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Israël poète arabe

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Littérature française

Les Amours...

"Qu'a-t-il apporté à la poésie d'amour ? Une analyse de la passion et de ses souffrances ? Catulle ou Properce ne l'avaient pas attendu. L'aveu sincère de ses hésitations entre le ferme amour et l'inconstance ? Marot comme lui allait et venait de l'une à l'autre inspiration, refusant un choix qui l'eût appauvri. La création d'un paysage affectif, par l'obsession et le symbole ? Pétrarque lui en donnait l'exemple. Un jeu formel, une recherche de l'inattendu, de la métaphore étrange ou de l'antithèse choquante ? Mais chaque siècle a ses précieux. Non, ce ton unique, ce son de voix propre au chantre des Amours, percevons-le plutôt dans ce rêve que le poète substitue à une réalité défaillante, dans ce bonheur fictif, mais total, élan des sens, musique et poésie. Amours imparfaites d'un être souvent déçu, mais "amours du poète", qui connaît d'autres joies. Malgré sa vision pessimiste des rapports humains, malgré sa réflexion désabusée - et très moderne - sur les illusions pathologiques de la passion, Ronsard a chanté l'amour parce qu'il l'acte poétique par excellence". Françoise Joukovsky.

09/2006

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Littérature étrangère

L'heure de l'ange

Un jour comme un autre, un producteur de télévision de Johannesburg revient dans la petite ville de son enfance, perdue au coeur du veld sud-africain. Il est sur les traces d'un berger du début du dix-neuvième siècle, Daniel Steenkamp, devenu poète à la suite de l'apparition d'un ange. Mais en réalité il fuit une existence vaniteuse et mondaine et le cortège de ses déceptions d'homme. Au fil des conversations et des rencontres, il sent pourtant que le portrait du jeune berger, considéré comme le premier grand poète de langue afrikaans, se brouille et lui échappe. Des voix envahissent le roman, des voix mystérieuses, car le passé est un pays étranger, qui résiste, un pays habité et hanté. Après Cette vie (Phébus, 2009, prix du Meilleur Livre étranger) et Des voix parmi les ombres (Phébus, 2014), L'Heure de l'ange clôt le sublime triptyque de Karel Schoeman (1939-2017) consacré aux voix. Chef-d'oeuvre de la littérature d'Afrique du Sud, ce roman paraît un an après la disparition de l'auteur depuis longtemps considéré comme un géant en son pays, l'égal de J.-M. Coetzee ou de Nadine Gordimer.

08/2018

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Contes et nouvelles

Chasser les tempêtes

Père mère l'usine le terrain de jeux le terrain d'écriture de Robert Piccamiglio. le poète affleure sous la prose. la poésie mange la prose. les textes de ce recueil sont chargés de souvenirs très personnels autobiographiques familiaux. entre des univers oniriques, fantasmés et fantasmagoriques, ils frôlent parfois la science-fiction ou des mondes surréalistes. le poète habille les nudités glacées aux poses suggestives fantasmes récurrents des mâles sur les calendriers publicitaires, épinglés dans les vestiaires, pour les sauver de la crasse et de la graisse de l'usine. il collectionne les avis de décès, tout en enviant les oiseaux qu'il rencontre dans l'atelier, il aime le printemps, ses écumes de couleurs. sa plume s'acoquine avec un tintinnabule au son cristallin. la langue est précise, méticuleuse dans les descriptions, presque pointilleuse. l'homme est seul, et le reste toute sa vie. abandonné à lui-même. souvent il revient vers l'enfance, et comme le dit son ami le Capitaine du chalutier breton, il y a la naissance. la mort. entre les deux on s'arrange comme on peut. c'est tout. c'est aussi simple que ça. Jacques Brémond (extrait de la préface)

11/2021

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Poésie

Oeuvres poétiques

Qui connaît aujourd'hui Motin, poète célèbre dans les premières années du XVIIe siècle ? Le présent ouvrage propose cette oeuvre dans toute sa variété, poésie amoureuse et savante, poésie "satyrique" pleine de verve, vers de ballets et de foire, poésie religieuse. Il faut lire Motin, parfaite incarnation du passage de l'esthétique de Ronsard à celle des classiques. On trouve dans son oeuvre, sous une écriture maîtrisée, une sensibilité fiévreuse, obsédée par la décomposition et la mort, les fantômes de la nuit et du songe, le désespoir amoureux. Au-delà de l'expression de sa propre expérience, Motin est aussi, avec talent, l'interprète des sentiments amoureux féminins. Observateur attentif, il excelle dans la description des ridicules, et met en scène les personnages qui peuvent amuser le peuple aussi bien que les bourgeois. Enfin, dans l'esprit de ce début de siècle, il célèbre l'inconstance, le changement, la variation des sentiments. Alors, respirez avec lui, des rues de Bourges à celles de Paris avec "les vents plus frisottés qui sortent de la Seine" , et entrez dans cet univers, à cheval sur deux siècles, pour retrouver un poète qui peut encore nous parler et nous émouvoir.

