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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 1

Cette nouvelle édition - parce qu'elle se veut complète - apparaîtra très vite comme indispensable à qui se propose de connaître le vrai Péguy, cet ennemi des systèmes. Citons : "La liberté ne s'obtient généralement que par une opération de désentrave : [...] il y a des hommes qui font des idées toutes faites. Il y a des idées qui sont toutes faites pendant qu'on les fait, avant qu'on les fasse. [...] Il y a aussi peu de peintres qui regardent que de philosophes qui pensent." Un Péguy qui, aujourd'hui encore, dérange : "Ce n'est pas impunément que Dieu fait un siècle aussi niais. [...] Qui veut faire l'ange fait la bête. Le malheur est aussi que qui veut faire la bête fait la bête. Qui veut faire la bête y réussit généralement parfaitement." Et, aussi, l'étonnant moraliste : "Il faut renoncer à cette idée que la passion soit trouble (ou obscure) et que la raison soit claire, que la passion soit confuse et que la raison soit distincte. Nous connaissons tous des passions qui sont claires comme des fontaines et des raisons au contraire qui courent toujours après les encombrements de leurs trains de bagages." On trouvera rassemblés pour la première fois dans cette édition - dont le texte a été soigneusement contrôlé par un recours systématique aux manuscrits - les nombreux fragments posthumes qui, jusqu'à présent, n'avaient été publiés qu'en plaquettes ou en revues. Des chronologies détaillées, des notes - qui tirent profit de toutes les recherches menées sur l'auteur - ainsi que de nombreux extraits de la correspondance de Péguy et un complet inventaire des archives des Cahiers de la quinzaine conservées au Centre Charles-Péguy d'Orléans éclairent les multiples références et allusions de cette ouvre si charnellement liée au temps. Il n'était pas inutile de noter quelques repentirs d'une pensée qui semble s'écouler devant nous sans barguigner ; on la verra cependant, par les quelques variantes que nous avons retenues, hésiter - et se chercher. A la fin de chacun des volumes, un répertoire des diverses personnalités citées vient heureusement aider le lecteur. Le premier des trois tomes de cette nouvelle édition rassemble les textes rédigés par Péguy jusqu'en mai 1905. On y trouvera non seulement les nombreux écrits qui n'avaient jamais encore été reproduits depuis leur première publication dans les six premières séries des Cahiers, mais également la totalité des articles de Péguy publiés dans des revues ou des journaux avant l'institution des Cahiers.

02/1987

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Sociologie

Les Noirs de Philadelphie. Une étude sociale. Suivi de Enquête spéciale sur les Noirs employés dans le service domestique dans le 7e district

A la fin des années 1890, W.E.B. Du Bois était l'un des plus Américains les plus diplômés de sa génération. Malgré de brillantes études qui lui permirent de soutenir un doctorat d'histoire à l'université Harvard, Du Bois ne trouva pas de poste d'enseignant dans les universités blanches auxquelles il pouvait légitimement aspirer. Cette situation l'incita à accepter en 1896 un contrat de recherche proposé par l'université de Pennsylvanie pour étudier la communauté noire de Philadelphie. Cette recherche mènera à la publication de The Philadelphia Negro : A Social Study en 1899. Cet ouvrage est une étude de sociologie urbaine détaillant de façon quasiment exhaustive la formation du ghetto noir de Philadelphie, le Septième District de la ville. Du point de vue théorique et méthodologique, Du Bois y déploie tout son talent de sociologue mais aussi d'historien. D'une part, il cherche à comprendre les facteurs économiques et sociaux des inégalités raciales, proposant un contre-feu aux explications dominantes alors fondées sur l'infériorité biologique et culturelle censément innée des Noirs. D'autre part, contrairement à la sociologie pseudo-scientifique de son temps, Du Bois entreprend un travail d'une très grande rigueur dans la construction et l'étude de ses objets de recherche grâce à la collecte systématique et variée de données quantitatives et qualitatives. Ces deux dimensions montrent comment Du Bois a cherché par son travail à faire connaître la situation réelle de la communauté noire américaine afin de détruire les préjugés raciaux et, en conséquence, abolir les inégalités raciales. Publié pour la première fois en 1899, The Philadelphia Negro : A Social Study est le résultat d'une recherche commandée par l'université de Pennsylvanie à W. E. B. Du Bois, alors âgé de vingt-huit ans. Associé à la jeune chercheuse blanche Isabel Eaton, Du Bois livre une analyse magistrale de la question raciale au moment où l'oppression des Noirs américains n'a jamais été aussi violente depuis l'abolition de l'esclavage en 1865. Dans cette enquête de sociologie urbaine détaillant la formation de ce qui deviendra le ghetto noir de Philadelphie, Du Bois déploie tout son talent de sociologue, mais aussi d'historien et d'ethnologue. Si Les Noirs de Philadelphie est aujourd'hui considéré comme un texte fondateur des sciences sociales, c'est aussi un livre de combat politique en faveur de l'émancipation de la minorité noire aux Etats-Unis. En mettant au jour ses conditions de vie réelles, Du Bois oppose la dignité noire aux préjugés raciaux afin de fonder la démocratie américaine sur la justice.

09/2019

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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Religion

Le Vulnéraire du Christ

En décembre 1946 s'éteignait Louis Charbonneau-Lassay, érudit loudunois né en 1871 et spécialiste en archéologie et symbolique chrétienne. Auteur renommé du Bestiaire du Christ, publié en 1940, dont la grande majorité des exemplaires furent accidentellement détruits durant la 2e Guerre Mondiale, il laissa à sa mort en 1946 un manuscrit inédit, au milieu de très nombreuses archives et collections archéologiques, sur lequel il avait travaillé jusqu'à ses derniers instants : le Vulnéraire du Christ, ouvrage de profonde érudition sur la signification des Cinq Plaies du Christ selon les points de vue symboliques, historiques et archéologiques, pour ne citer que ceux-ci. Ce manuscrit du Vulnéraire du Christ fut "égaré" dans les années 1960s après avoir été confié à un mystérieux personnage se faisant passer pour le représentant d'une maison d'édition. Il avait en effet promis la publication de cet ouvrage aux héritiers de Charbonneau-Lassay, qui lui communiquèrent le manuscrit en toute confiance, comme ils l'avaient fait auparavant pour la maison d'édition catholique renommée Desclée de Brouwer dans les 1950s, dont les responsables avaient malheureusement conclus à l'époque qu'ils ne pourraient le publier. Grâce à la redécouverte et à la mise à disposition de nombreuses archives inédites, dont les archives personnelles de Charbonneau-Lassay et des correspondances inédites décrivant le plan de cet ouvrage perdu, Gauthier Pierozak offre au lecteur une reconstitution du Vulnéraire du Christ - le résultat de plusieurs années de recherches - et qui permettra ainsi de remettre à la disposition du public une vaste étude en rapport avec le symbolisme employé par certaines confréries hermético-mystiques de la fin du Moyen-Age survivant encore en plein XXe siècle (l'Estoile Internelle et la Fraternité des Chevaliers du Paraclet), rappelant ainsi l'existence de la possibilité d'un ésotérisme chrétien authentique et traditionnel. Table des matières du Vulnéraire du Christ Avant-Propos de PierLuigi Zoccatelli Préface de Gauthier Pierozak Première Partie - Les représentations des Cinq Plaies du Christ dans l'art chrétien primitif Deuxième partie - Figurations de la plaie latérale de Jésus Troisième partie - Les représentations de l'effusion du sang rédempteur Quatrième partie - Les plantes emblématiques des Cinq Plaies du Christ Cinquième partie - Les pierres emblématiques du Christ vulnéré Sixième partie - L'emblématique du coeur vulnéré de Jésus Septième partie - L'iconographie du coeur de Jésus dans les armées contre-révolutionnaires de la Vendée Huitième partie - Figurations diverses afférentes ou étrangères au culte du coeur de Jésus Tables Index 359 figures gravées par l'auteur 32 planches hors texte

04/2017

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Autres

Philosophia scientiae vol.26/3. Psychologie philosophique et Gestalts praxéologiques

