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Beaux arts

La haine de l'art

La France aime-t-elle ses artistes ? A en croire une polémique récente, l'art contemporain serait sans nécessité ni avenir, sans amateurs ni acheteurs. Il y aurait d'un côté les tenants du bon goût et de l'autre une élite éprise d'hermétisme. Simpliste ? Sans doute. Mais les Français défilent en masse devant les Impressionnistes et font la grimace devant l'art d'aujourd'hui. Serait-ce cela, l'exception culturelle nationale ? Critique d'art au journal Le Monde, Philippe Dagen affirme les enjeux de cette nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Il analyse cette haine singulière de l'art, qui jadis alla jusqu'à l'autodafé et ne va plus, aujourd'hui, au-delà de l'indifférence. Les musées ressemblent à des sarcophages. La monomanie du patrimoine étend son empire. L' État culturel restreint une aide déjà parcimonieuse. L'influence artistique française à l'étranger s'évanouit, Au nom de la tradition, le classique rétablit sa molle dictature. Pourquoi ce culte de ce qui fut et ce refus de ce qui est ? La société française ne demanderait-elle plus qu'une chose à ses artistes importuns : qu'ils la laissent dormir, ou mourir en paix ?

10/1997

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Littérature française

Un peuple d'élite

Les lecteurs de tout bord ne connaissent du peuple juif que les horreurs qu'il a subies (pogromes, croisades, inquisition, ghettos, autodafés, et la Shoah)? ; or, la contribution énorme de ce peuple dans le tissu de l'Europe, de l'Amérique et de la Russie est sans proportion avec son nombre (0, 1 %) de la population mondiale. Ce livre inédit analyse pour la première fois le génie et l'originalité de ce peuple à travers ses propres modes de pensée qui sont : le sens du paradoxe, de la brisure, de l'incertitude absolue, de l'onirique et du rationnel vécus en même temps, le sens de l'espace-temps et celui de la complexité. Ce livre répond à une curiosité générale de découvrir enfin qui est ce peuple mystérieux dont on parle tant et dont on sait, en fait, fort peu de choses.

06/2022

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Philosophie

Croire en la démocratie

Ce recueil rassemble dix articles et lettres de jeunesse de Raymond Aron, jamais ou rarement réédités, rédigés à un moment où il pressent l'arrivée de l'âge des tyrannies recouvrant l'Europe. Universitaire à Cologne en 1930 puis à Berlin entre 1931 et 1933 - où il assiste à des autodafés -, il perçoit avec une grande acuité la montée du totalitarisme nazi. De ces textes, parmi lesquels figure la célèbre conférence "Etats démocratiques et Etats totalitaires", le lecteur tire l'impression de revivre la révolution nationale en Allemagne, le basculement dans le totalitarisme des démocraties occidentales et la naissance d'une pensée résistante. En même temps, il se donne les moyens de comprendre ce passé tragique aux échos contemporains. A l'heure où l'Europe voit ressurgir ses vieux démons nationalistes et antidémocratiques, relire le jeune Raymond Aron est salutaire et éclairant.

11/2017

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Psychologie, psychanalyse

Les perversions sexuelles. le livre qui fut brûle par les nazis

Ce livre est un document historique de premier plan, tant par la personnalité de son auteur que par son contenu. Publié en 1931, Les Pervesions sexuelles fit connaître aux Français la doctrine du célèbre docteur Magnus Hirschfeld, le fondateur de l'Institut des sciences sexuelles de Berlin. On peut, à ce titre, le considérer comme un compendium des connaissances en sexologie au début des années 1930, d'une importance identique au mythique Psychopathia sexualis de Krafft-Ebing paru au siècle précédent. Mais ce n'est pas tout, cet ouvrage fut, en 1933, le tout premier à être jeté au bûcher par les nazis, très vite suivi par la totalité de la bibliothèque de l'Institut des sciences sexuelles. Il inaugura ainsi des autodafés de sinistre mémoire. A ce double titre, le livre Les Perversions sexuelles mérite d'être lu tant par les curieux, que par les étudiants et les érudits.

05/2012

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Romans, témoignages & Co

Porté disparu

Il n'est plus là, c'est la seule certitude. En cours d'histoire, Livio a fait un exposé sur les autodafés nazis et Magnus Hirschfeld, un médecin juif allemand qui militait pour l'égalité entre hommes et femmes et les droits des homosexuels. Pour lui, c'était bien plus qu'un simple exercice : une revendication, un moment de courage, et peut-être un aveu. Mais il s'est heurté à la perplexité, à l'indifférence et surtout à l'hostilité de sa classe. Depuis lors, il a disparu et personne ne sait où il est. Sa plus proche amie Camille, sa professeure d'histoire, ses camarades, ses parents, tous interrogent le parcours de Livio et tentent de comprendre. Dans le creux de cette absence, résonnent tous les questionnements : ils auraient dû le voir venir, aucun ne l'a vu partir. Et si cette fuite était l'expression du courage ultime ?