05/2023

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Lectures bilingues

Les papiers d'Aspern : The Aspern papers

Venise à la fin du XIXe siècle. Un critique littéraire américain, prêt à tout pour mettre la main sur des papiers personnels inédits du grand poète romantique Jeffrey Aspern, son compatriote, s'introduit comme locataire chez Juliana Bordereau, qui fut soixante ans plus tôt la muse et l'amante de l'écrivain. La vieille dame, qui vit recluse avec sa nièce, Tita, résiste obstinément aux manœuvres du narrateur : l'argent, la galanterie, l'effraction, tout échoue. Lorsqu'elle meurt enfin, c'est à Tita que reviennent les papiers tant désirés. Le héros acceptera-t-il le prix très particulier qu'elle lui en demande ? La splendeur d'un été sur la lagune, le pittoresque d'un palais en ruine où refleurit un jardin oublié, la passion qu'on peut vouer à l'œuvre d'un poète, la renaissance trop tardive d'une vieille petite fille devenue toute-puissante, sa vengeance, telles sont les séductions visibles de ce classique de Henry James. Sous la brillante surface, les dialogues contenus, se dessine aussi une réflexion ambiguë sur l'écriture, se cache un piège où chaque lecteur découvrira son propre reflet.

11/2002

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Archéologie

Débris lumineux

Poète originaire de Boston établi en Provence, non loin du fief de l'auteur de Fureur et mystère, Gustaf Sobin se décrivait lui-même comme un " flâneur archéologique ". Passant au peigne fin les vergers, vignes et champs de blé de son paysage d'adoption lors de ses promenades, il y a glané les vestiges " frais comme les rêves " qui jaillissent du sol. Avec l'éloquence du poète et le savoir d'un archéologue amateur, il a cherché à les faire parler. Dans cet ensemble de vingt-six courts essais, Sobin scrute artefacts, constructions, rituels, événements et sites pour mener une réflexion tant anthropologique que poétique : quel lien unissait nos ancêtres à la terre qu'ils habitaient ? Quels mondes gisent sous le nôtre, et qu'en révèlent-ils ? De l'âge de pierre à l'Antiquité, d'une minuscule lame de hache, " svelte comme une truite " et vieille de 400 000 ans, à un imposant aqueduc de l'époque de Claude, il décrypte les débris collectés comme autant de signes qui parlent aussi de notre présent. " Car le passé, correctement interprété [... ], nous donne - de temps en temps - de foudroyantes visions de notre réalité. "

09/2023

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Poésie

Turbulences

Un vieux piano, une fumée de cigarette, la figure du poète... Lea Nagy théâtralise le monde avec un sens de la profondeur qui est unique. Après Le chaos en spectacle que nous avons précédemment publié et qui constituait son troisième recueil en langue hongroise, Turbulences est la traduction en langue française du premier recueil publié par Lea Nagy en langue hongroise à l'âge de dix-sept ans. Avec ce recueil d'une densité et d'une précision chirurgicale rarement atteinte, Lea Nagy a remporté le prix du meilleur "jeune poète hongrois" en 2018 décerné par l'Association des écrivains hongrois. C'est avec ce recueil qu'elle s'est révélée auprès de l'exigeante scène de la littérature hongroise. Aucune exagération, aucun mot mis pour un autre, aucun trait forcé, seulement de l'exactitude. Et c'est cela qui est terrifiant. La réalité est décrite de manière crue, avec une froideur méticuleuse où l'on cherche l'humain, mais il est là, dans un coin de la scène, à nous de le chercher, plus rarement de le trouver. Nous nous devions d'offrir ce joyau littéraire aux lecteurs francophones.

09/2023

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Littérature française

"Ma route est d'un pays où vivre me déchire..."

"Ma route est d'un pays où vivre me déchire... " est un titre extrait des mots du Veilleur, un texte du poète suisse Edmond-Henri Crisinel né en 1897 et mort en 1948. Né en 1897 comme Gustave Roud. Cette référence aussi forte à la pensée délicate, désespérée aussi, de Crisinel, poète si peu prolixe, si peu présent dans les mémoires, est une façon de s'insérer dans le paysage, poussé par la force des choses, en quête du silence essentiel, du chemin égaré, des demeures profondes, des ciels clairs, de l'ensemble sensible du monde. Ce paysage désiré, et qui demeure à l'état de désir quoique expérimenté, ne laisse pas intact le promeneur malgré lui qu'est Serge Airoldi, engagé dans une marche périlleuse où la vie se construit et se consume dans le même temps, confrontée au vin céleste qui enivre de joie et qui endort l'espoir dans le même pas accompli. Un peu comme si l'Antiquité commençait seulement jeudi prochain. Un peu comme si le chemin impossible à déterminer, vécu au hasard, conduisait toujours à la maison natale, au désastre et à son territoire.

