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Littérature française (poches)

Le Journal d'une femme de chambre

Le 14 septembre 1898, Célestine R. prend sa nouvelle place au Mesnil-Roy, en Normandie, et décide de tenir son journal. « Mon intention, écrit-elle, est de n'employer aucune réticence, pas plus visà- vis de moi-même que vis-à-vis des autres » : les turpitudes de ses maîtres seront donc férocement montrées. D'abord conçu comme une étude de la condition domestique et une satire des moeurs bourgeoises, Le Journal d'une femme de chambre que Mirbeau fait paraître en 1900 s'est élargi en une dénonciation de l'intolérance qui a conduit à la condamnation de Dreyfus, et la satire bascule du côté de la diatribe. Au moment de sa parution, l'emportement impudique qui traverse le roman scandalise la critique, qui en dénonce les ignominies et n'en rend compte qu'à regret. Mais aujourd'hui, nous pouvons regarder sans moralisme la fureur dévastatrice du livre et son esthétique du monstrueux, et y voir la preuve, bien plutôt, de l'éclatante puissance littéraire de Mirbeau.Collection Classiques dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety.

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Littérature française

Dingo

" Ces animaux, continuait-il, sont extraordinaires et magnifiques. Fétus d'or et de feu, avec des dessous de bistre clair, hardis, tiers, très souples, les muscles puissants, la mâchoire terrible, la tête allongée que surmontent deux oreilles pointues toujours dressées, la queue touffue, traînant à terre majestueusement, comme un gros boa de zibeline, ou bien, tout à coup, sous l'empire de la passion, se relevant en panache éclatant, ils sont la gloire du jardin zoologique de Melbourne. Ils sont aussi la terreur de l'élevage dans les prairies australiennes. Par les nuits sans lune, par les froides nuits sans lune de ce curieux continent, il n'est pas rare que les dingos se réunissent en bande, dix, quinze, souvent moins, jamais plus. En quelques heures, ils abattent trois cents, cinq cents moutons et autant de boeufs, cela pour le plaisir, par gaîté naturelle, en artistes du massacre, comme des hommes. Mais plus artistes que les hommes, conséquemment plus généreux, plus désintéressés, ils ne mangent pas leurs victimes. "

05/2009

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Littérature française

Le jardin des supplices et autres romans

Connu pour ses sympathies anarchistes, Octave Mirbeau est un écrivain engagé. Il a combattu l'antisémitisme, le nationalisme, le colonialisme, toutes les formes de domination qui asservissent l'individu. Sujets d'indignation qui intéressent notre temps et nous incitent à redécouvrir cette oeuvre. Avec Le Jardin des supplices, il invente une forme romanesque qui rompt avec les conventions de la cohérence narrative et de la vraisemblance. Ce texte offre un assemblage de morceaux disparates dans lequel la stylisation du réel en dévoile, par-delà les apparences, les aspects grotesques ou monstrueux. Mirbeau y adopte, après l'avoir longtemps cherché, le mode satirique qui va désormais faire de ses romans l'expression de son engagement passionné dans les luttes de son époque. Le Jardin des supplices et Le Journal d'une femme de chambre sont autant d'allégories qui, en pleine affaire Dreyfus, renvoient à la France antidreyfusarde sa propre image hallucinée sous un jour crépusculaire. Quelques années plus tard, La 628-E8, parodie d'un récit de voyage en automobile à travers l'Europe du Nord, est l'occasion de violentes charges contre le colonialisme belge, le militarisme, le nationalisme barrésien, la germanophobie. En 1913 enfin, Dingo, pseudo-récit de formation où un chien refait paradoxalement l'éducation de son maître, offre un tableau féroce de la France radicale. Ces quatre romans montrent combien Octave Mirbeau mérite d'être considéré comme le rénovateur du roman satirique dans la tradition de Ménippe, le philosophe cynique. Sans oublier, comme nous le rappelle son contemporain Emile Zola, qu'il fut aussi ce "justicier" compatissant, qui avait "donné son coeur aux misérables".

10/2020

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Théâtre

Farces et moralités

Recueil de six pièces en un acte jouées pour la première fois entre 1898 et 1904 : L'Epidémie, Vieux Ménage, Le Portefeuille, Les Amants, Scrupules, Interview.