09/2022

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Littérature étrangère

Journal 1962-1969

En 1962, après six années d'interruption et l'autodafé de ses précédents cahiers, S+awomir Mrozek reprend l'habitude de tenir son journal. Il jouit déjà en Pologne d'une immense popularité, les autorités communistes lui font les yeux doux et l'encouragent même à voyager. Et c'est à l'occasion d'un séjour en Italie, sans l'avoir nullement prémédité, que Mrozek fait le choix de l'exil. Il écrit Tango, l'une des pièces qui lui vaudront sa renommée internationale, voyage d'une capitale à l'autre au gré des représentations, et se trouve à Paris en août 1968, lorsque les armées du Pacte de Varsovie écrasent le Printemps de Prague. Par une lettre ouverte dans Le Monde, Mrozek s'insurge et, dans la foulée, il demande l'asile politique à la France. Sa femme, l'artiste peintre Maria Obremba, tombe soudain gravement malade. Elle mourra d'un cancer à Berlin-Ouest et c'est sur cette tragédie intime que s'achève ce premier volume du journal. Le lecteur découvrira non seulement le laboratoire d'un auteurà l'humour irrésistible, mais aussi ses doutes, ses tourments, ses colères, comme lorsqu'il s'écrie : " Seigneur, comme je hais la littérature ! "

11/2015

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12 ans et +

Résistance

La résistance se construit sur l'espoir Deux ans et demi depuis l'élection. Un an depuis que nos réponses sur le formulaire du recensement nous ont valu d'être indexés. Neuf mois depuis le premier autodafé. Un mois depuis que le Président des Etats-Unis a déclaré que " les musulmans constituaient une menace pour l'Amérique ". Dans un avenir effroyablement proche, Layla Ami - 17 ans - et ses parents sont arrachés à leur foyer et déportés dans un camp de détention pour musulmans américains dans le désert de Californie. Avec l'aide d'amis d'infortune, eux aussi piégés derrière les barbelés, de son petit ami resté à l'extérieur, et d'alliés inattendus, Layla entame un chemin de lutte pour la liberté et mène la révolte contre le directeur du camp et ses gardiens. Résistance met au défi les lecteurs d'agir et de briser le silence coupable qui gangrène notre société. " Un livre dérangeant et important à notre époque". Publishers Weekly "Samira Ahmed s'attaque à l'islamophobie et au racisme d'une plume captivante, authentique et profondément humaine. " Kirkus " Une histoire poignante et nécessaire, qui dépeint avec franchise et réalisme la haine et l'ignorance, mais donne également espoir aux lecteurs et aux minorités. " Booklist

10/2020

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Sciences historiques

Histoire universelle de la destruction des livres. Des tablettes sumériennes à la guerre d'Irak

" Là où l'on brûle les livres, on finit par brûler des hommes ". C'est par cette citation de Heinrich Heine que débute cette passionnante et terrifiante enquête sur l'histoire de la destruction des livres, de l'Antiquité à nos jours. Fernando Bàez remonte à l'anéantissement des tablettes sumériennes, évoque le saccage de la bibliothèque d'Alexandrie, les grands classiques grecs disparus, l'obsession d'" uniformité " de l'empereur chinois Shi Huangdi, les papyrus brûlés d'Herculanum, les abus de l'Inquisition, la censure d'auteurs tels que D.H. Lawrence, James Joyce ou Salman Rushdie, les autodafés des nazis. Traduit en douze langues, cet ouvrage érudit d'un passionné de la première heure, passionnant de bout en bout, démontre que, loin d'être détruits par ignorance, les livres sont anéantis par volonté d'effacement de la mémoire et de l'histoire, c'est-à-dire de l'identité des peuples

03/2008

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Littérature française

Jour de courage

Lors d'un exposé en cours d'histoire sur les premiers autodafés nazis, Livio, 17 ans, retrace l'incroyable parcours de Magnus Hirschfeld, ce médecin juif-allemand qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des homosexuels dès le début du XXe siècle. Homosexuel, c'est précisément le mot que n'arrive pas à prononcer Livio : ni devant son amie Camille, dont il voit bien qu'elle est amoureuse de lui, ni devant ses parents. Magnus Hirschfeld pourrait-il parler pour lui ? Sous le regard interdit des élèves de sa classe, Livio accomplit alors ce qui ressemble à un coming out. Deux histoires se mêlent et se répondent pour raconter ce qu'est le courage, celui d'un jeune homme prêt à se livrer, quitte à prendre feu, et celui d'un médecin qui résiste jusqu'à ce que sa bibliothèque de recherche soit brûlée vive. A un siècle de distance, est-il possible que Magnus Hirschfeld et Livio se heurtent à la même condamnation ?

08/2019

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Policiers

Tu es ce qu'on aime. Le sacrifice de Rafael

A la recherche d'une religieuse qui connait le secret de sa naissance, Noham s'enfuit avec Noria à Xavita, mégapole située au sud de l'Amérique. A l'autre bout du pays, Estrel revient du royaume des morts, par la sorcellerie d'un mage, mais cette réincarnation s'avère menaçante quand le ressuscité prend des initiatives diaboliques. La mégapole au riche patrimoine est dirigée d'une main de fer par Damien qui surveille de près son territoire. L'assassinat d'un puissant notable va embraser la citée gangrénée par des "? pénitents ? " qui prêchent la ségrégation et profitent de la situation pour mener des autodafés contre les étrangers. Noria, témoin du meurtre, va tout risquer pour disculper le gitan Rafael, accusé du crime. Alors que le gouverneur fait face aux intégristes, une épidémie de peste se rajoute au désordre politique et religieux régnant, la seule question qui se pose désormais est de savoir comment éliminer les millions de rats qui ont envahi Xavita.

