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Littérature française

Chroniques

Organisée par Pedro Karp Vasquez, cette nouvelle édition publiée au Brésil en septembre 2018 (Rocco), est le fruit d'un long travail de recherche dans des archives publiques et privées, mené par Larissa Vaz sous la direction de Benjamin Moser ; elle contient plus de 120 chroniques inédites de la magicienne de la littérature brésilienne, à côté de celles parues dans La découverte du monde (des femmes-Antoinette Fouque, 1995, traduction de Jacques et Teresa Thiériot) ; elle couvre plus de 30 ans de journalisme, de 1946 à 1977, année de sa disparition, et nous en apprend beaucoup sur l'une des plus grandes écrivaines du XXe siècle. Sans fil conducteur apparent d'une semaine à l'autre, ces chroniques laissent entrevoir une artiste qui ne s'est jamais soumise aux normes habituelles du travail de journaliste. Elle aborde tous les thèmes, du plus intime comme son rapport à l'écriture à celui de la beauté féminine, en passant par la narration, vivante et souvent drôle, d'épisodes de la vie quotidienne qui acquièrent soudain, sous sa plume, une signification métaphysique. Elle écrit également sur d'autres écrivain·e·s, tel·le·s, García Márquez, Alberto Moravia ou son amie Nélida Pinón, et sur des peintres qui l'inspirent tels Giorgio de Chirico ou Paul Klee. Les chroniques de Clarice Lispector constituent la matière première de ses livres. En grande créatrice indifférente aux genres littéraires, elle les retricote pour les intégrer dans ses nouvelles et ses romans, avec d'infinies variations comme dans un écheveau de plus en plus dense. Il est absolument fascinant et passionnant de s'y plonger sans jamais, cependant, en percer le mystère.

11/2019

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Sociologie

Travail, les raisons de la colère

Les signes d'une crise profonde se multiplient dans les organisations et plus largement dans le monde du travail: stress, hum out, dépressions, suicides, perte de sens, précarité, pertes d'emplois, révoltes, manifestations, séquestrations, occupations; autant de manifestations destructives qui semblent toucher l'ensemble des entreprises et des institutions, privées et publiques... Mais peut-on encore parler de crise lorsqu'elle devient permanente? Ce livre explore les sources de cette situation inquiétante. Il décrit les liens entre la dimension psychologique du mal-être, les mutations organisationnelles et les transformations du capitalisme financier. La "révolution managériale" qui devait réconcilier l'homme et l'entreprise conduit à la lutte des places et au dés-enchantement. L'idéologie gestionnaire transforme l'humain en ressource au service de la rentabilité de l'entreprise. La souffrance au travail manifeste une nouvelle exploitation psychique, tout aussi réelle que l'ancienne exploitation du prolétariat dans le capitalisme industriel. La colère gronde chez les salariés confrontés à des restructurations, des réorganisations permanentes qui leur semblent aussi violentes qu'injustifiées. Dans les institutions publiques, la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) engendre désorganisation et désespérance. La frénésie modernisatrice, la culture du résultat et l'obsession évaluatrice créent un monde pathogène et paradoxal. Face aux violences innocentes de cette "nouvelle gouvernance", les salariés semblent n'avoir pas d'autre choix que de se révolter ou de se détruire. Entre la colère et la dépression, d'autres voies sont pourtant possibles. En sociologue clinicien, l'auteur propose un diagnostic approfondi à partir duquel il définit les conditions qui permettraient de " travailler mieux pour vivre mieux ".

03/2011

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Histoire internationale

Les manuscrits de Tombouctou

Au cour de l'Afrique subsaharienne des XVe et XVIe siècles, Tombouctou est une cité florissante qui attire enseignants et étudiants, protégés par l'empereur du Songhaï. C'est là que se partage et se propage le savoir. L'enseignement et le livre prospèrent et tous les métiers en profitent : copistes, libraires, répétiteurs, relieurs, traducteurs, enlumineurs. On vient d'Égypte, d'Andalousie, du Maroc ou de l'empire du Ghana pour suivre des cours à l'université de Sankoré. Ainsi, en pleine gloire, la ville accueillait au XVe siècle plus de 25 000 étudiants. Sur des parchemins, sur des papiers d'Orient, sur des omoplates de chameau ou des peaux de mouton, tout est noté, commenté, référé : le cours du sel et des épices, les actes de justice, les ventes, les précis de pharmacopée (dont un traité sur les méfaits du tabac), des conseils sur les relations sexuelles, des précis de grammaire ou de mathématiques. Après l'effondrement de l'empire Songhaï au XVIIe siècle, ces manuscrits ont été oubliés, conservés dans des cantines rouillées et des caves poussiéreuses, mangés par le sel et le sable. Mais les choses changent : les héritiers des grandes familles ouvrent des bibliothèques privées, l'institut Ahmed Baba est crée, l'Unesco et les chercheurs du monde entier s'y intéressent. Le professeur Georges Bohas estime que seulement 1% des textes sont traduits et 10% catalogués. Dans ce livre, qui mêle l'histoire de Tombouctou, les images de ces textes précieux et les contributions de cinq des plus grands africanistes, Jean-Michel Djian s'interroge : pourquoi un tel oubli ? Que cachent ces manuscrits ? Que peuvent-ils nous apprendre ?

10/2012

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Non classé

Photographes, tradition et modernité en Bretagne

Entre 1840 et 1940, la Bretagne connaît une extraordinaire modernisation, première grande époque de changement avant d'autres encore... A contrario, bien des choses ne changent pas, ou guère. Une heureuse coïncidence fait que cette période correspond aussi à la diffusion de la photographie, entre les premiers daguerréotypes et la quasi-banalisation des appareils dans les années 1930. Cet ouvrage exceptionnel a l'ambition de traiter en images le choc reçu par quatre générations, comparable à celui apporté par l'invasion du numérique dans notre présent. Déjà alors, chacun et chacune dans les villes, côtes et campagnes de Bretagne, perçoit le choc de la machine, de la technologie - la vision d'un chantier, d'un nouveau pont, l'arrivée du train, de l'automobile, de l'électricité, etc. Même si leur adoption plus ou moins rapide montre d'abord l'inégalité des conditions sociales. Cela conduit à juxtaposer des "costumes" et des modes urbaines, un char à boeufs et une automobile, une goélette sous voiles et un paquebot ! Les auteurs ont exploré plus de 120 sites d'archives, publiques comme privées, dépouillé 86 fonds et collections et étudié environ 150 000 photos, pour enfin sélectionner les plus riches. Un travail inédit dans sa nature et son ampleur. Tous les fonds connus et collections conservés en Bretagne, sans exception, ont été concernés. Cet ouvrage contribue à la valorisation d'un patrimoine breton presque entièrement inédit, inconnu jusqu'ici... Leur précédent ouvrage "La Bretagne des photographes" (éd. PUR, 2012) a connu un énorme succès. Il reste un livre de référence inégalé... jusqu'à ce nouveau volume, complément indispensable.