06/2014

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Littérature étrangère

Adieu, mon livre !

Retiré dans sa résidence, un romancier vieillissant affronte avec un ami d'enfance sa propre disparition face à la destruction possible d'un monde auquel il appartient. Chôkô Kogito entreprend ainsi l'écriture d'un nouveau roman "à l'intérieur même de ma vie". Dans cette maison propice à l'échange de vues et à la méditation, le romancier et ses invités parlent des ans qui s'accumulent, commentent ces compagnons de vie que sont Mishima et le poète T-S Eliot, convoquent Céline, Beckett et Dostoïevski dans des digressions au cours desquelles s'échafaudent des théories romanesques aussi bien que politiques. "Je veux seulement tenter de réfléchir à la façon dont, en tant qu'écrivain, il m'est possible de vivre la fin de ma longue vie alors que je me trouve confronté à une grande catastrophe" (entretien avec Philippe Forest, La nrf - Du Japon). Ainsi s'écrit devant nous un roman surgi de l'inquiétude, de la possibilité de vivre poétiquement dans cette "Terre vaine" que prophétise le poète, sans cesse menacée, et dont la catastrophe de Fukushima est, pour l'écrivain, un signe prémonitoire.

10/2013

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Littérature française

Salamandre

Un homme est retrouvé mort dans la cabine d’un sex-shop. De lui, on ne sait que son surnom de Salamandre et son obsession pour quelques garçons prostitués. Qui était-il ? De quel passé ténébreux son meurtre est-il la conséquence ? A travers son journal intime, se dévoilent peu à peu les secrets d’une vie. Une grande partie du livre est constituée du journal de ce personnage de poète assassiné, poète au sens le plus moderne, qui peut rappeler les grandes figures de la transgression homosexuelle ou d’autres plus secrètes mais flamboyantes, Sandro Penna, Sénac assassiné en Algérie, Augiéras enfermé dans sa grotte. Le fait que nous lisions son journal et pas ses poèmes, que son oeuvre soit là en creux, participe de cette même idée d’un livre qui n’explicite pas mais trace les contours incertains d’une histoire tragique. La tension emprunte au roman policier, mais bien sûr la question de l’élucidation va bien au-delà de la révélation d’un meurtrier dans une affaire de moeurs, pour tenter d’approcher les chemins clandestins du désir, de l’enfance et de la mort.

01/2014

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Littérature française

Science, poésie et spiritualité

Antoine Trémolières a été chercheur au CNRS. Il y dirigeait à Gif-surYvette une équipe travaillant sur la photosynthèse. Parallèlement, il s'est toujours attaché à la vulgarisation et à la diffusion de la connaissance, avec de nombreuses conférences et deux livres aux éditions Nathan : La vie plus têtue que les étoiles (1994) et Le manteau vert (1996). Depuis sa retraite, il est délégué de l'association "rayonnement du CNRS" pour la région Limousin-Auvergne, et conseiller municipal de la commune de Basville. Il est également poète, chanteur et musicien. Après six recueils de poésie, il publie ici un ouvrage dans lequel il réunit les différents univers qui l'habitent : scientifique, poétique et spirituel. Il voudrait vous faire partager les éblouissements qu'il a ressentis dans son exploration du monde scientifique. Convaincu que la poésie est une approche de l'univers différente mais aussi rigoureuse que la science, il a hardiment inséré dans son essai certains de ses textes poétiques, avec aussi quelques-uns du grand chanteur et poète québécois Gilles Vigneault. C'est dans cette étrange promenade qu'il vous invite à l'accompagner.