Au début du 20e siècle, un certain nombre de philosophes ont développé et formé leur propre pensée en dialogue avec les écrits de la psychologie de la Gestalt. Ces engagements ne sont pas seulement essentiels au développement de leur pensée, mais ils ont eu des effets d'entraînement importants, conduisant à un changement de perspective significatif au sein des sciences cognitives, de la linguistique, de la psychologie sociale, de la sociologie et des théories de la perception. La question fut alors - et est toujours - de saisir les caractéristiques les plus saillantes et les plus spécifiques de ce qui fait l'humain, et cette quête a souvent été inspirée par des positions philosophiques, scientifiques, anthropologiques et même politiques très différentes. La publication récente de textes moins connus ou précédemment non disponibles d'auteurs clés met en évidence la complexité des engagements philosophiques, et jette une lumière nouvelle sur les dialogues entre psychologie, philosophie, études du langage et sciences. Nous nous intéresserons principalement à la façon dont les idées de la psychologie de la Gestalt ont été reprises par des philosophes ayant des agendas et des prédilections philosophiques différents, mais aussi par des psychologues sociaux et des sociologues. Et en philosophie justement, la réception de la psychologie de la Gestalt passe notamment par Aron Gurwitsch, D. W. Hamlyn, Maurice Merleau- Ponty et Ludwig Wittgenstein. Les engagements de ces penseurs avec la psychologie de la Gestalt auront une influence sur nombre de disciplines et seront à l'origine de plusieurs mouvements très actifs aujourd'hui : en psychologie, grâce aux travaux de James Gibson sur la perception et de Roger Barker sur la théorie des sites comportementaux (Behaviour Setting Theory) en psychologie écologique ; en sciences cognitives, avec le développement des approches nouvelles de la cognition (e- cognition : embodied, embedded, enactive, and extended ; cognition incorporée, integrée, énactive, étendue) et l'énactivisme ; et en sociologie et psychologie sociale, avec le développement de l'ethnométhodologie et d'autres versions de l'interactionnisme. Chacune de ces perspectives est redevable à la psychologie de la Gestalt, et elles le sont à travers les philosophes qui l'ont abordée. Ces engagements philosophiques ont souvent conduit à des analyses qui ont pris leurs distances par rapport à des explications cognitives et neuroscientifiques au sein de la psychologie, pour aborder les phénomènes de la Gestalt de manière constitutive (Gurwitsch), écologique (Gibson), existentielle (Merleau-Ponty), praxéo-grammaticale (Wittgenstein) et praxéologique (Garfinkel). Dans certains cas, des nouvelles catégories ont été proposées, comme les "Gestalts praxéologiques" de Garfinkel.

11/2022

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Mouvements artistiques

Look Close, Think Far. Art at the Ackland

This richly illustrated volume introduces one of America's finest university art museums - one whose directors, curators, donors, and patrons have left a remarkable legacy, a museum collection that encourages us all to "look close, think far. " The selection of over 280 highlights is presented with brief commentaries and an essay that traces the growth of the Ackland Art Museum's outstanding collection. The Ackland Art Museum at the University of North Carolina at Chapel Hill is one of the United States' most distinguished public university art museums. Founded in 1958, it now houses over 20, 000 works of art, covering some 5, 000 years of cultures from around the globe. "Look Close, Think Far" is the tagline of the Ackland, informing everything from the dynamic and varied program of special exhibitions to ambitious interpretation, education, and outreach activities. It applies especially strongly to the museum's extensive permanent collection. Although an integral part of the oldest public university in the United States, the Ackland is a relatively young institution. Now approaching its sixty-fifth year, it has become the proud steward of over 20, 000 works of art from an impressively broad range of world cultures and time periods. The Museum is known for its special strengths in art of the European tradition, with very strong holdings in prints and drawings ; the arts of Asia, and especially China, Japan, and India ; a small but fine collection of classical art from Africa ; and recent and contemporary art. This publication showcases a cross-section though the diverse collection, with 283 works, giving an impression of the Ackland's permanent collection that is true to its character, representative of its breadth, and indicative of its quality. The essay gives special attention to the early stages and the less obvious, more idiosyncratic moments that have contributed to the Ackland's personality and individuality. The approach taken by the editor Peter Nisbet, deputy director for curatorial affairs at the Ackland, differs from most conventional volumes of museum collection highlights in several refreshing ways. Instead of separating works along the lines of curatorial departments, the arrangement emphasizes the unity of the collection by merging works from different cultures. These are presented in a largely chronological sequence, but one that surprises by starting with the present and extending back in time. Within this order, works of art are deliberately paired across individual page openings, to stimulate visual attention, reflective thinking, and sometimes maybe just a smile.

08/2022

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Histoire des idées politiques

 Ma loi d'avenir suivi de Appel d'une femme au peuple sur l'affranchissement de la femme

Ma loi d'avenir. Claire Démar Date de l'édition originale : 1834 Un voile de mystère recouvre la vie de Claire Démar, dont on ignore même jusqu'à l'essentiel, à commencer par son identité : l'année de sa naissance est incertaine, et on ne sait si son nom était réellement " Démar " ou bien " Desmare " , elle-même signant parfois ses lettres " Emilie d'Eymard " ; concernant ses origines enfi n, aucun élément tangible ne permet de les établir. Elle aurait été proche des mouvements républicains, avant de découvrir le saint-simonisme. Cette doctrine tant philosophique, économique que politique, voyait dans le progrès et l'industrialisation la voie d'émancipation du prolétariat. Séduite par les aspirations féministes et égalitaires du saint-simonisme, Claire Démar en devient une prosélyte fervente et dévouée. En 1830, portée par l'abolition de la censure après l'avènement de la monarchie de Juillet, la presse connait un essor important. Claire Démar collabore avec des journaux dont les noms mêmes ne laissent aucun doute quant à son engagement pour la cause féministe : La Femme libre, La Femme nouvelle ou encore L'Apostolat des femmes. Elle publie en 1833 dans un journal son Appel d'une femme au peuple sur l'affranchissement de la femme : en rupture complète avec la morale et le conformisme de son temps, elle prône notamment l'amour libre et s'oppose au mariage qu'elle condamne comme une forme de prostitution légalisée. Son discours prend la forme d'une exhortation : " Peuple, tu ne seras véritablement libre, véritablement grand, que le jour où la moitié de ta vie, ta mère, ton épouse et ta fi lle, seront, elles aussi, affranchies de l'exploitation qui pèse sur leur sexe. " Lasse d'être incomprise, déconsidérée et conspuée, sans soutien, elle met fi n à ses jours le 3 août 1833 dans un dernier geste tragique, avec son compagnon, Perret Desessarts. Son testament prend la forme d'un texte, Ma loi d'avenir, qu'elle destine à la Famille saint-simonienne. Son amie Suzanne Voilquin, alors rédactrice en chef, le publie à titre posthume dans La Tribune des femmes, et cesse défi nitivement la parution du journal. Passé longtemps inaperçu, pourtant véritable brûlot, ce cri de révolte surprend encore aujourd'hui par son absolue modernité et ses fulgurances. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1834 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

09/2021

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Maroc

Pistes du Maroc Tome 11. Le Jebel Sagho

Le nouveau guide de Jacques Gandini vient de paraître. Avec Hoceine Ahalfi, ils ont exploré par le menu le jebel Sagho, cette magnifique région très sauvage du Sud Maroc, aux paysages époustouflants située à l'est de Ouarzazate et au sud de la vallée de l'oued Dadès. Interrompue par la crise sanitaire, la publication de ce onzième volume de la collection "Pistes du Maroc" rassemble 59 itinéraires totalisant 2500 kilomètres et 1100 waypoints. Le djebel Sagho est le prolongement oriental de l'Anti-Atlas, une montagne volcanique avec mamelons granitiques, orgues basaltiques, chaos de schistes noirs, de grès roses... aux portes du Sahara. A perte de vue de grands espaces sauvages, arides. Une terre désolée faite pour le DPM solitaire. Et à mille lieues à la ronde, le silence pour seul compagnon. Une plénitude absolue et l'envie de prendre la piste. Des plates étendues aux monts vallonnés, des reliefs aiguisés aux canyons abrupts : la nature pure, originelle. Le caractère est fort, rustique mais le coeur est doux. Les couleurs tendres et suaves. Ocre, rose, brun, violet, le nuancier s'étire dans un dégradé de pastels chatoyants accompagné parfois d'une chaleur écrasante. Eldorado au coeur du désert, rares sont les oasis ; modestes taches verdoyantes dans l'infiniment grand, c'est elles qui rappellent que nous sommes sur le sol africain. Le charme sauvage du Sagho tient à sa géologie exceptionnelle : hautes falaises et pitons abrupts, d'escarpements tabulaires et de profonds canyons au milieu desquels circulent des caravanes de chameaux et de mulets. Lorsqu'on arrive sur ces immenses plateaux, l'horizon lunaire est si vaste, que naît l'envie d'aller partout à la fois pour voir si ailleurs, c'est vraiment aussi beau ! Le Sagho surprend aussi par la richesse de ses lumières : limpides comme celles du Sahara tout proche, ou parfois en demi-teinte, comme dans la vallée du Dadès voisine. Le Sagho c'est aussi le Maroc des derniers nomades berbères, descendants des anciens seigneurs Aït Atta. A l'automne, après avoir quitté les neiges du Haut Atlas, ils installent leurs tentes de laine sombre sur les pentes du jebel jusqu'au printemps. Ils ne savent ni lire ni écrire, mais se dirigent avec certitude au milieu des montagnes de l'Atlas et du désert marocain. Dans le Sagho, ils ont construit des maisons de pierre crue, creusé des puits, planté des amandiers, cultivé le blé, l'orge et divers légumes. D'autres ont constitué des troupeaux de chèvres et de moutons, des caravanes de dromadaires. Sédentaires en majorité aujourd'hui, semi-nomades ou nomades...