11/2018

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Littérature française

Insurgés

Deux siècles après l'exode allemand de ses ancêtres huguenots, Maximilian Cherfils s'enfuit du Berlin des oriflammes et des autodafés. Il part, il retourne aux sources des siens, vers Fénigourd, vallée hérétique de Provence. On revient toujours chez soi. Entré dans la Résistance, il va découvrir une autre existence et, Allemand parmi les maquisards, combattre aux côtés de gens baroques, toujours prêts à en découdre. Car telle est la nature profonde des camisards du Désert, âpres et rugueux. Après la Libération, les combats apaisés, rien ne sera plus comme avant en vallée de Fénigourd. Mais la paix est une autre paire de manches. Les saisons passent, les beatniks et les punks aussi. Pourtant, les temps changent-ils vraiment ? Insurgés est le roman d'un peuple libre, de belle allure, qui ne sait vivre privé de son histoire et de ses livres... De toute manière, il reste toujours des forteresses à prendre.

08/2007

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Critique littéraire

Livres en feu. Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, Edition revue et augmentée

Détruire la bibliothèque est un geste qui remonte à la plus haute Antiquité. Les autodafés, apparus en même temps que les livres, se multiplient à proportion du nombre d'ouvrages. Considérée comme subversive ou au contraire comme le symbole du pouvoir absolu, la bibliothèque est au centre des crises et des conflits. Bien souvent, elle n'y survit pas. De l'incendie d'Alexandrie à celui de Sarajevo en 1992, en passant par Rome, Ctésiphon, Bagdad, par les méfaits de l'Inquisition, par la Révolution française ou la Commune, Lucien X. Polastron déploie une singulière érudition sur ce terrain encore peu exploré. Il mène l'enquête sur les causes du désastre, reconstitue les trésors perdus, part sur les traces des volumes rescapés. Attaque en règle contre le support papier, convoitises pharaoniques sur l'information numérisée... les dangers d'aujourd'hui sont-ils pires que les grands malheurs vécus par les bibliothèques ? Le rêve de la bibliothèque absolue vire-t-il au cauchemar - celui entrevu par Bradbury, Huxley ou Orwell ?

06/2009

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Romans historiques

Les 40 jours du Musa Dagh

En 1915, dans un climat alourdi par leurs revers dans le Caucase, les autorités turques procèdent à la liquidation des populations arméniennes. Dans l’ensemble de l’empire, les déportations de masse et les massacres s’organisent. C’est le début du premier génocide de l’histoire du XXe siècle. Au nord-ouest de la Syrie ottomane, des villageois arméniens refusent de se rendre et gagnent les hauteurs du Musa Dagh, la "montagne de Moïse", bien décidés à opposer aux Turcs une résistance farouche, jusqu’à la mort. Ils sont menés par Gabriel Bagradian, cet enfant du pays, expatrié, naguère vilipendé pour ses moeurs occidentales, mais qui, contre toute attente, refuse de fuir et choisit de lier son destin à celui du peuple de la montagne. Ecrit pendant la montée du nazisme, le roman, inspiré par un fait réel, connut un immense retentissement. Il ouvrait les yeux du monde sur le génocide arménien et établissait un lien entre ce dernier et l’idéologie nazie. Interdit par Hitler (à la demande des Turcs), détruit au cours d’autodafés, le livre continua de circuler sous le manteau dans tous les ghettos où les juifs s’identifiaient aux résistants arméniens.

02/2015

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Onfray

La nef des fous. Dernières nouvelles du Bas-Empire

Notre époque ressemble étrangement au Bas-Empire romain, période d'effondrement de civilisation s'il en est. Quels en sont les symptômes dans le pays ? Effacement de la France, autodafés au nom du bien, multiplication des concessions wokistes, haine de la science, retour de la pensée magique, médiocrité du personnel politique, presse aux ordres du capital, guerre civile à bas bruit, renoncement au débat, disparition du livre, généralisation de l'illettrisme, tyrannie des écrans, délires animalistes, guignolades des élus écologistes, naissance d'une gauche Thénardier, droite singeant la gauche, mort du service public, dictature des sondages, pape déconstruit, vassalisation du pays, délires germanopratins, éducation des adultes par les enfants, criminalisation de la police, célébration de la délinquance, inculture du corps enseignant, chasse aux Blancs, punition du bien, apologie du mal, endoctrinement sexuel des enfants, subversions en peau de lapin, surenchères nihilistes, propagande par le cinéma, épurations sémantiques, etc. On ne s'étonne pas qu'à Paris, capitale jacobine des élégances du pays tout entier, sous prétexte de restauration, la statue de Voltaire soit reléguée là on l'on ne peut plus la fleurir... M. O

02/2023

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Critique

Miscellanées d'un bouquineur

Que trouve-t-on dans ces pages ? Un mélange varié et coloré, un bric-à-brac, un pêle-mêle. Toutes sortes d'informations, de faits historiques et de choses étonnantes, fascinantes ou amusantes sur le monde du livre. On voyage à travers le vaste continent de l'imprimé, en toute liberté et sans autre but que de glaner quelques bribes de savoir et d'émerveillement. On flâne sans s'appesantir au coeur de ces miscellanées, et l'on découvre des bibliothèques perdues ou légendaires, sur le Titanic ou dans la Rome ancienne, les bibliothèques personnelles du général de Gaulle, de Jean-Luc Godard ou Karl Lagerfeld, les sulfureux "Enfers" des livres interdits, les boîtes vertes des bouquinistes de Paris, le "quartier latin" de Tokyo ; on apprend ce qu'est le format in-octavo, la norme ISO 216 ou l'indice Dewey ; on voit le plus petit livre du monde et le plus grand, le portrait du Bibliothécaire d'Arcimboldo et les livres jaunes de Van Gogh ; on entend parler d'autodafés, de censures, de grimoires, de coquilles et de manuscrits mystérieux. Ludique, désordonné, parfois futile, ce condensé de culture livresque n'en est pas moins foisonnant et instructif ; il surprendra les lecteurs les plus érudits et trouvera naturellement sa place dans toutes les bonnes bibliothèques.