10/2022

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Musique, danse

Georges Bizet. Naissance d'une identité créatrice

Ouvrage de référence sur un compositeur méconnu malgré sa popularité, ce livre s'attache à retracer l'exceptionnelle trajectoire d'un homme en quête d'une construction artistique et sociale. Comment concilier le désir de succès avec une personnalité musicale originale et exigeante ? Comment être soi-même quand on a été le jeune prodige couronné de lauriers par les institutions conservatrices ? Hervé Lacombe retrace les étapes de ce parcours passionnant : l'enfance modeste dominée par la formation au Conservatoire, l'évasion romaine à la villa Médicis, le mariage avec Geneviève Halévy, les drames familiaux, qui accompagnent sa carrière et ses projets. Au terme d'une vie trop brève, se déroulant sur une toile de fond historique tourmentée qui en quelques années voit la révolution de 1848, le coup d'Etat menant au Second Empire, la guerre de 1870, la Commune puis la République, Bizet atteint son but avec l'ultime chef-d'œuvre, Carmen, dont les représentations furent marquées par sa mort tragique et prématurée. L'auteur ne se contente pas d'engager une réflexion nouvelle sur cette œuvre phare, devenue un véritable mythe contemporain, il situe dans la vie musicale et la société parisienne du temps, puis réévalue une production infiniment plus variée et plus séduisante qu'on ne l'imagine habituellement. Fruit d'une longue enquête menée dans des fonds publics et privés disséminés dans le monde entier, cette biographie se fonde sur une documentation considérable riche de nombreux documents inédits, redécouvre des œuvres inconnues ou considérées jusqu'alors comme perdues, et s'inscrit tout à la fois dans l'histoire culturelle et celle du goût.

10/2000

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Critique littéraire

Poétique de la critique littéraire. De la critique comme littérature

On considère habituellement qu'il y a d'un côté la littérature, de l'autre la critique : d'un côté l'écrivain, de l'autre le commentateur. Pour cette raison, s'il existe de nombreuses études sur l'art du romancier, du dramaturge ou du poète, il n'en existe guère sur celui du critique. On envisagera ici, au rebours d'une telle tradition, la critique comme de la littérature. Si la critique littéraire est un genre parmi d'autres, il n'y a plus aucune raison de se priver du plaisir (car c'en est un) de porter sur elle un regard de poéticien : on cherchera ainsi à forger une poétique de la critique - " poétique " devant s'entendre comme théorie générale des formes, et " critique " comme commentaire d'un texte particulier. On explorera ainsi les procédés d'écriture et de réécriture propres au discours critique, en laissant à d'autres, s'ils le souhaitent, le soin de se prononcer sur leur validité. D'Homère commenté par Zoïle ou Aristarque, jusqu'à Proust commenté par Barthes, Richard ou Starobinski, des scolies antiques et médiévales jusqu'aux recommandations du Monde des livres, des manuscrits grecs, byzantins ou chinois jusqu'aux réseaux sociaux, on arpentera tout un domaine jusqu'ici fâcheusement délaissé par la poétique. Il en résultera peut-être quelques conséquences imprévues - car, dès lors que la critique est envisagée comme une écriture, au même titre que son objet, il est bien possible que les textes critiques nous parlent autant d'eux-mêmes, si ce n'est plus, que des textes derrière lesquels ils prétendent généralement s'effacer.

05/2019

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Histoire et Philosophiesophie

La fabuleuse histoire du zoo

La visite au zoo est souvent associée à l'enfance et nul doute qu'une poignée de vocations sont nées là, au détour d'une allée, face aux lions ou dans l'intimité des loups... Rois et princes ont très tôt souhaité posséder d'étranges, et exotiques créatures à l'abri de leurs palais. La ménagerie du Jardin des Plantes, créée en 1794, sous la Convention, est un lieu où l'on vient découvrir les merveilles de la nature. Avec le zoo de Londres, ouvert au grand public en 1847, la machine est lancée et ne s'arrêtera plus ! L'émergence de ce nouveau loisir permet à toutes les catégories sociales de venir se délasser et s'émerveiller devant les prodiges de la Création. Peu à peu, les consciences s'éveillent et le zoo devient à la fois un jalon et un relais dans le grand mouvement de là protection de la faune sauvage. Les zoos du monde entier travaillent à enrayer un processus que d'aucuns pensent inexorable et incarnent ainsi un formidable message d'espoir... Abondamment illustré, cet ouvrage retrace l'histoire de ces lieux singuliers où l'homme côtoie le monde et tente de mieux le comprendre. De nombreux documents inédits, issus de collections publiques ou privées, conservés parfois par de grandes institutions zoologiques en Asie ou en Occident, racontent une histoire singulière en contrepoint des photographies de Christophe Raynaud de Lage, un regard exceptionnel sur l'univers du jardin zoologique où la mémoire est toujours imprégnée d'une vision contemporaine. Aujourd'hui, plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde fréquentent régulièrement ou ponctuellement les allées d'un zoo...

10/2018

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Vins et savoirs

Esthétique du vin. Conversations pour amateurs

Le vin est un régal et un objet culturel, un prisme pour voir le monde. Ni religion, ni art, ni science, le vin leur est pourtant étroitement lié. Il accompagne les activités qui ennoblissent l'homme, et ce dernier lui porte en retour une attention particulière, des soins parfois démesurés. Ce livre s'intéresse à la passion qu'on voue aux vins, à leur puissance d'évocation, leur beauté et in fine leur valeur. Les auteurs nous emmènent sur les grands lieux du vin et nous initient au terroir, en compagnie de vignerons et de professeurs dont ils sont proches. Orchestré par des passionnés, cet ouvrage restitue des expériences privilégiées, tantôt simples tantôt extravagantes : déjeuner à Lafite avec le Baron Eric de Rothschild ; ouvrir une Romanée-Conti 1957 avec Aubert de Villaine ; faire un tour de jeep dans Bandol avec Guillaume Tari ; contempler le "Déjeuner aux Huîtres" avec le prince Charles-Henri de Lobkowicz ; marcher à Vosne-Romanée en compagnie de Pascal Mugneret ; converser au coin du feu chez Thibault Liger-Belair ; méditer face au couchant avec Ariane de Rothschild... autant de conversations inspirantes. Chacun de ces échanges rend compte d'un monde extraordinaire, à la fois humain et issu de la nature. Avec ce livre comme à travers les activités de leur société Vindême, Aurélie Labruyère et Julien Gacon partagent leur enthousiasme avec les amateurs du monde entier, dans la conviction que le vin est à la fois un objet de culture et de luxe. Ensemble ils transmettent cette culture au fil d'expériences d'exception : dégustations privées, repas mémorables, conférences, fourniture de bouteilles de collections...