09/2014

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Poésie

Le soir des péninsules

"Patrick Tudoret est ce poète dont l'esprit "ose" penser comme pense son corps, en proie à l'écriture. Il pense et ressent comme lui. Corps et esprit, d'une même saccade, éjectent les mots de leurs gonds, les projetant en "mer promise", et par mer, nous voulons dire le grand large de soi, cet espace en nous, illimité, où chaque île est perçue comme une émergence d'Atlantide, une Bretagne d'exilé. Découvrir le poète Patrick Tudoret, c'est entreprendre avec lui, tantôt un voyage grave, tantôt une errance folle, à bord d'une intuition, pionnière entre toutes, et qui n'aurait pour boussole que son sens aigu de la lecture des houles. Nous sommes bercés par cette poésie ondoyante, mais plus souvent par ses "rugissants" nous sommes secoués. C'est normal, elle est visionnaire, quand tant d'autres ont besoin de cartes pour n'aller nulle part ailleurs qu'à leur prosaïsme, ou y retourner. Je n'ai pas seulement de l'amitié pour cet homme, qu'il "navigue" ou non. Je ne laisse pas de saluer le talent qu'il a, sur cette terre, de rendre la langue si consubstantielle à l'aventure de l'être".

04/2012

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Critique littéraire

Monsieur Spleen. Notes sur Henri de Régnier, suivi d'un Dictionnaire des maniaques

Poète, romancier, critique, Henri de Régnier (1864-1936) fut une sommité dans la littérature de son époque. Successivement chef de file des jeunes symbolistes, romancier à succès, pilier du Mercure de France, conteur fantastique et Académicien français, il fut adoubé par Mallarmé, admiré par André Gide, haï par Montesquiou qu’il combattit en duel, et fréquenta tous les artistes de son temps. Il fut aussi l’époux cocu de Marie de Heredia, la fille du poète, qui lui donna un fils signé Pierre Louÿs… Spleenétique, aimable et tourmenté, ce personnage oublié témoigne d’un art de vivre et d’écrire qui nous change de l’hystérie contemporaine. Avec ce libre portrait aux allures de flânerie mélancolique, Bernard Quiriny ressuscite ce second couteau magnifique et remet toute une époque en scène.Né en 1978, Bernard Quiriny est l’auteur de L’Angoisse de la première phrase et de Contes carnivores, deux recueils de nouvelles fantastiques couronnés par de nombreux prix, notamment le prix de la Vocation, le prix Victor-Rossel et le prix du Style ; et dernièrement d’ Une collection très particulière. Il a également publié un roman, Les Assoiffées.

04/2013

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Poésie

Port-au-Prince. Entre deuil et mémoire

PORT-AU-PRINCE, Entre deuil et mémoire est le cri étouffé d'un demi-million d'êtres enfouis sous les décombres ou jetés dans des fosses communes et la longue plainte d'une humanité bouleversée par la tragédie du tremblement de terre du 12 janvier 2010. Dans la blessure du pays brisé où la souffrance ronge les corps et les coeurs, où l'angoisse dévore la vie jusqu'aux bourgeons d'espoir, la poésie demeure le seul vestige de ce qui fut et de millions de rêves sans lendemain. Entre deuil et mémoire, Port-au-Prince n'est plus une ville, mais le visage pierreux des enfants qui hurlent dans la nuit, la longue clameur des désespérés qui réveille les astres, l'exil du rire sur les lèvres, l'éclipse de l'avenir, la bouleversante errance des rescapés. Aujourd'hui, dans les matins de lassitude et de détresse, le poète est un clochard dont les pieds battent la cadence des chants englués dans la mémoire d'une terre saccagée pour que le monde se souvienne que cette terre est une éternité de promesses. Quand sa terre tremble, c'est l'âme du poète qui s'effondre.

02/2011

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Littérature étrangère

La terre avide suivi de Vingt-quatre merles qui s'envolent

Les deux recueils qui composent ce premier volume des poèmes de Louis Daniel Brodsky en traduction française sont bien différents dans leur inspiration. La terre avide est tout entier consacré à la mémoire juive, que ce soit dans sa tradition américaine (à travers le personnage de Willy Sypher, le colporteur, représentant de commerce, marchand d'habits de second ordre, qui sillonne les E`tats du Sud) ou dans l'évocation des camps de la mort, avec des images impitoyables. A cette vision d'une existence difficile, traversée pourtant de moments de gaieté, au souvenir d'une mort injustifiable, les poèmes de Vingt-quatre merles qui s'envolent proposent un contrepoids d'images heureuses, d'humour, de bien-être au monde. Ces chants d'amour du poète à ceux qui partagent sa vie - chants de reconnaissance pour une terre qui n'est plus avide mais généreuse - ont une simplicité trompeuse : nous avons affaire à un poète extrêmement conscient du pouvoir caché de ses images, nourri des cultures les plus diverses, enraciné pourtant dans un univers fortement localisé. Les affinités avec William Faulkner, très évidentes, ne se limitent pas à la proximité géographique.