07/2022

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Sculpture

Sculpture. Des oeuvres anciennes aux créations contemporaines

Repérer l'arbre ou le roc, le tailler, le sculpter pour obtenir la forme parfaite ; l'orner de délicats motifs pour le relier au divin... Ils étaient sculpteurs, tahu'a ou tuhuna, artisans spécialistes dans l'art de créer en conciliant les dieux, les objets liés au prestige, au sacré, à la guerre, aux fêtes ou au quotidien. Tous ces artéfacts étant nécessaires au bon fonctionnement de la société. Objets trophées, ici échangés ou vendus, là pillés, ils gagnèrent bientôt les collections des cabinets de curiosités. Très recherchées, ces oeuvres majeures dont la valeur artistique est reconnue, sont aujourd'hui exposées dans les plus grands musées du monde. Elles fascinent par l'élégance de leurs formes, la noblesse de leur matière, le mystère de leurs motifs. Cet ouvrage offre une vision globale de la création sculptée des Polynésiens, depuis les plus beaux objets utilisés au XVIIIe siècle jusqu'aux productions du début du XXIème siècle. Jamais autant d'objets de tous les archipels de la Polynésie française, de la Société aux Marquises en passant par les Tuamotu, les Gambier et les Australes, n'avaient été présentés ensemble dans une publication. Découvrir ces chefs-d'oeuvre anciens, permet d'appréhender le monde des sculpteurs experts, leurs outils, de détailler les matériaux, les formes et les motifs. Ces objets phares de la culture matérielle traditionnelle polynésienne sont visités par thème, mettant en évidence différences et ressemblances entre les archipels : la guerre et le jeu avec les armes, les tambours et les échasses ; le prestige des bâtons de commandement, des éventails, des chasse-mouches ou des pagaies cérémonielles ; le sacré et le divin célébrés par des sculptures taboues, anthropomorphes ou animalières et, le quotidien, par les plats, pilons, tabourets et appuie-nuques. Référence originelle, cette sculpture n'a jamais cessé d'évoluer, s'enrichissant au fil des décennies des multiples contacts, des nouveaux matériaux et outils, des goûts et de l'intérêt des commanditaires et des utilisateurs. Le lien est ici enfin établi entre les productions des créateurs du XVIIIe siècle et celles des artisans du XXIe siècle, leurs héritiers. Car, à l'aide de leur gouge ou de leur fraiseuse, les sculpteurs polynésiens, fiers de leur culture singulière, participent aujourd'hui à tracer les contours d'une nouvelle identité qui tente de concilier héritage culturel et modernité. Un ouvrage de repères - et de référence - pour les artisans contemporains et les amateurs des sculptures polynésiennes d'hier et d'aujourd'hui.

09/2023

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Cinéma

Sélection officielle. Journal, notes et voyages

Un événement : jamais, dans l'histoire du Festival de Cannes, qui soufflera l'année prochaine ses 70 bougies, l'homme qui préside à la Sélection officielle n'avait ainsi tenu son Journal sur un an en vue d'une publication. L'incipit des Confessions de Rousseau s'appliquerait parfaitement au défi que s'est lancé Frémaux : "Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi." De la clôture de Cannes 2015 à celle de Cannes 2016, Frémaux se montre dans toute la "vérité de sa nature", celle d'un homme qui aime aimer, dans toute la diversité de ses passions. Sur Cannes d'abord, on vit tout de l'intérieur, au jour le jour : les équipes, le fonctionnement interne, la nomination du jury, le choix de l'affiche, les relations avec des responsables politiques , les chaînes de télévision partenaires, les critiques et les médias, mais surtout avec les artistes dans le monde entier (scénaristes, réalisateurs, acteurs), les producteurs, les agents, les festivals concurrents à l'étranger, jusqu'à l'élection, à partir de 1 800 films visionnés, de ceux qui feront la "Sélection officielle". Idem pour le Festival Lumière de Lyon, aux destinées duquel préside le même homme, qui nourrit pour sa ville de coeur et de refuge une passion communicative. Mais au delà des cinéphiles qui trouveront là un des plus grand livres d'hommage au septième art et à la communauté de ceux qui vivent dans son culte (les portraits qui émaillent le texte sont étincelants), ce qui emportera les lecteurs de ce Journal, c'est à la fois l'extraordinaire variété des curiosités et la puissance d'un style, qui font de ce texte une vraie oeuvre littéraire de mémorialiste. Cyclisme et judo où il excelle ; football, littérature, musique rock (ah, ce culte de Springsteen, le "Boss" !), photographie, gastronomie et oenologie qui le passionnent ; amitiés qu'il cultive ; famille et jardins secrets qu'il ménage : cet homme fait partie de ces rares individus auxquels un don d'ubiquité permet de tout faire, tout le temps, en tous lieux, comme si les jours et les nuits leur octroyaient plus d'heures qu'au commun des mortels. On comprend mieux, en lisant cette Sélection officielle, qu'il n'est de passion du cinéma que nourrie par toutes les autres, et que le septième art n'est peut-être apprécié à son meilleur niveau que par ceux qui ont été nourris par les six premiers...

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Art gothique

Le Moyen Age flamboyant. Poésie et peinture

Troubadours et trouvères nous dévoilent leur art poétique. Les miniatures de l'époque exaltent cet univers d'une liberté d'esprit saisissante. Une prodigieuse force de vie et d'amour jaillit de la mise en regard des 110 poèmes et des 200 illustrations. Poésie de coeur et poésie de cour, cette anthologie célèbre les quatre siècles fondateurs de la poésie française, du x ??? au x ?? siècle, de Guillaume IX d'Aquitaine à François Villon en passant par la Comtesse de Die, Ruteboeuf, Christine de Pizan ou encore Charles d'Orléans. " On doit au Moyen Age, écrit Michel Zink dans sa préface, d'avoir tissé le lien indissoluble entre la poésie et l'amour. " Le soupirant rend hommage à sa dame par un poème parfait, stylisé et achevé, il transcende son amour par l'écriture. Ce faisant, ce Moyen Age poétique invente l'amour courtois. Amants souffrant du mal d'amour, dames lointaines et messagers confidents contribuent à transformer les relations amoureuses à travers l'Europe et marquent durablement l'imaginaire de notre civilisation. Troubadours et trouvères choisirent de composer dans leur langue maternelle, en langue d'oc et en langue d'oïl. Ils offrent ainsi leurs lettres de noblesse à une lyrique en langue vulgaire, c'est la naissance de la poésie moderne. Chaque poème est publié dans sa traduction en français moderne et dans sa version originale. Une liberté d'esprit et un appétit de vivre saisissants émanent de cette production poétique. Par son humanité, sa tendresse et son humour, cette célébration de l'amour, de la vie et de la nature nous touche et nous inspire. Si le gothique flamboyant des XIV ? au XV ? siècle évoque la monumentalité des cathédrales, il fait éclore des trésors d'art d'un tout autre genre, moins ostensibles, mais tout aussi sublimes : les peintures de manuscrits. Objet rare et recherché avec ses peintures magistrales, ses lettrines rehaussées d'or, ses reliures en ivoire, en or ou en velours, le manuscrit enluminé sort du strict cadre clérical. Epris de luxe et d'éclat, princes et riches mécènes passent des commandes fastueuses, comme le Livre du Coeur d'Amour épris de Barthélemy d'Eyck, ou encore Les très riches heures du duc de Berry. Les artistes rivalisent de minutie et de délicatesse dans le rendu de la lumière, des proportions ou des perspectives qui annoncent déjà la Renaissance. Ces trésors méconnus, conservés à cause de leur fragilité dans les fonds des bibliothèques et musées, sont ici dévoilés. Notre publication crée, à partir d'une sélection de 200 miniatures, de véritables tableaux, reproduits en de puissantes pleines pages. Un spectacle exceptionnel !

