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Sciences historiques

Les Carlistes espagnols dans l'Ouest de la France (1833-1883)

Le carlisme a déstabilisé l'Espagne sur près d'un siècle, de 1833 à 1939. Il incarne une réaction violente au libéralisme " étranger " et aux idées issues de la Révolution. Il est soutenu en France par des tenants du " vrai royalisme " ou légitimisme, les mêmes qui défendent l'autre " vendée ibérique " des miguélistes du Portugal, commandée par un ancien chouan. L'échec des principales guerres carlistes sur le sol espagnol (1839-1840 et 1876) a entraîné l'exil de ses protagonistes de l'autre côté des Pyrénées. La France se trouve alors confrontée à une immigration politique la plus importante de son siècle. Sous la monarchie de Juillet, les autorités voient ainsi arriver de nombreux ennemis de leurs institutions. La crainte de dangereuses collusions entre les carlistas et les vendéens ou les chouans entraîne une interdiction de l'Ouest aux Espagnols, mesure unique dans l'Histoire des migrations en France. Lors du dernier grand exil du siècle, en 1875-1876, d'autres difficultés attendent ces réfugiés. Quels sont les liens tissés entre ces " purs royalistes " des deux pays ? L'Ouest et le carlisme constituent-ils un danger pour la France libérale ? Qui sont ces " chouans d'Espagne " qui ont tant effrayé les autorités du bocage armoricain, de la Bretagne à ses derniers contreforts de la Vendée militaire ? Cette plongée dans le monde de la contre-révolution en Europe nous entraîne des premiers alzamientos carlistas de 1833 à la naissance des " Blancs d'Espagne " parmi les royalistes de France, à la suite de la mort du comte de Chambord en 1883. L'étude de cette lutte séculaire des deux Espagnes sur plus d'un demi-siècle, permet de mieux comprendre la genèse de la Guerre civile de 1936-1939. Elle contribue, en dépit des différences observées, à cerner davantage les enjeux qui continuent à diviser la France du XIXe siècle.

07/2010

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Sciences historiques

MLF, psychanalyse et politique 1968-2019. 50 ans de libération des femmes. Volume 2, La plus longue des révolutions

"Il y a cinquante ans, en 1968, naissait en France le Mouvement de libération des femmes (MLF). Souffle de vie, il a ouvert une nouvelle ère historique où les femmes existent et l'affirment. Pour en faire un "mouvement de civilisation", Antoinette Fouque, qui l'a cofondé, y a créé une forme d'université populaire, "Psychanalyse et politique". Après Génération MLF 1968-2008, première référence incontournable pour l'histoire du Mouvement de libération des femmes, MLF-Psychanalyse et politique 1968-2018, 50 ans de libération des femmes retrace l'élaboration d'une pensée pionnière, qui en articulant engagement politique et révolution intime, création et procréation, a levé la censure sur le corps des femmes et libéré une parole jusque-là enfouie. Le premier volume, paru en mars 2018, a restitué à l'Histoire, à travers des archives retrouvées, des témoignages, des documents tirés de l'oubli, les premières années d'un mouvement dont l'oralité a été la première expression. Ce second volume commence dans les années 1974-1975, temps de maturation, d'inventions et d'accomplissements qui n'ont jamais cessé. Il retrace le mouvement de pensée autour de la différence des sexes initié par Antoinette Fouque et l'apport qui est le sien à la théorie psychanalytique, aux sciences humaines, à la philosophie, à la politique et à la culture contemporaine. Ce faisant, MLF-Psychanalyse et politique contribue à éclairer la genèse du temps que nous vivons et à transmettre aux jeunes générations la mémoire d'un mouvement dont elles sont si évidemment les héritières. Ce livre a été réalisé par Michèle Idels, Sylvina Boissonnas, Elisabeth Nicoli, Christine Villeneuve, Catherine Guyot, avec d'autres du collectif Psychanalyse et politique."

02/2019

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Littérature française

Eclats de vie. Histoires persanes

"Eclats de vie", comme ces nombreuses vies disséminées aux quatre coins du monde dont la genèse est l'"Exil" Exil des uns, qui ne nous touche plus, tellement c'est devenu courant. Exil des autres que nous ne connaîtrons sûrement jamais. Exil, qui arrache à la vie, aux repères, aux racines, à la famille et aux amis, des milliers de personnes chaque année, ne laissant à celui qui le vit que le souvenir d'une image, le regret d'une période, le soupir d'un songe encore bien réel. Des trajectoires si intensément remplies de bribes de mémoire, de morceaux incertains qui envahissent par instants les individus, pour les laisser là, las de ne pouvoir reconstruire le puzzle (parfois tragique) de leurs vies. Pourtant, Emma, Najmeh, Homa, le fait avec tendresse, simplicité et douceur. Son ton n'est ni triste, ni grave. Il est. Possédée par un passé onirique mais palpable, elle s'empare d'une anecdote, d'une image sortie de nulle part, pour dessiner les contours d'une réalité, la sienne. A travers la voix d'une fillette, d'une adolescente puis d'une jeune femme, ce sont des histoires ordinaires qu'elle partage. C'est aussi l'histoire de bien d'autres personnes : celle d'une génération, celle d'Iraniennes, celle d'exilées, celle d'individus oubliés, celle d'une altérité si familière c'est peut-être aussi la vôtre. Mais avant tout, ces histoires plurielles font partie d'un ensemble plus large et plus global. Chaque récit de vie, témoignage, lettre ou souvenir, contribue à écrire, et récrire l'Histoire... Dans ces lieux de silence et d'images inventées, ces nouvelles participent à la mémoire et nous donnent à entendre un air d'ailleurs.

02/2014

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Critique littéraire

Correspondance. 1854-1898

Le monde est fait pour aboutir à un beau livre, parfois à un beau vers : "nuit, désespoir et pierreries" , "solitude, récif, étoile" . Pour cela, il fallait reprendre à la musique son bien, suggérer, voilà le rêve. Toute la poésie d'une vie est enfermée en un court volume. Les poèmes, denses jusqu'à l'hermétisme, que l'on sait maintenant décrypter, enferment le sens du monde, ou plutôt le suggèrent. Dans ces lettres pour la première fois réunies en entier, on trouvera l'histoire toute simple d'un homme qui a écrit "mon incompétence, je l'exhibe, sur autre chose que l'absolu" . A ses amis, il lui est arrivé de révéler le sens de sa recherche, de commenter certains poèmes, de montrer toutes les facettes de son esprit. C'est dans l'espoir de recueillir ces confidences qu'on lit ces lettres. Elles constituent un extraordinaire document sur les réseaux de sociabilité littéraire, en même temps que le meilleur démenti des clichés qui ont encore cours sur la solitude d'un poète résolument hors du monde. Car cette correspondance peut se lire comme une autobiographie poétique, intellectuelle autant que quotidienne. Le poète s'y fait homme du monde en sacrifiant à l'activité épistolaire. Ce faisant, celle-ci témoigne de l'évolution de l'esthétique de Mallarmé et nous fait pénétrer dans les coulisses de l'oeuvre où nous découvrons, parmi d'autres secrets, le principe de fabrication de "L'Azur" ou la genèse du sonnet en -ix. L'humour n'est pas en reste puisque le motif récurrent ici est l'horreur des lettres : Mallarmé écrit une lettre pour dire qu'il n'écrit pas de lettre. Au terme d'une correspondance qui compte plus de trois mille pièces, Mallarmé peut ainsi signer : "Celui qui n'écrit pas de lettres" .