06/1992

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Anglais apprentissage

Selected poems. Robert Burns

Robert Burns (1759-1796) est assez universellement reconnu comme étant le poète national de l'Ecosse. C'est aussi un poète populaire, écrivant dans une langue le plus souvent dialectale, dont les poèmes ont fait beaucoup pour affirmer l'identité culturelle écossaise. Son œuvre a suscité peu d'ouvrages en français, malgré son attachement déclaré aux idéaux de la Révolution française et les liens affectifs qui sont de tradition entre l'Ecosse et la France depuis la "Auld Alliance" qui a jadis uni les deux pays contre l'Angleterre. Peut-être cela tient-il, à la difficulté de rendre par la traduction une poésie qui doit tant à la qualité vernaculaire de sa langue. Pourtant, s'il sait faire preuve à ses heures d'un lyrisme sentimental, Burns est avant tout un satiriste hédoniste à l'humour truculent qui rappelle celui de Chaucer ou de Rabelais. Une certaine histoire littéraire a estompé l'anticléricalisme de ce fervent franc-maçon et voulu oublier son penchant pour une franche grivoiserie, parfois pornographique. Mais le relire aujourd'hui, c'est redécouvrir une Ecosse du XVIIIe siècle finissant dont les mœurs et les préoccupations étaient tout à la fois pittoresques et étonnamment modernes.

11/2004

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Critique littéraire

Alain Suied, l'attention à l'autre

Né en 1951 à Tunis dans une famille juive, poète précoce, Alain Suied (1951-2008) a vu l'un de ses premiers poèmes publié en 1968 dans la revue L'Ephémère et son premier recueil, Le Silence, en 1970 au Mercure de France. Auteur d'une oeuvre riche et articulée sur un double rythme - publication régulière de livres de poèmes et traductions de l'anglais (Dylan Thomas, John Keats et William Blake en particulier) -, il n'a cessé parallèlement de réfléchir sur Paul Celan. Cet ouvrage, placé sous le signe de l'attention et de l'altérité, tâches et horizon du poète, explore les interrogations majeures qui traversent une oeuvre foisonnante mais encore méconnue : "la quête de l'innocence", les pouvoirs de la poésie et ses commencements, la tension entre le gouffre et le souffle, "l'amour filial" et la mort, la question du lieu et de l'Autre, le dialogue avec la musique et enfin le travail du traducteur, à propos de Blake. A travers l'oeuvre d'Alain Suied, il y va d'une réflexion sur la légitimité et la fonction de la poésie aujourd'hui.

11/2015

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Littérature française

Arthur Cravan n'est pas mort noyé

Il était une fois un poète moderne. boxeur, critique d'art, neveu d'Oscar Wilde. qui avait hanté les mémoires des dadaïstes et des surréalistes. Il se faisait appeler Arthur Cravan. On date sa mort de la fin de 1918. Se serait-il noyé dans le Rio Grande, à la frontière du Mexique et du Texas ? Nul ne le sait vraiment. Admettons maintenant l'hypothèse romanesque de Philippe Dagen : Arthur Cravan n'est pas mort noyé. On l'a vu retraité anonyme sur les rives du Léman, à Genève, amant d'une très jeune femme. Le poète-boxeur y rédige ses mémoires : l'histoire d'une vie, multiple. désordonnée : combats de boxe et femmes aimées, parties fines avec Marcel Duchamp et Henri-Pierre Roché, amitiés avec Francis Picabia et Félix Fénéon. fâcheries brutales avec Robert Delaunay et Marie Laurencin. Quelle fut donc la logique de cet homme à éclipses ? L'ennui, le goût de la tromperie, le désir d'échapper à soi, la folie singulière d'un transfuge de l'art. Philippe Dagen réinvente ici la vie secrète et véritable d'Arthur Cravan par lui-même : le journal d'un fantôme.

08/2006

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Critique littéraire

Jules Laforgue

Cette biographie - la première consacrée à Jules Laforgue en France - retrace son enfance uruguayenne, sa scolarité dans un lycée bigourdan, son installation à Paris et, avatar étonnant, pour ce jeune homme timide et réservé, son séjour à la cour de l'impératrice d'Allemagne en qualité de lecteur de français, une décennie à peine après la guerre franco-prussienne. Cinq années durant, Laforgue occupa cette fonction auprès d'une Souveraine qu'il suivit, dans toutes ses villégiatures : Berlin, Bade, Coblence. etc. Mais la tentation d'un retour en France le taraudait. A Paris, ses Complaintes avaient trouvé leurs premiers admirateurs. Le poète rentra dans sa patrie et épousa une jeune Anglaise rencontrée à Berlin. Leur love story dura peu : une tuberculose pulmonaire les emporta l'un et l'autre à quelques mois d'intervalle, en 1887. Laforgue avait vingt-sept ans. Prosateur dans les Moralités légendaires, épistolier attachant et intimiste, poète, critique d'art, journaliste et mémorialiste. Laforgue bâtit une œuvre éclectique qui attira l'attention d'un Fénéon et d'un Gourmont. En entreprenant cette recherche, l'auteur de cette biographie a eu accès à de nombreux documents inédits, conservés dans des archives familiales ou des collections privées.