09/2021

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Ouvrages généraux

Revue d’Histoire Haïtienne N° 2. L’Occupation américaine d’Haïti

Notre revue consacre son deuxième numéro à l'occupation américaine d'Haïti de 1915 à 1934. Il était pour nous important de dresser un bilan de l'occupation d'autant plus que le pays aura connu à partir de 1994 plusieurs occupations successives. Aborder dans ce numéro la question de la première occupation c'est à la fois accorder une importance particulière à ce qui s'est passé mais aussi aux incidences de cette histoire sur notre présent. L'histoire en Haïti a une emprise spectaculaire sur nos manières de penser la société. Avec ce numéro sur l'occupation américaine nous portons un regard sur la période à partir des nouvelles recherches en train de se faire. Les articles de ce numéro visent à susciter des interrogations et à privilégier la réflexion critique sur le débat passionnel. Cette réflexion se nourrit aussi de l'apport d'historiens analysant la présence américaine chez nos voisins dominicains et la résistance des milieux populaires dominicains avec le mouvement des "gavilleros" et l' "olivorismo" . L'occupation militaire américaine d'Haïti a donné lieu à une abondante littérature : livres de combats politiques, thèses, récits, mémoires, etc. Les textes rassemblés dans ce numéro ne s'ajoutent pas aux précédents, ils essaient au contraire d'apporter des éclairages nouveaux sur la période. Nous avons aussi tenu compte dans ce numéro du contexte historique du pays à la fin et au tournant du XIXe siècle qui annonçait déjà ; des interventions étrangères. Ce deuxième numéro de notre revue vient à la suite de la publication par la Revue de la Société d'Histoire, de Géographie et de Géologie d'un numéro spécial sur l'occupation américaine. Les thèmes abordés dans notre revue apportent un éclairage nouveau sur cette période en complément des dossiers des numéro 259-262 de la revue de la société ; Nous avions d'ailleurs collaboré avec la société à une très grande exposition sur l'occupation américaine préparée par le CIDIHCA et qui a circulé en Haïti et au Canada en 2015 pour le centenaire de l'occupation. La démarche interdisciplinaire et comparative reste une préoccupation majeure de notre revue qui vise à rassembler des travaux de recherche novateurs et à créer les conditions d'un dialogue fécond entre historiens de tendances et d'orientations diverses. L'histoire aujourd'hui a changé et s'est mise à dialoguer avec les autres sciences sociales. Les textes présentés dans ce numéro tentent en ce sens d'appréhender cette époque dans toute sa complexité.

11/2021

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Sculpture

The McCarthy collection. Sculpture

This substantial catalogue explores a remarkable collection of medieval European sculpture. Richly detailed with plentiful illustrations and original research, it is a notable contribution to medieval scholarship. The McCarthy collection comprises more than 150 specimens of medieval European sculpture, produced over a period of nearly 600 years. A testimony to the comprehensiveness of Robert McCarthy's interest in the art and culture of the Middle Ages, its geographical, chronological and typological breadth place it among the most important of its kind in private hands. Including a few early examples from Merovingian France, Anglo-Saxon England and Visigothic Spain, its holdings have a strong focus on Romanesque art, with over fifty capitals and other architectural carvings from Iberia, France and the Italian Peninsula. Some of these pieces are associable with such notable workshops as those of Gislebertus, the Master of Agüero and Compostela's Master Mateo, while a great number can be closely compared to anonymous works in major and provincial sites. Notable monuments like the monastic powerhouse of Cluny or the abbatial churches of Autun and Savigny are represented through important sculptural fragments - most published here for the first time. The transition to the Gothic style and the period of its splendour, particularly in France, are witnessed by an ample selection of statuary and architectural fragments - some traceable to such important buildings as Noyon cathedral and Paris' Notre Dame, and others, more loosely, to the artistic circles that gravitated around the great projects of the age. Freestanding sculpture in stone or wood, including a small but precious nucleus of Virgin and Child statuary and some Spanish polychrome figures, constitutes an interesting subset of the collection's late medieval holdings, as do some especially fine examples of Italian trecento sculpture. Enriched with outstanding photography by Barney Hindle and Mark French, entries aim to provide detailed stylistic, iconographic and contextual analyses, with special attention paid to comparanda in public and other private collections. This approach, complemented in some cases by petrographic analysis, has allowed the. authors to connect much of the material presented in these pages with specific buildings, workshops or regional schools, contributing to a better understanding of the pieces themselves, their original settings and their cultural and artistic milieux. This catalogue follows the publication of three volumes dedicated to Robert McCarthy's vast collection of Western miniatures and manuscript leaves (2018-2021), and is part of an ambitious project to document the entirety of his holdings - which also include notable selections of medieval ivories, stained glass and East Christian Art.

04/2024

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Critique littéraire

Journal 1919-1924. "Aller droit à l'enfer, par le chemin même qui le fait oublier"

" Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque, j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en fantoche de bois. Horreur ! Puisque tu es si consciente, me direz-vous, ô mes rares amis, pourquoi ne pas t'arrêter, ne pas reprendre souffle, pourquoi ? Parce qu'il est déjà trop tard, ou bien trop tôt, vous dirai-je, parce que je suis contaminée, parce que maintenant l'ennui me terrasse dès que je m'arrête, dès que je me tais, et. que la solitude m'est un supplice bien mérité que ma faiblesse et ma lâcheté ne supportent plus ! Il faudrait qu'un être qui ne serait pas un maître d'école m'aime et me sauve par l'amour, par le voyage, par le travail compris et partagé, par l'argent ! Alors je renaîtrais à moi-même et le bon grain reprendrait ! Alors j'oublierais la parade du vice, le sadisme de la souffrance, la morbidité des larmes et des déceptions profondes et soutenues. Mais seule ! je ne peux et je ne veux pas. Je ne peux plus ! Et je ne veux plus ! Le manque d'argent continuel fait que je préfère ce milieu louche où l'on nage, où l'or s'attrape comme les maladies, où l'on revend, prête et trafique jusqu'à l'âme. " 28 septembre 1919. Mireille HAVET [DE SOYECOURT] (1898-19321) : Guillaume Apollinaire, Colette, Natalie Barney, la princesse Murat, Edmond Jaloux et Jean Cocteau encouragèrent son jeune talent de " petite poyétesse " (ainsi l'appelait Apollinaire) et favorisèrent la publication de ses textes : des poèmes et des contes fantastiques (La Maison dans l'œil du chat, G. Crès, 1917), des articles dans Les Nouvelles littéraires et un roman à clé, Carnaval (Albin Michel, 1923)... Mais ils ignoraient que celle qu'ils virent courir à sa perte tenait son Journal : de 1913 à 1929, cahiers et feuillets, conservés par son amie Ludmila Savitzky, forment une extraordinaire autobiographie. Avec lucidité et exaltation, Mireille Havet y décrit sa " vie de damnation ", une vie de guet et d'attente, de songe et d'outrance, une vie aimantée par son " goût singulier " pour l'amour des femmes et pour les stupéfiants. Un premier volume (1918-1919) a déjà paru aux mêmes éditions ; l'ensemble de ce journal sera publie en 3 tomes : 1913-1919,1919-1924 & 1924-1929.

03/2005

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Thèmes photo

Alltagsfantasie

AlltagsFantasie est une performance illustrée dans laquelle l'artiste utilise le médium photographique. Il s'agit d'une oeuvre impressionnante qui nous invite à reconsidérer nos idées sur l'identité, les rôles de genre et l'autodramatisation. Elle aiguise le regard que nous portons sur nos quêtes d'autonomie individuelle et collective, et ouvre la voie à un examen critique des structures et des normes de pouvoir existantes. Une publication qui devient elle-même une oeuvre d'art : Une ode à l'autonomie sexuelle, une célébration de la sensualité féminine qui entreprend de remettre en question les structures patriarcales. Au cours d'un long processus de création qui a débuté en 2010 et s'est poursuivi jusqu'en 2021, Joanna Szproch a mis en forme bien plus qu'un extrait décisif de sa biographie : elle s'est attachée à condenser les couches temporelles, mettre en scène les croyances et façonner une oeuvre d'art qui transcende les catégories conventionnelles. Le livre qui a émergé de ce processus complexe peut ainsi être considéré comme un autoportrait étendu, aux couches se démultipliant. Il reflète à la fois un moi profond et un moi qui émerge dans le contexte de relations sociales et culturelles. Parmi les différents mediums de l'autoportrait, la photographie occupe une place particulière. Dans notre monde marqué par l'usage intensif des selfies sur les réseaux sociaux, la simultanéité trompeuse des rôles devient aujourd'hui évidente. Il est possible d'être à la fois muse, modèle et créateur. Cependant, il reste impossible de porter un regard objectif sur sa propre personne, tant nous portons nous-mêmes nos masques. C'est précisément dans ces mondes intermédiaires du "regard féminin" et du "regard masculin", ces frontières entre le soi et l'extérieur, que Joanna Szproch explore sa fantaisie quotidienne. Plus qu'une pure et simple évasion : comment un fantasme devient une forme. "Chacun d'entre nous a le droit, la possibilité, de s'inventer dans son quotidien. Si une personne ne s'invente pas, elle sera de toute façon inventée. Il est donc sage d'avoir l'audace de s'inventer soi-même." Maya Angelou Six ans après l'explosion du mouvement #metoo, des militants des droits de l'homme pourtant influents continuent de suggérer que le viol n'est pas un crime contre les femmes elles-mêmes, mais un simple problème de respect de la propriété. Au milieu de l'inhumanité de ces débats, Joanna Szproch combat quotidiennement, par ses fantasmes, un système archaïque et dysfonctionnel. Il s'agit de livrer bataille contre une ignorance particulièrement tenace, et lutter encore et encore pour obtenir les nécessaires changements.

