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discours Benoît Peeters

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Littérature française

Le temps de la «gadouille» ou le dernier rendez-vous d'André Gide avec l'Allemagne (1933-1951)

Les rapports d'André Gide avec l'Allemagne sont connus dans leur ensemble. Mais la période la moins étudiée est bien la plus complexe, celle qui suit l'arrivée au pouvoir de Hitler en 1933. A partir de ce moment, Gide se voit confronté aux réalités politiques et humaines de cette époque. Il observe avec attention les progrès du national-socialisme avec une curiosité qui lui est propre : fasciné par le monstre politique dont il perçoit assez vite les dangers pour l'Europe et toujours attaché à l'Allemagne comme source certaine d'un renouveau européen qui devrait permettre de sortir d'une crise sans fin. Gide s'attache à aider les émigrés. Il acquiert ainsi une nouvelle réputation, celle du Sage capable de sauver des valeurs bien menacées. Mais il est, lui-même, livré aux critiques non seulement des nationaux-socialistes qui s'efforcent d'utiliser à leur profit sa rupture avec le communisme après 1936, mais aussi de la gauche qui est amenée à préciser son interprétation des faits, à faire de l'écrivain un renégat, même si des différences se font jour entre les socialistes et les communistes à cette occasion. Et puis vient la guerre. Gide rentre dans le silence qui témoigne de son impuissance face aux drames humains. L'Allemagne reste l'objet de son attention. Et lorsque le régime national-socialiste s'effondre, il ne tarde guère à se rendre tout d'abord en Autriche, à Pertisau pour affimer la force des petits peuples, puis en Allemagne. Le discours prononcé devant la jeunesse à Munich en 1947 sera le grand moment des retrouvailles avec un peuple auquel Gide ne se lasse pas de rappeler son attachement à une époque où la guerre froide annonce de nouveaux drames.

12/1985

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Pédagogie

Peut-on encore parler de méthodes pédagogiques ?

Si on définit une méthode pédagogique comme un ensemble de moyens raisonnés pour arriver à un but, elle suppose une cohérence entre les finalités de l'enseignement et les pratiques enseignantes en précisant la façon d'être et d'agir à l'égard des élèves. La demande de méthodes qui délivreraient les enseignants de leur obligation d'invention nous a incités à nous poser cette question : peut-on encore parler de méthodes pédagogiques ? Nous avons examiné la notion ainsi que les injonctions formulées par la hiérarchie des systèmes éducatifs et les demandes pressantes de méthodes exprimées par les "novices". Le recours à l'étude de l'activité des enseignants et l'exploration de la complexité de leur agir ont permis une étude fine de leurs pratiques étudiées dans quatre disciplines : éducation physique et sportive, enseignement de la lecture et de l'orthographe ainsi que géographie. Cet ouvrage collectif fait le point sur les réponses qui peuvent être apportées par la recherche à six grandes questions : existe-t-il des méthodes qui s'appliqueraient en classe ? Par quoi remplacer le discours général et flou sur les méthodes pédagogiques ? Comment traiter la demande de méthode exprimée par les personnes en formation ? Que nous disent les recherches sur les pratiques et l'activité des enseignants dans des disciplines et des niveaux de scolarité différents ? Peut-on élaborer une théorie de la coopération entre enseignants, formateurs et chercheurs afin d'améliorer les pratiques d'enseignement-apprentissage à partir d'une analyse des situations ? Cette théorie peut-elle montrer en quoi les pratiques d'enseignement sont liées aux pratiques d'apprentissage ainsi qu'établir que l'environnement des professeurs est aussi constitué de l'activité des élèves et que l'activité du maître fait partie également de l'environnement des apprenants ?

02/2019

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 3, Fragments, Edition bilingue français-grec ancien

L'édition complète des Ouvres de Favorinos d'Arles dans la collection Budé, prévue en trois volumes, s'enrichit d'un deuxième volume, qui recueille tous les fragments ou témoignages connus relatifs à cet auteur. Rappelons que Favorinos est né à Arles et qu'il a fait très tôt le choix de s'exprimer en grec plutôt qu'en latin (c'est aussi le cas, très rare, de Marc Aurèle et d'Elien) et qu'il a été en relation avec ceux qui comptaient dans le monde intellectuel de l'époque (Plutarque, Dion Chrysostome, Aulu Gelle ou Lucien). Néanmoins, de son ouvre, il ne nous est virtuellement rien parvenu : deux discours conservés dans la collection de Dion (publiés au vol. I de cette édition), une Consolatio à l'occasion de son exil, retrouvée sur un papyrus au XXe siècle (ce texte, le " Sur son exil " sera publié au vol. II). Dans ce volume, sont rassemblés tous les textes où apparaît le nom de Favorinos, sans faire de distinction entre testimonium ou fragmentum. On aboutit ainsi à un ensemble de 163 fragments. Ils sont classés, à leur tour, en deux ensembles : fragments assignables à un ouvrage déterminé (96 fragments) ; fragments non assignables (67 fragments). On reconstitue ainsi, avec plus ou moins de précision, vingt-et-un ouvrages, où l'on reconnaît sans peine la plupart des sujets abordés par les sophistes de la seconde sophistique. Tous ces fragments sont accompagnés non seulement d'une traduction, mais aussi d'un riche commentaire. Pour tous les titres d'ouvrages, on trouvera une notice générale, qui s'efforce de replacer le texte dans le contexte de la création intellectuelle du IIe siècle, et confirme la place de Favorinos dans ce vaste mouvement littéraire et philosophique.

06/2010

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Littérature française

Est-ce ainsi que Dieu nous aime ?

" Quand la nature a des soubresauts si mortifères, quand l'homme se sert de ses croyances pour assouvir les bas instincts de ses désirs, quand un Trump a l'imposture rivée au corps jusqu'à la lie haineuse de ses discours, quand un Poutine s'allie au despote d'une Syrie en larmes pour allumer un bûcher de femmes et d'enfants, quand des voix mutilent les arts au point d'élever en pleine saison du renouveau des pyramides d'os et de chair, quand... quand... Philomène énumère dans sa tête la liste de ses angoisses. Elle regarde le monde fermer toutes ses portes à des possibles bonheurs. Elle possède encore deux mains, deux jambes, bref un corps entier qui fonctionne et pourtant on dirait une poupée de chiffon, sans muscles ni réflexes. Une viande morte pendue au bout d'un crochet comme dans un abattoir. " Philomène, quatre-vingt-huit ans, vient de perdre son mari Paulin. " Enfin seule ", lui traverse-t-il l'esprit. Dans les jours qui suivent, une vague d'attentats survient aux quatre coins de la France : cent soixante-deux morts, une soixantaine de blessés. Bientôt, un suspect est activement recherché : un enfant du pays, de ce petit village de Maine-et-Loire. La vieille dame n'en revient pas... Pourquoi donc Jordan avait-il pris part à ce massacre là-bas sur Nantes ? Lui qui, comme son père, avait tant peur de ces mains levées, comment avait-il pu armer les siennes pour jouer à l'apprenti djihadiste ? Autour d'une galerie de portraits tout en nuances, Marie Paule Rousseau Barbaza observe notre monde d'aujourd'hui, malade, fragile, perdu, et dresse un état des lieux d'une mélancolie renversante. Un concentré d'humanité, loin de tout manichéisme, qui résonne longtemps après la dernière page.