11/2022

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Biographies

J'irai chercher Kafka. Une enquête littéraire

"Peu de temps avant le confinement, j'ai entendu parler d'une histoire rocambolesque se déroulant en Israël autour des manuscrits de Kafka. Je savais que de son vivant, il avait très peu publié, et qu'il avait laissé à son ami Max Brod ce testament impossible, lui demandant de tout détruire. J'ignorais que Max avait sauvé ces manuscrits d'une série d'autres destructions : fuyant les autodafés nazis, ils vont être glissés dans une valise pour quitter Prague et rejoindre Tel-Aviv, être cachés dans un appartement décati envahi par des chats errants, être revendus clandestinement en Allemagne. Et se retrouver au coeur d'une saga judiciaire qui durera plus de quarante ans. Un roman kafkaïen - presque trop. Mais cette histoire s'est mise à m'obséder. A l'issue du dernier procès, les manuscrits avaient tous été rassemblés à la Bibliothèque nationale de Jérusalem. J'ai attendu que les frontières rouvrent, et je suis partie. Il fallait que je suive les traces de ces sauvetages. Et que j'aille chercher Kafka". Les manuscrits de Kafka auraient pu être des personnages de ses livres. En partant à leur recherche, Léa Veinstein ressuscite nos premières lectures de Kafka, et révèle l'attachement unique qui nous lie à lui.

03/2024

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Beaux arts

Retour vers l'abîme. L'art à l'épreuve du génocide

Retour sur l'abîme évoquera à travers un certain nombre d'oeuvres, une des tragédies fondamentales du XXème siècle européen : le génocide des communautés juives et tsiganes d'Europe il y a 70 ans lors de la seconde guerre mondiale. L'exposition montrera à la fois des oeuvres d'artistes juifs assassinés par la machine de destruction du nazisme, ou victimes potentiels en tant que "malades mentaux" et d'artistes contemporains du génocide. Elle présentera des oeuvres qui abordent la question de l'absence et de la disparition, interrogent la perception, la représentation et l'évocation du génocide, en évoque les victimes et les bourreaux, portent sur l'enfouissement de cette tragédie dans l'ordinaire du présent et du paysage actuel et s'intéressent à la persistance ou au recouvrement de ses traces et indices dans notre présent et notre mémoire collective. Le génocide nazi s'esquisse par des mis à l'index puis des autodafés d'oeuvres et de livres suivi de la stigmatisation et de l'exclusion de êtres en amont de leur "élimination". Il a connu un prélude avec le programme T4 d'extermination des handicapés mentaux, une acmé avec le programme 'extermination des Einsatzgruppen et leurs auxiliaires et des camps d'extermination et se clôt avec la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau et Dachau.

10/2015

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Romans historiques

Le quintet de l'Islam Tome 3 : L'ombre des grenadiers

L'ombre des grenadiers. En cette fin d'année 1499, l'Archevêque de Grenade, confesseur de la Reine Isabelle, vient d'ordonner la destruction de tous les ouvrages de la ville écrits en langue arabe. Cet autodafé sonne la fin de la glorieuse civilisation d'al-Andalus, qui a brillé pendant sept siècles sur la péninsule ibérique. Chez les al-Hudayl, très ancienne famille dont le domaine est implanté à quelques lieues de la ville, on s'interroge face à la radicalisation des Chrétiens : faut-il accepter d'abjurer sa foi pour sauver ses biens et peut-être sa vie, comme s'y sont résolus le propre oncle du chef de clan, devenu prélat, et un de ses cousins, négociant à Grenade ? Faut-il fuir de l'autre côté de la Méditerranée ? Ou alors organiser la résistance qu'appelle de ses voeux le jeune et fougueux Zuhayr, convaincu que la marche de l'histoire n'est pas irréversible ? Tariq Ali excelle à camper les détails du quotidien de ces aristocrates libéraux à un moment où leur monde, tout de raffinement et de tranquille certitude, bascule. Mais si, avec sa verve coutumière, il donne vie et chair aux intrigues amoureuses, aux unions clandestines voire incestueuses, et aux secrètes rivalités, le romancier livre aussi une subtile réflexion sur les germes du déclin de la culture arabe en Andalousie. Car tel est le projet de son Quintet de l'islam, dont ce roman est le troisième volet : confronter, au fil des siècles et à différentes périodes, les mondes chrétien et musulman. Déjà parus : Un sultan à Palerme (2007), évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle, et Le Livre de Saladin (2008), récit de la reconquête de Jérusalem par Salah al-Din.