04/2021

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Actualité médiatique internati

Les hommes de Poutine. Comment le KGB s'est emparé de la Russie avant de s'attaquer à l'Ouest

"Un exposé exceptionnel sur Poutine et ses copains criminels... [Un] livre à lire absolument". The Sunday Times "Les livres sur la Russie moderne abondent... Belton les a tous dépassés. Son livre tant attendu est le meilleur et le plus important". The Times Le récit effrayant et révélateur de la renaissance du KGB, de la montée au pouvoir de Poutine et de la façon dont l'argent noir russe subvertit le monde. Catherine Belton, ancienne correspondante à Moscou et journaliste d'investigation, révèle l'histoire inédite de la manière dont Vladimir Poutine et son entourage d'anciens du KGB ont pris le pouvoir en Russie. A travers des entretiens exclusifs avec des acteurs clés repentis, Belton raconte comment cette ligue d'oligarques a mené sa saisie incessante d'entreprises privées ; pris le contrôle de l'économie ; siphonné des milliards ; brouillé les frontières entre le crime organisé, le système judiciaire et le pouvoir politique ; enfermé les opposants puis utilisé leurs richesses et leurs réseaux pour étendre son influence en Occident. Dans une histoire qui va de Moscou à Londres, en passant par la Suisse et l'Amérique de Trump, Les hommes de Poutine est le récit captivant et terrifiant de la perte de l'espoir né après la fin de l'empire soviétique d'une nouvelle Russie, avec des conséquences dramatiques pour ses habitants et, aujourd'hui, pour le monde. "Un récit intrépide et fascinant... Se lit parfois comme un roman de John le Carré... Anatomie révolutionnaire et méticuleusement étudiée du régime de Poutine, le livre de Belton met en lumière les menaces pernicieuses que l'argent et l'influence russes font désormais peser sur l'Occident". The Guardian

07/2022

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XVIIIe siècle

Jacques-Pierre Brissot. Sociologie historique d'une entrée en révolution

Dans les Origines intellectuelles de la Révolution française, publiées en 1933, Daniel Mornet voit en la figure de Brissot "l'image complète de toutes les aspirations d'une génération" . Cet ouvrage vise à relancer son intuition en proposant, grâce à un travail inédit de dépouillement systématique de ses archives privées, une sociologie de l'entrée en révolution (et non de la pré-révolution, car on ne pouvait la prédire alors) d'une jeunesse intellectuelle au crépuscule de la société française d'Ancien Régime. Cet ouvrage permet de comprendre comment un homme du commun éduqué, d'abord désireux d'intégrer les hautes sphères de la société de son temps, devient l'un des principaux agents de son renversement. Habité par une idée de la noblesse fondée sur la vertu plutôt que sur la naissance, il s'en attribue les qualités et tente de les faire reconnaître sur le champ littéraire. Mais il se heurte à l'indifférence de ses pairs illustres et à ce qu'il appelle le "crime de bassesse" , soit le destin d'être né dans la "classe des artisans" . Brissot a le sentiment de ne pas occuper sa juste place dans une société d'ordres et d'états. De frustré et méprisé, Brissot renaît à l'identité au sein d'une communauté des opprimés aux côtés du protestant, du juif, du quaker, de l'américain, du genevois, de l'anglais, du valaque, du brabançon, du batave, du paysan, du prisonnier et de l'esclave noir. De victime, il se fait observateur de la souffrance universelle, produit du despotisme, puis acteur de la Révolution, d'une révolution d'abord philosophique puis politique, à la fois universelle et nationale.

06/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

Des morts qui dérogent. A l'écart des normes funéraires (XIXe-XXe siècles)

Les vivants prennent soin des morts par des rites funéraires. Mais il arrive que ceux-ci ne soient pas respectés : en temps de crise, ou parce que les morts n'en sont pas jugés dignes... Ce livre offre un panorama du traitement perturbé de ces morts qui dérogent. Les sociétés européennes ont construit, depuis le XIXe siècle, un régime funéraire qui a placé le corps au centre des soins que les vivants prodiguent aux morts et qui s'articule autour de la tombe et du cimetière. Il arrive pourtant que des corps se voient privés de ces soins ou que leur mise en oeuvre soit perturbée, intentionnellement ou pas. Ce livre offre à travers quelques cas de figures exemplaires un panorama de ces morts qui dérogent à la norme funéraire. Ces écarts à la norme peuvent procéder du statut marginal ou exceptionnel des morts : mort-nés, criminels exécutés, morts anonymes, icones politiques ; dans d'autres cas, ils peuvent découler des circonstances anomiques où la mort est survenue : temps de guerre, épidémies, catastrophes industrielles ou massacres ; l'a-normalité peut enfin se nicher au coeur des pratiques mêmes dont le corps est la cible : nécrophilie, crémation, exhumation, inhumation hors cimetière. Pour chacun de ces cas de figure, les textes réunis ici s'attacheront à montrer en quoi le processus funéraire est suspendu, dévoyé, dégradé voire subverti, et à évaluer l'impact de ces dissidences sur les sensibilités contemporaines ; mais aussi à repérer les efforts, même minimes, pour réparer, rétablir un semblant de normalité dans les funérailles, ainsi que d'identifier les acteurs impliqués dans les deux cas.