03/2019

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Poésie

Poétique N° 158, Avril 2009

Les essais réunis dans ce volume interrogent aussi bien le temps des œuvres que le temps à l'œuvre, c'est-à-dire sa formulation narrative mais également son pouvoir d'érosion et de genèse qui affecte les hommes, auteurs et lecteurs, les livres qu'ils écrivent ou qu'ils lisent et les genres littéraires qu'ils pratiquent. Si l'on veut explorer l'œuvre du temps, on ne peut s'en tenir à l'hypothèse que les intrigues se contentent de mettre en ordre l'histoire et de la doter d'un sens, il nous faut à l'inverse définir les fondements d'une poétique de la discordance narrative qui permette de suivre le glissement du sens dans le temps. Cette réflexion sur le temps soulève une question subsidiaire mais non moins essentielle: "D'où vient le récit et où va-t-il?" Tenter de répondre à cette question exige de sortir de l'emprisonnement textualiste pour (rejpenser la manière dont la narration émerge de la vie et retourne à elle. Il s'agit aussi de marquer la différence qui existe entre les récits qui visent à clarifier le passé, ceux qui veulent en témoigner fidèlement, et ceux enfin qui tentent de mettre en scène le caractère tâtonnant et ouvert des histoires inachevées, tournées vers un avenir à vivre, à écrire ou à lire. Face à la crise que connaissent aujourd'hui les études littéraires et à l'inquiétude que génèrent les usages médiatiques, politiques ou économiques du storytelling, il s'agit de rappeler que la théorie narrative permet de reconnaître dans la littérature le plus fascinant des laboratoires du récit. Si l'homme n'est pas autre chose qu'un faisceau d'histoires, alors l'analyse narratologique des œuvres littéraires demeure la voie royale pour accéder à son humanité.

05/2009

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Sciences politiques

Technopouvoir. Dépolitiser pour mieux régner

Les technologies ne nous font plus rêver. Pan par pan, la mythologie du progrès s'effondre sous nos yeux. Le monde numérique se révèle chaque jour plus matériel, injuste et polluant. Internet lui-même ressemble à une vaste benne où nous venons déposer nos espoirs déçus. Les injonctions à reprendre le pouvoir tombent à l'eau : c'est que nous avons perdu la main. Et si les politiques des technologies n'avaient pas pour but de nous émanciper, mais au contraire de nous empêcher d'exercer notre pouvoir d'agir ? Et si les libertés dont elles font mine de nous gratifier n'étaient qu'un trompe-l'oeil pour mieux nier ce qui fait de nous des animaux politiques, nier notre capacité à critiquer, à contester, à nous rebeller ? Diana Filippova propose de déplacer notre regard et d'aborder les techniques comme un vivier de technologies de pouvoir — le technopouvoir. Son mobile : gouverner des êtres qui placent les droits et libertés individuels au-dessus de tout. Sa visée : servir les intérêts de certains aux dépens de nous tous. C'est ainsi qu'une nouvelle frontière électronique nous sépare les uns des autres, nous poussant à devenir des sujets parfaitement prévisibles, flexibles et gouvernables. C'est ainsi que le pouvoir échappe chaque jour davantage au royaume du politique. Ce livre est d'utilité publique : en disséquant la genèse et les stratégies du technopouvoir, il entreprend d'ouvrir des boîtes noires — par effraction, s'il le faut. Alors, face à un art de la guerre en temps de paix, nous pourrons regagner une prise sur la marche de nos sociétés. Alors, nous pourrons retrouver l'essence de nos démocraties, et peut-être réapprendre à faire de la politique.

11/2019

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Beaux arts

Gauguin et l'école de Pont-Aven

"J'aime la Bretagne, écrit Paul Gauguin, j'y trouve le sauvage, le primitif." En tout, le peintre de La Vision après le sermon aura passé trente-quatre mois dans le village de Pont-Aven et au hameau du Pouldu, à raison de cinq séjours entre 1886 et 1894. Sur place, il s'est lié avec une vingtaine d'artistes qu'il a plus ou moins influencés durablement, tels Emile Bernard, Paul Sérusier, Charles Laval, Emile Jourdan, Ernest de Chamai1lard, Henry Moret, Maxime Maufra, Charles Filiger, Meijer De Haan, Roderic O'Conor, Jens Ferdinand Willumsen, Mogens Ballin, Jan Verkade, ou Wladyslaw Slewinski. A distance de l'impressionnisme, Gauguin a inventé en Bretagne un style de peinture s'affirmant par des aplats colorés superposés et séparés par des cernes, selon de nouveaux principes de composition et de formulation de l'espace qui établissent une relation inédite entre un thème perçu d'une manière symbolique et son expression plastique. Cette technique, qui sera appelée "synthèse" ou "synthétisme", marque l'une des premières ruptures avec la peinture traditionnelle, étape déterminante dans la genèse de l'art moderne du XXe siècle. Pour définir cette période, ces relations et cette esthétique, le vocable d'"école de Pont-Aven" s'est progressivement imposé. Désormais inscrit dans l'histoire, il regroupe des peintres de diverses origines - polonais, anglais, danois, irlandais - qui formèrent une incroyable colonie artistique dans ce village de Basse-Bretagne peuplé de 1500 habitants seulement. Directeur honoraire du musée des Beaux-Arts de Quimper, André Cariou signe une nouvelle synthèse sur l'histoire du mouvement. Une iconographie riche et des informations inédites nourrissent un texte vivant, tandis qu'une chronologie rigoureuse précise les différents séjours de Gauguin et les relations qui lièrent les peintres entre eux.