10/2005

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Critique littéraire

Laurent Tailhade dans la tourmente de l'Anarchie

Lorsqu'il était lycéen, Jacques Lebeau a eu l'occasion de rendre visite à Paris, à plusieurs reprises, à Marie-Louise Tailhade, la veuve du poète. Elle lui a raconté, à sa façon, notamment le drame vécu en 1894 par celui qui n'était pas encore son mari, lors de l'explosion d'une bombe au célèbre restaurant Foyot, situé en face du Sénat. L'auteur a voulu revenir sur cet évènement afin de le situer avec précision et détails, tout en le replaçant dans le contexte parisien de l'époque et en rappelant l'objectif du mouvement anarchiste avec notamment des extraits de textes de Jean Grave et d'Adolphe Retté. Ainsi, au fil des pages, dans le fracas des bombes et l'horreur des exécutions capitales, se dessine un portrait du poète, toujours "tiré à quatre épingles provinciales", souffrant et râlant à l'hôpital de la Charité, très chahuté lors de ses conférences, honni par les uns ou encensé par d'autres, alors que d'importantes forces de sécurité s'épuisaient à traquer les coupables, ces fameux anarchistes, poseurs ou lanceurs de bombes qui avaient déclaré la guerre à la bourgeoisie.

12/2014

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Littérature étrangère

Poèmes divers. 1876-1891

Melville poète ? Surtout poète, trente ans durant, après l'échec confirmé de ses romans symboliques. Ses Poèmes de guerre s'adressaient encore au public. Mais à présent il n'écrit plus que pour lui-même. Devenu inspecteur des Douanes dans le port de New York, il n'en compose pas moins chez lui, ou dans "la solitude philosophique du bureau du secteur", les dix-huit mille vers de Clarel, pleins d'hérétoclites pèlerins de l'Inconnaissable. On en trouvera ici l'épilogue. Libéré enfin de la douane, Melville rassemble et remanie d'anciens poèmes, en écrit d'autres ; imprimant et tirant le tout à vingt-cinq exemplaires, sans plus. Réminiscences nostalgiques de sa jeunesse marine et de ses compagnons d'alors, "fruit de voyages d'antan" sur le chemin ou au retour de la Terre Sainte, évocations anxieuses ou ironiques du Dieu trop bien caché, allusions à son destin d'écrivain incompris mêlées d'exhortations à ne faire aucun cas de la célébrité, méditation sereine sur la mort (toute proche) d'où naît la vie, nulle part mieux qu'en ces poèmes Melville ne nous laisse écouter ce qu'il se dit à lui-même.

12/1991

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Littérature étrangère

La mort ne prendra pas le nom d'Haïti

Haïti ! Un fragment de ton sol a soupiré, mais la mort ne s'imposera pas. Car ton ciel, même voilé, demeure, dans son espèce, ce qu'il a toujours été : un ferment qui sans cesse rend la vie à tes fils ! On le découvrira à la lecture des textes qui composent cet ouvrage, Gabriel Mwènè Okoundji, lorsqu'il écrit en prose, ne s'écarte jamais du chant poétique, ainsi que Boniface Mongo ? -? Mboussa le précise dans sa préface : "? Comme le Nègre fondamental, Gabriel Mwènè Okoundji est celui qui dit non à l'ombre. Poète d'initiation, il est également un homme d'indignation. (...) En magnifiant Haïti, ce pays "où pour la première fois la Négritude se mit debout", Gabriel Mwènè Okoundji ne se retranche nullement dans une tour ? : un Mwènè pense dans son lieu et agit avec le monde, pour reprendre l'heureuse formule de Glissant. Voilà pourquoi, à côté de son ode à Haïti, il insère (entre autres) son émerveillement pour Santoka. Sa correspondance avec le poète rebelle Jean-Paul Michel atteste déjà l'impact et la place de Gabriel Okoundji dans la poésie francophone contemporaine... ?? "