07/2018

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Gestion

Luxe et résilience. Les clés pour rebondir face aux crises

" La pire année de l'histoire moderne du luxe " Luca Solca, Bernstein " Une chute du chiffre d'affaire du luxe entre -35 % et -39 % en 2020" Mc Kinsey " 600 milliards de ventes prévues en 2020 " Boston Consulting Group "Il y aura une reprise pour le marché du luxe, mais l'industrie sera profondément transformée " Claudia D'Arpizio, Bain & Company Après une décennie de croissance insolente à deux chiffres, fruit du triomphe économique de sa massification et globalisation qui en ont fait le champion des marchés financiers, le secteur du luxe doit affronter pour la première fois une crise mondiale généralisée tant sanitaire qu'économique. Un seul mot d'ordre lancé par Kering, LVMH, Hermès : l'appel à la résilience économique contre ce traumatisme tant psychologique, que financier. Sur toutes les bouches, jusque dans les discours d'Emmanuel Macron, la résilience est cette capacité à supporter les épreuves de la vie ; capacité qui permet de rebondir, de prendre un nouveau départ après un traumatisme. Et c'est ainsi qu'à peine six mois après la crise liée au Covid-19, les GAFA français alias les " KHOL " (Kering, Hermès, l'Oréal et LVMH) retrouvent leurs cours de 2019, rare ilot de résistance à la sinistrose ambiante. Une fois de plus, le secteur du luxe est un modèle de réussite pour les autres secteurs. Ce livre donne les clés d'un nouveau savoir-faire qui n'est pas un talent inné pour le secteur et a l'ambition d'imaginer ses évolutions pour les années à venir. Le savoir-faire résilience se construit en 4 phases : confrontation, adaptation, prospection transformation. Il n'est jamais un exercice en solitaire, c'est pourquoi ce livre collectif réunit des grands experts provenant d'horizons différents et apportant chacun leur facteur de résilience.

01/2021

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Esotérisme

Dictionnaire buissonnier de la franc-maçonnerie

Les auteurs de ce Dictionnaire buissonnier (et malicieux) nous rappellent, à nous autres initiés, qu'avec nos mots de passe, nous sommes des "passe-mots" ; mais aussi, comme passants de ce monde, des passeurs de vie. En effet, Francs-maçons, nous sommes des transmetteurs, autant traditeurs que traîtres (ces deux mots ont la même racine latine : trado -ere) – et il est judicieux qu'il en soit ainsi – ; car ceux qui transmettent la tradition la trahissent pour qu'elle puisse passer par le filtre de leurs êtres et de leurs mots... tout en l'enrichissant aussi. En fait, les auteurs de ce florilège sémantique nous recommandent de redevenir des " enfants-poètes-fous ", à la façon dont Erasme dans son Eloge de la Folie nous conseillait d'être " des fous parfaits, [...] des Morosophes, c'est-à-dire sages-fous. [...] Vous m'applaudissez, mes amis ! Ah ! je savais bien que vous étiez trop fous, c'est-à-dire trop sages, pour ne pas être de mon avis ". Les idées-sources que portent les mots nourrissent des rivières de sens dérivés qui, parfois, rejoignent les grands fleuves des termes usuels. Laissons-les nous emporter dans le cours de leurs pensées. Alors, suivons nos guides, ils nous aideront à maîtriser nos discours. Et "n'évitons plus de regarder la force magnifique de la formulation adéquate" – ainsi qu'Annick Drogou et Jean-Marc Pétillot nous y engagent –. Merci à eux d'avoir publié un tel ouvrage où, mêlant l'intelligence et la compétence à l'esprit et à l'humour (sans oublier les saillies et l'espièglerie), ils réattribuent du sens aux mots que nous employons, tout en nous charmant par le style de leur écriture et la pointe fine de leurs réflexions. Bref, ils redonnent du sens à une parole... que nous avions peut-être perdue !

11/2019

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Histoire de France

1914-1918 Prolonger l'agonie. Tome 2, Comment l'oligarchie anglo-américaine à délibérément prolongé la Première Guerre Mondiale de trois ans et demi

Le fait que nos gouvernements nous mentent est généralement accepté de nos jours, sauf que la Première Guerre mondiale fut le premier conflit planétaire au cours duquel des millions de jeunes gens ont été sacrifiés pour des motifs occultés. Ils ne sont pas morts pour sauver la civilisation ; ils ont à la place de cela été tués pour l'accumulation de juteux bénéfices et dans l'espoir d'établir un gouvernement mondial unique. En 1917, l'Amérique fut précipitée dans la guerre par un président qui avait promis de rester en dehors du conflit. La réalité du pouvoir ; était cependant détenue par un ensemble de banquiers, financiers et autres politiciens que les auteurs de ce livre désignent collectivement sous le terme d'"Elite secrète". Résultat de recherches passionnées parmi des documents gouvernementaux issus des deux côtés de l'Atlantique, des mémoires ayant échappé à la plume du censeur, des discours prononcés dans divers Parlements de la planète, des articles de nombreux grands journaux de l'époque et autres archives, Prolonger l'agonie soutient que la Grande Guerre a délibérément et inutilement été prolongée, et que les mensonges grossiers qui émaillent nos "histoires" modernes continuent de circuler parce que nos gouvernements refusent la vérité à leurs citoyens. On trouvera dans ce livre des récits choquants sur les soi-disant "atrocités" commises en Belgique, l'opération aussi inutile que sanglante des Dardanelles, l'enclave industrielle de Briey "miraculeusement" épargnée par les combats, l'envoi parle fond du Lusitania, la fausse légende humanitaire d'un certain Herbert Hoover, la mort de Lord Kitchener, la complicité des sionistes américains et britanniques dans une déclaration Balfour soigneusement manipulée par les Rothschild ainsi que sur l'histoire sans fard de la Révolution russe. Toutes les preuves transparaissent ici à la faveur d'un exposé parfaitement documenté - la vraie histoire du monde en guerre !