09/2015

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Philosophie

Kant sans kantisme

A qui n'a jamais lu Gérard Lebrun, peut-on se contenter d'expliquer qu'il était un des plus grands historiens français de la philosophie ? On n'aurait certes pas tort. Et pourtant on risquerait de ne pas faire comprendre ce qu'il a fait et le plaisir qu'on peut encore en attendre. Car Lebrun se moque de la genèse des oeuvres et fait peu de cas des doctrines. Il se méfie de ce que nos bons manuels appellent le "platonisme" ou le "kantisme", le "rationalisme" ou l'"empirisme". Avec Gérard Lebrun, une pensée est vive lorsqu'on la pousse à ses limites, quand on en retrouve le cheminement singulier, quand on entend ses questions inouïes. Qu'on lise ! Qu'on lise et on verra que le philosophe de la modernité, Kant, est toujours plus riche, passionnant, inventif, dépaysant, troublant, en somme plus "moderne", que ce que l'histoire de la philosophie en a retenu. Il est génial dans les recoins du système, là où se posent les problèmes, au moment précis où naissent les concepts, quand s'invente la solution, là où s'ouvrent d'autres abîmes, d'autres recommencements. Le lecteur ne pourra manquer d'être saisi, ici, par l'extraordinaire richesse de l'information et par l'économie qui en est faite: pas d'esbroufe, pas de déballage, pas d'intimidation érudite. Lebrun procède par recoupements progressifs et par intensification. Il noue une trame conceptuelle à partir de "petits riens". On est conduit, par des chemins souvent inattendus, à une visite nouvelle de l'édifice ou plutôt, du chantier kantien. Kant avec Lebrun et donc Kant sans kantisme ; Kant pour ceux qui aiment lire et philosopher au plus près de ce qu'ils lisent.

04/2009

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Sciences politiques

L'Avènement de la démocratie. Tome 3, A l'épreuve des totalitarismes 1914-1974

Dans le sillage de la crise du libéralisme examinée dans le volume précédent, ce troisième volume est consacré à la crise totalitaire sur laquelle débouche la Grande Guerre. Il s'efforce d'en établir la signification dans l'histoire de la démocratie. Les totalitarismes ne se contentent pas. en effet, de combattre les démocraties "bourgeoises" comme si elles leur étaient étrangères, ils en procèdent. Ils leur lancent un défi qu'elles sont mises en demeure de relever. D'où ont-ils pu sortir ? Au-delà des circonstances, ils ont partie liée avec des idéologies d'un genre nouveau, nées autour de 1900, à l'enseigne de la révolution et de la nation. Marcel Gauchet en retrace la genèse. Elles sont à comprendre montre-t-il, comme des " religions séculières ", c'est-à-dire des antireligions religieuses résultant d'une phase spécifique et périlleuse élu processus de sortie de la religion. Le coeur de l'ouvrage est formé par la reconstitution des trois expériences qui méritent le nom de totalitaires au sens strict : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme. L'accent est porté sur la dynamique qui les anime, voie royale pour en appréhender l'essence à partir de leurs contradictions intimes. Mais l'intérêt de la perspective est aussi d'éclairer par contraste les transformations profondes qu'a connues la démocratie. Les grandes réformes politiques et sociales d'après 1945 prennent tout leur sens en tant que réponses au défi totalitaire. Au vrai, la " démocratie libérale " telle que nous la connaissons aujourd'hui est issue de cet effort pour surmonter les failles dont se nourrissaient les refus totalitaires. Le XXe siècle n'a pas été seulement le théâtre de tragédies sans exemple. Il a été également le siège d'une réussite aussi méconnue que décisive qu'il n'est que temps de tirer de l'ombre.

10/2010

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Philosophie

Spinoza et le problème de l'expression

Les définitions courantes de la philosophie ne s'appliquent pas à Spinoza : penseur solitaire, scandaleux et haï, qui conçoit la philosophie comme une entreprise de libération et de démystification radicales, n'ayant d'équivalent que chez Lucrèce ou, plus tard, chez Nietzsche. Le spinozisme pose aujourd'hui les problèmes les plus actuels, concernant le rôle comparé de l'ontologie (théorie de la substance), de l'épistémologie (théorie de l'idée), de l'anthropologie politique (théorie des modes, des passions et des actions). L'objet de ce livre est de déterminer le rapport de ces trois dimensions : l'affirmation spéculative ou l'univocité de l'Etre dans la théorie de la substance ; la production du vrai ou la genèse du sens dans la théorie de l'idée ; la joie pratique ou l'élimination des passions tristes, l'organisation sélective des passions dans la théorie des modes. Ces trois dimensions s'ordonnent suivant un concept systématique, celui d'expression (la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les idées sont expressives). Et sans doute le concept d'expression a une longue histoire avant Spinoza, pendant tout le Moyen Age et la Renaissance. Il a aussi avec Leibniz un développement très différent de celui que lui donne Spinoza. La seule chose commune entre Leibniz et Spinoza, c'est pourtant qu'ils fondent la première grande réaction anti-cartésienne sur cette notion théorique et pratique. Mais la manière dont Spinoza la comprend, lui donnant une structure nouvelle, est peut-être au coeur de sa pensée et de son style, et forme un des secrets de l'Ethique : livre double, composé d'une part par l'enchaînement continu des propositions, démonstrations et corollaires, d'autre part par la chaîne violente et discontinue des scolies - livre deux fois expressif.

03/2018

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Histoire internationale

La guerre germano-soviétique

Le 22 juin 1941, l'Allemagne nazie lance contre l'URSS la plus grande armada jamais réunie jusqu'alors. Cette "guerre d'extermination" du "judéo-bolchevisme" et pour la conquête de "l'espace vital" tournera à la catastrophe. Repoussée jusqu'à Leningrad, Moscou et Stalingrad, l'Armée rouge se redresse, brise l'envahisseur, et déferle bientôt sur l'empire nazi, jusqu'aux rues défoncées de Varsovie, Budapest et Berlin. Ayant confronté deux féroces tyrannies à une époque où le pouvoir de destruction était proportionnel aux masses, la guerre germano-soviétique est bien le conflit de tous les superlatifs. Les affrontements se sont déployés sur un immense théâtre d'opérations, de l'Arctique à la mer Noire, de l'Europe centrale et orientale à la Russie d'Europe. Ils ont également tenu du huis clos, de Leningrad assiégé pendant 900 jours (septembre 1941-janvier 1944) aux ruines de Stalingrad (juillet 1942-février 1943), du cimetière de chars de Prokhorovka, près de Koursk (juillet-août 1942), aux flammes de Budapest et de Berlin. Batailles colossales, exterminations, déportations ou exodes de peuples entiers, décimation des prisonniers, ce cataclysme a tué plus de trente millions de personnes - la moitié du bilan mortuaire de la Seconde Guerre mondiale -, généré d'inextinguibles souffrances, pulvérisé des records de barbarie, léguant aux peuples belligérants une mémoire tourmentée. S'appuyant sur une vaste documentation russe, allemande et anglo-saxonne, le présent livre embrasse tous les aspects de cet affrontement, réfutant au passage nombre de légendes et d'idées reçues. Analysant les calculs de Hitler et de Staline, retraçant les opérations et les doctrines militaires, l'auteur fait aussi une large part aux péripéties diplomatiques, aux violences à l'oeuvre de chaque côté du front, ainsi qu'aux facteurs économiques, sociaux et culturels ayant maintenu la cohésion des troupes et de l'arrière.