06/2009

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Divers

La Bibliomule de Cordoue

Califat d'Al Andalus, Espagne. Année 976 Voilà près de soixante ans que le califat est placé sous le signe de la paix, de la culture et de la science. Le calife Abd el-Rahman III et son fils al-Hakam II ont fait de Cordoue la capitale occidentale du savoir. Mais al-Hakam II meurt jeune, et son fils n'a que dix ans. L'un de ses vizirs, Amir, saisit l'occasion qui lui est donnée de prendre le pouvoir. Il n'a aucune légitimité, mais il a des alliés.

Parmi eux, les religieux radicaux, humiliés par le règne de deux califes épris de culture grecque, indienne, ou perse, de philosophie et de mathématiques. Le prix de leur soutien est élevé : ils veulent voir brûler les 400 000 livres de la bibliothèque de Cordoue. La soif de pouvoir d'Amir n'ayant pas de limites, il y consent. La veille du plus grand autodafé du monde, Tarid, eunuque grassouillet en charge de la bibliothèque, réunit dans l'urgence autant de livres qu'il le peut, les charge sur le dos d'une mule qui passait par là et s'enfuit par les collines au nord de Cordoue, dans l'espoir de sauver ce qui peut l'être du savoir universel.

Rejoint par Lubna, une jeune copiste noire, et par Marwan, son ancien apprenti devenu voleur, il entreprend la plus folle des aventures : traverser presque toute l'Espagne avec une " bibliomule " surchargée, poursuivi par des mercenaires berbères.

Cette fable historique savoureuse écrite par Wilfrid Lupano (Les Vieux Fourneaux, Blanc Autour, ...) et servie par le trait joyeux de Léonard Chemineau (Le Travailleur de la nuit, Edmond, ...), fait écho aux conflits, toujours d'actualité, entre la soif de pouvoir et la liberté qu'incarne le savoir.

11/2021

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Histoire internationale

Les Juifs, le Monde et l'Argent. Histoire économique du peuple juif

" Voici l'histoire des rapports du peuple juif avec le monde et l'argent. Je sais ce que ce sujet a de sulfureux. Il a déclenché tant de polémiques, entraîné tant de massacres qu'il est devenu comme un tabou à n'évoquer sous aucun prétexte, de peur de réveiller quelque catastrophe immémoriale. Aujourd'hui, plus personne n'ose écrire sur ce sujet ; comme si des siècles d'études n'avaient servi qu'à nourrir des autodafés. En décidant de raconter cette histoire, on pourrait laisser croire qu'il existe un peuple juif uni, riche et puissant, placé sous un commandement centralisé, en charge de mettre en oeuvre une stratégie de pouvoir mondial par l'argent. On rejoindrait par là des fantasmes qui ont traversé tous les siècles, de Trajan à Constantin, de Matthieu à Luther, de Marlowe à Voltaire, des Protocoles des Sages de Sion à Mein Kampf, jusqu'à tout ce que charrie aujourd'hui anonymement l'internet. Pourtant, il est d'une importance capitale, pour les hommes d'aujourd'hui, de comprendre comment l'inventeur du monothéisme s'est trouvé en situation de fonder l'éthique du capitalisme, avant d'en devenir, par certains de ses fils, le premier banquier, et par d'autres, le plus implacable de ses ennemis. Il est aussi essentiel pour le peuple juif lui-même d'affronter cette partie de son histoire qu'il n'aime pas et dont, pourtant, il aurait tout lieu d'être fier.

11/2003

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Littérature étrangère

Le miroir de l'âme. 3e édition

La vie humaine ne connaît jamais qu'une édition. C'est l'avantage éternel que les livres ont sur elle. Ils peuvent traverser les époques, s'amender, se bonifier, revenir sur leurs défauts, masquer habilement leurs imperfections. Ils peuvent poursuivre des vies tranquilles dans les bibliothèques où ils peuvent vieillir en paix n'ayant plus guère d'ennemis irréductibles si ce n'est les autodafés, qui ne sont plus guère à la mode de nos jours, les vers et par-dessus tout l'indifférence qui reste finalement l'ultime ennemi du livre. C'est du lecteur qu'un livre tire sa force. C'est par des générations de lecteurs qu'un livre peut être davantage qu'une existence d'homme. Ainsi en est-il du livre-brouillard de Lichtenberg dont les pensées demeurent actuelles malgré le passage de générations livrées aux vers. Nous ne sommes pas encore parvenus à faire le compte exact de nos faiblesses, ni à connaître la balance précise de nos ridicules : ce livre sert à en dresser le bilan. L'œuvre de Lichtenberg, depuis sa première parution en 1800, est devenue classique. Elle prend le lecteur à témoin, elle se construit autour de lui, l'interpelle, le tutoie, mais de ce tutoiement qui est une forme supérieure de respect, lorsque les connivences, la complicité et la sympathie se sont fait jour entre deux intelligences, un jour qui apparaît souvent par la lecture.