09/2017

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Critique littéraire

Correspondance avec Camille Pissarro

"Le plus grand peintre de tous les temps." C'est en ces termes qu'en 1891 Octave Mirbeau célèbre Camille Pissarro, dont il chante "l'oeuvre de joie, d'amour, de vérité et de beauté". Mais autant que l'artiste exceptionnel, "chercheur éternel de mieux", il admire, aime et vénère l'homme dont l'âme, "si douce et si ardente", rayonne "sur un des plus absolument beaux visages qui aient illustré l'humanité". Pour ce père idéal, il déborde d'une affection toute filiale. Un malentendu stupide, la veulerie de Mirbeau, l'entêtement de Pissarro, vont malheureusement mettre leur amitié entre parenthèses pendant des années. Jusqu'à ce que le grand polémiste se mette passionnément au service de la gloire de son aîné. Pendant les trois années qu'a duré l'essentiel de leur correspondance, à travers leurs effusions et leurs échanges intellectuels, c'est toute la vie de la France de l'époque qui transparaît : vie artistique et littéraire (impressionnisme et post-impressionnisme, symbolisme en littérature et en art), aussi bien que vie politique et sociale (revendications ouvrières, attentats anarchistes). Le vieux monde est en train de craquer, et les deux amis, idéalistes impénitents, communient dans le même rêve d'une société pacifiée, sans classes et sans Etat.

03/1990

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Sciences historiques

L'amour de la femme vénale

Voici un texte de Mirbeau jusqu'ici inconnu, qui présente de surcroît la particularité de nous arriver de Bulgarie et d'être traduit du bulgare. Mirbeau étudie la prostitution. A la lumière de sa propre expérience, et sous l'influence conjuguée des grands romanciers russes et des théoriciens libertaires, l'auteur s'interroge sur les causes économiques et sociales du phénomène prostitutionnel. Dans le cadre de la guerre des sexes, il analyse le corps de la prostituée, ses relations avec ses clients, ses amours, et son avenir.

03/2014

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 3, Le foyer

Grande comédie "rosse" de moeurs et de caractères, Le Foyer n'a été représenté à la Comédie-Française qu'au terme d'une longue bataille qui a suscité un énorme scandale et a divisé la France en deux camps. Mirbeau y instruit le procès de la charité-business et de l'exploitation économique et sexuelle des enfants et y stigmatise la collusion entre politiciens et affairistes. Comme dans Les Affaires sont les affaires, il est parvenu à un équilibre rare entre la distanciation et l'émotion, la caricature et la vérité humaine, la critique sociale et le refus du manichéisme, le classicisme et la modernité. Il y bafoue allègrement les hypocrites "bienséances" et met sur pied des types fortement individualisés, à la fois humains et théâtraux, que l'on peut détester en tant qu'incarnations des turpitudes sociales, mais que l'on peut également plaindre en tant qu'individus accessibles à la souffrance.

06/2003

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Littérature française

Le comédien, suivi d'une lettre à M. Magnard. 7e édition. L'entrefilet de M. Vitu. L'ordre du jour du théâtre du Château-d'eau

Le comédien ; suivi de La lettre de M. Mirbeau à M. Magnard ; L'entrefilet de M. Vitu ; L'ordre du jour du théâtre du Château-d'eau (7e éd.) / Octave Mirbeau Date de l'édition originale : 1883 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

09/2021

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Littérature française

L'Abbé Jules

L'Abbé Jules est le second roman d'Octave Mirbeau (1848-1917) paru sous son nom, dix-huit mois après Le Calvaire. Bien qu'il soit beaucoup moins mondialement célèbre que Le Journal d'une femme de chambre (1900) et que Le Jardin des supplices (1899), aux yeux de nombreux mirbeauphiles qui lui vouent une tendresse toute particulière, c'est l'œuvre romanesque, sinon la plus accomplie, du moins la plus originale, la plus fascinante et la plus puissante qu'il ait écrite. Cette œuvre radicalement subversive apparaît comme bien dérangeante aux yeux de nombre de lecteurs et de critiques. Car elle ne nous aide pas du tout, bien au contraire, à distinguer le bien et le mal, le juste et l'injuste, la sagesse et la folie, le beau et le laid, le respectable et le dégoûtant, le normal et le monstrueux. Et, du même coup, elle brouille et met à mal toutes nos catégories éthiques et esthétiques et contribue à miner les valeurs sociales qui fondent les communautés humaines.