09/2023

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Littérature française

Justice sociale ?

Justice sociale ? Madeleine Pelletier Date de l'édition originale : 1913 Issue d'une famille pauvre, Madeleine Pelletier (1874-1939) est élevée par une mère acariâtre qui n'eut jamais aucun égard pour elle, et un père hémiplégique condamné à vivre dans un fauteuil suite à un accident vasculaire cérébral. Elle arrête dans un premier temps ses études à douze ans, délaissant le foyer familial pour côtoyer des cercles anarchistes et féministes qui seront à la source même de son militantisme. Elle parvient dans le même temps à se bâtir en autodidacte une solide culture par la fréquentation de la bibliothèque municipale de son quartier ; elle obtient son baccalauréat en candidat libre avec mention très bien, puis devient en 1906, après un combat acharné pour faire tomber les écueils autant que les préjugés, la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France. Elle offi ciera toute sa vie contre la misère sociale, au plus près des indigents et des plus démunis. Son engagement prend également la forme de luttes, tant politiques, en militant à la SFIO puis au Parti communiste, que plus spécifiquement féministes : elle prône l'égalité intangible entre les sexes pour aboutir à l'émancipation des femmes et l'abolition défi nitive du patriarcat. Bouleversant les codes vestimentaires, elle se plaît à porter des habits masculins complétés d'un chapeau melon et d'une canne, déclarant à qui s'en offusque : " Mon costume dit à l'homme je suis ton égal " . Ses prises de position, souvent radicales et véhémentes, contre le mariage, la famille et la maternité par exemple, ou bien en faveur de l'avortement, lui valent de nombreuses inimités, y compris parfois au sein de son propre camp. Travailleuse insatiable, elle est également l'auteure de nombreux articles scientifi ques, d'essais politiques et de romans utopiques. Justice sociale ? est ainsi publié en 1913. Dans cet ouvrage, Madeleine Pelletier s'interroge sur la nécessité d'une nouvelle révolution sociale qui mettrait fin à un capitalisme hostile et funeste ; tous les progrès sociaux n'ayant été conquis que par des révolutions, il s'agirait de faire advenir une société collectiviste, car " le bien qu'elle ferait serait défi nitif, puisqu'elle donnerait à tous les humains la sécurité quant à leur vie matérielle " . La réflexion menée par Madeleine Pelletier résonne plus que jamais avec les préoccupations de notre société en quête de sens et qui cherche à se réinventer. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1913 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr

10/2021

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Traduction

Penser la traduction

Les textes rassemblés dans cet ouvrage sont pour la plupart issus des rencontres Penser en langues - In Sprachen denken portés par le programme de traduction franco-allemand de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH) à Paris sous la responsabilité de Franziska Humphreys et grâce au soutien de la Fondation Robert Bosch, le DAAD (Office allemand d'échanges universitaires) à Paris et le Goethe-Institut à Paris. Sous forme de colloque, Penser en langues - In Sprachen denken s'est proposé d'ouvrir un lieu d'échange sur le statut accordé à la traduction dans la production et la diffusion des savoirs en sciences humaines et sociales. Les textes issus de ce projet placent, chacun à sa façon, la traduction au coeur de leur architecture et de leur élaboration et suivent les sentiers multiples d'une pensée de la traduction en rendant manifeste l'expérience du glissement sémantique et syntaxique que toute traduction engendre. Depuis la décision d'engager la traduction d'une oeuvre jusqu'à sa publication dans un milieu éditorial donné, le travail de traduction s'inscrit dans un processus socio-culturel dans lequel les systèmes de valeurs spécifiques à chaque pays sont également transmis et réinterprétés. La traduction crée de nouveaux horizons conceptuels et élargit ceux qui existent déjà. Chaque traduction est ainsi un geste, un acte qui implique des décisions, opère des exclusions, établit des interprétations, crée des réalités discursives qui, par la suite, ont un impact significatif sur le développement des sciences humaines. L'introduction d'un auteur au sein d'un contexte intellectuel qui lui est étranger apparaît comme un événement discursif aux conséquences imprévisibles. Ce processus s'accompagne le plus souvent de frictions, de ruptures, de mésententes, de réécritures, de retraductions, qui sont elles-mêmes dotées d'une valeur épistémologique ou historique. La décision de traduire est prise à la suite de toute une série d'opérations textuelles dans lesquelles la traduction est reçue de différentes manières (par le biais d'articles, de critiques, de la littérature secondaire, de séminaires et de cours magistraux) et qui fissurent le paysage scientifique. Dans cette perspective, l'histoire des idées se présente comme l'histoire des traductions en insistant sur l'influence déterminante de la traduction sur l'émergence et la circulation d'une nouvelle terminologie et de nouvelles habitudes linguistiques. Dans quatre partie, le présent ouvrage met en évidence. que la traduction n'est pas seulement au service du texte original mais un acte poétique propre qui intervient dans le texte en l'interprétant et en le réinventant au niveau conceptuel et syntactique.

06/2021

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Aquitaine

Le Festin Hors-série : Les Landes en 101 sites et monuments

101 sites et monuments, soit autant de prétextes pour partir à la rencontre des joyaux des Landes. A travers son remarquable patrimoine bâti, au détour de son étonnant folklore, au fil de ses rivières sinueuses, au plus profond de sa pinède secrète et jusqu'au sommet de ses dunes, ce hors-série explore, arpente et célèbre l'incroyable diversité du territoire landais : de la Grande Lande à la Chalosse, du pays de Born au Tursan, de la Maremme au pays d'Orthe, vous êtes ici conviés à une foisonnante balade culturelle au coeur de la Gascogne. A travers une sélection d'architectures et de lieux remarquables, ce nouveau hors-série du festin met en lumière toute la richesse artistique, culturelle et patrimoniale des Landes. Il revisite les "grands classiques" (clocher-porche de Mimizan, abbaye d'Arthous, villa Mirasol, musée Despiau-Wléricq, l'hôtel Splendid de Dax...), invite à la découverte de lieux insolites, secrets ou peu connus (chapelle Sainte-Thérèse de Labenne, réserve naturelle du Courant d'Huchet, château Woolsack au lac d'Aureilhan, chapelle de Bouricos...), publics et privés, qui racontent ce territoire haut en couleur. Le succès de la collection des "101 sites et monuments" Depuis plus de trente ans, la revue le festin permet à un large public de découvrir les richesses artistiques de la Nouvelle-Aquitaine. Elle est aujourd'hui reconnue comme la première publication culturelle et touristique de la région. Les titres de la formule en "101 sites et monuments" (Bordeaux, le Périgord, le Pays Basque, La Rochelle ou le Bassin d'Arcachon...) font l'objet de rééditions continues. Ainsi, plus encore que des best-sellers, ces numéros sont devenus de véritables long-sellers... Chacun des 101 sites retenus est mis en lumière par une notice claire et détaillée, rédigée par des spécialistes, et illustrée par des photographes de talent. - Une souplesse dans le rubriquage qui permet une découverte immédiate du patrimoine culturel avec un vocabulaire précis et accessible. - Son concept : permettre aux lecteurs de parfaire leurs connaissances sur un patrimoine dont ils ne possèdent pas toujours les clés, ou bien d'en découvrir les aspects insoupçonnés. Des notices complétées par des focus et des dossiers pour GERS une lecture dynamique et une approche didactique : des curiosités patrimoniales, des spécificités du territoire, etc. - Le mélange réussi d'un livre riche et très illustré que l'on conserve longtemps et d'un guide utilisable au quotidien pour découvrir les lieux et initier des balades imprévues.