02/2012

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Psychologie, psychanalyse

Crimes contre les cultures. Clinique interculturelle, clinique humanitaire

De la destruction des bouddhas de Bamiyan en Afghanistan à l’assassinat de l’ambassadeur américain à Tripoli, des prises d’otages d’AQMI aux enfants-soldats de Sierra Leone, de l’utilisation du viol comme arme de guerre aux exécutions sommaires en Somalie, les crimes contre les cultures sont nombreux et prennent plusieurs formes : fanatisme, propagande, génocide, autodafés, torture, manipulation mentale, excision, terreur, etc. Dans cet ouvrage, l’auteur cherche à analyser le paradigme des destructions culturelles pour imposer à l’autre (individuel ou groupal) sa domination personnelle, politique, confessionnelle, etc. Il développe une analyse originale sur les formes individuelles et collectives de la criminalité quand elle touche les formes culturelles de l’identité féminine, des croyances, des créations littéraires et esthétiques pour imposer son emprise et sa maîtrise dans une conception monolithique et dictatoriale des formes culturelles de l’humain. Illustré de nombreuses vignettes cliniques, l’ouvrage alterne les allers retours entre une clinique du sujet et une clinique de la culture. Très riche, cet ouvrage renouvelle la lecture de ces crimes contre la culture, et offre une interprétation de leurs impacts traumatiques. Il ouvre quelques pistes à la fois réflexives et thérapeutiques. Excellent ouvrage d’introduction à ces questions en regard de la massivité de l’impact traumatique, qui est le fil rouge de l’ouvrage, il suscite de nombreuses réflexions sur le déploiement de ces violences et son potentiel surgissement chez l’homme ordinaire.

01/2013

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Histoire internationale

Hitler contre Berlin. 1933-1945

Le 2 mai 1945, Berlin dévastée tombe aux mains des Soviétiques. Avec la ville symbole du "Reich de mille ans" voulu par le Führer, c'est toute l'Allemagne nazie qui succombe. Pourtant, rien ne prédestinait la plus grande métropole allemande à jouer ce sinistre rôle, bien au contraire. Dès le lendemain de la Première Guerre mondiale, Berlin se signale par sa singularité. Creuset de toutes les tensions d'un pays vaincu, elle donne naissance à un bouillonnement politique et culturel qui fait d'elle l'avant-garde d'une Europe en quête de modernité. Aussi ni Hitler ni l'extrême droite allemande ne se reconnaissent-ils dans cette ville libérée, voire dépravée aux yeux de certains, où l'on peut côtoyer Thomas Mann et Marlène Dietrich, Brecht, Kandinsky, Feuchtwanger ou Fritz Lang. C'est à contrecoeur que le tout nouveau chancelier s'attaque à ce Berlin qu'il n'aime pas, et qui le lui rend bien. Dès son arrivée au pouvoir, il entreprend une mise au pas sanglante : incendie du Reichstag, autodafés, arrestations de masse arbitraires, camps de concentration, pogromes et Nuit de cristal. Dès lors, Berlin n'est plus dans Berlin, et c'est une ville vidée de ses personnalités les plus emblématiques et de ses audaces qui va se trouver précipitée dans une guerre totale où elle perdra tout, son originalité, son intégrité et jusqu'à son âme.

04/2015

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Psychologie, psychanalyse

Anomalies et perversions sexuelles

Magnus Hirschfeld tient une place particulière, au tournant des XIXe et XXe siècles, parmi les grands noms de la sexologie. Simultanément scientifique et homme d'action, il créa en 1897 (soutenu par Tolstoï, Zola, Einstein, Buber, Rilke, Hess, T. Mann, Krafft-Ebing, Freud - qui le tenait en grande estime - et, au total, plus de 6000 personnalités ! ) le Comité Humanitaire Scientifique pour l'abolition du "paragraphe 175" du Code pénal. Ce dernier condamnait dans tout le Deutsch Reich, depuis Bismarck, les relations sexuelles entre hommes adultes consentants (Hirschfeld était lui-même homosexuel). Sa pétition fut rejetée par le Reichstag en 1898 (le § 175 ne fut définitivement aboli qu'en 1994). En 1919, il fonda à Berlin un Institut de Sexologie qui servit de modèle mondial, visité par de nombreuses personnalités (dont Nehru), et qui lui valut, aux Etats-Unis, le titre journalistique d'"Einstein du sexe" ! Humaniste militant, il lutta en faveur de la décriminalisation de l'avortement, de la protection maternelle et de... l'autorisation du mariage des institutrices et des servantes. L'acharnement des nazis (qui en firent l'emblème de "l'éternel juif criminel"), l'autodafé en 1933 de ses archives et de la grande bibliothèque de son Institut (qui contenait les oeuvres de B. Brecht, de S. Zweig, et de tant d'autres), les tentatives de meurtre dont il avait souvent fait l'objet, le contraignirent à s'exiler en France où il mourut subitement à Nice, le jour de son soixante-septième anniversaire. Il laissait partiellement inachevé son dernier livre dont l'essentiel était prêt pour l'impression. Cet ouvrage - ici réédité - fut complété (d'après les notes qu'il avait laissées) par des collaborateurs dévoués de l'Institut, partageant son exil mais restés anonymes, estimant qu'ils ne faisaient que sauvegarder son oeuvre. D'abord facile, par son style clair et dénué d'artifices, ce livre n'appartient pas qu'à l'histoire. Il reste actuel, tant pour les spécialistes des Sciences Humaines et de la Psychiatrie que pour le grand public.