09/2013

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Religion

Ma vie. Souvenirs (1927-1977)

Le cardinal Ratzinger, l'un des plus proches collaborateurs du pape Jean-Paul II, s'est rendu célèbre par des prises de positions qui ont suscité d'innombrables polémiques. Gardien du Magistère, il ne fait, en réalité, qu'assumer pleinement sa responsabilité de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. Ses détracteurs l'ont accusé d'avoir changé de langage en changeant de lieu. Ce livre est une réponse paisible qui ne se fonde pas sur une argumentation mais sur le récit serein des faits, des rencontres, des amitiés. À travers l'évocation des cinquante premières années de sa vie, le cardinal relate, avec simplicité, son enfance catholique et les années d'oppression du nazisme et de la guerre, son brillant parcours universitaire et ses années d'enseignement, sa participation au concile Vatican II et sa nomination à la tête de l'évêché de Munich et Freising. Le lecteur suit pas à pas la genèse d'une pensée nourrie d'une exceptionnelle culture et d'une grande sensibilité. Peu à peu se dessine une figure d'homme et de prêtre, où l'intelligence et la charité s'équilibrent dans une foi qui illumine cette vie toute donnée à l'Eglise, au rythme d'une étonnante ascension jusqu'aux plus hautes dignités toujours vécues comme des services. Cette maturation le préparera tout naturellement à être celui qui, le moment venu, aura à proclamer courageusement, au nom de l'Eglise universelle, la vérité, condition obligée d'une authentique liberté proposée aux hommes de bonne volonté. Pour eux, il osera affronter les idéologies et les modes. Ceux qui connaissent le cardinal Ratzinger se réjouiront de voir enfin se révéler, pour la joie de l'Eglise, une des personnalités les plus attachantes de notre époque.

04/2005

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Sociologie

Enfances de classe. De l'inégalité parmi les enfants

Naissons-nous égaux ? Des plus matérielles aux plus culturelles, les inégalités sociales sont régulièrement mesurées et commentées, parfois dénoncées. Mais les discours, qu'ils soient savants ou politiques, restent souvent trop abstraits. Ce livre relève le défi de regarder à hauteur d'enfants les distances sociales afin de rendre visibles les contrastes saisissants dans leurs conditions concrètes d'existence. Menée par un collectif de 17 chercheurs, entre 2014 et 2018, dans différentes villes de France, auprès de 35 enfants âgés de 5 à 6 ans issus des différentes fractions des classes populaires, moyennes et supérieures, l'enquête à l'origine de cet ouvrage est inédite, tant dans son dispositif méthodologique que dans ses modalités d'écriture, qui articulent portraits sociologiques et analyses théoriques. Son ambition est de faire sentir, en même temps que de faire comprendre, cette réalité incontournable : les enfants vivent au même moment dans la même société, mais pas dans le même monde. Rendre raison des inégalités présentes dans l'enfance permet dès lors de retracer l'enfance des inégalités, autrement dit leur genèse et leur influence sur le destin social des individus. En donnant à voir ce qui est accessible aux uns et inaccessible aux autres, évident pour certains et impensable pour d'autres dans des domaines aussi différents que ceux du logement, de l'école, du langage, des loisirs, du sport, de l'alimentation ou de la santé, cet ouvrage met sous les yeux du lecteur l'écart entre des vies augmentées et des vies diminuées. Il éclaire les mécanismes profonds de la reproduction des inégalités dans la société française contemporaine, et apporte ainsi des connaissances utiles à la mise en oeuvre de véritables politiques démocratiques.

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Histoire internationale

Histoire d'un rêve. Le discours de Martin Luther King qui changea le monde

Le 28 août 1963, devant la foule rassemblée à l'occasion de la célèbre Marche sur Washington, Martin Luther King prononce un discours qui marquera l'histoire des Etats-Unis et du monde entier. "I have a dream" est une formule connue de tous, mais que se cache-t-il réellement derrière ces mots martelés par King ? Gary Younge nous raconte ce rêve, depuis sa genèse jusqu'à ses résonnances contemporaines en nous immergeant au coeur de cette allocution devenue mythique. Il dépeint le contexte social et politique de l'époque au sein duquel il est bon de redonner à Martin Luther King sa juste place - décrié par beaucoup, adulé par d'autres, ses prises de position n'ont pas toujours fait l'unanimité au sein de la communauté afro-américaine. Le contexte également de la rédaction du discours, avec des anecdotes insolites comme l'intervention d'un de ses conseillers à la veille de la Marche critiquant l'anaphore légendaire : " C'est plat, c'est cliché. Vous l'avez déjà trop utilisée. " Un conseil suivi par King qui se ravisera finalement devant les micros en improvisant avec son talent d'orateur. Puis nous sommes transportés de l'estrade jusqu'à la foule, du bureau de Kennedy jusqu'aux réunions du FBI. Gary Younge nous conduit au plus près de l'événement en nous entraînant dans une narration quasi romanesque qui s'intéresse à toutes les facettes, certaines totalement inconnues, de ce moment historique. Histoire d'un rêve est un livre passionnant pour comprendre la journée du 28 août 1963 et ses conséquences politiques jusqu'aux élections de Barack Obama puis de Donald Trump. Gary Younge compose un ouvrage documenté avec rigueur et porté par une émotion toute particulière : celle d'assister au discours de King, puis de confronter son rêve à notre réalité. Traduit de l'anglais par Colin Reingewirtz.

10/2019

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Sociologie

La civilisation du journal. Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle

Voici, observée pour la première fois du double point de vue historique et littéraire, une histoire à la fois panoramique et détaillée du siècle d'or de la presse écrite française. De 1800 à 1914, par son mode de production de plus en plus industriel, par sa diffusion de plus en plus massive, par les rythmes nouveaux qu'il impose à la vie sociale et par ses multiples interférences avec la littérature, les sciences et les arts visuels, le journal modifie en profondeur l'ensemble des activités et des représentations, projetant les institutions, les classes, les individus, la raison et l'imagination dans une culture de la "périodicité" et du flux permanent de l'information. Ce passage rapide et global à un tout nouvel espace-temps de l'écriture et de la lecture constitue une mutation anthropologique majeure, l'entrée dans l'ère "médiatique". Mesurer les effets du journal sur la marche de la société et sur la configuration des esprits, c'est reconnaître rétrospectivement l'existence et la marque d'une "civilisation du journal", au sens même où Lucien Febvre avait mis en lumière la "civilisation du livre" née de l'invention de l'imprimerie. L'originalité et l'abondance des études que l'on découvrira ici, aussi bien sur la genèse de l'écriture journalistique que sur les évolutions de l'industrie de la presse ou de la culture de masse, font de cet ouvrage une référence unique. Au moment où le XXIe siècle bascule dans le numérique, les féconds croisements de disciplines et de problématiques que propose La Civilisation du journal refonde et relance la réflexion sur la communication moderne. Cette entreprise collective sans précédent associe trois équipes de recherche et plus de soixante auteurs venus de la littérature comme de l'histoire politique, culturelle et sociale.