09/2023

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Beaux arts

En bord de Garonne avec Henri Maignan

Henri Maignan (Bordeaux, 1815 – Rions, 1900) est un contemporain de Leo Drouyn et de la Commission des Monuments historiques. On retrouve chez lui ce goût pour le patrimoine si caractéristique des années 1850. Mais ce n'est en rien un archéologue. Ce propriétaire bien installé à Rions – il habite sur les coteaux le domaine de Thibaud d'où la vue est superbe sur la vallée de la Garonne – a une double passion ; la marine, les bateaux... et les beaux-arts qu'il pratique assidûment. Il dessine et peint tout au long de sa vie, pour sa famille et ses amis, parfois eux-mêmes artistes ; ainsi il est proche du dessinateur et érudit bordelais Gustave Labat, qui a laissé de lui des portraits savoureux. Artiste prolifique qui dessine dans des albums de terrain ou peint in situ, il a laissé des centaines de dessins, au crayon ou aquarellés, représentant la vallée de la Garonne, le Bassin d'Arcachon, Bordeaux et son port, ou des destinations plus lointaines. Cet ouvrage est consacré aux dessins qu'il a réalisés sur la rive droite de la Garonne, entre Castets-en-Dorthe et Cambes en aval. A Langoiran, Paillet, Cadillac et Rions bien sûr, il dessine les paysages qui s'offrent à lui, du haut des coteaux ou tout au long de la Garonne. Henri Maignan est un artiste paysagiste extrêmement doué, aux oeuvres emplies de poésie. Les dessins inédits révélés dans cet ouvrage, qui proviennent de plusieurs collections privées, sont ici présentés sous forme d'une promenade en sa compagnie : une escapade romantique en bord de Garonne dont chaque vue présente un très grand charme, ainsi qu'un remarquable intérêt documentaire.

05/2018

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Sociologie politique

Le soutien public à l'innovation

Annonciatrice de bouleversements sociaux, l'innovation permet cependant de répondre aux défis sociétaux, qu'il s'agisse d'éducation, de vieillissement de la population, de transition énergétique, de lutte contre les pandémies ou encore d'alimentation saine et durable. La crise du COVID-19 a particulièrement mis en exergue le rôle de l'innovation au coeur des réponses apportées par les Etats et les entreprises privées. L'innovation joue également un rôle important en matière de souveraineté dans des secteurs stratégiques, comme la défense ou encore l'électronique, technologie diffusante par excellence que l'on retrouve dans tous les domaines. En France, la politique d'innovation fait l'objet d'un soutien continu de la part des gouvernements. Ainsi, le plan France 2030, lancé en 2021, et représentant un soutien global de 54 milliards d'euros, se décline en plusieurs stratégies d'accélération sur des filières d'avenir, à l'instar de la décarbonation des mobilités, de l'intelligence artificielle, de la santé numérique ou encore des nouvelles technologies du spatial. L'enjeu est de maintenir le pays à un haut niveau technologique et de soutenir la trajectoire de croissance économique sur le long terme. Quelles actions sont mises en place pour atteindre cet objectif ? Quel est le positionnement compétitif de la France ? Quels sont ses atouts et marges de progrès en comparaison des pratiques observées à l'international ? Cet ouvrage offre un panorama complet sur le sujet, ainsi que des clés de lecture pour mieux appréhender la politique d'innovation en France, ses grands axes, sa gouvernance et, enfin, ses objectifs et ambitions.

10/2023

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Essais biographiques

Ecrits. 1935-1959

Comme il l'avait confié à Jaime Sabartés en 1939, Pablo Picasso avait rêvé d'un livre qui "serait le reflet le plus exact de sa personnalité et son portrait le plus fidèle. On y verrait exprimé le désordre qui lui est propre. Chaque page serait un vrai "pot-pourri" sans la moindre trace d'arrangement ou de composition. [... ] Simplicité et complexité s'allieraient comme dans ses tableaux, ses dessins ou ses textes, comme dans une pièce de son appartement ou de son atelier, comme en lui-même" . Dans le prolongement de ce désir, la présente édition donne à lire l'ensemble des écrits de Picasso publiés en 1989, auxquels s'adjoignent un grand nombre d'inédits découverts dans l'ancienne collection de Dora Maar, dans des collections privées et celles des musées Picasso (Paris, Barcelone). Composés au crayon noir, en couleurs, à l'encre de Chine, au stylo-bille ou encore au crayon-feutre, ces textes ornent papier à dessin, à lettres, dos d'enveloppe, cartons d'invitation, morceaux de papier journal... Certains sont même gravés, enluminés, lithographiés ou peints, ainsi élevés au rang d'oeuvre d'art. La fascination que continue d'exercer Picasso sur le public rend plus que jamais nécessaire la lecture de ces écrits, souvent méconnus et pourtant indispensables à l'appréhension et à la compréhension de son oeuvre. Cette édition bénéficie des derniers apports de la recherche en cours dans un volume en couleurs, richement illustré d'oeuvres et de manuscrits, et, à la manière d'un parcours muséal, elle permet de s'immerger au coeur du processus créatif de l'un des plus grands artistes du XX ? siècle.

11/2021

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Sports

Delage. La belle voiture française

Une Delage, c'est le mariage de la performance et de l'élégance, le symbole du luxe de bon aloi et du bon goût français. Cet ouvrage démontre que les plus belles réussites ne s'obtiennent que par la passion et un labeur qui ne se relâche jamais. Construire simple pour faire solide, tel était au départ l'objectif de Louis Delâge. S'entourant d'une équipe de grande qualité, il propulse sa marque aux sommets en quelques années, triomphant simultanément dans les concours d'élégance les plus sélects, comme dans les courses les plus mythiques... Et quand la crise de 1930 vient arrêter son bel élan, se plaçant sous l'aile protectrice de Delahaye, la marque Delage réussit à survivre très dignement pendant vingt ans, chance que n'ont pas eue la plupart de ses concurrentes. Communiquer est un art, Louis Delâge l'exerce à merveille, sachant transmettre sa passion à ses collaborateurs, sachant utiliser les retombées de ses succès en course en entretenant des relations privilégiées avec la presse spécialisée. Ce livre rétablit la vérité sur quelques idées fausses, colportées sur le constructeur et sur son œuvre. Les recherches entreprises pour évoquer les différents aspects de cette belle aventure, insuffisamment connue de nos jours, apportent du nouveau sur bien des plans, grâce à l'étude de documents techniques de l'usine miraculeusement retrouvés, à des découvertes faites dans de nombreuses archives publiques ou privées, dans les banques et les ministères, et grâce à des témoignages... Quant à l'iconographie, fruit de vingt années d'une collecte passionnée et la plupart du temps inédite, elle étonnera les lecteurs...