01/2008

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Impressions et paysages

En 1916-1917, le jeune Lorca participe a à quatre excursions universitaires à travers l'Espagne, sous la direction de Martin Dominguez Berrueta, professeur de littérature et d'art à l'université de Grenade. L'horizon de Lorca s'élargit, il découvre l'unité de l'Espagne dans, sa diversité - la Castille surtout l'impressionne-, rencontre Antonio Machado à Baeza, Unamuno à Salamanque, connaît ses premiers triomphes de pianiste, lorsque le soir, au cours de festivités organisées en l'honneur des étudiants, il joue ses compostions et, naturellement, il note ses impressions de voyage. Rentré à Grenade, le jeune auteur remanie son texte ; il y englobe des évocations andalouses et galiciennes, des variations sur des thèmes divers (jardins, ruines, crépuscules, Etc.) provenant d'écrits antérieurs. Impressions et paysages parait, à compte d'auteur, à Grenade, au début d'avril 1916. A peine remarqué, il tombe vite dans l'oubli. Quelques années plus tard, l'écrivain, devenu plus exigeant, entassera les exemplaires restants et en fera un autodafé. Si ce geste signale que le poète n'aurait pas inclus le livre dans ses oeuvres complètes, Impressions et paysages fournit un document indispensable sur révolution créatrice du jeune Lorca. A mesure qu'il peint avec application et ingénuité les silhouettes, les couleurs et les musiques qui rencontre sur son chemin, il fortifie son pouvoir d'évocation et enrichit son univers poétique. Il s'y définit déjà avec une énorme sensibilité non seulement à la beauté, et à l'art en général, mais aussi aux êtres qui l'entourent, aux animaux q.i souffrent, au mystère de la vie et de la mort. La plupart des thèmes qu'il traitera dans le Livre de poèmes, sa vision esthétique et religieuse du monde, sa morale d'amour et d'épanouissement physique, en un mot sa personnalité d'homme et d'artiste sont déjà déchiffrables dans cette première oeuvre imprimée.

02/2015

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Histoire internationale

Histoire de la Bohême. Des origines à 1918

La Bohême demeure, au public français, largement inconnue. Pourtant son histoire, de la première colonisation slave à la proclamation de l'indépendance de la Tchécoslovaquie en 1918, n'illustre pas seulement l'évolution politique, économique, culturelle et sociale de l'Europe centrale ; elle éclaire également l'histoire générale de l'Europe, elle autorise une meilleure intelligence de l'évolution contemporaine de notre continent. Que peut être, en effet, une histoire de l'Europe qui ignorerait la Bohême : les migrations slaves, l'apogée à la fin du Moyen Age, les rivalités entre grandes monarchies européennes pour ceindre la couronne de cette puissance, la guerre de Trente Ans, ou bien encore, l'émergence, à la fin de la Première Guerre mondiale, d'une République démocratique et industrialisée L'histoire de la Bohême, sous la plume savante de Josef Macek, est parfois comme un jeu de miroirs : l'épuration des bibliothèques et les autodafés du temps de la Réforme catholique, la persécution des intellectuels sous les Habsbourg, les appels à la solidarité panslaviste lancés par une Russie avide de se soumettre ce pays, autant de sombres épisodes qui sont comme l'écho dans le passé des années noires advenues depuis 1947. L'histoire de la Bohême n'est pas l'histoire d'une Europe qu'une fatalité géographique condamnerait à être de l'Est. Elle est l'histoire de cette partie de notre Europe, de cette part de notre culture qui toujours et sans cesse dut combattre l'asservissement germanique, autrichien et russe.

12/1984

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Histoire littéraire

Pen International. Une histoire illustrée. La littérature ne connaît pas de frontières

PEN - "Poets, Essayists, Novelists" - a été fondé à Londres en 1921 pour promouvoir l'amitié, la coopération intellectuelle et l'échange entre écrivains du monde entier. L'organisation s'est développée depuis lors pour constituer aujourd'hui un réseau international d'écrivains, une véritable communauté qui s'étend sur plus de cent pays. Cet ouvrage raconte l'histoire extraordinaire de la manière dont PEN a mis la liberté linguistique et la défense de la liberté d'expression au centre de la lutte de l'humanité contre la répression et la terreur. De la résistance contre les autodafés et la persécution des écrivains dans l'Allemagne nazie au soutien d'écrivains dissidents pendant la Guerre froide et aux campagnes en faveur d'écrivains et de journalistes emprisonnés en Chine aujourd'hui, PEN n'a cessé de s'élever contre toutes sortes de censure et d'autocensure. Parmi les formidables auteurs qui ont constitué autant de "cas" dans son combat, on retrouve notamment Federico Garcia Lorca, Stefan Zweig, Musine Kokalari, Wole Soyinka, Salman Rushdie, Ngügï wa Thiong'o, Anna Politkovskaïa, Hrant Dink ou Svetlana Alexievitch. Cet ouvrage raconte leur histoire et celle de tant d'autres, notamment par le biais de photographies d'archives et de nombreux documents souvent inédits. Les voix de ces écrivains et celles, nombreuses, de tous ceux qui ont combattu pour défendre la devise qui ouvre la Charte de PEN - "La littérature ne connaît pas de frontières" - continuent à résonner parmi nous. Leur courage a fait de PEN International le mouvement fort, vibrant et dynamique qu'il est aujourd'hui.

