heidegger, ne fut accomplie que dans la dépendance à l'égard de la philosophie de la conscience. Une raison incarnée dans l'agir communicationnel permet d'appréhender l'ensemble dialectique que composent l'ouverture langagière au monde et les procès d'apprentissage dans le monde. " En analysant la base de validité des discours, je voudrais surmonter le logocentrisme qui a marqué effectivement la tradition occidentale. L'ontologie était fixée sur l'étant en sa totalité, la philosophie de la conscience, sur le sujet qui se représente des objets, et l'analyse du langage, sur le discours constatant des faits, et par là, sur le primat de la proposition assertorique. On peut dissiper cette étroitesse de vue sans que la raison en tant que telle s'en trouve dénoncée. " Sur cette voie, on peut prendre congé du concept d'Absolu mais également de la pensée totalisante de la philosophie de la réflexion s'incluant elle-même avec le monde (Kant, Hegel). " Bien qu'elle travaille ces thèmes de pensée philosophiques, la théorie de l'agir communicationnel demeure en son noyau une théorie de la société. " J. H.

03/2001

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Cinéma

Kazan, Losey. Edition définitive

" Ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus "en miroir" tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergence. Kazan et Losey sont nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. Leurs origines respectives, la minorité grecque de Turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la Liste noire, désir d'intégration sociale pour Kazan, affirmation de valeurs de la Constitution pour Losey. Ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte Est, Yale et Harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. Leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du New Deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. Ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec Tennessee Williams et Harold Pinter. Kazan signa son dernier grand succès critique, America America, l'année, ou presque, où Losey connaissait sa première consécration internationale avec The Servant. Et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en Europe. Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, mais ils eurent, en vieillissant, une même méfiance à l'égard des certitudes trop établies." Michel Ciment.

04/2009