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Droit

LA COMPLICATION. Retour sur le communisme

Le communisme appartient aujourd'hui au passé. Mais la question du communisme survit à son naufrage : elle reste au cœur de notre temps. Cet essai s'efforce de la ramener au jour. Le phénomène communiste, écrit Claude Lefort, n'est intelligible ni comme une parenthèse ni comme le produit d'une nécessité : il est né et s'est entretenu de la conjonction imprévisible de formes hétérogènes d'organisation, d'action et de pensée dans le monde moderne. Pour le comprendre, il faut donc le saisir dans sa réalité concrète, dans l'intrication des faits - politiques, socioéconomiques, juridiques, moraux, psychiques - qui lui donnent sa spécificité. L'auteur critique les interprétations qui réduisent l'entreprise communiste à la dictature d'un parti ou au pouvoir de l'idéologie, et qui dressent son bilan à la lumière de son échec. Chemin faisant, il retrouve son interrogation sur le totalitarisme et en propose une nouvelle lecture. Il fait également appel, en quelques occasions, à son expérience personnelle. Le communisme nous introduit à la complication de l'histoire. Pour Claude Lefort, son attrait extraordinaire s'explique moins par ses promesses de bonheur social que par les chances qu'il offrait à une gauche prétendument révolutionnaire de créer un Etat de type totalitaire.

01/1999

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Histoire de la philosophie

Études sur les philosophes antiques leurs écoles, leurs bibliothèques, leurs combats

Les études rassemblées dans le présent recueil portent sur des sujets très divers. Plusieurs concernent Philon d'Alexandrie, Diogène Laërce, Cléomède, Porphyre de Tyr, Eunape de Sardes ou Macarios de Magnésie, qui ont fait l'objet des recherches de l'auteur tout au long de sa carrière et dont il a souvent édité ou traduit les textes. Quelques-unes s'engagent dans des débats concernant l'histoire de l'interprétation allégorique, les conflits affrontés par les intellectuels païens dans l'Empire chrétien ou la critique des Ecritures, notamment dans le traité de Porphyre Contre les Chrétiens. On retrouvera ainsi la publication de fragments nominaux inédits de ce traité de Porphyre ainsi qu'une édition traduite et annotée des fragments conservés du traité Sur le retour de l'âme de ce philosophe, en prolongement d'un travail inédit du regretté Goulven Madec. D'autres études enfin sont consacrées à l'environnement social et institutionnel des écoles philosophiques anciennes, aux voies de transmission des textes philosophiques grecs, à la prosopographie des philosophes du Bas-Empire ou au genre littéraire des Vies de philosophes dans l'Antiquité tardive, thématiques développées dans le cadre du travail de préparation du Dictionnaire des philosophes antiques, lancé en 1981 et achevé en 2018.

12/2023

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Sociologie

Sourire. Anthropologie de l'énigmatique

David Le Breton poursuit son anthropologie du corps de façon plus affinée, plus littéraire aussi au regard de ses précédents ouvrages, il ouvre des voies de réflexion au lecteur. Ici pas d'interviews, que du vécu et des citations d'écrivains, de cinéastes ou des peintures qui décrivent sur le vif des sourires, des centaines de sourires plus ou moins célèbres où se voilent des significations contradictoires. Le sourire se devine, il gagne les yeux, transforme le visage et nous introduit l'un à l'autre avec toute la subtilité polysémique d'une humanité qui s'y reconnaît. Le sourire est bien un effleurement de l'âme, il dit la subtilité de la présence au monde, à l'autre et à soi. Les savants peuvent bien constater que le sourire est la réaction la plus faible du visage à toute excitation légère et faciale, les poètes comme Paul Valéry y voient "le premier luxe de l'être. Ce n'est plus le besoin qui pleure et qui crie. C'est l'ouverture de l'inutile besoin de communiquer pour autre chose que l'apaisement d'une soif" . Oui, le sourire est un adoucisseur de contact quand il n'est pas convenu, de circonstance, narquois, exaspérant ou, bêtement, pour donner le change. C'est aussi une ritualité parfois régie par une subtile hiérarchie sociale qui permet à l'individu de communiquer autrement, sans mot, de tout son corps. Cette anthropologie de l'énigmatique touche bien sûr aux conventions et aux interactions sociales, elle touche aussi à notre spiritualité vraie et naïve qui nous fait exister autant que résister au monde et communiquer de soi à l'autre.

04/2022

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Beaux arts

L'Estampe japonaise. Edition 2018

Le Pont Nihonbashi, le Mont Fuji, et la nature toujours présente, les jeux de lumière et de transparence à travers les sudare, le théâtre Kabuki, les courtisanes des maisons vertes, les visages et le miroir... autant de thèmes qui sont source d'inspiration permanente pour les artistes de l'Ukiyo-e, à travers les siècles. Suivant une trame historique de la fin du xviie siècle jusqu'à nos jours, Nelly Delay explique la permanence de ces thèmes dans l'art de l'estampe. Elle décrit le contexte historique, culturel et social dans lequel cet art a vu le jour et évolué au cours des siècles et montre combien il est profondément ancré dans la civilisation japonaise. Elle explique les origines de l'estampe et la voie que des audacieux comme Moronobu et Kiyonobu ont suivie en réalisant les premiers bois pour des tirages exécutés en noir et blanc. Elle montre comment les artistes du xviiie siècle et leurs estampes de brocart - et parmi eux Harunobu, qui eut le premier l'idée d'utiliser toutes les possibilités de la couleur - permirent à l'Ukiyo-e d'accéder par la suite à un véritable âge d'or : Utamaro, éternellement inspiré par les femmes, Sharaku et les visages d'acteurs, Hokusai, le " fou du dessin " , Hiroshige et la nature, Kuniyoshi et ses thèmes fantastiques, Toyharu, Shiba Kokan et bien d'autres... Si le livre suit un plan chronologique qui s'impose sur pareil sujet, l'auteur établit toutefois des comparaisons entre artistes d'époques très différentes afin de faire percevoir l'art de l'estampe hors du temps, au-delà des oeuvres et des écoles. L'originalité et l'abondance de l'iconographie, la richesse des informations rassemblées au fil des chapitres et la diversité des thèmes abordés font de ce livre, très illustré et vivant, un précieux guide du Japon traditionnel. Le style adopté le rend accessible à un large public alors que l'importance des annexes - où sont présentés notamment les étapes de fabrication, les cachets de censeurs et d'éditeurs, les signatures des artistes, les formats, les techniques et les couleurs - en fait un outil scientifique appréciable par les spécialistes, les collectionneurs et les amateurs avertis.