10/2021

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Poésie

Forêt des mots

Qui parle ici ? Des parleurs, ou la parole elle-même ?? Forêt des mots fait alterner deux écritures. Dans l'une, narrative, poétique, et de loin de la plus brève, un "? je ? " anonyme décrit l'errance d'un "? nous ? ", communauté, tribu dont il se fait le porte-parole au coeur d'une forêt sans issue. L'autre, dialoguée, théâtrale, espace uniquement verbal campé par les voix qui l'animent, met en présence un nombre indéfini de "? je ? " eux aussi dépourvus de nom, eux aussi égarés parmi les arbres, les brumes, la nuit, et qui palabrent en essayant de se doter d'une cause et d'un destin communs. Ces deux espaces communiquent-ils ?? Au lecteur d'en décider : si certains éléments l'indiquent, toutefois le ton de l'un pourrait être celui d'une sombre épopée, tandis que l'autre relève presque de la farce. Le titre annonce l'allégorie sur laquelle se développe le livre, mais Odile Massé se garde bien d'en donner la clef. Ce qui est clair, c'est que la forêt en question, qui ressemble à celle des contes, est la scène d'ambiguïtés insolubles dont la présence à la fois patente et diffuse, comme celle d'une futaie noyée dans le brouillard, donne lieu à des espoirs sans nom comme aux plus vives inquiétudes. Les voix turbulentes et grotesques, puériles et touchantes de la partie dialoguée déploient des efforts ubuesques pour réduire le risque de devoir penser par elles-mêmes, se poser des questions et laisser place à l'"? autre ? ", à l'équivoque des mots avec lesquels pourtant elles jouent - au point de projeter un autodafé ou l'édification d'un mur chargé de les couper du monde. Toute ressemblance avec des faits réels... Drame, comédie, conte, épopée du langage ou satire de l'humanité à travers son langage, Forêt des mots est inclassable mais il n'est certes pas dénué d'échos avec les faits les plus contemporains, les plus universels, dès lors qu'ils impliquent les us et abus de la langue. Comme les voix qui le peuplent, le livre porte catégories, lieux communs et bavardages, belles promesses et nobles mots à la lumière, avant qu'ils s'y dissolvent et retombent dans le magma de la parole.

02/2022

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Ethnologie

Elie Reclus (1827-1904). Le génie des frères Reclus

Elie, l’aîné des célèbres cinq frères Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1827. Dans cette famille de savants humanitaires, exemple de modestie allié à l’intelligence, il fut et restera une forte individualité parce qu’il fut essentiellement humain et social. Jeune socialiste ardent et libre-penseur, il s’est jeté à corps perdu dans la politique active et, plus tard, pendant la Commune, il fut délégué aux fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale. C’est à sa généreuse obstination, que les précieuses collections purent échapper à de regrettables autodafés. Sa culture cosmopolite et son universalisme philosophique le firent voyager aux quatre coins du globe comme journaliste d’investigation. Il a publié dans la presse étrangère un nombre considérable d’articles scientifiques et politiques qui témoignent d’un grand esprit d’observation. Il y analysa les croyances populaires dans divers groupes sociaux, décrivit leurs usages religieux, leurs pratiques sexuelles… Ainsi, toute son existence fut dominée par la claire vision de la grande loi de continuité sociale qui, nous faisant tous solidaire du présent, du passé et de l’avenir, nous montre sans cesse que l’humanité ne connaît pas d’étrangers et que toute guerre est fratricide. Devenu, comme son frère Elisée, professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles, Elie Reclus anima jusqu’à sa mort une chaire d’Histoire des Religions et des Mythes. De ses leçons se dégage une philosophie calme et profonde d’une grande rigueur intellectuelle et morale. Ses deux livres, Les Primitifs et Les Primitifs d’Australie, sont deux puits de sciences en ce qui concerne l’Anthropologie, l’Ethnographie et la Sociologie. On peut dire qu’il ouvrit la voie aux fameux anthropologistes du XXe siècle.

09/2018

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Critique littéraire

La Bibliothèque perdue. Autobiographie d'une culture

Né à Berlin à la fin du XIXe siècle, Walter Mehring a hérité de son père le respect de la littérature, ainsi que son immense bibliothèque de milliers de livres. Comme son père, il veut croire que le livre et la lecture sont essentiels au progrès, à la compréhension mutuelle et au contentement de l'esprit. Après la Première Guerre mondiale, Mehring devient un acteur de premier plan de l'avant-garde européenne. Poète et parolier de cabaret, il créé le mouvement Dada à Berlin. Avec la montée du fascisme, alors que l'Europe se transforme en une zone de danger pour les artistes et la libre-pensée, Mehring constate avec effarement que la culture des livres célébrée dans la bibliothèque de son père est rejetée par les nouveaux maîtres de l'Allemagne. Bientôt, ses propres livres sont brûlés par les chemises brunes et Mehring va devenir un "fugitif littéraire". En exil àVienne, Mehring tente de faire sortir clandestinement la bibliothèque de son père. Son sort va s'avérer pire que le sien : il parvient à s'enfuir, mais la bibliothèque est réduite en cendres par les nazis en 1938. Dans La Bibliothèque perdue. Autobiographie d'une culture, Mehring déballe en pensées ses caisses de livres, évoque ce que chacun signifiait pour lui et son père. Ecrit avec humour et lucidité, Mehring compare l'humanisme de l'époque de son père avec le chaos de l'Europe en guerre. La bibliothèque paternelle devient une métaphore pour enseigner comment l'optimisme et la foi dans le progrès du XIXe siècle ont cédé la place au chaos et aux autodafés du XXe siècle. Proche du Monde d'hier de Stefan Zweig, La Bibliothèque perdue est un hymne au livre et à la lecture.

09/2014