04/2019

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Littérature française

Fugues

Ce volume est la suite logique de La Guerre du Goût (1994), d’Éloge de l’infini (2001), et de Discours Parfait (2010). Jamais trois sans quatre. Une fugue, je n’apprends rien au lecteur, est une composition musicale qui donne l’impression d’une fuite et d’une poursuite par l’entrée successive des voix et la reprise d’un même thème, et qui comprend différentes parties : l’exposition, le développement, la strette. La strette, comme on sait, est la partie d’une fugue précédant la conclusion, où les entrées du thème se multiplient et se chevauchent. Les thèmes sont ici multiples, mais, en réalité, il n’y en a qu’un : la formulation comme passion dominante. Le mot « fugue » a aussi un autre sens, toujours musical : les enfants rebelles font souvent des fugues dans la nature. Il ne leur arrive pas forcément malheur. Il est vrai qu’ils ne deviennent pas universitaires ou membres des institutions académiques. Leur tempérament est foncièrement anarchiste. Leurs choix sont variés, mais tendent tous à la liberté. En 1985, paraissait un curieux roman, Portrait du Joueur, dont voici le début : « Eh bien, croyez-moi, je cours encore… Un vrai cauchemar éveillé… Avec, à mes trousses, la secte des bonnets rouges… Ou verts… Ou marron… Ou caca d’oie… Ou violets… Ou gris… Comme vous voudrez… Le Tibet de base… Singes, hyènes, lamas, perroquets, cobras… Muets à mimiques, tordus, érectiles… Hypervenimeux… Poulpeux… Un paquet de sorciers et sorcières, un train d’ondes et de vibrations… (…) L’anti-littérature au complet !… » L’anti-littérature, sans doute, mais aussi, de plus en plus, l’absence totale de pensée. A travers mille difficultés et ennuis, j’ai fait ce que j’ai pu, lecteur. Cependant, je crois à ton avenir d’éclaircie, et j’espère que tu cours encore.

10/2012

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Beaux arts

Monstres parisiens

Cet album parodie des moeurs de notre XXIe siècle avec humour et des dessins simples, précis. Ils mettent en scène des personnages de la vie quotidienne caricaturés sous des formes zoomorphiques, drolatique et surprenante elles permet aux lecteurs de tourner en dérision des situation. La monstruosité signale l'excès de certains comportements, voire leur caractère inhumain. Cet album haut en couleurs parodie habilement les moeurs de notre XXIe siècle. L'humour est au rendez-vous de chaque page à travers des dessins simples, précis. Ces illustrations mettent en scène des personnages de la vie quotidienne caricaturés sous des formes zoomorphiques. Cette animalisation drolatique et surprenante permet aux lecteurs de tourner en dérision chaque situation. La monstruosité signale l'excès de certains comportements, voire leur caractère inhumain. Dès lors, le monstre apparaît comme une figure familière, faisant partie de chacun de nous. A l'instar de Balzac, de Catulle Mendès ou de Maupassant, la représentation des " Scènes de la vie parisienne " est une source d'inspiration pour de nombreux artistes. Celle-ci offre les caractéristiques les plus poignantes de la capitale urbaine française. Ce livre donne à voir une déambulation dans les rues de Paris : comment écouter, observer, disséquer, chaque passant. Une analyse grinçante du comportement humain - qui va jusqu'à s'immiscer dans la vie privée du parisien type : moments intimes, scènes de dispute, pensées intérieures. Les expressions, les tics de langage, les manies, ou encore les tenues, sont choisis avec sagacité et illustrent les " on dit " du discours dominant. Le snobisme parisien est à son comble. Bien plus qu'une simple caricature, ce recueil témoigne avant tout d'un amour, inconditionnel, pour la ville de Paris, ainsi que d'un hommage à ses habitants.

03/2019

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Sociologie

Les Français face à la culture. De l'exclusion à l'éclectisme

En 1990, la publication des résultats de la dernière enquête sur les pratiques culturelles des français (La Découverte / La Documentation française) avait suscité de vives réactions. Certains y avaient trouvé la confirmation de l'inefficacité de la politique culturelle de démocratisation, la preuve que rien n'avait changé ; d'autres, à l'inverse, avaient parlé de révolution culturelle, comme si l'audiovisuel avait définitivement remplacé l'imprimé. En 1990, la publication des résultats de la dernière enquête sur les pratiques culturelles des français (La Découverte / La Documentation française) avait suscité de vives réactions. Certains y avaient trouvé la confirmation de l'inefficacité de la politique culturelle de démocratisation, la preuve que rien n'avait changé ; d'autres, à l'inverse, avaient parlé de révolution culturelle, comme si l'audiovisuel avait définitivement remplacé l'imprimé. Ces deux discours, loin d'être incompatible ou antagonistes, doivent être pensés conjointement. C'est ce que tente de faire Olivier Donnat dans ce livre, où il montre comment et pourquoi les transformations récentes des conditions au savoir et aux oeuvres d'art ont développé une " consommation " croissante de culture, sans que les cercles des véritables amateurs de théâtre, de littérature ou d'art contemporain n'augmentent de manière significative. En s'appuyant sur de nombreuses données chiffrées, l'auteur propose une analyse originale de la connaissance que les Français ont du monde des arts et de la culture, de leurs goûts et de leurs comportements, ainsi qu'une description détaillée des principaux " univers culturels " identifiables à l'échelle de la population française. Il revient notamment sur la question de la montée des valeurs juvéniles depuis les années soixante : il souligne l'existence, par-delà les clivages sociaux, de profondes solidarités générationnelles et 'interroge sur les effets de la spectacularisation qu'ont connus certains aspects de la vie culturelle au cours des années quatre-vingt.

04/1994

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Philosophie

Questions de forme. Logique et proposition analytique de Kant à Carnap

Comment écrire l'histoire de la philosophie ? Doit-on retracer le développement linéaire d'un concept ? Doit-on au contraire s'attacher au cheminement discontinu d'une problématique, démêler la reprise d'anciens présupposés et l'invention de nouveaux modes de raisonnement ? Ainsi du concept d'analyticité. Une des idées les plus révolutionnaires et les plus contestées du Cercle de Vienne fut que la philosophie ne traite pas d'objets connus a priori, ni de contenus d'expérience donnés, mais de formes de discours. Tous les énoncés philosophiques sont donc analytiques, comme ceux de la logique et des mathématiques, et leur validité dépend uniquement des règles logiques du langage utilisé. L'importance donnée, dès lors, aux propositions analytiques afin de penser la philosophie — mais également ce qui fait l'unité de la science — prend tout son relief quand on se souvient que Kant avait cru devoir confiner les jugements analytiques à de simples produits de la pensée d'entendement, c'est-à-dire d'une dimension classificatoire mais stérile de la cognition. Joëlle Proust prend la mesure de cette révolution en montrant comment, de Kant à Bolzano et Frege, de Frege à Carnap, la logique formelle étend sa juridiction au point de battre la logique transcendantale sur son propre terrain. La mise en parallèle des définitions successives du concept d'analyticité, réinscrites dans le système dont chacune dépend, conduit à une écriture originale de l'histoire de la philosophie : cherchant à dégager les enjeux propres à chaque usage de l'analyticité, elle révèle les traits communs à des problématiques apparemment très diverses. L'histoire de la philosophie devient une "topique comparative" : reconstruction des arguments et analyse des conditions particulières de leur acceptabilité.