10/2018

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Pédagogie

Qu'as-tu appris à l'école ? Essai sur les conditions éducatives d'une citoyenneté critique

Nico Hirtt, auteur de Tableau Noir et des Nouveaux maîtres de l'école nous revient avec son nouveau livre. L'école : Elle était pourtant venue à nous, porteuse de tant de promesses ! Elle allait assurer l'émancipation des individus, le développement de leur personnalité et de leur pensée critique ; elle devait permettre le fonctionnement d'une société démocratique, pacifiste, civilisée et multiculturelle ; elle ouvrirait aux enfants de toutes extractions les portes des Sciences et des Arts ; elle formerait les créateurs dont se nourrit la Culture, les décideurs qu'exigent les plus hautes fonctions publiques et privées, les travailleurs hautement qualifiés que devaient réclamer en nombres croissants l'industrie et les services modernes ; elle serait garante de l'égalité des chances sur le plan social et professionnel, de l'égalité des droits devant la Justice et l'Etat... Hélas ! Après quelque cent ans d'instruction obligatoire , force est de constater que l'Ecole - avec majuscule, pour désigner l'institution d'Etat et non l'un de ses établissements particuliers - n'a pas seulement failli à tenir ses engagements de jeunesse, mais qu'elle ne semble même plus capable de tendre, fut-ce timidement, vers la réalisation de ces généreux objectifs. La Culture, les Arts, la Science, disiez-vous ? Voilà belle lurette que ces vieilleries ont été remplacées par le seul critère de la compétence, c'est-à-dire de l'utilité pratique sur le marché du travail. Une société démocratique et une pensée critique ? Comment voulez-vous que les élèves aient appris à en être les acteurs alors que, pendant les 18 premières années de leur existence, ils ne leur aura jamais permis de participer à l'organisation de leur vie scolaire ; et vous voudriez leur faire gouverner le monde ? Préparer aux plus hautes fonctions ? Allons donc ! Aujourd'hui on devient ministre de l'environnement en ignorant ce qu'est l'énergie ; on dirige une entreprise en ne sachant pas écrire une phrase correcte. Former des travailleurs qualifiés ? Certes, mais la plupart d'entre eux occuperont des emplois précaires qui ne réclament guère de qualification. Quant à l'égalité des chances, n'en parlons pas... Ou plutôt, parlons-en !

10/2015

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Histoire internationale

Burundi : les relations interethniques et intra-ethniques. Et la réconciliation ?

Ce travail de recherche rassemble différentes versions de l'histoire du Burundi selon les personnes issues de trois groupes ethniques burundais et les étrangers. L'auteure rappelle que les massacres burundais ne sont pas toujours interethniques, ils sont aussi intra- ethniques. En exposant les conflits entre les membres du même groupe ethnique, l'auteure sort du binaire ethnique : Tutsi contre Hutu et Hutu contre Tutsi. En effet, son approche résume bien l'idée selon laquelle "une ethnie n'est jamais homogène, non-conflictuelle." (Régis, 1992) et montre également que l'ethnie en soi n'est pas un problème, elle le devient quand elle est instrumentalisée pour des fins politiques et économiques. Quoi faire pour la réconciliation du peuple burundais ? Il faut "Etablir la vérité [...] ; rétablir les victimes dans leurs droits ; amener les présumés auteurs à reconnaître leurs responsabilités devant le peuple et à demander pardon ; mettre en place des mécanismes qui garantissent la non-répétition des crimes ; rétablir les relations comme elles étaient avant les conflits." (Nahimana, 2018).

01/2019

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Concours CRPE

Français. Ecrit, Edition 2022

Toutes les clés pour réussir le Concours de Professeur des Ecoles ! Descriptif : - Une approche notionnelle avec corrigé du sujet " zéro " - Eviter les gros volumes type encyclopédie > privilégier une pagination raisonnable avec contenus numériques associés - Une offre bimedia tout en un : 1 ouvrage + des tutoriels / leçons en vidéos / podcast sur Lea. fr en collaboration avec les experts de Profécoles - Un espace numérique dédié et facile d'accès sur Lea. fr avec liens vers Profécoles Les + des ouvrages : - L'offre bimédia s'appuyant sur le réseau collaboratif Lea. fr : espace formation et de discussion entre pairs et avec les auteurs experts - L'expertise Profécoles : équipe constituée de professeurs formateurs à l'INSPE Université de Rennes 2, une des INSPE les plus performantes en France actuellement A propos de l'auteure : - Anne-Rozenn Morel, professeur à l'université de Rennes 2 / INSPE de Bretagne, chercheuse en littérature (thèse sur " Les fictions utopiques pendant la Révolution française : enquête sur les interactions entre réalité révolutionnaire et modèles politiques imaginaires " -> Auteure des ouvrages de préparation au CRPE Nathan

08/2021

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Décentralisation, collectivité

Droit des collectivités territoriales. 2e édition

A propos de l'ouvrage Acteurs majeurs de la vie publique, les collectivités territoriales jouent un rôle très important dans la conduite de nombreuses politiques publiques et la gestion de services publics locaux. Les réformes décentralisatrices initiées à partir de 1982 ont profondément modifié l'approche du droit des collectivités territoriales, son contenu et ses contentieux. Les collectivités territoriales, dotées d'une existence constitutionnelle renforcée par la révision de 2003, ont acquis des compétences et des moyens nouveaux, même si les crises économiques et financières ont amené l'Etat à corriger certaines politiques publiques, quitte à pratiquer une certaine forme de re-centralisation. Sont ainsi étudiés dans cet ouvrage les thématiques suivantes : - Evolution historique - Collectivités territoriales et République - Acteurs des collectivités territoriales - Action des collectivités territoriales - Coopération entre collectivités territoriales Points forts - Deux auteurs spécialistes de la matière et reconnus - A jour des dernières réformes législatives, notamment de la loi Engagement et proximité du 27 décembre 2019 et du projet de loi dite 4D "Différenciation, Décentralisation, Déconcentration, Décomplexification", ainsi que des évolutions de la jurisprudence