01/2010

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Littérature française

Homère trahi par Ulysse

La guerre de Troie ayant pris fin, Ulysse s'apprête à rentrer chez les siens dans son île d'Ithaque et à y rejoindre sa femme Pénélope et son fils Télémaque. Mais Poséidon, Dieu de la mer, dont il a provoqué le courroux en a décidé autrement. Poséidon envoie Ulysse errer à travers les mers pour y vivre de nombreux défis et épreuves. Homère, le Poète, raconte l'histoire d'Ulysse dans son oeuvre l'Odyssée. Il prédit qu'en dépit de la colère de Poséidon Ulysse retrouvera au bout de vingt ans d'errance sa patrie Ithaque déguisé en mendiant. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Homère découvre consterné que plusieurs Ulysses déambulent dans les rues d'Athènes. Mendiants en guenilles, ils haranguent la foule en quête de quelque obole. Chaque Ulysse relate une odyssée différente, mais tous revendiquent l'héritage du Poète. Le petit peuple d'Athènes assiste goguenard à leur joutes oratoires contradictoires. Effondré, Homère subit impuissant ce spectacle affligeant. Il se demande comment il a pu laisser son récit s'enliser dans pareille débâcle. L'Oracle de Delphes lui dévoilera la raison du naufrage de son oeuvre.

07/2017

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Poésie

La symphonie héroïque

La Symphonie héroïque, dont la plupart des poèmes sont composés en vers d'une facture assez classique, est une évocation vibrante et lyrique de la vie et de la mort des poilus de la Grande Guerre, traversée d'un souffle épique indéniable. Le poète y témoigne avec force et émotion des souffrances et des espoirs de cette génération sacrifiée, du départ pour le front au dernier coup de feu avant l'armistice. Il y décrit avec réalisme et précision le quotidien des soldats qui s'efforcent de conserver un semblant d'humanité au milieu des horreurs et des atrocités qu'ils vivent, mais surtout il dénonce l'absurdité de cette guerre et l'imposture cynique de ceux qui la glorifient. La poésie d'Henry Jacques est assurément le fruit d'une élaboration pudique dont les élans et raccourcis sont saisissants ; nous sommes dans la littérature au bon sens du terme. Le poète réussit à tirer le durable du quotidien et à élever jusqu'à l'exemple le fait divers, pour nous dire au plus intime de notre être combien il faut préférer à la raison des armes les armes de la raison.

04/2017

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Petits classiques parascolaire

Pauca Meae (Livre IV des Contemplations)

Le 4 septembre 1843, la fille du grand écrivain Victor Hugo, Léopoldine, se noie accidentellement à l'âge de 19 ans. C'est la douleur de ce deuil qui irrigue le recueil des Contemplations, et particulièrement le livre IV, "Pauca meae", que le poète dédie à sa fille tant aimée. Victor Hugo y évoque sa souffrance, sa révolte, ses interrogations sur la mort et le mal, mais aussi les souvenirs lumineux du passé. A travers ces poèmes de formes et de tonalités variées, se dévoilent l'itinéraire spirituel d'un père éprouvé et l'émouvant désir de garder éternellement vivante, par le seul pouvoir de la poésie, la chère disparue. "Mémoires d'une âme" mais aussi questionnement métaphysique sur la condition humaine, le recueil des Contemplations illustre le génie lyrique d'un grand poète romantique. Le texte intégral du Livre IV annoté - Cinq questionnaires d'analyse de l'oeuvre - Un dossier "Spécial Bac" proposant deux sujets d'écrit et deux sujets d'oral - Une présentation de Victor Hugo et de son époque - Le genre de l'oeuvre et sa place dans l'histoire littéraire - Une rubrique "Portfolio" pour la lecture d'images.

08/2016

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Lecture 6-9 ans

Aurores

On connaît Marcel Voisin pamphlétaire impertinent au fleuret jamais moucheté, philosophe pourfendeur de tous les Scapin et de leurs fourberies, démocrate intransigeant face aux liberticides de tous poils, militant laïque décomplexé et fier de ses convictions ... Pour fêter ses quatre fois vingt ans, il nous revient poète aux élans juvéniles, aperçoit «un seul point de lumière au gouffre de la nuit», veut, de sa vie, «modeler une oeuvre accomplie» telle la pierre taillée par le sculpteur, dénonce «guerres et cabales» sans lesquelles «nous pourrions vivre en amis». Il met en scène le chat, le léopard, le cigalon et la fourmi et nous met en perspective «une humanité rêvant de beauté et de liberté». Et tandis que Marcel Voisin rime les mots et trame les idées, son ami artiste-peintre Gabriel Lefebvre interprète les propos du poète et leur donne les couleurs du bonheur. Et leur complicité de nous irradier de lumières : «lumière du Soleil, lumière de la vie, lumière de l'esprit, lumière de l'amour...» et de nous inviter à toujours garder «un printemps dans nos coeurs». A consommer sans retenue dès 10 ans et bien au-delà.