12/1986

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Critique littéraire

L'Afrique vue par les Romains. Les écrits de Salluste et de Lucain

Ecrit par deux latinistes de souche africaine, cet ouvrage étudie l'image de l'Afrique dans le Bellum Iugurthinum de Salluste et dans la Pharsale de Lucain. A travers les représentations de l'Afrique chez ces deux auteurs latins, ainsi que leur façon de penser l'espace africain et les peuples qui y habitent, c'est aussi l'imaginaire latin et l'imagination des Romains sur cet espace que les deux auteurs de cette critique littéraire ont cherché à cerner. Dans un style fluide, ils ont tenté de répondre à une problématique globale qui s'articule autour de quelques questions, notamment : Quelle image les Romains ont-ils de cet espace ? Sur quels matériaux s'appuient-ils dans l'élaboration de l'image de l'Afrique ? Quelle représentation font-ils de cet espace et de leurs habitants ? Quel dessein poursuivent-ils en présentant telle ou telle image de cet espace géographique ? Est-ce pour des motifs purement étiologiques, exotiques ou didactiques ? L'image de l'Afrique reproduite dans leurs écrits ne représente-t-elle pas les croyances, les mentalités de leur époque sur un espace presque méconnu des Romains ? Quelle poétique de l'espace africain les deux auteurs nous présentent-ils ? Il se dégage de leur analyse que l'image de l'Afrique véhiculée dans ces deux oeuvres latines est une construction idéologique de leurs auteurs basée sur des a priori qui puisent leur `légitimité' dans les légendes, les mythes grecs et romains. Les topiques négatifs auxquels ces écrivains latins recourent présentent l'Afrique comme un espace symbolisant la sauvagerie et la barbarie. Cette image, estiment-ils, a traversé les siècles, et se retrouve au coeur du discours colonialiste des XVIIIe-XIXe siècles, et même, aujourd'hui, dans les médias occidentaux.

03/2017

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Critique littéraire

Dustan superstar

Guillaume Dustan, l'écrivain français le plus marginal et sulfureux de ce début de siècle, fut à sa manière une superstar de la littérature dont la notoriété dépassait le seul milieu des lettres. Ecrivain transgressif, homosexuel radical, énarque, magistrat, éditeur, il ne cessa de se démultiplier et de brouiller les pistes sans jamais rien perdre de sa singularité. Avant Guillaume Dustan, il y eut William Baranès - son vrai nom. Un jeune homme qui se destinait à une carrière exemplaire de haut fonctionnaire tout en rêvant de consacrer son existence à l'écriture. Mais sa vie bascule lorsqu'il se découvre, à vingt-cinq ans, infecté par le VIH. Il se pense alors condamné à mort, du moins en sursis, et rompt progressivement avec tout désir de normalité. Multipliant les rencontres et les expériences, adepte des pratiques les plus hard, il fait de sa vie la matière première et la trame essentielle de son oeuvre. Plus encore que ses écrits, c'est son personnage qui fait sensation. Dès son premier livre, Je sors ce soir, paru en 1996 chez POL, Guillaume Dustan devient une sorte d'icône médiatique. Il se présente à la télévision affublé d'une perruque pailletée et tient un discours libertaire tout aussi provocateur. Dustan fait d'autant plus parler de lui qu'il s'érige en défenseur du bareback face à l'association Act Up et à son fondateur Didier Lestrade, devenant objet de controverses et de réprobation jusqu'au sein de la communauté homosexuelle. De plus en plus discuté et de moins en moins audible à force de prises de position jugées scandaleuses, Dustan s'isole et sombre dans le désespoir. Considéré comme fou, il fait un séjour en hôpital psychiatrique avant de mourir à quarante ans, en octobre 2005, seul, victime d'une probable intoxication médicamenteuse.

02/2018

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Couple, famille

Parents imparfaits et heureux ! Dépression prénatale et postnatale, baby blues et daddy blues, burn out parental

Les relais médiatiques de notre société font aujourd'hui peser une importante pression sur les nouveaux parents. Face à des injonctions de perfection et autres diktats des modèles familiaux formatés, ce livre vient rassurer : personne n'est parfait, pour autant, tout un chacun est susceptible de s'épanouir en tant que parent. " Une grossesse enchantée ; une naissance magique ; un bébé toujours souriant ; un enfant conciliant ", tels sont, en peu de mots, les éléments fallacieux de langage qui alimentent le discours ambiant. Or, il faut le reconnaître, avoir un enfant, ce n'est pas toujours la vie en rose (ou en bleu). Par souci de sincérité, il importe de mettre en mots quelques réalités, car les risques suggérés par cette croyance idéale sont, eux, bien réels : dépression prénatale ou postnatale, baby blues, daddy blues, burn-out parental. L'ambivalence ordinaire des sentiments face à une naissance (bonheur de donner la vie/tristesse et difficultés ressenties), la peur d'être jugé comme une mauvaise mère/un mauvais père, ou encore l'isolement, sont autant de situations qui peuvent conduire à l'impasse du tabou. Ce livre est un véritable soutien, point d'appui et de départ d'un dialogue salvateur. Il permettra aux parents de déculpabiliser et de reprendre confiance, d'engager un échange avec son conjoint, voire de le prolonger auprès de spécialistes dédiés. Emaillé de témoignages issus de l'expérience des professionnels de santé (sage-femme, médecin, psychologue, psychanalyste) et du commun des parents, de questionnaires et de synthèses pratiques, ce livre sera d'un précieux secours pour maman comme pour papa. Car si la perfection n'existe pas, être heureux est parfois plus simple qu'on ne le croit.

10/2018

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Philosophie

Les raisons de l'art. Essai sur les théories de la peinture

Nietzsche ne s'y est pas trompé : "Toujours le créateur s'est trouvé en désavantage vis-à-vis de celui qui ne faisait que regarder sans mettre lui-même la main à la pâte". Triste privilège de la peinture : les philosophes énoncent des propositions sur la technique picturale et l'histoire de cet art indépendamment de tout critère empirique de validité, sans mobiliser aucune connaissance ni expérience, à l'encontre des philosophes qui, écrivant sur la musique - Nitezsche, Schopenhauer, Adorno ou Jankélévitch -, s'appuient toujours sur un savoir et sur un savoir-faire. Pourquoi la peinture, objet d'un discours philosophique sans objet, autorise-t-elle les interprétations sans contrôle, les analyses purement auto référentielles ? Jacqueline Lichtenstein date du coup de force théorique de Kant, posant la double autonomie du jugement de goût par rapport au jugement de connaissance et de la théorie esthétique par rapport à la pratique artistique, la plupart des impasses philosophiques de l'esthétique. En regard, elle restitue, à partir de l'étude des conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture de 1667 à 1793, l'importance de l'analyse artistique - l'explication de l'oeuvre, chose mentale et matérielle tout à la fois, par les peintres. Ils y puisaient l'occasion de soulever un problème précis touchant à l'une des "difficultés" rencontrées - le sujet et la correction du dessin ; la répartition des lumières ; les libertés que le peintre peut prendre par rapport à l'histoire ; l'expression des passions. Dans ce qu'on appelle philosophie de l'art, écrivait Friedrich Schlegel, il manque habituellement l'une ou l'autre : ou bien la philosophie, ou bien l'art. S'il fallait choisir, Jacqueline Lichtenstein soutiendrait sans doute aucun l'art contre la philosophie. Ou plutôt contre une certaine philosophie.