08/2021

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Généralités médicales

Améliorer la performance des systèmes de santé. Concepts, méthodes, pratiques

Découlant de la tension entre l'accroissement de la demande pour les soins de santé et les contraintes financières des gouvernements, l'évaluation de la performance des organisations et des systèmes de santé est une condition essentielle à la survie de ceux-ci et constitue en soi un enjeu difficile. D'une part, ces systèmes complexes dépendent fortement de leur contexte : améliorer leur performance requiert la participation de nombreux acteurs aux intérêts souvent divergents. D'autre part, le concept de performance est loin de faire l'unanimité ; les modèles utilisés reflètent souvent des préoccupations et des objectifs contradictoires. Les auteurs exposent les perspectives d'acteurs clés provenant des pays lusophones et francophones des Amériques, de l'Europe et de l'Afrique dans le but d'engager les systèmes et les organisations de santé vers une amélioration continue de la performance. Pour ce faire, ils posent ici trois questions fondamentales : en quoi consiste la performance d'un système ou d'une organisation de santé ? Comment l'évaluer ? Et comment utiliser les résultats de l'évaluation de façon à constamment améliorer la performance ?

01/2018

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Management

100 fiches pour comprendre le management. 6e édition

100 fiches claires et accessibles pour maîtriser les principaux concepts et les techniques majeures du management. Cette 6e édition mise à jour et augmentée réunit en 100 fiches tous les aspects du management : organisation et stratégie, responsabilité sociale de l'entreprise, sociologie et psychologie sociale, gestion des ressources humaines, comptabilité et techniques quantitatives de gestion, finance d'entreprise, gestion de la production, systèmes d'information et marketing. Cet ouvrage est utile aux étudiants et aux professionnels voulant actualiser leurs connaissances.

06/2022

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Généralités médicales

Les accidents professionnels. Enjeux sociaux et médicaux de la loi du 10 avril 1898 - Les préludes à la médecine du travail

La deuxième révolution industrielle en France (1880-1914), période où les ouvriers ont pris du recul avec le patronat, voit les grandes industries ou petites entreprises produire à de folles cadences. Pour le seul secteur du textile, les ouvriers utilisent des techniques de battage, blanchiment, débourrage, filature, peignage, teinturerie (...). Les risques d'accidents et de maladies des ouvriers y sont très fréquents (morve et farcin, fièvres, asthme, réactions cutanées, infections et troubles des muqueuses respiratoires et oculaires, accidents physiques par l'usage de machines dangereuses, etc.). Combien de risques ou d'accidents dénombrés dans tous les autres secteurs d'activités de l'économie française ? La fatigue physique et nerveuse, les cadences infernales du rythme du travail de la période du Grand Siècle pousseront le salarié à la faute fatale de l'accident ou à l'épuisement inévitable de ce dernier. Sous la III` République, la juridiction sanitaire, très peu visible jusqu'à présent, émerge, donnant aux travailleurs une couverture sociale des risques à travers un système d'assurances obligatoires contenues dans le texte-clef de la loi du 10 avril 1898 relatif aux accidents professionnels (précurseur des aventures de la médecine au travail). C'est tout l'enjeu de ce livre qui raconte comment ont été pensées la reconnaissance des risques professionnels par les employeurs et la prise en charge des ouvriers lorsqu'il y a eu accident. Quel est le contexte social de l'époque ? Qui sont ces législateurs derrière ce projet de loi ? Et quelle a été la part d'engagement médical autour de la trame de protection de l'ouvrier qui va se jouer entre la victime, l'employeur, le juge et le médecin-expert nommé auprès des tribunaux ? Ce livre présente l'histoire inédite de la santé citoyenne sur fond de réflexion médicale, au XIXe siècle, qui n'a jamais été écrite jusqu'à présent.

06/2019

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Histoire internationale

Une révolution inachevée. Sécession, guerre civile, esclavage et émancipation aux Etats-Unis

Et si la révolution inachevée américaine avait changé la face du monde ? La guerre de Sécession américaine, que les Américains eux-mêmes préfèrent appeler la "guerre civile", reste un moment fondateur de l'Histoire des Etats-Unis. Dans les oppositions politiques d'aujourd'hui les références à ce conflit ne sont jamais absentes tant celui-ci a structuré l'imaginaire collectif américain et son champ politique. Quand la guerre éclate. nombre des amis de Marx émigrés aux Etats-Unis après l'échec des révolutions de 1848 s'engagent dans les armées de l'Union pour mettre fin à l'esclavage. Nombre d'entre eux seront colonels. généraux. conseillers, élus républicains, agitateurs ouvriers... De Londres, dans les colonnes du New York Daily Herald, Kart Marx écrit. commente, juge. soutient Abraham Lincoln. le critique pour ses atermoiements. appuie la libération des esclaves par les armées de l'Union et la confiscation des biens des planteurs, décortique les liens entre l'esclavage et le développement capitaliste... Le président des Etats-Unis et l'agitateur communiste comprennent que derrière la question de l'esclavage et son abolition, se joue la possibilité d'un nouvel ordre social. C'est bien ce basculement possible qui va déclencher les luttes acharnées dont les Etats-Unis de la fin du 19e siècle seront le théâtre. Dans sa préface. qui constitue à elle seule un ouvrage dans l'ouvrage. Robin Blackburn nous offre une mise en perspective des textes présentés et un rappel utile du contexte historique et du déroulement du conflit. Elle nous emmène à la poursuite d'une histoire sociale et politique des Etats-Unis souvent ignorée du lecteur francophone et nous entraîne sur les traces des pionniers d'une autre Amérique, des expéditions anti-esclavagistes de John Brown jusqu'à la répression d'une société en pleine ébullition qui naît des cendres du conflit.