03/2010

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Littérature française

Contes cruels

Pendant vingt ans, Octave Mirbeau, le journaliste le plus lu de son temps, a fourni d'innombrables contes et nouvelles aux plus grands journaux de la Belle Époque, répondant ainsi aux exigences des rédacteurs en chef et à la demande d'un public friand, qui y cherche avant tout un divertissement qui l'amuse, l'émeut ou l'émoustille, et surtout le rassure. Mais s'il a dû se soumettre aux règles d'un genre trop souvent aseptisé et mensonger, c'est pour en subvertir la forme. Au lieu d'endormir un lectorat petit-bourgeois, il fait naître l'étincelle de la conscience et de la révolte, en lui révélant les hommes et la société dans toute leur cruauté. Cruauté de la condition humaine, condamnée à l'angoisse et à la souffrance. Cruauté de la nature humaine, dont le fond est la férocité. Cruauté de la femme qui " domine et torture l'homme ". Cruauté de la société qui opprime, mutile, écrase l'individu, et le condamne à une existence larvaire. Par les thèmes traités, comme par le regard démystificateur qu'il jette sur toutes choses, Mirbeau préfigure les grands courants de la littérature du XXe siècle, en même temps qu'il opère la même révolution du regard que ses amis impressionnistes.

03/2009

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Histoire internationale

Aristide Maillol

Aristide Maillol / Octave Mirbeau Date de l'édition originale : 1921 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Littérature française (poches)

Un campagnonnage jaurésien. Ecrits de l'Humanité 1904-1910

Ce volume regroupe pour la première fois tous les articles publiés par Octave Mirbeau dans L'Humanité de Jaurés et plusieurs de ses prises de position civiques. L'écrivain y révèle toutes les formes de son talent ironique, réfléchi et combatif contre les monstruosités et injustices d'hier comme d'aujourd'hui. De petits chefs d'oeuvre de politique, de littérature et d'humanité. "Un jour, à Rouen, chez un de mes amis - il y a plusieurs années de cela - je fis connaissance d'un explorateur. Jusque-là, j'ignorais totalement cette variété d'humanité. J'avais vu des voleurs, des assassins, quantité d'escarpes et de fous, des nationalistes de tout poil et de tout grade. Jamais encore, je n'avais rencontré, nulle part, d'explorateurs. Aussi, je fus enchanté de l'aubaine que m'offrait mon ami, et vous pensez si j'acceptai son invitation avec empressement..."

10/2017

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Littérature française

Beauté des fleurs, pourriture et loi du meurtre

Octave Mirbeau (1848-1917) a gardé, sa vie durant, à la fois une forte relation à la nature, une haine des pouvoirs oppressants et un rapport complexe à la sexualité. C'est d'ailleurs pour s'éloigner d'une femme qu'il se réfugie en Bretagne, à Audierne, en 1884 et fait l'expérience d'une retraite salutaire sur une côte sauvage et frustre. Il voulait y écrire un roman dédié à la terre, à cette nature qui sauve, qu'il aurait titré Rédemption. Il n'aboutira pas, mais remplira ses textes de sève et de fleurs vénéneuses, d'arbres solidement enracinés et de paysans à leur image, d'animaux dont il dira la vulnérabilité et la force des instincts. Mirbeau se prend aussi de passion pour l'horticulture. Il s'installe en 1889 près de Giverny, où Monet a créé un jardin saturé de fleurs. Les deux hommes échangent graines, plants et bulbes... Inquiet pour la faune sauvage, à une époque qui a vu l'avènement des théories de Darwin, Mirbeau renvoie l'homme à ses origines. Comme s'il avait voulu redire, d'une plume trempée dans l'humour noir, son impuissance d'artiste quand la nature sait, de la pourriture, faire jaillir les plus belles fleurs. "Je vous dirai que j'aime les fleurs d'une passion presque monomaniaque. [...] Mais je n'aime pas les fleurs bêtes car, si blasphématoire que cela paraisse, il y a des fleurs bêtes, ou plutôt des fleurs, des pauvres fleurs à qui les horticulteurs ont communiqué leur bêtise contagieuse." Le concombre fugitif

06/2017

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Littérature française (poches)

La mort du père Dugué

La mort du père Dugué publié dans Lettres de ma chaumière, A. Laurent, Paris, 1886, a été repris dans Contes de la chaumière, Paris, Flammarion, 1894. Ces contes rapportent des histoires situées en Normandie dans les années 1880. Les protagonistes en sont des paysans. Octave Mirbeau, qui manie avec autant de brio le patois normand que la langue française y présente le quotidien vécu au jour le jour d'un monde placé sous le signe de la misère, avec l'obsession de l'argent et de la mort. à force d'avoir été pingre et odieux avec sa famille, le Père Dugué meurt dans le dénuement.