01/2012

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Littérature française

La moto d'Eros

"Eros sort. Après cinq jours sous la couette, le voilà dehors, arpentant le quartier de l'hôpital Saint-Louis comme à l'ordinaire..." Comme si l'ordinaire était notre folie partagée à lire cette suite inimitable, à pénétrer ce montage en éclat où La Moto d'Eros trouve sa voie entre les pans de mémoire en désordre de l'Odyssée républicaine et cette mort sans sépulture qui engendre une ronde d'âmes errantes, une colline, un olivier, jusqu'à la rive d'une autre mer, cet océan où l'on s'exile. A suivre cette fuite au grand galop, fuite grecque à Moto, désir-fuite, désir de lumière contre la mort absurde de Niels, jeunesse fauchée, interrompue, empêchée, anéantie. Dans cette romance, où la fin n'est plus nichée dans une sépulture mais dans un écrin de filiation et d'utopie à faire vie, une photographie retrouvée éclairera la genèse de cette quête adolescente. Graal insaisissable, des quais de la Seine aux planches d'un théâtre, du chant populaire des mineurs asturiens aux yeux écarquillés d'un grand-père aphasique, jusqu'à ce rêve étrange où un chat nommé Gat délivre le secret du nombre. Le lecteur de retour dans la douceur de son antre, suite à une promenade, à une course, à une quelconque farce fugitive s'engagera sur les sentiers de cette histoire délaissée et qui nous blesse pourtant à la seule évocation du mot Retirada. Céline Alcazar redonne, quand nous lisons la parole des Oubliés, le fil à l'essentiel et un puits inépuisable à la connaissance. A lire La Moto d'Eros sans plus tarder pour apaiser notre attente en cette écriture promise qui naît pour aiguiser avec elle notre désir d'imaginaire.Vassilis Alexakis dira à l'auteure "Eros c'est énorme".

10/2017

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Musique, danse

Dernier tango à Buenos Aires

On le crut longtemps en déshérence. Concurrencé par les rythmes anglo-saxons quand ce n’est pas censuré ou contraint à l’exil par la dictature, le tango avait quasiment disparu de la scène porteña. Jusqu’à ces jours tragiques de la crise Argentine où le peuple en révolte ne le plébiscite et en fasse l’étendard de son identité. C’est ainsi que venu des marges, porté par un vaste courant de rébellion, le mouvement tanguero conquit à nouveau le cœur de Buenos Aires comme il l’avait séduit un siècle auparavant. De la musique à la danse en passant par l’écriture des textes, on ne compte plus la profusion d’orchestres, de professeurs et de poètes qui depuis les années 1990 l’enrichissent de leurs créativités. Indépendamment du boom croissant de la danse pour des milliers de touristes, l’apprentissage du tango dans les écoles et l’immense engouement des jeunes argentins pour la milonga (le bal) ont un profond impact dans la vie sociale. Une réappropriation musicale et culturelle qui, bien plus qu’un phénomène, constitue au regard d’Horacio Ferrer, Directeur de l’Academia Nacional del Tango « l’avènement d’une ère sans précédent ». C’est à la genèse et à l’inventaire de ce nouvel âge d’or du tango que s’efforce de répondre cet ouvrage. Après un premier essai sur l’histoire de la capitale argentine : « Buenos Aires, cinq siècles d’un mythe réinventé », Michel Bolasell nous livre ainsi le fruit d’une enquête inédite à ce jour, richement illustrée et complétée par plusieurs grands entretiens avec les principaux danseurs, musiciens, auteurs et interprètes de cette nouvelle mouvance du tango, qui passionnera les amateurs du genre autant qu’il suscitera la curiosité des moins initiés.

11/2010

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Histoire internationale

Autopsie d'une trahison. Du putsch manqué de Skhirat

Un essai historique richement documenté, appréhendé sous le prisme de la genèse du complot qui a conduit aux deux tentatives de putsch de 1971 et 1972. L'oeuvre place, de façon inédite, le rôle singulier de la grande muette au coeur des enjeux institutionnels de l'époque. Les devoirs et les responsabilités des Militaires, les valeurs qui les motivent et la charge qui les oblige aussi à servir la nation, ont fait de certains de leurs élites, des acteurs majeurs. Alors que nombre d'Etats n'ont pu résister aux trahisons et aux coups de force, le regard de l'auteur, sur les quinze premières années du Maroc indépendant à l'aune du serment militaire, est la marque de sa contribution. Ainsi, au-delà de la tragédie de Skhirat et de l'attentat contre l'avion royal qui ont failli faire basculer le Maroc vers un régime totalitaire, l'auteur nous invite à une immersion dans l'univers politico - militaire du Protectorat et de l'Après - Indépendance. Il y démêle, l'une après l'autre, toutes ses composantes, tous ces éléments auxquels tiennent les faits historiques. II nous prend à témoin de ses investigations, pointant à la fois la volte-face d'un " influent général suivi par un groupuscule d'officiers aux motivations et profils forts différents ", et la mise en échec des deux tentatives de coups d'Etat de l'histoire du Maroc. Cette recherche est aussi une analyse qui renonce, non sans recul, aux armes de la fiction pour " autopsier ", autant que faire se peut, la vérité historique tout en mettant en perspective le processus de démocratisation en cours, " unique rempart aux coups de force ". Un éclairage constructif sur les enjeux de pouvoir et de gouvernante qui suscitent aujourd'hui encore émotion, controverse et besoin de comprendre.

03/2013

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Littérature étrangère

Le cahier gris

Nous assistons ici, sous la plume de Josep Pla, à la genèse d'une écriture capable de dépeindre à la fois l'agitation de la Barcelone la plus avant-gardiste - celle de Gaudí et des cafés littéraires - et la vie quotidienne de Palafrugell, le petit village de la région de l'Empourdan où l'auteur retrouve avec bonheur ses amis d'enfance et la maison familiale. Considéré comme l'un des grands classiques de la littérature catalane du XXe siècle, Le cahier gris est ce livre unique où un homme finit par incarner, sans le savoir, le style et la sensibilité d'une nation et d'une époque. Il met en scène le désouvrement d'un jeune étudiant en droit qui rêve de devenir écrivain et dont le journal intime, débuté en 1918 pendant l'épidémie de grippe espagnole, se transforme peu à peu en un laboratoire secret où se forge la meilleure prose du catalan moderne. Pla accomplit son exploit comme il a vécu : discrètement, avec intelligence et humour, toujours épaulé par une ironie qui nous laisse deviner le fond sensuel et raffiné de sa culture. Si au fil des pages sa galerie de portraits nous le montre ainsi comme un observateur hors pair de la comédie humaine, ses maximes, ses commentaires politiques et ses jugements littéraires font de lui un remarquable moraliste et l'un des esprits les plus lucides de sa génération. Cependant, l'essentiel reste pour Pla la création de ce qu'il appelle lui-même une littérature sans fioriture, basée sur la compréhension, la clarté et la simplicité. Autrement dit, «une littérature pour tout le monde». C'est bien ce qui fait du Cahier gris un classique et une ouvre qui, à l'image de Barcelone, est en même temps profondément catalane et radicalement cosmopolite.

03/2013

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Ethnologie

L'Homme, cet animal réussi !