04/2012

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Histoire de France

La Commune de Paris, 18 mars - 28 mai 1871. Une tragédie franco-française : Itinéraire historique

A l'aube du 18 mars 1871, sur la butte Montmartre, les Parisiens s'opposent spontanément à la tentative militaire du gouvernement d'Adolphe Thiers de s'emparer des canons qui protégeaient Paris durant la guerre franco-prussienne de 1870. C'est le début d'une insurrection patriotique qui tente d'instaurer une république démocratique et sociale dans une France rurale qui souhaite d'abord la paix et refuse une nouvelle révolution. La proclamation de la Commune le 28 mars déclenche dès le début du mois d'avril un second siège de Paris par l'armée française après celui de l'armée prussienne à la fin de l'année 1870. Réprimée avec une violence inouïe lors de la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), qui fait entre 10 000 et 20 000 victimes, la Commune est un événement tragique qui tient encore de nos jours davantage du mythe politique et social que du récit historique. Parce qu'elle a exercé très peu de violences étatiques, la Commune a légué le rêve d'une révolution ouvrière prometteuse, oblitérant la diversité de ses intentions, l'échec d'un gouvernement isolé fait de décrets avant-gardistes, de proclamations et de discours, de plus en plus radicaux au furet à mesure de la défaite. On chemine dans le Paris de la Commune au milieu et à l'écoute de ses partisans, de ses adversaires et des indifférents ; on entre dans les églises qui abritent les clubs, on stationne place Vendôme, dans le jardin des Tuileries ou devant l'Hôtel de ville, au milieu des barricades, sans oublier les prisons, les parcs et enfin les cimetières dont celui du Père-Lachaise, haut lieu de la fin tragique de la Commune.

11/2014

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Sociologie

Pourquoi moi ? L'expérience des discriminations

Qu'il s'agisse d'inégalités de traitement en fonction du sexe, de la race, de la sexualité, de la religion, de l'origine, des handicaps, de la santé, les discriminations sont aujourd'hui perçues et combattues comme la figure centrale des injustices. S'il est indispensable de les décrire et de les mesurer, il faut aussi que l'on sache mieux comment elles sont vécues par celles et ceux qui les subissent. L'écart est grand, en effet, entre les inégalités objectives et la manière dont les personnes les ressentent et, surtout, dont elles les tiennent pour justes ou injustes. Pourquoi moi ? s'efforce de rendre compte de ce vécu plus divers qu'il n'y paraît. De l'"expérience totale" qui fait de la discrimination le coeur de l'identité et du rapport au monde des individus à la distanciation que d'autres parviennent à installer grâce à un ensemble de stratégies et de tactiques, se déploie un espace de discriminations ressenties de façon plus ou moins intense. Ces expériences sont déterminées par le jeu complexe des conditions sociales. Ainsi les plus discriminés ne sont pas nécessairement ceux qui éprouvent les sentiments d'inégalité les plus aigus. La comparaison entre l'école et l'hôpital montre que les discriminations sont perçues de façon très différente dans ces institutions pour lesquelles la diversité des cultures et des personnes ne constitue pas le même enjeu. Les discriminations et les luttes qu'elles entraînent révèlent de profondes transformations de notre vie sociale et de nos subjectivités ; non seulement elles dévoilent des injustices intolérables, mais elles montrent comment les individus essaient de se construire comme les sujets de leur liberté et de leur identité quand l'ordre social perd de son unité et de son ancienne légitimité.

02/2013

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Beaux arts

La grande chronologie de l'art. Une histoire mondiale des styles et des mouvements

Les styles et mouvements artistiques naissent et se définissent de bien des manières. Certains sont façonnés par des artistes qui partagent un même état d'esprit, une même façon de penser ou de voir le monde. D'autres sont créés rétrospectivement par des historiens qui cherchent à comprendre l'art en s'appuyant sur des affinités, des techniques ou des thématiques communes. D'autres encore apparaissent pour des raisons politiques, en réaction à un contexte social ou culturel ; ils cherchent alors à changer le cours de l'histoire ou au contraire à préserver le statu quo. La Grande Chronologie de l'art présente près de 150 styles, écoles et mouvements parmi les plus importants et les plus influents de l'histoire de l'art, et couvre non seulement la tradition occidentale, mais également des styles venus d'Inde, de Chine, du Japon, d'Amérique latine et d'Afrique. En remontant le temps depuis notre époque, le lecteur découvre comment l'art s'édifie autour des idées, des croyances et des traditions. Chaque style et mouvement est étudié dans le contexte de la période où il a émergé, car l'histoire de l'art est profondément liée à l'histoire de la culture. Les croisements des chronologies politique, religieuse, économique et sociale avec celle des pratiques artistiques montrent que l'art ne naît pas d'un vide, qu'il soit chronologique ou géographique. La Grande Chronologie de l'art s'adresse à tous ceux qui ressentent le besoin d'être orientés dans ce domaine étrange et fascinant qu'est l'art ; cet ouvrage est une invitation à porter un regard nouveau sur celui-ci. Parce que l'art et les artistes, en constante évolution et éclairés par leur époque et par leurs prédécesseurs, ajustent et remodèlent en permanence notre vision et notre interprétation du monde.

10/2016

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Ethnologie

Elie Reclus (1827-1904). Le génie des frères Reclus

Elie, l’aîné des célèbres cinq frères Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1827. Dans cette famille de savants humanitaires, exemple de modestie allié à l’intelligence, il fut et restera une forte individualité parce qu’il fut essentiellement humain et social. Jeune socialiste ardent et libre-penseur, il s’est jeté à corps perdu dans la politique active et, plus tard, pendant la Commune, il fut délégué aux fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale. C’est à sa généreuse obstination, que les précieuses collections purent échapper à de regrettables autodafés. Sa culture cosmopolite et son universalisme philosophique le firent voyager aux quatre coins du globe comme journaliste d’investigation. Il a publié dans la presse étrangère un nombre considérable d’articles scientifiques et politiques qui témoignent d’un grand esprit d’observation. Il y analysa les croyances populaires dans divers groupes sociaux, décrivit leurs usages religieux, leurs pratiques sexuelles… Ainsi, toute son existence fut dominée par la claire vision de la grande loi de continuité sociale qui, nous faisant tous solidaire du présent, du passé et de l’avenir, nous montre sans cesse que l’humanité ne connaît pas d’étrangers et que toute guerre est fratricide. Devenu, comme son frère Elisée, professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles, Elie Reclus anima jusqu’à sa mort une chaire d’Histoire des Religions et des Mythes. De ses leçons se dégage une philosophie calme et profonde d’une grande rigueur intellectuelle et morale. Ses deux livres, Les Primitifs et Les Primitifs d’Australie, sont deux puits de sciences en ce qui concerne l’Anthropologie, l’Ethnographie et la Sociologie. On peut dire qu’il ouvrit la voie aux fameux anthropologistes du XXe siècle.