09/2005

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Pédagogie

La crise de l'apprentissage en Afrique francophone subsaharienne. Regards croisés sur la didactique des langues et les pratiques enseignantes

"Schooling is not the same as learning" : ainsi débute le rapport 2018 de la Banque mondiale sur le développement dans le monde — "Learning to realize education's promise" — consacré intégralement aux questions éducatives. Cette assertion simple nous rappelle qu'il ne suffit pas de développer l'accès à l'éducation dans les pays en voie de développement pour que "plus" signifie "mieux". Les pays dits du Sud, et notamment ceux d'Afrique francophone subsaharienne dont il est question ici, connaissent en effet une grave crise de l'apprentissage qui se révèle être aussi une profonde crise morale, comme souligné dans le même rapport, en laissant sur le bord du chemin des générations d'enfants sans acquis scolaires, privés des compétences de base qui leur auraient permis d'accéder à un avenir meilleur tout en les rendant acteurs du développement. Les 17 chapitres de ce recueil, rédigés par 25 chercheurs du Sud et du Nord (spécialistes en éducation, linguistes et didacticiens des langues), apportent un éclairage sur cette situation et formulent des propositions. En Côte d'Ivoire, au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Sénégal, au Niger, aux Comores, les contributeurs, à partir d'analyses de cas et de corpus, d'enquêtes de terrain ou de réflexions plus transversales, sondent les dysfonctionnements, mettent en évidence des difficultés ou témoignent de pratiques innovantes. Les questions liées à renseignement-apprentissage des langues occupent ici une place centrale et constituent le fil conducteur des trois parties de l'ouvrage : normes et maîtrise du français appris/enseigné et pratiques enseignantes , réformes curriculaires, approches méthodologiques et manuels scolaires : prise en compte des langues nationales, articulation langues premières/français langue de scolarisation.

12/2018

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Vins et savoirs

Les sens du vin

Cet essai vous invite à une balade olfactive et sensorielle autour du raisin et du vin, à travers un recueil de six articles, à lire comme une dégustation, au gré de vos envies et de vos questionnements. Olfactive, elle l'est, à travers les articles sur l'emploi de l'iris ou encore du soufre dans la confection vineuse. L'odorat, le toucher et le goût s'entremêlent lorsqu'il s'agit de se pencher sur l'utilisation des différentes essences de bois dans la vinification. La découverte est aussi visuelle à travers l'évolution du vocabulaire décrivant le vin de l'antiquité à l'époque moderne en passant par le moyen-âge. Enfin, l'évolution des termes gustatifs peuvent clore cette traversée des éléments alchimiques de cette boisson qui a encore tant de mystères à livrer. Un renouveau des études historiques sur le vin a eu lieu à partir des années 1980, s'appuyant essentiellement sur les archives publiques, et plus rarement sur les archives privées, dont beaucoup ont disparu ou sont difficiles d'accès. Des sujets, tels que les dates des vendanges, les rendements, les taxes à l'entrée des villes, les prix des vins ou encore les réseaux commerciaux ont été livrés au public des amateurs éclairés. Il est peut-être temps maintenant de se tourner vers une "autre" histoire du vin, une histoire des sensibilités vineuses. C'est un livre écrit à quatre mains et deux visions, l'une plus scientifique et moderne, d'un père médecin et historien et l'autre, plus littéraire et antiquisante, de sa fille, professeur agrégé de Lettres classiques.

05/2022

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Sociologie

La Paternelle. Une cité de Marseille, son histoire, ses habitants

"L'histoire de la Paternelle est liée à celle de ma famille et en particulier de mon grand-père maternel, Hadj Mohamed Tatem surnommé le sage. J'ai voulu faire ressurgir sa mémoire et celles des autres habitants passés et présents de cette cité emblématique des quartiers nord de Marseille. Ce livre restitue leurs histoires éparses, qui, rassemblées, esquissent celle de la cité elle-même. Il rend ainsi hommage à à tous ceux qui ont connu l'exil et ont vécu, avec courage et dignité, dans des bidonvilles puis dans une cité hâtivement construite sur un terrain vague. Conçue pour être provisoire, et restée en l'état jusque dans les années 1980 quand elle cédera la place à une cité HLM, la Paternelle a constitué l'une des premières tentatives de relogement après les cités d'urgences et les bidonvilles des années 1950, avant de devenir un quartier de relégation. Derrière les clichés et les assignations, les habitants de la Paternelle racontent une riche histoire : celle de trois quarts de siècle d'immigration algérienne, du mal-logement à Marseille, des luttes sociales, du déclin économique de la ville, du racisme, mais aussi de la réussite de beaucoup d'enfants et de petits-enfants des migrants qui l'ont habitée. Les photos et documents issus d'archives publiques et privées permettent aux mémoires de se confronter à l'histoire et d'engager la réflexion. Puisse cet ouvrage contribuer à réhabiliter, au regard des autres comme à leurs propres yeux, les habitants de La Paternelle acteurs de leur territoire aujourd'hui comme dans le passé. Ils font aussi partie de Marseille". Dalila Ouanes-Guillon

10/2020

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Sciences historiques

Archives des gens simples

L'histoire sociale doit souvent dépasser les évidences des fonds administratifs et s'ingénier à inventer d'autres sources, des types de documents nouveaux qui permettraient d'aller plus avant dans ses enquêtes, de dissiper des obscurités matérielles ou spirituelles des vies disparues. Des pièces d'archives banales, méprisées à l'ordinaire, recèlent peut-être des bribes du passé de personnes nées et mortes sans éclat, vivant aux frontières de la misère, de l'illettrisme, condamnées à une sorte de nullité historique. La Société des Amis des Archives de France, dans ses rôles d'auxiliaire des institutions de conservation et d'alliée de la communauté des historiens, se donne la tâche d'attirer l'attention sur des sources et des fonds d'archives que leur insignifiance apparente pourrait faire négliger. Ce furent, par exemple, dans une rencontre antérieure, les correspondances privées des soldats de 1914. Dans le présent livre il s'agit des archives des " gens simples ", de ceux qui par pauvreté ou ignorance n'ont peut-être jamais eu de papiers personnels et ne laissent donc aucune trace de leur passage dans le temps. Ils ont parfois laissé des documents d'identité, des comptabilités, des preuves de droits aux secours, des pièces de procès, des livrets militaires, des souvenirs familiaux. Les langes d'enfants abandonnés étaient souvent accompagnés de billets. Des fous, des prisonniers, des bagnards avaient envoyé des lettres au dehors, écrit des graffitis. Des inconnus ont composé des fragments de mémoires. Telles seraient, parmi tant d'autres, les trouvailles que des conservateurs ont le soin de préserver et que des historiens doivent envisager dans leur exploration du passé.