"La supériorité de l'homme tient principalement a? la taille de son cerveau qui représente 2 a? 3 % du poids de son corps et, surtout, consomme 25 % de son énergie contre 8 % pour les grands singes. Naissant prématurés, alors qu'un poulain trottine après sa naissance, les bébés d'hommes sont tributaires, des années durant, de leur entourage qui leur assure nourriture, protection et éducation. Naître sous-développés permet aux humains de bien mieux se prêter a? l'éducation et a? la socialisation. Pourtant, pendant deux millions d'années ils demeurèrent des créatures faibles et marginales. C'est Homo sapiens qui commence a? chasser de petites créatures et a? privilégier la cueillette. Trois étapes majeures jalonnent cette courte histoire : la révolution cognitive, il y a 70 000 ans, la révolution agricole, il y a 12 000 ans et la révolution scientifique il y a 500 ans." Guy Jacques dresse un tableau concis et complet de la genèse de l'espèce humaine a? travers les siècles, évoquant les avancées majeures qui ont rythmé son développement. Grâce a? sa créativité, l'homme a dépassé ses capacités physiques (multipliant outils et innovations techniques, ce qui lui permet de surpasser toutes les performances animales), intellectuelles et artistiques (Einstein, Pasteur, Mozart, Cézanne, Shakespeare), privilégiant l'échange des savoirs. Cet "animal moderne" s'est adapté aux changements climatiques et environnementaux, faisant longtemps un usage intelligent et optimise? de ses sens. De sa plume didactique et clairvoyante, l'auteur retrace les conjectures de l'Evolution et rappelle a? tous, qu'en dépit de son apparente supériorité dans le règne animal, l'Homme n'en reste pas moins une partie intégrante de l'écosystème, un être soumis aux mêmes lois de la nature que tous ses congénères. Mais il est en train de l'oublier, d'où une démographie insensée, un changement climatique majeur, une perte de biodiversité...

10/2019

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Histoire de France

Servir le Roi-Soleil. Claude Le Peletier (1631-1711) ministre de louis XIV

Claude Le Peletier (1631-1711) a été un des grands serviteurs de Louis XIV. Au cours d'une brillante carrière politique et administrative, il a exercé les plus hautes responsabilités : prévôt des marchands de Paris (1668), conseiller d'État (1673), contrôleur général des finances (1683-1689), ministre d'État (1683-1697), surintendant des Postes (1692-1697). Issu de modestes avocats venus du Mans à Paris au début du XVIe siècle, il a fait de sa famille un des grands lignages du Parlement de Paris, dont ses descendants ont occupé les principaux postes jusqu'à la Révolution. Successeur de Colbert à la tête des finances du royaume, Le Peletier, personnalité moins tranchante, est sans doute plus représentatif que son illustre devancier de ce qu'était un ministre du Grand Siècle, de la nature de ses aspirations politiques et sociales et des limites de son pouvoir. Mathieu Stoll fait ainsi justice du mythe du contrôleur général tout-puissant, qui aurait été le principal agent de la monarchie et le symbole de "l'État de finance". Bien au contraire, le contrôleur général des finances n'était mie le responsable des recettes et de la comptabilité de l'État. À l'inverse de ses héritiers des XXe et XXIe siècles, il devait le plus souvent céder devant les exigences des "ministères dépensiers", Guerre, Marine et Bâtiments, grands ordonnateurs des passions du roi-soleil. Fondée sur le dépouillement des archives personnelles de Claude Le Peletier, sur celles du Conseil du roi et du contrôle général des finances, celle biographie offre maints développements inédits sur la genèse des bureaux ministériels, sur le processus d'ascension sociale des ministres, sur l'évolution de leurs clientèles. Le tableau du gouvernement de Louis X1V en sort profondément renouvelé.

12/2011

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Poésie

Voix Vives, de Méditerranée en Méditerranée. Anthologie Sète, Edition 2011

A l'image du Festival auquel elle est liée, cette anthologie réunit des poètes de toutes les Méditerranée. Les quatre Méditerranée qui nous sont familières, celles des pays latins, d'Afrique du Nord, des Balkans ou d'Orient (dont sont issus en grande majorité les poètes invités chaque année), et une cinquième, celle dont l'Histoire a "exporté" la culture dans le monde, en Amérique du Sud, en Amérique centrale, en Afrique - qu'il s'agisse de l'Afrique de l'Ouest, de l'Afrique centrale ou de l'Afrique australe - et dans les territoires de la Francophonie. A l'image du Festival, elle propose chacun des textes dans sa langue originale, à laquelle est réservée ici la "belle page", la page de droite, et donne en regard la traduction en français. Ainsi apparaît-elle d'emblée comme une vaste plateforme ouverte aux voix multiples de poètes venus de toutes les rives, rassemblés en une parole poétique plurielle révélant la musique des langues et des alphabets comme autant d'identités profondément ancrées dans l'histoire des civilisations. Il n'existe pas une poésie méditerranéenne qui serait unie sous une identité littéraire clairement définie. Elle relève plutôt d'un même souffle, celui d'une polyphonie de voix et de cultures dont l'histoire se mêle, se noue, se dénoue, conjugue guerre, exil, adversité, générosité, sensualité. Poésie plurielle, elle est, comme toute poésie, parole de liberté et génère en cela des passerelles entre les cultures. La voix des poètes est porteuse de mots essentiels, de vérités, d'interrogations qui animent les êtres et les peuples. Ces mêmes questionnements qui habitent aujourd'hui de nombreux peuples de la Méditerranée et qui sont aussi les nôtres.

09/2011

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Histoire ancienne

Dictionnaire des lieux et pays mythiques

Dans ce grand atelier, chacun des auteurs nous fait découvrir, avec une écriture libre, vive, et toujours accessible, non seulement les lieux proprement mythiques comme par exemple la Terre du Milieu, la Mégapatagonie, la Prairie des Asphodèles, l'Arbre du monde ou encore le Belovodié, mais aussi les lieux qui, entrés dans l'histoire, sont devenus mythiques : la Capoue d'Hannibal ou celle de Spartacus, Roncevaux, l'Afghanistan, le château d'Anet, la Cour de Louis XIV, l'Académie française. Du rapprochement de ces lieux fictifs et réels naissent une tension et une curiosité incessantes qui donnent à cet ouvrage son unité profonde : les lieux, les villes et les pays d'aujourd'hui y retrouvent tout leur pouvoir d'enchantement. Sur cette carte d'un nouveau monde, le lecteur explore des régions insolites, mais aussi une histoire de ces lieux qui s'esquisse en filigrane. Il voyage ainsi, au fil du temps, dans les imaginaires culturels, du passé lointain au présent proche, de l'Antiquité fondatrice aux reprises et inventions nouvelles qui se perpétuent jusque dans notre modernité. La présentation, bien qu'alphabétique, ménage la progression historique, en reprenant la même entrée à des siècles de distance : le mythe de Rome, dans l'antiquité, au Moyen Age. Ainsi se dessine également, à partir de lieux précis, une histoire de notre imaginaire culturel. Chaque entrée fait le point de la manière la plus précise et la plus informée sur la nature du lieu et sur la genèse du mythe qui lui est associé. Dans le même esprit qui anima le Dictionnaire des Symboles (Bouquins) ce dictionnaire est unique et nouveau par sa matière, son ton et son rythme. Un livre fait pour découvrir et rêver au long de centaines d'entrées tout aussi surprenantes et variées les unes que les autres.