09/2018

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Sociologie

Se ressaisir. Enquête autobiographique d'une transfuge de classe féministe

Du genre autobiographique, on connaissait les récits sans enquête et les ego-histoires de " grands hommes " ; dans les sciences sociales, les enquêtes sur des proches tenus à distance par l'effacement de soi. Renouant avec l'ambition d'une sociologie sensible et réflexive, Rose-Marie Lagrave propose un nouveau type de socioanalyse : l'enquête autobiographique. Ressaisissant son parcours en sociologue et en féministe, elle remet en cause les récits dominants sur la méritocratie, les stéréotypes associés aux transfuges de classe, le mythe d'un " ascenseur social " décollant par la grâce de talents ou de dons exceptionnels. Cet ouvrage retrace une migration sociale faite de multiples aléas et bifurcations, où domination de classe et domination de genre s'entremêlent : le parcours d'une fille de famille nombreuse, enracinée en milieu rural, que rien ne prédestinait à s'asseoir sur les bancs de la Sorbonne puis à devenir directrice d'études à l'EHESS, où elle croise notamment les chemins de Michelle Perrot, Françoise Héritier, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron. Mobilisant un vaste corpus théorique et littéraire, Rose-Marie Lagrave ouvre sa malle à archives et la boîte à souvenirs. De ses expériences de boursière à ses engagements au MLF et sa pratique du métier de sociologue, elle exhume et interroge les traces des rencontres qui l'ont construite. Parvenue à l'heure des bilans, cette passeuse de frontières et de savoirs questionne avec la même ténacité la vieillesse et la mort. Contre les injonctions de " réussir " et de " rester soi ", ce livre invite à imaginer de nouvelles formes d'émancipation par la socioanalyse : se ressaisir, c'est acquérir un pouvoir d'agir, commun aux transfuges de classe et aux féministes, permettant de critiquer les hiérarchies sociales et de les transgresser.

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Histoire de France

La société du haut Moyen Age VIe-IXe siècle

Entre la société antique et la société féodale, existe-t-il une société du haut Moyen Age ? On oppose généralement les sociétés " étatiques " du sud de l'Europe, qui se sont développées dans les cadres de l'ancien empire romain et qui sont le produit de la fusion entre Romains et Barbares, aux sociétés tribales du nord et de l'est dont certaines en sont encore à l'âge du fer. Sans rejeter cette grille d'analyse, il faut souligner l'extrême diversité des sociétés post-antiques d'une part, leurs caractères communs fondamentaux de l'autre : ce sont des sociétés agraires, guerrières et compétitives, dominées par des élites qui mettent en avant le peuple en armes pour mieux légitimer leur domination. Ce sont des sociétés segmentaires où l'équilibre social et la protection des individus sont très largement assurés par des groupements contractuels à forte dominante horizontale. La christianisation d'une grande partie de l'Europe occidentale, le développement des systèmes domaniaux et la concentration des pouvoirs centraux à partir du VIIe siècle renforcent la domination des puissants et la hiérarchisation de la société. Les Carolingiens entreprennent alors une véritable mise en ordre hiérarchique qui touche tous les secteurs de la vie sociale, en s'appuyant sur les structures monastiques et intégratives d'un empire ayant vocation à s'identifier à l'ecclesia. Nourri de l'apport des sciences sociales, l'ouvrage propose donc une lecture anthropologique et sociologique du haut Moyen Age. A travers l'analyse des systèmes de représentation, du rapport des hommes à l'espace et à Dieu, des relations entre les individus et les groupements, il cherche à éclairer les rapports sociaux et les processus de transformation entre le VIe et la fin du IXe siècle.

10/2003

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Beaux arts

Peintres et vilains. Les artistes de la Renaissance et la grande guerre des paysans de 1525

Ce livre est la chronique illustrée d'une dissidence, une enquête qui soulève un pan de l'histoire méconnue des débuts diablement subversifs de la Réforme et éclaire les liens entre les divers bouleversements qui ont changé à jamais la face du monde au XVle siècle. Il offre un aperçu, aussi vivant qu'instructif, d'un formidable mouvement artistique qui advint en consonance avec un redoutable mouvement social et religieux. Dans la Rhénanie de 1525, la plèbe en révolte inspira les artistes les plus novateurs, parmi lesquels les plus radicaux côtoyèrent l'insurrection et ses meneurs, au péril de leur vie. Tel fut l'engagement des maîtres allemands du début de la Renaissance : Lucas Cranach l'Ancien, Albrecht Dürer, Hans Holbein le Jeune, mais aussi le turbulent Urs Graf et le truculent Hans Sebald Beham, ou Matthias Grünewald, l'anabaptiste subtil. Ils entreprirent de représenter le mode de vie des gens du peuple, transposant les aspirations des pauvres et relatant leurs tribulations comme leurs actes de résistance. C'est ainsi que ces transgresseurs sublimes ont porté témoignage de cette révolte aux relents d'hérésie et de lutte des classes que fut la guerre des Paysans. Composant le grand livre d'heures du petit peuple, les graveurs et peintres allemands de ces temps de trouble voulurent faire entrer dans le tableau la simplicité débonnaire des danses et débauches des paysans comme leur ardeur à se débarrasser des princes et évêques de toute confession. C'est cette histoire héroïque - et tragique par son sanglant dénouement - que narre Maurice Pianzola, mais aussi les artistes qui ont fourni les illustrations de son récit savant (mais limpide) et passionnant (mais lucide). Son ouvrage est une contribution essentielle à l'histoire de l'art, mais aussi à l'histoire sociale et à celle des aventures de la liberté.