05/2014

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Actualité et médias

Volonté de changement au Zaïre. Tome 1

Depuis le 24 avril 1990, quelque chose a changé au Zaïre. Le monolithisme du MPR, Parti-Etat, a volé en éclats, faisant place à une myriade de vrais et faux partis d'opposition dont quelques-uns plus "durs" posent le départ du Président-Maréchal Mobutu Sese Seko comme préalable à une ouverture démocratique véritable. En fait, tout a commencé avec les Consultations Populaires — cahiers de doléances recueillies de janvier à mars 1990 — qui ont proclamé le rejet massif du mobutisme. Attaqué dans ses fondements, le régime a opéré une de ses volte-face dont il a l'habitude : ce sera le Discours du 24 avril, neutralisé aussitôt par les "clarifications" du 3 mai 1990. Multipartisme à 3 puis intégral, "Mobutu se retire ! " puis "Mobutu revient ! " puis disparaît encore, "Conférence Constitutionnelle" puis "Conférence Nationale", cette "progression" par à-coups est aussi le résultat de la pression tant intérieure qu'extérieure sur le régime autocrate. Toute cette année 1990-91 parcourue de tergiversations et de manoeuvres dilatoires va être tachée de sang : Lubumbashi, Kinshasa, Mbuji Mayi, Lueno, où périssent étudiants, émeutiers de la faim, "combattants" des partis UBPS et UFERI... L'économie du pays est "sinistrée" ; les 2 gouvernements de transition successifs sont incapables de juguler l'inflation de... 700%! Les alliés traditionnels marquent le pas : pas de démocratisation, pas d'argent ! La "Conférence Nationale" entre les parties est d'ores et déjà, dans sa majorité, acquise au régime grâce à une corruption généralisée à tout le pays. Repoussée à plusieurs reprises, n'est-elle pas l'un de ses pièges renouvelés dans lesquels le Congo-Zaïre a été précipité sans cesse depuis 1960 ? De l'indépendance piégée, va-t-on à la démocratie piégée que la rue désigne déjà comme la "démocrature"?

04/1991

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Critique littéraire

Le baroque littéraire français

Si la notion de " baroque " est aujourd'hui couramment admise en architecture, peinture et musique, elle reste suspecte ou problématique en littérature. Dans le domaine français notamment, elle sert souvent à désigner, selon les modes et les circonstances, tantôt une période historique indécise, tantôt un ensemble confus de thèmes vagues et de traits flous, tantôt certaines influences étrangères ou tendances contraires à un génie national d'équilibre et de clarté, de retenue et de raison. Il est vrai que le contenu du terme est complexe, et que l'analogie entre les arts peut prêter à des confusions et des abus. Il est aussi vrai que l'esthétique baroque s'est épanouie dans des sociétés en proie aux troubles, dans des œuvres parfois sujettes à l'irrégularité, l'imperfection ou l'excès. Ce livre s'attache à dissiper les malentendus et à éclairer ces différents points, dans chacune de ses parties : un rappel historique du mot baroque (des origines à nos jours) retrace ses variations sémantiques, ses emplois en arts visuels et son entrée en littérature, avec les nuances et les précautions d'usage ; un panorama de l'âge baroque en souligne les forces contradictoires, conflits de la foi, vertige des savoirs, spectacles du pouvoir, aspirations et désarroi des hommes ; une analyse stylistique du discours baroque énumère et détaille les motifs et les figures qui lui donnent ses grandes lignes (l'abondance et le mouvement, la puissance et l'éclat) ; enfin, des chapitres de synthèse montrent comment ces divers éléments s'incarnent dans l'œuvre baroque, sous les espèces des principaux genres (poésie, théâtre, roman), et peuvent se retrouver dans la littérature ultérieure. L'ensemble, accompagné et illustré de textes commentés, et ainsi en lumière la spécificité d'une esthétique, en dégageant les caractères déterminants d'un courant baroque français.

07/1998

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Economie

Bonne gouvernance et problématique de la dette en Afrique. Le cas de la Guinée

La bonne gouvernance est-elle un facteur du développement économique. ? Le fardeau de la dette est-il compatible avec une croissance économique solide et soutenable ? Pourquoi, depuis les années 2000, la République de Guinée est-elle toujours au point de décision de l'Initiative des pays pauvres très endettés ? Quels liens entre le document de stratégie de réduction de la pauvreté et la problématique de la gouvernance économique ? Jamais, dans le champ de l'économie du développement, de 1960 à nos jours, une thématique, en dehors de la bonne gouvernance, n'a donné autant d'espoir sur la voie de la correction des erreurs issues de la période d'ajustement structurel. En effet, l'un des échecs de l'application des programmes d'ajustement structurel dans les pays en développement réside dans l'aggravation de la pauvreté sociale et l'augmentation du stock de la dette des pays concernés. De ce fait, s'il existe une corrélation positive entre l'intensité, la durée d'application des réformes au titre des programmes d'ajustement et l'élévation du niveau de la pauvreté dans les PVD, l'Afrique reste manifestement la zone la plus touchée par cette réalité. L'objectif de ce livre est de rendre compte des transformations et des évolutions dans le contenu des réformes impulsées par les institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) et des politiques économiques nationales compatibles avec les options de développement des pays comme la Guinée pendant la période post-ajustement structurel. A ce niveau, face aux problématiques de la bonne gouvernante et la thématique de soutenabilité de la dette, les pays africains restent résolument engagés dans la voie de la réduction de la pauvreté. Cependant, au-delà des discours officiels, les résultats du processus de développement depuis le début des années 1990 demeurent insatisfaisants dans divers pays d'Afrique subsaharienne tels que la Guinée.