09/2015

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Littérature française

Le concombre fugitif suivi de Explosif et baladeur et autres textes

Recueil de textes humoristiques de l'écrivain.

04/2015

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Littérature française

Contes. Tome 2

Je me préparais à sonner au presbytère, quand la porte s'ouvrit. Je dus m'effacer pour livrer passage à une femme en deuil qui sortait. Elle me parut très pâle sous son voile de crêpe anglais, mais il me fut impossible de distinguer ses traits. D'ailleurs, elle passa rapidement, reconduite par le curé jusqu'à la voiture - une vieille calèche de campagne attelée d'un gros percheron - qui stationnait à la porte. - Ainsi, monsieur le curé, c'est bien entendu comme cela ? Voyons, nous n'avons rien oublié ? - Je ne crois pas, madame la marquise. - Faudra-t-il vous envoyer quelqu'un de la ferme pour vous aider, monsieur le curé ? - Merci, merci, madame la marquise... Gaudaud, mon sacristain, est habitué... Je l'emmènerai. - Eh bien ! au revoir, monsieur le curé. - Je vous présente mes respects, madame la marquise. Le curé referma la portière, et la voiture partit, dans un bruit de ferrailles, vénérable et disloquée. - Quelle bonne dame ! me dit le vieux curé, comme nous entrions au presbytère. Si celle-là ne va pas tout droit en paradis, c'est que personne n'ira. - Qui est-ce donc ? demandai-je. Il me semble que cette figure ne m'est pas inconnue. - C'est Mme la marquise de Perseigne. - Comment, la marquise de Perseigne ? la célèbre et belle marquise de Perseigne ?

01/2023

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Littérature française

Contes. Tome 1

Je me préparais à sonner au presbytère, quand la porte s'ouvrit. Je dus m'effacer pour livrer passage à une femme en deuil qui sortait. Elle me parut très pâle sous son voile de crêpe anglais, mais il me fut impossible de distinguer ses traits. D'ailleurs, elle passa rapidement, reconduite par le curé jusqu'à la voiture - une vieille calèche de campagne attelée d'un gros percheron - qui stationnait à la porte. - Ainsi, monsieur le curé, c'est bien entendu comme cela ? Voyons, nous n'avons rien oublié ? - Je ne crois pas, madame la marquise. - Faudra-t-il vous envoyer quelqu'un de la ferme pour vous aider, monsieur le curé ? - Merci, merci, madame la marquise... Gaudaud, mon sacristain, est habitué... Je l'emmènerai. - Eh bien ! au revoir, monsieur le curé. - Je vous présente mes respects, madame la marquise. Le curé referma la portière, et la voiture partit, dans un bruit de ferrailles, vénérable et disloquée. - Quelle bonne dame ! me dit le vieux curé, comme nous entrions au presbytère. Si celle-là ne va pas tout droit en paradis, c'est que personne n'ira. - Qui est-ce donc ? demandai-je. Il me semble que cette figure ne m'est pas inconnue. - C'est Mme la marquise de Perseigne. - Comment, la marquise de Perseigne ? la célèbre et belle marquise de Perseigne ?

01/2023

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Littérature française

Contes. Tome 3

Je me préparais à sonner au presbytère, quand la porte s'ouvrit. Je dus m'effacer pour livrer passage à une femme en deuil qui sortait. Elle me parut très pâle sous son voile de crêpe anglais, mais il me fut impossible de distinguer ses traits. D'ailleurs, elle passa rapidement, reconduite par le curé jusqu'à la voiture - une vieille calèche de campagne attelée d'un gros percheron - qui stationnait à la porte. - Ainsi, monsieur le curé, c'est bien entendu comme cela ? Voyons, nous n'avons rien oublié ? - Je ne crois pas, madame la marquise. - Faudra-t-il vous envoyer quelqu'un de la ferme pour vous aider, monsieur le curé ? - Merci, merci, madame la marquise... Gaudaud, mon sacristain, est habitué... Je l'emmènerai. - Eh bien ! au revoir, monsieur le curé. - Je vous présente mes respects, madame la marquise. Le curé referma la portière, et la voiture partit, dans un bruit de ferrailles, vénérable et disloquée. - Quelle bonne dame ! me dit le vieux curé, comme nous entrions au presbytère. Si celle-là ne va pas tout droit en paradis, c'est que personne n'ira. - Qui est-ce donc ? demandai-je. Il me semble que cette figure ne m'est pas inconnue. - C'est Mme la marquise de Perseigne. - Comment, la marquise de Perseigne ? la célèbre et belle marquise de Perseigne ?