11/2015

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Sociologie

Héritocratie. Les élites, les grandes écoles et les mésaventures du mérite (1870-2020)

Pour relancer un " ascenseur social " interminablement en panne, les grandes écoles affichent depuis quelques années leur ouverture à la " diversité " et leur volonté de renouer avec la méritocratie qu'elles auraient incarnée par le passé. Certains les accusent au contraire d'instaurer des critères étrangers au mérite, quand d'autres dénoncent une volonté de sceller le sort des universités, reléguées à la gestion des flux étudiants. Mais, de la IIIe République à nos jours, les grandes écoles ont-elles jamais récompensé le mérite ? En retraçant les controverses oubliées et les choix politiques qui ont garanti les prérogatives de ces établissements et ainsi légitimé un haut niveau de reproduction sociale, cette enquête sociohistorique montre que rien n'est moins sûr. Si l'évocation rituelle de figures emblématiques de boursiers entretient le mythe d'un âge d'or méritocratique, l'histoire de ces filières d'excellence révèle la pérennité d'un système héritocratique, grâce auquel des élites résolues à défendre leurs frontières et leurs intérêts parviennent à consacrer leur héritage comme un privilège mérité. Replacée dans des rapports de force qu'occulte la croyance en l'égalité des chances, l'introuvable démocratisation des grandes écoles ne s'explique pas par un complot de caste, mais par une succession de luttes dont les élites en place sont régulièrement sorties victorieuses. Face aux perspectives de changement et aux projets de réforme, elles ont su se mobiliser pour restaurer l'ordre qui était sur le point de s'ébranler. Des lendemains de la Commune au Front populaire et à la Résistance, de la Libération à Mai 68 et aux années Mitterrand jusqu'à Parcoursup et la refonte de l'ENA, la continuité qui s'observe derrière les secousses éphémères et les évolutions structurelles ne relève donc pas d'une mécanique implacable - ni d'une fatalité politique.

08/2021

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Afrique du Sud

Histoire de l'Afrique du Sud

La longue durée montre que l'Afrique du Sud n'est pas LA "Nation arc-en-ciel" dans laquelle les déterminismes raciaux auraient disparu, mais l'assemblage artificiel de plusieurs peuples réunis par le colonisateur britannique à la suite de nombreuses guerres. Or, ces peuples, qu'il s'agisse des Zulu, des Xhosa, des Sotho, des Venda, des Pedi, des Ndebele, des Indiens ou des Afrikaners, ont des langues différentes, des références historico-culturelles étrangères les unes aux autres et leurs intérêts sont contradictoires. Après 1910, les Blancs, Britanniques d'abord, Afrikaners ensuite, constituèrent le ciment de cette mosaïque raciale ; puis, à partir de 1994, ce rôle fut tenu par l'ANC de Nelson Mandela devenu parti-Etat. En 2008, ce mouvement a connu une scission à l'occasion de laquelle a ressurgi l'ethno-régionalisme, tendance lourde niée depuis 1994 par l'idéologie officielle. Au mois de mai 2009, succédant à Thabo Mbeki, Jacob Zuma fut élu président de la République. Après 15 années de pouvoir xhosa, un leader populiste zulu arrivait aux affaires dans un contexte économique et social plus que morose. Loin de la vision idyllique présentée par les médias, la réalité sud-africaine est tragique : près de deux décennies après l'accession au pouvoir d'une "majorité noire" , l'Afrique du Sud cesse en effet peu à peu d'être une excroissance de l'Europe à l'extrémité australe du continent africain pour devenir un Etat du "tiers-monde" avec, certes, un secteur encore ultraperformant, mais de plus en plus réduit, surnageant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violence. Ouvrage pour les étudiants en Licence et en Master d'Histoire.

07/2022

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Réalistes, contemporains

Le temps des jonquilles

Jeanne, parisienne depuis sept ans, retourne dans sa famille à Mohrange pour réaliser un reportage sur le mouvement des Gilets jaunes, sur les ronds-points. Elle a honte de son milieu, de sa classe sociale, elle qui a changé son prénom, Jennifer, en arrivant à la capitale. Son retour va-t-elle la réconcilier avec elle-même ? Après Lip, des gens ordinaires, Laurent Galandon nous plonge au coeur du mouvement des Gilets jaunes pour parler des gens ordinaires, comprendre leurs colères, leurs espoirs, au-delà des clichés. Jeanne est dessinatrice indépendante. Les commandes se font rare. Ce jour-là, elle a rendez-vous avec le rédacteur en chef d'une revue parisienne branchée, à qui elle avait envoyé un aperçu de son travail. La chance va-t-elle enfin tourner ? Bingo ! La revue lui commande un reportage dessiné sur... les Gilets jaunes, en province. Les Gilets jaunes ? "Ces ploucs et ces fachos" ? Jeanne ne voit pas ce qu'elle pourrait bien raconter sur ces "gens". Elle accepte cependant, c'est peut-être une chance pour elle : un reportage dans Nouveaux regards, c'est une sacrée carte de visite ! Elle part donc pour... Morhange, et non pas Nancy, où ses amis pensent que vit sa famille. Sa mère n'est pas médecin, comme ils le croient, mais auxiliaire de vie. Et Jeanne ne s'appelle pas Jeanne mais Jennifer. Elle ment à ses amis parisiens, et surtout elle se ment. Elle a honte de sa mère qu'elle n'a pas vue depuis bien longtemps. Elle a honte de son milieu social. Les fins de mois de sa mère sont difficiles. Elle est épuisée. Elle est en colère. Elle est Gilet jaune... Pour Jeanne-Jennifer, c'est une découverte à laquelle elle ne s'attendait pas...