08/2020

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Romans de terroir

Une soif de douceur

Dans les années 50, Jean grandit à la campagne, heureux entre ses deux parents. Curieux des gens et de leurs caractères, il se réfugie dans son monde imaginaire, joue avec ses soldats et goûte les pérégrinations en pleine nature, à l’ombre de son père, pour explorer les prés, les landes et les bois. Mais rien n’est jamais acquis définitivement. Par un suffocant et radieux dimanche d’août, l’enfant revient comblé de sa partie de pêche. Ce jour-là, son père meurt… Comment le ciel peut-il si facilement jeter un homme par terre, le priver de sa force, le laisser sans mouvement, sans rire, sans voix ? A la rentrée suivante, Jean devient pensionnaire dans une institution religieuse qui jouit d’une réputation d’excellence fondée en partie sur sa rigoureuse discipline. Triste, inquiet, perdu, il se voit dans une prison d’étude, de religion, de prescriptions et d’interdits. Il connaît l’injustice et se révolte. Libéré de sa ménagerie d’hommes en noir, pour s’en guérir, il se dévergondera avec délices. Jusqu’à ce que l’obscur avenir, enfin jetant son masque un dimanche au bal du village, lui offre de captiver le sourire et les émois de l’aveuglante beauté, au doux prénom bouleversant. Dans une langue sensible, Jean-Claude Sordelli nous offre un tableau vivant de la France rurale des années 50-60, lorsque les familles paysannes scolarisaient leurs fils dans des pensionnats, viviers de toutes les élites. Le ton est juste, lumineux pour évoquer le quotidien, effrois et bonheurs mêlés, de Jean, un orphelin confronté aux tragiques mécomptes que la vie réserve parfois, même aux enfants.

01/2013

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Sciences politiques

Les mondes universitaires face au marché. Circulation des savoirs et pratiques des acteurs

En ces temps de " mondialisation ", les réformes des systèmes universitaires, l'accroissement sans précédent du nombre d'étudiants et les réseaux numériques concourent à donner des mondes universitaires une image de fluidité, de compétition et de brouillage des frontières entre établissements publics et initiatives privées. On s'acheminerait vers un " marché " mondial de l'enseignement supérieur, fondé sur la libéralisation et la diversification concurrentielle de l'offre de formation, et vers une harmonisation mondiale des standards et titres universitaires. Transformations et réformes sont le plus souvent étudiées du point de vue des pays industrialisés. Pourtant, elles ont des répercussions sur l'ensemble des systèmes universitaires. Aussi les auteurs de ce livre ont-ils choisi de déplacer le regard et d'examiner ces processus à partir de l'étude de pays absents des classements réputés exprimer l'état du " marché mondial universitaire " : Égypte, pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb, Brésil, Russie, Inde et Chine, sans oublier plusieurs pays d'Europe. Un paysage bien différent de celui qui est généralement décrit apparaît au fil de ces études. Comme le note Anne-Catherine Wagner dans l'introduction de l'ouvrage, les logiques à l'oeuvre ne peuvent être réduites à de simples calculs de marché ; de nouvelles polarités émergent qui obligent à remettre en question les centralités occidentales et à relativiser le diagnostic posé à la hâte sur les transformations vécues par les mondes universitaires ces dernières années. Fruit d'une longue collaboration entre chercheurs réunis dans le Réseau Acteurs Émergents, ce livre témoigne d'un souci partagé de rester attentifs aux pratiques des acteurs, à leurs expériences, et de refuser toute vision surplombante.

06/2011

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Histoire de France

Yvonne de Gaulle

Les Français aimaient bien celle qu'ils avaient nommée "Tante Yvonne". Restée presque inconnue jusqu'en 1958, elle fut pendant dix ans, aux côtés du général de Gaulle, la première " Première dame " de la Vème République. Dans la mémoire collective, elle est restée cette femme qui n'appréciait guère les feux de la rampe, mais qui ne manquait jamais à ses devoirs officiels. Vêtue de petits tailleurs sombres et de chapeaux étranges, ne ratant pas une messe, elle n'était jamais plus heureuse qu'à Colombey, où elle se réappropriait le grand homme. Ce portrait stéréotypé d'Yvonne de Gaulle mérite d'être revisité. Quelle vie passionnante que celle de cette jeune bourgeoise de Calais, issue d'une famille élégante et avant-gardiste! Dotée d'une force de caractère presque aussi surprenante que celle de son mari, elle s'adapte aux coups du sort sans faillir: mère d'une enfant handicapée qu'elle élève jour après jour, projetée dans les tourbillons de la Seconde Guerre mondiale, puis présidente d'une Fondation qu'elle crée de toutes pièces, Yvonne de Gaulle est sur tous les fronts. D'un calme olympien lors des attentats qui visent son mari, sûre d'elle lorsqu'elle convainc le Général de lâcher du lest sur la contraception, cette femme finit par étonner. Le livre fourmille de révélations et de découvertes issues d'archives négligées, correspondances privées, centaines de lettres de la Fondation Anne de Gaulle... Documentée, précise, sensible et nuancée, cette imposante biographie donne enfin à Yvonne de Gaulle la place qui lui revient dans la saga gaullienne : l'une des toutes premières.

05/2010

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Droit

L'ogre du jugement. Les mots de la jurisprudence

D'innombrables plaintes sont venues s'échouer au tribunal civil au fil des XIXe et XXe siècles, des milliers de dommages privés y ont été publiquement exposés, discutés, avant d'être avalés par l'ogre du jugement : de sombres affaires de famille, des histoires d'enfants abandonnés, de parents maltraités, des avortements qui ont mal tourné, des époux qui se sont évaporés, mais aussi des accidents au travail ou ailleurs. Les magistrats les ont examinées et racontées dans cette grande anthologie de la jurisprudence que Jean-François Laé examine à son tour avec une rigueur qui n'efface pas l'émoi. C'est, en effet, une extraordinaire collection de récits de heurts et de malheurs, de violences infligées ou subies, de négligences au travail, de litiges en tous genres. Ils parlent du corps et des passions pour tenter de les cerner et les contenir. Ecrits par ces hommes de loi qui partagent évidemment les inquiétudes, conceptions et préventions de leur temps, ils témoignent de l'histoire des disciplines et des idées sur les " mœurs ". Mais c'est aussi une histoire du droit à l'œuvre, cherchant ses mots, polissant ses concepts, en inventant de nouveaux, à travers une longue série d'affaires judiciaires. Ainsi voit-on la notion d'injure migrer du code pénal au code civil pour qualifier l'inconduite d'un époux, l'adultère criminel céder le pas au divorce par consentement mutuel, le préjudice moral se préciser, les responsabilités, les imprudences comme les nuisances se détailler et se codifier. Où est la faute, l'offense, la maladresse ? Ces questions, sans cesse, sont reprises et remises sur l'établi du droit.