05/2015

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Contes et nouvelles

Les songes et les sorts

"Mon but est de présenter un certain nombre de textes dont je puis garantir l'exactitude, et non de proposer un nouveau système du rêve, ce que je ne suis nullement qualifiée pour faire. Mais, dans l'intérêt même des pages qui vont suivre, il est nécessaire peut-être d'indiquer dans quel état d'esprit j'aborde le récit de cette suite de songes. A mes yeux (et il va de soi que ce point de vue est étroitement personnel) l'expérience du rêveur n'est pas sans analogie avec celle du poète, et l'on peut comparer les éléments oniriques à l'état brut, avec leurs résonances symboliques multipliables à l'infini, aux rimes vulgaires ou sublimes alignées sur les colonnes d'un dictionnaire. Le dormeur assemble des images comme le poète assemble des mots. . ". Dans cet ouvrage méconnu, paru en 1938, Marguerite Yourcenar raconte quelques-uns de ses rêves et livre des visions saisissantes où se croisent cathédrales gothiques, chevaux au galop et décors vénitiens... 22 récits oniriques - sortes de flashs sensoriels - qui dessinent aussi, plus discrètement, la carte d'une véritable poétique du songe.

02/2023

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Poésie

Le sang rivé

Ce volume reprend dans son état initial le recueil publié par Edouard Glissant en 1961. II contient les poèmes écrits entre 19 et 26 ans, de 1947 et 1954. Le titre et les poèmes sont à l'image du poète. Le sang rivé est un hymne à la nature des Antilles, cette rive de l'Atlantique, éloignée de l'Afrique-mère à laquelle enfin l'homme noir hier encore esclave a fini par s'adapter. Le sang rivé est un manifeste d'enracinement dans cette terre d'adoption : le noir africain arrivé aux Antilles y fixe son sang ; percevant désormais le monde à partir de son lieu. Le sang rivé est une exposition de soi : l'écrivain assume clairement son statut de poète engagé, partageant l'histoire de son peuple sans oublier de se mesurer aux autres histoires du monde. Edouard Glissant confirme par ces textes sa place de héraut du monde noir après le rôle qu'il a joué lors des deux Congrès internationaux des écrivains et artistes noirs (Paris, 1956 ; Rome, 1959) qui constituent le moment où se forge une parole autonome, authentique et collective des intellectuels noirs dans l'espace littéraire et politique européen.

09/2012

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Poésie

Oeuvres complètes. Edition bilingue français-chinois

Peu d'auteurs Chinois ont aussi profondément marqué la culture et les arts de l'Extrême-Orient que Tao Yuanming - alias Tao Qian, ou "Maitre Cinq-Saules" -, poète reclus de la fin des Jin de l'Est (317-420) et du début des Liu-Song (420-479). Riche de quelque cent-trente poèmes et de plusieurs courtes proses, son oeuvre a traversé les siècles avec une fraicheur intacte. Ses lieux et ses emblèmes - la cabane de chaume, le retour chez soi, les jardins et les champs, le vin consolateur, le chrysanthème d'automne, et tant d'autres - devinrent dès la dynastie des Tang (618-907) les éléments d'un répertoire poétique et pictural commun, nourrissant dans son sillage le rêve de quiétude et d'indépendance d'innombrables lettrés de Chine, du Japon et d'ailleurs. De sa vie, cernée d'ombres, on ne sait finalement que peu de choses, en dehors de ce que le poète nous en livre lui-même ; et ses biographies anciennes, répertoire d'anecdotes (probablement apocryphes) plus que source d'informations concrètes, décrivent un archétype plutôt qu'un individu. Mille ans de commentaires n'ont pas dissipé ses obscurités. Il reste insaisissable, entre deux légendes.

04/2022

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Littérature française

Renaissances

Alexandre ne se remet pas du décès de son épouse. Invité par un ami dans le sud de la France, c'est par hasard au cours d'une escale à Sète, qu'il fait la connaissance de Juliette. Passionnée, la jeune femme l'entraîne à la découverte de cette ville en suivant les traces laissées par les chansons du poète Sétois. Au cours de leur itinéraire, une nouvelle importante conduira les deux personnages à enquêter sur l'histoire d'amour singulière entre le chanteur et sa muse, l'Estonienne Joha Heiman, dite Püpchen... Dans ce roman fiction, l'auteur Martin Niels nous transporte dans l'univers d'une icône de la chanson française, dont l'ombre bienveillante plane sur Juliette et Alexandre. Leur histoire d'amour romancée sert de canevas à la renaissance de deux êtres meurtris par la vie. Seules, les chansons et les dates marquantes sont réelles. Tout le reste n'es que fiction née de l'imagination d'un auteur qui rend un hommage original au poète et à l'homme dont il admire l'humanité et la profondeur des textes...

03/2020