09/2023

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Histoire de France

Les Françaises, les Français et l'épuration. 1940 à nos jours

"Alors que l'orage s'éloigne, une tâche immense s'impose à tous les Français : celle de refaire notre belle France que les nazis ont souillée de leur présence". Cet écho du Travailleur de l'Oise en octobre 1944 illustre la démarche de ce livre : s'attacher non plus à la seule étude politique et institutionnelle de l'épuration, mais, dans la veine d'une historiographie renouvelée, aux Françaises et aux Français face à l'événement. Il y a une évidente dimension populaire de l'épuration. Il s'agit non pas du catalyseur des "excès de la foule" qui déborderait les nouvelles autorités, mais au contraire d'un mouvement antérieur à l'installation du pouvoir politique à la Libération. Deux dynamiques coexistent en effet dès le début de l'Occupation. L'une, en France, souterraine mais qui s'étend, lente et silencieuse, menace les traîtres et, l'heure venue, veut les tuer ; l'autre, à Londres, puis dans les autres terres d'exil, réfléchit à la justice et à ses normes et prépare des ordonnances. Ces dynamiques, disjointes, se conjuguent finalement au moment de la libération des territoires dans une grande diversité de situations. Cette histoire sociale de l'épuration prend en considération également la question du genre : les relations entre les femmes et les hommes ne sont pas seulement perturbées durant la guerre, leurs identités respectives le sont également et durablement. La volonté de régénération de la patrie et des moeurs, notamment des moeurs féminines, explique l'ignominie des tontes. C'est donc dans un cadre géographique et social élargi que cet ouvrage envisage l'épuration : du village au pays tout entier, jusqu'au continent et à l'Empire ; de l'intimité du domicile et de la famille au bureau, à l'usine ou au champ, de la rue au tribunal, des Maquis aux prisons.

04/2018

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Indiens

Les Indiens Creek au XVIIIe siècle. Mythologie, guerre, hiérarchie

Les Creek (Muscogee), une société amérindienne d'Amérique du Nord, ont été des agents historiques de premier plan dans la formation de l'espace colonial, disputé par les Français, les Britanniques et les Espagnols, au sud des Appalaches, tout au long du xviiie siècle et jusqu'aux premières décennies du xixe siècle. Cette centralité justifie assez qu'on se penche sur ce qu'étaient les communautés formant l'ensemble creek. L'enquête historique emprunte ici à l'ethnographie ses outils, ses méthodes, ses concepts et donne une description sensible de l'organisation sociale des Creek à partir de sources lacunaires, indirectes, biaisées et bien souvent obscures. L'analyse noue entre eux les fils et les fragments épars d'un système social complexe, d'une cosmologie discrète, de pratiques rituelles élaborées. Pourquoi les grands affrontements au jeu de balle sont-ils une sorte de guerre ? Pourquoi les mâts du jeu de balle ont-ils des allures de poteaux funéraires ? Pourquoi des bâtons tremblants, guidant la migration dans les mythes et les récits d'émergence ? Où vont les âmes des défunts et que peuvent les guerriers et leurs captifs pour guider ces âmes ? Comment articuler compétition guerrière et transmission héréditaire de statuts pour rendre compte du phénomène hiérarchique ? Autant de questions que ce livre pose, de réponses proposées. Deux intrigues se mêlent pour organiser le récit de cette enquête. La première prend pour guide un étrange et entêtant motif - celui des bâtons, raquettes du jeu de balle, flèches ou mâts, tremblant, mouvant, crantés ou découpés. La seconde intrigue dégage, par l'examen des pratiques funéraires et guerrières puis des institutions politico-rituelles des Creek, le fonctionnement d'un système hiérarchique original. Au terme du parcours, nous accédons à une meilleure compréhension du grand rite annuel poskita des Creek.

07/2023

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Critique

Cours de poétique. Tome 2, Le langage, la société, l'histoire (1940-1945)

Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu'à présent par de rares témoignages d'auditeurs, cet enseignement a pris dans l'histoire de la critique littéraire la dimension d'un mythe. Sous le nom de poétique, l'écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du "Système" total de l'acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l'oeuvre littéraire et artistique non seulement dans l'ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l'art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Avec une curiosité sans limites, cet essai d'une anthropologie de la vie de l'esprit se révèle un monument de la pensée du XX ? siècle. Paul Valéry et Gaston Gallimard avaient souhaité publier le cours de poétique. Près de quatre-vingts ans après la mort de l'écrivain, voici son voeu exaucé et sa dernière grande oeuvre dévoilée. Dans ce second tome, couvrant les années d'Occupation et la Libération, la réflexion s'élargit aux "oeuvres collectives de l'esprit" . Comment le langage organise-t-il la vie psychique ? Comment fonde-t-il aussi l'existence sociale ? Tandis que les méditations sur la société et sur l'histoire prennent une importance croissante, Valéry livre, la dernière année, son testament intellectuel sur la responsabilité de l'écrivain et sur l'idéal de la littérature.

01/2023

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Sociologie

L'immigration est une chance. Entre la peur et la raison

Voilà bientôt trois décennies que la " question " des migrations occupe le devant de la scène de nos sociétés. Cela commence à faire beaucoup. Et elle est de plus en plus enveloppée dans des discours ouvertement racistes et xénophobes. Il est urgent de changer notre regard. Qu'on le veuille ou non, l'immigration va encore se poursuivre. Elle viendra de toutes parts. Ou bien on la perçoit comme une menace, et alors c'est la politique de l'obsession anti-immigrés qui prévaut, ou bien on la prend comme un défi, et alors elle appelle à une lutte sans concessions contre toutes les démagogies qui taraudent le lien social, chez nous, aujourd'hui. Il faut le dire clairement : l'immigration est nécessaire car elle est un moyen de puissance économique, sociale et culturelle, pour la France comme pour l'Europe. Et il faut avoir le courage de réaffirmer que notre avenir, c'est celui d'une nation humainement métissée et culturellement unie autour des valeurs républicaines de solidarité, de liberté et de respect de la dignité des citoyens. C'est ce que ce livre démontre. Et ce pourquoi il plaide. Sami Naïr s'appuie autant sur les études les plus récentes que sur sa propre expérience - il a été le premier délégué interministériel au Codéveloppement et aux Migrations internationales (1998-1999) - pour décrire ces grands courants migratoires non seulement en France mais aussi ailleurs dans le monde. Son analyse est portée par la ferme conviction que ces mouvements de populations sont positifs pour les nations qui les accueillent comme pour les pays d'origine qui peuvent en tirer avantage. Car le codéveloppement est la solution la plus efficace et la plus réaliste pour faire de l'immigration une forme nouvelle de coopération entre les pays riches et les pays pauvres.