10/2011

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Poésie

Sol absolu. Le Quatrième état de la matière. Corps corrosifs. [Approches de la parole . Nouvelle version, [extraits , avec un essai d'autobiographie inédit

«Ce que cherche ma parole sans cesse interrompue, sans cesse insuffisante, inadéquate, hors d'haleine, n'est pas la pertinence d'une démonstration, d'une loi, mais la dénudation d'une lueur imprenable, transfixiante, d'une fluidité tour à tour bénéfique et ravageante. Une respiration. Classer, isoler, fixer ; ces exercices menés à leur somnolente utilité, nous voici mûrs pour l'insomnie de la genèse. Tous ces chemins que j'emprunte débouchent sur quelque impossible où seul l'exercice vertical de la parole maintient le mouvement : menace, bonheur et perte. Et nulle part de terme qui résoudrait, qui rassurerait. Rien que ce mal étroit, rien que ce large qui excède. On ne peut clôturer la poésie : son lieu central s'effondre en lui-même, en une compacité qui se consume, qui se troue. Silence infondé où, contre toute preuve, s'avance encore une fois la parole fragile, la parole scandaleuse, la parole écrasante, la parole inutile. [...] Ecrire un poème qui ne serait pas un relevé de traces, traduction ou mise en forme, décruage des différentes couches du vécu, de ses arborisations prodigieusement entremêlées - écriture d'une lecture à un autre niveau -, mais croissance et mouvement simples, issus de nul centre et de nul commencement, ses branches, ses feuilles, ses fruits n'étant pas là pour renvoyer à autre chose, pour symboliser, mais pour conduire la sève et la vivacité de l'air, être leur bourdonnement et leur activité, nourriture et ensemencement. Et la lecture ne serait plus déchiffrement d'un code, réception d'un message ; il ne s'agirait plus de lire de son poste d'observation prudemment extérieur, mais de se couler dans le cheminement imprévisible qui est, d'un même geste, le mouvement et ses lois, la différence et l'identité, la forme qui se construit et se défait. Lire et écrire : accueillir, aller avec, creuser, respirer, jaillir.» Lorand Gaspar.

10/1982

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Sciences politiques

Manifeste du Parti communiste. En annexe : notes sur les premières éditions du "Manifeste" et sur sa diffusion

L'école marxiste, notre école, a toujours considéré le Manifeste comme une synthèse inégalable de stratégie scientifique, annonciatrice du véritable mouvement de la classe révolutionnaire moderne, une classe internationale au même titre que le mode de production qui l'a engendrée. La diffusion du Manifeste à l'échelle mondiale est une confirmation de cette thèse. La révolution d'Octobre a donné lieu à une nouvelle période de diffusion du Manifeste dans le monde. L'enseignement du Manifeste a été contrecarré et dénaturé par la contre-révolution stalinienne et social-démocrate, par la répression nazie et fasciste. Dans la préface à l'édition polonaise de 1892, Friedrich Engels affirme que l'on peut "en quelque sorte" considérer la diffusion du Manifeste comme un instrument de mesure du développement de la grande industrie. "Dans la mesure où la grande industrie s'étend dans un pays, on voit grandir chez les travailleurs de ce pays le besoin d'être éclairés sur leur situation de classe ouvrière face aux classes possédantes ; le mouvement socialiste se répand parmi eux et le Manifeste est de plus en plus demandé". Le capital génère sans cesse de nouvelles grandes industries. C'est d'elles qu'il se nourrit, grâce à elles qu'il entretient d'énormes appareils d'Etat, qu'il paie des millions de rentiers parasitaires, corrompt la classe salariée. Après chaque crise, après chaque destruction, de nouvelles énergies sont mises en oeuvre, de nouvelles générations d'ouvriers sont embauchées, concentrées, réunies par les mêmes intérêts, aussi bien dans les vieilles métropoles que dans les nouvelles, qui vibrent aujourd'hui presque partout dans le monde. Le Manifeste répond au désir des nouvelles générations "d'être éclairé[e]s sur leur situation" et les rapproche du communisme scientifique.

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Critique littéraire

Lire La Bruyère. Morale et littérature dans Les caractères

La Bruyère subordonne strictement l'usage d'une forme d'expression (d'un " tour ") qui lui vaut son statut d'écrivain à la visée proprement morale (le " dessein ") qui le requiert et qui seule, à ses yeux, le justifie. Mais comment se noue le rapport entre ce tour et ce dessein ? Que nous dit le premier de la nature du second ? Sous des formulations diverses, la question sous-tend l'histoire de la réception critique des Caractères, des âpres polémiques qui en ont accompagné ou suivi les premiers succès jusqu'aux nombreux travaux qui, au cours des dernières décennies, en ont renouvelé profondément l'étude. Aussi fournit-elle le fil directeur des analyses développées dans cet ouvrage, et notamment dans sa première partie, conçue comme une introduction à la lecture de La Bruyère. Sans méconnaître l'irréductible et redoutable complexité d'une oeuvre située au carrefour de multiples traditions philosophiques et rhétoriques et de multiples influences, sans renoncer à rendre compte des tensions (apparentes ou sous-jacentes) qui la travaillent, des inflexions qui en affectent la genèse au gré de ses accroissements successifs (1688-1696), ni de la singularité d'une écriture qui ne doit pas moins au modèle forain de la parade qu'au modèle mondain de l'entretien, on se propose de mettre en évidence la cohérence d'un projet, tout ensemble littéraire et moral, tel qu'il se donne à lire en particulier (mais non exclusivement) dans les différents péritextes, dans les affleurements d'un abondant métadiscours où la réflexion morale se fait réflexion sur elle-même, et dans les inscriptions protéiformes de la figure du moraliste. Cette étude d'ensemble est complétée par une série de micro-lectures qui lui font directement écho (et s'articulent, partant, à des enjeux globaux) et par une brève enquête sur le vocabulaire esthétique et moral de La Bruyère.