01/2023

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Littérature française

Contes. Tome 4

Je me préparais à sonner au presbytère, quand la porte s'ouvrit. Je dus m'effacer pour livrer passage à une femme en deuil qui sortait. Elle me parut très pâle sous son voile de crêpe anglais, mais il me fut impossible de distinguer ses traits. D'ailleurs, elle passa rapidement, reconduite par le curé jusqu'à la voiture - une vieille calèche de campagne attelée d'un gros percheron - qui stationnait à la porte. - Ainsi, monsieur le curé, c'est bien entendu comme cela ? Voyons, nous n'avons rien oublié ? - Je ne crois pas, madame la marquise. - Faudra-t-il vous envoyer quelqu'un de la ferme pour vous aider, monsieur le curé ? - Merci, merci, madame la marquise... Gaudaud, mon sacristain, est habitué... Je l'emmènerai. - Eh bien ! au revoir, monsieur le curé. - Je vous présente mes respects, madame la marquise. Le curé referma la portière, et la voiture partit, dans un bruit de ferrailles, vénérable et disloquée. - Quelle bonne dame ! me dit le vieux curé, comme nous entrions au presbytère. Si celle-là ne va pas tout droit en paradis, c'est que personne n'ira. - Qui est-ce donc ? demandai-je. Il me semble que cette figure ne m'est pas inconnue. - C'est Mme la marquise de Perseigne. - Comment, la marquise de Perseigne ? la célèbre et belle marquise de Perseigne ?

01/2023

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Littérature française

Les Mémoires de mon ami

"Ah ! L'horreur sinistre des braves gens ! . ". . Tandis qu'on se déchaîne autour de l'affaire Dreyfus, Octave Mirbeau, son plus ardent défenseur, est envahi de dégoût. Les Mémoires de mon ami (1899) qui paraît dans la presse, va lui offrir l'occasion, avec ce génie qui lui est propre, de régler son compte "à cette fiction abominable et terrifiante qu'on appelle : la Société ! " Court roman qui rejette les formes convenues, ce texte noir où perce une drôlerie désespérée, met en scène la figure d'un minable passé maître dans l'art du détachement, étranger au poids du monde et à lui-même. Face au réel, grotesque ou monstrueux, Mirbeau impose sa cruauté et son théâtre de l'absurde, quarante ans avant l'apparition d'un certain Meursault...

04/2022

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Littérature française

Les 21 jours d'un neurasthénique

Si Octave Mirbeau était un grand romancier, il restait cependant conscient que ce genre bourgeois méritait d'être allègrement bousculé: son entrée dans le siècle nouveau, il ta fera avec un Décaméron fou et ravageur, placé sous le signe d'une maladie alors en vogue, la neurasthénie. Comme des contes cruels où défile une humanité inquiétante et odieuse qui provoque ses ricanements inspirés, les scènes de cure pyrénéenne qu'il imagine nous offrent la peinture de fripouilles, crapules, imbéciles et autres sales individus auxquels il règle leur compte d'un trait impitoyable. Livre de l'excès d'un homme blessé qui a choisi le rire pour se venger de la folie de la société, livre du dégoût qu'une vivifiante drôlerie permet de surmonter, ce roman, dans lequel il déploie son humour ravageur, est la plus belle revanche d'un écrivain qui fit de sa colère une gloire.