01/2011

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Religion

Croyances meurtrières. Essai pour la paix

Les croyances seraient-elles causes de guerres ou de conflits graves ? Comment vivre ensemble entre peuples qui ont des croyances différentes et contradictoires ? Avec un besoin de certitudes et d'absolu, l'Homme se cherche dans cette enfance de l'humanité que nous vivons. Les religions qu'il a créées sont encore en gestation. Leur rigidité est soumise à rude épreuve. Face aux croyants les plus extrémistes qui tuent au nom de leur Dieu, les croyants sages et modérés tiennent-ils le bon discours ? Ces questions se posent aujourd'hui avec acuité. Comme on peut le dire dans d'autres domaines, la religion est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls religieux. Ce livre est écrit par un laïc qui voit sa religion à la fois de l'extérieur et de l'intérieur, après l'avoir pratiquée avec ferveur dans un temps où le clergé exerçait un véritable magistère, par des règles et des coutumes fortement établies et acceptées. La question qu'il pose s'adresse à toutes les religions : comment vivre ensemble avec des croyances aussi fortes, aussi passionnelles et souvent belligènes ? La réponse qu'il propose, à la fois critique et constructive, ne saurait être négligée : simple question de survie. L'auteur ouvre la voie qui permet aux gens de foi comme aux athées de communiquer hors leurs barrières dogmatiques mais sans abandonner quoi que ce soit de leurs convictions. Curieusement d'ailleurs, cette voie est déjà pratiquée par de nombreux laïcs car le bon sens populaire précède souvent les grands esprits. Le sujet est explosif, aussi ce livre ne manquera pas d'interroger frontalement les croyants. Pourtant, ils y trouveront une sagesse nouvelle, porteuse de paix.

07/2011

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Littérature française (poches)

Oeuvres. Tome 2

Alors que l'oeuvre proprement poétique s'était refermée en 1926 avec les "Fragments du Narcisse" laissés inachevés, le deuxième tome de cette édition atteste un certain retour du vers dans des oeuvres destinées à la scène : après le livret d'Amphion en 1931, Valéry écrit celui de Sémiramis en 1934. Mais cette époque, surtout, demeure celle des commandes : de plus en plus sollicité, Valéry en effet multiplie conférences et discours officiels — à l'occasion, par exemple, du centenaire de la mort de Goethe en 1932 — qui le conduisent à se peindre avec humour comme le "Bossuet de la IIIe République". Ces différents textes continuent d'être rassemblés dans les volumes de Variété, et sa figure de représentant éminent de la culture française, dans son pays comme à l'étranger, s'en trouve confortée. Cette figure tient aussi à la réflexion novatrice qu'il poursuit sur la littérature, et le terme de poétique qu'il choisit pour la chaire du Collège de France qu'il occupe à partir de 1937 s'imposera. Il eût été aussi reconnu comme poète en prose s'il était parvenu à donner aux pièces d'Alphabet la forme définitive qu'il eût souhaitée ; mais il laisse le recueil inachevé, et c'est une oeuvre posthume qu'on lira dans ce volume. Ces poèmes, eux aussi, étaient une commande et, à cet égard, Degas Danse Dessin, où se découvre largement un portrait du peintre que Valéry a bien connu, fait figure d'exception. C'est un livre très personnel et, tandis que Valéry avait jusqu'ici toujours enfoui l'intime au plus profond, on le voit maintenant se livrer davantage : par exemple, en 1932, le dialogue de L'Idée fixe marque assurément un tournant, qui est aussi celui d'une écriture plus spontanée.

04/2016

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Philosophie

DECOUVERTE ET JUSTIFICATION DE LA SCIENCE

Comment procde la science ? Comment se constitue-t-elle et comment progresse-t-elle ? Telles sont les questions fondamentales que traite l'auteur dans cet ouvrage qui est original tant par ses aspects historiques que par ses analyses thmatiques. Pour la premire fois dans les pays de langue franaise, l'interprtation no-positiviste de la science est tudie en dtail au travers de ses reprsentants contemporains : Carnap, Hempel, Popper. L'auteur remonte aux racines kantiennes du no-positivisme. En se situant au-del du logicisme rducteur et du psychologisme irrationaliste, Dcouverte et justification en science s'attache mettre en vidence l'activit questionnante du processus de recherche scientifique, et dmontrer le mcanisme logique qui engendre les dcouvertes. ct de la logique traditionnelle qui est celle de la justification, il existe une autre logique, irrductible au calcul mathmatique, qui est la mtaphorisation. Celle-ci, en tant qu'elle est la dmarche de tout esprit crateur de rsultats, se diffrencie des processus de recherche tels qu'ils ont t analyss jusqu'ici : les conceptions de Popper et de Kuhn, ainsi que la thorie de l'induction de Hume, de l'abduction de Peirce, de la rtroduction de Hanson, sans oublier l'associationnisme et l'intuitionnisme chers aux psychologistes, font l'objet d'un examen approfondi. L'auteur envisage galement le langage de la science en termes de questionnement. Le savant, comme tout locuteur, parle de ce qui fait question pour lui, mme si le problme pos dont il est question dans son discours demeure implicite titre de prsuppos. Les thories de Frege, de Russell et de Wittgenstein sur la formalisation des langages se trouvent intgres dans une vision unitaire de l'activit discursive, pour laquelle le contexte d'interrogation et de rponse situe toute intelligibilit possible.

01/1979

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Ethnologie

Mythe et stratégie identitaire. Chez les Maoris de Nouvelle Zélande

Voilà bientôt trente ans que le discours identitaire est apparu dans les pays occidentaux. Bientôt trente ans que les ethnies minoritaires parlent de retour aux sources, de quête des racines, de reconstitution d'une essence trop longtemps bafouée et méprisée. Mais qu'est donc cette réalité que les mouvements de renaissance prétendent raviver ? En prenant comme exemple l'effervescence actuelle de l'art et de la littérature mythiques en Nouvelle-Zélande, cet ouvrage tente de montrer en quoi les regains d'identité reposent sur des prémisses erronées. Car loin d'établir, comme les modèles d'autrefois, les fondements d'un savoir tribal exclusif hors duquel il n'y avait ni vie ni mort ni salut possibles, les restitutions modernes des mythes maoris sont le fruit d'une refonte destinée à faire apparaître, de manière explicite, l'image de la psyché universelle. Le "psychomythe" est né. Et le Maori dispose là d'un redoutable outil idéologique. Dès lors en effet que sont inscrites clairement nos pulsions mentales dans les paysages célestes, marins ou souterrains du mythe, celui-ci devient le lieu idéal d'un mariage entre la nature et l'homme. Le Maori peut ainsi revendiquer une identité "holistique" et affirmer un message d'harmonie cosmique contre une société blanche accusée d'utilitarisme myope et d'atrophie spirituelle. Mais c'est oublier que le psychomythe ne vient pas tout droit du passé tribal. C'est oublier qu'on a là une création occidentale récente, d'abord façonnée par le regard positiviste des anthropologues du siècle dernier, puis peaufinée par la pensée jungienne. En célébrant ce mythe archétypal, les auteurs modernes n'oeuvrent en fait pas pour la "renaissance" d'une vieille culture. Leurs travaux s'inscrivent au contraire dans l'histoire intellectuelle des colons européens et signalent l'entrée des Maoris dans le champ conceptuel de leurs compatriotes.