11/2019

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Philosophie

Les sources du moi. La formation de l'identité moderne

Les Sources du moi est un ouvrage magistral sur l'identité moderne. Il en dresse un tableau saisissant sans en taire ni la grandeur ni la misère, et il tente de la définir en en retraçant la genèse. Cette généalogie remonte à saint Augustin, passe par Descartes et Montaigne et se prolonge jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de comprendre cette révolution inouïe qui a fait que les modernes se voient comme des êtres doués d'intériorité, comme des " moi " ayant une profondeur. Loin de pouvoir se ramener à l'essor de l'individualisme libéral, cette histoire est celle d'une très longue quête pour définir et atteindre le bien. Au cœur de cette définition, on trouve ce que l'auteur appelle l'affirmation de la vie ordinaire. La montée en puissance de cette valeur, retracée ici de ses origines dans la Réforme jusqu'aux formes qu'elle prend de nos jours, aura profondément transformé notre conception de la Raison. Ce livre d'histoire des idées, d'une grande érudition, ne saurait être séparé du combat, philosophique et politique, que mène l'auteur depuis de nombreuses années au nom du communautarisme. Il s'agit de défendre la modernité, moins contre ses détracteurs, que contre la philosophie libérale qui prétend seule en porter les couleurs. Trouvant son apogée dans l'œuvre majeure de John Rawls, Théorie de la justice (Seuil, 1987), celle-ci est accusée de faire bon marché de l'exigence de cohésion sociale et de ne s'intéresser qu'à la liberté des individus et à la justice dans la répartition des richesses. A cette abstraction du libéralisme, Taylor oppose une démarche qui fait fond sur le monde de l'expérience, l'analyse des faits, l'autoconception de la société telle qu'elle est vécue par les gens, leur imaginaire social.

10/1998

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Phénomènes occultes

Extraterrestres - Le contact a déjà eu lieu ! La vie de George Hunt Williamson

Ce livre est la toute première biographie exhaustive consacrée à George Hunt Williamson, l'auteur du best-seller " Les Gîtes secrets du lion "'. La plupart des informations sont dues à la persévérance, à la passion et au travail de fourmi du chercheur et auteur Michel Zirger. Le lecteur y trouvera un grand nombre de révélations, notamment sur George Adamski, sur les empreintes de pas extraterrestres relevées à Desert Center le 20 novembre 1952 et dont les photographies sont ici montrées pour la première fois en clair et en gros plan, sur le "croisement" inattendu de Williamson en 1958 avec le cas de contact italien aujourd'hui célèbre appelé "Amicizia" , ainsi que sur le Secret des Andes et sa fameuse "Abbaye des Sept Rayons" . La vie de Williamson est totalement "revisitée" grâce à des documents personnels inédits, propriétés de Michel Zirger, qui mettront fin aux erreurs et à certains ragots ressassés à l'infini. En contrepoint de la partie biographique proprement dite due à Michel Zirger, Maurizio Martinelli, de par son érudition, offre des éclairages novateurs sur certains aspects de George Hunt Williamson comme par exemple les affinités de son oeuvre avec celle de Zecharia Sitchin. Maurizio Martinelli est le spécialiste de George Hunt Williamson en Italie. Chercheur méticuleux à la vision juste et équilibrée, il forme avec Michel Zirger le tandem parfait pour décrypter la vie et l'oeuvre de ce personnage énigmatique, dont l'influence est toujours prégnante sur l'ufologie contemporaine. Bref, voilà un livre explosif par son contenu et ses illustrations qui intéressera bien évidemment tous ceux qui veulent mieux connaître le père de la théorie des "Anciens Astronautes" , ou tous ceux que la genèse du phénomène ovni passionne, ainsi que les amateurs de quêtes mystiques.

10/2022

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Biographies

Jean-Joseph Rabearivelo. Une biographie

Jean-Joseph Rabearivelo l'avait prédit : "? On s'intéressera, plus tard, terriblement à moi - ne serait-ce que parce que j'aurai été un fameux précurseur ! Une petite manière de vengeance sur ce siècle - sur ce temps - sans foi et ingrat. Le mien. J'aurai ma légende. Une légende qui sera à souhait grossie et, à souhait aussi, à grands coups d'érudition, ramenée à ses justes proportions... ? " Le poète, disparu en 1937, avait vu juste : on s'intéresse en effet de plus en plus à lui. Son image a longtemps été limitée à une photographie sépia, quelques poèmes et une fin tragique, son suicide au cyanure à 34 ans. A rebours de cette figure d'écrivain maudit qui a dominé tout le siècle dernier, l'étude ici menée rend compte des recherches récentes dans les archives du poète. On y découvre une oeuvre considérable, écrite à l'interface entre langue malgache et langue française, sortie de l'ombre où elle avait été longtemps conservée. Et un joyau : le journal des cinq dernières années de la vie du poète, ses Calepins bleus, sa "? vie écrite ? ". Le récit biographique proposé par Claire Riffard s'appuie sur ce journal intime, mais aussi sur les autres manuscrits de l'écrivain, qui permettent d'accéder à la genèse de son écriture. Elle retrace le parcours d'un jeune homme dans sa ville, Tananarive, qu'il n'a presque jamais quittée, et l'itinéraire d'un artiste à la croisée des mondes. Comment survivre aux contradictions qui furent celles de Rabearivelo en pleine période coloniale ? Sommé de choisir entre son amour passionné pour la littérature étrangère et sa fidélité radicale "? à la terre et aux morts ? " de Madagascar, il refuse d'obtempérer. De ce refus naît une oeuvre immense.

11/2022

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Graphisme

Je dessine et mon écriture s'améliore. Les jeux du crayon farfelu

A l'école maternelle, Lucas n'aime ni colorier ni dessiner. C'est son droit le plus strict, on peut être très heureux dans la vie sans dessiner. Il utilise crayons ou feutres uniquement quand il est bien obligé de le faire, mais, comme il s'entraîne peu, il améliore peu ses gestes grapho-moteurs. Ses dessins sont pauvres, soit peu maîtrisés et trop impulsifs, soit au contraire trop maîtrisés et donc trop rigides. Il s'en rend parfaitement compte, et dessine encore moins, pour ne pas exposer sa faiblesse. Le cercle vicieux s'est mis en route : la pratique du dessin ou du coloriage lui a peu permis de préciser ses gestes, alors il a du mal "à la grand école " quand il s'agit d'écrire. Sa main est trop crispée et lui fait mal. Il forme mal ses lettres, tellement mal qu'il ne peut pas se relire ; il est donc impossible pour lui de corriger des éventuelles fautes. Il écrit trop lentement, et a du mal à se concentrer à la fois sur l'acte d'écrire et sur l'exercice demandé. Tout cela génère une souffrance et rend les apprentissages plus difficiles. Le cercle vicieux peut entraîner Lucas très loin et lui rendre la vie à l'école très pénible. Ce carnet d'activités est destiné à des enfants comme Lucas. Il s'agit d'exercices ludiques, pour l'amener à compenser cet entraînement gestuel insuffisant. Ce carnet d'activités peut aussi être utilisé à titre préventif, comme entraînement à l'écriture, il concerne aussi ceux qui aiment dessiner ! Les idées présentées ici s'adressent à des enfants de 5 à 9 ans. Guidez les plus jeunes ; les plus âgés pourront dessiner en autonomie. Il y a parfois plusieurs niveaux de difficultés à l'intérieur d'un exercice, n'hésitez pas à l'adapter.

08/2021