01/2007

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Philosophie

André Gorz portrait du philosophe en contrebandier. Ou l'écologie politique comme reconquête du sujet

André Gorz (1923-2007), pionnier de l'écologie politique, est en voie de reconnaissance. Cet ouvrage propose de retracer le parcours intellectuel de ce philosophe autodidacte hors du commun. La défense de la biosphère ("sauvons la planète!") est un point de départ habituel des préoccupations écologistes. André Gorz remet, lui, l'individu et son autonomie au coeur du projet de société écologiste : "Le mouvement écologiste est né bien avant que la détérioration du milieu de vie pose la question de la survie de l'humanité. Il est né d'une protestation spontanée contre la destruction de la culture du quotidien par les appareils de pouvoir économique et administratif. La " défense de la nature " doit donc être originairement comprise comme la défense d'un monde vécu". L'écologie politique, pour réunifier l'individu face à tout ce qui le fragmente. Orienter l'écologie politique vers l'autonomie de l'individu permet à Gorz de situer son projet dans la lignée d'autres pensées politiques du XXe siècle tels que l'existentialisme de Jean-Paul Sartre ou la critique de la société industrielle d'Ivan Illich, ses amis. Par cette démarche originale, il ouvre également un dialogue, critique sur la forme mais fidèle sur le fond, avec la pensée marxiste : à quelles conditions le travail cesse-t-il d'être aliénant ? Quel espace social laisser à la rationalité économique, et à l'Etat ? Quid de la décroissance ? Comment bâtir la société du temps libéré ? Depuis les traumatismes de la seconde guerre mondiale jusqu'à l'avènement de l'ère numérique, quel moteur pour l'histoire ? A l'heure où les préoccupations écologistes s'enracinent dans notre société en crises, redécouvrir la pensée politique, sociale et économique d'André Gorz relève d'une haute nécessité.

01/2012

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Ethnologie

Les mille et une frontières de l'Iran. Quand les voyages forment la nation

L'orientalisme et l'idéologie nationaliste ont laissé dans l'ombre les relations pluriséculaires nouées par l'Iran avec le reste du Moyen-Orient, mais aussi et surtout avec le Caucase, l'Asie centrale, le sous-continent indien et l'Extrême-Orient. Il en est découlé une perception distordue de l'histoire du pays. Depuis une quarantaine d'années, l'exil politique, l'expatriation économique, la généralisation du commerce transfrontalier, les pratiques de pèlerinage, l'engagement internationaliste dans différents conflits de la région ont conféré une importance accrue à l'institution de la frontière. D'autant que l'Iran est devenu un pays d'immigration et de refuge, accueillant sur son sol plusieurs millions d'Afghans et d'Irakiens. En outre, la frontière géographique et politique met en jeu d'autres frontières, entre les genres, entre le public et le privé, entre la légalité et l'illégalité, entre le religieux et le profane. Fariba Adelkhah se livre à une anthropologie des pratiques sociales du voyage en privilégiant l'étude des réseaux financiers et commerciaux transfrontaliers à l'échelle du Grand Khorassan et du golfe Persique, de l'expatriation au Japon, de la diaspora irano-californienne, de l'immigration afghane en Iran, des pèlerinages sur les lieux saints de Syrie et d'Arabie, des rêves de départ et de retour qui habitent le corps social. Au fil d'une observation participante s'étalant sur une dizaine d'années, elle apporte un éclairage neuf sur l'économie politique du néolibéralisme en République islamique, sur la participation sociale des femmes, sur la conscience nationale et religieuse - en bref sur ce qu'être Iranien (et Iranienne) veut dire, au jour le jour, et sur l'ambivalence des appartenances ou des identités. Quand les voyages forment la nation...

05/2012

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Sociologie

La fabrique des "meilleurs". Enquête sur une culture d'exclusion

Pourquoi la France, qui se veut modèle universel en matière de solidarité et de protection sociale, ne parvient-elle pas à résorber un taux de chômage et de pauvreté parmi les plus élevés des pays riches ? Comment se fait-il que la gauche comme la droite échouent depuis vingt ans sur ce terrain ? Le fait est que, malgré nos coûteux systèmes d'assistance, nous avons quasi autant de pauvres que la très " libérale " Amérique. Contrairement à ce que l'on pense parfois, les causes principales de cet échec ne sont ni économiques, ni techniques, mais culturelles. C'est la rançon d'un usage dévoyé de la méritocratie. Dans la très élitiste société française, c'est la performance du " meileur " qui commande et verrouille l'accès à l'emploi. Sous la devise " À chacun selon ses mérites ", les systèmes de formation fonctionnent comme une raffinerie chargée de sélectionner très tôt - bien trop tôt - la crème de la nation. Ainsi a été tracée une " voie royale " instaurant une séparation entre " élus " et " déchus ". Les conséquences de cette discrimination sont désastreuses : une relation hystérique des parents à l'égard de l'école, un mépris pour ceux qui y échouent, des réflexes corporatistes impitoyables, mais surtout un déficit tragique de main-d'œuvre bien formée. Inefficace, cet élitisme. Pour le discours devenu dominant, les éliminés ou les " déclassés " n'ont eu que " ce qu'ils méritaient ! ". Cette indifférence et ce " racisme social " imprègnent dorénavant notre culture. Dans notre pays, il est devenu très dur, pour ne pas dire impossible, de remonter la pente lorsque l'on est relégué parmi les déclassés. Sans langue de bois ni préjugés idéologiques, Patrick Fauconnier mène dans ces pages une enquête saisissante.

04/2005

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Cinéma

Kazan, Losey. Edition définitive

" Ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus "en miroir" tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergence. Kazan et Losey sont nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. Leurs origines respectives, la minorité grecque de Turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la Liste noire, désir d'intégration sociale pour Kazan, affirmation de valeurs de la Constitution pour Losey. Ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte Est, Yale et Harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. Leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du New Deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. Ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec Tennessee Williams et Harold Pinter. Kazan signa son dernier grand succès critique, America America, l'année, ou presque, où Losey connaissait sa première consécration internationale avec The Servant. Et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en Europe. Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, mais ils eurent, en vieillissant, une même méfiance à l'égard des certitudes trop établies." Michel Ciment.

04/2009