09/2001

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Sociologie

La troisième femme. Permanence et révolution du féminin

Ce demi-siècle a plus changé la condition féminine que les millénaires antérieurs : affranchies de la servitude immémoriale de la procréation, exerçant une activité professionnelle, vivant leur liberté sexuelle, les femmes battent désormais en brèche les citadelles masculines. Dans cette émancipation, on pourrait voir à l'œuvre la logique des sociétés postmodernes définie par Gilles Lipovetsky dans ses précédents ouvrages : le procès de personnalisation, cette nouvelle façon pour la société de s'organiser et de gérer les comportements selon les valeurs du libre déploiement de la personnalité humaine, de la légitimité de la jouissance et des demandes singulières, de la nécessité de moduler les institutions sur les aspirations des individus. Déjà, l'analyse de la mode avait révélé la déréliction de l'individu à l'ère démocratique, rendu plus problématique à lui-même et aux autres. Il est remarquable qu'aujourd'hui Gilles Lipovetsky - observant au plus près les manières d'être et de penser des individus dans des domaines aussi divers que l'amour, la séduction, la beauté physique, le rapport au travail, à la famille et au pouvoir - retrouve dans l'avancée de la postmodernité un élément majeur qui subsiste dans son altérité et se recompose dans la configuration individualiste : le féminin. Si les sociétés postmodernes s'emploient à réduire les oppositions du genre, elles ne préparent pas leur confluence. L'homme reste associé prioritairement aux rôles publics et " instrumentaux ", la femme aux rôles privés, esthétiques et affectifs. Loin d'opérer une rupture absolue avec le passé historique, la dynamique démocratique le recycle continûment. En cela, elle ne va pas jusqu'au bout d'elle-même.

11/1997

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Critique littéraire

Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation

On sait l'ampleur des pillages des collections, d'art en France par l'occupant nazi. Nul n'ignore plus l'existence des listes Otto - recensant les auteurs, juifs ou antinazis, qui devaient être à jamais bannis de tout catalogue - et que le syndicat des éditeurs français appliqua dès les premières heures de l'Occupation avec un zèle certain. Personne, avant Martine Poulain, ne s'était inquiété du devenir des bibliothèques dans la France de 1940 à 1944. Une France qui est à la fois celle de l'occupant nazi et celle du régime de Vichy. A la différence des archives des ministères (Guerre, Affaire, étrangères, Intérieur, justice) et des musées, peu de bibliothèques publiques sont l'objet du pillage par l'occupant, à l'exception des alsaciennes et des mosellanes, germanisées et propriétés du Reich. Le vol de masse, nazi mais aussi vichyste. frappe, dès juin 1940, les bibliothèques institutionnelles - juives, slaves, maçonnes - mais aussi privées, celles des premiers ennemis du Reich (les grandes familles juives, les Allemands exilés, les hommes politiques du Front populaire). Puis le pillage accompagne ordinairement les rafles. Plus de dix millions de livres prennent le chemin de l'Allemagne. Martine Poulain a constitué une première liste des personnes spoliées de leur bibliothèque - près de 1 700 noms. Le régime de Vichy, de son côté, surveille les livres, les bibliothèques et les lecteurs, sous la houlette d'une Bibliothèque nationale devenue le parangon de l'ordre nouveau, instrument de la collaboration d'Etat aux mains de Bernard Faÿ. Ce dernier mène une lutte obsessionnelle contre la franc maçonnerie sous couvert d'un " Musée des sociétés secrètes ".

10/2008

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Sciences politiques

L'impuissance de la puissance. Essai sur les incertitudes et les espoirs des nouvelles relations internationales

La puissance n'est plus ce qu'elle était. La fin de la bipolarité, les échecs du développement, la prolifération de formes nouvelles et disséminées de violence ont eu raison des certitudes de naguère. Les armées les plus modernes ou les plus sophistiquées échouent devant les actes de terreur les plus élémentaires ; à mesure qu'elles s'affirment, les dominations essuient davantage de contestation qu'elles ne recueillent d'adhésion ; quant aux menaces les plus diverses, elles échappent à tout espoir de contrôle. Les Etats-Unis sont au centre du paradoxe : jamais un Etat n'a, dans l'Histoire, accumulé autant de ressources de puissance ; jamais pourtant il ne s'est révélé aussi peu capable de maîtriser les enjeux auxquels il doit faire face. La puissance ne peut plus se régaler aujourd'hui des effets revigorants du gladiateur ennemi qui fait face avec le même poids et les mêmes recettes. Privés d'ennemi qui leur ressemblent et qui leur opposent une puissance crédible, les Etats-Unis doivent aujourd'hui affronter une nuisance qui change l'équation du jeu international, tout en étant redoutable et extrêmement difficile à combattre. Derrière ces bouleversements stratégiques se cachent non seulement la fin des guerres d'autrefois, des formes nouvelles de violence et de conflit, mais surtout l'ouverture de la scène internationale aux individus et aux sociétés, c'est-à-dire à l'Autre, celui qu'on connaît mal ou qu'on choisit d'ignorer, qu'on accable d'humiliations faute de pouvoir le forger à son image. En bref, l'ignorance du monde post-bipolaire alimente ainsi de nouvelles violences et crée de nombreux dangers dont seul le multilatéralisme saura nous protéger.