06/2023

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Linguistique

De la diachronie à la synchronie et vice versa. Mélanges offerts à Annie Bertin

Annie Bertin a contribué tout au long de sa belle carrière à former des étudiants, à regrouper des collègues autour d'elle et à rendre vivantes les études sur l'évolution du français. C'est pour cela que ses anciens étudiants, ses collègues et amis, en France comme à l'étranger, de Tokyo à Tel Aviv, en passant par la Tunisie et l'Allemagne, ont voulu lui rendre hommage à travers ce volume, pour la remercier de son apport à la discipline ainsi qu'à leur carrière personnelle. Les éditeurs du volume sont des anciens étudiants devenus collègues et des collègues ayant collaboré avec Annie Bertin tout au long de sa carrière. Hava Bat Zeev Shyldkrot, professeure émérite à l'Université de Tel Aviv, travaille sur l'histoire de la langue française et son développement. Elle a collaboré avec Annie Bertin pendant de longues années, à travers l'organisation d'un groupe de recherche, de colloques et la publication de volumes collectifs. Julie Glikman est maître de conférences à l'Université de Strasbourg. Ancienne étudiante d'Annie Bertin depuis le second cycle, elle a soutenu sa thèse de doctorat sous sa direction. Ces années de collaboration et d'échange intellectuel lui ont permis de créer et renforcer un lien de confiance et d'amitié avec Annie. C'est lors de sa soutenance de thèse présidée par Annie Bertin, que Sabine Lehmann fait sa connaissance. Recrutée à l'université Paris Nanterre par la suite, Sabine Lehmann participe à de nombreux projets d'enseignement et de recherche en linguistique diachronique dirigés par Annie Bertin et devient sa collègue et amie. Frédérique Sitri, professeure à l'Université de Créteil depuis peu, a été pendant vingt ans la collègue d'Annie à l'Université de Paris Nanterre. Elles ont co-dirigé la revue Linx de mème que le département de sciences du langage, double aventure qui a contribué à nouer un lien d'amitié. Annie Bertin a été membre du jury de thèse de Thomas Verjans, aujourd'hui professeur en linguistique diachronique à l'Université de Toulouse. Thomas a participé au groupe de recherche sur les locutions conjonctives, ce qui lui a permis de développer avec Annie une relation d'amitié et de respect. Le présent volume pourra intéresser les étudiants en sciences humaines, en particulier les étudiants de lettres et de sciences du langage et préparant les concours, comme les chercheurs en linguistique française, travaillant sur le français moderne ou sur les périodes anciennes, en diachronie ou en synchronie. Il s'adresse aussi à toute personne passionnée par la langue française, dans sa constitution et son évolution.

12/2021

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Pléiades

Oeuvres

Philippe Jaccottet a lui-même choisi les oeuvres rassemblées dans ce volume, y recueillant tout ce qu'on pourrait qualifier d'écriture "de création" et laissant de côté son travail de critique et de traducteur, ainsi que certains textes de circonstance liés à des voyages ou à des hommages ; il a veillé à ce que ses livres apparaissent selon la chronologie de leur publication initiale, qui était jusqu'alors parfois masquée par des regroupements éditoriaux ultérieurs. Recueils de poèmes et livres de prose alternent d'abord, bientôt ponctués à intervalles plus ou moins réguliers par les notes de carnets qu'égrènent les différentes livraisons de La Semaison. Retrouvant leur titre unique, celles-ci sont ici restaurées dans toute la cohérence de leur projet et complétées par les Observations, 1951-1956, longtemps inédites et qui sont comme l'amorce de ces semences littéraires rassemblant choses vues, choses lues et choses rêvées. L'évolution des poèmes est frappante : des sonnets rimés de L'Effraie (1953) aux pièces brèves et épurées d'Airs (1967) se fait sentir l'influence des révélations majeures que furent les paysages de Grignan et les haïku japonais. Par les chants plus tourmentés des livres de deuil qui se succèdent ensuite, de Leçons (1969) à Pensées sous les nuages (1983), le poète tente de maintenir le flux des mots malgré la mort qui semble faire vaciller jusqu'au langage. À partir de Cahier de verdure (1990), proses poétiques et vers se mêlent au sein d'un même recueil. Une forme éminemment personnelle s'invente, se concentrant sur les éclats de joie épars dont il s'agit de restituer la lumière. Comment embrasser à la fois le clair et le sombre, le grave et le léger, le tout et le rien ? L'ouvre de Jaccottet s'impose par l'exigence de sa quête, la pureté rayonnante et sans affectation de son chant - «L'effacement soit ma façon de resplendir», écrivait-il dès L'Ignorant (1957). Sans céder jamais à l'épanchement, se refusant autant au nihilisme qu'à l'exaltation - à «l'écourant brouillard d'un certain lyrisme» -, elle trouve certes dans la beauté subtile et poignante de la nature - lumière d'hiver, vergers en fleurs - une réponse vitale à la violence du monde et au désenchantement. Mais cette beauté n'a rien d'un refuge éthéré ; elle est comme une lame qui permet de creuser dans l'opaque. Cette poésie, nourrie d'ombre, s'écrit avec le vide et contre lui.

02/2014

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Musique, danse

Musique visible. Essais sur la musique

Le compositeur Dieter Schnebel fait partie des compositeurs les plus prolifiques de l'avantgarde musicale européenne. Tout en proposant une synthèse des problématiques centrales de son époque, il se démarque toujours de ses contemporains par une pensée, complexe et pluridisciplinaire, fondée sur une vaste connaissance musicologique, philosophique et théologique. Né en 1930 à Lahr, Dieter Schnebel commence la musique en 1942 et s'inscrit en 1949 à la Musikhorschule de Freiburg-im-Breisgau. Entre 1952 et 1956, il poursuit son cursus musicologique à l'Université de Tübingen où il étudie également la philosophie et la théologie protestante.Il partage sa vie entre ses activités théologiques et la musique. Il sera successivement pasteur et enseignant de religion à Kaiserlautern (1957), à Francfort (1963), à Munich (1970) puis à Berlin (1995). Dès 1950, il suit les Kranichsteiner Ferienkurse für Neue Musik de Darmstadt avec Adorno, Varèse, Messiaen, Nono, Stockhausen et Cage, dont il analysera la production à plusieurs reprises dans ses textes. Il y participera également en tant que compositeur à partir de 1966. De 1976 à 1995, il occupe le poste de professeur de musique expérimentale à la Hochschule der Künste de Berlin. Ses écrits ont été publiés dans les plus grandes revues européennes (Die Reihe, Neue Zeitschrift für Musik, Dissonanz, Collage, Lo spettatore musicale, Musique en jeu) ; mais sur la centaine de textes écrits entre 1955 et les années 2000, moins de dix ont été traduits en français. Ces diverses références datent de la fin des années 1970 et ne sont donc plus représentatives de l'évolution stylistique du compositeur. La traduction d'une sélection plus ample des écrits de Schnebel vise à mieux faire connaître ceux-ci par le public francophone et à contribuer à la connaissance d'une période décisive de l'histoire musicale de l'après-guerre, riche en expériences et en pensées de toutes sortes. Le choix des textes et la préparation du recueil a été entreprise par Hélène Demoz en collaboration avec le compositeur, lequel est hélas décédé brutalement entretemps. Cette publication d'un choix d'écrits de Dieter Schnebel comporte une sélection de 27 textes écrits entre 1955 et 1995. La sélection aborde la majeure partie des thèmes chers au compositeur : le rapport à la tradition et à l'avant-garde, la théâtralité musicale, l'aspect politique de la musique, la philosophie et la musique sacrée. Les points de vue de Schnebel sont très personnels avec une certaine dose d'humour, ces textes traitants de problématiques musicales très diverses dans un style simple et direct.

11/2019

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Droit

Voyages en l'honneur du professeur Geneviève Koubi. Un droit à l'évasion... Circulaire

"La carrière du professeur Geneviève Koubi a fêté ses trente années d'entrée dans la fonction publique. Pour cet anniversaire (et un autre plus "civil"), comme un clin d'oeil aux rapports qu'elle entretient avec la notion de commémoration, et parce qu'elle a toujours dit refuser les honneurs lors de son départ officiel en retraite, quelques collègues et amis ont décidé, en secret, comme ce devrait être toujours l'usage, de lui proposer un hommage pour ces trente années de notes, de publication(s), de critique(s) et de dévouement au service public, à l'enseignement et à la recherche. La thématique qui a été retenue est triple : en effet elle tourne non seulement autour du voyage mais également de l'évasion et ce, de façon nécessairement .... "circulaire" ! Le Professeur Koubi se méfie des institutions, sans doute parce qu'elle les connaît bien et ne supporte pas les complaisances qui s'y développent naturellement. Geneviève n'aime pas les commémorations, espaces de consensus forcés par le temps, stations artificielles sur un chemin non tracé mais continu. Des "Mélanges" ne pouvaient donc pas lui convenir, sauf s'ils sortaient de la tradition institutionnelle ou cérémonielle, sauf s'ils évitaient les écueils de l'entre-soi, de la promotion corporative, de l'atteinte aux mystères d'une personnalité. C'est pourquoi ces Mélanges, bien qu'ils soient substantiellement l'offrande de collègues et d'amis à une femme qui a marqué la vie intellectuelle de son temps et des disciplines qu'elle a fréquentées, ne respectent quasiment aucune règle coutumière du genre des Mélanges. En cela, ils consacrent par eux-mêmes l'axe majeur des travaux de la dédicataire : penser la transgression. Non, l'universitaire Geneviève Koubi ne part pas à la retraite, loin s'en faut, même si sa carrière a commencé tôt et a connu toutes les étapes statutaires possibles. Non, la collègue n'est pas honorée par l'une des universités dont elle a fait partie, même si elle en a assuré avec passion et exigence le rayonnement. Non, son curriculum vitae ne sera pas publié dans ce volume, même s'il serait plaisant de démontrer que son travail scientifique personnel dépasse en nombre et en qualité ce que serait capable d'écrire une équipe de recherche entière. Non, il n'y aura pas de photo, quoique Geneviève soit photogénique et amatrice du 8ème art. Non, les souscripteurs de Mélanges ne pourront pas satisfaire leur vice, ni les amateurs de discours et de cocktails nourrir leur agenda".