01/1992

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Musique, danse

LES QUATUORS A CORDES DE BEETHOVEN. Guide d'audition

La série des dix-sept Quatuors à cordes constitue certainement un des champs privilégiés où s'exprime le génie beethovénien. Cet ensemble, dont la composition s'est étalée tout au long de la période créatrice du musicien, ne saurait souffrir une écoute distraite. Il s'agit en effet d'oeuvres trop riches et trop profondes pour qu'on ne les scrute pas attentivement afin de discerner dans l'intime même de leur structure les secrets de leur grandeur et de leur force. C'est à quoi s'est attaché l'auteur de ce " livre-guide " qui, s'adressant principalement à l'amateur, ne prétend nullement à l'originalité sur le plan de l'histoire et de l'analyse. Sa démarche et sa visée sont ici essentiellement pratiques. Il s'agit d'études faites pour être lues conjointement à l'audition, au fur et à mesure du déroulement de chacun des quatuors ; une manière d'aider le lecteur-auditeur à identifier les étapes du discours, à suivre pas à pas la pensée musicale, pour prendre avec elle ce contact que la simple répétition d'une oeuvre écoutée passivement ne suffit pas à assurer. Par l'utilisation d'un langage accessible et l'insertion de nombreuses citations musicales volontairement très simples, ce livre cherche avant tout à faciliter l'intelligence d'un des plus hauts sommets de la musique occidentale. Jacques Lonchampt. Né en 1925, il a été pendant treize ans rédacteur en chef du Journal Musical Français, organe des JMF, et critique musical de Télérama. Il a écrit notamment un Dictionnaire pratique des compositeurs et des oeuvres musicales et L'Opéra aujourd'hui. Entré au Monde en 1961, il en est actuellement le chef de la rubrique musicale.

11/1989

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Histoire internationale

Pounr une RDC nouvelle. De l'horreur à l'aurore

Debout Congolais, le pays brûle et les négociations télécommandées servent de voie légale au lent et programmé processus de la balkanisation. La mégestion de la res publica enfonce le clou, les institutions marionnettes enterrent la nation... Comment l'être humain peut-il être réduit à un statut aussi inférieur par rapport au degré tolérable de l'inhumanité ? Plus de six millions de morts tombés dans une guerre d'invasion et de prédation en RDC, un holocauste qui ne dit pas son nom destiné à satisfaire l'appétit des décideurs du monde. Faut-il vraiment répandre sans merci le sang des Congolais pour exploiter leurs nombreuses ressources minières ? Est-on si nais pour collaborer avec les forces étrangères et tuer son propre peuple ? Doit-on continuer à rester insensible, à multiplier discours et négociations, alors que l'ennemi gagne du terrain ? Peut-on parler d'Etat souverain, indépendant et demeurer clochard en tout de la communauté internationale ? Où est allée l'élite congolaise ? Où sont les députés et honorables qui sont censés défendre les intérêts du peuple ? Où sont ces soldats et policiers dont la mission est de défendre la population ? Suffit-il de parler de scandale géologique pour bâtir un pays plus beau qu'avant ? Inquiet de la situation exécrable que vit son peuple, l'auteur milite pour une éducation civique et pour une bonne gouvernance qui partent de la base, pour un éveil et 'un réveil de conscience, pour un amour patriotique, pour des valeurs et des vertus qui remettent l'homme, le bien commun et l'intérêt suprême de la patrie au-dessus des égoïsmes et des intérêts individuels, en vue de la justice et de la parité des droits.

03/2015

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Sciences politiques

Et maintenant... Maurice Kamto

Personnellement, je ne suis ni du parti politique de Maurice Kamto, ni de sa communauté ethno-tribale, et ne suis membre avec lui de quelque organisation sociale que ce soit. Mais par amour de la patrie et dans l'intérêt de la Nation, j'appelle le peuple de l'opposition à lui apporter son soutien, tout son soutien, comme cela s'est vu sous d'autres cieux, afin que de nos efforts communs et de la volonté de tous, naisse un Cameroun nouveau. J'affirme humblement que le professeur Maurice Kamto est une chance pour le Cameroun en ce début du siècle. Dans le monde politique, il apparaît, en effet, comme le meilleur du moment, le meilleur parce que par ces temps difficiles où une autocratie confisque tout sans partage et n'hésite pas de mettre à mort, le président Maurice Kamto a un discours rassembleur, il ratisse large, il nourrit un rêve pour son pays et ceci n'est guère surprenant, car avec son "urgence de la pensée", il avait déjà élaboré dans sa tête l'idée du Cameroun qu'il voulait. Il sait, sans les rendre, recevoir des coups de la part de ceux qui, par amour-propre, ne veulent pas reconnaître qu'ils ont perdu. Il sait éviter toute polémique qui ne serait qu'une débauche sans intérêt d'énergie à une passe de la vie où le pays a besoin de la contribution de ses enfants, de tous ses enfants. Il est venu faire la politique autrement, ce qui l'expose à la vindicte de la vieille école où la compromission, le clanisme, le népotisme, la corruption, la secte sont à la base de toute promotion sociale.

09/2020

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Sciences politiques

À l'avant du monde - Plus que français

A Milan Kundera, et en guise de mot de retard, Cette nuit, Milan, je me suis replongé dans ton livre, L'Art du roman, pour y puiser quelques idées sur la structure à apporter à ce présent texte, à travers lequel je me présente aux Français comme candidat à l'élection présidentielle. On réfléchit mieux en bonne compagnie. Dans ton Discours de Jérusalem, daté de 1985, et intitulé "Le Roman et l'Europe" , tu cites ce proverbe juif que je ne connaissais pas : "L'Homme pense, Dieu rit". Et quelques lignes plus loin, toi, l'écrivain tchèque qui écrit en français, tu regrettes qu'on ait oublié le mot "agélaste" créé par Rabelais, repris du grec et qui signifie "celui qui ne rit pas, qui n'a pas le sens de l'humour" . Sois rassuré, je l'ai rajouté dans mon dictionnaire personnel des insultes du capitaine Haddock, aux côtés de "doxosophe" , "vouvouzela" , "frère d'autruche" , "chrysophile" et autres "Vishnuïste" , "glébeux" et "pense-phrase" . Mais, Milanku, les mots ne suffisent plus pour exprimer la colère de ce pays. Les politiques, ils ne nous font plus rire. Ils ne savent plus penser. Plus personne ne sait quoi penser. Et voilà que je déboule à la dernière minute, comme en courant sur le quai de la gare : "Attendez ! Attendez ! J'ai des idées ! " Et une fois dans le train, de m'excuser auprès du contrôleur en lui tendant ce livre : "Je suis en retard, j'ai réfléchi trop longtemps". "Dépêchez-vous, je crois qu'il me répondrait. Il ne vous reste plus que quelques semaines pour convaincre 500 maires et 44 millions d'électeurs ! " "L'homme pense, Dieu rit". Mais il ne se moque pas. Et tant pis pour qui rirait.