10/2004

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Economie

L'Etat prédateur. Comment la droite a renoncé au marché libre et pourquoi la gauche devrait en faire autant

Depuis trente ans, le culte du marché a dominé le discours politique. Etat modeste, impôts limités, déréglementation et libre-échange sont devenus les maîtres mots de ce dogme dont le succès fut tel qu'il a fini par faire de plus en plus d'apôtres au sein de la gauche. Or, à l'aube du XXIe siècle, nous assistons en Amérique à un drôle de chassé-croisé idéologique. Au moment où la gauche moderne a presque achevé sa conversion au marché libre, la droite conservatrice a définitivement abandonné cette idée. Galbraith montre comment, des années Reagan aux années Bush, la droite au pouvoir a transformé les Etats-Unis en république-entreprise où l'économie n'est pas régie par les marchés mais par une coalition de puissants lobbies industriels. Ces derniers sont soutenus par un Etat prédateur qui, loin de limiter l'emprise du gouvernement sur l'économie, entend bien au contraire l'approfondir pour détourner l'action et les fonds publics au profit d'intérêts privés. Si le discours officiel est resté libéral, c'est précisément pour masquer cette forme perverse d'étatisme. La nouvelle gauche libérale s'est laissé contaminer par le culte du marché libre qui n'a jamais été qu'un mythe instrumentalisé par ses promoteurs. Elle serait bien inspirée de se désintoxiquer et de comprendre enfin que les marchés n'apporteront aucune solution à la crise contemporaine, à la pauvreté, aux inégalités, à la crise écologique, tous ces défis qui appellent au contraire la planification, le contrôle public de la répartition des revenus et du financement de l'économie.

09/2009

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Critique littéraire

Journal. Tome 3, 1937-1949 ; Textes autobiographiques (1950-1958)

Ce dernier volume du Journal commence l'année du prix Nobel de littérature et s'achève à la mort d'Hélène Martin du Gard , la compagne du romancier depuis quarante-trois ans. Rayonnement d'une oeuvre et détresse d'une vie d'homme qui, sur le plan de l'histoire, a vu pour la seconde fois s'écrouler dans l'horreur ses idéaux de justice et de paix. Livre des bilans dénués de complaisance : Martin du Gard se juge ici, et juge ses contemporains et les générations nouvelles : Jules Romains, André Gide, Georges Duhamel, Jean Schlumberger, et aussi Montherlant, Malraux, Camus, Sartre enfin qui, en 1945, lui paraît condamner sans appel toute la production antérieure. Livre du vieillissement, de la sagesse pragmatique, de l'accoutumance à la mort, dont rendent bien compte Le Lieutenant-Colonel de Maumort, qui s'édifie peu à peu et que son auteur accepte de laisser inachevé, et les textes autobiographiques de 1950 à 1958, rassemblés par la volonté de Martin du Gard. Chroniques privées, ces documents fourmillent de vues pertinentes sur la fin de la Quatrième République, le retour du Général de Gaulle au pouvoir, les troubles en Algérie... Jusque dans les dernières semaines de sa vie recluse, déchirée par les dissensions familiales, Roger Martin du Gard n'a pas cessé d'être présent au monde, attentif à sa misère, inquiet de son devenir. C'est là ce qui donne son prix à un Journal aussi éloigné des complaisances narcissiques, des poses satisfaites que des déclarations pontifiantes : tour à tour amusée, irritée, indignée, la voix de Roger Martin du Gard éveille toujours en nous de fraternelles résonances.

11/1993

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Histoire ancienne

Guide de Malia au temps des premiers palais le quartier Mu

Connue par les auteurs classiques. tels Eschine et Démosthène. la terre de Kirrha frappée d'interdits et vouée à Apollon Pythien à l'issue de la première guerre sacrée a longtemps occulté l'existence du territoire de la cité de Delphes. limitrophe de la terre d'Apollon. Ce sont les statuts des terres à Delphes et autour de Delphes. leur situation topographique et leurs modes d'occupation et d'exploitation depuis le vie s. av. J. -C. jusqu'au iiie s. ap. J. -C. qu'il sagit donc de définir dans ce livre. qui est à la fois un recueil des sources littéraires. épigraphiques et archéologiques et une synthèse historique. Partant de l'établissement de la carte politique de la Phocide méridionale et de la Locride occidentale et de l'étude des vestiges antiques dans les campagnes autour de Delphes. le livre étudie ensuite les limites de la terre sacrée d'Apollon et les frontières de elphes. en se fondant sur la réédition de vingt-six inscriptions. Cesdocuments forment un riche dossier sur les confins (eschatiai) dans le monde grec. comme sur la résolution des litiges territoriaux entre cités grecques et le rôle des Romains en ce domaine. Le territoire de Delphes. composé de domaines sacrés. de terres publiques et de terres privées. finit par englober durant l'Empire la terre d'Apollon frappée d'interdits. qui était restée jusqu'alors extérieure à la cité. La superficie. l'occupation et l'exploitation du territoire montrent que Delphes. pour être le siège d'un oracle et d'un sanctuaire panhelléniques. fut cependant aussi une véritable cité.

01/1992

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Histoire de France

Travail forcé et mobilisation de la main d'oeuvre au Sénégal. Années 1920-1960

Le travail forcé apparaît comme l'un des aspects les plus caractéristiques de la violence du moment colonial sur le continent africain mais n'a paradoxalement fait l'objet que de peu de réflexions détaillées. A travers l'analyse de plusieurs formes de recrutement forcé au Sénégal et en Afrique occidentale française (AOF), ce livre entend illustrer l'obsession coloniale de mise au travail et d'ordre social. A partir d'archives administratives inédites, d'articles de presse et d'entretiens oraux, ce livre propose une histoire sociale du travail forcé en Afrique de l'Ouest. Il s'intéresse aux multiples acteurs qui ont modelé et adapté au quotidien la politique économique des autorités : populations réagissant au travail forcé, chefferies locales en charge du recrutement des travailleurs ou encore planteurs privés. En proposant une chronologie allant des années 1920 à la fin des années 1960, cet ouvrage rompt avec l'historiographie usuelle du travail en Afrique de l'Ouest qui envisage l'abolition du travail forcé en 1946 comme une rupture formelle. Cette date symbolique s'inscrit dans un cycle historique plus long qui permet de penser en termes de permanences et de continuités dans les discours et les formes coercitives de mobilisation de la main-d'oeuvre sur le continent. A la croisée de l'histoire du travail, de l'Afrique et du fait colonial, ce livre propose une réflexion renouvelée de la "mise en valeur" des territoires coloniaux. Il interroge dans le même temps l'impact du travail forcé sur la rhétorique et les pratiques de mobilisation de la main-d'oeuvre des élites postcoloniales au lendemain de l'indépendance du Sénégal en 1960.

03/2019