11/2012

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Littérature française (poches)

Histoire véritable et autres fictions

La fiction apparaît chez Montesquieu comme un véritable mode de pensée, ou même d'expérimentation : libéré de toute entrave, parfois même sans que la publication soit envisagée de manière précise (elle pouvait connaître, comme pour l'Histoire véritable, des obstacles redoutables), il peut grâce à elle aborder tous les sujets, envisager frontalement les questions les plus ardues, tout en laissant intact le plaisir d'écrire et de lire. Tout écrit peut donc être investi d'une profondeur philosophique, et inversement la philosophie ne se concoit pas chez lui autrement que comme un exercice où l'esprit s'aiguise au contact des mots. C'est une pensée complexe, ondoyante, qui jamais ne se contente des apparences et encore moins des idées reçues, qui cherche toujours un nouveau moyen d'aborder le réel, de rendre compte de l'inexplicable, de saisir ce qui paraît rebelle à toute raison. Et pour cela, rien ne vaut l'imagination et la fantaisie qui se déploient dans le roman, le conte, l'apologue, la lettre, le dialogue, la fiction antique, le poème prétendument imité du grec, toutes ces formes diverses et voisines que l'on trouve rassemblées ici : opuscules qui, sauf exception, ne furent pas publiés de son vivant, brèves compositions conservées dans les Pensées en attendant un sort meilleur, ou extraits de plus vastes ensembles (comme les contes insérés dans les Lettres persanes), auxquels les éditeurs donnent ici leur pleine valeur. Cette formule, on l'a reconnue : c'est celle du "conte philosophique", qu'il faut se garder d'identifier avec la production du seul Voltaire. Ainsi s'impose le modèle d'une écriture "totale", qui permet d'incorporer dans la même trame, comme le fait le chef d'œuvre du genre, l'Histoire véritable, la satire sociale et les considérations morales comme la réflexion politique et philosophique, le tout sur un ton allègre qui permet de détourner en les pastichant toutes les règles du genre. Comme les personnages éponymes des fictions antiques, le héros ou anti-héros est revenu de tout. Son expérience est celle de toute une humanité, conçue dans sa plus grande diversité. Dans une France où, en 1737, sous l'influence des autorités religieuses, le pouvoir n'a pas trouvé d'autre moyen pour restaurer la morale publique que d'interdire les romans, Montesquieu défend l'idée qu'on y trouve au contraire le meilleur moyen de rendre meilleurs l'individu et la société. Toujours soucieux de rendre compte du réel, Montesquieu sait que la fiction devient alors le meilleur moyen d'agir sur le monde.

01/2012

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Religion

En quête de vérité. Le martyre des moines de Tibhirine

L’« affaire » des moines de Tibhirine, ses développements récurrents, ses versions contradictoires, la levée du « secret défense », ou les mots du président algérien Bouteflika « toute vérité n’est pas bonne à dire », font que le sujet n’est pas prêt d’être oublié de l’actualité. Dans un livre remarqué paru en 2001, René Guitton s’était bien sûr intéressé aux circonstances de la mort des moines mais son enquête s’était davantage révélée une quête d’ordre spirituelle. Tout comme l’a fait par la suite Xavier Beauvois avec son film Des hommes et des dieux, il s’était attaché à retracer dans sa complexité le cheminement spirituel et humain des veilleurs de l’Atlas. Il avait avant tout abordé le dossier de manière consensuelle, en empathie spirituelle avec les moines : un hommage à ces hommes de foi. Plusieurs faits, certains anciens, d’autres plus récents, l’ont poussé à reprendre son investigation jusqu’à la rédaction de ce livre aujourd’hui. Motivé par le désir de « savoir » pour rétablir ce qu’il qualifie de « profanation mémorielle », l’auteur a poursuivi ses recherches en France, en Algérie, en Italie, en Suisse, en Belgique et dans le reste de l’Europe et de l’Afrique, auprès d’hommes de l’ombre, de responsables politiques, chef d’État, ministres, services secrets français et algériens, juges, ambassadeurs, de familles des victimes, de responsables du Vatican, des Églises et des communautés religieuses dont Sant’Egidio, de généraux, de terroristes repentis ou non repentis… Grâce à une analyse rigoureuse, documentée, et à la publication d’éléments inédits, le livre s’efforce ainsi de faire la lumière, quinze ans après les faits, sur de très nombreuses zones d’ombre, en apportant une foule de révélations : Pourquoi l’État Français n’a-t-il jamais entrepris d’action judiciaire envers l’État algérien ? Pourquoi a-t-il fallu attendre sept longues années (1996-2003) pour qu’une seule famille de moine se constitue partie civile ? La seule action étant alors d’ordre privé. Pourquoi l’ordre cistercien ne s’est-il pas mobilisé pour lancer une action ? Pourquoi le silence des six autres familles ? Ont-elles subi des pressions, et si oui, de qui ? Quelle a été l’attitude du Vatican ? Pourquoi a-t-il fallu attendre dix ans (1996-2006) pour qu’un juge français, Jean-Louis Bruguière, diligente une commission rogatoire en Algérie ? Comment les moines sont-ils morts ? Suite à une « bavure » militaire de l’armée algérienne ? Décapités ? Post-mortem ?

03/2011

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Régionalisme

La presse grenobloise de la Libération (1944-1952)

Le Mercredi 23 Août 1944, dans les rues de Grenoble où les troupes américaines commençaient à arriver, on vendait " Le Travailleur Alpin ", " Les Allobroges "... Un peu plus tard le 1er septembre paraîtra " Le Réveil "... Ces journaux allaient-ils constituer la presse " dure et pure " dont tous les Résistants avaient rêvé? ... Il fallut vite déchanter. Des rivalités féroces déchiraient les mouvements et les partis qui s'étaient unis contre l'ennemi commun... De plus, la presse était soumise aux dures réalités économiques de l'époque : manque de papier, matériel vétuste et insuffisant, augmentation galopante des prix. De sorte que la nouvelle presse, en dépit des espoirs qu'on avait mis en elle, ressembla très vite à l'ancienne. C'est l'histoire de cette transformation et de cette déception que nous conte Bernard Montergnole. Son travail montre essentiellement qu'en dépit de la volonté des hommes, la presse de la libération a été soumise aux impératifs économiques qui se manifestaient dans tous les pays libéraux... D'où la concentration nécessaire de la presse, l'absorption des feuilles les plus faibles par les plus fortes. Ainsi petit à petit en arrive-t-on, dans la plupart des régions, au monopole : un seul journal pour toute une province. Monopole qui a pour conséquence la disparition, de fait, de la liberté de la presse et la " dépolitisation " des journaux... Telle est l'évolution qui s'est produite à Grenoble, comme dans bien d'autres villes de France... Cette évolution, Bernard Montergnole l'a très finement analysée... 1er septembre 1945, publication du N° 1 du Dauphiné Libéré dont, jusque-là, seul le titre était imprimé (depuis le 12 janvier 1945) aux côtés du mot " Allobroges ". De 1946 à 1948, le D.L. prend son essor. Le Travailleur Alpin cesse de paraître quotidiennement, le Réveil lance une souscription pour boucler son budget. Les Allobroges et le Dauphiné Libéré restent face à face. Le Dauphiné Libéré finit par l'emporter. Mais avec sa victoire, c'est sous un autre titre, pratiquement le " Petit Dauphinois " qui reparaît. Ainsi tombent les espoirs et les illusions de la libération et s'organise, à Grenoble, une presse à monopole, le système du journal unique. Aussi le livre de Bernard Montergnole n'est-il pas seulement une étude d'histoire locale. Ce qui s'est passé à Grenoble s'est produit à Rennes, à Toulouse, à Montpellier et dans bien d'autres chefs-lieux de région. Bernard Montergnole nous a donné un ouvrage exemplaire, qui vaut pour toute la presse provinciale française. Il sera imité, il est peu probable qu'il sera dépassé.