03/2017

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Critique littéraire

Pratiques de Corneille

"Corneille" n'existe pas. Telle est la bonne nouvelle de ce livre conçu lors du quatrième centenaire de la naissance de Pierre Corneille (juin 1606). Du moins n'existe plus guère, et on peut s'en réjouir, un Corneille statufié, monolithique, on serait tenté de dire de pierre... Mais si la statue de Corneille s'efface ici, c'est pour laisser place à un portrait diffracté, complexifié, résolument ancré surtout dans l'étude des pratiques concrètes dont l'oeuvre de Pierre Corneille est à la fois le résultat et le point de départ : que fait Corneille, et que fait-on de lui, en son temps et après? Telle est la question qui guide les analyses de cet ouvrage. " Il est facile aux spéculatifs d'être sévères ", ironisait Corneille, invitant les doctes à mettre les règles" en pratique aussi heureusement" que lui-même l'avait fait (Discours des trois unités, 1660). Corneille, s'il est penseur ou poéticien, ne l'est en effet qu'au regard de pratiques, codifiées par des "arts" ou s'inventant à mesure, qui influent les uns sur les autres : comment s'articulent les pratiques de Corneille dramaturge, poéticien, mais aussi editor, paraphraste, académicien ou sujet du royaume de France? Tissu d'actions d'autant moins séparées que le "champ littéraire " et l'expérience esthétique n'ont nullement acquis encore l'indépendance qu'ils revendiquent déjà. Comment retentissent sur l'oeuvre le travail de la scène, les réactions du public, les jugements critiques, les réécritures et appropriations? Tout en distinguant le temps de la réception de celui de la création, les six sections de l'ouvrage examinent de façon croisée les pratiques de Corneille et celles de son interprétation (théâtrale, critique) dans le temps, avec pour enjeu de restituer à l'oeuvre de Corneille, dans sa diversité, sa dimension d'expérience.

12/2012

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Philosophie

Sartre ou la conscience souveraine. Critique de l'occidentalocentrisme

L'auteur, passionné de J.-P. Sartre, propose une lecture à travers la philosophie, l'histoire et la littérature pour aborder des questions fondamentales sur notre société d'aujourd'hui. Il nous raconte comment Sartre a pris conscience de l'engluement dans des héritages, à commencer par celui de la civilisation. Cette civilisation comme étant le logos, la parole, la logique, le discours écrit, la loi du monde, l'intelligence, la science, la rationalité, la raison. Pour cela l'auteur nous fait voyager dans l'histoire depuis avec "la raison grecque" qui a procédé méthodiquement à une liquidation des dieux de l'Olympe, à une émancipation de la "raison mythologique", pour finalement s'imposer au fil des siècles, des millénaires comme Civilisation ou Raison. En effet de sa "naissance" à nos jours, la Raison ne sait faire que trois choses et rien d'autre : mater, formater, colmater la nature en l'homme et hors de l'homme. Alors, Bassidiki Coulibaly fait dialoguer les grands penseurs entre eux autour de l'Occident qui file, sans frein ni marche arrière ; progrès, développement, croissance ! "Nous sommes embarqués", a écrit Pascal. "Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action", constate Sartre. Sartre a traversé le XXe siècle en choisissant d'incarner le personnage du fou de dame Raison. Il a décidé en toute souveraineté, c'est-à-dire après s'être débarrassé des idoles héritées, d'affronter la Raison en retournant contre elle ses propres armes, en tout lieu et sans répit. Projet humaniste au sens de Térence, engagement planétaire que Sartre a mené par générosité, par amour, avec passion, avec l'intime conviction de l'"homme total", de l'"individu souverain" qui sait qu'il ne faut se fier qu'à sa propre raison car la Raison ne peut avoir raison que par la force et la mystification.

03/2020

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Philosophie

Vie de Nicolas Machiavel

Machiavel est une énigme. Ce nom a traversé l'Histoire avec autant de fascination méfiante que de haine admirative. Né en 1469 à Florence où il meurt en 1527, Nicolas Machiavel sera tour à tour secrétaire de la république, diplomate, déchu par les Médicis, mis à l'écart de la vie publique, exilé, banni, loué, haï. Sa vie est un roman, son action politique méconnue, son oeuvre érigée comme l'un des plus importants chapitres de la philosophie politique, et sa postérité aussi sulfureuse qu'hétéroclite. En moins de quinze années, fort de son expérience, il rédigera parmi les plus influents livres d'histoire politique jamais écrits : Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1519), Histoires florentines, ce qu'il nommait des "balivernes" : la Mandragore... son oeuvre la plus célèbre ne fut pas publiée de son vivant : Le Prince (1532). Tous, de Frédéric le Grand à de Gaulle, en passant par Napoléon, l'ont lu. Ces deux derniers s'en sont d'ailleurs défendus. De lui, on a tout dit et l'on a peu conclu. Peut-être parce qu'il pose la question : que faire de la distance entre l'espoir et le réel ? Avec un remarquable talent de conteur et défaisant les stéréotypes, Roberto Ridolfi fait revivre Nicolas Machiavel. Sans jamais séparer la pensée de la vie, il dévoile l'humanité d'un homme en partie consumée par le travail du temps. Si l'empathie irrigue l'érudition, Ridolfi se montre implacablement attentif au mot juste - dans son entourage historique, littéraire et psychologique. Et c'est certainement du fait de cette double exigence que beaucoup considèrent cette biographie comme la meilleure jamais dédiée au grand Florentin.

02/2019

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Actualité et médias

Retour sur les guerres et leurs confinements

Ce livre est né de la comparaison de la pandémie avec une "guerre". Loin d'être une comparaison point par point, il se propose de faire entendre deux voix : deux individus face à l'Histoire — et qui la font aussi, dans et à partir de leur minuscule histoire et celle de ceux qui les entourent. La réalisation que l'Histoire, loin d'être la prérogative d'un récit officiel, est constituée par toutes ces interrogations muettes, ces incompréhensions et ces intermittences de la voix humaine — à peine audible mais inépuisable, comme le suggérait William Faulkner dans son discours de réception du Prix Nobel. Quels points communs ? Quelles différences ? Certains d'entre nous ont connu les deux époques, et opèrent des ponts entre le maintenant et l'avant, l'ici et l'ailleurs. Comme dans les années quarante, les masques cristallisent l'angoisse, ils deviennent le signe de l'anormalité, de l'invasion possible, de la mort. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la hantise des gaz asphyxiants rendait la peur de l'ennemi tangible et affectait l'existence quotidienne. Pour nous, l'air que nous respirons est aussi devenu dangereux ; respirer risque de devenir un acte mortel et cesser de dispenser la vie. Et nous devons porter des masques. La vie est en guerre contre elle-même. La peur omniprésente, les rues qui se vident, le silence qui envahit la ville, les files d'attente dans les magasins. Et les séparations. L'impossibilité de rejoindre ceux que l'on aime. Les proches, parents ou amis. Les cartes avec l'avancée de l'ennemi, les compteurs journaliers avec le nombre de nouvelles infections, et les nouveaux décès. Une inexorable progression qui crée peur et panique, et impuissance. Du déjà connu et vu.

12/2020