04/2021

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Impressionnisme

La Révolution du regard. Edition

Si être engagé a un sens, Octave Mirbeau (1848-1917) en est l'illustration la plus parfaite et la plus éclatante. Libertaire et pacifiste, dreyfusard et anticlérical, journaliste lucide et pamphlétaire redouté, romancier et auteur dramatique aux sujets provocants, il fut craint en son temps, menant ses luttes dans de très nombreux journaux et en faisant la trame de ses romans et de ses pièces de théâtre. Mirbeau était tout aussi combatif dans le domaine de l'art. Collectionneur avisé, il est l'auteur de plus d'une centaine d'articles sur les peintres et les sculpteurs de son époque. Ami de Claude Monet et d'Auguste Rodin, il a défendu avec fougue et passion l'avant-garde picturale, et plus particulièrement les oeuvres des artistes impressionnistes, alors moqués et vilipendés. La sélection d'articles présentée dans ce volume témoigne du combat esthétique mené par Octave Mirbeau, de son regard aiguisé et pertinent, de son empathie pour les artistes, de l'admiration qu'il portait aux oeuvres dont il parlait, comme du talent avec lequel il les décrivait et les faisait vivre pour notre plus grand plaisir. Cet ouvrage est illustré par 33 tableaux et sculptures directement évoqués par Octave Mirbeau et précédé d'une brève présentation de l'éditeur.

04/2023

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Théâtre

Théâtre complet. Tome 1, Les mauvais bergers

Première grande pièce de Mirbeau, représentée au début de l'affaire Dreyfus, c'est une tragédie prolétarienne dont le sujet est proche de celui de Germinal, mais dont la leçon désespérée est bien différente. Oeuvre surprenante, par son mélange détonnant de messianisme et de nihilisme, de réalisme et de symbolisme, de lucidité et de foi. Mirbeau y proclame le droit des ouvriers, non seulement au pain et au travail, mais aussi à la santé, à l'éducation et à la beauté. Et il y fustige tous les meneurs d'hommes, tous les "mauvais bergers", qui manipulent les masses, non seulement les patrons de droit divin prêts à les massacrer sans la moindre pitié et les politiciens bourgeois à leur solde, mais aussi les députés socialistes qui récupèrent les luttes des travailleurs et les leaders anarchistes qui les conduisent à la mort.

06/2003

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Littérature française (poches)

Dans le ciel

Ecrit en 1892, Dans le ciel met en scène l'amitié d'un écrivain obscur, que la folie menace, et d'un peintre dont le personnage est très nettement inspiré de Vincent Van Gogh. Mirbeau, critique d'art averti, ne découvrit Van Gogh que peu de temps après sa mort, en 1890. Il fut l'un de ses premiers et plus fervents admirateurs, et contribua grandement à faire connaître son oeuvre. Entrepris dans une période de profonde remise en question, Dans le ciel est un hommage magnifique et d'une grande justesse au "suicidé de la société", en qui Mirbeau voyait une sorte d'alter ego, dont il partageait les exigences impitoyables envers lui-même, l'intransigeance - et le goût dangereux pour l'absolu.

01/2020

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Critique littéraire

La mort de Balzac

Mirbeau retrace dans cet étrange hommage les dernières années de la vie de Balzac, ses relations ambivalentes avec Mme Hanska, leur tardif mariage, enfin la terrible journée de son agonie. Les éléments qu'il rend publics concernant la mort du grand homme, transmis par un ancien amant de Mme Hanska, amenèrent l'interdiction pure et simple de son texte. Il ne sera redécouvert qu'à la fin des années 1980.

11/2019

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Littérature française

Le journal d'une femme de chambre [EDITION EN GROS CARACTERES

La bourgeoisie vue par le petit trou de la serrure et l'oeil de ses domestiques, qui ne valent pas mieux qu'elle. Si les maîtres sont des pantins, Célestine, la femme de chambre, est une catin, d'ailleurs assez gentille, et Joseph, le jardinier cocher, une fripouille antisémite. Ajoutez à cela quelques épices 1900, les étreintes passionnées de Célestine avec un jeune tuberculeux, un viol, un vieillard fétichiste (la fameuse scène des bottines si bien enlevée dans le film de Bunuel), et vous avez le chef-d'oeuvre de notre terrible Octave, "un personnage extraordinaire, disait Léautaud, d'une fougue, d'une hardiesse, d'un anarchisme littéraire et artistique unique à cette époque".