01/1974

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Critique littéraire

Hymnes orphiques

Le recueil des Hymnes orphiques, livre de prières du IIIe siècle de notre ère, nous donne à travers ses quatre-vingt-huit textes un accès direct, et unique, à la fois à des conceptions religieuses complexes et originales et aux préoccupations quotidiennes d'un petit groupe de fidèles se réclamant de l'orphisme dans la région de Pergame en Asie Mineure. Bien que transmis intégralement, et non en miettes comme l'essentiel du corpus dit orphique, il n'a guère retenu l'attention ni des philosophes ni des historiens de la religion ni des spécialistes de poésie. Trop peu orphiques pour les uns, trop peu poétiques pour les autres, ces incantations ont pourtant révélé peu à peu, depuis environ vingt-cinq ans, les secrets de leur architecture mais les deux grands savants francophones, Jean Rudhardt puis Francis Vian, qui avaient (séparément) conçu le projet de les éditer, n'ont pu le mener à bien. De ce recueil méconnu la Collection des Universités de France offre donc la première édition scientifique française qui a bénéficié des ultimes réflexions de F. Vian - il avait confié à Marie-Christine Fayant des notes et brouillons rassemblés en vue de l'édition - et des relectures conjointes de Pierre Chuvin, disciple de longue date de F. Vian. Ce volume vient enrichir notre connaissance de la poésie hymnique des Anciens : les Hymnes orphiques nous ont été transmis dans les mêmes manuscrits que les Hymnes homériques, les Hymnes de Callimaque et ceux de Proclus, mais ils manifestent une grande originalité par rapport à ceux-ci, nous faisant goûter, derrière leur formalisme de surface, la saveur d'une piété au ras de la vie, de la naissance à la mort. Prières ferventes ou moments d'exaltation dionysiaque, dans ces litanies passe le souffle des grands courants de pensée de l'époque. Leur publication veut permettre une plus juste appréciation de leur valeur et fournir à tous ceux qu'intéresse la religiosité de l'Antiquité tardive les clés, linguistiques et conceptuelles, nécessaires pour entrer dans ce monde où s'est forgée une partie du nôtre. Marie-Christine Fayant et Pierre Chuvin ont contribué à l'édition en 18 volumes des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis (Collection des Universités de France) ; ils ont traduit et commenté la Description de Sainte-Sophie par Paul le Silentiaire (Die 1997 ; nouvelle édition en préparation aux Belles Lettres). Pierre Chuvin est notamment l'auteur de Chronique des derniers païens (Belles Lettres / Fayard 1990 ; dernière éd. revue et augmentée, 2009).

11/2014

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Théâtre

Oeuvres complètes. Tome 1, Théâtre

On cite Olympe de Gouges (Montauban 1748 - Paris 1793), auteur de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, comme on cite Rouget-de-l'Isle, auteur de La Marseillaise, l'auteur d'un seul texte... Texte célèbre faisant la gloire d'un inconnu, qui n'en fut digne que par accident. Ce qui est vrai pour Rouget-de-l'Isle, peut-être, ne l'est pas d'Olympe de Gouges. Les éditions Cocagne publient l'intégralité de ses oeuvres, en quatre gros volumes. Premier tome, le théâtre : douze pièces, drames et comédies en prose, écrites entre 1783 et 1793, dont deux inédites. Olympe de Gouges marque la transition entre Beaumarchais et le théâtre romantique. En termes plus généraux, elle clôture le cycle des deux siècles qui l'ont précédée, et ouvre un siècle théâtral qui se prolongera jusqu'à Brecht. Silvia Monfort écrivait de la pièce qu'elle devait créer au Festival de Montauban, en 1991 : "J'y ai rencontré toutes les vertus éparses de la littérature théâtrale française". Elle n'aura pas assez vécu pour réaliser ce projet, mais celui-ci sera repris. Le deuxième tome, un roman, Le Prince philosophe, longue fable relevant de la tradition du conte philosophique, paraîtra en 1993. Le troisième, Idées, rassemblera pensées et maximes. Le quatrième contiendra les innombrables Pamphlets que, la Révolution venue, Olympe de Gouges jeta aux vents de la conscience publique, avec un sens aigü de l'actualité. Elle fut de ces écrivains qui surent entrer dans le débat politique, en dépit de l'intolérance dont elle fut constamment victime, jusqu'à la mort même. Par-delà la revendication, elle a su faire de la question féminine le support philosophique fondamental d'une conception pleine et entière de l'humanité... Héroïne exemplaire, grande conscience de son temps, ennemie de toutes les exclusions. Dès 1991, en commémoration de la publication de la Déclaration des Droits de la Femme, un colloque a été organisé à Montauban, dont les travaux sont publiés par la revue de la décentralisation Mòstra. Des Grands Jours de la Femme seront désormais organisés régulièrement en l'honneur d'Olympe, là où elle a vécu son enfance, sa jeunesse et ses premières expériences. Les thèmes ("droit à l'histoire"/"droit à l'amour") prendront en compte les problèmes du mouvement contemporain, d'un point de vue très général. Des "olympes" symboliques, dessinées par Sonia Rykiel, seront remises à des personnalités hautement représentatives de la promotion des femmes.

02/1993

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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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Cirque

Ecrire le cirque. L'aventure d'Archaos et la méthode ANCAR

Le cirque contemporain est un mouvement artistique récent qui se développe depuis une quarantaine d'années. Il a été jusqu'à ce jour traversé par une évolution fulgurante passant d'une quinzaine de compagnies au début des années quatre-vingt à plus de mille compagnies de cirque de création aujourd'hui en France. Archaos, cirque de caractère, compagnie emblématique de cet art, a traversé plus de trente ans de créations avec plus de 20 spectacles qui ont tourné dans le monde entier, spectacles de divers formats, de 5 artistes sur le plateau à 100 personnes sur la piste. Ces pionniers du cirque contemporain ont sillonné la planète en inventant leur manière d'écrire le cirque. Fort de ces expériences et aventures artistiques, c'est par leur attrait pour l'écriture que les deux artistes Raquel Rache de Andrade et Guy Carrara se sont rencontrés au sein de la compagnie et ont développé ensemble une méthode à la portée de tous ? : la Méthode ANCAR (contraction de leurs noms ANdrade et CARrara) qui comprend une trentaine d'exercices d'incitation et de formation à l'écriture. Cette publication décrit leur parcours et leur méthode. C'est tout d'abord le récit subjectif d'une aventure artistique, mêlé à l'exposé de réflexions théoriques sur l'acte d'écriture, qui constitue la première partie de l'ouvrage. Cet essai original pourra enrichir les centres de ressources au service des étudiants, des enseignants, des artistes de spectacle vivant et des chercheurs. Ensuite, ce livre développe une seconde partie à visée pratique et pédagogique : la présentation de la méthode ANCAR. Avec cette forme éditoriale, il sera possible aux lecteurs de voir et revoir des exercices, et ensuite de les appliquer, les transformer... transmettre. C'est une invitation à écrire le cirque pour tout un chacun. Cette méthode peut être utilisée par les artistes pour leurs propres processus de création mais aussi pour les actions artistiques et culturelles qu'ils mettent en oeuvre auprès des publics scolaires et du champ social. C'est également un outil pour les enseignants de l'éducation nationale et les professeurs et élèves des écoles de cirque. C'est une méthode évolutive et adaptable, des artistes l'ayant déjà utilisée avec succès auprès de classes d'enfants dyslexiques et/ou dyspraxiques et également d'enfants en situation de handicap mental. Pour les publics en difficulté, ces exercices facilitent le passage de l'oral à l'écrit et dédramatisent l'acte d'écrire.

01/2023

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Monographies

Claude Gillot. Satire in the Age of Reason

This scholarly publication presents the work of the designer, painter and illustrator Claude Gillot (1673-1722). The first volume on the artist in English, it accompanies a major exhibition at the Morgan Library & Museum that explores Gillot's inventive and highly original draftsmanship and places his work in the context of artistic and intellectual activity in Paris ca. 1700. The history of eighteenth-century French art under the ancien régime is dominated by great names. But the artistic scene in Paris at the dawn of the century was diverse and included artists who forged careers largely outside of the Royal Academy. Among them was Claude Gillot. Known primarily as a draftsman, Gillot specialized in witty scenes taken from the Italian commedia dell'arte plays performed at fairground theaters and vignettes of satyrs enacting rituals that expose human folly. The book will address Gillot's work as a designer, painter, and book illustrator, and advance a chronology for his career. Crafting a timeline for Gillot's life and work will clarify his relationship with his younger collaborators Antoine Watteau and Nicolas Lancret. Through an artistic biography and six chapters, each devoted to an aspect of his oeuvre, Gillot's role in developing quintessential rococo subjects is established. We follow Gillot from his start as the son of a decorative painter in the bishopric of Langres to his arrival in Paris in the 1690s, as the city and its secular entertainments flourished apart from the royal court at Versailles. Myriad opportunities awaited artists outside official channels, and Gillot built his career working in the theater and as a painter and designer long before seeking official academic status. His involvement with writers, playwrights, and printmakers helped define his sphere. Gillot's preference for theatrical subjects brought him critical attention, and also attracted talented assistants such as Watteau and Lancret. Gillot came to prominence around 1712 working at the Paris Opéra and as a printmaker and illustrator of books, lending his droll humor to satires. By 1720, Gillot was enlisted to design costumes for the last royal ballet, one of the final projects of his career. He died nine months after his most celebrated pupil, Watteau. The sale of his estate, which including his designs and many etched copper plates, provided material for printmakers and publishers and ensured Gillot's lasting fame among print connoisseurs. His oeuvre as a draftsman and painter, however, was largely forgotten until drawings and canvases began to emerge in the first half of the twentieth century.

03/2023