02/2024

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Critique littéraire

Books N° 101, octobre 2019 : Les surprises de l'hérédité

Le sourire de sa mère : notre arbre généalogique Les progrès de la génétique permettent d'identifier de manière de plus en plus fine l'identité de ceux dont nous avons hérité les traits et de remonter de pus en plus loin dans le temps, bien au-delà des parents et grands-parents. Notre génome porte en particulier la trace des migrations dont nous sommes tous issus, jusqu'à la sortie d'Afrique par Homo sapiens en passant par les migrations venues du Moyen Orient puis d'Asie centrale. La génétique permet aussi de renouveler l'analyse de la très délicate question des races, analyse qui présente un intérêt croissant au plan médical. Tous ces progrès font l'objet de controverses, que Books présente à sa façon habituelle : des textes de grands qualité publiés à l'étranger à propos de livres.

10/2019

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Art contemporain

Jared Bark Book of Stacks Stack of Books /franCais/anglais

En 2012, l'artiste américain Jared Bark, s'est mis à empiler des livres dans les champs et les bois autour de sa ferme. Il avait cette image en tête d'une colonne de livres dressée au bord d'un champ entouré d'arbres. Après avoir travaillé sur les piles en extérieur, Jared Bark a déplacé le projet dans son atelier, où il a fabriqué toutes sortes de piles de livres : des colorées, des brulées, des effacées...Plus récemment, Bark a construit des piles verticales de livres qui sont ensuite passées dans une scierie pour devenir une "cant", terme désignant une bûche qui a été fraisée sur les quatre côtés. La verticalité élancée de ces sculptures fait référence à la fois aux arbres dont on fait le papier et aux anciennes colonnes autoportantes que Bark a découvertes à Pompéi. Book of Stacks, Stacks of Books rassemble pour la première fois dans un livre une sélection complète des piles que Bark a réalisées au cours de la dernière décennie.

07/2022

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Littérature française

Mort et funérailles de Balzac. Suivi de La Mort de Balzac d'O. Mirbeau

Le 18 août 1850, Honoré de Balzac meurt, le corps miné par la souffrance. Victor Hugo lui rend une dernière visite. Il en tire un récit qui sera publié dans Choses vues. D'après Paul Valéry, "? les morts n'ont plus que les vivants pour ressource ? " , et il appartient à ceux qui demeurent de saluer la grandeur de ceux qui disparaissent. Le 21 août 1850, au cimetière du Père-Lachaise, Hugo prononce l'éloge funèbre. En novembre 1907, Octave Mirbeau publie un livre étrangement intitulé La 628-E8. Une partie en relate l'agonie de l'auteur de La Comédie humaine abandonné par son épouse Mme Hanska. Celle-ci préférant recevoir au même moment les hommages de son amant, le peintre Jean Gigoux. C'est de ce dernier que Mirbeau assure avoir recueilli le récit de cette scène tragique où l'on croise par ailleurs nombre de personnalités littéraires et artistiques du moment (Théophile Gautier, Victor Hugo, Auguste Rodin...). A la demande de la fille de la comtesse Hanska qui redoute le scandale, Mirbeau se voit contraint de supprimer les pages incriminées qui paraîtront finalement bien plus tard, en 1918.

11/2021

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Edition

Little Blue Books. L’histoire du plus rocambolesque éditeur du monde

L'une des plus étonnantes et méconnues aventures éditoriales du xxe siècles eut lieu au... Kansas. C'est là qu'Emanuel Haldeman-Julius jette les principes de l'édition de poche. Fils d'immigrés russes, dandy lettré, self-made man, il a sillonné les Etats-Unis et rencontré Mark Twain, Jack London et Emma Goldman. Son amour de la littérature, son engagement socialiste, son idéal philosophique hérité de Voltaire le conduisent à créer une collection de petits livres ? : les Little Blue Books. Entre 1920 et 1950, il en vend des centaines de millions et propage ainsi ses idéaux d'émancipation, d'autoéducation et de lutte contre l'obscurantisme religieux. Il publie notamment les philosophes Bertrand Russell et Will Durant, les frères écrivains Powys ou la féministe Margaret Sanger. Jaloux de sa spectaculaire réussite financière, apeurés par sa témérité, les gardiens de l'ordre moral et politique s'en offusquent, notamment le puissant patron du FBI, Edgar Hoover, qu'il a osé attaquer. Haldeman-Julius est alors condamné à de la prison pour fraude fiscale. Le 31 juillet 1951, on le retrouve mystérieusement noyé dans sa piscine. A partir de documents inédits en France, l'auteur raconte l'histoire de cet intellectuel humaniste, doublé d'un redoutable businessman, qui fut le plus rocambolesque éditeur du monde.

09/2023